Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 12 septembre 2013

Flanby félicite chaleureusement Le Figaro pour son entretien avec Bachar al-Assad…


L’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique (OJIM) :
Le 2 septembre, Le Figaro réalisait un entretien en exclusivité mondiale avec Bachar el-Assad. Une démarche qui n’a pas plu au président… … Lors d’une conférence de presse à l’issue du G20, François Hollande s’en est pris au journal sur un ton ironique. « On ne remerciera jamais assez Le Figaro pour son sens civique, d’avoir permis à l’opinion française d’être éclairée par l’interview de ce dictateur. Maintenant, nous savons qu’il veut liquider son opposition », a ainsi déclaré le président français.
Des propos à Flanby qui pour tout Français qui aime encore la France et reste attaché à son honneur doivent être décryptés comme de très vives félicitations… Félicitations de tous ceux qui refusent une collusion du pouvoir français actuel avec les groupes islamiques, ces djihadistes prétendument combattus au Mali alors que les Armées françaises voudraient être envoyées djihadiser au côté des terroristes du Front Al-Nusra [جبهة النصرة لأهل الشام‎] et de l'État islamique d'Irak et de Al-Cham [ الدولة الإسلامية في العراق والشام] contre ces Chrétiens d’Orient… dont la France serait pourtant historiquement protectrice…

Y étant invité par ces propos hautement chaleureux à Flanby, comment de pas résister au plaisir de lui faire plaisir à notre Flanby… Aussi voici l'entretien de Georges Malbrunot, envoyé spécial à Damas, avec le président Bachar al-Assad, entretien tant loué par Flanby… Un entretien qui prend certainement encore plus d'intérêt avec l'évolution des événements depuis sa publication… et pourrait laisser augurer venant du Figaro une relation désormais plus avertie de l'actualité du Moyen-Orient…

L'entretien que François Hollande aurait voulu censurer


La une du Figaro daté du mardi 3 septembre 2013


DAMAS, Syrie - Hier, 2 sept. 2013, le président syrien Bachar al-Assad a accordé un entretien au journal français Le Figaro, au cours duquel il a affirmé que la stabilité dans la région dépend de la situation en Syrie.
- LE FIGARO : LES AMÉRICAINS ET LES FRANÇAIS VOUS ONT ACCUSÉ D’AVOIR DÉCLENCHÉ UNE ATTAQUE À L’ARME CHIMIQUE LE 21 AOÛT DANS LA RÉGION DE GHOUTA CE QUI A FAIT DES CENTAINES DE MORTS. POUVEZ-VOUS NOUS FOURNIR UNE PREUVE QUE VOTRE ARMÉE N’A PAS COMMIS CETTE ATTAQUE…

Bachar al-Assad : premièrement, quiconque accuse doit donner la preuve. Nous les avons défiés d’avancer une seule preuve ; ils en ont été incapables. Nous les avons défiés de donner une seule preuve à leurs peuples. Puisque les politiques extérieures se décident au nom des peuples et de leurs intérêts. Mais, ils n’ont pas pu le faire.

Deuxièmement, parlons de la logique de cette accusation, si elle est raisonnable ou pas. À présent, je vous pose la question suivante : nous combattons depuis deux ans, et je peux dire que notre situation sur le terrain est aujourd’hui bien meilleure qu’elle ne l’était l’année dernière par exemple. Comment une armée, dans n’importe quel État, peut-elle utiliser des armes de destruction massives, au moment même où elle réalise un progrès moyennant des armes conventionnelles ? Soyons très précis : Je ne dis nullement que l’Armée syrienne possède ou non de telles armes. C’est une question qu’on ne discute pas. Mais supposons que cette armée souhaite utiliser des armes de destruction massive, si elle en possède ; est-il possible qu’elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même ?!! Où en est la logique ?

En plus, est-il possible d’utiliser des armes de destruction massive dans la banlieue de la capitale sans tuer des dizaines de milliers de personnes, car ces matières se transportent par le vent ?

- DES ÉLÉMENTS DE L’ARMÉE SYRIENNE ONT-ILS ÉTÉ ATTEINTS PAR DE TELLES ARMES ?

Bachar al-Assad : Oui dans la région d’al-Baharieh dans la banlieue de Damas. Le comité d’enquête a rencontré les soldats hospitalisés.

- CERTAINS DISENT QUE L’ARMÉE A SANS DOUTE RÉALISÉ CERTAINS PROGRÈS. MAIS VOUS VOULIEZ AUSSI, EN FIN DE COMPTE, EN FINIR DÉFINITIVEMENT AVEC CETTE OPPOSITION, QUI PROGRESSE DANS D’AUTRES ENDROITS…

Bachar al-Assad : Encore une fois, les zones dont on parle sont des zones peuplées. Y utiliser des armes de destruction massive signifie des dizaines de milliers de morts. Toutes les accusations se fondent sur les allégations des terroristes et sur des images vidéo arbitraires diffusées sur Internet.

- LES AMÉRICAINS DISENT AVOIR CAPTÉ UN ENTRETIEN TÉLÉPHONIQUE ENTRE UN DE VOS RESPONSABLES ET UN ÉLÉMENT DE L’ARMÉE, LUI DONNANT L’ORDRE D’UTILISER CES ARMES…

Bachar al-Assad : si les Américains, les Français ou les Britanniques disposaient d’une seule preuve, ils l’auraient annoncé dès le premier jour. Nous ne discutons pas des rumeurs, ni des allégations. Nous ne discutons que les faits. Si ce qu’ils disent est vrai, qu’ils en donnent la preuve.

- SERAIT-IL POSSIBLE QUE CERTAINS RESPONSABLES, OU CERTAINS ÉLÉMENTS DE L’ARMÉE SYRIENNE, AIENT PRIS CETTE DÉCISION SANS VOTRE AVAL…

Bachar al-Assad : Encore une fois… j’affirme que nous n’avons jamais dit posséder de telles armes. Votre question insinue des choses que je n’ai pas dites, et que nous n’avons ni confirmées ni niées en tant qu’État… mais normalement, dans les pays qui possèdent une telle arme, la décision est centrale.

De toute manière, vous évoquez une question que nous ne discutons avec personne en tant qu’État, car c’est une question purement militaire.

- MAIS JIHAD MAKDISSI L’A BIEN DIT ?

Bachar al-Assad : Non… à l’époque, Jihad a dit : « si nous possédons une telle arme, nous ne l’utiliserons pas ». Le fait de la posséder ou non est une affaire purement syrienne et ne concerne que nous.

- LE PRÉSIDENT OBAMA A REPORTÉ LES FRAPPES MILITAIRES SUR VOTRE PAYS. COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS CETTE DÉCISION ?

Bachar al-Assad : Certains estiment que le président Obama a fait preuve de faiblesse en temporisant l’agression, ou en la reportant pour quelques jours ou quelques semaines… Certains ont vu en lui le chef fort d’une grande puissance, parce ce qu’il a menacé de déclencher la guerre contre la Syrie. Quant à nous, nous estimons que l’homme fort est celui qui empêche la guerre, et non celui qui l’enflamme…

L’homme puissant est celui qui reconnait ses erreurs. Si Obama était fort, il aurait dit publiquement : « Nous ne disposons pas de preuves sur l’usage de l’arme chimique par l’État syrien ». Il aurait dit publiquement : « La seule voie est celle des enquêtes onusiennes. Par conséquent, revenons tous au conseil de sécurité ». Mais à mon avis, il était faible parce qu’il a subi les pressions intérieures et a menacé de déclencher la guerre. C’est notre opinion. Je vous ai dit que par la force des choses le fort est celui qui empêche la guerre et non celui qui la déclenche et l’attise.

- QUE DIRIEZ-VOUS AUX MEMBRES DU CONGRÈS AMÉRICAIN QUI DOIVENT VOTER POUR OU CONTRE CETTE FRAPPE ?

Bachar al-Assad : Quiconque souhaite prendre cette décision doit, avant de voter, se poser la question évidente suivante : les guerres qu’ont-elles apportées aux États-Unis ou même à l’Europe ? Le monde qu’a-t-il gagné de la guerre contre la Libye ? Qu’a-t-il gagné du support apporté au terrorisme en Libye ? Qu’a-t-il gagné de la guerre en Irak et ailleurs ? Que gagnera-t-il du renforcement du terrorisme en Syrie ?

La tache de tout membre du congrès consiste à servir l’intérêt de son pays. Avant de voter, il doit agir en fonction de l’intérêt de son pays… Quel serait l’intérêt des États-Unis dans la croissance de la perturbation et de l’extrémisme au Moyen Orient ? Quel serait leur intérêt à poursuivre ce que Georges Bush avait commencé, à savoir répandre les guerres dans le monde…

S’ils raisonnent logiquement et en fonction de l’intérêt de leur propre pays, ils ne verront aucun intérêt dans de telles guerres. Mais vous savez que, dans beaucoup de cas, leurs positions politiques n’émanent pas toujours du bon sens.

- COMMENT ENTENDEZ-VOUS RIPOSTER À CETTE ATTAQUE, AU CAS OÙ ELLE AURA LIEU ?

Bachar al-Assad : Aujourd’hui, vous parlez d’un tonneau de poudre qui est le Moyen Orient.

Le feu s’approche énormément de ce tonneau. Il ne s’agit pas seulement de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe…

Celui qui élabore aujourd’hui le plan de la guerre peut vous répondre en ce qui concerne le premier pas seulement, c’est-à-dire sur ce qu’il va faire lui-même. Mais après… Personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle lorsque le baril de poudre explosera… Personne ne dispose d’une réponse sur ce qui se passera en fin de compte. Ce qui est certain c’est qu’il y aura partout le chaos, la guerre, l’extrémisme et ses répercussions.

- LE DANGER D’UNE GUERRE RÉGIONALE SE POSE-T-IL ?

Bachar al-Assad : Bien sûr. Ce risque vient même au premier plan. La question ne relève pas seulement de la Syrie, mais de toute une région intégrée, étroitement liée sur le plan social, politique et militaire. Il est donc normal que les défis soient régionaux et non seulement syriens.

- PAR EXEMPLE, ISRAËL SERAIT-IL UN DE VOS OBJECTIFS ?

Bachar al-Assad : Vous ne vous attendez quand même pas que je révèle quelle sera notre riposte ?!! Il n’est pas logique d’annoncer notre plan, mais comme je viens de le dire, puisque les acteurs sont nombreux, parler d’un seul acteur minimise l’importance de ce qui se produira.

- QUE DIRIEZ-VOUS À LA JORDANIE OÙ DES HOMMES ARMÉS SE SONT ENTRAÎNÉS. AU CAS OÙ LES EXTRÉMISTES RÉALISENT UNE AVANCÉE, QUEL SERA, À VOTRE AVIS, LE DANGER QUI MENACE LA JORDANIE ?

Bachar al-Assad : Notre politique consiste à ne pas exporter nos problèmes aux pays voisins. Nous traitions donc avec des milliers de terroristes déjà venus de la Jordanie, et nous les frappions à l’intérieur même de la Syrie… La Jordanie, par ailleurs, a déjà annoncé qu’elle ne servira de base à aucune opération militaire contre la Syrie.

Mais si nous ne parvenons pas à frapper le terrorisme en Syrie, il passera tout naturellement dans d’autres pays. L’extrémisme et le chaos se répandront davantage.

- VOUS METTEZ DONC EN GARDE LA JORDANIE ET LA TURQUIE ?

Bachar al-Assad : Nous l’avons dit à plusieurs reprises, et nous leur avons envoyé des messages directs et indirects. Je pense que la Jordanie en est consciente, malgré les pressions qui s’y exercent pour qu’elle devienne un lieu de passage pour le terrorisme. Quant à Erdogan, je ne pense pas du tout qu’il est conscient de ce qu’il fait…

L’important aujourd’hui pour la Syrie est de frapper le terrorisme sur son territoire.

- QUELLE SERA LA RÉACTION DE VOS ALLIÉS… HEZBOLLAH ET L’IRAN, AU CAS OÙ UNE ATTAQUE EST PERPÉTRÉE CONTRE LA SYRIE ? COMPTEZ-VOUS LE CAS ÉCHEANT SUR LEUR SOUTIEN ?

Bachar al-Assad : Je ne veux pas parler à leur place. Cependant, leurs déclarations étaient claires. Puisque nous avons dit que la question était régionale, personne ne saurait dissocier les intérêts de la Syrie de ceux de l’Iran ; ni les intérêts de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah de ceux d’autres pays qui nous soutiennent.

Aujourd’hui la stabilité de la région dépend de la situation en Syrie. La Russie en est consciente, aussi ne défend-elle pas le président ni l’État syrien mais bien la stabilité dans la région… car cela aura aussi des effets sur la Russie. Voir les choses sous l’angle d’une coalition entre la Syrie et l’Iran serait superficiel et limité. La question en est beaucoup plus grande.

- LES RUSSES VOUS ONT-ILS ASSURÉ QU’ILS MAINTIENNENT DES CONTACTS AVEC LES AMÉRICAINS POUR ATTÉNUER LA FRAPPE ?

Bachar al-Assad : Je ne pense pas qu’on fasse confiance aux Américains. Aucun État au monde ne peut garantir à quiconque que les Américains engageront ou non une action contre tel ou tel pays. Aussi nous ne cherchons pas de telles assurances… Les Américains disent une chose le matin, et le contredisent complètement le soir… Tant que les États-Unis ne suivent pas et n’écoutent pas les Nations Unies, nous ne devons pas être rassurés.

- COMMENT PEUT-ON ARRÊTER LA GUERRE ET LA CRISE QUI DURE DEPUIS DEUX ANS ET DEMI EN SYRIE ? VOUS AVEZ PROPOSÉ UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE, LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE A PROPOSÉ GENÈVE… COMMENT PEUT-ON ARRÊTER LE BAIN DE SANG ?

Bachar al-Assad : Lorsque la crise est à ces débuts et que vous parlez de solution, c’est totalement différent que lorsque vous parlez de solution à l’heure actuelle… J’ai dit dès le début que la solution devait avoir lieu par le dialogue… Le dialogue entraine des solutions et engendre des idées qui s’appliqueront à travers des mesures politiques.

Aujourd’hui la situation est différente. Nous combattons des terroristes. 80 – 90 % de ceux que nous combattons appartiennent à al-Qaeda. Ceux-là ne s’intéressent pas à la réforme, ni à la politique, ni aux lois. Ceux-là, le seul moyen de leur faire face est de les liquider. C’est alors que nous pourrions parler de mesures politiques. Pour répondre donc à votre question, la solution aujourd’hui consiste à arrêter de faire venir les terroristes en Syrie, de leur fournir des armes, et de leur apporter un soutien financier et autre…

- QUI LEUR APPORTE CE SOUTIEN ?

Bachar al-Assad : L’Arabie Saoudite en premier lieu, la Turquie, la Jordanie (à travers l’infiltration des personnes armées), la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.

- AVEZ-VOUS DES PREUVES QUE LA FRANCE A LIVRÉ DES ARMES AUX TERRORISTES ?

Bachar al-Assad : Les positions politiques de la France, sa provocation qui met en exécution les politiques d’autres pays comme le Qatar et autres, en est la preuve pour nous.

- ÊTES-VOUS PRÊT, M. LE PRÉSIDENT, À INVITER LES RESPONSABLES DE L’OPPOSITION À VENIR EN SYRIE, À SE RÉUNIR AVEC EUX, À LEUR PRÉSENTER DES GARANTIES SÉCURITAIRES, ET À LEUR DIRE ASSEYONS-NOUS ENSEMBLE POUR TROUVER UNE SOLUTION ?

Bachar al-Assad : En janvier dernier, nous avons lancé une initiative qui comprenait tout ce que vous venez de dire, et même plus. Cependant, l’opposition dont vous parlez a été fabriquée à l’étranger. Elle est made in France, Qatar… mais certainement pas made in Syria. Elle suit donc forcement les ordres de ceux qui l’ont fabriquée. Il n’était pas permis aux membres de cette opposition de répondre favorablement à cet appel, ni donc aux solutions politiques. Par ailleurs, ils ne disposent d’aucune base populaire. Malgré tout, nous les avons invités mais ils n’ont pas répondu à cette invitation.

- MAIS CERTAINS N’ONT PAS RÉPONDU PARCE QU’ILS CRAIGNAIENT POUR LEUR VIE. ILS CRAIGNENT QU’ILS NE SOIENT EMPRISONNÉS COMME CE FUT LE CAS AVEC ABDELAZIZ AL KHAYER. POUVEZ-VOUS LEUR DONNER DES GARANTIES ?

Bachar al-Assad : Nous leur avons donné ses garanties, et moi-même j’ai évoqué ces points politiques y compris des garanties sécuritaires à toute personne qui vient en Syrie pour le dialogue. Mais ils ne sont pas venus, ou on ne leur a pas permis de venir. Dire qu’ils craignent être tués ou arrêtés, nous n’avons ni tué ni arrêté personne de l’opposition. Ils se trouvent en Syrie, les amis et les collègues d'Abdelaziz Al Khayer… Vous pouvez les rencontrer ici même, en Syrie. Pourquoi agresser ou arrêter quelqu’un et laisser les autres ?! Où en est la logique ? Cela est insensé.

- COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS LA POSITION DE LA FRANCE AUJOURD’HUI À VOTRE ÉGARD ? VOUS ÊTES VENU PLUSIEURS FOIS EN FRANCE…

Bachar al-Assad : Ce n’était pas une relation d’amitié… C’était une tentative de la part de la France de changer l’orientation de la politique syrienne, et ce à la demande des États-Unis. C’était une chose tout à fait claire pour nous. Même le virement positif vis à vis de la Syrie en 2008, s’est fait sous l’influence du Qatar… pour être clair, la politique de la France vis-à-vis de la Syrie dépendait totalement du Qatar et des États-Unis.

- LES PARLEMENTAIRES FRANÇAIS SE RÉUNIRONT MERCREDI. AUJOURD’HUI, IL Y A UN GRAND DÉBAT EN FRANCE. CERTAINS PENSENT QUE HOLLANDE EST ALLÉ TROP LOIN DANS CETTE AFFAIRE. QUEL DISCOURS ADRESSEZ-VOUS AUJOURD’HUI AUX PARLEMENTAIRES FRANÇAIS AVANT QU’ILS SE RÉUNISSENT ET VOTENT ?

Bachar al-Assad : Il y a quelques jours, le ministre français des Affaires étrangères aurait déclaré : la participation de la France attend le Congrès américain. Il n’a pas dit qu’il attendait la décision du Parlement français. Je vous demande donc de qui dépend le Gouvernement français dans ses prises de décisions, du Parlement français ou du Congrès ?!!

Depuis 2003, suite à l’invasion de l’Irak, la France a décidé de renoncer à son indépendance et est devenue la subalterne de la politique américaine. C’était vrai pour Chirac après la guerre, mais aussi pour Sarkozy, et aujourd’hui pour Hollande.

La question est de savoir si la réunion du Parlement français signifiera que les Français retrouveront l’indépendance de la décision de la France. Nous souhaitons que la réponse soit positive. Je dirais à ce moment-là aux parlementaires français : que chacun décide en fonction de l’intérêt de la France. Les représentants du peuple français soutiendront-ils l’extrémisme et le terrorisme ? Se mettront-ils du côté de ceux qui ont perpétré les attaques du 11 septembre à New-York, ou l’attentat du métro en Espagne ? Les députés du peuple français se mettront-ils du côté de ceux qui ont tué les innocents en France ??? Comment pourront-ils s’opposer à des gens comme Mohamed Merah en France, et les soutenir en Syrie !!! Comment la France peut-elle combattre le terrorisme au Mali et le renforcer en Syrie ? La France deviendra-t-elle un exemple de la politique des deux poids deux mesures promues par les États-Unis ?!!

Comment les parlementaires français pourront-ils convaincre leurs concitoyens que la France est un état laïc, et en même temps appuyer ailleurs l’extrémisme et le confessionnalisme ; un État qui appelle à la démocratie mais dont l’allier principal c’est des États qui appartiennent au Moyen-Âge comme l’Arabie Saoudite. Je dis aux parlementaires français : revenez aux principes de la Révolution française dont le monde entier s’est enorgueilli : liberté, égalité, fraternité.

- SI LA FRANCE INTERVIENT MILITAIREMENT, LES INTÉRÊTS NATIONAUX DE LA FRANCE SERONT-ILS AFFECTÉS EN SYRIE OU DANS LA RÉGION ?

Bachar al-Assad : Cela dépend des répercussions de la guerre. Mais la France perdra certainement ses intérêts. Il y a une sorte de mépris vis-à-vis la politique de la France, cela est devenu clair et se reflète directement sur les intérêts. Il aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France. Surtout que des pays importants dans la région commencent à s’orienter vers l’Est, et non plus vers l’Europe comme auparavant. Les alternatives sont disponibles, ainsi que le respect mutuel entre nous et ces pays.

- DONC VOUS APPELEZ À LA RAISON ET À LA SAGESSE…

Bachar al-Assad : À la raison et à la morale.

- ENTENDEZ-VOUS PRÉSENTER VOTRE CANDIDATURE L’ANNÉE PROCHAINE AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ?

Bachar al-Assad : Ça dépend, à ce moment là de la volonté du peuple syrien. Si je sens que le peuple le souhaite, je n’hésiterai pas à le faire, bien au contraire. À présent, nous n’avons pas de statistiques à ce sujet, mais nous avons des indices. L’indice principal c’est que lorsque vous combattez des terroristes qui viennent de plus de 80 pays et qui sont appuyés par l’Occident et par certains États arabes, et que le peuple ne veut pas de vous, vous ne pouvez pas continuer. Puisque la Syrie a résisté pendant deux ans et demi, c’est là un indice important quant à l’existence d’un soutien populaire.

- DANS CETTE CRISE, M. LE PRÉSIDENT, JUSQU’OÙ VOUS ÊTES PRÊT À COMBATTRE ?

Bachar al-Assad : Ce n’est pas nous qui avons choisi de combattre. Nous avons deux choix : nous battre et défendre notre pays contre le terrorisme, ou capituler. L’histoire de notre région ne nous indique pas que nous ayons capitulé auparavant. Cette région a toujours vécu des guerres. Elle n’a jamais capitulé, et ne capitulera jamais.

- DONC VOUS ALLEZ VOUS BATTRE JUSQU’À SACRIFIER VOTRE VIE POUR LA SYRIE ?

Bachar al-Assad : Lorsqu’il s’agit d’une question patriotique tout le monde se bat, et tout le monde se sacrifie pour sa patrie… Aucune différence entre président et citoyen… ce n’est pas une affaire personnelle. En quoi c’est utile si vous vous restez en vie alors que votre patrie est mourante ?

- EST-CE QUE VOUS ASSUMEZ, M. LE PRÉSIDENT, TOUTES LES ERREURS COMMISES ET TOUT CE QU’A FAIT VOTRE ARMÉE ET LES FORCES DE SECURITÉ ? PENSEZ-VOUS QU’IL Y A EU DES ERREURS COMMISES ?

Bachar al-Assad : Tout être humain risque de se tromper. Si vous ne vous trompez pas c’est que soit vous n’êtes pas humain, soit vous ne travaillez pas. Moi, je suis humain et je travaille… Mais lorsque vous voulez évaluez une erreur quelconque, vous devez prendre du recul. L’évaluation doit se faire après et non pendant la production de l’événement. Il faut bien attendre les conséquences de l’action. À présent, nous sommes au cœur de la bataille. Lorsqu’elle prendra fin, nous seront en mesure d’évaluer les résultats et nous dirons qu’on avait raison ici, ou qu’on s’est trompé là.

- ÊTES-VOUS SÛR QUE VOUS ALLEZ GAGNER LA BATAILLE ?

Bachar al-Assad : L’histoire de notre région nous dit que lorsque les peuples se défendent, ils vaincront. Cette guerre n’est pas celle du président, ni celle de l’État. C’est la guerre de toute la Patrie, et nous remporterons la victoire.

- MALGRÉ TOUT, VOTRE ARMÉE A PERDU CERTAINES RÉGIONS AU NORD, À L’EST, AU SUD… PENSEZ-VOUS QUE VOUS ALLEZ RÉCUPÉRER CES ZONES MILITAIRES ?

Bachar al-Assad. : Notre problème n’est pas d’avoir la terre sous notre contrôle ou sous celui des groupes armés. Il n’y a pas un endroit où l’armée a voulu entrer sans pouvoir y pénétrer. Le vrai problème réside dans la poursuite du pompage des terroristes à travers les frontières. Il réside aussi dans le changement que les terroristes ont pu introduire sur le plan social dans les zones où ils ont pénétré.

- VOTRE ANCIEN AMI MORATINOS M’A DIT, IL Y A QUELQUES JOURS : "QU’EST CE QUI SE PASSE DANS LA TÊTE DE BACHAR EL-ASSAD ? COMMENT PEUT-IL COMMETTRE DE TELS ACTES DE VIOLENCE DANS SON PROPRE PAYS ?"

Bachar al-Assad : Il faut plutôt se poser la question de savoir comment la France a permis de tuer des terroristes qui ont terrorisé les citoyens français chez eux ? Comment a-t-on fait face au désordre au Royaume-Uni l’année dernière ? Pourquoi l’armée américaine est-elle descendue à Los Angeles dans les années 90 ? Pourquoi est-il permis aux autres pays de lutter contre le terrorisme, alors que cela n’est permis pas en Syrie ? Pourquoi n’est-il pas permis que Mohamed Merah se trouve en France pour tuer, alors qu’il est permis aux terroristes de se trouver en Syrie pour tuer ?

- DEPUIS LE DÉBUT DE LA CRISE, QUELS CHANGEMENTS Y-A-T-IL EU SUR VOTRE QUOTIDIEN EN TANT QUE DIRIGEANT DE L’ÉTAT ? APRÈS DEUX ANS ET DEMI DE LA CRISE, CERTAINS DISENT QUE BACHAR EL-ASSAD DIRIGE SEUL LE PAYS…

Bachar al-Assad : C’est bien ce que je vous ai répondu tout à l’heure. Si l’Occident était contre moi, mon peuple aussi, et que j’étais seul, comment pourrai-je alors être en mesure de diriger le pays ? C’est illogique. Je continue grâce à l’appui du peuple et à la puissance de l’État. Malheureusement, lorsqu’on nous regarde de l’Occident, on ne voit pas les choses d’une manière réaliste.

- PLUSIEURS JOURNALISTES FRANÇAIS SONT RETENUS EN SYRIE. AVEZ-VOUS DE LEURS NOUVELLES ? EST-CE LE POUVOIR QUI LES DÉTIENT ?

Bachar al-Assad : Détenus chez nous ?

- ILS ONT ÉTÉ PRIS EN OTAGE AU NORD…

Bachar al-Assad : S’ils sont des otages chez les terroristes, c’est aux terroristes qu’il faut demander de leurs nouvelles. Si par contre l’État arrête quiconque pour être entré dans le pays de manière irrégulière, il sera traduit en justice. Il ne sera pas gardé en prison. Il sera jugé selon les lois syriennes, et tout le monde le saura.

- SOUHAITEZ-VOUS ÉLABORER UNE COLLABORATION SÉCURITAIRE AVEC LA FRANCE, CE QUI SE PRODUISAIT D’AILLEURS DANS LE PASSÉ ?

Bachar al-Assad : Toute sorte de coopération, qu’elle soit sécuritaire, militaire ou même économique a besoin d’un accord politique. Nous ne pouvons pas avoir une collaboration sécuritaire avec n’importe quel État quand les intérêts politiques sont en contradiction.

- LORSQUE VOTRE PÈRE EST DÉCÉDÉ ET QUE VOUS ÊTES ALLÉ EN FRANCE, LE PRÉSIDENT CHIRAC VOUS A REÇU… VOTRE IMAGE A COMPLÈTEMENT CHANGÉ…

Bachar al-Assad : La question est de savoir plutôt si la réalité de la personne a changée. L’image est modifiée par les médias à leur manière. Ma réalité n’a pas changé. Je suis quelqu’un qui appartient au peuple syrien. Je défends ses intérêts. Je suis indépendant, non soumis aux pressions extérieures. Je coopère avec les autres de manière à sauvegarder les intérêts de mon pays.

Ils ont mal compris ces choses là. Ils ont pensé qu’un jeune président c’est quelqu’un à qui on peut dicter ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire. Ils ont pensé que si j’avais fait mes études en Occident, ça veut dire que j’ai perdu ma culture authentique… C’est une manière naïve et superficielle de voir les choses. Je n’ai pas changé. Mais dès le début ils m’ont vu autrement. Ils doivent accepter l’image du syrien attaché à l’indépendance de son pays.

- LA FRANCE EST-ELLE DEVENUE UN PAYS ENNEMI DE LA SYRIE ?

Bachar al-Assad : Quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l’ennemi du peuple syrien. Quiconque contribue à tuer un soldat arabe syrien est l’ennemi de la Syrie. Quiconque œuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi.

Je ne parle pas du peuple, car je vois que le Gouvernement français va à l’encontre de l’intérêt et de la volonté de son peuple. Il faut faire la distinction entre peuple ennemi et État ennemi. Le peuple français n’est pas un ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien.

- DONC L’ÉTAT FRANÇAIS EST-IL AUJOURD’HUI UN ENNEMI DE LA SYRIE ?

Bachar al-Assad : Dans la mesure où la politique de l’État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi. Cette hostilité prendra fin lorsque l’État français changera de politique.



Homat el Diyar… Défenseurs de la Patrie : l'Hymne national syrien…




Rien ne fera jamais plier le Peuple syrien…

حـماةَ الـديار

حُـماةَ الـدِّيارِ عليكمْ سـلامْ
ّأبَتْ أنْ تـذِلَّ النفـوسُ الكرامّ
عـرينُ العروبةِ بيتٌ حَـرام
وعرشُ الشّموسِ حِمَىً لا يُضَامْ


ربوعُ الشّـآمِ بـروجُ العَـلا
تُحاكي السّـماءَ بعـالي السَّـنا
فأرضٌ زهتْ بالشّموسِ الوِضَا
سَـماءٌ لَعَمـرُكَ أو كالسَّـما


رفيـفُ الأماني وخَفـقُ الفؤادْ
عـلى عَـلَمٍ ضَمَّ شَـمْلَ البلادْ
أما فيهِ منْ كُـلِّ عـينٍ سَـوادْ
ومِـن دمِ كـلِّ شَـهيدٍ مِـدادْ؟


نفـوسٌ أبـاةٌ ومـاضٍ مجيـدْ
وروحُ الأضاحي رقيبٌ عَـتيدْ
فمِـنّا الوليـدُ و مِـنّا الرّشـيدْ
فلـمْ لا نَسُـودُ ولِمْ لا نشـيد؟

Défenseurs de la Patrie [Homat el Diyar]

Paix sur vous, défenseurs de la patrie
Notre noble esprit ne sera jamais soumis
Soutien de l'arabisme, sanctuaire consacré
Siège des étoiles, protection inviolable


Les plaines de Syrie [el-Cham] sont des tours dans les hauteurs
Telles que le ciel au-dessus des nuages
Une terre resplendissante aux soleils éclatants
Devenant un autre ciel, ou presque le ciel lui-même.


Le flottement d'espoirs et le battement des cœurs,
Sont sur ce drapeau qui a uni ce pays tout entier
N'y a-t-il pas la noirceur de chaque œil,
Et l'encre du sang de chacun de nos martyrs ?


Nos esprits sont provocateurs et notre histoire est glorieuse,
Et les âmes de nos martyrs sont de formidables gardiens.
Al-Walid est une part de nous, tout comme Al-Rashid,
Pourquoi nous ne prospérerions pas et pourquoi nous ne construirions pas ?



Bilad el-Cham


mercredi 11 septembre 2013

Domenico Quirico à la RTS : la révolution syrienne est aux mains des djihadistes, la révolution est aux mains de bandits…




Le journaliste italien Domenico Quirico, enlevé en avril par des rebelles, a été libéré ce dimanche 8 septembre… Il raconte pour la Radio Télévision Suisse "l'humiliation quotidienne" subie pendant ses 152 jours de détention entre simulacres d'exécution et absence de compassion de ses ravisseurs… Il a pu observer que la "révolution" syrienne est désormais tombée dans les mains des djihadistes… que la "révolution" rêve de rétablir de califat selon un calendrier précis et implacable…    que la révolution est aux mains de bandits…


La Stampa : Il racconto di Domenico Quirico “Io, tra bombe, fughe e umiliazioni”

mardi 10 septembre 2013

Une exécution symbolique pour l'Histoire : DeGaulle décapité à Vitrolles…




À Vitrolles, est érigée rond-point de Caucadis une stèle qui exhibait un buste de l’infâme criminel compulsif DeGaulle… LaProvence.com nous informe que jeudi dernier 5 septembre ce buste a été décapité ! Une exécution hautement symbolique à défaut du châtiment qu’aurait mérité de son vivant le personnage… Une exécution symbolique qui malheureusement ne peut remplacer le procès pour l’Histoire que nous Français d'Algérie, Harkis, Kabyles, Arabes et Européens osons toujours espérer… Infiniment merci tout de même pour cet acte exemplaire de salubrité historique…



lundi 9 septembre 2013

Quel destin pour Flanby : Haute Cour de justice, CPI ou prix Nobel de la Paix ?


« Obligation de protéger ! »… De qui se fout notre Flanby ? …

Haute Cour de justice de la République, Cour pénale internationale ou prix Nobel de la Paix ? Quel est le destin promis à notre Flanby ?
Haute Cour de justice pour haute trahison et collusion avec l’ennemi : ces djihadistes prétendument combattus au Mali alors que les Armées françaises seraient envoyées djihadiser au côté des terroristes du Front Al-Nusra [جبهة النصرة لأهل الشام‎] et de l'État islamique d'Irak et de Al-Cham [ الدولة الإسلامية في العراق والشام] contre ces Chrétiens d’Orient… dont la France serait pourtant historiquement protectrice… Difficile de comprendre qu’un vaste mouvement n’ait pas d’ores et déjà émané des réseaux sociaux, en appui au Printemps français, à la Manif pour tous et à tous les autres, pour l’instruction de ce procès… Qu’au procès auquel a échappé DeGaulle, que le plus gaulliste de tous ses successeurs par sa volonté obsessionnelle de nuisance, Flanby, y soit convoqué…
À défaut, comme l’a lâchement accepté Ouattara pour Laurent Gbagbo, devra-t-on abandonner notre Flanby national et le laisser être expédié à La Haye devant la Cour pénale internationale pour crime d’agression contre un État étranger sans mandat de l’ONU… Qu'enfin pour sa crédibilité la CPI ne concerne plus seulement les potentats nègres… Bien que Flanby n'aurait pas à se présenter seul… son maître étant encore plus impliqué…
Ou alors devrons nous consentir béatement au couronnement du chihuahua Flanby par un prix Nobel de la Paix, à l’instar de son maître Barack Hussein Obama, comme le suggère un ambassadeur de France plutôt proche des socialistes, Pierre Charasse dans une lettre ouverte on ne peut plus élogieuse ! Quoique…

Syrie : Lettre d'un ancien Ambassadeur de France à François Hollande

Diplomate de carrière de 1972 à 2009, Pierre Charasse fut ambassadeur, notamment au Pakistan, en Uruguay et au Pérou, et a représenté la France dans de nombreuses instances internationales. Depuis le Mexique où, retraité, il réside, il vient d'adresser une lettre aussi ironique que cinglante à François Hollande sur la crise syrienne.


Pierre Charasse, ambassadeur de France…
Mexico, le 2 septembre 2013

Monsieur le Président de la République,

Dans l’épreuve que subit actuellement l’humanité du fait de la présence d’armes chimiques en Syrie, vous avez pris la tête d’un grand mouvement mondial au nom de « l’obligation de protéger » les populations civiles menacées. Vous avez très bien expliqué dans votre discours du 27 août devant vos Ambassadeurs que c’était là la vocation de la France, comme elle l’a fait en Libye récemment, et qu’elle ne manquerait pas à son devoir. Votre détermination exemplaire devrait rapidement convaincre vos partenaires européens flageolants et les opinions publiques pleutres, en France, en Grande Bretagne, aux États-Unis et partout dans le monde, du bien-fondé d’une intervention militaire chirurgicale en Syrie.

Naturellement, comme vous l’avez rappelé le 27 août, « l’obligation de protéger » s’inscrit dans une démarche très réglementée par les Nations Unies et incombe en premier lieu aux États concernés : protéger leur propre population. En cas de défaillance de leur part, c’est au Conseil de Sécurité qu’il appartient de décider des modalités de mise en œuvre de ce principe. Sous votre conduite, la France s’honorera si elle fait respecter à la lettre cette avancée importante du droit international. Je suis sûr que le Président Poutine sera sensible à vos arguments tout comme le Président Xi Jiping et qu’ils ne feront pas obstacle à vos projets en opposant un veto au Conseil de Sécurité. Peu importe que l’objectif final soit encore un peu flou, ce qui compte c’est la défense énergique de principes clairs.

De même, je suis sûr que d’autres pays suivront la France dans son intention de livrer des armes aux rebelles syriens, malgré les risques que cela comporte. M. Laurent Fabius, ministre des Affaires Étrangères, a annoncé qu’il exigerait des destinataires des armes françaises qu'ils signent un « certificat d’utilisateur final [sic !] ». Avec une telle fermeté nous aurons l’assurance que nos armes ne tomberont pas entre les mains des combattants djihadistes du Front Al Nusra-Al Qaeda, qui font partie de la Coalition rebelle (encore très hétéroclite mais que vous avez le mérite de vouloir unifier, bon courage !) et ne se retourneront pas contre les pays occidentaux qui les ont aidé ou leurs rivaux au sein de la Coalition, voire des populations civiles.

Nous voilà rassurés. Al Qaeda devrait comprendre le message fort que vous lui envoyez. Il est important de bien expliquer que notre ennemi reste le Terrorisme International, même si de temps en temps il faut se montrer pragmatique, comme disent nos amis anglo-saxons, et tendre la main à ceux qui veulent notre perte. Ceux-ci ne devraient pas être insensibles à nos gestes amicaux. Vos services devraient pouvoir sans peine démentir l’information diffusée par l’agence Associated Press selon laquelle des armes chimiques livrées par notre allié l’Arabie Saoudite (le Prince Bandar Bin Sultan, chef des services saoudiens de renseignement) au Front Al Nusra-Al Qaeda auraient été manipulées maladroitement par ces apprentis-sorciers.

Une fois ce point éclairci vous aurez les mains libres pour agir sur la base des informations fournies par les États-Unis et Israël qui ont toute votre confiance. Toutefois il ne serait pas inutile d’éviter que se reproduise le scénario de 2003 aux Nations Unies lorsque Colin Powell a exhibé des photos truquées et un flacon de poudre de perlimpinpin comme preuves irréfutables de la présence d’armes de destruction massive en Irak ! Principe de précaution élémentaire. On vous fait confiance, c’est la crédibilité de la France qui est en jeu.

Quand aux objectifs militaires de cette opération, il paraît évident qu’ils doivent être en priorité de détruire par des moyens aériens les dépôts d’armes chimiques sans les faire exploser au nez de la population civile, ce qui serait un véritable désastre, et de neutraliser tous les engins qui permettent leur utilisation (missiles, chars, lance-roquettes etc.), sans mettre en péril la vie de nos soldats sur un terrain incertain. Si les Américains ont du mal à identifier les cibles, les services français de renseignement se feront un plaisir de leur fournir toutes les informations dont ils disposent, de telle sorte que l’opération soit courte et cinglante et que grâce à vous les armes chimiques soient définitivement éradiquées de la planète.

Les populations que nous allons protéger auront un prix à payer pour le service rendu et doivent accepter d’avance les quelques centaines ou milliers de morts que peuvent provoquer les effets collatéraux de cette opération et leurs conséquences en cascade. Mais c’est pour leur bien. Si vous prenez la tête de la manœuvre à la place de vos collègues Obama et Cameron, qui semblent rétropédaler avant même que le coup d’envoi ait été donné, Bashar Al Assad comprendra très vite à qui il a affaire. L’Occident ne doit pas de mollir, ce serait un mauvais signal au reste du monde, on compte sur vous pour tenir la barre fermement.

Lorsque cette mission humanitaire sera terminée et que Bashar Al Assad aura fait amende honorable après la tripotée qu’on va lui mettre tout en le laissant au pouvoir, vous aurez la satisfaction d’avoir contribué à appliquer en Syrie la théorie du « chaos constructif » élaborée par des « think tanks » américains à l’époque de George Bush, en espérant que les grandes entreprises américaines, principales bénéficiaires du chaos, auront la bonté de laisser aux entreprises françaises la possibilité de tirer quelques avantages du désordre institutionnalisé qui a désormais vocation à se substituer à des États forts comme c’est le cas en Irak ou en Libye. Quelques contrats pétroliers feraient bien l’affaire de nos grands groupes.

Après cette victoire pratiquement acquise d’avance, il vous appartiendra de porter ailleurs le message humanitaire universel de la France. Les crises sont nombreuses dans le monde, la liste des dictateurs sanguinaires est longue, et des millions d’hommes, de femmes et d’enfants attendent avec joie que la France puisse les protéger comme elle s’en est donnée la mission. On pense toujours à l’Afrique qui arrive au premier rang de nos préoccupations. Mais il y a le feu dans de nombreuses régions du monde. Une intervention humanitaire en Palestine serait la bienvenue, vous y songez certainement.

Au Mexique, on estime à 70 000 les morts provoqués par la violence des groupes criminels et des forces de sécurité et 26 000 disparus durant de sexennat du Président Calderón (2006-2012). Après la première année du mandat du Président Peña Nieto, on dénombre déjà 13 000 morts. En toute logique avec de tels chiffres la population civile mexicaine devrait être éligible aux bénéfices du programme « obligation de protéger » concocté par la « communauté internationale », même si celle-ci se réduit aujourd’hui à la France seule. Au point où nous en sommes, il faut bien qu’un pays se dévoue pour être l’avant-garde agissante d’une communauté internationale amorphe et irresponsable, « ensemble gazeux et incertain » comme a dit Hubert Védrine à propos de l’Union Européenne. Mieux vaut être seul que mal accompagné. S’agissant du Mexique, on pourra tirer les leçons de l’intervention militaire française de 1862 et ne pas répéter l’erreur qui a conduit à la déconfiture les armées de Napoléon III : déclencher des opérations militaires injustifiées et lointaines qui dépassent nos forces.

Pour cela il faudra, mais vous l’avez évidement prévu, programmer davantage de moyens budgétaires, par exemple pour la construction de nouveaux porte-avions nucléaires, les avions et missiles qui vont avec. Le « Charles DeGaulle » rend de brillants services lorsqu’il n’est pas immobilisé dans nos arsenaux pour de trop longues périodes de révision, mais il aura du mal à répondre seul à toutes les demandes d’intervention surtout lorsqu’il devra croiser dans des mers lointaines, exotiques et dangereuses. Je suis sûr que vous saurez persuader nos compatriotes que dans les circonstances actuelles, le monde occidental, pour poursuivre sa mission civilisatrice, pilier de la globalisation, devra s’en donner les moyens budgétaires.

On se souvient des contraintes qui ont empêché les forces françaises de frapper encore plus massivement la Libye. Leurs stocks de missiles se sont rapidement épuisés et le budget de la Défense n’avait pas prévu que l’abominable Khadafi, pourtant ami intime de votre prédécesseur, serait aussi peu sensible à nos problèmes budgétaires en opposant une résistance aussi farouche qu’inutile. La population, si elle est bien informée, acceptera certainement de bon gré l’augmentation des impôts et les coupes dans les dépenses publiques, notamment sociales, comme les bourses scolaires pour les Français de l’étranger, ainsi que la réduction des moyens du réseau diplomatique, consulaire, éducatif et culturel français dans le monde si c’est le prix à payer pour que la France garde son statut de grande puissance mondiale. Tout est question de pédagogie.

Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que nos amis et alliés américains n’ont pas toujours une très bonne image dans le monde. La France, avec les présidents DeGaulle, Mitterrand et Chirac, a joui d’un grand prestige international, justement parce ce qu’elle parlait d’une voix différente de celle de ses alliés occidentaux. Le président Sarkozy a mis fin à cette tradition diplomatique, pensant que la France avait tout intérêt, dans le contexte de la mondialisation et face à la montée en puissance de nouveaux acteurs, à se fondre dans « la famille occidentale » et à réintégrer l’appareil militaire de l’OTAN, c’est à dire à mettre ses forces conventionnelles sous le commandement américain.

« O tempora ! O mores ! » comme a dit Cicéron en son temps. Mais vos Ambassadeurs ont déjà du vous signaler que dans de nombreux pays la France est désormais perçue comme un relais servile de la politique américaine. Des épisodes récents, comme l’affaire Snowden avec l’interception du président Evo Morales lors de son survol de l’Europe, ont pu donner cette impression fâcheuse, mais je suis convaincu que vous n’aurez aucun mal à persuader vos interlocuteurs du monde entier que cette perception est erronée, car c’est en toute indépendance que vous avez confirmé l’ancrage de la France dans sa « famille occidentale ».

Enfin, je pense que vous avez réfléchi à la meilleure manière de protéger les populations mondiales des catastrophes humanitaires provoquées par le capitalisme mafieux et prédateur à l’origine des dernières crises économiques et financières. Il est probablement dans vos intentions de proposer à vos collègues du G7 et du G20 que vous allez rencontrer au Sommet de Saint-Pétersbourg de changer de cap pour mettre fin à l’économie-casino et à l’empire de la finance sans contrôle. L’opinion publique mondiale, les chômeurs en Grèce, au Portugal, en Espagne, en France et ailleurs, apprécieraient vraisemblablement des frappes chirurgicales sur le FMI, la Banque Centrale européenne, la City de Londres, quelques paradis fiscaux « non-coopératifs » ou d’improbables agences de notation qui font plier les gouvernements.

Une telle cohérence dans l’application de « l’obligation de protéger » honorera la France et son Président. En continuant sans relâche sur cette voie et en défendant comme vous le faites le droit international et les normes fixées par les Nations Unies, il ne fait aucun doute qu’avant la fin de votre mandat vous rejoindrez votre collègue et ami Barack Obama dans le club très sélect des Prix Nobel de la Paix. Vous l’aurez bien mérité.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute et respectueuse considération.

Pierre Charasse, Français de l'étranger, contribuable et électeur


Pierre CHARASSE
Né en 1948
Diplomate de carrière de1972 à 2009
A occupé différents postes dans les Ambassades de France en Union Soviétique, à Guatemala, à Cuba (1973-1983), au Mexique (1989-1993). Conseiller technique au cabinet de Claude Cheysson, ministre des Relations Extérieures et Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur (1984-86). Consul Général à Naples (1986-1989), Barcelone (1996-2000). Ambassadeur en Uruguay (1993-1996), au Pakistan (2003-2005) et au Pérou (2005-2008). Ambassadeur Itinérant chargé de la coopération Internationale contre la criminalité organisée et la corruption (2000-2003). Chef de la délégation française à la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères (2000-2001), au Xème Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (2001), à la Commission des Stupéfiants (2001-2002). Secrétaire Général de la Conférence ministérielle “Les routes de la drogue de l’Asie centrale à l’Europe” (2003). Observateur du Gouvernement français aux 1er et 2ème “Forum Social Mondial” (Porto Alegre). Membre du Conseil des Affaires Étrangères (2008- 2009)
A effectué de nombreuses missions officielles en Europe, Asie, Afrique et Amérique latine.
Activités privées actuelles :

- Membre du Conseil d’administration de la Maison de l’Amérique Latine (Paris)
- Vice-président de l’Observatoire Géopolitique des criminalités (Paris)
– Membre-associé du Consejo Mexicano de Asuntos Internacionales-COMEXI (Mexico)

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Tellement ridicule et pitoyable notre Flanby que même Valéry Giscard d'Estaing, malgré une haute trahison flagrante et les catastrophes annoncées, ne peut s'empêcher d'en rigoler pour lui décocher une flèche bien inattendue de sa part »: « Prenez exemple sur la sagesse de Chirac ! »


Les USA envoient les pilotes français au casse-pipe pour épargner les leurs


Syrie : une carte révélatrice

Grâce à la mise en scène "d' images en direct" de la Syrie les États-Unis ont empaqueté les faits selon leur point de vue, en contradiction flagrante avec la réalité sur le terrain…



La Voix de la Russie : Syrie, preuves accablantes contre les amis de Flanby et Fabius…




Au sommaire de cette édition du 9 septembre 2013 :

- Hollandie : une rentrée qui s'annonce chaude pour M. Bricolage et son gouvernement
- Réforme des retraites : le projet de Jean-Marc Ayrault, c'est "encaisser vite et payer plus tard" 
- Marseille : un pacte national pour cacher un pacte républicain contre le FN
- G20 de Saint-Petersbourg : Barak Obama pert son sang-froid, face à la détermination tranquille des Russes
- Syrie : des preuves accablantes contre les amis de François Hollande et Laurent Fabius
- Le Patriarche Kyrill visite son peuple en Transnistrie et en Moldavie, sans se soucier des critiques des médias pro-occidentaux
- La Cour Pénale Internationale n'a plus la côte en Afrique
- L'émission "À bâtons rompus" reçoit Matthieu Ardin, directeur adjoint de l'Institut français de Russie




dimanche 8 septembre 2013

Message des habitants de Ma’loula aux "respectables membres du Congrès américain"…


Selon l’AFP relayant ce dimanche matin 8 septembre une information donnée par Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) porte-parole des terroristes, la ville chrétienne de Maaloula serait tombée aux mains des islamistes après un retrait de l’Armée arabe syrienne…

"Dans la nuit, les troupes du régime sont entrées dans la ville mais les rebelles y ont envoyé des renforts et ont pu prendre le contrôle de toute la cité", aurait déclaré Rami Abdel Rahmane…
Une habitante, jointe par téléphone, aurait confirmé le retrait de l'armée et la présence de forces rebelles dans la ville. S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, elle aurait indiqué que la situation était calme ce dimanche 8 septembre. "Les rebelles sont à l'intérieur de Maaloula, dans toute la ville. Les troupes du gouvernement s'en sont retirées".
Rami Abdel Rahmane aurait ajouté : "de violents combats ont opposé dans la nuit les forces du régime aux rebelles et les soldats se sont repliés aux confins de la ville". Les terroristes sont constitués notamment de djihadistes du Front al-Nosra, a-t-il précisé.

 Toujours de source terroriste, les combats auraient fait 17 morts et plus de 100 blessés parmi les islamistes et des dizaines de morts et de blessés dans les rangs des forces gouvernementales.

Message des habitants de Ma’loula aux respectables membres du Congrès américain…

Message des habitants de Ma'loula aux respectables membres du Congrès des États-Unis


Mesdames et Messieurs,

Permettez-nous de vous apprendre ce qui s’est passé aujourd’hui dans notre ville de Ma’loula [1], avant de vous rappeler ce qu’elle signifie.

À quatre heures du matin, heure de Damas [jeudi 5 septembre], les gangs armés de la prétendue Armée Syrienne Libre [ASL], les terroristes de Jabhat al-Nosra, et les meurtriers de l’État islamique d’Irak et du Levant, ont attaqué notre ville paisiblement installée dans le Djebel Qalamoun, puis ont entrepris le saccage de ses monastères, de ses églises et de ses icônes historiques, avant d’exiger de tous les habitants de se convertir à l’Islam !

Oui, c’est ce qui est arrivé à l’aube de ce jour dans notre petite ville de Ma’loula. Les gangs armés se sont répandus partout, exposant toute leur artillerie sur la place après avoir interdit tous les accès aux lieux saints.

Ces actes criminels, ce saccage systématique de villes chrétiennes, ce terrorisme frappant leurs habitants, font partie d’un plan global visant à déplacer les chrétiens de leurs patries depuis les origines [2]. C’est ce que nous venons de vivre alors que l’État est toujours fort. Qu’est-ce qui nous arrivera si jamais ce n’est plus le cas, une fois que les Forces US nous auront bombardés ?

Ce qui attend les chrétiens de nos villes et villages, aux mains de l’organisation terroriste Jabhat al-Nosra et de ses semblables, est tout simplement terrifiant… Pouvons-nous espérer que toutes les terribles agressions subies par les monastères et églises de la chrétienté telles celles qui ont eu lieu à Ghassanieh, à Saint Siméon, à l’Église de la Ceinture à Homs… finiront par réveiller un tant soit peu la conscience du monde pour qu’il reconnaisse le crime terroriste commis à l’encontre de la Syrie [3] [4] ?

Nous n’aborderons même pas les massacres perpétrés dans toutes les villes et tous les villages où cohabitent ceux que vous désignez par « minorités », puisque vous en connaissez tous les détails !

Mesdames et Messieurs, permettez que nous vous rappelions l’Histoire de Ma’loula qui remonte à des milliers d’années, à l’époque araméenne où elle dépendait du Royaume de Homs, à l’époque romaine quand elle s’appelait Celeokoboles, à l’époque byzantine lorsqu’à partir du IVe siècle elle est devenue le centre d’un épiscopat de première importance qui a duré jusqu’au XVIIe siècle.

Permettez-nous de vous parler du « Monastère de Mar Sarkis » [5] construit au IVe siècle après JC et conçu selon la simple architecture de l’époque des premiers martyrs, Saint Sarkis étant l’un des cavaliers d’origine syrienne exécuté sous le règne du roi Maximanus en l’an 297 après JC ; monastère qui était resté intact jusqu’ici !

Permettez-nous de vous parler du « Monastère de Mar Taqla » [6] où sont conservés les restes de Saint Thècle, fille d’un prince Séleucide et élève de Saint-Paul. Un lieu bien visible de toute la petite ville et où l’eau est à jamais de « l’eau bénite ». Un lieu élevé face à la caverne où elle s’était réfugiée après avoir échappé à la persécution des Romains. Un lieu qui depuis ces temps reculés est resté un symbole de la spiritualité et un témoignage de la vie des saints. Des religieuses en prenaient grand soin ainsi que des pèlerins venus de tous les horizons. De là, ils pouvaient contempler les refuges troglodytiques où les premiers chrétiens jeûnaient, méditaient et priaient ; preuve, s’il en fallait, que Ma’loula est une ville monastique d’où l’on prie Dieu, le jour comme la nuit.

C’est Ma’loula… Ce lieu célèbre de pèlerinage où une fissure ouverte dans la montagne se remplit ou se vide d’eau en fonction des saisons, et où les pèlerins venaient chercher la bénédiction, la guérison et la pureté depuis la nuit des temps !

Les habitants de Ma’loula, le 05/09/2013

Texte traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

Texte original : Al-tayyar

http://www.tayyar.org/Tayyar/News/PoliticalNews/ar-LB/maaloula-pb-1630838827.htm#.UihWC5oqCXM.facebook

Notes :

[1] Syrie : le village chrétien de Maaloula attaqué par des rebelles islamistes

http://www.france24.com/fr/20130905-syrie-al%20nosra-village-chretien-maaloula-attaque-rebelles-islamistes

[2] Le Président Sarkozy au Patriarche maronite : « Que les chrétiens de Syrie et du Liban émigrent pour l’Europe, ils n’ont plus leur place au Proche Orient »

http://www.silviacattori.net/article2394.html

À l'attention d'Alain Juppé… et de tous les autres…


[3] Syrie : Juppé "en faveur d’une intervention" même sans le mandat de l’ONU

http://lci.tf1.fr/politique/syrie-juppe-en-faveur-d-une-intervention-meme-sans-le-mandat-de-8259196.html

[4] Syrie: Alain Juppé ne défend pas les minorités… il fabrique des révolutions

http://www.mondialisation.ca/syrie-alain-jupp-ne-d-fend-pas-les-minorit-s-il-fabrique-des-r-volutions/29676

[5] Ma’loula – Le couvent Saint Serge ( Mar Sarkis )

http://www.levoyageur.net/photo-1607.html

[6] La Syrie, un pays historiquement chrétien où il faisait bon vivre, il y a encore peu

http://lesamisdejesus.forumactif.org/t5786-la-syrie-un-pays-historiquement-chretien-ou-il-faisait-bon-vivre-il-y-a-encore-peu



Les amis à Flanby attaquent l'un des plus anciens villages chrétiens : Maaloula - معلولة







Maaloula [معلولا] est blotti dans une vallée sur les flancs du djebel Qalamoun, dans la chaîne de l’Anti-Liban à 56 km au nord-est de Damas. Maaloula, village chrétien du centre de la Syrie reste un lieu unique pour la chrétienté… C'est le seul endroit sur Terre où l’on parle encore l’araméen, la langue perdue de Jésus Christ… Un village remarquable par ses habitations troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. La majorité des chrétiens locaux appartiennent à l’Église grecque-catholique melkite. La ferveur et la solennité qui, le 14 septembre de chaque année, marquent la célébration de la fête de l’Exaltation de la Croix sont renommées dans tout le Proche-Orient… Si Maaloula est un village chrétien… chrétiens et musulmans y cohabitent depuis des siècles. 


Maaloula - معلولا

Maaloula - معلولة

Avec ses petites maisons bleues en partie troglodytes, blotties les unes contre les autres et accrochées au Qalamoun, Maaloula est un village pittoresque et haut en couleur. C’est aussi un lieu historique de la chrétienté et l’un des rares endroits en Syrie où l’on parle encore l’araméen, la langue du Christ. Parmi les nombreuses grottes qui entourent le site, certaines seraient des habitations pré-historiques, tandis que d’autres auraient été excavées aux époques grecques et romaines, puis utilisées par la suite comme refuge par les premiers chrétiens fuyant les persécutions. L’usage de l’araméen dans la région et les inscriptions découvertes dans certaines cavernes attestent que Maaloula est l’un des villages les plus anciens de la chrétienté. Plus tard, durant la période byzantine, le christianisme se développera considérablement dans la région.

Le monastère Sainte-Thècle (Deir Mar Takla)

Le monastère Sainte-Thècle (Deir Mar Takla) - La légende veut que ce monastère ait été bâti autour des reliques de sainte Thècle, fille d’un prince séleucide et disciple de saint Paul. Elle aurait été poursuivie par les soldats de son père qui voulaient l’occire pour avoir embrassé la foie chrétienne. Prise au piège alors qu’elle arrivait devant le Qalamoun, elle pria Dieu de lui venir en aide. Une fissure apparut et la montagne se fendit en deux lui permettant de s’échapper et de gagner une petite grotte située un peu plus haut. La plus grande partie du monastère est de facture récente, aucun élément architectural byzantin n'a été conservé. La chapelle principale abrite des icônes. La sépulture de sainte Thècle se trouve dans la petite chapelle qui ouvre sur la grotte.


La chapelle de Sainte Thècle

Le défilé - En contrebas du monastère, un chemin mène à un étroit défilé qui, à certains endroits, ressemble à un tunnel tellement les deux pans de la montagne se rapprochent. Il s'agit du canyon issu de la fissure évoquée dans la légende de sainte Thècle. Un grand nombre de grottes et de tombeaux ont été creusés à même la roche sur toute la longueur. C’est à ce défilé que Maaloula doit son nom, qui, en araméen, signifie « l’entrée ». En suivant le défilé, nous arrivons au sommet. Un restaurant entouré de peupliers, Sainte-Takla, a installé une terrasse dans son jardin. Prenons à gauche et suivons la route qui grimpe pour atteindre le monastère Saint-Serge, situé après l’hôtel Safir Maaloula.


Le monastère Saint-Serge (Deir Mar Sarkis)

Le monastère Saint-Serge (Deir Mar Sarkis) - Le monastère Saint-Serge aurait été fondé au début du IVè siècle de l’ère chrétienne, sur l’emplacement d’un temple gréco-romain dédié à Apollon. Saint Serge et saint Bacchus, auxquels est dédié le monastère, étaient des soldats romains basés à Résafé. Convertis au christianisme, ils furent condamnés à mort pour avoir refusé de sacrifier à Jupiter. Leurs reliques seraient conservées dans la basilique de Résafé qui, durant la période byzantine, prit le nom de Sergiopolis en l’honneur du saint.

L’entrée du monastère Saint-Serge, par une porte basse, donne sur une cour, récemment restaurée, où se trouve un musée-boutique où se vendent de très belles reproductions des icônes du monastère ainsi que des objets pieux. Un trou carré creusé dans le sol servait de pressoir à raisin.

À droite au bout de la cour, un passage conduit à l’église. L’autel principal, situé dans l’abside centrale, est particulièrement intéressant : c’est une dalle de marbre semi-circulaire bordée d’un saillant de 7cm. Sa forme atteste une construction antérieure à 325, année où le premier concile de Nicée décréta que les autels devaient être plats et rectangulaires. Le bord relevé constitue une survivance de l’époque païenne, lorsque les autels servaient aux sacrifices des animaux dont on recueillait le sang. Comme les moines le font remarquer ce rebord semble n’être plus que décoratif. L’autel ne comporte d’ailleurs pas de conduit pour l’écoulement du sang et le saillant aucune gravure d’animaux destinés au sacrifice, comme c’était le cas pour les tables de libations. Sous cet autel, se cache une petite crypte. Dans l’abside de gauche, un autre autel est bordé d’un saillant mais sa forme est rectangulaire. Dans la voute au-dessus de l’autel, une fresque représente la Vierge Marie et Jésus au Ciel, entourés de saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean.

Icône présentant la Sainte Croix et la Cène

L’iconostase de l’église contient de magnifiques icônes qui auraient été peintes par Michel de Crète au début du XIXè siècle. Celle qui se trouve au-dessus de l’abside centrale représente saint Serge et saint Bacchus. Sur le pilier de droite, en entrant dans l’abside on découvre une œuvre tout à fait singulière : la Crucifixion du Christ dominant la Cène sur une même icône. Il est tout aussi inhabituel de voir le Christ assis à droite de la table et non au centre. L’icône de saint Jean Baptiste est également surprenante : elle contraste avec la représentation sérieuse habituelle. On le voit souriant et détendu, les jambes croisées après avoir baptisé Jésus, et donc avoir accompli sa mission.

Certains détails attestent l’origine gréco-romaine du lieu. La partie inférieure de l’iconostase est faite de plusieurs dalles de pierre provenant du temple gréco-romain, de même que certains chapiteaux. Au-dessus des arcs séparant la nef centrale des nefs latérales, des poutres de bois ont été incorporées à la maçonnerie pour renforcer l’édifice en cas de tremblement de terre. Des analyses ont permis de déterminer qu’il s’agit de cèdre du Liban datant d’environ 2000 ans, ce qui suggère que ces poutres auraient été réutilisées après avoir servi à la construction du temple. À l’extérieur de l’église, sur le côté, une entrée voûtée encore plus petite est aujourd’hui protégée par un porche et fermée par une porte de métal. Non loin du monastère, plusieurs grandes cavernes sont creusées à même la roche.


Trois fêtes particulières sont célébrées à Maaloula. La plus importante est la fête de la Croix glorieuse, le 14 septembre, lors de laquelle des feux sont allumés, au sommet de la montagne. Des danses et célébrations accompagnées de feux d’artifice ont lieu. La fête de Sainte-Thècle se déroule peu après, le 24 septembre. Et celle de Saint-Serge, le 7 octobre.


Source : La Syrie antique en 1500 photos commentées

Les Amis de Jésus : La Syrie, un pays historiquement chrétien où il faisait bon vivre, il y a encore peu

Aly Abbara : Ma'loula - معلولا

Maaloula sur Dailymotion

TravelPod.com : Maaloula

Algérie 1. com - Syrie : la deuxième ville chrétienne d’Orient attaquée par les terroristes

L'Orient le Jour - Syrie: des islamistes s'emparent d'une entrée de la ville chrétienne de Maaloula

L'Orient le Jour - Les rebelles syriens se retirent de l'entrée de Maaloula, antique cité chrétienne

Direct matin - Frédéric Pichon : "Les chrétiens de Maaloula ont peur"

Frédéric Pichon est historien et auteur de Maaloula (XIXe - XXIe siècle) - Du vieux avec du neuf - Histoire et identité d'un village chrétien de Syrie, Presses de l'IFPO, 2010. Il répond aux questions de DirectMatin.fr.

Maaloula : les islamistes ont bien abandonné leurs positions dans la ville

Maaloula, la “Lourdes de Syrie”, tombée hier aux mains du Front Al-Nosra, libérée ce matin

Appel du Patriarche grec melkite en faveur de Maaloula, lieu sacré pour les Syriens