Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 24 avril 2014

Madagascar et les îles Éparses… profiter de la "mollesse du Loukoum"…


Derrière ce pseudo déniché sur Madagascar-Tribune.com chacun aura bien sûr reconnu un nouveau et bien joli avatar à Flanby…


"Un démembrement du territoire national malgache
au mépris du principe de l’intangibilité des frontières coloniales"



Éditorial de Madagascar Tribune


Monsieur le Président de la République,

Les îles Éparses constituées par l’archipel des Glorieuses, les îles Juan de Nova, Europa, Bassa da India et Tromelin n’ont pas été restituées en 1960 par la France, à cause de l’entrée en vigueur d’un décret français le 1er avril 1960, sachant que notre indépendance (ou notre retour à l’indépendance) datait du 26 juin 1960. Selon M. André Oraison, professeur de droit public à l’université de la Réunion, en 2010, « en réalisant le démembrement du territoire national malgache sans consultation préalable du peuple de Madagascar ou de ses représentants élus et au mépris du principe de l’intangibilité des frontières coloniales, le décret du 1er avril 1960 déroge aux principes généraux de la succession d’États. On peut de surcroît mettre en doute la thèse française selon laquelle Madagascar aurait acquiescé au démembrement de son territoire. Cette amputation lui a plutôt été imposée par la Puissance administrante à la veille de sa résurrection en tant qu’État souverain, le 26 juin 1960. » En 1973, la remise en cause à bon escient de cette annexion indue par le président de l’époque, M. Didier Ratsiraka, a donné jour à une succession de démarches juridiques internationales pour faire reconnaître le droit de Madagascar sur ces îles. Ces dernières n’ont pas vraiment encore abouti, peut-être à cause de l’attitude (dira-t-on molle ?) des dirigeants successifs sur ces îles, et pour diverses raisons.

Car il s’avère probable comme nous le savons, que ces îles Éparses regorgent de richesses dont le gaz et le pétrole.
La France a déjà entre autres octroyé des permis exclusifs d’explorations offshore en 2008 à Juan de Nova.

Monsieur le Président de la République, nous sommes bien en présence d’un différend qui touche notre souveraineté nationale : sujet extrêmement sensible s’il en est.
Vous aviez déclaré quelques jours à peine avant la fin de la propagande du premier tour (23 octobre 2013) : « Je promets de me battre pour la restitution de nos îles… Cela fait dix ans que Madagascar se bat pour avoir ces îles. Elles contiennent beaucoup de richesses, d’où la difficulté de les récupérer ».
Dans une conférence que vous donniez à la presse présente à Washington DC mercredi 19 mars dernier, vous proposez une co-gestion des îles avec la France : il ne s’agit plus de revendiquer mais plutôt de négocier avec la France la gestion conjointe de ces îles, et notamment l’île Juan de Nova, située à 150 km des côtes malgaches.

Monsieur le Président, pour cette question sensible de souveraineté nationale, les citoyens ont plus que jamais le droit de savoir et d’être informés de la manière la plus transparente possible.
Permettez moi de poser quelques questions de la manière la plus simple possible (non exhaustives sur le sujet ) :

- Pourquoi avoir changé d’avis en 5 mois, au-delà du fait que vous comptiez séduire l’électorat avant l’élection présidentielle ?

- Avez-vous consulté les spécialistes malgaches sur ces questions territoriales (juristes éminents, techniciens sur les questions territoriales maritimes…) au-delà de votre cercle de conseillers nationaux et étrangers : des experts malgaches qui peuvent apporter un avis indépendant, objectif, de sorte qu’un président de la République ne commettrait pas d’impair devant la population et l’histoire de son pays en prenant décision ?

- Quelles seraient les caractéristiques exactes de cette co-gestion avec la France ?

- Quelles sont les raisons qui font que la société Exxon Mobil vous approche aussi rapidement aujourd’hui ?

Monsieur le Président,
Dans une démocratie directe, cette question de portée nationale aurait fait l’objet d’un référendum. Il ne s’agit pas de vous conseiller d’en entreprendre un, mais de vous (re)-souligner l’importance extrême qu’un dirigeant a de consulter, de travailler en concertation avant de prendre une décision qui met en cause la souveraineté nationale et qui de fait doit être mûrement réfléchie. Nous remarquons que vous décidez cette cogestion deux mois à peine après votre investiture, et avant la formation de votre gouvernement. N’est-ce pas hâtif ?

Je me permettrai dans l’humilité de vous rappeler que toute décision touchant le territoire national vous rend redevable devant les générations futures, en plus du fait que vous êtes déjà redevable avec l’actuelle. Si cette cogestion suppose le partage des richesses d’un pays avec un autre, aimeriez-vous être dépeint dans l’Histoire comme le Président qui a vite entrepris un compromis avec un autre pays pour pouvoir jouir des richesses nationales de son pays ? Soulignons qu’il ne s’agit pas de rejeter la France qui est un partenaire historique privilégié de Madagascar. Il s’agit de faire valoir notre souveraineté, à l’intérieur ou sur la base de laquelle Madagascar solliciterait des services à la France, comme à un autre pays respectueux de cette souveraineté.

Il se dit que vous n’auriez pas eu le choix compte tenu des paramètres en place, dont la gestion passée de l’équipe de transition (cette transition désastreuse à laquelle vous avez participé) qui aurait pris des engagements à l’insu de la nation (pour changer !). Si cela était, il vous appartient de nous dire de manière transparente en quoi vous vous retrouvez sous pression et pourquoi vous êtes forcé de prendre cette décision de cogestion aussi rapidement . Nous pouvons faire de l’empathie si cela était justifié.

Mais de grâce Monsieur le Président, ayez de l’empathie pour les citoyens de ce pays que vous dirigez pour cinq ans et qui ont besoin d’être informés et non pas mis devant le fait accompli, sans autre forme d’explication satisfaisante. Cela est d’un autre temps et constitue un schéma révolu, considérant notre soif de plus en plus élevée de bonne gouvernance et de participation citoyenne. Au passage, nous vous suggérons, le plus humblement encore, d’améliorer votre système de communication rapidement, car la manière de rendre compte dans les médias dont vous faites état, avec votre équipe, est plutôt étonnante et peu satisfaisante : nous voulons pour preuve par exemple le manque de clarté et de transparence sur l’existence et l’utilisation future des 350 voitures 4x4 de marque asiatique. L’argument du « win-win » non étayé et non détaillé devrait-il suffire pour apaiser la soif de transparence sur ce sujet, obscur à ce jour ?

Monsieur le Président,
Dans cette ère nouvelle qui semble s’ouvrir pour Madagascar après ces cinq ans catastrophiques pour la majorité de la population, nous comptons sur un président qui sache pratiquer la vraie concertation devant les enjeux de portée nationale et adopter de nouvelles pratiques axées sur la redevabilité. Est-ce que ce souhait vous semble accessible dans votre perception de votre rôle de président actuel ?

Bien respectueusement,

Faraniaina Ramarosaona
23 mars 2014


Sujet sensible à Madagascar. Très nombreux commentaires à découvrir sur le site : Madagascar-Tribune.com

Madagascar: le contentieux territorial des îles Éparses


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Rapport d'information n° 299 (2009-2010) de M. Christian COINTAT, fait au nom de la commission des lois, déposé le 17 février 2010
Disponible au format Acrobat (16 Moctets)



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Les îles Éparses :
le sujet qui empoisonne les relations entre la France et Madagascar



  • Par Erwann Ponnet
  • Publié le 28/04/2014 par Réunion 1ère
La souveraineté française sur les îles Eparses de plus en plus contestée à Madagascar alors qu'à Paris le CNRS se penche sur l'avenir de cet " Eldorado des mers du Sud ".


© NASA Les îles Glorieuses qui font partie des îles Éparses...(photo prise le 3 août 2003)



Harimanana Raniriharinosy, maître de conférences en droit international à l’Uni­versité d’Antananarivo, est pour le moins direct dans ses déclarations. Le Jeudi 24 avril, au cours d'une conférence-débat consacrée aux Îles Eparses, cet expert en relations internationales a indiqué, selon l'Express de Madagascar, que la France " a volé ces îles au trésor naturel de Madagascar".

La souveraineté sur les Îles Eparses empoisonne les relations franco-malgaches depuis l'indépendance de la Grande Île proclamée le 26 juin 1960. Le sujet a particulièrement alimenté la campagne électorale lors des dernières élections présidentielles malgaches. Depuis, l'opinion publique se saisit régulièrement de la question.

Comme une réponse à la conférence-débat au ministère des Affaires étrangères (MAE) à Antananarivo, coté français, on organise, au CNRS à Paris, ce lundi 28 et demain, mardi 29 avril, un colloque sur l'avenir de ces îles dont la gestion est confiée depuis 2005 à l'administrateur des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf).



Aperçu des îles Éparses, le 5ème district des TAAF by TAAF

Au début du mois d'avril, cinq navires de pêche malgaches ont été arraisonnés par la Marine nationale en pleine action de pêche illégale au large de Juan de Nova. Au nom de la protection d'un éco-système vierge, certains dénoncent l'attitude de la France qui veillerait ainsi sur un véritable trésor. Selon le site Survie, qui dénonce la Françafrique, le canal du Mozambique présente un véritable enjeu stratégique pour la France. La quantité d'hydrocarbures potentiellement exploitable entre Madagascar et l'Afrique, du sud du Kenya au Mozambique, est énorme au point que le canal du Mozambique est surnommé " l'Eldorado des mer du sud ".

Dans une note, du 28 février 2014, intitulée " 
Afrique de l'Est et canal du Mozambique : une nouvelle province gazière et pétrolière ", l'Ambassade de France au Kenya souligne que 4 des 5 découvertes majeures ont été faite au Mozambique, surnommé " le petit Qatar ". 
 





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