Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 28 juin 2014

Le temps des loisirs… le temps de bonnes lectures… avec Saint Rémi






On entend souvent dire que la démocratie – le meilleur régime politique possible – est malade. On déplore son déficit représentatif, sa corruption endémique, son irresponsabilité, son opacité, son oligarchie et son incapacité de servir le bien commun. On s’évertue à lui trouver des remèdes. Mais la démocratie, fondée sur des principes erronés et en opposition avec la nature humaine, se porte en fait très bien. Les « déviances » dont se plaignent ses administrés ne sont en réalité que le développement naturel et logique d’un régime qui a été conçu pour ne servir que les intérêts d’une minorité organisée, tout en bernant des peuples prétendus souverains. Une démonstration limpide et solidement argumentée de la véritable nature d’un régime dont l’imposture apparaît de plus en plus clairement. Christophe Buffin de Chosal est historien, correspondant de presse et directeur de programme universitaire.






L’auteur a voyagé en terre d’islam, en Europe, en Afrique ainsi qu’aux Proche et Moyen-Orient ; il nous plonge dans La Sixième Heure qui sonne, là, au IX° siècle, quand les forces arabo-musulmanes avaient, déjà à cette époque, mis à feu et à sang le pourtour méditerranéen et toute l’Europe occidentale. Il y dénonce les prescriptions extrêmes du Coran en nous contant l’action d’une poignée de ces hommes, dont la foi et le courage ont été, en 844, à l’origine de la Reconquête de leur liberté tourmentée. Dans ce livre écrit avec une passion retenue, il y a de la tendresse pour ce qui lui paraît juste et une lourde interrogation pour ce qui ressemble tant à des versets sataniques. Cet étrange silence qui, aujourd’hui, entoure le Coran, se fissure au fil du roman et la logique cruelle de l’islam apparaît dans son implacable simplicité. La conquête fut musulmane, la reconquête fut chrétienne. Ces deux cultures antinomiques s’affrontèrent pendant cette guerre d’occupation de l’Europe, qui allait durer presque huit siècles (711 à 1492). Quelle sera la conclusion de cet écrit ? Quelle part d’espoir l’auteur retiendra-t-il des événements qui se déroulent, aujourd’hui, chez nous au cœur même de notre cité ? Sur quelles ressources la France pourra-t-elle s’appuyer pour éviter ce piège mortel qui l’enferme ?






Carnet de chants traditionnels très complet (plus de 300 chants). Combien de nos contemporains, face à la douleur, qui s’effondrent en pleurs, en gémissements ou en cris ! Nos anciens, eux, l’affrontaient en chantant… pour mieux l’offrir à Dieu. Ils chantaient dans la souffrance, mais aussi dans la joie. Ils chantaient pour se donner du coeur à l’ouvrage comme pour réjouir toute la famille, le soir, au coin du feu. Ils chantaient, et ils étaient heureux, et ils étaient forts. Aujourd’hui, nous avons le confort moderne, et nous ne chantons plus ; et la joie et la force ont disparu du caractère français. Le chant façonne l’âme. Il véhicule aussi toute une tradition, une histoire, un esprit, bref un héritage. Les ennemis du Christ le savent bien, qui nous inondent de rock depuis des dizaines d’années… C’est pour ne pas perdre cette richesse, chers cadets, que nous sommes heureux de vous offrir cette sélection de chants, votre carnet.






L’auteur d’origine bretonne nous raconte ici une histoire vraie, l’histoire de sa famille qui a traversé les deux grandes guerres mondiales. Combien d’innocentes victimes vont être fauchées dans ces tragiques événements ? Une hécatombe que les siècles passés n’auraient pu imaginer. Cependant, à travers tout ces malheurs, l’auteur nous transmet sa note d’optimisme, fondé sur la vertu d’Espérance. Dans la misère, les plus belles vertus se sont exprimées ; les uns les autres étaient plus unis pour se soutenir. La nature si belle que Dieu a créée, se moquait des bombardement qui n’empêchaient pas le bouton d’éclore en étalant voluptueusement ses magnifiques pétales. Après ces deux guerres horribles, Marie-Viviane savait à jamais que la vie, les sentiments, résistent à la barrière de ce qu'on appelle ici « la mort », et qu'ils fleurissent comme de belles roses dont le bouton éclot, là-bas, tout près, presque ici, à deux pas, AU-DELÀ DES COLLINES...


vendredi 27 juin 2014

Bravo l'Algérie… Et que la fête soit belle…












Tout Français d'Algérie honnête envers lui-même et ses aïeux, quels qu'aient été les avatars de l'Histoire, ne peut qu'être fidèle à la terre de son enfance… Bravo à l'Algérie pour cette qualification tant espérée, aussi bien en France qu'au bled… Souhaitons encore très sincèrement plein de succès à cette belle équipe d'Algérie, la plus belle depuis 1982… En 1982, l'Algérie battait l'Allemagne. Et pourquoi pas une nouvelle fois, lundi prochain 30 juin ? Et après ? Qu'elle gagne… gagne encore… gagne toujours cette équipe… Et que ceux-là qui n'ont de cesse que de cracher leur haine avalent leur kippa ashkenaze prétendue laïque :

Pierre Cassen de Riposte Laïque : Algérie-Russie : allez, les Popov !

Riposte Laïque - Michel Kalidas [bien tordu !] : Contrairement à Pierre Cassen, je souhaite que les Algériens battent les Russes

Riposte Laïque - Denis Estienne : Une nouvelle idole, barbue, musulmane, est élevée au rang de meilleur joueur de l’équipe de France !

La France a abandonné l'Algérie… l'Algérie vient à elle :
Toute la France est en fête…
par une belle nuit d'été, aussi chaude qu'à Alger,
un brin de liberté en plus…


La Fête… à Amiens


La Fête… à Montpellier


La Fête… à Nantes


La Fête… sur les Champs-Élysées


La Fête… dans tout Paris


La Fête… à Roubaix


La Fête… à Strasbourg


La Fête… à Toulouse - الجزائريون يحتفلون في تولوز الفرنسية بتأهل الفريق الوطني


La Fête… à Thionville



Un festival… à Avignon



Un festival… aussi à Cannes


La Fête… à Mulhouse


Sans oublier la Fête… à La Queue en Brie

Et aussi à Lyon…

La Fête… à Lyon


La Fête… encore, à Lyon


La Fête… toujours, à Lyon Bellecour



Quand l'Algérie fait la fête, les Français de souche font la gueule… Merci DeGaulle !



mardi 24 juin 2014

L'erreur monothéiste


Un texte essentiel et d'une très haute spiritualité de l'indianiste Alain Daniélou, frère du cardinal Jean Daniélou, un texte qui révèle aux catholiques, aux uniates, aux orthodoxes voire aux anglicans combien, dans le vécu de leur foi religieuse, ils n'ont aucun point commun tant avec les juifs ou les musulmans qu’avec les églises réformées évangélistes dites chrétiennes et les protestants… Et se ressentiront infiniment plus proches des hindouistes et des bouddhistes que de ceux-là. Que soit donc définitivement repoussé le mythe de prétendues racines juives du christianisme… Le christianisme dans l'intimité de tout catholique fervent ne peut marquer qu'une rupture catégorique d'avec le judaïsme. Sinon quelle serait sa signification ? En paraphrasant les propos récents tenus par le pape François le 12 juin 2014 à Barcelone, lors d'un entretien avec La Vanguardia, disons : « Vous ne pouvez pas vivre le catholicisme, vous ne pouvez pas être un catholique authentique sans rejeter toute racine juive ». Que soient affirmées les influences esséniennes et leurs sources…
Le Roi Ashoka (c.269 - 232 av. J.-C.), l’un des souverains les plus prestigieux de l’Inde, après avoir conquis tout le nord de cet immense pays jusqu’à l’Afghanistan et porté l’Empire Maurya à son apogée, se convertit brusquement et sincèrement au Bouddhisme. Il renonça à la violence et envoya dans toutes les directions des missionnaires pacifiques –moines bouddhistes– répandre l’enseignement de Gautama Çakyamuni (le Bouddha). Ceux qui atteignirent le Proche-Orient y laissèrent une marque indélébile. En effet, deux notions jusqu’alors totalement inconnues dans cette région, le célibat monastique et le respect de la vie animale, trouvèrent un écho dans le cœur de certains Juifs…

COSMOLOGIE SHIVAÏTE ET POLYTHÉISME


De la négation du sacré en dehors du polythéisme…                  … à la confiscation du sacré par le judaïsme politique


La philosophie shivaïte ignore tout dogme. Il n'existe pas de séparation entre théologie et cosmologie, entre science et religion. Leur objet commun est de chercher à comprendre la nature du monde, le rôle et le destin des êtres vivants. L’univers, vu de l’intérieur, peut être envisagé comme un jeu, une fantaisie issue de la pensée d'un être transcendant. Mais l'être qui conçoit le monde est nécessairement extérieur à lui. Il est en deçà de la naissance de l’espace, du temps, de l’existence. Il est ce qui existe avant la création de l’espace, du réceptacle qui permet la formation de l’univers, puis de l’explosion énergétique qui va donner naissance à l’apparence de la matière, aux atomes, aux soleils, et à la mesure du temps.

L'être qui rêve le monde

L’être qui pense le monde est en dehors de l’espace et du temps ; inconnaissable, imperceptible, inactif, inexistant. Il est au-delà du nombre, ni un ni plusieurs. Il est au-delà de l’existence. Nous ne pouvons en aucune façon le personnifier, l’imaginer, le nommer, si ce n'est sous une forme négative.
Le premier principe qui apparaît est celui de l’espace appelé âkâsha ou éther, qui représente la possibilité du développement de l’Univers. Puis apparaît le plan, le système selon lequel va se développer le monde. Les lois d'attraction, de gravitation, qui vont permettre la formation des atomes et des galaxies doivent précéder leur formation, ainsi que les principes de la conscience et de la perception. Cet ensemble de lois, formant une image préexistante du monde, est appelé Purusha, l’homme universel.
Enfin apparaît l'Énergie, la Shakti, qui est la substance dont seront formés tous les composants de l’Univers, tout ce que l’on peut désigner comme « quelque chose », (Tattva). Cette masse d'énergie dont tout va être façonné est appelée Pradhāna (la base) ou Prakriti (la nature), mais aussi Mâyâ (le pouvoir d'illusion), puisque toutes les apparences du Monde ne sont en fait que des combinaisons, plus ou moins instables de tensions, de vibrations énergétiques. La matière n'est qu'une apparence.

Le principe du moi

Le premier principe issu de Prakriti est la notion d'individualité, du « moi ». Tout atome, toute cellule, tout être vivant, tout système solaire, se forme autour d'une sorte de conscience individuelle. Un être vivant n'est qu'un conglomérat de cellules qui ont chacune une individualité, un comportement autonome et qui se groupent en un système complexe autour d'un « moi », de quelque chose qui dit « Je » et qui est pourtant indépendant des différentes parties qui le forment. Il en est de même de tout atome, de tout système solaire qui sont construits autour d'une conscience d'être, d'une individualité. Une forme de conscience est donc présente dans chaque atome, dans chaque système planétaire. II existe une conscience solaire, comme il existe une conscience dans tout être vivant. Cette notion est très importante car la notion d'un dieu, d'un personnage divin, est une projection de la notion d'individualité, d'un être qui dit « Je ». Le monothéisme n'est que la divinisation de la notion d'individualité.

Les seize tattva

Ensuite apparaissent les différentes composantes dont l’Univers va être formé et qui peuvent être définies comme « quelque chose », les Tattva. Les Tattva sont au nombre de seize. Ils sont les principes de ce qui nous apparaît comme les cinq états de la matière (Tanmâtrâ), les cinq formes de perception qui leur correspondent, ainsi que les cinq formes d'action, auxquels s'ajoute le principe de la pensée.
Les cinq états de la matière vont d'abord se manifester comme une tension magnétique, puis sous une forme gazeuse, puis ignée, puis liquide, puis solide et en même temps apparaissent cinq formes de perception qui leur correspondent. Dans l’homme, les cinq formes de perception se manifestent dans cinq sens : l’ouïe perçoit la vibration, le toucher correspond à l'état gazeux, la vue à l'état igné et à la lumière, le goût à l’état liquide et l’odorat à l'état solide. Ces formes de perception sont liées aux états de la matière : les particules gazeuses communiquent par choc, par le toucher, les astres qui sont des centres de fusion communiquent entre eux par la lumière, c'est par le goût que les éléments liquéfiés se mêlent ou se rejettent etc.
Partout, dans chaque atome, dans chaque groupement de particules qui forme une entité, un « moi », le principe de la pensée est présent, ainsi que la conscience, car Purusha, le plan, l’intellect universel, investit tous les aspects de Prakriti, de la nature.
Lorsque nous cherchons à comprendre la nature du monde, son origine, sa raison d'être, suivant le stade auquel nous parvenons, nous rencontrons un aspect plus ou moins abstrait de ce que nous appelons le divin. Au niveau des principes des sens, des éléments, nous pouvons envisager un dieu des Vents, Vâyu, un dieu du Feu, Agni, un dieu des Eaux, Varuna, et nous représenter la terre nourricière comme une déesse-mère. Le soleil, centre du monde où nous vivons, qui nous donne la lumière et la vie, est pour nous l'image même de la divinité. Il est également possible d'envisager des esprits qui n'ont d'autre substance que la pensée comme les personnages d'un rêve. Nous pouvons concevoir des dieux qui correspondent aux pouvoirs d'action, qui personnifient la force, le courage, la justice, l’amour, l’amitié, mais aussi la destruction, la mort.

Substance et archétype (Prakriti, Purusha)

Remontant au-delà on arrive à la notion de Prakriti, de la substance du créé, considérée comme un aspect féminin, ou bien à celle du plan, de l’archétype, c'est-à-dire de Purusha, considéré comme un principe masculin. C'est cet aspect qui est représenté dans le shivaïsme par le culte du phallus, du principe masculin d'où est issue la semence qui contient le code génétique, le plan de l'être vivant, lequel se manifeste dans la substance, dans l'œuf contenu dans l'organe féminin.
Mais là s'arrête notre possibilité d'approche car au-delà du couple Purusha-Prakriti ou Shiva-Shakti, se trouve la barrière qui sépare le créé du non-créé, du non-existant, du non-être, de l’inconnaissable. Nous ne pouvons vénérer le principe du monde que dans sa manifestation, dans son œuvre. Quel que soit l’aspect du monde que nous envisageons, nous y voyons transparaître un aspect du plan divin. Mais l’œuvre divine est d'une variété infinie. Nous pouvons reconnaître le divin dans n'importe quel aspect de son œuvre que nous choisissons comme son image, dans ce que nous aimons le plus. Cette image peut être un arbre, un animal, un homme, une femme, un oiseau, une pierre, un symbole, une idée. C'est pourquoi les dieux sont innombrables.
Tous les chemins mènent au Créateur, mais ne l’atteignent jamais. Seule la force de l’amour, de la dévotion, permet d'aller chaque fois un peu plus loin, mais notre effort de concentration a besoin d'un support et c'est ce support qui devient pour nous l’image du divin. Nous contemplons le visage de l'être aimé tout en sachant que ce visage n'est pas sa personne. Le divin nous apparaît sous de multiples formes, sous d'innombrables dieux.

L'erreur monothéiste

Le monothéisme est donc une erreur métaphysique car le principe du monde, qui lui est extérieur, est au-delà du nombre, impersonnel, indescriptible, inconnaissable. Surtout, le monothéisme est dangereux par ses conséquences car il est une projection du « moi » humain dans la sphère divine, qui remplace l’amour, le respect de l’œuvre divine dans son ensemble par celui d'un personnage fictif, d'une sorte de roi céleste qui régit les affaires humaines et auquel on attribue les édits les plus absurdes. Intolérant, le dieu soi-disant unique n'est finalement que celui d'une tribu. Ce sont les religions monothéistes qui servent d'excuse aux persécutions, aux massacres, aux génocides et qui se battent entre elles pour imposer aux autres la domination de leur tyran céleste.
 Le monothéisme n'est en fait qu'une fiction politique. Il n'existe pas sur le plan religieux. Nous vénérons la déesse-mère, la terre-mère qui apparaît dans les cavernes. Nous vénérons des symboles divers, des prophètes, des héros, des saints, des lieux sacrés. Dans notre approche du divin, la question n'est pas l’image, le visage que nous lui attribuons. Nous pouvons très bien nous dire : « C'est en Jésus que je vois Dieu. Il représente pour moi la forme visible dans laquelle je conçois le mieux le visage de Dieu ». Mais lorsque nous disons : « Baal n'est pas dieu, détruisons ces idoles, ou bien Apollon n'est pas dieu, Dieu ne réside pas dans l'arbre sacré, le phallus n'est pas le symbole du Créateur », nous nions la présence du divin dans l’œuvre manifestée. Dieu est tout. Il est partout ou il n’est rien.
Nous confondons ce que les Hindous appellent l’Ishta Devatâ, « le dieu élu », l’aspect sous lequel chacun de nous choisit de se représenter le divin et de le vénérer, avec la réalité cosmogonique de l'Être Universel. Notre dévotion envers notre dieu élu ne doit pas devenir la négation des autres visages du divin. Nous pouvons très bien dire : « La femme que j'aime est pour moi la femme élue ». Mais nous ne disons pas à d'autres hommes : « Ma femme est l’unique femme. C'est avec elle que vous devez faire l’amour ». C'est dans un raisonnement similaire que réside l'erreur du monothéisme, qui oppose un dieu élu aux mille visages à travers lesquels transparaît la réalité divine.
Qui peut savoir à travers quel aspect du monde se manifestera un jour pour nous l’expérience du divin ? Pour beaucoup c'est dans l’acte amoureux qu'apparaît tout à coup la sensation fulgurante de cette réalité. L’union des corps dans l’acte d'amour, reflet de l'union des principes cosmiques, est peut-être l’expérience la plus haute, la plus directe, que nous puissions avoir de la béatitude, de la joie sans limites qui est la nature de l'état divin.

Alain Daniélou

Source : Extrait du recueil de textes d'Alain Daniélou : Shivaïsme et tradition primordiale

Jean Soler : L'Invention du monothéisme

Jean Soler : L'Invention du monothéisme en pdf

Des Origines talmudiques de l'islam…

Jean-Pierre Sara : Jésus et les esséniens

La paix entre nous est-elle possible si nous ne respectons pas ce qui est sacré pour les autres ?

La Vanguardia - Entrevista al papa Francisco : “usted no puede vivir su cristianismo, usted no puede ser un verdadero cristiano, si no reconoce su raíz judía”… L'erreur du pape est manifestement double. "Juif" désigne d'abord un peuple, et ses tribus. Tribus autoproclamées "élues de Dieu", de leur dieu [cf. Jean Soler]. Peuple et ses tribus dont la religion est le judaïsme. Tout au contraire, le catholicisme (et non le christianisme comme le dit faussement le pape) est comme son nom l'indique "universel", c'est à dire ouvert à tous, à tous les hommes, à toutes les tribus, à tous les peuples. En tant que religion le catholicisme marque une rupture définitive d'avec le judaïsme… Ses racines spirituelles, malgré tout ce que l'on aurait voulu nous faire croire, sont plus proches de l'Inde que de celles des juges juifs siégeant sur le sol de ses premières prédications, racines spirituelles contre lesquelles Jésus et ses disciples se sont insurgés. À Jérusalem où les juifs ont jugé et mis à mort Jésus. Il convient de toujours savoir distinguer les fondements d'une religion des éléments syncrétiques, contingents, destinés à se faire comprendre et admettre des peuples à qui l'on prêche. Il est des contextes où il sera plus aisé de conter des histoires d'Abraham plutôt que de chanter les hauts faits d'Hanumâm… Les bavardages politico-religieux entre le pape et une gazette espagnole de Barcelone ne doivent être considérés que comme ce qu'ils sont : des déconnades de café du commerce. Contingence jésuite. À vrai dire, pour tous ceux qui auront lu attentivement le texte ci-dessus d'Alain Daniélou c'est tout cela qui est bien contingent. Dans le respect de l'intimité de chaque appartenance.





lundi 23 juin 2014

Quand l'Algérie fait la fête, les Français de souche font la gueule… Merci DeGaulle !


MÉMOIRE DE L'EMPIRE FRANÇAIS

« ... Que les Français, en grande majorité aient, par referendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je le pardonnerai jamais à mes compatriotes : La France est en état de péché mortel.
Elle connaîtra un jour le châtiment. »
Maréchal Alphonse JUIN, 2 juillet 1962


L'Empire français reste bien vivant… En stupéfiante santé !
Même cristallisé sur un confetti hexagonal…

À Épinay-sur-Seine une mairie avangardiste a déjà hissé le drapeau algérien…


"One, two, three… Viva l'Algérie"… En attendant la prochaine victoire… Et que monte la fièvre !!!



















Charles Trenet ? … … Carte de séjour : "Douce France"



Gilles Kepel : Passion française, les voix des cités

Nouvel Arbitre : Entretien avec Damien Rieu, porte parole de Génération Identitaire, sur les émeutes algériennes de Lyon


Tout Français d'Algérie honnête envers lui-même et ses aïeux, quels qu'aient été les avatars de l'Histoire, ne peut qu'être fidèle à la terre de son enfance… Souhaitons très sincèrement plein succès à l'équipe d'Algérie… Qu'elle gagne… gagne encore… gagne toujours… Et que ceux-là qui n'ont de cesse que de cracher leur haine avalent leur kippa ashkenaze prétendue laïque :

Pierre Cassen de Riposte Laïque : Algérie-Russie : allez, les Popov !

Riposte Laïque - Michel Kalidas : Contrairement à Pierre Cassen, je souhaite que les Algériens battent les Russes

Riposte Laïque - Denis Estienne : Une nouvelle idole, barbue, musulmane, est élevée au rang de meilleur joueur de l’équipe de France !







samedi 21 juin 2014

Dure leçon d'histoire : Saïd Abadou et l'Algérie giflent Flanby et ses anachronismes…



MÉMOIRE DE L'EMPIRE FRANÇAIS


Répondant aux confusions à Flanby et ses minhistrions, l'Algérie rétablit la vérité historique :
la province française d'Algérie qui a participé aux deux Grandes Guerres,
n'est plus l'Algérie d'aujourd'hui… 


LE DÉFILÉ DE LA VICTOIRE - 14 JUILLET 1919
Chasseurs à pied, Fusiliers marins, Légion étrangère, Sénégalais, Marocains, Malgaches,
Zouaves, Tirailleurs algériens, Spahis algériens, Cavalerie, Spahis marocains

Les Soldats de la Province Française d'Algérie
ne doivent pas être confondus et représentés par des moudjahidine.


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14 juillet 2011 : "La Légion Étrangère"…  comme à Sidi Bel-Abbès (photo Bertrand Orsal)


Selon El Watan, une source au ministère de la Défense nationale est catégorique :


Une magistrale gifle pour Flanby… Autant que les Français, les Algériens refusent ses simagrées

Depuis une dizaine de jours, des militants du parti extrémiste, le Front national, et des familles de harkis s’organisent en France autour d’un collectif pour empêcher ce prétendu défilé de troupes algériennes sur les Champs-Élysées.

Présents ou pas ? Depuis quelques jours, la polémique enfle, notamment en France, à propos de la présence de militaires algériens au défilé du 14-Juillet, jour de la Fête nationale française, qui coïncide cette année avec la célébration du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Si les autorités françaises ont annoncé, du bout des lèvres, que trois militaires algériens seraient présents à cette cérémonie, les autorités algériennes sont plutôt nuancées. « Aucune présence algérienne prévue à cette cérémonie », indique une source du ministère de la Défense nationale. « Il n’y a ni défilé militaire ni présence symbolique », insiste encore notre interlocuteur, qui a requis l’anonymat pour sans doute ne pas court-circuiter un éventuel communiqué du ministère de la Défense.

Depuis au moins une dizaine de jours, des militants du parti d’extrême droite, le Front national en l’occurrence, et des familles de harkis s’organisent en France autour d’un collectif « pour empêcher le défilé de troupes algériennes aux Champs-Élysées ». L’agitation de ces nostalgiques de l’Algérie française et autres révisionnistes ne vient pas ex nihilo. Tout commence par une déclaration du ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian. « C’est une preuve que nous sommes entrés dans une phase pacifiée avec l’Algérie », indique de son côté le ministère français de la Défense, cité par l’AFP.

M. Le Drian, qui s’est rendu en Algérie le 20 mai, « s’est fait confirmer par les autorités algériennes leur volonté historique d’y participer », dit-on également. Mais tout comme la partie algérienne, les Français eux-mêmes s’expriment dans l’anonymat. Seul le ministre français des Anciens combattants, Kader Arif, est allé dans le détail. Mais l’AFP précise que c’est à travers « son entourage » que le ministre s’exprime. « 173 000 combattants qui habitaient l’Algérie sans distinction de confession sont venus combattre pendant la Guerre 14-18. 23 000 ont été tués, la France reconnaît le sacrifice de leurs pères et de leurs grands-pères», a-t-il argumenté.

Par ailleurs, « il ne faut pas mélanger les conflits, il ne s’agit pas de la guerre d’Algérie », ajoute le ministre. Ce dernier précise également, par le biais de son entourage, que « 80 autres pays ayant participé à la Première Guerre mondiale ont également été invités cette année par le président de la République française ».

Du côté de la société civile algérienne, seul le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, est sorti de sa réserve. L’ancien ministre des Moudjahidine refuse toute manifestation de militaires algériens à côté de soldats de l’ancienne puissance coloniale. « Il n’a jamais été question de présence de soldats algériens au défilé de la Fête nationale française. Le sujet ne doit même pas être abordé tant que le sujet de la criminalisation du colonialisme n’est pas réglé », a indiqué Saïd Abadou au journal arabophone El Khabar.

« On pourra imaginer un défilé militaire ensemble lorsque l’ancienne puissance coloniale présentera ses excuses pour les crimes commis en Algérie », a-t-il ajouté. Une tempête dans un verre d’eau ? En tout cas, cette polémique prouve encore que le sujet de la mémoire reste toujours problématique dans les relations entre les deux pays.

Ali Boukhlef


Echorouk - El Khabar :


Saïd Abadou,
secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine :
« Nous ne devons pas oublier nos martyrs »

La famille révolutionnaire a décliné l’invitation adressée par les autorités françaises à l’Armée nationale populaire (ANP) pour participer à la célébration de la fête nationale française, coïncidant avec le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale, estimant que cela est « une ligne rouge » étant donné que l’Hexagone n’a toujours pas exprimé ses excuses de son passé colonial.

Dans une déclaration à Echorouk, Saïd Abadou, ancien ministre des Moudjahidine a indiqué que la génération du 1er Novembre refuse la France et sa politique à jamais et le principe est connu de tous, c’est celui du rejet de la France et de son invitation, surtout qu’en dépit du fait qu’elle a sauvagement colonisé l’Algérie et de ses essais nucléaires, la France refuse à ce jour de présenter ses excuses aux Algériens, bien qu’ils soient dans les premiers rangs lors de la Première et la Deuxième Guerre mondiale, avec 139 000 soldats enrôlés dans la 1re Guerre mondiale et 143 000 lors de la 2e Guerre mondiale.

Par ailleurs, Saïd Abadou a expliqué que l’invitation des Français est rejetée car la question pour la génération du 1er Novembre est claire en lançant « la génération du 1er Novembre ne changera pas », ajoutant qu’il ne pense pas qu’un seul Algérien civil ou militaire prendra part à ces célébrations.

Revenant sur les propos tenus, il y a 48 heures, par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, dans lesquelles il parlait de fortes relations entre les deux pays, le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine a dit que ces déclarations suscitent des craintes et rappellent les déclarations du feu Houari Boumediène : « Lorsque la France vous remercie, il y a de quoi à craindre ».

Lakhdar Bensaïd, ex-secrétaire général de la Coordination nationale des enfants de chouhada a, quant à lui, dit que si l’invitation des Français à l’ANP pour participer aux célébrations exprimait une bonne intention de la France, celle-ci l’avait si bien exprimée à travers la Loi 2005 glorifiant les bienfaits du colonialisme.

Joint au téléphone, Bensaïd a souligné, qu’en tant que représentant d’un organisme défendant la mémoire et la souveraineté du pays, refuse catégoriquement à la fois cette invitation et la participation de l’ANP, digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) à ces célébrations.

« En tant que nationalistes, la participation de l’Armée algérienne aurait été perçue normale si la France avaient retiré la Loi de honte, la loi du 23 février 2005 glorifiant les bienfaits du colonialisme et son passé colonial qui a duré 132 ans », ajoute-t-il affirmant que les Algériens sont souverains et que c’est un honneur pour elle d’être libérés par les Algériens.

Par ailleurs, notre interlocuteur n’a pas manqué de dénoncer la visite du ministre français des Affaires étrangères accompagné d’une importante délégation, composée de ministres et d’hommes d’affaires venus, selon lui, pour piller l’argent et les richesses de la Nation et personne ne leur a demandé ce qu’ils font en Algérie.

Tayeb El Houari, secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) a lui affirmé n’avoir jamais entendu parler de cette invitation et n’a lu l’information dans aucun organe de presse national.

Tayeb El Houari écarte également toute hypothèse de voir l’Algérie participer à ces célébrations d’autant qu’elle s’apprête à célébrer le 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, et que la plaie de l’Algérie est si profonde, indiquant qu’il n’imagine pas une éventuelle participation de l’ANP digne héritière de l’ALN.


Hery Rajaonarimampianina oublie les soldats malgaches des deux grandes guerres…




mardi 17 juin 2014

L'Algérie aime le foot… ce soir ce sera la fête… en Belgique et partout en France…




Le tirage au sort n'a pas fait que la France et l'Algérie se rencontrent en match de poule lors de cette Coupe du monde… Cet avantage échoit à la Belgique… Effet de proximité, population de supporters nombreuse tant en Belgique qu'en France… Gageons qu'ils sauront se faire entendre… Pour manifester partout leur joie… ou leur désespoir…




À Roubaix, son maire Guillaume Delbar (UMP-UDI) ne semble pas décidé à prendre part à la fête, ni même à l'autoriser en sa bonne ville… Aussi aurait-il décidé d'interdire à partir de 18 heures ce mardi 17 juin le stationnement sur la Grand'place ainsi que la circulation dans plusieurs rues de l'hypercentre, en prévision de ce match Belgique-Algérie… Les commerçants du centre de Roubaix auraient ainsi reçu une lettre de la Mairie les informant de l'arrêté municipal.

En dépit de cet arrêté et face à la crainte d'expressions trop chaudes en marge de ce match de football, des CRS auraient même été appelés en renfort dans la ville. La police nationale aurait pour mission d'empêcher la circulation Grand'Place, Grand'Rue (jusqu'à la rue du Collège), rue Jean-Monnet, Place de la Liberté et sur le boulevard Leclerc, de l'Eurotéléport au rond-point de l'Europe…

Et ailleurs, en Belgique ou en France, de quelles démonstrations de joie ou de déception, les aficionados algériens gratifieront leur espace urbain ? À Marseille, Jean-Claude Gaudin pour égayer les cortèges a déjà fait distribuer de jolis ticheurtes aux joyeux fêtards… À Paris, ce n'est certainement pas Anne Hidalgo qui aura pris la moindre mesure d'empêchement à la fête algérienne…

La fête algérienne… La fête du football algérien… Et Bouteflika de son fauteuil roulant d’applaudir : Bravo, le foot algérien… que l’Algérie soit magnifiquement représentée à Rio…




Mais ce football algérien n’est-il pas aussi et certainement davantage un football français ? Une délégation officiellement algérienne, mais estampillée made in France Une sélection de 23 joueurs, avec parmi eux pas moins de 16 joueurs formés en France… De quoi aligner une équipe entière avec ses remplaçants pour l’un des matchs officiels de ce Mondial… Et pas sûr que les sept autres aient vraiment été formés en Algérie…

Jadis les clubs algériens ont eu de très grands joueurs… dont le plus grand joueur algérien du 20e siècle : Hacène Lalmas… Hacène Lalmas formé à l’OM Ruisseau de 1960 à 1962, alors que l’Algérie était encore province française… Si Hacène Lalmas n’a jamais été autorisé à quitter l’Algérie et reste relativement méconnu en France, d’autres sont entrés dans la mémoire de tous les Français et leur prouesses ont sans doute été contées aux plus jeunes… Citons Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Kader Firoud, puis Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi, Mustapha Dahleb, Salah Assad sans oublier Ahmed Oudjani, Mahi Khennane et Abderrahmane Boubekeur, les héros du match contre l'Allemagne en 1982 au Mondial d’Espagne… …


Le seul Français contemporain universellement connu, au même titre que Zinedine Zidane, le prestige de la 1ère League anglaise oblige…
Samir Nasri, incontestablement le meilleur joueur français du moment,

et bien sûr le meilleur joueur d’origine algérienne de sa génération…


Mais au fil des années, l’éducation reçue du temps de la France s’estompant, le football algérien connaît un profond déclin… Cette terre d’Algérie qui jadis a exporté des joueurs parmi les meilleurs de leurs générations est contrainte d’importer de France des joueurs d’origine algérienne, nécessairement pas du meilleur niveau, les championnats étrangers étant bien plus attractifs que le championnat algérien devenu bien modeste… Ainsi l’équipe officielle d’Algérie elle-même est contrainte d’importer ses joueurs… Peut-être pas toujours les meilleurs… Les meilleurs ont choisi une autre nationalité ou sont nés sous une autre nationalité, le plus souvent française… Tel Samir Nasri, sans aucun doute le meilleur joueur français actuel et bien sûr le meilleur joueur d’origine algérienne de sa génération…

L'équipe d'Algérie serait-elle donc comme une seconde équipe de France ?… Sans ambigüité, cela est une réalité pour nombre de Français… Et l’on comprend du même coup les manifestations enthousiastes des aficionados algériens sur les Champs Élysées, comme partout ailleurs en France, Toulouse, Marseille, Roubaix…

Et durant tout ce Mondial, chaque lendemain de match, toute la droite inféodée et manipulée par le sionisme, la Marine et ses acolytes en proue, pètera son ramdam… pour la plus grande joie d'Israël…


L'Algérie à Rio !… À Paris et dans toute la France ce sera chaud en juin 2014…

Islamophobie : le piège sioniste…




lundi 16 juin 2014

"Un Pèlerin d'Angkor"… Retour vers 1901, laissons Pierre Loti nous guider…


Pierre Loti : Un Pèlerin d'Angkor,
Henri Cyral, éditeur à Paris - images signées de F. de Marliave - 1929


… Et puis, habitués comme nous l’étions à la laideur des filles de l’Annam, qui n’y voient qu’entre des paupières bridées, par deux petits trous obliques, combien cela nous change et nous repose d’arriver au milieu d’une population qui ouvre ses yeux à peu près comme les nôtres !
Et nous mettons pied à terre – au Siam. … …

… Voici où furent des palais, voici où vécurent des rois prodigieusement fastueux, - de qui l'on ne sait plus rien, qui ont passé à l'oubli sans laisser même un nom gravé sur une pierre ou dans une mémoire. Ce sont des constructions humaines, ces hauts rochers qui, maintenant, font corps avec la forêt et que des milliers de racines enveloppent, étreignent comme des pieuvres.
Car il y a un entêtement de destruction même chez les plantes. Le Prince de la Mort, que les Brahmes appellent Shiva, celui qui a suscité à chaque bête l'ennemi spécial qui la mange, à chaque créature ses microbes rongeurs, semble avoir prévu, depuis la nuit des origines, que les hommes tenteraient de se prolonger un peu en construisant des choses durables ; alors, pour anéantir leur œuvre, il a imaginé, entre mille autres agents destructeurs, les pariétaires, et surtout ce "figuier de ruines" auquel rien ne résiste.
C'est le "figuier de ruines" qui règne aujourd'hui en maître sur Angkor. Au-dessus du palais, au-dessus des temples qu'il a patiemment désagrégés, partout il déploie en triomphe son pâle branchage lisse, aux mouchetures de serpent, et son large dôme de feuilles. Il n'était d'abord qu'une petite graine, semée par le vent sur une frise ou au sommet d'une tour. Mais, dès qu'il a pu germer, ses racines, comme des filaments ténus, se sont insinuées entre les pierres pour descendre, guidées par un instinct sûr, vers le sol, et, quand enfin elles l'ont rencontré, vite elles se sont gonflées de suc nourricier, jusqu'à devenir énormes, disjoignant, déséquilibrant tout, ouvrant de haut en bas les épaisses murailles ; alors, sans recours, l'édifice a été perdu.
La forêt, toujours la forêt, et toujours son ombre, son oppression souveraine. On la sent hostile, meurtrière… …
… … … …
… … … …
Déjà l’ombre envahit au-dessous de moi la masse architecturale, que je regarde comme à vol d’oiseau, et aussi toute l’étendue de la forêt enveloppante où bientôt vont s’ouvrir, innombrables, les yeux des bêtes nocturnes. Seules, deux tours, qui se dressent là dans mon voisinage, resplendissent encore comme des braises vives ; les rayons rouges éclairent en apothéose leur architecture inconnue, qui n’est ni hindoue ni chinoise, qui ne ressemble à celle d’aucun autre pays de la terre ; si les ornements des murailles, les rinceaux et les feuillages rappelaient notre Renaissance européenne, ces tours, au contraire, sont d’une étrangeté frappante : conception d’une race à part qui a jeté un vif éclat dans ce coin du monde, et puis qui a disparu sans retour. On dirait un peu des gerbes de tuyaux d’orgue au-dessus desquels on aurait posé, par rangs de taille, des couronnes à fleurons ; il s’y mêle aussi des Apsâras, des dieux très bizarrement nimbés, des groupes de monstres. Dans le ciel, qui déjà change et tourne aux grisailles crépusculaires, tout cela reste éclatant pour quelques secondes encore : c’est du métal rougi au feu, ce sont les tours brûlantes d’on ne sait quel palais magique…

Jadis, à la place de cette mer de verdure, silencieuse à mes pieds, la ville d’Angkor-Thôm (Angkor-la-Grande) s’étendait au loin dans la plaine ; il suffirait d’élaguer les branches touffues pour voir encore là-dessous reparaître des murailles, des terrasses, des temples, et se développer les longues avenues dallées que bordaient tant de divinités, de serpents à sept têtes, de clochetons, de balustres, effondrés aujourd’hui dans la brousse. La forêt profonde, la voilà redevenue ce qu’elle avait été depuis le commencement des âges, pendant des siècles incalculables ; on n’y reconnaît plus l’œuvre de ces aventuriers hindous qui, environ trois cents ans avant notre ère, étaient venus y jeter la cognée, y déblayer l’espace d’une ville de près d’un million d’âmes ; non, cela n’a duré qu’un millénaire et demi, cet épisode de l’empire des Khmers, autant dire une bien négligeable période, en comparaison des longévités du règne végétal ; et c’est fini, la cicatrice s’est refermée, il n’y paraît rien ; le figuier des ruines étale partout ses dômes de feuilles vertes.

De nos jours, il est vrai, d’autres aventuriers, venus d’un pays plus à l’Occident (le pays de France), troublent quelque peu la forêt éternelle, car ils ont fondé non loin d’ici un semblant de petit empire. Mais ce nouvel épisode manquera de grandeur, et surtout manquera de durée ; bientôt, lorsque ces pâles conquérants auront laissé encore, dans la terre indo-chinoise, beaucoup des leurs – hélas ! beaucoup de pauvres jeunes soldats irresponsables de l’absurde équipée – ils devront plier bagage et fuir ; alors on ne verra plus guère dans cette région errer, comme je le fais, ces hommes de race blanche qui convoitent si follement de régir l’immémoriale Asie et d’y déranger toutes choses… … …



Pierre Loti, de l'Académie Française : Un Pèlerin d'Angkor, 1913

Pierre Loti : « Un pèlerin d'Angkor »  [L'ouvrage de Pierre Loti est ici reproduit dans son intégralité (navigation chapitre par chapitre)]

Biographie de Pierre Loti

Conférence présentée par Christophe Pottier à l'EFEO, Paris (23 juin 2014) : Cartographie, télédétection et Lidar

Chercheurs d'Asie : répertoire biographique des membres scientifiques de l'École française d'Extrême-Orient

René Guychard, témoin et acteur de la mise en scène coloniale

Chronologie de l'expédition de Malraux au Cambodge

Angkor - Banteay Srei :  "L’affaire Malraux″