Le basculement stratégique au Levant consécutif à la fin de l'hégémonie militaire israélienne au Moyen-Orient au lendemain de la guerre du Liban de juillet 2006 a commencé le 19 septembre 2016 lorsque pour la première fois depuis la guerre israélo-arabe d'octobre 1973, les forces armées syriennes ont riposté aux attaques aériennes israéliennes.
Fateh 110 |
Le 10 février 2018 est un jour de tonnerre au Moyen-Orient : entamée par un intense brouillage électromagnétique israélien affectant l'ensemble des télécommunications, un drone de fabrication iranienne appartenant à une force alliée de l'Armée syrienne survole la partie du Golan occupée par Israël suite à des informations faisant état de l'imminence d'une attaque israélienne sur des positions syriennes. Des hélicoptères et des aéronefs israéliens interceptent et détruisent le drone de reconnaissance, mais l'état-major de Tsahal décide de lancer des raids de représailles à l'intérieur de la Syrie en ciblant les centres de commandement et de contrôle ainsi que des unités militaires du premier rang. C'était un piège tendu. Les Israéliens s'y sont engouffrés la tête en avant.
Sept missiles de croisière israéliens Delilah ont été interceptés et détruits par la défense anti-aérienne syrienne tandis que trois se sont abattu sur deux sites au Nord de Damas.
Des batteries de missiles SA-5 (S200) améliorés basées au Sud de la Syrie ont ouvert le feu sur les appareils israéliens intrus. Une salve de cinq missiles est tirée dans un premier temps. Un F-16 I Sufa israélien est atteint par deux missiles au dessus du territoire israélien et un F-15 est gravement endommagé par l'explosion d'un missile à proximité.
Missiles Sol-Air S-200 (SA-5 Gammon) |
Le premier appareil est totalement détruit ; le second prendra feu à l'atterrissage et sera perdu. Des missiles SAM syriens pénètrent à l'intérieur d'Israël et du Liban provoquant une panique indescriptible au sein des QG israéliens.
En représailles, les Israéliens lancent une seconde salve de missiles de croisière ciblant la base aérienne T4, le QG de la 104ème Brigade, le QG des forces de défense aérienne du territoire et des batteries SAM.
Le Quartier général de la défense anti-aérienne syrienne à Damas, pris pour cible par les raids israéliens, est non seulement intact mais aucune explosion n'a été enregistrée à proximité. Au sud du pays, aucune batterie SAM ou radar n'a été touché malgré l'usage par les Israéliens de missiles ARM (Anti Radiation Missiles). C'est au Nord de Damas que les missiles israéliens ont causé le plus de dégâts, notamment à l'intérieur de la base abritant la 104ème brigade d'élite de l'Armée syrienne.
Une seconde vague de raids aériens est lancée par des forces américaines et israéliennes mais les pilotes ont été surpris par l'allumage inattendu de dizaines de radars jamais répertoriés jusque-là dans les bases de données des cibles militaires syriennes et un feu intense de la DCA syrienne dont les redoutables systèmes Pantsir S-1 de défense rapprochée. Les Syriens allument les avions intrus et des missiles S-200 sont lancés. Résultat de la journée : cinq appareils sont atteints par des obus de DCA et un autre F-16 dont les systèmes de commandes de vol sont endommagées s'écrase en Israël. Un autre appareil atterrit et prend feu de retour à sa base de départ.
Pantsir S-1 |
La douzième agression israélienne contre la Syrie depuis le début du conflit dans ce pays en mars 2011 s'est non seulement avérée un véritable fiasco mais marque un basculement majeur dans l'équilibre des forces stratégiques au Moyen-Orient dans lequel Israël a perdu son hégémonie militaire.
Excédé par un rapport détaillant les premières pertes syriennes lors de la phase 1 des raids israéliens sur un site militaire très sensible au Nord de Damas, le président Assad a ordonné une riposte balistique visant trois cibles stratégiques en Israël. Des missiles balistiques de type SCUD modifiés par les Iraniens ont failli être tirés à partir d'un site situé près de Hama.
Malgré 100 000 militaires tués au cours de sept années de guerre particulièrement meurtrière, la Syrie dispose toujours de près de 2000 missiles balistiques de type SCUD.
Radar réseau à commande de phase à balayage actif similaire au type RLM NEBO M couplé aux batteries de missiles SAM |
Selon un plan secret pré-établi avec le Hezbollah, cette action devait être la première étape d'une guerre totale entre la Syrie, l'Iran et le Hezbollah d'un côté et Israël et ses alliés de l'autre.
C'est les Russes qui ont évité in-extremis un tel scénario apocalyptique. le président russe Vladimir Poutine est intervenu personnellement auprès du Président syrien Assad et du Premier ministre israélien Nétanyahu et si l'on ne sait rien de l'argumentation russe, elle devait être assez convaincante pour aboutir à une désescalade rapide.
En fin de journée, le brouillage électro-magnétique israélien persiste mais à Damas, on jubile : la dissuasion stratégique syrienne est désormais une réalité. À Tel-Aviv on continue à évoquer la menace iranienne mais on cache mal une consternation : le pire cauchemar des stratèges israéliens vient de prendre forme.
Washington nous avait promis un nouvel Moyen-Orient élargi. Nous sommes présentement devant un nouvel Moyen-Orient mais ses contours ne ressemblent guère aux rêves d'hégémonie du Nouveau siècle américain et encore moins aux ambitions demeurées d'un Grand Israël mythique…
Missile Delilah |
Strategika51 (11 février 2018) - Le secret de l’efficacité du S-200 en Syrie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire