À al-Basha, village libéré… avec de jeunes soldats du front d'Idleb…
À la
tombée de la nuit, après un rapide repas pris en compagnie de l'équipe
médicale de l'hôpital et ses invités, le maire de Jourine [جورين]
présent parmi les personnalités propose à l'officier qui nous accompagne
d'aller vers un village tout récemment libéré, à la rencontre de jeunes
soldats veillant au front… En convoi, depuis Nobol el-Khatib, nous nous
rendons au nord de Jourine. Sur la route maisons incendiées ou
bombardées, carcasses de véhicules militaires, chars immobilisés… Nous
poursuivons notre route jusqu'au village
al-Bahsa
[البحصة], à seulement trois km du front face aux positions encore
tenues par les islamistes. Nous sommes au sud de Jisr al-Choghour [جسر
الشغور], aux confins du gouvernorat d'Idleb.
Il
a plu… C'est la tombée de la nuit… Ce n'est que désolation… Un village
dont la plupart des maisons ont été détruites… Toujours déserté par ses
habitants… Seules quelques maisons encore debout sur l'artère principale
du village… Deux mois durant al-Bahsa a été occupé par les bandes
armées islamistes. Une cinquantaine de ses habitants ont été exécutés,
décapités. Al-Bahsa a été repris il y a peu aux djihadistes d’al Nosra…
Soudain surgissent au balcon d'une de ces maisons sans lumière un groupe
de jeunes soldats… Ils se sont rhabillés à la hâte pour nous saluer…
Puis, de la nuit jaillit une colonne d'autres soldats, fatigués, sales…
après avoir été relevés, ils reviennent du front tout proche…
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Encourageons et disons toute notre admiration à ceux qui, sur le front, se battent vaillamment |
Ce
sont de jeunes soldats volontaires. Ils sont arrivés là d'un peu
partout de Syrie. Notre accompagnateur dans son statut d'officier de
l'Armée Arabe Syrienne leur explique la raison de notre présence. Puis
il leur adresse une brève mais chaleureuse harangue de félicitation et
d'encouragement. Il nous fait remarquer que ces combattants-là ont été
et seront toujours insensibles aux tentatives de corruption, quelles que
soient les sommes offertes par envahisseurs et leurs complices. Jamais
ils ne se laisseront acheter… Alors que sur le mur d'en face on peut
encore lire l'inscription djihadiste : « Nous sommes venus vous
égorger », le poing levé ou le doigts en V de la victoire ils répondent
en chœur :
« Dieu… et la Syrie… et Bachar, c'est tout » !
« Avec notre âme, avec notre sang, nous nous offrons à la Syrie » !
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Sur le mur de cette maison occupée par les soldats de l'AAS les inscriptions des armés islamistes n'ont pas été effacées… Leurs intentions se résument par cette déclaration aussi "modérée" que possible : "Nous sommes venus vous égorger" |
L'image
ci-dessus est particulièrement significative quant à la nature et aux
objectifs des djihadistes… Significatif aussi que les jeunes soldats
ayant chassé les envahisseurs terroristes et logeant dans cette maison
n'aient pas effacé ces inscriptions dont ils ont perçu tout le néant… Y
sont dévoilés tout à la fois :
- leur blasphème par l'invocation de "dieu" pour une récompense des actes criminels d'un de leurs comparses :
« Abou Laith, on ne t'oublie pas… et que "dieu" te donne ta place au paradis »
- le fractionnement des djihadistes en groupuscules armés, sur ce seul village trois factions terroristes islamistes ont envahi les lieux et apposent leur signature :
« Adjnad al-Chame, al-Mouetassem Bi Allah, Abou Hourira al-Chami »
- la seule mission de ces groupes armés : égorger !
« Nous sommes venus vous égorger »
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Dans le Ghab entre Aïn el-Kroum [عين الكروم] et Al-Skeibyeh [السقيلبية]… puis Muhradah [محردة] et Hama [حماة]… |
Pour
poursuivre aux environs du Ghab, sur l'Oronte, à la découverte des
"Assassins" voir les articles suivants écrits à l'occasion de visites
avec la Communauté Syrienne de France :
À Masyaf siège d'assassins d'un autre temps…
À Muhradah [ محردة ], malgré la guerre, la vie ne perd jamais ses droits…
De la plaine du Ghab à Lattaquié… en passant par Qardaha