Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 23 janvier 2017

Avec la Communauté syrienne de France, à Tartous capitale des martyrs…












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C'est encore par un véhicule public, un minibus, que depuis Masyaf nous rejoignons Tartous [طرطوس]… Là notre petit groupe de la Communauté syrienne de France est accueilli par notre ami Setih qui nous invite chez lui pour quelques instants de repos… Setih nous parle alors longuement de sa ville… de ses martyrs. Jusqu'au 5 septembre dernier, Tartous avait été relativement épargnée par le terrorisme islamique. Ce jour-là au moins 30 personnes ont été tuées et 45 blessées dans un double attentat. Cette attaque a été menée sur un pont à la périphérie de la ville de Tartous à l'aide d'une voiture piégée puis d'un kamikaze qui a déclenché sa ceinture d'explosifs lorsque des personnes se sont rassemblées pour secourir les blessés de la première explosion. Longtemps relativement épargnée, Tartous n'en a pas moins payé un lourd tribut à la guerre depuis 2011… à tel point d'être considérée comme la Capitale des Martyrs. De tous les gouvernorats syriens, Tartous est celui qui compterait le plus fort ratio de morts pour la patrie syrienne dans l'Armée et la milice des Force de défense nationale. "Les frontières de Tartous ne sont pas les limites de la province, mais celles de la Syrie." La veille de notre visite, notre ami Setih apprenait la mort au front d'un de ses cousins très proches…

Malgré une douleur encore vive, Setih tient à assumer ses "obligations" d'hôte… il nous entraîne alors dans une longue promenade, de la vieille ville à la cathédrale Notre-Dame de Tortose, devenue musée archéologique. Tartous, station balnéaire riche de son brillant passé médiéval abrite aujourd'hui une base importante, la seule en Méditerranée, de la flotte militaire russe…
Pendant les croisades, Tartous fut le principal port des Francs et la plus grande place forte des templiers. Les murailles de la citadelle sont toujours debout, tout comme la cathédrale, une des merveilles de l'architecture franque en Terre Sainte. La vieille ville garde tout son pittoresque, avec ses ruelles, ses passages voûtés, ses escaliers et ses maisons qui se sont imbriqués au cours des siècles dans les anciens édifices. Puis le port de pêche et flânerie sur le front de mer – la "corniche" avec ses cafés et restaurants où on peut déguster les poissons vendus au marché tout proche… Pour rester dans le rêve d'une station balnéaire nous élisons pour hôtel le fondouk de la Mer face, pour notre réveil, au grandiose spectacle des flots déchaînés…


Syrie, pays de l'amour et de la rose : partout, à votre arrivée on vous aura offert une rose






















La cathédrale romane Notre-Dame de Tortose, devenue musée archéologique


Face au musée, un clocher et un minaret !








Tartous : les flots déchaînés (photo Stetih Med)


Châteaux de l'Orient Latin - Les châteaux des Croisés et des Ordres Militaires : Forteresse de Tortose (Paul Deschamps)




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Général Valéri Guérassimov
Originaire du Tatarstan, le général Valéri Guérassimov, chef d’état-major des forces armées de la Fédération de Russie et vice-ministre de la Défense, connait bien l’islam. En outre, il a réprimé des crimes commis par d’autres militaires russes en Tchétchénie et combattu victorieusement les djihadistes de l’Émirat islamique d’Itchkérie.











Septembre 2015 :  l'Infanterie de marine russe débarquait à Tartous

Vendredi matin 4 septembre un premier contingent de 40 soldats de l'Infanterie de marine russe aurait débarqué dans la base navale russe de Tartous. Officiellement ce premier groupe de soldats russes aurait pour tâche de former les unités des forces de défense nationale syriennes dans les provinces de Lattaquié, Tartous et Homs. Quoique laisse entendre la désinformation infligée en Occident par l'opposition syrienne alliée des rebelles, les troupes russes ne seront pas engagées au combat mais auraient une mission de formation et de renseignement auprès des forces armées syriennes. Ce premier contingent serait actuellement alloué aux villes de Slunfeh [صلنفة], Jableh [جبلة] (Lattaquié) et Homs.
Source : Fronte Europeo per la Siria





Avec la Communauté syrienne de France, visite de Safita et de son château, la tour Blanche



Safita - © Marwan Bashour

Nous quittons Tartous avec un minibus de location - et un chauffeur tortose qui nous accompagnera jusqu'à Damas puis Palmyre et à nouveau Damas… Ainsi sur notre chemin de Damas nous serons libres de nombreuses visites et arrêts, d'abord à Safita puis la vallée des chrétiens, Wadi al-Nasara, une vallée épargnée par les combats, entourée de hautes montagnes, et située en bordure de la frontière libanaise. Cette vallée abriterait actuellement 210 000 chrétiens, dont 8 000 familles déplacées auxquelles s’ajoutent chaque jours de nouvelles familles venues rejoindre ce havre de paix et fuir la violence de la guerre… Les Églises locales, Grecque-Melkite, Catholique et Orthodoxe ont créé un comité composé de laïcs et de religieux pour un vaste projet de solidarité et construction de logements pour ces familles déplacées ; l’objectif concomitant étant aussi de créer une activité économique afin d’éviter l’émigration. 





Safita (صافيتا‎ ) est une cité du gouvernorat de Tartous, située au sud-est de son chef-lieu et au nord-ouest du Krak des Chevaliers. Sa population de plus de 30 000 habitants se répartit à égalité entre Grecs orthodoxes et Alaouites. Au sein de la chaîne de montagnes côtière de Syrie, la ville se niche entre les hauteurs de trois collines et leurs vallées. Son château,  la tour Blanche [برج صافيتا], ainsi nommé en l'honneur de Blanche de Castille, reine de France et mère de Saint Louis, a été construit par les Templiers. Safita a connu une activité de premier plan lors les Croisades, et a été habitée par les Templiers…





C'est mardi, jour de fermeture du château… aurons-nous la chance de pouvoir le visiter ?

Arrivés au château nous sommes aimablement accueillis par Bassam Elkhuht de la Direction générale des Antiquités et des Musées [‎المديرية العامة للآثار والمتاحف]… C'est un mardi, jour de fermeture beaucoup de sites historiques en Syrie…Malgré son jour de congé et la fermeture du château, Bassam Elkhuht se fait donner la clé et nous accompagne dans une passionnante visite guidée de l'église à la salle des Chevaliers au premier étage, puis la terrasse offrant une vue panoramique vers le Liban au sud et le Krac des Chevaliers vers le sud-ouest…


Notre hôte, Bassam Elkhuht de la Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM)


Au premier étage, la salle des Chevaliers





Salle des Chevaliers, la cloche logée dans une meurtrière… on notera l'épaisseur des murs


L'escalier vers la terrasse






L'iconostase de la chapelle






Châteaux de l'Orient Latin - Les châteaux des Croisés et des Ordres Militaires : Chastel Blanc (Safitha)

Facebook :

- Bassam Elkuht

- Marwan Bashour

- صافيتا في قلبي (غ - ع) - Safita in my heart


Safita, vers 1935 / 1940 - © Marwan Bashour


Safita fin du XIXe siècle, cliché colorié par Marwan Bashour - © Marwan Bashour



Avec la Communauté syrienne de France, au Monastère Patriarcal Saint-Georges et dans la Vallée des Chrétiens




Le Monastère Patriarcal Saint-Georges, présenté par le ministère du Tourisme

Après Safita, une halte dans la Vallée des Chrétiens
pour visiter le majestueux monastère patriarcal Saint-Georges,
face au Krak des Chevaliers…

 Face au clocher de Saint Georges, le Krak des Chevaliers :
"Nos cloches continueront de sonner !"…

Le monastère patriarcal Saint Georges [Deir Mar Jirjis (دير مار جرجس الحميراء‎)] est un des monastères chrétiens parmi les plus anciens du monde, puisqu'il a été fondé au VIe siècle par l'empereur Justinien. Le monastère Saint Georges abrite trois églises et représente l'une des plus belles œuvres de l'art byzantin. Si l'église abbatiale principale a été reconstruite en 1857, les bâtiments du monastère remontent à l'époque byzantine. Ce monastère est situé dans la ville de Deir Almsteih [al-Mishtayeh (المشتاية)] dans la vallée des chrétiens [وادي النصارى - Wadi al-Nasara], non loin au nord du Krak des Chevaliers, à 65 kilomètres de la ville de Homs. Cette vallée des Chrétiens est un centre régional du christianisme orthodoxe depuis le VIe siècle.

La fête de la Saint-Georges (en mai) et celle de l'Exaltation de la Sainte-Croix (en septembre) donnent lieu à de grandes cérémonies et réjouissances populaires. Le monastère organise le catéchisme des enfants des environs et des camps de vacances pour la jeunesse.

Trente-trois de ces quarante-deux villages syriens sont aujourd'hui majoritairement chrétiens, huit sont majoritairement alaouites, alors qu'un seul est majoritairement musulman sunnite, le village al-Hisn [الحصن] adjacent au Krak des Chevaliers [قلعة الحصن - Qal'at al-Ḥiṣn]. Ces villages qui comptent une population d'environ 50 000 âmes se sont constitués en Comités de défense populaire contre les activités des takfiris dans la région : l’Armée syrienne libre, Jound al-Cham, groupe de djihadistes venus des camps palestiniens du Liban, le Front al-Nosra [proche d’Al-Qaïda].


Le village moderne d'al-Mishtayeh (المشتاية)











Entrée de l'ancienne église


Entrée de l'ancienne église






Nouvelle église














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Abou Seliman, notre chauffeur qui nous accompagnera de Tartous à Damas, puis Palmyre




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La Vallée des Chrétiens et ses environs (on repèrera au sud-ouest de Safita,  Marmarita puis  le Krak des Chevaliers)


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Le désir...  [مرمريتا]




Facebook : دير مار جرجس الحميراء - Deir Mar Georges, le Monastère Patriarcal Saint Georges à al-Mishtayeh [المشتاية]




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Facebook : Wadi Alnasara News


Facebook: Almsteih - al-Mishtayeh

Monastère Saint-Georges

Desires (Marmarita)

Fides (2012 12 13 ) : Violence et mort dans la « Vallée des chrétiens » : plus de 150 000 personnes livrées à la terreur

Plan-type d'une église de rite byzantin

L’architecture des églises orthodoxes - L’iconostase

Iconostase
Villes et villages pendant la "guerre civile" syrienne