J'écoute cette conférence de Léon Degrelle… Quel bonheur… Bonheur davantage lié à cette liberté d'écouter un proscrit qu'au discours lui-même… Une transgression ? Je rigole pas ! Transgression inconsciente qui serait liée à un traumatisme bien ancien…
Je souffre encore, près de six décennies après avoir quitté les bancs de mon lycée, le lycée Lamoricière à Oran, de la paresse et de l'incompétence de certains profs… Cette hantise d’avoir à dégurgiter une leçon apprise par cœur… Un déni d'intelligence… C'était la manie de la plupart des profs d'alors… Sauf en mathématiques… Leur torture hante toujours certains de mes cauchemars récurrents. Qu'il s'agisse de beaux textes, soit… Joachim du Bellay, Clément Marot, Pierre de Ronsard… Soit. « Mignonne, allons voir si la rose / Qui ce matin avait déclose… » Mais en Histoire… Cette soumission d'enseignants fidèles aux prescriptions d'un programme officiel… Tout ce que j'ai appris, je l'ai acquis après l'école
L'Histoire… Je me souviens surtout de cet enseignant pied-noir corse qui ne levait le cul de sa chaise que pour aller pisser, qui nous faisait apprendre et réciter par cœur le résumé du Malet et Isaac… « Un manuel classique, qui a formé des générations successives de lycéens : le Malet-Isaac occupe une place de choix dans la mémoire scolaire française » nous dit Wikipédia. Mémoire ou bourrage de crânes ? Viol de consciences en éveil… Imprégnation par les maîtres serviles de l'école dite républicaine…
Imprégnation : en fauconnerie, il s'agit, lorsque l'oiseau est encore niais, de se substituer aux parents par une présence constante et un nourrissage approprié. Cette technique, nous dit-on, a ses adeptes et ses détracteurs et n'est pas adaptée à tous les oiseaux…
Le jeudi, j'allais fouiner dans la bibliothèque de mes grands-parents. Je découvrais les livres. Je devais être en terminale, quand j'eus l'outrecuidance de réviser pour ma compo d'Histoire du lendemain dans un ouvrage sur la révolution russe découvert un de ces jeudis. Cela me valut un 2/20. Une mesure de l'ignorance de tous ces profs installés dans le dérisoire de leur autorité soumise aux décrets officiels. Que de temps gâché. Quel abrutissement.
Plus tard, à l’Université, je me souviens de ce maître glissant à ses étudiants chaque année lors de l'un de ses premiers cours : « C'est parce que je suis le prof que j'ai raison… ». Un contrat : sa liberté de parole, contre notre liberté de penser et de nous exprimer. Mais quelle déception chaque fois la réaction de la plupart des étudiants. Déconcertés, la majorité d'entre eux auraient tant souhaité le confort d'un prof qui a toujours raison, bridant leur intelligence. Un maître rare qui a toujours attaché plus d'importance à sa liberté, sa liberté de parole, qu'aux contraintes conformistes attendues d'une majorité docile.…
En réalité, tous ces profs de lycée des années 50 étaient à l'image d'une société. D'une société encore et toujours la même. Des profs maintenant peut-être encore plus nuls mais toujours aussi conformes. Et pourtant, les plaisirs de l'intelligence sont pratiquement gratuits. La majorité l'ignore. Sa pauvreté intellectuelle et son abêtissement restent le moteur d'une société vouée à la consommation républicaine. Plus le niveau de culture sera bas, plus grands seront ses besoins matériels, son besoin d'argent, sa conformité. La croissance garde un bel avenir. Les marchands de soupe aussi. [Je viens d'évoquer des années de jeunesse, mais en fait je me fous totalement du passé (avec Édith Piaf !) J'aime le présent. Je vis le présent. Quel bonheur enfin de savoir qu'existe un avenir. Un inconnu.]
Les profs d'histoire de notre lycée ne m'ont jamais inspiré quelque respect particulier. Ânonner le résumé du Malet & Isaac, que voilà un bel exemple de la stupidité des méthodes pédagogiques auxquelles nous avons été soumis. Combien de fois me suis-je demandé si nos parents et nous-mêmes avions été éduqués différemment notre maturité politique nous eût permis de répondre autrement à l'adversité. « Courir au bateau, la tête vide ! », voilà ce que nous ont appris nos maîtres historiens.
Nos porte-drapeaux - certains d'entre eux - ne valaient certes pas mieux… Maurice Challe, sa naïveté et son irréalisme de « vieux républicain », comme il s'est plu à se définir lui-même… Lui qui a refusé de porter le putsch d'avril 1961 à Paris… et préféré utiliser l'armée française pour « gagner la guerre en trois mois et remettre l'Algérie à la France sur un plateau d'argent »… Une guerre alors déjà gagnée depuis longtemps ! Sans doute Maurice Challe avait-il eu des profs tout aussi piteux que les nôtres. Il n'y avait pas en ce temps-là la télé, les profs, ceux d'Histoire en particulier, étaient seuls chargés du sale boulot…
Léon Degrelle - Le Pardo - 23/11/1992 (1/6) par SS_Leon_Degrelle
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