Flanby persévère dans la trahison : après l'aveu d'avoir armé les islamistes en Syrie, il occulte délibérément l'islamisme dans son discours et intime l'ordre à tous ses séides socialauds d'adopter les mêmes précautions oratoires… Ce n'est évidemment pas par des artifices oratoires que l'on éradiquera l'islamisme… Les Musulmans en sont les premières victimes. Au front, ils doivent être en première ligne. Qu'ils assument en toute clarté leurs responsabilités…
La charte de l'État islamique en Irak et au Levant, distribuée à Mossoul le 13 juin 2014 |
En arabe, la formule « الدولة الإسلامية في العراق والشام » (ad Daoula al Islamiya fi al ‘Iraq oua ash Sham) signifie littéralement « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL ou en anglais ISIL). Cette dernière formulation est la plus proche de la syntaxe en arabe, et non « l'État islamique de l'Irak et du Levant ».
Les hommes qui nous gouvernent ont fait allégeance à la novlangue.
Voilà comment ils ont décidé de parler.
Et comment ils voudraient nous imposer de parler.
Voilà comment ils ont décidé de parler.
Et comment ils voudraient nous imposer de parler.
État Islamique ou Daech ? Travestir les mots, c’est insulter la réalité. C’est faire injure au bon sens. C'est trahir.
Des crimes abominables ont été commis par le Daesh… Les assassins du Daesh ont décapité un otage français… Les barbares du Daesh ont… Les bourreaux du Daesh sont…
Ainsi, depuis quelques jours parlent MM. Hollande, Valls, Cazeneuve, Fabius. Vous savez ce que c’est que le Daesh, vous ? Vraisemblablement non. Eux, si. Le Daesh est l’acronyme arabe de l’État Islamique d’Irak et du Levant.
Mais pourquoi alors disent-ils Daesh ? Peut-être sont-ils tous devenus arabophones ? Vous n’y êtes pas. Ils disent Daesh parce qu’en français, ça ne veut rien dire. Et surtout, parce que ça permet de gommer le mot "islamique".
En effet, toute référence à l’Islam et à l’islamisme est désormais proscrite du discours gouvernemental. Et c’est pourquoi il est formellement interdit de dire "islamiste", le mot "terroriste" sans aucun adjectif qualificatif étant devenu le seul vocable toléré dans les propos officiels. Quels "terroristes" ? Pas le droit de le dire ou de le savoir. On a connu des "terroristes" d’extrême-gauche, des "terroristes" d’extrême-droite, des "terroristes" nationalistes. Mais là, rien : juste des "terroristes".
Nous sommes en revanche autorisés à dire "barbares" ou "assassins". Mais on se doit aussitôt d’ajouter dans le même souffle une phrase obligée : "ça n’a rien à voir avec l’Islam". Mais alors, ça a à voir avec quoi ? Et avec quoi l’Islam a à voir ?
Ceux qui ont tué des milliers d’Américains en 2001 dans les tours du World Trade Center "n’avaient rien à voir avec l’Islam". Peut-être doit-on supposer qu’ils étaient simplement affiliés au Rotary Club ? Ceux qui ont égorgé le journaliste américain Daniel Pearl au Pakistan n’avaient non plus "rien à voir avec l’Islam". Se pourrait-il qu’il s’agisse de fidèles de l’Église Pentecôtiste ? Ceux qui, membres du GIA, ont fait des dizaines de milliers de morts en Algérie (et aussi quelques uns en France où ils ont commis des attentats) n’avaient, tout autant que les autres, "rien à voir avec l’Islam". Faut-il imaginer qu’ils étaient membres des témoins de Jéhovah ? Les talibans qui assassinent et lapident en Afghanistan et au Pakistan, les coupeurs de mains et de bras de Tombouctou, les shébabs somaliens, les Boko-Haram, n’ont, c’est l’évidence, "rien à voir avec l’Islam". Seraient-ils peut-être bouddhistes ou shintoïstes ?
Les bourreaux de Daesh (allez, faisons un peu semblant), qui se filment avec les otages qu’ils décapitent, "n’ont rien à voir avec Islam". Ils rendent leurs "sentences" au nom de Dieu et les oreilles très fines de MM Hollande et compagnie perçoivent qu’ils invoquent selon les lieux et les jours les noms de Toutatis (si cher à Astérix), de Jésus, de Zeus et d’Osiris. Et Mohammed Merah ? Peut-être fréquentait-il un des temples protestants de Toulouse ? Et Mehdi Nemmouche ? Sans doute allait-il faire ses dévotions à l’église paroissiale du coin ? Ainsi, sous notre regard ébahi et incrédule, se joue une pathétique et mauvaise comédie. Travestir les mots, c’est insulter la réalité. C’est faire injure au bon sens qui est encore la chose la mieux partagée. On comprend bien qu’il s’agit de façon sournoise, cauteleuse, et in fine, improductive, de protéger les musulmans de France contre les flots de sang versés au nom du Dieu qu’ils vénèrent pour que ce sang ne retombe pas sur leurs têtes.
L’intention peut paraître louable. Mais le mensonge incantatoire n’est certainement pas la meilleure façon de la promouvoir. À chaque tête décapitée, à chaque massacre, nos gouvernants ne sont certes pas tenus de dire : "ça a à voir avec l’Islam". Mais quel naufrage de la pensée les pousse à dire l’exact contraire et à répéter sans cesse : "ça n’a rien à voir avec l’Islam" ? Ceux que les djihadistes locaux, et apportés (plus de mille Français parmi eux), exécutent et tuent, sont des nôtres. Les nôtres. Tués parce qu’Occidentaux. Assassinés parce que "croisés". Tout un chacun le sait. Tout un chacun en conçoit de la révolte et réclame, à juste titre, vengeance pour ces martyrs.
Dans la vidéo qui accompagne la décapitation d’Hervé Gourdel, il est dit qu’il s’agit d’un "message de sang" adressé à la France. Nombreux sont ceux qui, instinctivement, exigent que la loi du Talion leur soit appliquée. "Un message de sang" adressé aux djihadistes… Il y a de la colère dans cette revendication. Il y en a tout autant contre ceux qui les assassinent une deuxième fois en bêlant : "ça n’a rien à voir avec l’Islam".
Benoît Rayski pour Atlantico
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