Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France

Pages spéciales…

mercredi 23 mars 2022

Entretien avec Erwan Castel, soldat volontaire servant au Donbass depuis février 2015…




Un entretien captivant, dense, d'une rare richesse… plus de trois heures et vingt minutes mais écouté en intégralité, en une seule séance… Erwan Castel s'interroge autant qu'il assume et présente le sens d'un combat qu'il situe dans le contexte géopolitique tant historique que présent des relations entre la Russie et le reste du monde, un contexte dans lequel le carrefour occupé par l'Ukraine actuelle a toujours été éminemment stratégique… Des faits, seulement des faits… quoiqu'un entretien également épicé de nombreuses réflexions à propos des acteurs politiques, leurs accointances,  leur culture, leur sens moral… sans oublier les peuples, trop souvent crédules et influençables… Un appel au sens commun populaire face aux a priori idéologiques… Bref, un document incontournable pour une meilleure compréhension des évènements présents… et à venir !          

Entretien depuis Donetsk
avec
Erwan Castel,
volontaire dans la Brigade internationale Piatnashka





Guy Boulianne nous invite à revoir un entretien en direct depuis la République Populaire de Donetsk avec le tireur d’élite Erwan Castel, volontaire dans la Brigade internationale Piatnashka. Cet entretien s'est tenu le dimanche 13 mars 2022 à 12 heures (Montréal) — 19 heures à Moscou, 17 heures à Paris — et a été diffusé simultanément sur les plateformes Youtube, Twitter, VKontakte. L’entretien est aussi disponible sur Internet Archive, Bitchute, Odysee, Rumble et UGEnet.

Guy Boulianne présente cet entretien avec l’assistance de François-René Milot, créateur et animateur de Zradio, un média alternatif de libre expression ayant pour mission d’analyser les enjeux médiatiques et géopolitiques qui se cachent derrière le brouillard de la guerre de l’information. Au cours de cet entretien ont été abordés différents sujets concernant le conflit qui se déroule actuellement en Ukraine : la situation militaire ; la russophobie et les médias-mensonge ; l’histoire du Donbass et de l’Ukraine ; l’expansion de l’OTAN ; la guerre du Donbass depuis 8 ans… et bien sûr l’engagement personnel de Erwan Castel.

Né le 6 juin 1963, Erwan Castel rêve d’une « Europe aux cents drapeaux » dont l’unité serait fondée sur le respect de ses peuples natifs et fondateurs et la reconnaissance de leurs identités dans une vision fédérale fondée sur les principes de subsidiarité et de démocratie participative. « Breton, polythéiste et européen », successivement officier parachutiste français, militant indépendantiste breton puis guide expédition en forêt amazonienne en Guyanne française, il a décidé de rejoindre la rébellion du Donbass s’opposant à l’opération militaire lancée contre sa population russe en 2014 par les putschistes du Maïdan.

Resté attentif à la tectonique géopolitique du monde, Erwan Castel, engagé depuis environ 25 ans dans un combat antimondialiste sans cesse plus affirmé, décide au moment du Maïdan de dénoncer la propagande de guerre occidentale sur les réseaux sociaux où il entreprend une ré-information des opinions. En juin 2014, il décide d’abandonner sa situation privée et professionnelle et de rejoindre le Donbass, ce qu’il réalisera en janvier 2015. Engagé début février 2015 dans l’armée de la République Populaire de Donetsk, il a servi sur les fronts de Debalsevo, Marinka, Dokuchaievsk et Donetsk avant de devenir volontaire en 2017 dans la Brigade internationale Piatnashka et servir sur le front de Yasinovataya en tant que tireur d’élite (sniper).

[Plus de trois heures d'entretien !… mais sa richesse fait qu'il mérite vraiment d'être écouté dans son intégralité]

mardi 15 mars 2022

Les grottes d'Ellora… où se côtoient bouddhistes, indous, jaïns



C'est le voyage de John Benjamin Seely, un jeune officier britannique qui a dévoilé au monde un ensemble de monuments les plus impressionnants et les plus fascinants d'Inde : les grottes d'Ellora, où ont été creusés des temples des trois grandes religions du sous-continent : l'hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme.
Au début du 19ème siècle, John B. Seely, un officier britannique cantonné à Bombay, a entendu parler des grottes d'Ellora, avec leurs magnifiques sculptures et peintures, et a décidé de les visiter. Seely était un jeune homme curieux et passionné par cette Inde si différente de son Angleterre natale. Ses supérieurs à Bombay ont essayé de le dissuader et l'ont averti des dangers qu'il courait, mais ils n'ont pas réussi à freiner son enthousiasme face à ce qu'il considérait comme l'aventure
Après plusieurs jours de voyage épuisant, ils sont arrivés à Poona, la capitale cosmopolite de la confédération Mahratta, un royaume indien indépendant. À Seroor, Seely a changé de garde et a acheté de nouveaux bœufs et un chameau, mais à Toka, il a eu de la fièvre et a dû se reposer plusieurs jours. En partie rétabli, Seely a traversé la jungle, et finalement, au loin, il a aperçu l'aiguille d'un temple. J'étais à Grishneshwar, une petite ville près d'Ellora.
Seely s'est rapidement dirigé vers Ellora, qui était à un kilomètre et demi. Quand il a finalement atteint son objectif, il a été extasié par ce qu'il a vu : « Il est totalement impossible de décrire les sentiments d'admiration et d'émerveillement suscités dans mon esprit en découvrant pour la première fois ces merveilleux vestiges… admirer les magnifiques bâtiments parmi lesquels les gens glanent."

Les grottes d'Ellora sont aujourd'hui un site du patrimoine mondial de l'UNESCO… Non loin d'Aurangabad, creusés en succession serrée dans la paroi d'une haute falaise basaltique répartie sur environ 2 km, trente-quatre monastères et temples ont été explorés sur plus d'une centaine contribuant à faire revivre une brillante civilisation ancienne dans une séquence ininterrompue de monuments datables entre les VIIe et XIe siècles. Avec ses sanctuaires consacrés au bouddhisme, à l'indouisme et au jaïnisme,  l'ensemble d'Ellora illustre l'esprit de tolérance caractéristique de l'Inde ancienne.

Sur l'ensemble exploré on recense 34 temples à Ellora : 12 grottes bouddhistes, 17 grottes indoues et cinq grottes jaïnes.

La plupart sont des grottes ouvertes sur la montagne, et seulement deux sont des temples isolés, aussi creusés dans la roche mais progressivement séparés jusqu'à en être pratiquement exemptés. L'un d'eux est le plus grand et le plus extraordinaire temple hindouiste d'Inde : le Kailashanta ou Kailash, qui signifie « montagne sacrée », la résidence de Shiva, dieu de la création et de la destruction.
Le temple colossal a été construit par le roi Krishna 1er au VIIIe siècle en un seul bloc monolithique, et creusé du sommet de la montagne vers le bas. De 30 mètres de haut, son entrée est flanquée par deux colonnes de 15 mètres chacune et tout le bâtiment est rempli de reliefs sculpturaux complexes.

Selon le site de l'UNESCO, l’activité d’excavation s’est déroulée en trois phases du VIe au XIIe siècle. Creusés dans le roc entre les Ve et VIIIe siècles, les premiers ouvrages (grottes 1-12) font écho à la philosophie du bouddhisme qui prévalait alors dans cette région. Les grottes du groupe brahmanique (grottes 13-29), dont le célèbre temple du Kailasa (grotte 16), ont été excavées entre les VIIe et Xe siècles. La dernière phase, entre les IXe et XIIe siècles, a vu l’excavation d’un ensemble de grottes (grottes 30–34) reflétant la philosophie jaïne.

Parmi les œuvres du groupe bouddhique, la grotte 10 (Visvakarma ou Sutar-ki-jhopari, dite grotte du Menuisier), la grotte 11 et la grotte 12 (Teen Tal ou monastère à trois niveaux, le plus grand de cette catégorie) sont particulièrement imposantes. Elles marquent l’évolution de la forme du bouddhisme vajrayana et représentent une multitude de divinités bouddhiques. Les principales grottes du groupe brahmanique sont la grotte 15 (Dasavatara ou grotte des Dix Incarnations), la grotte 16 (Kailasa, le plus grand temple monolithique), la grotte 21 (Ramesvara) et la grotte 29 (Dumar Lena). Parmi elles, la grotte 16 est un excellent exemple d’innovation structurelle qui marque l’apogée de l’architecture rupestre en Inde, caractérisée par une finesse d’exécution et des proportions impressionnantes. Le temple est orné de certaines des compositions sculpturales les plus exquises et audacieuses qui soient en Inde. La sculpture représentant Ravana qui tente de soulever le mont Kailasa, la demeure de Shiva, est particulièrement remarquable. Les traces de belles peintures de différentes époques sont préservées sur les plafonds du mandapa (salle hypostyle) dressé à l’entrée de ce temple. Les grottes du groupe jaïn (grottes 30-34) sont magnifiquement ornées de sculptures raffinées et délicates, mais aussi d’œuvres picturales dédiées à la secte Digambara. À travers leur art et leur architecture, les grottes d’Ellora servent de vitrine sur l’Inde ancienne dont elles illustrent les phénomènes socioculturels, la culture matérielle, la scène politique et les modes de vie.


 



Grottes bouddhistes (VIIe-VIIIe siècles) : 1 à 12
Grottes indoues (VIIIe-IXe siècles) : 13 à 29
Grottes jaïnes (IXe-XIe siècles) : 30 à 34




Grotte 5 : Grand monastère (vihāra)
Grotte 10 : Temple (cetiya)
Grotte 12 : Université tantrique
Grotte 16 : temple indou excavé du Kailasha
 
 
 
 






















































































































































































































































































































































































Unesco : Grottes d'Ellora

Monuments in Aurangabad : Ellora Caves


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