Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France

Pages spéciales…

dimanche 27 décembre 2015

Double meurtre de Koh Tao : les Birmans Zaw Lin et Win Zaw Htun condamnés à mort






Au terme de cinq mois de procès controversé, deux jeunes travailleurs birmans, Zaw Lin et Win Zaw Htun, ont été condamnés à mort ce jeudi 24 décembre pour le meurtre en septembre 2014 de deux touristes anglais, David Miller et Hannah Witheridge.



Zaw Lin et Win Zaw Htun à leur sortie du tribunal après le verdict


Zaw Lin et Win Zaw Htun ont été reconnus coupables de viol et meurtres. Une culpabilité établie sur la base de « témoins oculaires et preuves ADN » a souligné le juge. Les deux hommes, âgés tous les deux de 22 ans, qui étaient arrivés au tribunal les pieds enchaînés et en tenue de prisonnier marquée d'un bandeau rouge - comme tous les inculpés encourant la peine de mort -, ont nié tout au long du procès avoir tué les jeunes touristes anglais. À l'énoncé du verdict, la consternation se lisait sur le visage des deux jeunes hommes tandis que dans le public la mère de Win Zaw Htun a hurlé, avant de s’évanouir.


Hannah Witheridge et David Miller


Hannah Witheridge, une orthophoniste de Great Yarmouth âgée de 23 ans, et David Miller, un ingénieur diplômé de l'Université de Leeds et originaire de Jersey, 24 ans, étaient en vacances avec deux amis britanniques, Christopher et James Ware, sur l’île de Koh Tao. Le 14 septembre au soir, ils avaient participé à une fête dans un bar de la plage qu’ils auraient quitté entre 3 et 4 heures, selon leurs deux amis. Leurs corps, semi-nus, ont été découverts à 100 mètres de là, vers 6 heures le 15 septembre. Les autopsies ont révélé que la jeune femme, agressée sexuellement, a succombé à des blessures à la tête, et que son ami est mort par noyade après avoir subi un traumatisme crânien.

Les deux Birmans ont été interpellés environ deux semaines après les faits. Ils étaient dans un premier temps passés aux aveux, avant de se rétracter, disant avoir avoué sous la contrainte – ils ont d’ailleurs plaidé non coupable. D'après la défense, les enquêteurs n'ont pas conservé correctement les échantillons d'ADN et certains éléments clés comme les vêtements d'Hannah Witheridge n'auraient pas été analysés. Zaw Lin et Win Zaw Htun auraient l’intention d’interjeter appel.

De son côté, le frère de David Miller, Michael, qui avait fait le déplacement pour assister au verdict, a estimé au nom de la famille que « justice » avait été rendue. « Au fur et à mesure du procès, nous avons réalisé que le travail médico-légal effectué n'était pas le désastre qui avait été décrit », a-t-il ajouté, regrettant au passage l'absence de « remords » des accusés. Quant aux parents d'Hannah Witheridge, ils ont simplement déclaré que l'année écoulée, le procès, avaient été « extrêmement difficiles » pour leur famille. « Nous avons eu à endurer beaucoup d'informations douloureuses et déroutantes », ont-ils ajouté à la sortie du tribunal. « Nous avons maintenant besoin de temps (…) pour digérer l'issue du procès et décider de la façon la plus appropriée pour raconter notre histoire. »

Cette condamnation à mort des deux travailleurs birmans a provoqué plusieurs manifestations de mécontentement en Birmanie. Pour la Thaïlande l'enjeu de la sécurité des touristes est de taille, car le tourisme représente environ 14% du PIB, et des millions d'emplois dans le secteur hôtelier et de la restauration. 

Selon l'administration pénitentiaire thaïlandaise, 456 personnes seraient actuellement condamnées à mort en Thaïlande, mais cette peine est communément commuée en prison à vie après grâce royale. La dernière application de cette sentence remonte à 2009 alors que deux hommes, condamnés pour trafic de drogue, avaient été exécutés par injection létale.


Bangkok Post : Court sentences Myanmar pair to death for Koh Tao murders

Bangkok Post : Lawyers council asks Myanmar people to be calm

Bangkok Post : Myanmar closes border pass

Bangkok Post : Myanmar army chief asks Thailand for death sentence review



jeudi 24 décembre 2015

Minuit  ! Chrétiens… à Bangkok



Facebook : Assumption Cathedral, Bangkok


Noël est d'abord, pour les Chrétiens, une fête qui célèbre la Nativité : avec Noël, nous nous remémorons la naissance du Christ, fils de Dieu ; avec Noël, nous croyons que Dieu s'est incarné dans un enfant pour le salut du monde ; avec Noël, nous entrons dans le mystère de l'Incarnation.


Alban Guillemois : Bethlehem - بيت لحم






Messe de minuit… arrivée du cardinal, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovitvanit


Minuit  ! Chrétiens, c’est l’heure solennelle
Où l’homme Dieu descendit jusqu’à nous,
Pour effacer la tache originelle
Et de son Père arrêter le courroux :
Le monde entier tressaille d’espérance
À cette nuit qui lui donne un Sauveur
Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

(Chœur)

Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

De notre foi que la lumière ardente
Nous guide tous au berceau de l’enfant
Comme autrefois, une étoile brillante
Y conduisit les chefs de l’Orient
Le Roi des Rois naît dans une humble crèche,
Puissants du jour fiers de votre grandeur,
Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

(Chœur)

Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

Le Rédempteur a brisé toute entrave,
La terre est libre et le ciel est ouvert
Il voit un frère où n’était qu’un esclave
L’amour unit ceux qu’enchaînait le fer,
Qui lui dira notre reconnaissance  ?
C’est pour nous tous qu’Il naît, qu’Il souffre et meurt :
Peuple, debout ! chante ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !




Après la messe, tirage d'une tombola… il est près de 2 heures du matin, une grande partie de la nombreuse assistance s'est déjà retirée





mercredi 23 décembre 2015

Padre Christian Venard : Vers une doctrine catholique face à une guerre asymétrique


Le père Christian Venard est prêtre depuis 1997. Aumônier militaire parachutiste depuis 1998, il a accompagné les troupes françaises sur tous les théâtres d'opérations (Kosovo, Afghanistan, Mali, Liban, etc.). À Montauban il a reçu le dernier souffle de deux de ses paras lâchement assassinés par Merah. Il est l'auteur avec Guillaume Zeller d'un livre témoignage : Un prêtre à la guerre. Il collabore tous les mois à la revue Parole et Prière.




Il porte la tenue des soldats, partage leurs repas, leurs soucis. Sa coupe de cheveux est réglementaire. Il a l’allure d’un militaire, un « para ». Comme ses hommes, il effectue des sauts de formation. Mais sa mission est tout autre. Christian Venard, 1,90 m et 82 kg n’est pas un guerrier. Ce colosse à la voix étrangement douce, ce « militaire » que l’on repère derrière le col romain, exerce ce qu’il est impropre d’appeler un métier. Il s’agit d’une vocation. Il est l’aumônier militaire du culte du 17e RPG, le régiment de génie parachutiste de Montauban. Les 800 hommes de la garnison l’appellent le « Padre ». Quatre hommes morts en Afghanistan sur la seule année 2011, trois autres assassinés le 15 mars par Mohamed Merah sur le trottoir près d’un bar-tabac à 50 mètres de la caserne : « Cette scène n’aurait pas dû être. Je m’y étais préparé pour la vivre auprès des gars en opération, un jour, peut-être, mais pas sur le sol d’un rond-point de ville, entre deux boutiques ». Le « Padre » accompagne humainement les troupes, regarde chaque militaire qu’il croise avec un autre regard, indépendamment de son grade. Il représente pour ses soldats la figure paternelle. Surtout, cet homme d’Église est l’interlocuteur privilégié quand le régiment rencontre la mort. Cette mort, il l’a côtoyée dans l’anonymat du combat à des milliers de kilomètres en Afghanistan comme sous le feu des projecteurs lors de la tuerie de Montauban opérée par Mohammed Merah. Guillaume Zeller nous livre ici le témoignage d’un homme de son temps, les joies et les défis du sacerdoce militaire conscient des grandes problématiques contemporaines et religieuses.





La France est en guerre. Pour être plus exact : les "officiels" de la République - politiques et médias - reconnaissent que nous y sommes - in fine mais non sans débats byzantins. Tous ceux qui voulaient bien y réfléchir sans idéologie, et en particulier la communauté militaire, le savaient depuis dix ans. Il est vrai que cette guerre est d'un type nouveau. Il ne s'agit plus comme dans les conflits classiques de deux États ou de deux coalitions d'États qui entrent en conflit avec des frontières bien connues en ennemis clairement déclarés. Nous sommes entrés dans une guerre dite asymétrique caractérisée par sa dimension terroriste et par l'idéologie islamiste qui la sous-tend. Pour les catholiques, si la théologie de la guerre "juste", formulée par s. Thomas d'Aquin [1], reste une base, le nouveau type de conflit fait surgir des questions auxquelles le docteur angélique n'avait pas été confronté au XIIIe siècle ! Face au conflit terroriste, deux réponses principales doivent être apportées. Une réponse armée et une réponse doctrinale.

La première réponse ne peut se contenter d'être "sécuritaire". Nous sommes en guerre : il faut une réponse militaire. Il ne s'agit pas seulement de protéger la population française sur le sol national, mais pour y parvenir de traquer l'ennemi djihadiste dans ses retranchements. Une facette est donc de l'ordre ordinaire de l'intervention extérieure, telle que nous la connaissons avec l'opération Barkhane. Sur cet aspect la réflexion de l'Église est largement connue et applicable [2]. Cependant là aussi, nous ne sommes pas en guerre contre un État défini selon les normes habituelles, mais contre un ennemi multiforme, ce qui oblige le militaire à une réflexion permanente sur son action [3]. L'autre facette, sur notre propre territoire, exige un lourd engagement des forces de sécurité et un travail sans relâche du renseignement et des forces de l'ordre. Elle nous ramène à ce que notre pays a déjà connu en Algérie, et à tous les débats sur la guerre "contre-révolutionnaire". Sur ce point, la réflexion catholique reste source de controverses. Des tenants "jusqu'au-boutistes" de la fin qui justifie les moyens - y compris la torture -, aux soutiens inconditionnels d'un pacifisme extrémiste, on risque fort de retrouver les mêmes clivages au sein du catholicisme, cinquante ans plus tard. Il est urgent de réfléchir à un corpus doctrinal d'emploi de la force publique dans ce nouveau contexte que nous connaissons.

C'est dire, si la réponse doctrinale doit prendre une place de choix dans notre combat. Le monde catholique est attendu spécialement sur ce terrain. D'abord parce que notre ennemi islamiste entend confondre Occident décadent et catholicisme - d'où son emploi répété du terme "croisés" pour nous désigner. Ensuite parce que l'État islamique endoctrine ses combattants et ses soutiens et qu'une réponse argumentaire adéquate doit lui être opposée.

Dans le cadre restreint de cet article nous ne prendrons qu'un exemple. La question de la définition de l'ennemi [4] et de son mode d'action. Elle est cruciale, car d'elle se déduit la doctrine des moyens à employer pour combattre avec succès et les raisons profondes qui poussent à contrer cet ennemi précis.

Dans la guerre, rappelle Glen Gray, l'ennemi doit être considéré comme abominable et barbare [5] pour être mieux combattu. On sait que certaines théories privent le combattant terroriste de toute dignité, à cause des moyens mêmes qu'il a choisi d'utiliser, et autorisent alors toute forme de rétorsion pour l'empêcher de nuire. S. Thomas semble ne pas dire le contraire : "Si pour se défendre on exerce une violence plus grande qu'il ne faut, ce sera illicite. Mais si l'on repousse la violence de façon mesurée, ce sera licite" [6] Y-a-t-il une violence plus grande que l'attentat terroriste visant des civils innocents ? S. Thomas va plus loin : "Et il n'est pas nécessaire au salut que l'on omette cet acte de protection mesurée pour éviter de tuer l'autre, car on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu'à celle d'autrui". Comment dès lors concilier la dignité intrinsèque de tout être humain - largement amplifiée par la pensée de s. Jean-Paul II - et la déchéance morale du terroriste ? Le Catéchisme de l'Église catholique précise : "L'effort fait par l'État pour empêcher la diffusion de comportements qui violent les droits de l'homme et les règles fondamentales du vivre ensemble civil, correspond à une exigence de la protection du bien commun. L'autorité publique légitime a le droit et le devoir d'infliger des peines proportionnelles à la gravité du délit". Que pouvons-nous dès lors opposer à la gravité de l'acte terroriste barbare ? Le CEC continue : "L'enseignement traditionnel de l'Église n'exclut pas, quand l'identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est le seul moyen praticable pour protéger efficacement de l'injuste agresseur la vie d'êtres humains". Si la peine de mort ou une peine équivalente à la souffrance imposée ne sont pas requises contre les terroristes, nous risquons fort d'entretenir l'idée, déjà promue par l'État islamique, que la vie d'un djihadiste vaut plus que celle d'un civil innocent. Dans le cadre nouveau de ce type de guerre que nous impose l'État islamique, prêt à tout pour le succès de son idéologie, ne faudrait-il donc pas reprendre notre réflexion sur les peines encourues par les terroristes islamiques ?

Ne nous y trompons pas, dans ce type de guerre, on peut perdre sa vie, mais plus souvent encore son âme. En tant que catholiques, défenseurs inconditionnels de la vie et de la dignité humaine des innocents, nous sommes attendus sur ce terrain. Seule la mise en place d'un référentiel éthique exigeant servira de rempart aux décrochages moraux si fréquents en temps de guerre. La marge de manœuvre est étroite, mais le Christ nous a prévenus : "Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes" [7].

Source : Christian Venard, article paru dans le journal L'Homme Nouveau
numéro 1603 du 5 décembre 2015

[1] Rappelons les trois premières conditions que s. Thomas d'A. exige : auctoritas principis : la guerre ne peut relever que de la puissance publique sinon elle est un crime. Causa justa : la cause juste ; c'est cette dernière notion qui donne lieu à de nombreuses interprétations. Et enfin intentio recta : l'intention ne doit pas être entachée de causes cachées mais uniquement le but de faire triompher le bien commun.
[2] Cf. CEC n° 2309.
[3] On touche ici du doigt l'extrême importance de la responsabilité et donc de la formation politique et éthique des militaires qu'on ne saurait réduire à des "spécialistes de la chose armée".
[4] Jésus lui-même reconnaît l'existence d'ennemis : "mais moi je vous dis : aimez vos ennemis" (M. 5.44)
[5] Jesse GLENN GRAY, Au combat. Réflexions sur les hommes à la guerre, Tallandier, 2012. La propagande joue un rôle essentiel dans toutes les guerres mais crucial dans les guerres asymétriques terroristes.
[6] Somme théologique 2-2, 64, 7 cité par le CEC
[7] Mt. 10,16



L'Amour-en-cage séduit la Thaïlande…









Nombreux sont les projets royaux soucieux de préserver et d'améliorer la santé des Thaïlandais, notamment par une alimentation saine… Grâce à l'un de ces projets est apparu cette année sur tous les marchés du Royaume un fruit, jusqu'alors cantonné à de rares points de vente, le Physalis… Deux principales espèces de Physalis sont développées et commercialisées : Physalis alkekengi et Physalis peruviana. Les deux espèces se distinguent aisément : le calice de l'Alkékenge est rouge orangé vif et rend donc le fruit particulièrement décoratif, celui de Physalis peruviana est plus terne, brun clair. Si l'Alkékenge, endémique d'Europe est connu depuis bien plus longtemps, la culture de Physalis peruviana l'emporte aujourd'hui. C'est cette variété qui est développée en Thaïlande… Le fruit est si particulier qu'il jouit de très nombreux noms vernaculaires… Coqueret alkékenge et Coqueret du Pérou… Cerise d'hiver, Cerise de juif ; plus jolis, Lanterne chinoise ou Amour-en-cage plutôt pour l'Alkékenge ; Baie de l'Inca pour Physalis peruviana. Notons le nom malgache pour sa simplicité : Pok-pok !… En Thaïlande on l'appelle “โทงเทงฝรั่ง” ["Thongthengfarang" - "Je frémis"]…

Une fois un premier pied installé dans un jardin, la plante se répandra spontanément… La plante demande toutefois une alternance des saisons froide et chaude marquée  et des sols acides…

Cape Gooseberry “โทงเทงฝรั่ง”หนึ่งในสุดยอดผลไม้กลุ่มเบอร์รี่

โทงเทงฝรั่ง Cape gooseberry สมุนไพรหยุดการอักเสบในลำคอ

เคฟกูสเบอรี่ หรือ Cape gooseberry มีชื่อทางวิทยาศาสตร์ว่า Physalis peruviana L.

โทงเทง สรรพคุณและประโยชน์ของต้นโทงเทงฝรั่ง 30 ข้อ !

สานฝันปลูก เคพกูสเบอรี่ (Cape gooseberry)

Lettre de Noël de l'archevêque métropolitain melkite de Bousra et Houran, en Syrie




L’archimandrite Nicolas Antiba
Métropolite de Bousra et Houran et Jabal Al Arab



Noël 2015

Mes chers amis,

Noël, une de nos grandes fêtes, s’approche à grands pas et s’annonce une nouvelle fois plein d’espoir de paix.

Le « Prince de la paix », notre Seigneur Dieu, émigre de son ciel pour venir habiter parmi nous dans notre « tente » terrestre et se fait « petit enfant » dans une crèche.

Il est accueilli par les bergers et les animaux, l’étoile et les mages, tandis que les puissants de ce monde refusent de l’accepter comme roi et prince, car Il les dérange. Malgré tout cela, Il prend chair d’une jeune fille vierge que lui-même a choisi. Quelle joie pour les anges voyant leur prince s’incarner ! Ils se révoltent contre les grands pour clamer : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ».

Pas d’exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent. Nous aussi, nous la demandons de cet enfant né, Dieu éternel. Nous Lui prions de l’accorder en changeant le cœur des belligérants et en insufflant la réconciliation ! Puisse ce « Petit » de la crèche embaumer nos blessures et faire de nous une « nouvelle créature » !

[…] Jour après jour, le nombre des orphelins augmente ! En effet, le tunnel de la guerre est sombre et voilà que l’émigration s’accroît légalement et illégalement vers l’Eldorado de l’Europe via la Turquie ! Seul, le village de Khabab, siège de l’évêché, voit partir déjà dans les environs de 550 personnes ; le village voisin 350… Ce sont des jeunes qui partent ! C’est une vraie plaie qui frappe nos communautés chrétiennes !

Un autre élément qui pousse à cette émigration est la peur. Je prends courage en mentionnant l’événement suivant. La dernière semaine de septembre, les rebelles du front Al-Nusrah, ont, pendant trois jours consécutifs, lancé des obus (environs 70) sur notre village de Khabab et pas loin de l’évêché. Je remercie le Seigneur et tous les saints qui nous ont protégés. Il y a eu beaucoup de dégâts matériels et plusieurs blessés, mais pas de morts ! Après le premier jour, les écoles fermées, plusieurs familles ont fui le village pour la ville de Damas. Le calme est maintenant revenu, mais la peur y persiste. D’autre part, la salle paroissiale du village de Kharaba a été confisquée par le même groupe de terroristes qui en a fait leur quartier général. Que dirai-je alors des troubles que vous avez récemment eu à Paris, véritable carnage causé par ces attaques barbares ? Nous vivons ces événements tous les jours ! Le lendemain de l’attaque, on a célébré la Divine Liturgie à l’évêché à leurs intentions.

Mais j’ai confiance en Dieu et compte beaucoup sur vos prières. Je mentionnerai ici, à titre d’exemple, nos jumeaux de Biarritz qui ont créé une chaine de prières. Ils sont toujours là à nous aider par leurs prières et faciliter l’accès coûteux aux médicaments pour le prêtre cancéreux de la cathédrale, grâce aux soins des Chevaliers de Malte.

La vie doit continuer malgré toutes les vicissitudes du temps présent. L’année scolaire a repris avec les réunions préparatoires pour la catéchèse. On a ré-ouvert le centre catéchétique dans le village de Izraa. On compte cette année, bien que le nombre ait diminué, presque 1 600 élèves avec 106 catéchètes, distribués sur cinq centres dans le district du Houran seulement. Merci mon Dieu pour Ta bienveillance ! […]

Dans la deuxième moitié de novembre, dans notre patriarcat de Damas s’est tenu l’assemblée des patriarches et évêques catholiques de Syrie, qui a duré trois jours. Beaucoup de discussions et de réflexions :

- sur la situation actuelle de la Syrie,
- le problème de l’émigration,
- les difficultés de l’aide aux besogneux à cause de l’embargo européen et américain,
- la question de l’unification de la date de Pâques…

Tout le monde s’efforce de trouver les moyens de subventions pour son « troupeau ».

Les choses vont de mal en pis ! Malgré tout cela, le Seigneur n’abandonnerait pas les siens grâce aux multiples associations européennes caritatives qui nous ont aidées dans notre situation difficile ; plusieurs parmi vous ont contribué à cette aide !

Entretemps, le patriarcat Syriaque orthodoxe, à l’occasion du centenaire de génocide des syriaques, a mis sur scène une symphonie à l’opéra de Damas. Tout le monde fut invité ; un souffle d’air frais !

Le mois de décembre qui s’approche très vite annonce les fêtes. Cette année, comme vous êtes déjà au courant, le Pape a annoncé l’ouverture d’une année sainte et demandé à tous les hiérarques de la célébrer dans leur diocèse respectif. Ainsi, j’ai demandé à tous mes prêtres de s’associer à moi le samedi 12 pour la fête de saint Nicolas et l’ouverture de l’année sainte. Ce sera aussi l’occasion de distribuer des cadeaux aux enfants, si les subventions arrivent, pour la Noël et le Nouvel An. C’est mon désir et mon espoir !!!

Je remarque que cette missive à l’occasion de la Noël s’allonge et perd de son esprit festif et joyeux. J’arrête ici pour me confier à vos prières après avoir imploré le Seigneur Dieu pour votre protection et la nôtre.

Je tiens, de nouveau, à vous remercier de tout cœur pour votre soutien moral et financier durant ces épreuves. Priez pour moi comme je le fais à votre intention.

Je vous envoie mes meilleurs vœux pour une Sainte Fête de Noël et une Nouvelle Année dans la joie et la paix. Je vous embrasse avec mes amis, les petits, dans le Seigneur en vous saluant « Le Christ est né ! » ; « Glorifions-Le ! »

+ Mgr Nicolas Antiba

Votre Abouna

Source : L'Œuvre d'Orient

Église Grecque-Melkite Catholique - Métropole de Bosra et du Hauran


Rivarol dénonce la propagande délibérée en faveur de Daech sur Radio France





Le 12 décembre dans la rubrique de France Culture « Le Secret des Sources », un étonnant échantillon d’agit-prop a été offert aux auditeurs. On doit bien comprendre qu’aucun représentant, porte-parole, intellectuel, militant de la mouvance d’extrême droite ou de la tradition catholique n’a jamais été reçu à cette antenne et s’il est arrivé exceptionnellement que l’on parla d’eux, ce fut dans une dénonciation systématique par leurs adversaires de ce qu’ils disent et de ce qu’ils sont censés penser.

Outre Frédéric Barreyre, était présent un bel aréopage de techniciens tous contempteurs de Bachar el-Assad et, en réalité, admirateurs honteux de Daech.

Hala Kodmani, une Syrienne opposée à la famille El-Assad depuis des décennies avec sa sœur Bassa. L’une dirigeant l’association Souria Houria, pour le renversement de Bachar el-Assad, l’autre le Conseil National Syrien qui depuis Paris organise une des résistances armées au gouvernement de Damas. L’une et l’autre étant responsables de l’émergence de Daech. Hala tient la rubrique Syrie à Libération, ce qui donne la mesure de l’indépendance des opinions diffusées par ce quotidien sur le Moyen-Orient.

Éric Thompson est un ancien correspondant de RFI à Tunis. Il est l’auteur d’un ouvrage, Les Français djihadistes, dans lequel il exalte ces jeunes gens, convertis ou pas, pour lesquels le nouveau graal s’appelle Syrie. Dans une interview surréaliste qu’il aura donnée à la journaliste de France 24, Armelle Charrier, il explique qu’il y a dans son livre un parti pris : « Donner la parole exclusivement à 18 jeunes djihadistes, à l’exclusion de leurs familles, des services judiciaires, policiers... ». Ce qu’il définit comme “objectivité”. La journaliste, très excitée, enthousiaste, l’interroge : « Il y a un témoignage qui est fantastique parce qu’il raconte une jeune fille qui est derrière son ordinateur, dans un petit village de France, dans une famille catholique et qui cherche comment se convertir sur Google ». (sourire extatique de Melle Charrier).

Éric Tompson : « Clémence, au moment où elle se convertit n’a jamais rencontré un musulman de sa vie. Elle est allée au catéchisme. Elle a eu ses sacrements. Elle est pratiquante [Rien de cela n’est crédible !]. Elle a toujours quelque chose qui la gêne dans le catholicisme et un jour, par hasard, elle tombe sur un exemplaire du Coran : elle a une révélation. Ensuite elle poursuit son apprentissage de l’Islam sur Internet en autodidacte… Elle s’éloigne des mosquées et poursuit sur les forums et les réseaux sociaux. Aujourd’hui elle est en Syrie ». Un véritable conte de fée ! Il résumera toute cette histoire d’une phrase péremptoire : « C’est l’islam qui nous a rendu notre dignité parce que la France nous a humiliés ». Tout au long de l’émission il reprendra ces thèmes faisant une apologie non déguisée de ces jeunes assoiffés d’identité et de spiritualité… dit-il. Il s’étendra longuement d’ailleurs sur la qualité des opérateurs et des programmateurs des services de propagande de l’État islamique.

Puis intervient Éric Biegala, chef du Service Étranger de France Culture qui, inlassablement, discrédite tous ceux qui ont encore un souffle de respect pour les racines européennes, au premier rang desquels la Russie de Poutine. Mais qui passe une partie de ses journées sur les sites de Daech. « Afin de s’informer », dit-il. Sauf que cela est le travail des cellules spécialisées, pas des journalistes. Qui alors ne sont que les relais de cette propagande. Chaque fois que l’un d’entre eux répercute un slogan de Daech c’est une victoire pour lui.

Luc Mathieu, enfin, Prix Albert Londres sur la Syrie, est journaliste à Libération, qui cadenasse donc ce débat. Tous les Syriens, dit-il, qu’il a fréquentés au cours de ses séjours combattent contre le régime syrien. On n’en sort pas. Sous le prétexte de dénoncer la propagande de Daech nous serons bombardés pendant trois quarts d’heure par une véritable opération de communication de l’État islamique. Chacun des participants en est pleinement intoxiqué. On aura droit aux chants patriotiques dont Mme Kodmani nous fera une relation chaleureuse, aux harangues, aux reportages héroïques. La description de scènes de décapitation. On ne nous épargnera pas les journaux radio que M. Biegala aura enregistrés : « Chers auditeurs nous vous présentons le bulletin d’information pour le mardi 19 du mois de Safar de l’année 1437 de l’Hégire… ». On ne manquera pas de nous démontrer à quel point ces gens sont sérieux, professionnels et méthodiques. Mathieu regrettera qu’il n’y ait pas de porte-parole de Daech en Syrie. Auquel les braves journalistes pourraient s’adresser. À ceci près qu’il y a deux agences officielles syriennes opérant à l’intérieur du pays et qui sont systématiquement ignorées parce qu’elles seraient au service du Pouvoir. En revanche depuis le début des troubles ils “s’informent” exclusivement auprès d’une officine infiniment plus douteuse, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme.

Pour le moment c’est Daech qui gagne. Sa voix est relayée sur tous les réseaux médiatiques d’Occident par les armées de kollabos bénévoles qui y sévissent.

Source : Article extrait de Rivarol n° 3216 daté du jeudi 24 décembre 2015 



mardi 22 décembre 2015

Carte actualisée de la situation militaire en Syrie…





Une carte exceptionnelle. On voit très bien que le territoire hier encore occupé par l'État Islamique (Daesh, ISIS...) se trouve aujourd'hui morcelé, réduit à des poches. Les bombardements russes et l'action de l'Armée Arabe Syrienne et de ses alliés ont désorganisé la secte des Assassins. Outre la localisation précise des positions militaires respectives, cette carte montre très bien la concentration d'ISIS autour des puits de pétrole de l'Est du pays. Un or noir qui faisait la richesse des coupeurs de tête et leur nerf de la guerre. La présence des bandes de l'État Islamique autour des puits de pétrole est significative quand on connait le trafic avec la Turquie.

Cliquer sur la carte pour l'agrandir.


Pour suivre la situation au jour le jour consulter le lien :

КАРТА СИРИИ (КАРТА ОБСТАНОВКИ В СИРИЙСКОЙ АРАБСКОЙ РЕСПУБЛИКЕ НА 21 ДЕКАБРЯ 2015 г.)





lundi 21 décembre 2015

Un Français, Kraiba Safy, soupçonné de meurtre et trafic de drogue arrêté en Thaïlande…



Conférence de presse de la police thaïlandaise au sujet de nouvelles arrestations
de 110 migrants clandestins ou en dépassement d'autorisation de séjour, principalement d'Afrique et d'Asie du Sud
(Photo Bangkok Post de Wichan Charoenkiatpakul)




Le Français Kraiba Safy particulièrement distingué lors de cette conférence de presse


Le Français, Kraiba Safy, 26 ans




Un ressortissant français, dénommé Kraiba Safy, a été tout spécialement distingué lors d'une conférence de presse de la police thaïlandaise tenue au Bureau de l'Immigration de Bangkok ce lundi  21 décembre 2015.

Lors de cette conférence de presse 110 individus en situation de séjour illégal étaient présentés aux journalistes. En marge de ces arrestations figure un citoyen français inculpé de tentative d'assassinat, de détention de drogue et de vol, a précisé la police thaïlandaise.

Kraiba Safy, 26 ans, piteux ambassadeur de la France, a été arrêté le 18 décembre dans le quartier de Silom à Bangkok sur un mandat d'arrêt émis le 11 décembre 2015 par un tribunal de Draguignan sur le soupçon de vol qualifié, tentative d'assassinat d'un compatriote et trafic de drogue.


The Nation : Police nab 110 foreigners in overstay, criminal cases

StickBoy Bangkok : French Drug Gang Leader Arrested In Silom

ตม.แถลงจับคู่ชก ‘บัวขาว’ อยู่ไทยเกินกำหนด-หนุ่มรัสเซียหนีคดีฉ้อโกง-ฟอกเงินกบดานในไทย



samedi 19 décembre 2015

SALAZAR le regretté : dans les ténèbres du monde contemporain, un exemple à méditer…


Salazar, chef du Portugal nationaliste, l’État nouveau, de 1926 à 1968. Peu connu des nationalistes français il transforma ce petit pays, fort d’un empire gigantesque que beaucoup trouvaient anachronique et que certains convoitaient, en une nation moderne. Et, 40 ans après sa mort, 41% des Portugais le considèrent comme le plus grand de leurs compatriotes, devant le navigateur Vasco de Gama… Loin des clichés véhiculés par les tenants de la pensée unique, cette biographie que nous propose Jean-Claude Rolinat remet les choses à leur place.




Synthèse nationale propose depuis le début de l'année 2012 une collection "Les Bouquins de Synthèse nationale"… Une activité éditoriale destinée à renforcer la formation, à la fois historique, idéologique et culturelle des peuples d'Europe.

Le premier ouvrage de cette collection "Les Bouquins de Synthèse nationale", rédigé Jean-Claude Rolinat a été publié en février 2012. Il est consacré à un homme malheureusement trop peu connu aujourd'hui dans les milieux nationalistes : Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970), à la tête du Portugal de 1926 à 1968. Antonio de Oliveira Salazar reste un modèle incontestable de chef politique intègre et soucieux du bien commun.

Profondément catholique, Salazar a conduit le pays avec cette conscience de la primauté du spirituel. Ce qui ne l’empêcha pas d’assainir les finances de l’État portugais en instituant un système corporatif qui fit ses preuves. Mais Salazar a protégé tant qu’il a pu son pays et son peuple de cette mentalité matérialiste qui a envenimé l’Europe de l’Ouest.

« Et si, grâce à un travail encore plus intense, à un dévouement encore plus profond, à un sacrifice encore plus généreux, il est possible de rendre le Portugal plus digne, plus riche et plus aimé, et plus facile et plus heureuse la vie de tous les Portugais, si malgré cela nous n’avons ni converti ni désarmé un seul des ennemis de cette œuvre de salut national, au moins aurons-nous pris sur eux la plus belle vengeance, à la manière chrétienne » écrivait Salazar.

Son exceptionnelle probité et son humilité naturelle le distinguent radicalement des politiciens que nous subissons aujourd'hui. Ainsi, illustration parmi d’autres de cette probité, Salazar président du Conseil portugais réglait-il à l’État le loyer de sa résidence d’été ! Nous sommes loin de la mentalité régnant à l’Élysée…

Pourquoi j’ai aimé « Salazar le regretté »

Certains chefs d’État fascinent. On autopsie leur carrière et leur psychisme, pour porter des jugements qui ne sont que celui de l’auteur. Certains autres, plus discrets, restent cachés dans les plis frileux de l’histoire passée. Et puis un jour, on se souvient d’une anecdote, d’une loi ou d’une directive, on tire le fil, et on découd le suaire. On découvre un homme oublié parce qu’il était discret, parce qu’il était discrédité, aux poubelles de l’histoire disait-on. Et on apprend, on se surprend. C’est le cas d’Antonio de Oliveira Salazar. La curiosité éteinte des historiens se réveille alors. Il est encore trop tôt pour scannériser des sagas complètes et objectives, des tentatives heureuses mais non définitives ont eu lieu, mais il faut commencer par le commencement. C’est ce que j’ai aimé dans ce livre.

Aborder ce dictateur en restant simple et lisible est une gageure que Jean-Claude Rolinat a réussie. Ouvrage court, lisible, synthétique mais précis, justifié et référencé, facile à lire. Malgré les épidémies pré-conditionnées, l’auteur ose proposer la description d’une dictature éclairée dépourvue des oripeaux dont on affuble toujours les gouvernements non réellement parlementaires et d’aborder ce sujet en extirpant le diable des idéologies négatives. L’arrivée d’une dictature est toujours le fruit d’un contexte, d’une situation historique qui cristallisa les opinions, les amenant à accepter un régime politique que les démocraties ne peuvent que juger lâchement et sévèrement, lorsque les tempêtes se sont calmées et que le pouvoir leur a été rendu. L’un de ces dictateurs est mal connu : Antonio de Oliveira Salazar, qui régna sur le Portugal pendant 42 ans. Nous apprenons comment il fût amené à prendre en main l’empire portugais menacé, comment il le maintint dans les tempêtes des indépendances, et face à la menace d’une Europe fédérale. Nous apprenons aussi qui était l’homme : certes, séducteur célibataire, mais dévoué d’abord à son pays enraciné dans le christianisme portugais encore intact. Contradictions qu’il convertissait en dynamismes unitaires : tradition et modernité, conservatisme et mouvement, dictature et probité, intégrité, honnêteté, ordre non fascisant. Telle est la source de sa réussite et de la belle image qu’il garde encore aujourd’hui au Portugal. Vertus, bases philosophiques de gestion qui donneraient le haut le cœur aux gouvernements de nos républiques. Patrie unitaire axée sur le bien commun, pouvoir exécutif fort, nationalisme inspiré par une compétition pacifique liée à un néo-corporatisme d’inspiration maurrassienne laissant l’État à sa place, hors du privé dont il ne connaît rien aux ressorts.

Lorsqu’arrivent les tsunamis des indépendances, boursouflés par le vent d’est et celui de Cuba, les résistances, la crise angolaise, la barrière brisée de l’empire, mythe d’une communauté de destin supra-racial qui le protégeait contre les ploutocraties et les marxismes. La question mal connue des états indiens portugais, Ajuda la petite et les poussières d’empire, avec une comparaison judicieuse avec l’Algérie. Puis la « Révolution des œillets », la révolution, opium du peuple. Celui que l’on a en mémoire comme un pantocrator distant et terrible nous apparaît comme un être humain normal, que les vagues du destin déposa à un poste où il s’est convaincu d’avoir à donner le mieux de lui-même à son pays. Certes, l’auteur a la nostalgie de l’homme : n’a-t-il pas baptisé son livre Salazar, le regretté ? Mais il ne s’agit pas d’un résumé hagiographique de la vie de Salazar. Rien n’est caché, par exemple, de l’affaire Delgado, comme des conflits sociaux qui imitaient souvent les méthodes subversives françaises. Ce qui reste, le Portugal post-Salazar, et pour beaucoup de Portugais, le regret. Pas la nostalgie, mais la tristesse de voir leur patrie devenue un petit pays chancelant, étourdi par les maladies européennes.

L’historien qui se penche sur des événements récents prend un risque énorme. Le siècle dernier a été en grande partie le siècle des dictateurs. Le bon sens voudrait que l’on puisse s’y intéresser sans être aussitôt accusé de faire leur apologie. Encore une contradiction positive.


Bernard Chupin, Présent n°7665 du mercredi 15 août 2012


Médias-Presse-Info : Salazar le regretté (Jean-Claude Rolinat)






vendredi 18 décembre 2015

Le colonel Jacques Hogard de retour de Syrie témoigne





Ancien Chef des Forces Spéciales françaises au Kosovo, le Colonel Hogard est l’auteur d’un livre, révélateur pour nombre d’entre nous, sur les dessous de la politique européenne qu’il n’a jamais approuvés : L'Europe est morte à Pristina. Un ouvrage essentiel pour quiconque souhaite comprendre ce qui arrive aujourd’hui. Outre de nombreuses analyses publiées, Jacques Hogard a préfacé Le Septième Scénario, de Stratediplo, qui dresse le bilan alarmant des Forces armées françaises.





*    *    *

Paris le 16 novembre 2015, retour de Syrie
J’étais à Damas vendredi soir avec une importante délégation française composée notamment de cinq députés courageux et de quelques représentants non moins courageux de la « société civile », tous concernés par la situation de la Syrie aux avant-postes de la guerre contre « l’État islamique », quand est tombée la cascade de nouvelles tragiques nous parvenant de Paris où « Daech » venait de déclencher une suite d’attentats terroristes sans précédent contre la France et le peuple français.
Cette attaque terroriste, nous savions tous qu’elle aurait lieu mais nous n’en connaissions bien sûr ni l’heure ni le lieu, ni la forme ni l’ampleur qu’elle prendrait.
Le lendemain matin, la délégation française qui était arrivée en Syrie le mercredi précédent afin de s’informer sur le terrain de la situation, notamment celle des minorités chrétiennes, a été reçue dans un climat de grande franchise par le Président Bachar el-Assad en personne.
Avec gravité et simplicité, celui-ci nous a présenté ses condoléances à l’intention des familles éprouvées et du peuple français ; il nous a dit aussi que nul n’était mieux placé que lui pour comprendre le drame que constituaient ces attaques faisant tant de victimes innocentes, tant la Syrie est en effet elle-même confrontée depuis cinq ans à des tragédies quotidiennes de cette nature.
Ce voyage en Syrie nous aura permis de rencontrer la quasi-totalité des autorités religieuses, du grand Mufti de Syrie au représentant du Patriarche syriaque-orthodoxe en passant par le Cheikh Hekmat al-Hajri, chef spirituel des Druzes de Syrie, mais aussi des autorités politiques du pays, du président du Conseil du Peuple syrien (l’équivalent de notre Assemblée nationale) au Président de la République arabe syrienne, en passant par un ou deux ministres ainsi que de nombreux députés, appartenant à toutes les confessions.
Il nous aura aussi permis de rencontrer de nombreux représentants de la société civile (dont de nombreux chrétiens), le président et les membres de la Chambre de commerce syrienne, des dirigeants de sociétés, des médecins et chirurgiens, le directeur des musées de Syrie, etc. Enfin, nous aurons effectué trois visites très particulières :
- Celle du village martyr de Maaloula, à 60 kilomètres au nord-est de Damas, où les habitants chrétiens ont été attaqués, violentés, chassés par les hordes sauvages du groupe islamiste al-Nosra qui en ont pris le contrôle de longs mois durant, de septembre 2013 à avril 2014, tuant, assassinant, pillant, brûlant, enlevant même des religieuses mais aussi des jeunes chrétiens (trois d’entre eux, s’ils sont toujours en vie, sont toujours aujourd’hui entre leurs mains).
Ce que j’ai vu à Maaloula, les graves dommages causés aux très anciens monastères de Saint-Serge - Saint-Bacchus et de Sainte-Thècle, les icônes volées ou bien dégradées par haine du christianisme, les souffrances infligées aux habitants par ces nouveaux barbares… m’a rappelé étrangement ce que j’ai moi-même vu au Kosovo et Métochie en 1999 où l’UCK persécutait les moines et moniales orthodoxes et brûlaient leurs monastères et leurs églises, tuait, enlevait, torturait les civils serbes, cherchant obstinément à faire du passé table rase.




Réaliser, comme nous l’ont rappelé les chrétiens rencontrés sur place, que ce fameux groupe islamiste al-Nosra n’est autre que celui que le gouvernement français a choisi de soutenir en lui fournissant armes et munitions a de quoi susciter quelques interrogations très fortes !
Comment avons-nous pu, nous la France, nous fourvoyer de cette sorte ?
Au nom de quelle cause, au nom de quel principe avons-nous pu ainsi aider ces barbares, ces terroristes qui s’en prennent aux populations innocentes, de préférence d’ailleurs quand elles sont chrétiennes ?
Il faudra bien que des réponses claires soient données un jour.
Pour la vérité de l’Histoire et l’Honneur de la France.
- Et puis, nous avons visité l’hôpital militaire de Tichrine à Damas. Le plus grand hôpital militaire du pays. Nous y avons vu de nombreux blessés, rescapés des rudes combats que mène l’armée syrienne contre les bandes islamistes, qu’elles se revendiquent d’al-Nosra ou de Daech, peu importe d’ailleurs, car comment en effet faire la différence « entre bonnet vert et vert bonnet » ?
Nous y avons vu ces jeunes conscrits syriens dont certains sont dans leur cinquième année de service, marqués dans leur chair, devenus infirmes pour certains, mais tous frappés dans leurs âmes et dans leurs esprits par les horreurs auxquelles ils ont été confrontés.
Nous y avons vu aussi les bien tristes résultats de l’embargo pratiqué sur les médicaments et autres matériels médicaux indispensables au diagnostic et traitement des blessés de guerre…
- Enfin nous nous sommes rendus à l’hôpital français de Damas, l’hôpital Saint-Louis, dirigé par une jeune religieuse libanaise à la foi rayonnante, sœur Lamia, et servi par une équipe exceptionnelle de médecins, de religieuses, d’infirmières et de personnel de soutien.

L'hôpital Saint-Louis dit "l'hôpital francais", rue al-Kassa à Damas (non loin de Bab Touma… et de Jobar !)

Cet hôpital est situé à quelques centaines de mètres du réduit islamiste du quartier de Jobar. Il en reçoit régulièrement son quota d’obus. Mais surtout, dans une ambiance de tension extrême, d’où la conscience du danger n’est jamais absente, il fait un travail extraordinaire, avec de quasi bénévoles, dans un état de grand dénuement en médicaments et produits de première nécessité… Il sauve, traite, soigne, en particulier des enfants, de toutes confessions.
Mais il faut reconnaître que les enfants chrétiens sont particulièrement nombreux parmi eux. Il faut dire qu’al-Nosra les vise tout particulièrement, comme ce jeudi dernier 12 novembre où une attaque à la bombe est déclenchée contre un bus scolaire transportant des écoliers quittant leur école. Bilanv: 27 enfants morts ou blessés, estropiés à vie, ayant qui perdu deux jambes, qui perdu un œil, du fait des attaques terroristes de ces barbares… mais qui donc cela intéresse-t-il ailleurs qu’en Syriev?
En remettant en perspective cette visite de quelques jours en Syrie, confrontés à la réalité de sa situation mais aussi de la nôtre aujourd’hui en France, il ressort clairement quelques enseignements élémentaires :
D’abord que notre politique étrangère, anti-syrienne et anti-russe, totalement inféodée aux États-Unis et à l’Union Européenne son fidèle vassal, est totalement à revoir.
C’est dans le nord de la Syrie et de l’Irak que se situe aujourd’hui « l’empire du Mal ». C’est donc là que nous devons frapper : à la source.
Mais jusqu’à présent notre obstination à vouloir frapper Daech (d’ailleurs assez timidement lorsqu’on compte le nombre d’interventions sur un an de notre aviation de chasse : moins de 260, pas même une par jour !) tout en soutenant activement al-Nosra afin de faire chuter à tout prix le régime syrien, a surtout souligné notre grande incohérence !
Les Russes depuis le début de leur intervention récente, parce qu’ils sont déterminés et qu’ils y mettent les moyens (40 sorties/jour en moyenne), mais aussi parce que leur aviation agit en coordination avec les troupes au sol, celles de l’armée syrienne et celles de ses alliés iraniens et du Hezbollah, ont une efficacité de très loin supérieure.
Les faits sont là :
En un an d’intervention alliée en Syrie et en Irak, Daech a continué à progresser et à s’étendre inexorablement.
Seule l’intervention russe, en trente jours, a enfin fait reculer pour la première fois les barbares.
Il serait donc temps d’en tirer les leçons et de se décider à rejoindre les Russes et d’apporter sans états d’âme un soutien franc et entier à l’État syrien dans sa lutte contre le cancer islamiste.
Certes cela nécessitera un certain courage : celui de modifier sensiblement nos alliances en commençant par mettre de la distance entre les monarchies pétrolières du Golfe, Qatar et Arabie Saoudite, fermes soutiens des terroristes et nous.
Et en osant dénoncer le double jeu de la Turquie d’Erdogan auquel Daech doit tant.
Il serait temps de constituer une seule et même coalition sincère et unie contre l’islamisme, cette forme moderne des grandes invasions barbares.
Ensuite, et tous nos interlocuteurs nous l’ont demandé instamment, il s’agit de mettre un terme, par tous les moyens, aux flux migratoires, qui en submergeant l’Europe, vident la Syrie et l’Irak. Pour cela, il faut bien évidemment éradiquer Daech, afin de ramener la paix et la concorde dans les régions que le califat a dévastées ces dernières années. Mais il faut aussi simultanément fermer nos frontières, refuser le principe même des immigrés clandestins et cesser de vouloir à tout prix en faire des « réfugiés politiques ». Cela nous a été demandé avec insistance par ces responsables conscients des grands troubles que ne manqueront pas de créer le laxisme et les atermoiements actuels.
Enfin, il faut parallèlement mettre un terme à l’islamisation de la France. Et ce n’est pas la prétendue « laïcité républicaine » qui sera à même de le faire.
Celle-ci a en effet d’ores et déjà échoué. Elle a en effet montré combien elle n’est pas neutre mais systématiquement déséquilibrée, en faveur bien entendu de l’islam, sans doute au nom d’une certaine volonté d’accueil, généreuse mais follement utopique et dangereuse.
Il n’y a pas de laïcité qui fonctionne sans référence claire à une identité. Or celle de la France est chrétienne, n’en déplaise à certains hiérarques au pouvoir.
La France doit donc retrouver et assumer sans complexe son identité et sa culture chrétienne, son héritage judéo-chrétien, ses racines gréco-romaines. La défense de notre civilisation est à ce prix. Elle doit être réaffirmée pour être mieux défendue. La nature a horreur du vide ; du vide spirituel et culturel comme du reste.
Ce sont nos interlocuteurs syriens, les chefs religieux en particulier, qui nous ont recommandé le retour à notre identité comme meilleure garantie face à la décomposition de l’État, de la Nation et de la Patrie.
Alors halte au prosélytisme islamiste financé par nos pseudo « alliés » saoudiens, qataris ou turcs, halte aux minarets et aux écoles coraniques. Halte à la colonisation de notre pays. Accueillons en nombre raisonnable avec humanité ceux qui souhaitent s’intégrer sans faux semblant et arrière-pensées. Mais raccompagnons sans faiblesse dans leurs pays d’origine ceux qui ne veulent ni ne peuvent s’intégrer. C’est parmi eux que se trouve l’avant-garde du terrorisme islamiste dans notre pays, qui sera bientôt rejointe si nous n’y mettons bon ordre, par les djihadistes infiltrés parmi les flots d’immigrés.
En Syrie comme en France, le combat est le même : il s’agit du combat sans merci que livrent les nouveaux barbares au monde civilisé pour le détruire et imposer leur loi infâme.
La Syrie de Bachar el-Assad n’est certainement pas parfaite. Mais la France de François Hollande l’est-elle seulement ? L’ennemi est commun, il est un et un seul. Son nom peut changer mais il s’agit du fondamentalisme wahhabite, que j’ai déjà personnellement vu à l’œuvre sur le sol européen au Kosovo il y a quinze ans et qui continue d’y prospérer sous l’œil bienveillant des États-Unis et de l’Union Européenne.
Il est temps d’ouvrir les yeux, de prendre conscience des graves dangers qui menacent les générations à venir. Celles de nos enfants et de nos petits-enfants.
Un sursaut est encore possible.
Comme l’a écrit récemment Philippe de Villiers, « il n’y a plus ni précaution à prendre ni personne à ménager. Il faut que les Français sachent ».
Je souhaite que le sacrifice de tous ces morts et blessés innocents, de Beyrouth, de Damas ou de Paris, ne soit pas vain. Je souhaite qu’il permette une prise de conscience amenant nos dirigeants à un sursaut salutaire, pour la défense de notre civilisation, de nos libertés, sans laquelle la vie ne vaut rien.

Colonel Jacques Hogard


Blog du général Jean-Bernard Pinatel : Retour de Syrie par le colonel Jacques Hogard

Diaconescotv : Retour de Syrie (par le Colonel Jacques Hogard)



samedi 12 décembre 2015

Philippe de Villiers : “Le moment est venu de les déférer pour haute trahison”



Un grand moment d'humour visionnaire au service de la Nation…

Philippe de Villiers : “Le moment est venu de les déférer pour haute trahison”

Philippe de Villiers au Salon du Livre de Renaissance Catholique… Quelques semaines après l’énorme succès de son ouvrage “Le moment est venu de dire ce que j’ai vu”, Philippe de Villiers est allé à la rencontre de ses lecteurs au Salon du Livre de Renaissance Catholique. Une occasion pour lui de s’amuser des politiques qu’il dépeint sans complaisances… et d’annoncer une suite…

dimanche 6 décembre 2015

Avec la Communauté Syrienne de France : "voyage de solidarité avec le peuple syrien", novembre 2015



Faites le tri dans vos armoires, donnez, partagez, faites des heureux !
Ces enfants déplacés, à Hama ou ailleurs en Syrie, ont besoin de votre aide, pour eux-mêmes ou leurs parents.
Vêtements, mais aussi fournitures scolaires, médicaments, prothèses, béquilles…
Venez directement leur apporter vos dons ou faites les parvenir à la Communauté Syrienne de France
Contact par courriel : syrianafrance@gmail.com ou par téléphone : +33 605 605 679
Prochain voyage de solidarité avec le peuple syrien : vers la fin février 2016

La demande suscitée par l'incontestable réussite de ses voyages d'avril et août 2015 a conduit la Communauté Syrienne de France à organiser un troisième voyage de "Solidarité avec le peuple syrien", fin octobre début novembre… Les initiatives et le dynamisme créatif de son animatrice Rima Khlifaoui ont assuré à ce nouveau voyage quoique effectué dans des conditions très différentes des deux précédents, un plein succès…

Citons tout d'abord les organismes qui, avec la Communauté Syrienne de France et Rima Khlifaoui, ont fait le succès de ce voyage… Que soient chaleureusement remerciés tous leurs membres, bénévoles, volontaires, militants… Que l'appui de la Communauté Syrienne de France grâce aux participants à ses prochains voyages de solidarité soit à la hauteur des espérances de tous ceux qui nous ont accueillis. Que les attentions dont ils entourent leurs hôtes soient récompensées… Encore infiniment merci à eux tous ! Et que cette la chaîne de solidarité se perpétue dans cette générosité partagée…


الهلال الأحمر العربي السوري - Croissant Rouge Arabe Syrien


مؤسسة بصمة شباب سوريا - Fondation pour la jeunesse de Syrie "Empreinte"


لنحيا معاً - Vivre Ensemble


فريق شباب دمشق التطوعي - Damascus Youth Voluntary Team‎


وزارة الثقافة الجمهورية العربية السورية - Ministère de la Culture de la République Arabe Syrienne


M'a ainsi été donnée la chance de retrouver la Syrie pour une seconde fois après une première participation au voyage d'août dernier, différemment…

La Syrie, c'est pour moi une vieille connaissance… Un pays longuement fréquenté dans les années 70, avant que je ne sois trop longtemps retenu ailleurs par des exigences professionnelles… Pourquoi donc, suis-je à présent revenu en Syrie ? J'avoue que je ne m'étais pas même posé la question… Il fallut que lors d'une conversation, l'un de mes compagnons de voyage m'interroge… Ma réponse, spontanée, me surprit moi-même : - "J'y reviens comme je reviendrais témoigner de mon affection à un ami en difficulté"… C'est tout simple…

Retrouver un pays ami en difficulté… scandalisé par un terrorisme de l'information, toutes les contre-vérités et calomnies diffusées par des médias occidentaux complices du Drapeau Noir, des crimes de l'État islamique et autres groupes terroristes - il n'y a jamais eu de "rebelles" en Syrie, mais uniquement des terroristes, certains syriens mais dans leur immense majorité étrangers, aux ordres d'une agression extérieure. Révolté par l'agression extérieure dont ce pays ami est victime, agression applaudie et activement soutenue par l'inconscience dévoyée des dirigeants de mon propre pays, la France… Ceux-là mêmes qui en 1975 applaudissaient à l'entrée des Khmers rouges à Phnom Penh…


La Une du journal Libération du 17 avril 1975

La Une du journal Libération du 18 avril 1975
Les Khmers rouges, eux aussi, ont-ils fait "du bon boulot" ?…
Piqûre de rappel pour ceux qui auraient la mémoire courte : la Une du journal Libération des 17 et 18 avril 1975… applaudissant l'entrée des Khmers rouges à Phnom Penh… Ceux-là mêmes ou ceux de la même famille politique qui alors louaient les Khmers rouges sont ceux qui aujourd'hui gouvernent la France… L'État islamique et ses nébuleuses seraient-ils aujourd'hui ce qu'étaient hier les Khmers rouges ? Ces criminels ont commis l'un des pires génocides de l'histoire : la grande majorité des élites du Cambodge et le tiers de sa population… Hier on commettait des crimes de masse au nom du marxisme, aujourd'hui on massacre au nom de l'islamisme…
Un rappel, ponctuel, qui me dispensera ici de tout autre commentaire sur la constante malfaisance, passée et présente, des relations extra-hexagonales des gouvernements d'une cinquième république congénitalement dévoyée…

La Syrie, c'est donc des souvenirs anciens parmi ceux qui ont le plus marqué une jeunesse éprise d'aventure… De Damas à Palmyre. De Damas à Maaloula. De Damas à Lattaquié en passant par Homs, Tartous… pour ensuite rejoindre Hama, les pleurs inoubliables de ses norias… Puis Alep… et m'engager dans la vallée de l'Euphrate vers Raqqa, Deir ez-Zor, de là remonter vers le nord pour rejoindre la Turquie et la région de lac de Van… après m'être attardé sur les sites de Mari et Doura Europos…

J'avouerais que le souvenir le plus marquant de ces voyages, de ces nombreuses allées et venues se situe au départ de Raqqa… Un trajet en moto à travers le désert, en la compagnie amicale et attentive d'un jeune Syrien, alors un peu perplexe face à mon imprudente fantaisie… Avec pour toute subsistance, une pastèque, viatique minimum fermement exigé de mon compagnon d'aventure… Pour moi, il ne s'agissait que de parcourir une trentaine de kilomètres pour rejoindre Rosafé [الرصافة]… Sergiopolis ! Une immense pleine désertique. Brûlante… Mais quelle somptueuse récompense lorsque se dessinèrent au loin tels un mirage les murs de cette cité antique… tantôt ocres tantôt roses scintillant sous le soleil au gré de ses incrustations de gypse… De tous les sites historiques visités partout dans le monde, aucun ne m'a laissé le souvenir d'un tel émerveillement… Aurai-je la joie de revoir un jour Rosafé libéré ? C'est le vœu le plus cher que je formule chaque fois qu'aujourd'hui l'on m'interroge sur mes espoirs pour la Syrie…

Revenons à notre récent voyage… Ce voyage, nous l'avons dit, s'est effectué dans des conditions fort différentes de deux précédents d'avril et août 2015 organisés par la Communauté Syrienne de France qui alors avaient reçu le patronage et l'appui du ministère du Tourisme de Syrie… … Ayant participé au voyage d'août, je me souviens que lorsque le ministre du Tourisme nous avait longuement et très aimablement reçus j'avais émis le vœu effronté que lors d'un prochain séjour le ministre du Tourisme ne se croit plus tenu de nous recevoir… Mon propos ne se voulait en réalité pas du tout discourtois envers notre hôte mais voulait simplement signifier le souhait ardent que se banalise la présence d'étrangers, de Français en l'occurrence, venus exprimer une solidarité politique ou simplement pour du tourisme, voire établir des liens d'affaires. Ce souhait aurait-il été entendu ? Le fait est que ce nouveau voyage s'est fait sans aucun appui officiel, sinon très occasionnellement et localement par l'octroi d'une escorte légère de sécurité.

Heureuse abstention des services officiels du Tourisme… L'organisation de notre voyage a ainsi dû se reposer directement sur le dynamisme de Rima Khlifaoui et ses solides relations avec les nombreuses organisations locales qui nous ont reçus… notamment à Lattaquié, dans le Ghab [سهل الغاب], à Hama, puis à Sednaya… Ainsi notre transport a été assuré soit par ces communautés qui nous accueillaient soit par des chauffeurs privés travaillant habituellement avec ces communautés. Dans le Ghab nous avons été logés exclusivement chez ceux qui nous recevaient entre Aïn el-Kroum [عين الكروم] et Al-Skeibyeh [السقيلبية]… Ainsi ce voyage, loin de ce que pourrait proposer une agence commerciale de tourisme accomplissait pleinement sa mission de solidarité et de proximité avec le peuple de Syrie. Satisfaction pour les participants de savoir à qui profitait directement notre contribution pour frais de séjour et de transport…

Mais pour commencer un séjour riche de contacts et de découvertes, une journée de liberté à Damas :


La "Takiyya as-Soulaymaniyya" fondée par le sultan Soulayman le Magnifique en 1554 a.p. J.C.


La Médersa as-Soulaymaniya, voisine de la Takiyya as-Soulaymaniyya


Le Tombeau de Saladin, mosquée des Omeyyades


Rue Droite, il sera notre fournisseur préféré de pistaches, amandes et autres fruits secs…


Rue Droite, retrouver le plaisir de se faire raser chez un barbier traditionnel…


Nous avons donc été exclusivement accueillis par des communautés syriennes locales. Rencontre des cœurs. Se nouaient des échanges individuels authentiques intenses. Les uns et les autres nous confiaient des témoignages sur leur quotidien, leurs difficultés, leurs espoirs, leur vision d'une situation. De notre côté, outre une écoute et une manifestation de sympathie, nous apportions modestement, du matériel scolaire à une école fréquentée par très jeunes enfants - certains nés après le début du présent conflit.










Rencontre avec de très jeunes enfants dans une école dans le Ghab…


Un hôpital de campagne - tout proche d'un front de combats - recevait des médicaments et nécessaires de pansements.  Hôpital de campagne tout près d'un des fronts, ambulance blindée, bloc opératoire… Ce jour-là l'hôpital recevait trois blessés, immédiatement évacués après les premiers soins d'urgence vers Lattaquié ou Hama… La veille c'était huit blessés et sept morts… La journée la plus dramatique, nous confiera le médecin-chef, c'était 322 morts et de très nombreux blessés…











Des médicaments encore et des vêtements chauds en ce début d'hiver rigoureux au Croissant Rouge Syrien et à un Centre d'accueil de déplacés à Hama… Loin de Damas nos repas étaient toujours pris en commun avec ceux que nous rencontrions et nous recevaient…
Partout, hors de Damas, les activités de solidarité ont laissé le tourisme au second plan. Ainsi dans les environs de Lattaquié, c'est assez rapidement que nous avons visité le site d'Ougarit, après une brève restauration…

Pour un repas rapide, sur le chemin d'Ougarit, la préparation des pizzas…


Le four à pizzas

Au préalable, une grande matinée en compagnie de Vivre Ensemble - لنحيا معاً, cette association de femmes et mères de soldats et martyrs, a été consacrée à une fête sportive commune, une course pédestre à laquelle ont participé de nombreux enfants, adolescents et jeunes gens de la ville. Malgré la présence de concurrents syriens valeureux la victoire est courtoisement revenue à l'un de notre groupe français. Cela a ouvert la poursuite officielle de la manifestation par une réception, allocution de bienvenue et de fraternité, remise de cadeaux par le président et les membres du parti Bass local…


Joyeuse ambiance avant la "course"…


Nombreuse participation des plus jeunes aux moins jeunes…


Le bureau du chef du parti Bass de Lattaquié, où s'est déroulée une sympathique réception de bienvenue


Passé Lattaquié, nous avons longuement sillonné le Ghab, cette plaine où coule l'Oronte (نهر العاصي - Nahr al-ʿĀṣī - le fleuve Insoumis : à l'opposé des autres fleuves de la région, il coule du sud vers le nord) et dont la Syrie moderne a su faire une zone de développement modèle. En effet, jusqu'en 1930, le Ghab n'était qu'une plaine désolée où sévissait la malaria, occupée en hiver par un immense marécage, où des pêcheurs vivaient dans des huttes misérables ; en été, les montagnards descendaient du djebel Alaouite pour pratiquer, sur les terres libérées des eaux, de médiocres cultures de sorgho, et les Bédouins y trouvaient des pâturages. Les premiers projets de mise en valeur sont élaborés en 1934-1935 pour y installer les réfugiés assyro-chaldéens d'Irak. Ce n'est qu'en 1954 que l'État syrien entreprend un grand projet d'assainissement (drainage) et d'assèchement des marécages, d'irrigation et de développement de l'infrastructure socio-économique. Plusieurs dizaines de milliers d'hectares sont irrigués (riz, betterave à sucre, coton)… …
 

Notre chemin de Lattaquié à la plaine du Ghab




Sur la bordure est du Ghab, le djebel Zaouiyé (935 m) où se situe Apamée reste encore malheureusement tenu par les terroristes… Apamée (Qal`at al-Madhīq - [قلعة المضيق]) n'a pu être découverte qu'avec des jumelles depuis la terrasse d'une maison de Al-Skeibyeh [السقيلبية], régulièrement bombardée…




Tout au fond, le djebel Zaouiyé et Apamée : lors de notre visite encore occupée par les agresseurs djihadistes étrangers


Apamée (Qal`at al-Madhīq - [قلعة المضيق]) n'a pu être découverte qu'avec des jumelles depuis une terrasse régulièrement bombardée 


Cette maison d'Al-Skeibyeh [السقيلبية], régulièrement bombardée par les terroristes…


Dans le Ghab entre Aïn el-Kroum [عين الكروم] et Al-Skeibyeh [السقيلبية]… puis Muhradah [محردة] et Hama [حماة]…


En compagnie de notre hôte, le mukhtar,  autrement dit le chef de la communauté

Là, à Al-Skeibyeh [السقيلبية], réception au centre du Croissant Rouge Syrien, puis par la municipalité, accueil encore par les autorités de l'église orthodoxe de la ville…
Intense moment d'émotion lorsque nous avons été invités dans cette maison, vers Aïn el-Kroum [عين الكروم], dont trois des fils sont tombés au front face à l'invasion terroriste… sacrifice qui ne fait que conforter la détermination au combat des autres frères… Dans le salon de cette maison, comme ailleurs dans d'autres maisons et sur les murs des villes de Damas aux coins les plus reculés de Syrie s'imposent ces portraits parfois immenses et la présence des martyrs… Communion permanente des vivants et des morts dans un combat juste contre la barbarie et qui ne doit au bout que connaître la victoire…







À Hama, accompagnés d'une forte équipe du Croissant Rouge Syrien, visite d'un centre de déplacés installé dans une école réquisitionnée… Contact avec ces enfants peut être encore plus empreint d'émotion que lors de rencontres avec des soldats… Perception de leur malheur actuel mais aussi impossibilité de ne pas penser qu'eux aussi risquent un jour d'être impitoyablement appelés au front… Difficile de retenir quelques larmes… surprises mêmes dans les yeux de la responsable du Croissant Rouge Syrien qui nous guidait, elle pourtant au contact quotidien de ces enfants et de leurs famille… Larmes inopportunes très vite séchées face à l'accueil de ces enfants, leurs jeux, leurs démonstrations d'affection, leur apparente insouciance malgré un fond de grande tristesse… Des enfants qui sont parfois avec leurs parents… mais malheureusement très souvent orphelins… L'islam interdisant toute rupture avec la filiation biologique, l'adoption telle que conçue en Occident est impossible. Ces orphelins pourront certes être aidés, accueillis dans des familles mais resteront toujours pupilles de l'État syrien.




















Ces déplacés, ayant fui massivement les zones investies par le terrorisme - État islamique, al-Nosra et autres groupuscules terroristes tous gavés de Captagon - et leurs exactions, sont malheureusement nombreux à Hama, Damas comme dans les autres grandes villes libres. Leur condition est extrêmement difficile… écoles surpeuplées, maisons surpeuplées… S'ils ne sont pas pris en charge dans des centres d'accueil ils ont à faire face à des prix de loyers en hausse constante du fait de la pression du nombre de déplacés… Si les nourritures ne manquent pas, ces déplacés appauvris n'y ont souvent accès que grâce à la solidarité de leurs nouveaux voisins, les habitants des villes d'accueil ou à des aides publiques… Ce sont sans doute eux, enfants comme adultes, qui ont le plus besoin d'une aide venue de l'extérieur… Les voyages de solidarité organisés par la Communauté Syrienne de France, modestement, peuvent contribuer à les soulager, eux, les plus miséreux ou les plus courageux qui n'ont pas cédé à l'appel néfaste à l'exil, encouragé par la propagande étrangère… Venir en Syrie aider directement ces déplacés, c'est aussi lutter contre une immigration désastreuse…



Avant de quitter Hama, une brève halte s'imposait pour admirer les norias sur les rives de l'Oronte

Le samedi suivant nous étions invités à Sednaya, par des représentants du ministère de la Culture, à l'occasion de manifestations inaugurales d'un festival pour "la Paix et la Sincérité"… Manifestation impressionnante d'union de tout un peuple quand, dans l'église, chacun se trouve en communion quelle que soit sa confession… L'imam à côté du père… "bouna"… Démonstration de ce qu'est un laïcisme vrai… Force est, pour un témoin français, de constater que lorsque la France sombre dans ses divisions et le communautarisme inhérents au laïcisme "droit de l'hommiste" de la franc-maçonnerie, la Syrie affirme fermement l'union de tout un peuple quelle que soit la confession de chacun… Cette Syrie creuset immémorable de civilisations et par là-même modèle d'un laïcisme qui ne veut qu'unir…


La haie d'honneur des scouts, dans l'attente de l'arrivée des personnalités


Johnny Tabet chante accompagné du chœur des enfants de Sednaya


En l'église de Sednaya, autour du ministre de la Culture, affirmation d'une authentique laïcité


L'icône de Saint Luc partout présente, selon diverses interprétations




En compagnie de la Mère supérieure du monastère Notre-Dame de Sednaya


Autour du ministre de la Culture




Johnny Tabet - جوني تابت

… Retour à Damas. Là certains membres du groupe nous quittent, d'autres prolongent librement leur séjour… Fini l'hébergement dans un hôtel international cher et impersonnel ; choix du charme d'un hôtel de la vieille ville, tant par son cadre que par les attentions et la proximité d'un personnel toujours à l'écoute… À Damas chacun a pu librement choisir ses activités… Incontournable visite de la mosquée des Omeyyades… du tombeau de Saint Jean Baptiste… de Saladin… Arpenter la rue Droite, encore et encore…

La rue Droite, dans le calme d'un vendredi matin


Vieux Damas, aux environs de la rue Droite…

Bab Charki, messe du dimanche en la cathédrale Notre-Dame-de-la-Dormition, du patriarcat grec melkite catholique… Immersion dans la Beauté transcendance du Sacré… Découverte d'un rite… Une voilette à la disposition des femmes avant de recevoir l'Eucharistie… Communion sous les deux Espèces, le Pain et le Vin… Un lieu, une cérémonie image parfaite et exemplaire des sensations partout reçues à Damas et en Syrie… Lieux, situations dans lesquels chacun, même étranger se sent partout chez lui et dans la plénitude de la vie comme jamais nulle part ailleurs… La Syrie, un pays - sans doute le seul au monde - où l'étranger voudrait ne pas seulement passer mais s'y arrêter… où il reviendra inexorablement…





Se recueillir dans la chapelle de Saint Ananie, la plus ancienne église de Damas…




Accueil à l'hôpital français Saint-Louis dirigé par une jeune religieuse libanaise, sœur Lamia, et servi par une équipe exceptionnelle de médecins, religieuses, infirmières, personnel de soutien. Invités à partager un repas de midi avec ces sœurs des Filles de la Charité implantées à Damas dès 1854…

L'hôpital Saint-Louis dit "l'hôpital francais", rue al-Kassa à Damas (non loin de Bab Touma… et de Jobar !)

Flânerie dans les jardins du Musée National - fermé au public et dont les collections les plus précieuses ont été mises en sécurité…


Façade du musée : reconstitution de la porte du château omeyyade de Qasr al-Hayr al-Gharbi conçue par l'architecte français Michel Écochard




Dans les jardins du Musée national, au fond les minarets de la "Takiyya as-Soulaymaniyya"


Interminables promenades libres à travers les souks, de jour comme de nuit…


Couleurs au souk de nuit de Bab Sreijeh - باب سريجة,  ce quartier où Rima a passé son enfance…




Bouzelouf, seul un Algérien connaît. Ne vous avisez pas de commander un bouzelouf en Syrie ou dans tout autre pays arabe, vous ne serez pas compris… Bouzelouf… quand la guillotine se mêle à la gastronomie !

Se régaler d'un succulent bouzelouf…

S'abreuver d'un verre d'eau offert… Succomber, en cette saison, à la tentation de ces superbes grenades, délices à savourer en grains ou goûter sans modération en jus… En Syrie - un des effets de l'embargo ? - vous ne consommerez que des fruits de saison ; actuellement des agrumes en abondance… et encore du raisin…



S'abandonner à la convivialité des restaurants de Damas et aux saveurs de la cuisine syrienne… avec une mention toute spéciale au restaurant très fréquenté d'Abouwahed son pain maison ses narguilés, au bord d'une rivière … …










Après-midi de détente au hammam… puis retour vers le souk al-Hamidiyah, pour une dernière glace chez Bakdash [‎بكداش]…




Le voyageur découvrira ainsi un peuple animé partout dans son quotidien d'une immense envie de vivre… Des fêtes… mariages et baptêmes sont partout célébrés dans la joie et la confiance en l'avenir… Un avenir confiant en un président dont chacun sait qu'il est à l'écoute de son peuple… Une sérénité due aux martyrs, partout présents, dont le sacrifice ne peut être vain… Communauté partout célébrée des vivants et des morts pour un avenir triomphant… Bref, manifestation permanente de ce qu'est une Nation… Une foi et un élan vital communicatifs : l'extraordinaire est que cette force et cette joie de vivre sont "contagieuses" ! Comment se sentir ailleurs aussi heureux et dans la plénitude de la vie qu'à Damas ? On y revient fatalement !… Et je ne suis pas le seul ! Surprise : rencontre inattendue d'un des participant à notre précédent voyage ; il est venu, délibérément hors du cadre de la solidarité, à la rencontre de la Chambre de commerce et d'industrie syrienne dans l'espoir de nouer, en dépit de l'embargo, des relations marchandes entre opérateurs économiques français et syriens !

Une invitation au voyage en Syrie impose néanmoins quelques mises en garde. La Syrie reste un pays où sévit le terrorisme : nul ne doit l'oublier… Dès lors, avant de s'engager auprès d'un quelconque facilitateur de voyage, chacun devra vérifier et exiger le respect de règles élémentaires de discrétion et de sécurité, règles intégrant les conditions exceptionnelles que subit la Syrie. Des précautions qu'offre difficilement une agence commerciale axant sa proposition sur le tourisme. Toute proposition commerciale touristique classique exige en effet que soit présenté aux prospects un programme de visites et d'hébergement selon un calendrier précis, plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l'avance… Publication ouvrant évidemment la voie à l'opportunité d'organisation d'actions terroristes, d'autant plus médiatisées qu'elles viseront des étrangers. De telles propositions touristiques commerciales sont donc à fuir impérativement par quiconque reste vigilant quant à sa propre sécurité et ses devoirs envers sa famille… Avec la Communauté Syrienne de France, par un impératif souci de discrétion et donc de sécurité, même les participants à un voyage ne sauront pas toujours le programme du lendemain !

Ajoutons qu'un voyage en Syrie, aujourd'hui, avec pour seule motivation un tourisme axé sur la visite de sites remarquables reste incongru… Tout voyage se doit d'intégrer la situation dramatique que connaît la population de Syrie… La priorité actuelle ne peut donc être qu'un voyage à la rencontre de ces populations… un voyage donc de solidarité envers ces populations visant une aide directe ou le recueil de témoignages contrant les mensonges officiels propagés par les puissances étrangères complices de l'agression. Pour quiconque n'est pas encore venu en Syrie, il est bien difficile de concevoir combien la présence de visiteurs occidentaux est source de joie et de réconfort pour tous ceux rencontrés ou simplement croisés, au souk, dans la rue… Cela peut prendre parfois des formes inattendues… Anecdote : les postes de contrôle de la police, de l'armée, des milices sont nombreux… vigilants mais toujours courtois… Lors d'une de mes longues promenades seul à travers Damas, je ne savais plus vraiment où j'étais… Je me faisais préciser ma position auprès d'un milicien… Surprise : il insiste pour voir mes papiers, m'accompagne auprès du chef de poste et d'autres miliciens… pour vérification ? Je m'aperçois très vite qu'il ne s'agit que d'un prétexte… Ils avaient simplement envie d'engager la conversation et de partager leur café… Café toujours systématiquement offert, a fortiori si les démêlés sont plus sérieux… Autre anecdote : je demande à un taxi de me conduire quelque part… le taxi est à l'arrêt et le chauffeur discute avec un copain… Inattendu, le taxi démarre sans que le copain descende… Quelques centaines de mètres plus loin, arrêt… un nouveau copain est invité à monter, et vient s'asseoir à l'arrière à côté de moi… Inutile de dire que je suis intrigué sinon inquiet… En fait, eux aussi avaient envie de parler avec un de leurs très rares clients étrangers… le copain invité parlait le français ! Manifestement, les Syriens sont toujours sensibles à la présence d'étrangers, prêts à se confier mais aussi fort attentifs aux paroles de réconfort…

Ainsi, le bonheur de découvrir Damas seul ne va pas au début avec quelques inquiétudes, vite dissipées… La liberté est totale de circuler, de parler avec la population, d'aller au restaurant, même seul. Après deux ou trois jours, l'on est reconnu aux postes de contrôle les plus fréquentés… Éviter toutefois de faire des photos des bâtiments publics. Par principe toujours demander dans l'environnement immédiat l'autorisation de photographier… La vie se veut toujours autant que possible normale malgré les tirs d'engins explosifs, de jour comme de nuit, particulièrement dans les quartiers de Bab Touma et Bab Charki, depuis Jobar… Immanquablement vous serez à un moment donné pas très éloigné d'une déflagration… et vous resterez tout aussi calme que les gens autour de vous.

Prendre un taxi reste aisé même pour le nouveau venu. Les taxis n'ont pas de compteurs mais très vite on aura su se renseigner sur les prix habituels d'une course, et donc s'entendre préalablement sur un prix… Mais au cœur de Damas la circulation est fortement ralentie, obligée à des détours à cause des postes de contrôle. Dès que l'on s'est repéré - c'est très facile - il est préférable d'aller à pied pour des trajets en ville… …

La Syrie serait-elle donc vraiment notre seconde patrie ? La Syrie mérite impérativement une visite. Elle ne manquera pas de vous étonner, et même de vous captiver. Ayez le courage de la connaître de près. Vous en reviendrez porteur d’une vision politique nouvelle, clairvoyante et juste, faite d’équilibre humain, qui repose sur les droits et devoirs de tous, à l’égard de tous, quelle que soit leurs origines ou leur foi ! La vie, la liberté et la dignité y sont, pour tous ! Chacun pourra s'en convaincre en y venant… Telle est l'invitation pressente du père Élias Zahlawi [الأب الياس زحلاوي]… Nous y avons répondu…

À votre tour de venir voir et comprendre par vous-mêmes… La Communauté Syrienne de France a su imaginer un concept intégrant parfaitement le contexte de la situation dramatique de la Syrie… Ce concept s'attache à mixer les activités de solidarité, aujourd'hui les plus attendues d'un visiteur responsable et soucieux d'un comportement décent face au malheur, à quelques visites touristiques sachant qu'immanquablement lors du voyage chacun sera pleinement immergé dans la vie du pays… Ayant l'expérience de deux voyages effectués avec la Communauté Syrienne de France, je puis témoigner que ce concept s'il est parfaitement maîtrisé reste en constante amélioration avec la volonté de toujours offrir un renouvellement des expériences et de nouveaux contacts… Souhaitons de tout cœur que la Communauté Syrienne de France sache préserver son intégrité et celle de son concept original. Du monde sans pitié des affaires et de l'âpreté au gain des propositions malicieuses d'alliance l'attendent très certainement… Ainsi succomber serait y perdre son âme et une trahison manifeste vis à vis des organismes indépendants qui lui ont prêté confiance… et un manque immense pour cette nécessaire "solidarité avec le peuple syrien".

La Communauté Syrienne de France prévoit donc un prochain "Solidarité avec le peuple syrien", avec de nouvelles activités, pour la fin février 2016… Dès à présent vous pouvez prendre contact par courriel : syrianafrance@gmail.com ou par téléphone : +33 605 605 679.

 Précédents voyages :

Carnet de voyage en Syrie, août 2015






Consultez sur ce blog la page spéciale concernant les trois voyages déjà organisés :