Jean-Pax Méfret : “Sur l’autre rive… en 1962” - Des déracinés dans une France marâtre
Dans un précédent livre de « souvenirs » – et quels souvenirs, mon Dieu… –, 1962, l’été du malheur, Jean-Pax Méfret avait dit « la tragédie des pieds-noirs », certes, mais aussi, car son exemple est emblématique, son histoire. Celle d’un gamin d’Alger emprisonné, pour cause d’Algérie française, dans les geôles gaullistes. Il n’avait alors que 17 ans……… par-delà l’Histoire, comme dans 1962, l’été du malheur, il y a aussi, dans Sur l’autre rive… en 1962, l’histoire de Jean-Pax Méfret et de sa famille. Sa mère et son frère qui, dans l’hiver 1962 (cette année-là le thermomètre oscilla de moins dix à moins vingt-cinq), débarquent à Rouen. Pourquoi Rouen où ils ne connaissent personne, où ils n’ont pas de toit, sans bagages, sans argent ? Parce que c’est là que Jean-Pax a été emprisonné [À la prison… Bonne Nouvelle…]. Et là que, « libéré », il sera assigné à résidence avec interdiction de sortir du taudis où sa famille a trouvé refuge.La vie des pauvres. « On a mangé ensemble / Le pain de la misère / On a souffert ensemble / En traversant la mer. » (chanson de Jean-Pax, Le Pain de la misère). La soupe populaire. Le vestiaire de la Croix-Rouge pour récupérer des vêtements chauds. Un duffle-coat hors d’âge, « trop large, trop long, trop grand ». On s’écrase quand on vous fait la charité. Et en plus, on dit merci… « Le manteau qu’j’ai / Sur les épôles / Même pas je savais / C’que c’était » (chanson de Jean-Pax, Un Noël à Alger). France, qu’as-tu fait de notre jeunesse…
Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France
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