Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mercredi 2 mars 2022

Bénarès (Varanasi), les ghats la nuit... crémations, sadhus..



Bénarès, les ghats la nuit..
Crémations, sadhus..

Varanasi sur les rives du Gange, pour une dernière halte avant la vie éternelle… Varanasi, un passage entre Ciel et Terre enveloppé d’un voile de mystère, de spiritualité et de traditions ancestrales. Aussi connu sous le nom de Benarès ou Kashi, Varanasi n'est pas seulement l'une des cités les plus anciennes et les plus sacrées sur Terre mais une destination unique où la mort embrasse la vie. Ici, la mort n'est pas un tabou ni une tragédie, mais un évènement sacré, une porte vers la libération spirituelle.
Selon les croyances hindoues, mourir à Varanasi et être incinéré sur les rives du Gange est une bénédiction qui garantit le Moksha, la libération finale de l'âme individuelle du cycle des renaissances, le saṃsāra ; le moksha qui serait l'équivalent hindou du nirvāṇa bouddhique, la libération de l'âme du cycle de la renaissance et de la souffrance. Cette croyance fait de Varanasi un lieu de pèlerinage non seulement pour les vivants, mais aussi pour ceux qui sentent que leur temps dans ce monde touche à sa fin. La ville devient leur dernier refuge, l'endroit où ils attendent patiemment le moment de leur dernier départ.
Les ghats, ces escaliers menant au fleuve, sont l'épicentre de ces traditions de mort. Le plus célèbre d'entre eux, le Manikarnika Ghat, est témoin d'innombrables crémations quotidiennes. Ici, les bûchers funéraires brûlent jour et nuit, enveloppant la zone dans une fumée éthérée et un parfum de bois de santal. Des familles entières se réunissent autour de leurs proches pour leur dernier au revoir, effectuant des rituels transmis de génération en génération.
À Varanasi, la mort se vit en public. Les rues et les ghats sont un plateau où se jouent les derniers actes de la vie. Les corps, enveloppés dans des tissus fins et ornés de fleurs, sont conduits en processions solennelles à travers les rues étroites jusqu'à la rivière. Là, ils sont déposés sur les bûchers et livrés au feu selon un rituel symbolisant la dissolution des éléments physiques et la libération de l'âme. Mais Varanasi n'est pas seulement un lieu de mort ; c'est aussi un lieu d'une immense beauté et de vie vibrante. Ses marchés, temples et ruelles animées montrent la couleur et la richesse de la culture indienne. La ville est aussi un centre important d'éducation et de musique, où la connaissance et l'art sont transmis avec passion et révérence.
Le paradoxe de Varanasi est profond : alors que la mort est omniprésente, la vie aussi a son meilleur. À chaque coin de rue, à chaque ghat, à chaque rituel, Varanasi offre une réflexion sur le cycle éternel de la vie et de la mort. La ville apprend à ses visiteurs à embrasser tant la vie que la mort avec mêmes respect et étonnement.
Varanasi est plus qu'une destination ; c'est une expérience transformatrice, un miroir qui reflète nos propres vies et nos morts. Pour ceux qui cherchent à comprendre la profondeur et le mystère de l'existence, Varanasi offre des réponses dans ses silences sacrés et dans le murmure éternel de ses eaux. Dans cette ville, la mort n'est pas la fin, mais un chapitre crucial du grand livre de la vie, écrit sur les rives du Gange, où chaque âme trouve son dernier refuge et peut-être sa libération définitive.























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