Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France

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mardi 15 septembre 2015

Éclairage : "L’intérêt du renversement d’Assad est l’élimination du Hezbollah"


"Nous devons considérer qu'une victoire d'Assad (ou peut-être devrions nous dire une victoire de Assad, de la Russie, de la Chine, de l'Iran et du Hezbollah) est inacceptable."
Elliot Abrahms (dès février 2012)

Elliot Abrahms

Elliot Abrahms, un juif conservateur, ex-consultant des présidents US Ronald Reagan puis de Georges Bush junior, a lancé une bombe devant la commission des relations étrangères de la Chambre des représentants, quand il a témoigné à propos de la politique américaine en Syrie, a rapporté le quotidien libanais al-Akhbar.

Car si l'objet de l'audience portait le titre de « quelles sont les étapes de la politique étrangère américaine en Irak et en Syrie » Abrahms a surtout parlé du Hezbollah.

Dans la plus grande part de son discours sur la stratégie que Washington devrait adopter en Syrie, Abrahms a souligné que « le Hezbollah était la cible qu’il faut absolument éliminer afin de pouvoir réaliser les intérêts américains et israéliens dans la région ».

Dans ce contexte, Abrahms a divisé sa présentation autour de deux axes : « l’axe du Hezbollah, l'Iran, la Russie, qui soutient Assad, et l'axe des États-Unis, l’Europe et les pays du Golfe, qui veut son départ ».

Il a ensuite expliqué que « toute approbation de la part des États-Unis de permettre à Assad de faire partie du pouvoir durant la prochaine période sera considérée comme « une défaite pour Washington et une victoire pour Téhéran ».

Et la question de « qui va gagner ? » dans cette bataille au Moyen-Orient, est tellement importante, qu’il va de soi que les États-Unis doivent en sortirent victorieux. Comment ?

Abrahms affirme qu'il faut « remplacer le régime d’Assad par un régime sunnite qui évoluera en un État voisin sunnite », ce qui serait « une défaite pour la Russie, l'Iran et le Hezbollah ».

Et d’ajouter : « Vaincre le régime syrien permettra de détruire le Hezbollah au Liban » soulignant que « la puissance du parti a augmenté au Liban durant ces dix dernières décennies, mais la transformation qui se produit en Syrie peut être le début de son déclin. Cela serait en notre faveur certainement ».

Concernant les intérêts d'Israël, l’ex-responsable américain a déclaré que « la Syrie assure un pont entre l'Iran et le Hezbollah, autrement dit, l'Iran est aux frontières avec Israël via le parti, ce qui pose un grave problème, et donc si Assad tombe… tout va changer » .

Et Daech dans tout cela ?

Abrahms a fait remarquer que « pour vaincre Daech il faut changer l'équation en Syrie ». Comment ? « En plus de l'armement de l'opposition… il faut frapper les forces de l’air syriennes », en prétextant que "Assad utilise cette force pour bombarder son peuple".

Il est à noter que durant son audience, Abrahms a déclaré qu’« une partie des Libanais était mécontente de la participation du Hezbollah en Syrie, en particulier les chiites, lesquels se demandent pourquoi leurs fils meurent dans la défense de Bachar al-Assad ? » selon ses allégations.

À noter aussi qu’Abrahms s’est intéressé au dossier libanais avant l’an 2000, via ses relations avec des hommes d'affaires libanais, et plus tard avec des politiciens du bloc du 14 Mars.

Sachant que le document qui stipule "la nécessité de mettre fin à l'occupation syrienne du Liban" (mai 2000) a vu le jour grâce à la participation de certains d'entre eux, sans compter un grand nombre de faucons néo-conservateurs. Parmi ces Libanais, figurent des noms comme Ziad Abdelnour, Daniel Nassif, Nabil al-Haj, Habib Malik, Samir Boustani, Charles Sahioun… Et parmi les faucons néo-conservateurs, figurent Richard Perle (chef du comité consultatif sur les affaires de Défense sous le règne de George W. Bush), Daniel Pipes, Paula Dobriansky , Douglas Viet, Jeane Kurkpatrick…

Le document de 2000 a exigé « le retrait des forces militaires et de renseignement syriens du Liban, n’excluant pas une intervention militaire US rapide contre la Syrie afin de protéger les libertés du Liban et le pluralisme mais aussi défendre les valeurs des États-Unis et leurs intérêts ».

À cette époque, le Liban-Sud n’était pas encore libéré de l’occupation israélienne. Bachar al-Assad n’était pas au pouvoir. Les attentats du 11 septembre n’avaient pas eu lieu. Ni l'occupation de l'Afghanistan et ni celle de l'Irak. La 1559 n’existait pas non plus, ni la vague d'assassinats et d'attentats à la bombe qui avaient frappé le Liban…

Cependant, ce qui existait bel et bien était la planification pour la mise en œuvre, le moment propice, d'incidents dans le but de réaliser ces objectifs…


Source : AlManar-Liban - "L’intérêt du renversement d’Assad est l’élimination du Hezbollah"

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