Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France

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samedi 4 février 2017

Ghab - À al-Basha, village libéré… avec de jeunes soldats du front d'Idleb…



À al-Basha, village libéré… avec de jeunes soldats du front d'Idleb…

À la tombée de la nuit, après un rapide repas pris en compagnie de l'équipe médicale de l'hôpital et ses invités, le maire de Jourine [جورين] présent parmi les personnalités propose à l'officier qui nous accompagne d'aller vers un village tout récemment libéré, à la rencontre de jeunes soldats veillant au front… En convoi, depuis Nobol el-Khatib, nous nous rendons au nord de Jourine. Sur la route maisons incendiées ou bombardées, carcasses de véhicules militaires, chars immobilisés… Nous poursuivons notre route jusqu'au village al-Bahsa [البحصة‎‎], à seulement trois km du front face aux positions encore tenues par les islamistes. Nous sommes au sud de Jisr al-Choghour [جسر الشغور], aux confins du gouvernorat d'Idleb.
Il a plu… C'est la tombée de la nuit… Ce n'est que désolation… Un village dont la plupart des maisons ont été détruites… Toujours déserté par ses habitants… Seules quelques maisons encore debout sur l'artère principale du village… Deux mois durant al-Bahsa a été occupé par les bandes armées islamistes. Une cinquantaine de ses habitants ont été exécutés, décapités. Al-Bahsa a été repris il y a peu aux djihadistes d’al Nosra… Soudain surgissent au balcon d'une de ces maisons sans lumière un groupe de jeunes soldats… Ils se sont rhabillés à la hâte pour nous saluer… Puis, de la nuit jaillit une colonne d'autres soldats, fatigués, sales… après avoir été relevés, ils reviennent du front tout proche…


Encourageons et disons toute notre admiration à ceux qui, sur le front, se battent vaillamment

Ce sont de jeunes soldats volontaires. Ils sont arrivés là d'un peu partout de Syrie. Notre accompagnateur dans son statut d'officier de l'Armée Arabe Syrienne leur explique la raison de notre présence. Puis il leur adresse une brève mais chaleureuse harangue de félicitation et d'encouragement. Il nous fait remarquer que ces combattants-là ont été et seront toujours insensibles aux tentatives de corruption, quelles que soient les sommes offertes par envahisseurs et leurs complices. Jamais ils ne se laisseront acheter… Alors que sur le mur d'en face on peut encore lire l'inscription djihadiste : « Nous sommes venus vous égorger », le poing levé ou le doigts en V de la victoire ils répondent en chœur :

« Dieu… et la Syrie… et Bachar, c'est tout » !

« Avec notre âme, avec notre sang, nous nous offrons à la Syrie » !


Au nord de Nobol el-Khatib [نبل الخطيب], le village d'al-Bahsa [البحصة]‎‎(balisé "B" en rouge), dans la commune de Jourine [جورين]


Sur le mur de cette maison occupée par les soldats de l'AAS les inscriptions des armés islamistes n'ont pas été effacées…
Leurs intentions se résument par cette déclaration aussi "modérée" que possible :
"Nous sommes venus vous égorger"

L'image ci-dessus est particulièrement significative quant à la nature et aux objectifs des djihadistes… Significatif aussi que les jeunes soldats ayant chassé les envahisseurs terroristes et logeant dans cette maison n'aient pas effacé ces inscriptions dont ils ont perçu tout le néant… Y sont dévoilés tout à la fois :
- leur blasphème par l'invocation de "dieu" pour une récompense des actes criminels d'un de leurs comparses :
« Abou Laith, on ne t'oublie pas… et que "dieu" te donne ta place au paradis »
- le fractionnement des djihadistes en groupuscules armés, sur ce seul village trois factions terroristes islamistes ont envahi les lieux et apposent leur signature :
« Adjnad al-Chame, al-Mouetassem Bi Allah, Abou Hourira al-Chami »
- la seule mission de ces groupes armés : égorger !
« Nous sommes venus vous égorger »










*   *   *

Dans le Ghab entre Aïn el-Kroum [عين الكروم] et Al-Skeibyeh [السقيلبية]… puis Muhradah [محردة] et Hama [حماة]…
Pour poursuivre aux environs du Ghab, sur l'Oronte, à la découverte des "Assassins" voir les articles suivants écrits à l'occasion de visites avec la Communauté Syrienne de France :

À Masyaf siège d'assassins d'un autre temps…

À Muhradah [ محردة ], malgré la guerre, la vie ne perd jamais ses droits…

De la plaine du Ghab à Lattaquié… en passant par Qardaha

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