Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 14 septembre 2013

Entretien accordé par le Président Bachar al-Assad à la chaîne Russie 24



Bachar al-Assad : « Si l’initiative n’était venue de la Russie, nous n’aurions pas travaillé en vue de la signature de la "Convention sur l’interdiction des armes chimiques" »

Russia 24 : Monsieur le Président, je vous remercie d’avoir accordé cet entretien à Russia 24. Pourquoi la Syrie a-t-elle accepté, si vite, l’ « Initiative russe » et donc de soumettre ses armes chimiques au contrôle international ?

La Syrie a soumis, il y a plus d’une dizaine d’années, une proposition à l’Organisation des Nations Unies ayant pour but de débarrasser le Moyen-Orient des armes de destruction massive [ADM]. Ceci parce que c’est une région instable… une « région de guerres » depuis des décennies, voire des siècles… la vider de toutes les armes non conventionnelles contribuerait à la stabiliser. À l’époque, les États-Unis avaient fait obstacle à cette proposition. C’est donc pour nous « un principe » de ne pas croire que les armes de destruction massive au Moyen-Orient soient une chose positive. Nous pensons tout à fait le contraire dans la mesure où nous cherchons depuis toujours la stabilité et la paix. Ceci est le premier aspect.

Un deuxième aspect concerne la situation actuelle. Il est indéniable que la Syrie, en tant qu’État, pense avant tout à s’épargner à elle-même et aux pays de la région « une nouvelle folie » que certains partisans des guerres, aux États-Unis, voudraient voir enflammer notre région ; alors que nous payons encore aujourd’hui le prix d’autres guerres menées par les États-Unis, tant en Afghanistan si loin de la Syrie qu’en Irak si proche. Nous sommes convaincus que toute guerre menée contre la Syrie sera une guerre dévastatrice qui entrainera la région dans une série de turbulences et de problèmes pour des décennies et, peut-être, pour des générations à venir.

Le troisième aspect concerne l’initiative russe elle-même. C’est certainement le plus important et c’est évidemment ce qui nous a conduit à aller dans cette direction. Si cette initiative n’était pas venue de la Russie, la Syrie aurait difficilement pu avancer dans ce sens. Notre relation avec la Russie est « une relation de confiance » qui s’est particulièrement renforcée durant cette crise qui dure depuis bientôt deux ans et demi, au cours desquels elle a prouvé sa capacité à comprendre ce qui se passe dans la région, sa crédibilité, et aussi qu’elle est une grande puissance sur laquelle on peut compter…

Telles sont les raisons qui ont poussé la Syrie à travailler en vue de la signature de la « Convention sur l’interdiction des armes chimiques ».

Russia 24 : Cependant, le président Barack Obama et le secrétaire d’État John Kerry ont déclaré que la Syrie n’avait accepté cette initiative et donc la soumission de ses armes chimiques à un contrôle international qu’en raison de la menace de frappes aériennes. Est-ce vrai ?

Si nous revenions quelques semaines en arrière, avant cette dernière menace de frappes aériennes… … Les menaces des USA ne tournaient pas autour de ce « désarmement », mais plutôt autour d’une frappe dirigée contre la Syrie dans un contexte d’allégations, répandues par l’administration US, à propos de l’utilisation d’armes chimiques dans la Ghouta de Damas. Non ce n’est pas vrai de dire que les USA nous menaçaient pour que nous abandonnions nos armes chimiques. Ce qui est vrai est qu’ils ne se sont saisis de ce sujet qu’après le dernier G20 qui s’est réuni à Moscou, pas avant.

Je répète donc ce que je viens de dire. Ce qui nous a amené à avancer dans ce sens c’est l’initiative russe, elle-même, et les discussions que nous avons eues avec les responsables russes sur ce sujet. Je tiens à souligner une fois encore que si cette initiative n’était pas venue de la Russie, il aurait été absolument impossible de discuter de ce sujet avec n’importe quel autre pays.

Tout ceci est une sorte de propagande voulue par les USA, parce que Kerry, son administration, et peut-être même Obama veulent toujours apparaître tel le vainqueur qui menace et qui obtient… Mais peu nous importe, car la question fondamentale dans cette affaire porte sur les convictions de la Syrie et le rôle de la Russie.

Russia 24 : Nous avons appris, hier soir, que la Russie avait informé les USA sur les étapes nécessaires à l’application du projet de mise sous contrôle international des armes chimiques. Voudriez-vous nous parler des procédures envisagées et dont vous avez certainement discutées ?

Certainement. Dans les prochains jours, la Syrie adressera les courriers et documents techniques, nécessaires à la signature de l’accord, aux Nations Unies et à l’ « Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ». L’accord comprend plusieurs aspects dont l’interdiction de fabrication, de stockage et évidemment d’utilisation… Je crois qu’une fois la Convention signée elle ne prendra effet qu’environ un mois plus tard. La Syrie devra alors fournir l’inventaire de ses stocks à l’Organisation… Il s’agit d’un ensemble de procédures routinières que nous allons suivre.

Mais, il doit être clair pour tous que ceci ne se fera pas à sens unique. Il n’est pas question de se dire : « la Syrie a signé… la Syrie s’est exécutée… l’affaire est terminée ! ». La question est nécessairement à double sens et dépend en premier lieu des USA, qui devront abandonner leurs politiques agressives envers la Syrie et répondre aux conditions de l’initiative russe. Lorsque nous constaterons que les États-Unis se sont vraiment orientés dans la direction de la stabilité de cette région, lorsqu’ils auront cessé de menacer et d’œuvrer pour la guerre et même d’envoyer des armes aux terroristes, nous pourrons envisager d’aller jusqu’au bout des procédures et vers la phase finale de l’accord.

Ce n’est donc pas une action à sens unique ! En même temps, le rôle principal reviendra à l’État russe, parce qu’il n’y a aucune confiance ni aucun contact entre nous et les USA. La Russie est actuellement le seul pays capable de tenir ce rôle.

Russia 24 : Si l’initiative russe est finalement adoptée, quelle sera la représentation internationale que la République arabe syrienne acceptera comme observatrice, étant donné que la situation n’est pas classique ?

Nous pensons qu’il est logique que ce rôle revienne à l’ « Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ». Elle seule en a les compétences et les experts en la matière, et c’est elle qui supervise l’application de cette Convention dans tous les pays du monde.

Russia 24 : Mais nous savons tous qu’Israël a signé la « Convention sur l’interdiction des armes chimiques », mais ne l’a jamais ratifiée. La Syrie exigera-t-elle qu’Israël aille jusqu’au bout du processus ?

Lorsque nous avons lancé notre projet d’élimination des ADM comme je l’ai dit tout à l’heure, l’une des raisons de son obstruction par les États-Unis était de permettre à Israël de posséder de telles armes. Puisque nous souhaitons tous la stabilité au Moyen-Orient, tous les pays doivent se conformer aux conventions qui les interdisent à commencer par Israël qui possède des armes nucléaires, chimiques, bactériologiques et tous les types d’ADM. Nous devons continuer à travailler dans ce sens pour qu’aucun État n’en possède ; ce qui pourra peut être épargner de futures guerres dévastatrices et très coûteuses non seulement à notre région mais aussi au monde entier.

Russia 24 : La Syrie va soumettre ses armes chimiques au contrôle de la communauté internationale, mais nous savons que des experts russes ont confirmé l’utilisation d’une substance chimique toxique près d’Alep par des éléments des groupes terroristes extrémistes. Qu’en pensez-vous ? Et que proposez-vous pour protéger les peuples de Syrie et des pays voisins de ces groupes qui pourraient recommencer ce genre d’attaque ?

L’incident que vous mentionnez s’est produit en mars dernier, lorsque les terroristes ont tiré des missiles chargés de produits chimiques toxiques sur les civils de Khan al-Assal à Alep faisant des dizaines de victimes. Suite à cela, nous avions invité les Nations Unies à déléguer une commission d’experts pour enquêter et se documenter sur les responsables.

C’est parce qu’il était clair que cette attaque était l’œuvre des terroristes que les États-Unis ont empêché la venue de ces experts. Nous avons alors travaillé avec des experts russes, auxquels nous avons confié tous les éléments de preuve en notre possession. Ils ont démontré que l’attaque était bien l’œuvre des terroristes sévissant dans le Nord de la Syrie.

Maintenant nous devons faire en sorte que ces experts en armes chimiques, qui ont quitté il y a près d’une semaine, reviennent en Syrie pour poursuivre l’application de l’accord que nous avions mutuellement signé lors de leur précédent séjour et qui stipule de mener des enquêtes dans un certain nombre de nos régions, en particulier à Khan al-Assal. Il nous faut sérieusement enquêter sur la nature des substances toxiques utilisées, sur ceux qui les ont utilisées et, plus important encore, sur les États qui les ont livrées aux terroristes pour ensuite arriver à leur demander des comptes !

Russia 24 : Monsieur le Président, pouvez-vous nous rassurer ? Est-il possible de confisquer ces produits toxiques aux mains des terroristes ? Est-ce réalisable ?

Cela implique de savoir qui sont les pays en relation avec les terroristes. Tous les États affirment qu’ils n’ont rien à voir avec eux. En fait, nous savons que l’Occident a déclaré qu’il leur avait fourni ce qu’il a qualifié de « soutien logistique »… de matériel militaire « non létal »… ou de matériel dit « humanitaire » !

La réalité est que l’Occident et certain pays de la région, tels la Turquie, l’Arabie saoudite, et précédemment le Qatar, ont une relation directe avec les terroristes et leur fournissent toutes sortes d’armes. Nous sommes convaincus que l’un des ces pays leur a livré ces armes chimiques.

Ces pays sont évidemment supposés pouvoir stopper leurs livraisons, mais certains terroristes n’obéissent à personne et à partir du moment où ils sont armés et peuvent s’adonner aux destructions ils ne se sentent redevables à qui que ce soit, même à ceux qui les ont soutenus en armes et en argent !

Russia 24 : Monsieur le Président, certains médias US ont dit que des officiers de l’Armée arabe syrienne vous ont demandé, à maintes reprises, de leur permettre d’utiliser des armes chimiques contre « l’opposition armée » ; ce que vous auriez refusé, mais qu’ils ont quand même utilisé des substances toxiques individuellement et de leur propre chef. Est-ce vrai ?

Cela fait partie de la propagande des USA, notoirement connus pour ne pas hésiter à utiliser toutes sortes de mensonges qui justifieraient leurs guerres. Ce dernier mensonge nous rappelle celui de Colin Powell et de l’administration de George W. Bush, lorsqu’il y a un peu plus de dix ans ils ont prétendu apporter la preuve que Saddam Hussein fabriquait des ADM pour légitimer leur invasion de l’Irak et qu’il s’est avéré, par la suite, qu’ils avaient menti sur toute la ligne et notamment sur les ADM !

Premièrement, il n’a jamais été question d’utiliser les armes chimiques en Syrie par qui que ce soit ! Deuxièmement, ce type d’armes ne peut être utilisé par l’infanterie ou toute autre troupe, mais nécessite des unités spécialisées et formées à sa manipulation. Ce mensonge est illogique et non crédible.

Russia 24 : Monsieur le Président, dernièrement des preuves présentées comme sûres indiscutables ont été présentées devant les membres du Congrès américain. Des vidéos confirmeraient la version US selon laquelle l’Armée nationale syrienne aurait bel et bien utilisé des armes chimiques dans la Ghouta est. Que pouvez-nous dire à ce sujet ?

Ils n’ont fourni aucune preuve ni au Congrès, ni aux médias, ni à leur population, ni à l’un quelconque des autres États du monde, dont la Russie avec laquelle ils sont pourtant en dialogue permanent. Tout ce qu’ils racontent fait partie de la propagande US.

La logique de la situation veut que vous n’utilisiez pas des ADM à quelques centaines de mètres de vos troupes ou de vos zones résidentielles, car cela signifie la mort pour des dizaines de milliers de vos soldats et citoyens. Vous n’avez pas à utiliser des ADM alors même que vous progressez considérablement sur le terrain en usant de vos armes conventionnelles.

Toutes ces allégations sont loin d’être convaincantes d’où la situation délicate de l’administration US actuelle, encore plus difficile que celle de la précédente, car moins douée pour le mensonge que l’administration sous George W. Bush. L’administration précédente mentait mais savait comment convaincre une partie du monde de ses mensonges, alors que l’administration actuelle n’a même pas réussi à en convaincre ses alliés ! Toutes ces allégations ne sont désormais d’aucune importance car, je le répète, illogiques et non crédibles.

Russia 24 : Monsieur le Président, une dernière question que je ne peux éviter de poser puisqu’elle touche à la sécurité et à la protection de tous. Certains spécialistes russes et certains médias ont dit que des terroristes pourraient lancer des attaques chimiques contre Israël à partir de zones contrôlées par le gouvernement syrien. Pouvez-vous, en tant que Commandant en chef de l’Armée et des Forces armées, nous confirmer ces informations ?

Puisque nous sommes certains que des substances chimiques toxiques ont été livrées aux terroristes, avant d’être utilisées contre nos soldats et notre population civile en Syrie, cela signifie que le matériel est disponible.

D’autre part, nous savons tous que ces groupes terroristes, ou ceux qui les dirigent, voulaient la frappe US sur la Syrie et, qu’avant cela, ils ont travaillé à faire intervenir Israël dans la crise syrienne. Il n’est donc absolument pas improbable que ce discours soit propagé pour atteindre ces mêmes objectifs.

En effet, une guerre régionale rendrait la situation encore plus chaotique. Plus de chaos ouvrirait naturellement la voie aux terroristes pour encore plus de vandalisme et de destructions. Cette menace est donc un véritable défi car les terroristes sont maintenant en possession de substances chimiques toxiques… Il y a encore des pays qui continuent à leur en fournir !

Russia 24 : Merci, Monsieur le Président, pour nous avoir accordé cet entretien.

Une fois encore, je vous remercie d’être venu en Syrie et je remercie Russia 24.

Dr Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne, le 12 septembre 2013

Texte transcrit et traduit par Mouna Alno-Nakhal


Vladimir Poutine déploie toute sa pédagogie au service du peuple américain…


Flanby félicite chaleureusement Le Figaro pour son entretien avec Bachar al-Assad…


ทรูมูฟ เอช " การให้ คือการสื่อสารที่ดีที่สุด " - TrueMove H : "le meilleur de la communication"




ทรูมูฟ เอช "การให้ คือการสื่อสารที่ดีที่สุด", TrueMove H : "offrir est la meilleure communication »…  True Move H est un opérateur de téléphonie mobile en Thaïlande… Sa nouvelle publicité : un clip pour une communication authentique… un rappel de valeurs oubliées… À rebours… 460 000 vues en 3 jours… 7 230 000 en une semaine !



jeudi 12 septembre 2013

Communiqué des "Antifas", la police politique à Flanby…






Vladimir Poutine déploie toute sa pédagogie au service du peuple américain…



The New York Times : A Plea for Caution From Russia… What Putin Has to Say to Americans About Syria

La leçon de Vladimir Poutine aux Américains… À mesure que l’Occident hésite à intervenir militairement en Syrie, Vladimir Poutine s’impose en chef de file des négociations sur le sujet. Alors que la réunion des membres du Conseil de sécurité de l’ONU s’est achevée par le statu quo mercredi soir, le président russe publie une tribune aujourd'hui jeudi 12 septembre dans le « New York Times ».

Traduction en français proposée par : "Réseau International"



Les récents événements concernant la Syrie m’ont incité à parler directement au peuple américain et ses dirigeants politiques. Il est important de le faire à un moment où la communication est insuffisante entre nos sociétés.

Nos relations sont passées par différentes étapes. Nous nous sommes dressés l’un contre l’autre pendant la guerre froide. Mais nous avons aussi, une fois, été des alliés, et avons vaincu les nazis ensemble. L’organisation universelle internationale – l’Organisation des Nations Unies – a ensuite été mise en place pour empêcher qu’une telle dévastation ne se reproduise plus jamais.

Les fondateurs de l’Organisation des Nations Unies ont compris que les décisions concernant la guerre et la paix ne devraient se produire que par consensus et, avec le consentement de l’Amérique, le droit de veto par les membres permanents du Conseil de sécurité a été inscrit dans la Charte des Nations Unies. Cette profonde sagesse a maintenu la stabilité des relations internationales pendant des décennies.

Personne ne veut que l’Organisation des Nations Unies subisse le sort de la Société des Nations, qui s’est effondrée parce qu’il lui manquait un véritable levier. Ceci peut arriver si des pays influents contournent les Nations Unies et entreprennent une action militaire sans l’autorisation du Conseil de sécurité.

La frappe potentielle des États-Unis contre la Syrie, malgré la forte opposition de nombreux pays et des responsables politiques et religieux de premier plan, dont le Pape, se traduira par plus de victimes innocentes et une escalade qui peut propager le conflit au-delà des frontières de la Syrie. Une frappe augmenterait la violence et déclencherait une nouvelle vague de terrorisme. Elle pourrait saper les efforts multilatéraux visant à résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien et ensuite déstabiliser davantage le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Elle pourrait déséquilibrer l’ensemble du système du droit et de l’ordre international.

La Syrie n’est pas en train de vivre une bataille pour la démocratie, mais un conflit armé entre le gouvernement et l’opposition dans un pays multiconfessionnel. Il y a quelques champions de la démocratie en Syrie . Mais il y a bien plus qu’il n’en faut de combattants d’Al-Qaïda et d’extrémistes de tous bords qui luttent contre le gouvernement. Le Département d’État des États-Unis a désigné le Front Al-Nusra Al et l’État islamique d’Irak et du Levant, combattant avec l’opposition, comme des organisations terroristes. Ce conflit interne, alimenté par les armes étrangères fournies à l’opposition, est l’un des plus sanglants du monde.

Les mercenaires venant des pays arabes luttant là-bas, et les centaines de militants en provenance des pays occidentaux et même de Russie, sont pour nous un sujet de profonde inquiétude. Ne pourraient-ils pas retourner dans nos pays avec l’expérience acquise en Syrie ? Après tout, après avoir combattu en Libye, les extrémistes sont passés au Mali. Cela nous menace tous.

Depuis le début, la Russie a prôné un dialogue pacifique permettant aux Syriens d’élaborer un plan de compromis pour leur propre avenir. Nous ne protégeons pas le gouvernement syrien, mais le droit international. Nous avons besoin du Conseil de sécurité des Nations Unies et nous croyons que la préservation de la loi et de l’ordre dans le monde complexe et turbulent d’aujourd’hui est l’une des rares façons d’empêcher les relations internationales de sombrer dans le chaos. La loi reste la loi, et nous devons la suivre que nous le voulions ou non. Selon le droit international actuel, la force n’est autorisée qu’en cas de légitime défense ou par la décision du Conseil de sécurité. Tout le reste est inacceptable en vertu de la Charte des Nations Unies et constituerait un acte d’agression.

Personne ne doute que du gaz toxique a été utilisé en Syrie. Mais il y a tout lieu de croire qu’il a été utilisé non pas par l’armée syrienne, mais par les forces de l’opposition, pour provoquer l’intervention de leurs puissants protecteurs étrangers, qui seraient du côté des fondamentalistes. Les rapports que les militants préparent une nouvelle attaque – cette fois contre Israël – ne peuvent pas être ignorés.

Il est alarmant de constater que l’intervention militaire dans les conflits internes dans les pays étrangers est devenue monnaie courante pour les États-Unis. Est-ce dans l’intérêt de l’Amérique à long terme ? J’en doute. Des millions de personnes dans le monde voient de plus en plus l’Amérique non pas comme un modèle de démocratie, mais comme un pays s’appuyant uniquement sur ​​la force brute, bricolant des coalitions réunies sous le slogan « vous êtes avec nous ou contre nous ».

Mais la force s’est révélée inefficace et inutile. L’Afghanistan est sous le choc, et personne ne peut dire ce qui se passera après que les forces internationales se seront retirées. La Libye est divisée en tribus et en clans. En Irak, la guerre civile se poursuit, avec des dizaines de morts chaque jour. Aux États-Unis, beaucoup de personnes établissent une analogie entre l’Irak et la Syrie, et se demandent pourquoi leur gouvernement voudrait répéter les erreurs récentes.

Peu importe comment seront ciblées les frappes ou la sophistication des armes, les victimes civiles sont inévitables, y compris les personnes âgées et les enfants, que les frappes sont censées protéger.

Le monde réagit en demandant : si vous ne pouvez pas compter sur le droit international, alors vous devez trouver d’autres façons d’assurer votre sécurité. Ainsi, un nombre croissant de pays cherchent à acquérir des armes de destruction massive. Ce qui est logique : si vous avez la bombe, personne ne va vous toucher. Nous en étions restés aux pourparlers sur la nécessité de renforcer la non-prolifération, alors qu’en réalité ils avaient été laminés.

Nous devons cesser d’utiliser le langage de la force et reprendre le chemin des règlements diplomatiques et politiques civilisés.

Une nouvelle opportunité pour éviter une action militaire a émergé ces jours-ci. Les États-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale doivent tirer parti de la volonté du gouvernement syrien de mettre son arsenal chimique sous contrôle international pour sa destruction ultérieure. À en juger par les déclarations du président Obama, les États-Unis voient cela comme une alternative à l’action militaire.

Je me réjouis de l’intérêt du président à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie. Nous devons travailler ensemble pour maintenir cet espoir vivant, comme convenu à la réunion du G8 à Lough Erne en Irlande du Nord en juin, et orienter le débat pour revenir aux négociations.

Si nous pouvons éviter la force contre la Syrie, cela permettra d’améliorer l’atmosphère dans les affaires internationales et renforcer la confiance mutuelle. Ce sera notre réussite commune et ouvrira la porte à la coopération sur d’autres questions cruciales.

Ma relation professionnelle et personnelle avec le président Obama est marquée par une confiance croissante. J’apprécie cela. J’ai étudié attentivement son discours à la nation mardi. Et je serais plutôt en désaccord avec sa notion de l’exceptionnalisme américain, quand il affirme que la politique des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnels ». Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle qu’en soit la motivation. Il y a de grands pays et de petits pays, riches et pauvres, ceux qui ont une longue tradition démocratique et ceux qui cherchent encore leur voie vers la démocratie. Leurs politiques aussi sont différentes. Nous sommes tous différents, mais quand nous demandons la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux.

Vladimir V. Poutine, président de la Russie.


Syrie: la proposition russe offre une vraie porte de sortie à l'Occident


Syrie : Poutine pose ses conditions aux USA et rejette la "proposition" de Fabius "inacceptable" !

Vladimir Poutine futur prix Nobel de la paix ?
… le président russe désarme "méthodiquement, les uns après les autres les belliqueux, et fait de son pays le pivot des nouvelles relations internationale, la voix par laquelle passe dorénavant la paix dans le monde".  Il semblerait que…  lire la suite…

Témoignages sur les exactions islamistes contre les chrétiens de Maaloula



Ataque a Malula, la Lourdes de Siria


Maaloula : de nouveaux témoignages sur les exactions islamistes contre les chrétiens

Même des journaux qui ne se manifestent pas habituellement par une christianophilie excessive… sont bien obligés de signaler, sur la foi de témoignages de plus en plus nombreux, les abominations subies par les chrétiens de Maaloula de la part des occupants islamistes. C’est le cas de Libération qui a mis en ligne sur son site Internet un article dont voici quelques extraits. La masse de témoignages désormais accessibles démontre les mensonges éhontés de la prétendue « Ambassade de la Coalition nationale syrienne » reconnue, honte soit sur eux, par Flanby et son gouvernement "français". Il est vrai qu’entre menteurs…

Des habitants ayant fui la localité chrétienne de Maaloula en Syrie ont accusé les jihadistes qui s’en sont emparés de les avoir délibérément visés en tant que «croisés» et contraint l’un d’entre eux, sous la menace d’un pistolet, à se convertir à l’islam. « Ils sont arrivés mercredi (dernier) à l’aube dans notre ville et ont crié : “Nous sommes le Front al-Nosra, nous sommes venus pour en faire voir aux croisés” », raconte une femme affirmant s’appeler Marie qui assistait mardi à Damas avec plusieurs centaines de personnes aux funérailles de trois miliciens chrétiens pro régime de Maaloula, tués lors des combats entre les rebelles et l’armée. « Ils tiraient (…) en criant Allah Akbar », poursuit-elle, alors que la longue procession, ouverte par une fanfare enchaînant des airs funèbres, empruntait les ruelles du quartier chrétien de la vieille ville. « Maaloula est la blessure du Chris t», scandaient les participants, mais leurs voix étaient couvertes par le bruit d’armes automatiques censés rendre hommage aux « martyrs» (…)

« J’habite en face de l’arche à l’entrée de la ville. J’ai entendu une énorme explosion et de l’arche, il ne restait plus rien. J’ai vu les gens portant sur leur tête un bandeau d’al-Nosra tirer sur des croix », raconte Adnane Nasrallah, 62 ans. « Ils ont mis un pistolet sur la tempe d’un voisin et l’ont obligé à se convertir à l’islam en prononçant : “Il n’y a de dieu que Dieu” puis ils ont rigolé en disant : “Maintenant, c’est un des nôtres” », a-t-il ajouté. Cet homme, qui a vécu 42 ans dans l’État de Washington où il avait un restaurant appelé “Maaloula” et qui est revenu au pays peu avant le début de la révolte contre le régime en mars 2011, a tout perdu. « J’avais un grand rêve. Je suis revenu dans mon pays pour promouvoir le tourisme. J’ai bâti une maison d’hôtes et construit (…) une éolienne afin de fournir de l’électricité à tous les habitants. Mon rêve est parti en fumée. Quarante ans de travail pour rien », se lamente-t-il. Mais pour lui, le plus dramatique a été l’attitude de certains voisins musulmans. « Des femmes sont sorties sur leurs balcons pour lancer des cris de joie et des enfants ont fait de même. J’ai découvert que notre amitié n’était que superficielle », ajoute-t-il (…).

Atef, lui, a été capturé par les rebelles alors qu’il faisait partie de la milice communale contre les insurgés, raconte sa fiancée Racha. « J’ai appelé son portable et quelqu’un m’a répondu : “Bonjour Rachrouch (nom amical), nous sommes de l’Armée syrienne libre. Tu sais, ton fiancé est un chabih (milicien pro-gouvernemental) qui portait des armes et on l’a égorgé” », raconte-t-elle. Mais Racha, ne voulant pas croire à sa mort, affirme avoir proposé aux rebelles 100 millions de livres syriennes (450 000 dollars) pour qu’ils le libèrent. Son interlocuteur lui a répondu en rigolant : « Viens plutôt avec des sacs poubelle, nous l’avons découpé en cent morceaux », selon elle. L’homme lui a encore dit, toujours selon ses dires, qu’ils avaient demandé à Atef de se convertir et qu’il n’avait pas voulu. « Jésus n’est pas venu le sauver », lui a lancé le rebelle (…).

Libération : À Maaloula, les chrétiens syriens dénoncent les exactions d'islamistes

Maalula, terre de martyrs : la mort in odium fidei du jeune Sarkis

L’« Ambassade de la Coalition nationale syrienne » nous prend pour des pélicans…

Syria Comment : Jabhat al-Nusra and Other Islamists Briefly Capture Historic Christian Town of Ma’loula

The Guardian : Endangered Aramaic language makes a comeback in Syria… Syrian president Assad has set up an institute to revive interest in the language of Christ

Après la Bérézina à Flanby, appel de Mélenchon et du "Parti de Gauche"…



Mélenchon demande à Flanby et Fabius, orphelins d'Obama, de cesser d'aboyer… s'ils en sont encore capables
Face aux menaces d’intervention armée en Syrie émanant des États-Unis et de la France, la Russie a proposé, lundi 9 septembre, de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international, soumettant ainsi à la discussion une nouvelle solution diplomatique. Confronté à un vote à l’issue incertaine au Congrès, Barack Obama s’est déclaré prêt à coopérer avec Moscou sur la base de cette proposition, et a repoussé le vote qu’il avait initialement sollicité ce 9 septembre.

Pendant ce temps, François Hollande et Laurent Fabius ont continué à gesticuler et à s’enfoncer dans une posture moralisatrice et menaçante déconnectée de la situation réelle. Ils auraient pourtant dû saisir cette base propositionnelle pour peser dans le sens de discussions constructives à l’ONU. Au lieu de quoi la « diplomatie » française n’a émis que des déclarations méprisantes, déclarant notamment que Moscou « s’offrait peut-être une porte de sortie ». Avant de faire une contre-proposition de résolution prévoyant, "en dernier recours", l’usage de la force, qu’elle savait par avance inacceptable par la Russie. La réunion du Conseil de sécurité initialement prévue mardi soir a donc été reportée sine die.

Revoyant sa copie, le gouvernement français dit prévoir une nouvelle version de sa résolution. Mais il est déjà annoncé que celle-ci devrait maintenir a priori la possibilité d’un recours à des mesures punitives contre la Syrie en s’appuyant sur le chapitre VII de l’ONU. Surtout, les discours laissent toujours planer la menace d’une intervention militaire unilatérale. Si la diplomatie française voulait bloquer toute discussion, elle ne s’y prendrait pas autrement.

Déjà, ces derniers mois, la France avait participé, avec la frange de l’opposition syrienne promue par les monarchies du Golfe et qu’elle a choisi de soutenir au détriment de l’opposition laïque et progressiste, au sabotage de « Genève 2 », proposition russe approuvée par le secrétaire général de l’ONU qui prévoyait un cadre de négociations entre le régime syrien et l’opposition.

François Hollande et Laurent Fabius s’entêtent à placer la France à l’avant-garde d’une alliance occidentalo-atlantiste dirigée de l’arrière par les Etats-Unis, qui instrumentalise les drames de la guerre et la souffrance des peuples afin d’imposer à des pays souverains des gouvernements aux ordres. Cette conception, ouvertement refusée par les pays dits émergents et la quasi-totalité des pays du sud, est totalement dépassée par l’Histoire. C’est à chaque peuple de décider de son avenir.

Devant ces insultes répétées faites à toute une tradition de politique étrangère qui a longtemps fait de la France une puissance médiatrice au sein de l’arène internationale , le Parti de Gauche appelle le président de la République, s’il en est encore capable, à revoir sa politique dans le monde arabe et à agir pour qu’une sortie de crise diplomatique soit trouvée à la crise syrienne.


Chez les amis occidentaux des terroristes islamistes il y aura fatalement "un après la Syrie"…

Flanby félicite chaleureusement Le Figaro pour son entretien avec Bachar al-Assad…


L’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique (OJIM) :
Le 2 septembre, Le Figaro réalisait un entretien en exclusivité mondiale avec Bachar el-Assad. Une démarche qui n’a pas plu au président… … Lors d’une conférence de presse à l’issue du G20, François Hollande s’en est pris au journal sur un ton ironique. « On ne remerciera jamais assez Le Figaro pour son sens civique, d’avoir permis à l’opinion française d’être éclairée par l’interview de ce dictateur. Maintenant, nous savons qu’il veut liquider son opposition », a ainsi déclaré le président français.
Des propos à Flanby qui pour tout Français qui aime encore la France et reste attaché à son honneur doivent être décryptés comme de très vives félicitations… Félicitations de tous ceux qui refusent une collusion du pouvoir français actuel avec les groupes islamiques, ces djihadistes prétendument combattus au Mali alors que les Armées françaises voudraient être envoyées djihadiser au côté des terroristes du Front Al-Nusra [جبهة النصرة لأهل الشام‎] et de l'État islamique d'Irak et de Al-Cham [ الدولة الإسلامية في العراق والشام] contre ces Chrétiens d’Orient… dont la France serait pourtant historiquement protectrice…

Y étant invité par ces propos hautement chaleureux à Flanby, comment de pas résister au plaisir de lui faire plaisir à notre Flanby… Aussi voici l'entretien de Georges Malbrunot, envoyé spécial à Damas, avec le président Bachar al-Assad, entretien tant loué par Flanby… Un entretien qui prend certainement encore plus d'intérêt avec l'évolution des événements depuis sa publication… et pourrait laisser augurer venant du Figaro une relation désormais plus avertie de l'actualité du Moyen-Orient…

L'entretien que François Hollande aurait voulu censurer


La une du Figaro daté du mardi 3 septembre 2013


DAMAS, Syrie - Hier, 2 sept. 2013, le président syrien Bachar al-Assad a accordé un entretien au journal français Le Figaro, au cours duquel il a affirmé que la stabilité dans la région dépend de la situation en Syrie.
- LE FIGARO : LES AMÉRICAINS ET LES FRANÇAIS VOUS ONT ACCUSÉ D’AVOIR DÉCLENCHÉ UNE ATTAQUE À L’ARME CHIMIQUE LE 21 AOÛT DANS LA RÉGION DE GHOUTA CE QUI A FAIT DES CENTAINES DE MORTS. POUVEZ-VOUS NOUS FOURNIR UNE PREUVE QUE VOTRE ARMÉE N’A PAS COMMIS CETTE ATTAQUE…

Bachar al-Assad : premièrement, quiconque accuse doit donner la preuve. Nous les avons défiés d’avancer une seule preuve ; ils en ont été incapables. Nous les avons défiés de donner une seule preuve à leurs peuples. Puisque les politiques extérieures se décident au nom des peuples et de leurs intérêts. Mais, ils n’ont pas pu le faire.

Deuxièmement, parlons de la logique de cette accusation, si elle est raisonnable ou pas. À présent, je vous pose la question suivante : nous combattons depuis deux ans, et je peux dire que notre situation sur le terrain est aujourd’hui bien meilleure qu’elle ne l’était l’année dernière par exemple. Comment une armée, dans n’importe quel État, peut-elle utiliser des armes de destruction massives, au moment même où elle réalise un progrès moyennant des armes conventionnelles ? Soyons très précis : Je ne dis nullement que l’Armée syrienne possède ou non de telles armes. C’est une question qu’on ne discute pas. Mais supposons que cette armée souhaite utiliser des armes de destruction massive, si elle en possède ; est-il possible qu’elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même ?!! Où en est la logique ?

En plus, est-il possible d’utiliser des armes de destruction massive dans la banlieue de la capitale sans tuer des dizaines de milliers de personnes, car ces matières se transportent par le vent ?

- DES ÉLÉMENTS DE L’ARMÉE SYRIENNE ONT-ILS ÉTÉ ATTEINTS PAR DE TELLES ARMES ?

Bachar al-Assad : Oui dans la région d’al-Baharieh dans la banlieue de Damas. Le comité d’enquête a rencontré les soldats hospitalisés.

- CERTAINS DISENT QUE L’ARMÉE A SANS DOUTE RÉALISÉ CERTAINS PROGRÈS. MAIS VOUS VOULIEZ AUSSI, EN FIN DE COMPTE, EN FINIR DÉFINITIVEMENT AVEC CETTE OPPOSITION, QUI PROGRESSE DANS D’AUTRES ENDROITS…

Bachar al-Assad : Encore une fois, les zones dont on parle sont des zones peuplées. Y utiliser des armes de destruction massive signifie des dizaines de milliers de morts. Toutes les accusations se fondent sur les allégations des terroristes et sur des images vidéo arbitraires diffusées sur Internet.

- LES AMÉRICAINS DISENT AVOIR CAPTÉ UN ENTRETIEN TÉLÉPHONIQUE ENTRE UN DE VOS RESPONSABLES ET UN ÉLÉMENT DE L’ARMÉE, LUI DONNANT L’ORDRE D’UTILISER CES ARMES…

Bachar al-Assad : si les Américains, les Français ou les Britanniques disposaient d’une seule preuve, ils l’auraient annoncé dès le premier jour. Nous ne discutons pas des rumeurs, ni des allégations. Nous ne discutons que les faits. Si ce qu’ils disent est vrai, qu’ils en donnent la preuve.

- SERAIT-IL POSSIBLE QUE CERTAINS RESPONSABLES, OU CERTAINS ÉLÉMENTS DE L’ARMÉE SYRIENNE, AIENT PRIS CETTE DÉCISION SANS VOTRE AVAL…

Bachar al-Assad : Encore une fois… j’affirme que nous n’avons jamais dit posséder de telles armes. Votre question insinue des choses que je n’ai pas dites, et que nous n’avons ni confirmées ni niées en tant qu’État… mais normalement, dans les pays qui possèdent une telle arme, la décision est centrale.

De toute manière, vous évoquez une question que nous ne discutons avec personne en tant qu’État, car c’est une question purement militaire.

- MAIS JIHAD MAKDISSI L’A BIEN DIT ?

Bachar al-Assad : Non… à l’époque, Jihad a dit : « si nous possédons une telle arme, nous ne l’utiliserons pas ». Le fait de la posséder ou non est une affaire purement syrienne et ne concerne que nous.

- LE PRÉSIDENT OBAMA A REPORTÉ LES FRAPPES MILITAIRES SUR VOTRE PAYS. COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS CETTE DÉCISION ?

Bachar al-Assad : Certains estiment que le président Obama a fait preuve de faiblesse en temporisant l’agression, ou en la reportant pour quelques jours ou quelques semaines… Certains ont vu en lui le chef fort d’une grande puissance, parce ce qu’il a menacé de déclencher la guerre contre la Syrie. Quant à nous, nous estimons que l’homme fort est celui qui empêche la guerre, et non celui qui l’enflamme…

L’homme puissant est celui qui reconnait ses erreurs. Si Obama était fort, il aurait dit publiquement : « Nous ne disposons pas de preuves sur l’usage de l’arme chimique par l’État syrien ». Il aurait dit publiquement : « La seule voie est celle des enquêtes onusiennes. Par conséquent, revenons tous au conseil de sécurité ». Mais à mon avis, il était faible parce qu’il a subi les pressions intérieures et a menacé de déclencher la guerre. C’est notre opinion. Je vous ai dit que par la force des choses le fort est celui qui empêche la guerre et non celui qui la déclenche et l’attise.

- QUE DIRIEZ-VOUS AUX MEMBRES DU CONGRÈS AMÉRICAIN QUI DOIVENT VOTER POUR OU CONTRE CETTE FRAPPE ?

Bachar al-Assad : Quiconque souhaite prendre cette décision doit, avant de voter, se poser la question évidente suivante : les guerres qu’ont-elles apportées aux États-Unis ou même à l’Europe ? Le monde qu’a-t-il gagné de la guerre contre la Libye ? Qu’a-t-il gagné du support apporté au terrorisme en Libye ? Qu’a-t-il gagné de la guerre en Irak et ailleurs ? Que gagnera-t-il du renforcement du terrorisme en Syrie ?

La tache de tout membre du congrès consiste à servir l’intérêt de son pays. Avant de voter, il doit agir en fonction de l’intérêt de son pays… Quel serait l’intérêt des États-Unis dans la croissance de la perturbation et de l’extrémisme au Moyen Orient ? Quel serait leur intérêt à poursuivre ce que Georges Bush avait commencé, à savoir répandre les guerres dans le monde…

S’ils raisonnent logiquement et en fonction de l’intérêt de leur propre pays, ils ne verront aucun intérêt dans de telles guerres. Mais vous savez que, dans beaucoup de cas, leurs positions politiques n’émanent pas toujours du bon sens.

- COMMENT ENTENDEZ-VOUS RIPOSTER À CETTE ATTAQUE, AU CAS OÙ ELLE AURA LIEU ?

Bachar al-Assad : Aujourd’hui, vous parlez d’un tonneau de poudre qui est le Moyen Orient.

Le feu s’approche énormément de ce tonneau. Il ne s’agit pas seulement de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe…

Celui qui élabore aujourd’hui le plan de la guerre peut vous répondre en ce qui concerne le premier pas seulement, c’est-à-dire sur ce qu’il va faire lui-même. Mais après… Personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle lorsque le baril de poudre explosera… Personne ne dispose d’une réponse sur ce qui se passera en fin de compte. Ce qui est certain c’est qu’il y aura partout le chaos, la guerre, l’extrémisme et ses répercussions.

- LE DANGER D’UNE GUERRE RÉGIONALE SE POSE-T-IL ?

Bachar al-Assad : Bien sûr. Ce risque vient même au premier plan. La question ne relève pas seulement de la Syrie, mais de toute une région intégrée, étroitement liée sur le plan social, politique et militaire. Il est donc normal que les défis soient régionaux et non seulement syriens.

- PAR EXEMPLE, ISRAËL SERAIT-IL UN DE VOS OBJECTIFS ?

Bachar al-Assad : Vous ne vous attendez quand même pas que je révèle quelle sera notre riposte ?!! Il n’est pas logique d’annoncer notre plan, mais comme je viens de le dire, puisque les acteurs sont nombreux, parler d’un seul acteur minimise l’importance de ce qui se produira.

- QUE DIRIEZ-VOUS À LA JORDANIE OÙ DES HOMMES ARMÉS SE SONT ENTRAÎNÉS. AU CAS OÙ LES EXTRÉMISTES RÉALISENT UNE AVANCÉE, QUEL SERA, À VOTRE AVIS, LE DANGER QUI MENACE LA JORDANIE ?

Bachar al-Assad : Notre politique consiste à ne pas exporter nos problèmes aux pays voisins. Nous traitions donc avec des milliers de terroristes déjà venus de la Jordanie, et nous les frappions à l’intérieur même de la Syrie… La Jordanie, par ailleurs, a déjà annoncé qu’elle ne servira de base à aucune opération militaire contre la Syrie.

Mais si nous ne parvenons pas à frapper le terrorisme en Syrie, il passera tout naturellement dans d’autres pays. L’extrémisme et le chaos se répandront davantage.

- VOUS METTEZ DONC EN GARDE LA JORDANIE ET LA TURQUIE ?

Bachar al-Assad : Nous l’avons dit à plusieurs reprises, et nous leur avons envoyé des messages directs et indirects. Je pense que la Jordanie en est consciente, malgré les pressions qui s’y exercent pour qu’elle devienne un lieu de passage pour le terrorisme. Quant à Erdogan, je ne pense pas du tout qu’il est conscient de ce qu’il fait…

L’important aujourd’hui pour la Syrie est de frapper le terrorisme sur son territoire.

- QUELLE SERA LA RÉACTION DE VOS ALLIÉS… HEZBOLLAH ET L’IRAN, AU CAS OÙ UNE ATTAQUE EST PERPÉTRÉE CONTRE LA SYRIE ? COMPTEZ-VOUS LE CAS ÉCHEANT SUR LEUR SOUTIEN ?

Bachar al-Assad : Je ne veux pas parler à leur place. Cependant, leurs déclarations étaient claires. Puisque nous avons dit que la question était régionale, personne ne saurait dissocier les intérêts de la Syrie de ceux de l’Iran ; ni les intérêts de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah de ceux d’autres pays qui nous soutiennent.

Aujourd’hui la stabilité de la région dépend de la situation en Syrie. La Russie en est consciente, aussi ne défend-elle pas le président ni l’État syrien mais bien la stabilité dans la région… car cela aura aussi des effets sur la Russie. Voir les choses sous l’angle d’une coalition entre la Syrie et l’Iran serait superficiel et limité. La question en est beaucoup plus grande.

- LES RUSSES VOUS ONT-ILS ASSURÉ QU’ILS MAINTIENNENT DES CONTACTS AVEC LES AMÉRICAINS POUR ATTÉNUER LA FRAPPE ?

Bachar al-Assad : Je ne pense pas qu’on fasse confiance aux Américains. Aucun État au monde ne peut garantir à quiconque que les Américains engageront ou non une action contre tel ou tel pays. Aussi nous ne cherchons pas de telles assurances… Les Américains disent une chose le matin, et le contredisent complètement le soir… Tant que les États-Unis ne suivent pas et n’écoutent pas les Nations Unies, nous ne devons pas être rassurés.

- COMMENT PEUT-ON ARRÊTER LA GUERRE ET LA CRISE QUI DURE DEPUIS DEUX ANS ET DEMI EN SYRIE ? VOUS AVEZ PROPOSÉ UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE, LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE A PROPOSÉ GENÈVE… COMMENT PEUT-ON ARRÊTER LE BAIN DE SANG ?

Bachar al-Assad : Lorsque la crise est à ces débuts et que vous parlez de solution, c’est totalement différent que lorsque vous parlez de solution à l’heure actuelle… J’ai dit dès le début que la solution devait avoir lieu par le dialogue… Le dialogue entraine des solutions et engendre des idées qui s’appliqueront à travers des mesures politiques.

Aujourd’hui la situation est différente. Nous combattons des terroristes. 80 – 90 % de ceux que nous combattons appartiennent à al-Qaeda. Ceux-là ne s’intéressent pas à la réforme, ni à la politique, ni aux lois. Ceux-là, le seul moyen de leur faire face est de les liquider. C’est alors que nous pourrions parler de mesures politiques. Pour répondre donc à votre question, la solution aujourd’hui consiste à arrêter de faire venir les terroristes en Syrie, de leur fournir des armes, et de leur apporter un soutien financier et autre…

- QUI LEUR APPORTE CE SOUTIEN ?

Bachar al-Assad : L’Arabie Saoudite en premier lieu, la Turquie, la Jordanie (à travers l’infiltration des personnes armées), la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.

- AVEZ-VOUS DES PREUVES QUE LA FRANCE A LIVRÉ DES ARMES AUX TERRORISTES ?

Bachar al-Assad : Les positions politiques de la France, sa provocation qui met en exécution les politiques d’autres pays comme le Qatar et autres, en est la preuve pour nous.

- ÊTES-VOUS PRÊT, M. LE PRÉSIDENT, À INVITER LES RESPONSABLES DE L’OPPOSITION À VENIR EN SYRIE, À SE RÉUNIR AVEC EUX, À LEUR PRÉSENTER DES GARANTIES SÉCURITAIRES, ET À LEUR DIRE ASSEYONS-NOUS ENSEMBLE POUR TROUVER UNE SOLUTION ?

Bachar al-Assad : En janvier dernier, nous avons lancé une initiative qui comprenait tout ce que vous venez de dire, et même plus. Cependant, l’opposition dont vous parlez a été fabriquée à l’étranger. Elle est made in France, Qatar… mais certainement pas made in Syria. Elle suit donc forcement les ordres de ceux qui l’ont fabriquée. Il n’était pas permis aux membres de cette opposition de répondre favorablement à cet appel, ni donc aux solutions politiques. Par ailleurs, ils ne disposent d’aucune base populaire. Malgré tout, nous les avons invités mais ils n’ont pas répondu à cette invitation.

- MAIS CERTAINS N’ONT PAS RÉPONDU PARCE QU’ILS CRAIGNAIENT POUR LEUR VIE. ILS CRAIGNENT QU’ILS NE SOIENT EMPRISONNÉS COMME CE FUT LE CAS AVEC ABDELAZIZ AL KHAYER. POUVEZ-VOUS LEUR DONNER DES GARANTIES ?

Bachar al-Assad : Nous leur avons donné ses garanties, et moi-même j’ai évoqué ces points politiques y compris des garanties sécuritaires à toute personne qui vient en Syrie pour le dialogue. Mais ils ne sont pas venus, ou on ne leur a pas permis de venir. Dire qu’ils craignent être tués ou arrêtés, nous n’avons ni tué ni arrêté personne de l’opposition. Ils se trouvent en Syrie, les amis et les collègues d'Abdelaziz Al Khayer… Vous pouvez les rencontrer ici même, en Syrie. Pourquoi agresser ou arrêter quelqu’un et laisser les autres ?! Où en est la logique ? Cela est insensé.

- COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS LA POSITION DE LA FRANCE AUJOURD’HUI À VOTRE ÉGARD ? VOUS ÊTES VENU PLUSIEURS FOIS EN FRANCE…

Bachar al-Assad : Ce n’était pas une relation d’amitié… C’était une tentative de la part de la France de changer l’orientation de la politique syrienne, et ce à la demande des États-Unis. C’était une chose tout à fait claire pour nous. Même le virement positif vis à vis de la Syrie en 2008, s’est fait sous l’influence du Qatar… pour être clair, la politique de la France vis-à-vis de la Syrie dépendait totalement du Qatar et des États-Unis.

- LES PARLEMENTAIRES FRANÇAIS SE RÉUNIRONT MERCREDI. AUJOURD’HUI, IL Y A UN GRAND DÉBAT EN FRANCE. CERTAINS PENSENT QUE HOLLANDE EST ALLÉ TROP LOIN DANS CETTE AFFAIRE. QUEL DISCOURS ADRESSEZ-VOUS AUJOURD’HUI AUX PARLEMENTAIRES FRANÇAIS AVANT QU’ILS SE RÉUNISSENT ET VOTENT ?

Bachar al-Assad : Il y a quelques jours, le ministre français des Affaires étrangères aurait déclaré : la participation de la France attend le Congrès américain. Il n’a pas dit qu’il attendait la décision du Parlement français. Je vous demande donc de qui dépend le Gouvernement français dans ses prises de décisions, du Parlement français ou du Congrès ?!!

Depuis 2003, suite à l’invasion de l’Irak, la France a décidé de renoncer à son indépendance et est devenue la subalterne de la politique américaine. C’était vrai pour Chirac après la guerre, mais aussi pour Sarkozy, et aujourd’hui pour Hollande.

La question est de savoir si la réunion du Parlement français signifiera que les Français retrouveront l’indépendance de la décision de la France. Nous souhaitons que la réponse soit positive. Je dirais à ce moment-là aux parlementaires français : que chacun décide en fonction de l’intérêt de la France. Les représentants du peuple français soutiendront-ils l’extrémisme et le terrorisme ? Se mettront-ils du côté de ceux qui ont perpétré les attaques du 11 septembre à New-York, ou l’attentat du métro en Espagne ? Les députés du peuple français se mettront-ils du côté de ceux qui ont tué les innocents en France ??? Comment pourront-ils s’opposer à des gens comme Mohamed Merah en France, et les soutenir en Syrie !!! Comment la France peut-elle combattre le terrorisme au Mali et le renforcer en Syrie ? La France deviendra-t-elle un exemple de la politique des deux poids deux mesures promues par les États-Unis ?!!

Comment les parlementaires français pourront-ils convaincre leurs concitoyens que la France est un état laïc, et en même temps appuyer ailleurs l’extrémisme et le confessionnalisme ; un État qui appelle à la démocratie mais dont l’allier principal c’est des États qui appartiennent au Moyen-Âge comme l’Arabie Saoudite. Je dis aux parlementaires français : revenez aux principes de la Révolution française dont le monde entier s’est enorgueilli : liberté, égalité, fraternité.

- SI LA FRANCE INTERVIENT MILITAIREMENT, LES INTÉRÊTS NATIONAUX DE LA FRANCE SERONT-ILS AFFECTÉS EN SYRIE OU DANS LA RÉGION ?

Bachar al-Assad : Cela dépend des répercussions de la guerre. Mais la France perdra certainement ses intérêts. Il y a une sorte de mépris vis-à-vis la politique de la France, cela est devenu clair et se reflète directement sur les intérêts. Il aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France. Surtout que des pays importants dans la région commencent à s’orienter vers l’Est, et non plus vers l’Europe comme auparavant. Les alternatives sont disponibles, ainsi que le respect mutuel entre nous et ces pays.

- DONC VOUS APPELEZ À LA RAISON ET À LA SAGESSE…

Bachar al-Assad : À la raison et à la morale.

- ENTENDEZ-VOUS PRÉSENTER VOTRE CANDIDATURE L’ANNÉE PROCHAINE AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ?

Bachar al-Assad : Ça dépend, à ce moment là de la volonté du peuple syrien. Si je sens que le peuple le souhaite, je n’hésiterai pas à le faire, bien au contraire. À présent, nous n’avons pas de statistiques à ce sujet, mais nous avons des indices. L’indice principal c’est que lorsque vous combattez des terroristes qui viennent de plus de 80 pays et qui sont appuyés par l’Occident et par certains États arabes, et que le peuple ne veut pas de vous, vous ne pouvez pas continuer. Puisque la Syrie a résisté pendant deux ans et demi, c’est là un indice important quant à l’existence d’un soutien populaire.

- DANS CETTE CRISE, M. LE PRÉSIDENT, JUSQU’OÙ VOUS ÊTES PRÊT À COMBATTRE ?

Bachar al-Assad : Ce n’est pas nous qui avons choisi de combattre. Nous avons deux choix : nous battre et défendre notre pays contre le terrorisme, ou capituler. L’histoire de notre région ne nous indique pas que nous ayons capitulé auparavant. Cette région a toujours vécu des guerres. Elle n’a jamais capitulé, et ne capitulera jamais.

- DONC VOUS ALLEZ VOUS BATTRE JUSQU’À SACRIFIER VOTRE VIE POUR LA SYRIE ?

Bachar al-Assad : Lorsqu’il s’agit d’une question patriotique tout le monde se bat, et tout le monde se sacrifie pour sa patrie… Aucune différence entre président et citoyen… ce n’est pas une affaire personnelle. En quoi c’est utile si vous vous restez en vie alors que votre patrie est mourante ?

- EST-CE QUE VOUS ASSUMEZ, M. LE PRÉSIDENT, TOUTES LES ERREURS COMMISES ET TOUT CE QU’A FAIT VOTRE ARMÉE ET LES FORCES DE SECURITÉ ? PENSEZ-VOUS QU’IL Y A EU DES ERREURS COMMISES ?

Bachar al-Assad : Tout être humain risque de se tromper. Si vous ne vous trompez pas c’est que soit vous n’êtes pas humain, soit vous ne travaillez pas. Moi, je suis humain et je travaille… Mais lorsque vous voulez évaluez une erreur quelconque, vous devez prendre du recul. L’évaluation doit se faire après et non pendant la production de l’événement. Il faut bien attendre les conséquences de l’action. À présent, nous sommes au cœur de la bataille. Lorsqu’elle prendra fin, nous seront en mesure d’évaluer les résultats et nous dirons qu’on avait raison ici, ou qu’on s’est trompé là.

- ÊTES-VOUS SÛR QUE VOUS ALLEZ GAGNER LA BATAILLE ?

Bachar al-Assad : L’histoire de notre région nous dit que lorsque les peuples se défendent, ils vaincront. Cette guerre n’est pas celle du président, ni celle de l’État. C’est la guerre de toute la Patrie, et nous remporterons la victoire.

- MALGRÉ TOUT, VOTRE ARMÉE A PERDU CERTAINES RÉGIONS AU NORD, À L’EST, AU SUD… PENSEZ-VOUS QUE VOUS ALLEZ RÉCUPÉRER CES ZONES MILITAIRES ?

Bachar al-Assad. : Notre problème n’est pas d’avoir la terre sous notre contrôle ou sous celui des groupes armés. Il n’y a pas un endroit où l’armée a voulu entrer sans pouvoir y pénétrer. Le vrai problème réside dans la poursuite du pompage des terroristes à travers les frontières. Il réside aussi dans le changement que les terroristes ont pu introduire sur le plan social dans les zones où ils ont pénétré.

- VOTRE ANCIEN AMI MORATINOS M’A DIT, IL Y A QUELQUES JOURS : "QU’EST CE QUI SE PASSE DANS LA TÊTE DE BACHAR EL-ASSAD ? COMMENT PEUT-IL COMMETTRE DE TELS ACTES DE VIOLENCE DANS SON PROPRE PAYS ?"

Bachar al-Assad : Il faut plutôt se poser la question de savoir comment la France a permis de tuer des terroristes qui ont terrorisé les citoyens français chez eux ? Comment a-t-on fait face au désordre au Royaume-Uni l’année dernière ? Pourquoi l’armée américaine est-elle descendue à Los Angeles dans les années 90 ? Pourquoi est-il permis aux autres pays de lutter contre le terrorisme, alors que cela n’est permis pas en Syrie ? Pourquoi n’est-il pas permis que Mohamed Merah se trouve en France pour tuer, alors qu’il est permis aux terroristes de se trouver en Syrie pour tuer ?

- DEPUIS LE DÉBUT DE LA CRISE, QUELS CHANGEMENTS Y-A-T-IL EU SUR VOTRE QUOTIDIEN EN TANT QUE DIRIGEANT DE L’ÉTAT ? APRÈS DEUX ANS ET DEMI DE LA CRISE, CERTAINS DISENT QUE BACHAR EL-ASSAD DIRIGE SEUL LE PAYS…

Bachar al-Assad : C’est bien ce que je vous ai répondu tout à l’heure. Si l’Occident était contre moi, mon peuple aussi, et que j’étais seul, comment pourrai-je alors être en mesure de diriger le pays ? C’est illogique. Je continue grâce à l’appui du peuple et à la puissance de l’État. Malheureusement, lorsqu’on nous regarde de l’Occident, on ne voit pas les choses d’une manière réaliste.

- PLUSIEURS JOURNALISTES FRANÇAIS SONT RETENUS EN SYRIE. AVEZ-VOUS DE LEURS NOUVELLES ? EST-CE LE POUVOIR QUI LES DÉTIENT ?

Bachar al-Assad : Détenus chez nous ?

- ILS ONT ÉTÉ PRIS EN OTAGE AU NORD…

Bachar al-Assad : S’ils sont des otages chez les terroristes, c’est aux terroristes qu’il faut demander de leurs nouvelles. Si par contre l’État arrête quiconque pour être entré dans le pays de manière irrégulière, il sera traduit en justice. Il ne sera pas gardé en prison. Il sera jugé selon les lois syriennes, et tout le monde le saura.

- SOUHAITEZ-VOUS ÉLABORER UNE COLLABORATION SÉCURITAIRE AVEC LA FRANCE, CE QUI SE PRODUISAIT D’AILLEURS DANS LE PASSÉ ?

Bachar al-Assad : Toute sorte de coopération, qu’elle soit sécuritaire, militaire ou même économique a besoin d’un accord politique. Nous ne pouvons pas avoir une collaboration sécuritaire avec n’importe quel État quand les intérêts politiques sont en contradiction.

- LORSQUE VOTRE PÈRE EST DÉCÉDÉ ET QUE VOUS ÊTES ALLÉ EN FRANCE, LE PRÉSIDENT CHIRAC VOUS A REÇU… VOTRE IMAGE A COMPLÈTEMENT CHANGÉ…

Bachar al-Assad : La question est de savoir plutôt si la réalité de la personne a changée. L’image est modifiée par les médias à leur manière. Ma réalité n’a pas changé. Je suis quelqu’un qui appartient au peuple syrien. Je défends ses intérêts. Je suis indépendant, non soumis aux pressions extérieures. Je coopère avec les autres de manière à sauvegarder les intérêts de mon pays.

Ils ont mal compris ces choses là. Ils ont pensé qu’un jeune président c’est quelqu’un à qui on peut dicter ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire. Ils ont pensé que si j’avais fait mes études en Occident, ça veut dire que j’ai perdu ma culture authentique… C’est une manière naïve et superficielle de voir les choses. Je n’ai pas changé. Mais dès le début ils m’ont vu autrement. Ils doivent accepter l’image du syrien attaché à l’indépendance de son pays.

- LA FRANCE EST-ELLE DEVENUE UN PAYS ENNEMI DE LA SYRIE ?

Bachar al-Assad : Quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l’ennemi du peuple syrien. Quiconque contribue à tuer un soldat arabe syrien est l’ennemi de la Syrie. Quiconque œuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi.

Je ne parle pas du peuple, car je vois que le Gouvernement français va à l’encontre de l’intérêt et de la volonté de son peuple. Il faut faire la distinction entre peuple ennemi et État ennemi. Le peuple français n’est pas un ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien.

- DONC L’ÉTAT FRANÇAIS EST-IL AUJOURD’HUI UN ENNEMI DE LA SYRIE ?

Bachar al-Assad : Dans la mesure où la politique de l’État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi. Cette hostilité prendra fin lorsque l’État français changera de politique.



Homat el Diyar… Défenseurs de la Patrie : l'Hymne national syrien…




Rien ne fera jamais plier le Peuple syrien…

حـماةَ الـديار

حُـماةَ الـدِّيارِ عليكمْ سـلامْ
ّأبَتْ أنْ تـذِلَّ النفـوسُ الكرامّ
عـرينُ العروبةِ بيتٌ حَـرام
وعرشُ الشّموسِ حِمَىً لا يُضَامْ


ربوعُ الشّـآمِ بـروجُ العَـلا
تُحاكي السّـماءَ بعـالي السَّـنا
فأرضٌ زهتْ بالشّموسِ الوِضَا
سَـماءٌ لَعَمـرُكَ أو كالسَّـما


رفيـفُ الأماني وخَفـقُ الفؤادْ
عـلى عَـلَمٍ ضَمَّ شَـمْلَ البلادْ
أما فيهِ منْ كُـلِّ عـينٍ سَـوادْ
ومِـن دمِ كـلِّ شَـهيدٍ مِـدادْ؟


نفـوسٌ أبـاةٌ ومـاضٍ مجيـدْ
وروحُ الأضاحي رقيبٌ عَـتيدْ
فمِـنّا الوليـدُ و مِـنّا الرّشـيدْ
فلـمْ لا نَسُـودُ ولِمْ لا نشـيد؟

Défenseurs de la Patrie [Homat el Diyar]

Paix sur vous, défenseurs de la patrie
Notre noble esprit ne sera jamais soumis
Soutien de l'arabisme, sanctuaire consacré
Siège des étoiles, protection inviolable


Les plaines de Syrie [el-Cham] sont des tours dans les hauteurs
Telles que le ciel au-dessus des nuages
Une terre resplendissante aux soleils éclatants
Devenant un autre ciel, ou presque le ciel lui-même.


Le flottement d'espoirs et le battement des cœurs,
Sont sur ce drapeau qui a uni ce pays tout entier
N'y a-t-il pas la noirceur de chaque œil,
Et l'encre du sang de chacun de nos martyrs ?


Nos esprits sont provocateurs et notre histoire est glorieuse,
Et les âmes de nos martyrs sont de formidables gardiens.
Al-Walid est une part de nous, tout comme Al-Rashid,
Pourquoi nous ne prospérerions pas et pourquoi nous ne construirions pas ?



Bilad el-Cham