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Surréaliste… Le benêt Flanby, en rouge, nargue les Bonnets rouges bretons ! [Le Hérisson] |
Journal hebdomadaire de la Voix de la Russie : n°58 du lundi 4 novembre 2013
« Trop, c'est trop ! », ou « Ré, zo ré ! » en breton, semble avoir été le slogan fédérateur de cette foule, toutes catégories sociales confondues, d'agriculteurs, de pêcheurs, d'employeurs, de commerçants et de salariés venus manifester en famille à Quimper. Leur signe de ralliement ? Un bonnet rouge qu'arboraient déjà leurs ancêtres, lorsqu'au 17ème siècle, sous le règne de Louis XIV, ils se révoltèrent contre des impôts de plus en plus lourds à supporter.
Rien ne semble devoir changer sous le beau ciel de France. Rappelez-vous l'histoire passée. Pour financer les guerres et surtout les projets fastueux du monarque, les impôts devinrent de plus en plus lourds accompagnés de mesures de plus en plus impopulaires. Autonome, la Bretagne disposait alors d'un parlement qui permit aux privilégiés de la province de voter ces impôts qui ne les concernaient pas, mais qui en revanche, entraina d'un seul coup, le doublement du poids de l'imposition sur le peuple. Face à l'hostilité, ou à l'incapacité de payer, l'administration se fit de plus en plus oppressive. Des émeutes éclatèrent et une troupe de rebelles menée par Sébastien Le Balp rédigea des codes avec un programme social, légitimé par ce qu'ils appelèrent « la liberté d'Armorique ». Préludes aux revendications et à la révolution de 1789, les Bonnets rouges n'étaient pas encore les sans-culottes, mais ils appelaient déjà à l'abolition de la noblesse et au contrôle du clergé par le peuple. La répression fut terrible : des milliers de femmes, enfants, vieillards ou paysans ont été pendus ou déportés aux galères, tandis que la Bretagne était mise à feu et à sang, par les troupes royales.
Autres époques, autres clercs et autres vicaires, mais le fond demeure le même. Des guerres autant coûteuses qu'inutiles, dans un contexte de crise économique internationale, un État qui vit bien au-dessus de ses moyens, le tout sur fond de perte de confiance dans une classe politique complètement déconnectée et impuissante, ont mis la France à genoux et les Français en colère. L'écotaxe n'est qu'un prétexte pour manifester un ras-le-bol devenu général car derrière cette "démonstration", il y a des entrepreneurs en faillite, des familles sans emplois et des jeunes sans avenir. Bref, une révolte populaire de Français en situations précaires, dans une Bretagne qui ne veut pas mourir. En fait tout un peuple victime des choix politiques et économiques d'un modèle qui, bien qu'il court à la faillite, s'est imposé par la couardise de certains ou les intérêts à court terme d'autres. La mondialisation à la sauce bruxelloise n'a fait qu'en hâter le processus et surtout a légitimé l'impossibilité de mettre en place des mesures de protection, au nom de la sacro-sainte liberté du marché, et de la circulation des hommes et des capitaux. Résultat : le marché s'est déplacé, les capitaux ont fuit et les hommes ont été sacrifiés.
Le droit de « Travailler et vivre en Bretagne » est aussi un des slogans qui aura résonné dans les rues de Quimper. Une juste revendication pour ces héritiers d'une histoire de plus de 2500 ans qu'ils ont su essaimer sur tous les continents, tout en conservant à la Bretagne sa singularité. Quimper est une ville du Finistère. En breton on nomme cette région Penn ar Bed, la « Tête du monde ». Un monde européen qui va de Brest à Vladivostok, un territoire bien plus grand que cette Union Européenne qui n'a d'européenne que le nom.
Ce ras-le-bol fiscal général, permet aussi de révéler, la mise sous coupe réglée des pays membres de l'UE, par le système libéral. De plus, le contrat passé sous la précédente majorité avec la société italienne Ecomouv, chargée de collecter l'écotaxe, pourrait, selon certains, établir des soupçons de favoritisme voir de corruption. En effet, en cas d'annulation de ce contrat, l'État devra acquitter près de 800 millions d'euros à cette société privée, et la privatisation d'une des fonctions régaliennes qu'est la collecte de l'impôt, ouvre également la porte, à toutes les dérives possibles. Du reste, prendre la décision de ne taxer le transport polluant que sur le territoire français, sans prendre en compte les trajets internationaux, en provenance d'Asie ou d'Amérique, semble d'une stupidité sans nom. Et il n'est donc pas surprenant que cette décision soit ressentie légitimement, par les entrepreneurs qui produisent en France, comme une profonde injustice.
De tout temps, on ne gouverne qu'en fonction de la crainte que l'on inspire ou de la confiance des populations. Or aucun de ces deux critères ne semble aujourd'hui correspondre à la politique des gouvernements successifs qui, de contradictions en reculades, détruisent progressivement l'appareil d'État, tout en rognant les libertés publiques. Il est vrai que de maîtres chez eux, Bretons comme Français dépendent dorénavant des décisions prises à Bruxelles, au FMI ou à l?OMC. Car le problème n'est pas que Français ou Breton. Partout en Europe, une caste politico-affairiste endogamique et déconnectée, confirme qu'elle n'entend rien à sa population. Restant sourde à ses appels, cette nouvelle classe sociale s'étonne de la colère du peuple, alors qu'elle est incapable d'apporter le plus petit commencement d'espoir à une population qui se voit lésée, trahie et abandonnée
Le poète français Victor Hugo déclarait que : « La Bretagne est une vielle rebelle. Toutes les fois qu'elle s'est révoltée pendant deux mille ans, elle avait raison. Contre la Révolution ou contre la Monarchie, contre les représentants de la République ou contre les gouverneurs du Roi, c'est toujours la même guerre qu'a faite la Bretagne ». Si le pouvoir se creusait autant la tête, pour faire des économies qu'il le fait pour créer des taxes, la France ne se couvrirait pas de Bonnets rouges. Né en Bretagne, il y a fort à parier que dans le contexte actuel, ce mouvement se développe partout en France. Et ce ne sont pas les quelques débordements observés à la fin de la manifestation, qui décrédibiliseront ce rassemblement populaire, comparable à ceux de la Manif pour Tous. Et après les portiques de surveillance, viendra sans doute, le tour des impopulaires radars automatiques. De nouvelles manifestations sont déjà prévues dont celle du 26 janvier 2014, à Paris. Et les équipes de Voix de la Russie et de Prorussia.tv., seront toujours là pour vous informer.
Lors d'une visite officielle de deux jours en Russie, jeudi et vendredi dernier, Jean-Marc Ayrault, a rencontré son homologue Dmitri Medvedev mais aussi le Président Poutine. Mission délicate pour le premier ministre français, que de représenter un pays en pleine déliquescence morale et politique, dans un État dont le chef a été sacré « l'homme le plus influent de la planète », par le fameux classement Forbes. Surtout quand on vient lui donner des leçons de morale ! À noter que la France n'a pas eu le culot d'envoyer Laurent Fabius exiger la libération des militants de GreenPeace, lui qui en son temps avait causé la mort du photographe Fernando Perreira, en coulant le navire de l'association écologiste, le Raimbow Warrior, dans les eaux territoriales de la Nouvelle Zélande.
À la demande de Jean-Marc Ayraud « d'un geste humanitaire » - comme si la trentaine d'activistes arrêtés risquaient la peine de mort -, un « niet » catégorique a été rétorqué par Dmitri Medvedev, qui a profité ce cette occasion pour rappeler, que dans un État de droit, la justice était indépendante de l'exécutif et que l'enquête se poursuivrait sans entrave. Évoquant la dangerosité des sites pétroliers et gaziers et affirmant que « personne ne doit pouvoir violer l'exploitation de ce type de site », le Chef du gouvernement russe a assuré que la Russie « ne pouvait soutenir les activités qui portent atteinte à l'environnement » et que « toute personne soucieuse de l'environnement doit le comprendre ». Au terme de ces longues explications, Dmitri Medvedev a donc balayé le « geste humanitaire » que lui réclamait Ayrault en concluant : « La République française peut être sûre que l'examen du dossier va être regardé dans le strict respect du droit russe ». Irrité par cette réponse ferme, Jean-Marc Ayrault a cru malin alors qu'il était interrogé sur les manifestations de Quimper, de déclarer que la France est « un pays démocratique » et que « si des hommes ont envie de manifester, ils en ont parfaitement le droit ». Un message explicite à l'adresse du pouvoir russe, sous-entendant que ce n'était pas le cas en Russie… Les arrestations arbitraires de la Manif pour tous, les enfants gazés sur les champs Élysées ou l'arrestation de simples piétons arborant un tee-shirt rose ou bleu ou même un drapeau français, lui sont donc tout naturellement revenus en pleine figure comme un boomerang… Parfois, quand on est énervé, on ferait mieux de se taire…
Sur le plan économique, la Russie et la France ont signé vendredi plusieurs accords sur la coopération d'investissement et la collaboration dans le secteur énergétique y compris le nucléaire civil, mais également dans les technologies de développement de télévision numérique terrestre (TNT), ou encore dans l'aéronautique avec un mémorandum signé entre le Bureau d'études de Ramenskoïe (RPKB), qui développe des systèmes de navigation pour aéronefs et des logiciels pour les équipements de bord, avec le groupe français Safran, pour la création d'un parc technologique Ramenskoïe dans la région de Moscou.
Un important accord a également été signé entre la holding publique russe Uralvagonzavod, producteur de blindés, et le groupe français Sagem Défense Sécurité : "L'accord prévoit l'utilisation d'équipements électroniques et optiques et d'autres produits hautement technologiques de Sagem sur les blindés et systèmes d'artillerie d'Uralvagonzavod", a indiqué un représentant de la société de Nijni Taguil. Selon le directeur général de Sagem Défense Sécurité, Philippe Petitcolin, les deux sociétés envisagent de créer une coentreprise capable de fabriquer des produits compétitifs sur le marché mondial.
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de « particulières, très affectueuses » les relations entre la Russie et la France, en recevant vendredi le premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Le chef de l'État a déclaré que : « La France est l'un de nos partenaires privilégiés dans le monde, en général, et en Europe, en particulier », ajoutant qu'il était, somme toute, satisfait du partenariat avec la France bien que les échanges économiques franco-russes connaissent à présent un palier, après cinq ans de forte croissance. Et de rappeler que l'an dernier, le chiffre d'affaires du commerce entre les deux pays a diminué de 13% par rapport à l'année précédente, et qu'au cours du premier semestre de l'année en cours, il s'est encore réduit de 1,5%.
En même temps, le Président russe s'est félicité des échanges diversifiés entre la Russie et la France, en retenant tout particulièrement la coopération bilatérale dans le secteur énergétique, y compris dans le développement du nucléaire civil. Vladimir Poutine a souligné, que : « La Russie et la France sont en train de mettre conjointement au point la technologie la plus moderne de nouvelle génération dans le nucléaire civil ». Il a aussi évoqué les avancées spectaculaires des deux pays dans les hautes technologies, dans la coopération dans l'Espace et les constructions aéronautiques, dont le projet Sukhoi Superjet-100. Notons que si la Russie permet aux investisseurs français d'engager un prêt de 15 milliards d'euros dans les entreprises, la Russie elle n'a pu engager qu'un milliard en France dont l'économie aurait pourtant grand besoin des capitaux russes. Résultat d'une administration inadaptée, des vétos idéologiques irraisonnés, du maintien des visas, et d'une éducation nationale qui snobe l'apprentissage du russe, pourtant demandé… Beaucoup d'efforts sont à faire en Hollandie pour que les échanges soient à la fois fructueux et réciproques.
À quelques jours de l'ouverture des négociations de Genève II sur la Syrie, la Hollandie est aussi venue redorer son blason auprès d'une Russie bien conciliante à son égard. Alors que, par son soutien inconditionnel aux franges les plus extrémistes des terroristes opérants en Syrie contre le gouvernement légal, la Hollandie s'est rendue responsable de la mort de dizaines de milliers de Syriens, de la destruction de milliers de maisons et de centaines de sites historiques, elle se trouve aujourd'hui complètement isolée dans le mécanisme de paix instauré par la Russie et acceptée par les USA et le Royaume Uni. La Hollandie a beau vouloir croire que c'est son aveuglement qui aurait amené les factions à discuter de la paix, la réalité est toute autre : autour de la table des négociations à Genève, la Hollandie sera seule, sans les factions terroristes qui ont refusé d'y participer… Alors que la Russie laisse la Hollandie y siéger, finalement n'est-ce pas là « le geste humanitaire » que demandait Jean-Marc Ayrault ?
Hollandie : dissidents la diabolisation vous guette ! Ceci est un avertissement à tous les Européens qui auraient décidé de s'élever contre le système médiatique, et plus particulièrement un avertissement aux Français, qui se lèvent contre la tyrannie socialiste. En effet, qui que vous soyez, si vous voulez vous dresser contre les pseudo-élites et leurs dogmes, attendez-vous à être dénigré, mis au pilori, insulté, menacé, méprisé et oublié. Les médias n'aiment pas qu'on remette en cause les fondements de la pensée unique et ils disposent d'un excellent moyen de dissuasion : la diabolisation. Le dernier à en avoir fait les frais, est le philosophe, Alain Finkielkraut. La parution de son dernier ouvrage « L'identité malheureuse », dans lequel il explique que l'identité française est en danger, et que le modèle d'intégration à la française a échoué, a fait grincer des dents. Mais c'est surtout, une de ses déclarations qui a mis le feu aux poudres. Alain Finkielkraut a effectivement déclaré sur France-Inter : « Je suis français, mais tout à fait aussi français qu'un français de souche », se référent ainsi à ses origines judéo-polonaises. Depuis, le philosophe participe à de nombreuses émissions, lors desquelles il est systématiquement qualifié de « réac », de « xénophobe », de « raciste » et accusé, de faire le jeu de l'extrême droite. Peu importe la chaîne ou l'émission, on retrouve sans-cesse les mêmes journalistes insolents et soucieux de rester en surface des sujets abordés. Cet évènement n'est pas sans rappeler la diabolisation de Robert Ménard. Le fondateur de « Journalistes Sans Frontières » s'était fait le défenseur de la liberté d'expression, en faisant sienne la phrase de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Initialement de gauche, ayant pignon sur rue, son rapprochement des milieux identitaires et du Front National lui a été fatal, et Robert Ménard s'est retrouvé rapidement classé dans la catégorie des infréquentables. Mais le processus de diabolisation ne s'applique pas uniquement à des intellectuels, toutes les personnalités dès qu'elles expriment leur opposition à l'idéologie socialiste, sont pour ainsi dire proscrites, et cela même si elles n'en sont pas forcément conscientes. Souvenez-vous d'Alain Delon, qui déclarait dans « C à vous » que le mariage gay était « contre nature ». Une telle déclaration, lui a valu d'être immédiatement rangé parmi les homophobes et les machos. Ou encore, Lorant Deutsch, à qui on a reproché l'utilisation de termes violents pour décrire la bataille de Poitiers. Mais comme tout le monde le sait, une bataille est un événement absolument paisible. Fait nouveau, en ces temps de pression fiscale maximale, si vous choisissez de payer vos impôts ailleurs qu'en France, vous augmentez vos chances de finir comme Gérard Depardieu, c'est-à-dire traité de « minable » par un premier ministre transparent et incapable de susciter la confiance des Français. Gérard Depardieu a encore aggravé son cas, lorsqu'il a déclaré « La Russie est une grande démocratie » tout en dressant l'éloge de Vladimir Poutine. Le Président russe, lui aussi, est un excellent exemple de diabolisation. Mais en Hollandie, c'est normal : la défense des traditions et des valeurs, les constats réalistes, les frontières, ce sont des choses qui agacent. Une démonstration supplémentaire, s'il en était besoin, du décalage croissant entre ces pseudo-élites et le peuple français. En dépit de pouvoir opposer des arguments sérieux et des résultats concrets aux critiques, l'oligarchie dominante en est réduite à utiliser la machine médiatique pour bâillonner ses opposants politiques et culturels. Diabolisation, désinformation, et autres accusations de phobies, ne sont que les coups bas d'un système décadent et condamné à s'écrouler. Cependant, le système a ses limites comme le prouve l'exemple de l'humoriste Dieudonné. Agent du système, chantre de SOS Racisme et du combat contre le Front National, adulé parce que métissé, son talent importait presque moins que le rôle qu'on lui faisait jouer. Jusqu'au jour où, pour un simple sketch, plus ou moins drôle, mais un simple sketch, un lobby a exigé sa peau. Interdit d'antenne, interdit de salle, interdit d'expression, menacé physiquement par des milices confessionnelles, Dieudonné a pourtant rempli des salles combles, publié des vidéos vues plus d'un million 600 mille fois sur YouTube et il est devenu le porte-parole d'une France que l'on bâillonne. L'iniquité avec laquelle il est traité, pousse même ses confrères, comme le talentueux Alexandre Astier, à sortir du bois et prendre sa défense « au nom de la liberté d'expression ». Alors, ceux qui tagguaient les murs du quartier Latin, en mai 68, du slogan « il est interdit d'interdire » et qui sont aujourd'hui locataires des ors de la République, risquent de découvrir à leur dépends, que d'être plus permissifs avec les pédophiles que prudents avec les dissidents, vous conduit tôt ou tard à vous promener au bout d'une pique…
Grèce : saborder un pays pour toucher le pactole ! La Grèce est actuellement en train de subir une enquête sur l'efficacité des réformes d'austérité menées depuis la crise. Celle-ci déterminera sans doute l'avenir économique du pays. En plein boom économique avant la crise, la Grèce connaît à partir de 2008 une situation extrêmement difficile sur les plans politiques, économiques et financiers. En effet, depuis 1981, date de son adhésion à l'Union Européenne, elle avait largement profité de la politique régionale de l'UE, qui visait à lisser les différences économiques entre les pays membres. En 2001, afin d'adhérer plus facilement à la zone euro, le gouvernement grec maquille ses comptes, avec l'aide de la banque d'affaires Goldman Sachs. Puis l'euro, les subventions européennes, et l'essor du tourisme lui permettent d'augmenter son PIB de 13%, entre 2005 et 2008. Mais la crise financière qui débute en 2007 va mettre un terme à cette belle histoire. C'est en 2010 que commence la descente aux enfers. Dans l'impossibilité de rembourser ses dettes, la Grèce réclame l'aide de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International. Des prêts lui sont accordés, mais à une condition : réduire de manière drastique les dépenses publiques, tout en augmentant les impôts. Afin de s'assurer de la mise en place de cette politique d'austérité, la Grèce est mise sous tutelle de la Troïka. Autrement dit, elle se retrouve gouvernée par le FMI et la BCE. Et ces deux organismes, qui n'ont pas été démocratiquement élus, vont imposer le libéralisme et l'austérité au peuple grec. Parallèlement à cette prise de pouvoir du monde de la finance, la Grèce reçoit un total de 230 milliards venant de la BCE et du FMI et répartis en deux plans d'aide. Cependant, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Le taux de chômage s'élève en 2012, à 28%, le pouvoir d'achat a diminué de 40% par rapport à 2007, et depuis la crise, l'économie grecque a connu une récession de 22%. Malgré ces résultats désastreux, les dirigeants de la troïka essaient, pour justifier l'échec de leurs solutions, de mettre en avant la grande part de l'économie souterraine dans le PIB, ainsi que la corruption des fonctionnaires. On voit bien là, l'incapacité des pseudo-élites à reconnaître leurs incompétences. Aujourd'hui, à l'heure où un troisième plan d'aide à la Grèce paraît inéluctable, et que les créanciers de l'UE et du FMI s'apprêtent à imposer une énième cure d'austérité à la population grecque, des désaccords semblent émerger entre la Grèce et la troïka. Les institutions supranationales prévoient un déficit budgétaire de 2 milliards pour 2013 et veulent donc serrer encore un peu plus la vis de l'économie grecque. Le gouvernement grec compte, lui, sur un déficit de 500 millions et s'oppose à une augmentation de l'austérité. Le président grec l'a réaffirmé cette semaine : « Aujourd'hui, les Grecs ont donné leur sang et tout ce qu'ils avaient pour surmonter la crise, et cela doit être respecté par l'Europe. Le peuple grec ne peut rien donner de plus ». Le plus choquant, c'est que l'on demande aux Grecs de poursuivre leurs sacrifices, alors que pendant ce temps, la Grèce recommence à attirer les investisseurs. En effet, les titres de la dette grecque ont permis en 2013, un retour sur investissement supérieur à 100% pour certains fonds de gestion d'actifs. Dans un capitalisme à outrance, marchant sur la tête, quoi de plus normal que de recommencer à réaliser des bénéfices et à spéculer sur de l'argent qui n'existe pas encore, tout en ne produisant aucune richesse. Le journal « Les Échos » du milliardaire Arnault, titrait même « La Grèce fait figure de nouvel Eldorado ».
C'est un peu comme si le criminel revenait serrer la main de sa victime… Car après avoir coulé la Grèce, les créanciers internationaux comptent bien récupérer tout l'argent qui leur est dû, et bien plus encore ! C'est donc le peuple grec qui va payer les pots-cassés de ses pseudo-élites, pendant que petit à petit se rebâtît le même système financier d'avant la crise. L'avidité des marchés financiers semble sans limite. Sourds aux cris du peuple grec, le système refuse aveuglément de tirer le moindre enseignement de ses échecs les plus retentissants.
Au Kosovo, ce dimanche 3 novembre, se tiennent des élections municipales, auxquelles, pour la première fois depuis l'apparition de la république albanaise autoproclamée en 2008, doivent, théoriquement, prendre une part active les Serbes kosovars. Bien qu'il ne s'agisse que d'élections municipales, pour le destin des communautés serbes, ces élections sont particulières. Elles doivent fixer en réalité le statut du Kosovo comme un État indépendant et signifieront « l'amputation » définitive des Serbes kosovars et leur isolement de ceux de la Serbie. C'est la constatation que Belgrade, finalement, sacrifie la population serbe du Kosovo, en échange de l'ouverture des pourparlers sur l'entrée en Union Européenne.
En avril de cette année, Belgrade et Pristina, sous la pression de Bruxelles et de Washington, ont signé l'accord sur « la normalisation » des relations. Cet accord donnait à Pristina tous les droits pour la tenue et l'organisation des élections municipales. Jusqu'à ce moment, la Serbie qui n'a pas reconnu officiellement Pristina, se réservait formellement le droit de l'organisation des pouvoirs locaux. Ces élections signifient, en fait, la liquidation définitive de la présence nominale de la Serbie dans le nord du Kosovo, dit l'analyste de l'Institut de philologie slave de l'Académie des Sciences de Russie, Georgi Enguelhardt. Ce sera quelque chose comme la fixation juridique de la sortie de la Serbie du Kosovo : après les élections, toutes les structures serbes au Kosovo et Métochie cesseront d'exister automatiquement. Elles seront remplacées par les instituts albanais, rappelle également, Georgi Enguelhardt. « C'est une des grosses concessions suivantes de Belgrade à l'UE et aux États-Unis. Belgrade fait ce que lui demandent Bruxelles et Washington : la reconnaissance inconditionnelle du Kosovo. » Le nord du Kosovo était jusqu'à présent pour la population serbe, le territoire le plus sûr, rappelle Georgi Enguelhardt. Après l'intégration dans les structures kosovares du pouvoir, pour les Serbes, les problèmes ne diminueront pas, au contraire, ils s'aggraveront sûrement. Et ce pose alors la question primordiale, à laquelle personne ne donne aujourd'hui de réponse : si la Serbie part, qui protégera les intérêts de la population serbe au Kosovo ? Ce ne sera surement pas la police albanaise. Le plus triste est que les Serbes kosovars sont poussés vers les élections non seulement par Washington et Bruxelles, mais aussi par les pouvoirs à Belgrade. L'expert du Centre de l'étude de la crise balkanique moderne, Anna Filimonova, commente ainsi cette situation : « Les pouvoirs serbes poussent les Serbes aux élections par les menaces et le chantage. On menace les Serbes qui travaillent dans le système de l'administration locale, la santé publique, l?éducation nationale de licenciement, sils ne vont pas aux élections, eux et leurs familles. Avant l'expiration des mandats, ont été limogés tous les principaux chefs des communautés serbes dans le nord du Kosovo, ce qui est une violation de la loi. » Ils ont été remplacés par les chefs plus « commodes » acceptant les prochaines élections. Rappelons que les Serbes du Kosovo avaient boycotté les premières élections en 2009.
À la veille des élections du 3 novembre, une situation paradoxale autour d'elles s'est formée. Le Premier ministre de la Serbie Ivica Dacic appelle les Serbes locaux à prendre un part active au vote pour « assurer leurs droits ». « On peut rendre le Kosovo à la Serbie seulement par voie d'une guerre », dit- il. Mais Belgrade n'est pas prêt à une telle guerre. Dans les enclaves nord du Kosovo, où est concentrée la plupart de la population serbe, les Serbes déchirent les affiches avec les candidats serbes. Ils les appellent ouvertement « des collaborationnistes ». Ils pensent que si les élections ne sont pas validées, les accords avec Bruxelles sur « la normalisation » ne seront pas valables non plus, et donc, la reconnaissance du Kosovo par la Serbie n'aura pas lieu.
Dès 2008, le Kosovo a été reconnu par près de 100 États de l'ONU. Des 28 membres de l'UE, Pristina n'a pas été reconnue par la Grèce, l'Espagne, Chypre, la Roumanie et la Slovaquie. La Russie refuse de reconnaitre le Kosovo en raison des violations de la Charte de l'ONU. La Chine, l'Inde, la Géorgie, le Brésil, Israël et encore près de 60 pays n'ont pas reconnu l'État non plus. Ils craignent que la reconnaissance ne crée un précédent dangereux et relance les mouvements séparatistes dans le monde entier.