Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 24 janvier 2011

Céline, prophète : travailler plus, travailler moins… les 35 heures…

Je vois venir les “jeunes redresseurs”… comme ci… comme ça bureaucrates, pleins de virulences et d’entregent, prêchi-prêcheurs… pleins de bonne foi, de pétulance… Qu’ils ont du Travail plein la gueule, et du flan aussi… Le Travail-salut ! le Travail-fétiche ! Travail-panacée-des-tordus ! Le Travail remède la France ! Travail toutes les sauces !... Les masses au Travail ! bordel foutre ! Les pères au travail ! Dieu au travail ! l’Europe au travail ! Le Bagne pour tous ! Les fils au travail ! Mémères au boulot ! Faut que ça fume ! La grande ivresse des emmerdeurs ! L’intention est excellente… mais faut penser aux “pas abstraits”, à ceux qui vont trimer la chose… ceux qui sont pas dans les bureaux en train de se griser de statistiques, d’épures prometteuses… Ceux qui vont les exécuter les hauts projets miroboliques, qui vont se farcir les mornes tâches au fond des abîmes de charbon… qui vont s’ahurir à la mort autour des chignolles tréfileuses dans le bacchanal âcre des fabriques, toute la vie dans le relent d’huile chaude. C’est pas marrant le tangible…
Pardon !... Pardon !... faut réfléchir !... faut se demander où ça nous mène ?... si tout ça c’est pas l’imposture, une façon de se débarrasser… On dit que la machine rend méchant… le contraire serait une rude surprise. C’est anti-humain au possible de foutre comme ça dans les rivets, les générations montantes, les mitoyennes, les fléchissantes, dans les enfers de quincaille pendant des jours, des années, toute la vie… sans issue probable… sans musique… l’hôpital à la fin de vos jours.
Qui va là-dedans pour son plaisir ? Sûrement pas nos chers visionnaires, nos gentils ardents redresseurs, tout épargnés par leur culture, leur bel acquit, leur position.
L’usine c’est un mal comme les chiots, c’est pas plus beau, pas moins utile, c’est une triste nécessité de la condition matérielle.
Entendu, ne chichitons pas, acceptons vaillamment l’usine, mais pour dire que c’est rigolo, que c’est des hautes heures qu’on y passe, que c’est le bonheur d’être ouvrier, alors pardon ! l’abject abus ! l’imposture ! l’outrant culot ! l’assassinat désinvolte ! Ça vaut d’appeler les chiots un trône, c’est le même genre d’esprit, de l’abus sale.
Bien sûr on peut pas supprimer, l’usine dès lors étant admise, combien d’heures faut-il y passer dans votre baratin tourbillant pour que le boulot soye accompli ? toutes les goupilles dans leurs trous, que vous emmerdiez plus personne ? et que le tâcheron pourtant crève pas, que ça tourne pas à sa torture, au broye-homme, au vide-moelle ?...
Ah ! C’est la question si ardue… toute délicate au possible. S’il m’est permis de risquer un mot d’expérience, sur le tas, et puis comme médecin, des années, un peu partout sous les latitudes, il me semble à tout bien peser que 35 heures c’est maximum par bonhomme et par semaine au tarabustage des usines, sans tourner complètement bourrique.
Y pas que le vacarme des machines, partout où sévit la contrainte c’est du kif au même, entreprises, bureaux, magasins, la jacasserie des clientes c’est aussi casse-crâne écoeurant qu’une essoreuse-broyeuse à bennes, partout où on obnubile l’homme pour en faire un aide-matériel, un pompeur à bénéfices, tout de suite c’est l’Enfer qui commence, 35 heures c’est déjà joli. La preuve c’est qu’on voit pas beaucoup des jeunes effrénés volontaires s’offrir à la conduite des tours, des fraiseuses racleuses chez Citron ou chez Robot C°, pas plus que de commis éperdus mourant d’adonner leur jeunesse à l’étalage chez Potin. Ça n’existe pas. L’instinct les détourne.
Attention à forcer l’instinct ! C’est ça qui nous rend impossible ! Malheureux indurés canailles, qu’on sait plus par quel bout nous prendre, culs-de-jatte sur tabourets d’horreurs, chevillés aux cent mille chignolles, tordus complotiques à binocles, myopes de régularité, monotones à dégueuler. Taupes de jour.
Il faudrait rapprendre à danser. La France est demeurée heureuse jusqu’au rigodon. On dansera jamais en usine, on chantera plus jamais non plus. Si on chante plus on trépasse, on cesse de faire des enfants, on s’enferme au cinéma pour oublier qu’on existe, on se met en caveau d’illusions, tout noir, qu’est déjà de la mort, avec des fantômes plein l’écran, on est déjà bien sages crounis, ratatinés dans les fauteuils, on achète son petit permis avant de pénétrer, son permis de renoncer à tout, à la porte, décédés sournois, de s’avachir en fosse commune, capitonnée, féerique, moite.
Louis-Ferdinand Céline : Les Beaux Draps (1941), Éd. de la Reconquête, pp. 144 à 147

dimanche 23 janvier 2011

Louis-Ferdinand Céline nous parle…

… moi je veux bien qu’on partage ! Mais moi j’ai jamais demandé mieux ! Là ! Mes quatre sous sur la table  ! Tout de suite encore ! Et bien gagnés ! je vous affirme... dans la quarante-troisième année de son âge !... Pas extorqués du tout au peuple. Jamais touché un petit sou qu’il n’ait gagné 120 fois ! Toutes ses études en bossant, Ferdinand, d’un patron dans l’autre... vous savez ce que cela veut dire... à la sauvette avant la guerre... Pas né dans la bourgeoisie... jamais mis une heure au lycée... de la communale   au  tapin !… Je te connais bien petit bonhomme !... Et youp là fier bambin !... Il marne depuis I’âge de douze ans !... 22 patrons Monsieur, 22... Ils l’ont tous foutu à la porte !... Il en a encore deux ou trois !... et même quatre pour mieux dire... Ils se tâtent pour le balancer... Ils le considèrent troublement... Ferdinand a l’habitude. Il était fourgué aux patrons corps et âme avant sa naissance, comme tous les pauvres... Il a toujours, Messieurs, Mesdames, volé ! Racheté ! Sa vie au jour le jour !... au fur à mesure... fait semblant d’être avec les autres... au banc de galère... Travaillé pour les singes d’une main, de l’autre pour sa tête personnelle... et bien soucieux que nul n’en sache !... Il s’est caché dans les chiottes, il avait l’air d’aller se poigner, pour préparer ses examens... Je vous le dis tel quel... Ils sont méchants les frères de classe dès qu’on essaye de s’affranchir, ils sont pires que tous les patrons, comme jalousie, fiel et lâcheté... Ainsi les bachots... la médecine... et puis le “ Voyage “ en plus, si ça ne vous fait rien... pas par des sentiers, je vous prie, qui passaient par les Ministères. Toujours il a racheté, arraché sa vie, Ferdinand, d’un petit sursis à l’autre... d’un jour à l’autre... par cent mille ruses... et miracles... Il a fallu voler ma vie... et cependant jamais libre... Chaque matin on venait me la reprendre... ce qu’il en reste... c’est régulier... Quand j’entends des piafs installer, parler de leurs inouïes épreuves, de leurs effroyables aventures !... Putain de dieu ! J’en cramoisis !... Plats superficieux petits crabes ! Si moi je voulais causer... Quels  papiers je  pourrais montrer ! Quels passeports m’ont sorti du Bain... Eh ! bien Monsieur, ça m’est égal !... Je veux bien tout remettre sur la table. Si l’on partage “ absolument “. Pas autrement ! Par exemple ! Absolument ! je répète et tout de suite !... Moi je me sens communiste sans un atome d’arrière-pensée ! “ Car vois-tu chaque jour communiste davantage ! Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain... “ Vous connaissez ce mirliton ? Mais alors tout le monde ! Et ensemble... j’insiste ! Sans exception !...    aucune ! Sans sursis !... pas une fausse note ! Pas un soupir dans ce grand chœur ! Je me sens communiste de toutes fibres ! De tous les os ! De toute barbaque ! Et c’est pas le cas pour bésef !
Ce qu’on appelle communisme dans les milieux bien avancés, c’est la grande assurance-nougat, le parasitisme le plus perfectionné des âges... garanti admirablement par le servage absolu du prolétariat mondial...
Louis-Frerdinand Céline, Bagatelles pour un massacre, Éd. de la Reconquête, pp. 99-100

samedi 22 janvier 2011

Actualité d'Albert Paraz : pour « un gang des basculeurs de légendes »



Albert Paraz, le Bônois :
Pour un "Gang des basculeurs de légendes"


Albert Paraz parle de Cendars, de Bernanos, de Marcel Aymé, du Maréchal Juin, "pied-noir" comme lui… Comme Ferdinand, il raconte des histoires en riant. Il a le goût du comique et de l’érotisme hilare. Il applique son esprit critique à tout ce qui l’entoure et le touche…

Paraz a conçu un projet de rectification historique urgente et salvatrice. Révolté par la mise en condition à laquelle l’intelligentsia terroriste au pouvoir soumet la France et par son acharnement à donner aux jeunes générations une image manichéenne totalement fausse des évènements, il souhaite la création d’un
« gang des basculeurs de légendes ».
[d’après Pierre Monnier alias Chambri : « Ferdinand Furieux, avec trois cent treize lettres de Louis-Ferdinand Céline », p. 73 (écrit en 1979).]


Albert Paraz : « Céline est le plus gigantesque écrivain de tous les temps !… Ceux qui ne le savent pas sont des cons !… » (dessin de Chambri). Pierre Monnier ajoute (op. cit. p. 258) : « … on ne doit jamais plaisanter avec les cons ». Dès 1924, dans sa thèse de doctorat en Médecine, Louis Destouches avait constaté : « … la bêtise est une force indomptable ».



vendredi 21 janvier 2011

À Notre Bon Roi Louis XVI


"Pie Jesu" du Requiem de Charles Gounod chanté par la Maîtrise des Hauts de Seine, direction Francis Bardot


 Notre Bon Roi Louis XVI a été assassiné le 21 Janvier 1793 par les crapules révolutionnaires. Du Ciel où Il est Il prie pour nous et pour la France. Que son Précieux Sang injustement versé ne retombe pas sur nos têtes !

« Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s'achève ce qu'on a appelé significativement la passion de Louis XVI. Certes, c'est un répugnant scandale d'avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l'assassinat public d'un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s'en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du Roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu'ici, se mêlait à l'histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n'y a plus de Roi. Il n'y a donc plus qu'une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes.
Les révolutionnaires peuvent se réclamer de l'Évangile. En fait, ils portent au Christianisme un coup terrible, dont il ne s'est pas encore relevé. Il semble vraiment que l'exécution du Roi, suivie, on le sait, de scènes convulsives, de suicides ou de folie, s'est déroulée tout entière dans la conscience de ce qui s'accomplissait. Louis XVI semble avoir, parfois, douté de son droit divin, quoiqu'il ait refusé systématiquement tous les projets de loi qui portaient atteinte à sa foi. Mais à partir du moment où il soupçonne ou connaît son sort, il semble s'identifier, son langage le montre, à sa mission divine, pour qu'il soit bien dit que l'attentat contre sa personne vise le Roi-Christ, l'incarnation divine, et non la chair effrayée de l'homme. Son livre de chevet, au Temple, est l'Imitation de Jésus-Christ. La douceur, la perfection que cet homme, de sensibilité pourtant moyenne, apporte à ses derniers moments, ses remarques indifférentes sur tout ce qui est du monde extérieur et, pour finir, sa brève défaillance sur l'échafaud solitaire, devant ce terrible tambour qui couvrait sa voix, si loin de ce peuple dont il espérait se faire entendre, tout cela laisse imaginer que ce n'est pas Capet qui meurt mais Louis de droit divin, et avec lui, d'une certaine manière, la Chrétienté temporelle. Pour mieux affirmer encore ce lien sacré, son confesseur le soutient dans sa défaillance, en lui rappelant sa « ressemblance » avec le Dieu de douleur. Et Louis XVI alors se reprend, en reprenant le langage de ce Dieu : « Je boirai, dit-il, le calice jusqu'à la lie ». Puis il se laisse aller, frémissant, aux mains ignobles du bourreau. »
 Albert Camus, L'homme révolté, La Pléiade, p. 528-529



vendredi 14 janvier 2011

Hé ! qu'as-tu fait de ton fusil ?

1940… la grande panique
Hé ! qu'as-tu fait de ton fusil ?
Il est resté au champ d'Honneur !
 
Louis-Ferdinand Céline : Les Beaux Draps, Éd. La Reconquête, p. 17

Ils ne savent même plus tuer un lapin

Un édiorial fort de Philippe Régniez dans la Lettre électronique publiée par  Les Éditions de La Reconquête :

Ils ne savent même plus tuer un lapin

L’Histoire est simple, terriblement simple, et ce serait déjà bien suffisant si elle n’était pas terrible.

Bon, nous connaissons le vaste chantier de destruction de l’Occident chrétien entreprit avec la Révolution française. Après, le cahot des guerres fratricides est venu rythmer cahin-caha le développement des nations créées sur la fameuse table rase jusqu’au premier affrontement mondial, cette boucherie orchestrée par les princes de l’usure. Y furent éliminés une grande partie des élites, dans tous les domaines, des nations qui prirent part au conflit. Mais il en restait toujours, et comme ceux-là menaçaient de refonder une Europe forte basée sur les nations, un deuxième affrontement mondial fut financé par les mêmes. Une bonne partie de ce qui restait des élites et des guerriers fut laminée dans le combat contre l’ogre bolchevique. La guerre mondiale fut perdue par les nationalistes dont beaucoup connurent la bienveillante justice des vainqueurs. Mais, il en restait toujours, on les envoya dans des endroits impossibles au Tonkin et ailleurs. Bien entendu, on commençait à voir la portion congrue des guerriers et des élites, celle qui avait survécu et que l’on envoya en Algérie, et ainsi de suite.

Cependant, en Europe, à grands cris de « plus jamais ça », de culpabilisations et de repentances, on castrait joyeusement un matériel humain pas bien costaud, pas bien solide sur ses jambes. Et puis, pour être certain que ne renaîtrait pas un sauveur ou une Jeanne d’Arc, on perpétrait à nouveau par l’avortement le Massacre des Innocents, perpétuel celui-là, crime d’État financé par les impôts de ceux qui en sont les victimes. Spirituellement, on balançait un Vatican II aux conséquences désastreuses, la dignité et la fierté catholiques ainsi que l’esprit des croisades étaient mis à terre. Alors, sans armes, sans uniformes et sans violence apparents on fit envahir la vieille Europe, peu à peu et de manière croissante, par des hordes de barbares hébétés et brutaux qui salissent et qui cassent tout ce qu’ils touchent, et cela se passe sans problème aucun, car l’homme européen ne sait plus tuer. Il ne sait déjà plus tuer un lapin, le sang lui fait peur, alors tuer un barbare qui viole sa sœur ou sa mère… Au fil des générations le système nerveux des Européens, déjà rendu débile par une consommation excessive d’alcool, a été annihilé, ce n’est plus qu’une carcasse avec de la viande dedans et des pulsions consommatrices.

Dès que l’on énonce le simple fait qu’il faudra bien tuer tous ces envahisseurs qui chaque jour dévoilent un peu plus le pan de leur volonté de conquête, si on ne veut pas disparaître ou leur servir de porteur d’eau, on rencontre des regards apeurés d’effarés qui vous prennent pour un fou, tandis que dans ce qui leur reste de cervelle on peut voir cliqueter les étincelles des réflexes pavloviens « plus jamais ça, homme blanc = criminel exploiteur universel, etc. ».

L’homme blanc ne sait plus tuer, il ne sait plus tuer un lapin, il sait encore moins tuer son ennemi. C’est là son problème fondamental.

Philippe Régniez, Lettre électronique des Éditions de la Reconquête  www.editionsdelareconquete.com

mardi 11 janvier 2011

Négation délibérée de nos racines idéologiques par la Commission européenne

Pour la Commission européenne, Noël n’existe pas : un acte de discrimination absolument scandaleux…
La Commission européenne a produit plus de trois millions d’exemplaires d’un agenda aux couleurs de l’Union européenne pour les écoles secondaires : cet agenda comprend la mention des fêtes juives, hindoues, sikhs et musulmanes, mais aucune fête chrétienne n’y est signalée. La fête de Noël, par exemple, que l'on s'apprête à célébrer dans l’Europe entière, est tout simplement absente de cet agenda.
« La religion chrétienne subit ici une attaque directe et violente de la part de la Commission européenne, s’indigne Christine Boutin, Présidente du Parti Chrétien-Démocrate. Un tel acte de discrimination est absolument scandaleux. »
« Comment peut-on à ce point nier l’histoire, et nier notre réalité actuelle ? poursuit la Présidente du Parti Chrétien-Démocrate. Le christianisme a joué un rôle fondamental dans la construction de l’Europe, il est la religion de nombreux européens aujourd’hui. Reconnaissons simplement les faits. L’Europe doit prendre conscience de ses propres racines chrétiennes et du rôle public de la religion : il ne s’agit pas de nier les exigences d’une juste et saine laïcité, mais de ne pas la confondre avec un laïcisme idéologique. »
 Christine Boutin a fait part de son inquiétude et de son indignation au Commissaire responsable, Monsieur John Dalli, au Président de la Commission européenne, Monsieur José Manuel Barroso, et au Ministre auprès de la ministre d’Etat chargé des Affaires européennes, Monsieur Laurent Wauquiez.

Lettre de Christine Boutin à José Manuel Barroso (23/12/2010)

À l’attention de Monsieur José Manuel Barroso
Président de la Commission européenne

Monsieur le Président,
Comme vous le savez, la Commission européenne a produit plus de trois millions d’exemplaires d’un agenda aux couleurs de l’Union européenne pour les écoles secondaires. Cet agenda comprend la mention des fêtes juives, hindoues, sikhs et musulmanes, mais aucune fête chrétienne n’y est signalée. Même la page du 25 décembre est vide…
Comment une telle discrimination est-elle possible ?
Mon inquiétude, mon incompréhension, et même mon indignation sont grandes.
La Commission européenne peut-elle prétendre à un oubli ? Mais comment peut-on involontairement omettre de mentionner la fête de Noël, célébrée à travers toute l’Europe par de nombreuses personnes même non-chrétiennes ?
Vraiment, je ne peux l’accepter.
Au nom de la vérité, au nom de la reconnaissance de ce qui a été et de ce qui est, je ne peux l’accepter. Le rôle de la religion chrétienne dans la formation de l’Europe est un fait historique indéniable, et il est aberrant qu’un agenda réalisé par la Commission européenne ne la mentionne d’aucune façon. Comment est-il possible d’affirmer que cet agenda constitue une « mine d’informations sur l’Union Européenne », en ôtant toute référence au christianisme ? Comment prétendre instruire des jeunes sur l’Union européenne en niant une religion qui a tant contribué à sa construction et à son unité ?
Ensuite, je ne peux l’accepter, au nom d’une grande partie de la population européenne dont le christianisme est la religion. Je refuse que soit ainsi nié, oublié ce qui revêt une importance si grande dans la vie de toutes ces personnes, ce socle de valeurs et de convictions qu’elles ont en commun.
Enfin, je ne peux l’accepter, au nom des millions de chrétiens persécutés et tués à travers le monde en raison de leur foi. Comment l’Europe peut-elle faire preuve d’une ignorance totale vis-à-vis d’une religion au nom de laquelle ils souffrent et meurent, vis-à-vis de fêtes qu’ils ne peuvent célébrer qu’au péril de leur vie ?
En espérant votre soutien en faveur d’une Europe qui promeuve le dialogue entre les religions, et qui valorise le rôle et l’apport de chacune dans la construction d’une société de paix, de prospérité et de tolérance, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes sincères et respectueuses salutations.
Christine BOUTIN
Ancien Ministre

En copie à MM. John Dalli, Herman Von Rompuy, Jerzy Buzek et Wilfried Martens

dimanche 9 janvier 2011

Aller où ? La France…

 « Il avait dix-huit ans. Il avait gagné assez d’argent pour réaliser le seul souhait que Paris lui avait inspiré : aller ailleurs. Ce qu’il avait fait.
Mais il était revenu quand même, longtemps après. La France, pour lui, avait quelque chose de creux, de glacé, de sénile, qui convenait à son peu de sociabilité et qu’il n’avait vu que là. »
Tony Duvert : Quand mourut Jonathan, p. 185

Éclairer la genèse de l'islam




Comprendre l'islam, voire démythifier l'islam est un impératif pour qui veut répondre lucidement tant au défi terroriste intégriste contemporain qu'à la progression de l'islam, notamment en Europe. L'islam serait-il une religion fondamentalement différente des autres religions monothéistes ? Les liens entre la Bible et le Livre de l'islam sont généralement admis. Mais quel est le degré de ces liens ? Peu de fidèles sont capables de répondre clairement. Les similitudes entre le Lévitique et les interdits de l'islam frappent quiconque est informé des pratiques de l'islam.Pourquoi le fils sacrifié par Abraham se nomme-t-il Isaac dans la Bible alors que les musulmans célèbrent le jour de l'aïd-el-kébir l'immolation d'Ismaël ? Pourquoi les tableaux eschatologiques deviennent-ils si puissants et impressionnants, enchanteurs ou menaçants, dans le livre de l'islam ? Discours eschatologique qui se perpétue, suscite et explique les vocations kamikazes contemporaines. Comment l'incitation au combat contre les infidèles a pu être justifiée, comment l'interpréter replacée dans un contexte historique ? Quelle est la valeur de l'argument facilement ignoré des non musulmans mais majeur pour la plupart sinon tous les musulmans, celui de la prééminence de la dernière des religions révélées. ? À toutes ces interrogations la recherche de Joseph Bertuel répond magistralement. À l'heure actuelle à ma connaissance, la lecture d'aucun ouvrage ne peut être plus bénéfique pour qui veut comprendre l'islam et aborder son étude sans préjugé, conformisme ou crainte. Par ses recherches, Joseph Bertuel tente de rétablir une chronologie perturbée par le classement ousmanien et ainsi suivre le film d'une prédication replacée dans le contexte historique de ses protagonistes. Par un examen comparatif minutieux des textes sacrés, il offre une base de réflexion unique à qui veut comprendre les relations passées, présentes et futures entre chrétiens, juifs et musulmans. Loin d'opposer le livre de Joseph Bertuel intelligemment utilisé pourrait être un instrument puissant et indispensable d'apaisement. Encore faudrait-il que les uns et autres acceptent de l'examiner sans passion et avec toute l'humilité requise par la révélation de son histoire.

Comme le montre Joseph Bertuel, il y aurait bien eu volonté de judaïsation des Arabes (avec toutes les distances imposées par le "peuple élu"). Mais en passant de la Bible, en fait "les Livres", au Livre unique, le Livre au-dessus de tous les autres, on propose une religion encore plus rigide. Cet absolu est définitivement établi avec la manipulation ousmanienne qui extrait la prédication de tout son contexte historique, les circonstances du prêche, ses protagonistes, l'évolution et la conquête des auditeurs...

De même que les juifs acceptent une longue histoire à travers les Livres, que les catholiques éclairés acceptent une filiation avec les esséniens, le zoroastrisme voire le brahmanisme et le bouddhisme, de même les musulmans devront accepter l'histoire de la genèse de leur religion. Rien de tout cela n'enlève quoi que ce soit à la foi. Il ne s'agit que d'une acceptation des faits historiques et des circonstance fondatrices. Loin de détruire, il s'agit de consolider et d'unir. Le fond de la croyance est unique. Les divergences sont contingentes, inhérentes aux populations, à leur culture, à leur histoire. Sauf si l'on utilise délibérément une religion à des fins d'identification communautariste et politiques , mais là on s'écarte définitivement du sacré...

Les travaux que je voudrais citer ici sont ceux de JOSEPH BERTUEL :

L'ISLAM T1 - SES VÉRITABLES ORIGINES, UN PRÉDICATEUR À LA MECQUE

L'ISLAM T2 - SES VÉRITABLES ORIGINES, DE LA MECQUE À MÉDINE

L'ISLAM T3 - SES VÉRITABLES ORIGINES, VERS L'ISLAM ARABE AUTONOME

Une lecture du livre de Joseph Bertuel mérite cependant quelques remarques de forme préalables. L'hypocrisie du langage "poco" n'avait pas encore déferlé… Cette lecture devrait s'attacher au fond en sachant faire abstraction d'un ton polémique désuet au regard du "politiquement correct" contemporain. Un ton souvent quasi célinien, qui malheureusement en cette matière, surtout dans le premier tome pourrait nuire auprès de certains à la démonstration et à la rigueur de l'établissement des faits. Le ton s'infléchit avec les tomes suivants notamment le troisième...

Au-delà de la nature et des origines de l'islam par ce livre se poserait en toile de fond la question de tout prosélytisme, de l'action des missionnaires, de leur éthique.On s'interrogera sur la déontologie de l'évangélisation de certaines églises chrétiennes congrégationalistes actuelles. Certaines de ces églises ne rejoignent-elles pas par leur radicalisation les intégristes musulmans ? On s'interrogera et on pourra comparer, établir des rapprochements et des différences fondamentales entre l'action des missionnaires à la conquête des peuples des Amériques, d'Afrique, voire d'Asie et cette relation de la conquête des Arabes par la Bible...

D'autres travaux bien plus anciens (scandinaves, mais il faudrait que j'en retrouve les références) font aussi état d'informateurs du Prophète. Parmi eux un moine chrétien aurait joué un certain rôle... La réalité est sans doute qu'il existait des rivalités autant politiques et économiques que spirituelles entre chrétiens et juifs pour conquérir une population païenne en ce carrefour commerçant important qu'était la Mecque déjà également lieu d'un pèlerinage polythéiste très actif... Ainsi même le pèlerinage ne serait pas une novation de l'islam...

Les travaux de Joseph Bertuel s'appuient eux-mêmes sur ceux de Gabriel Théry alias Hanna Zakarias récemment réédités :

HANNA ZAKARIAS : DE MOISE A MOHAMMED : L’ISLAM, ENTREPRISE JUIVE, Éditions Saint-Rémi