Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.…
mercredi 17 juillet 2013
mardi 16 juillet 2013
lundi 15 juillet 2013
dimanche 14 juillet 2013
14-Juillet : Fleury-Mérogis, la Bastille à Flanby et à la république des francs-maçons…
Après la guillotine, Fleury-Mérogis nouveau symbole de la république des francs-maçons…
Vers de nouvelles lettres de cachet…
Il est patent que le comportement des institutions, des grands médias, de la haute administration, police, justice… dans les affaires Méric et Nicolas a choqué une grande partie de la population. La brutalité de la répression, dans les deux cas, notamment en regard de ce qui se fait généralement lors des mouvements de rue dans les cités, a beaucoup surpris. Polémia a reçu d’un correspondant, qui préfère garder l’anonymat, une lettre ouverte destinée à être remise au prisonnier Nicolas Bernard-Buss, interpellé puis jugé et condamné à une peine de prison de quatre mois dont deux ferme. Par sa véhémence, l’auteur de cette lettre exprime l’écœurement d’un grand nombre de Français qui se sentent considérés non plus comme des citoyens à part entière mais comme des proscrits rejetés de la communauté nationale.
Polémia a décidé de publier cette lettre.
LETTRE OUVERTE À UN PRISONNIER POLITIQUE DE LA RÉPUBLIQUE DU GRAND-ORIENT
Monsieur Nicolas BERNARD-BUSS
Aux bons soins de Maître Benoît GRUAU
250 bis boulevard Saint-Germain
75007 Paris
27 juin 2013
Cher Nicolas,
Vous n’ignorez pas, je pense, pour quelle raison vous avez été sèchement embastillé par la magistrature couchée du roi Ubu : vous aviez blasphémé Sodome et défié ses hérauts, leurs pompes et leurs œuvres, leurs projets délirants, leurs poses arrogantes, leur invraisemblable acharnement à inverser toutes les valeurs, l’inversion étant « naturellement » leur maître mot. À cela s’ajoutent vos tares de naissance : vous êtes un jeune-homme de race blanche (malgré la récente abolition officielle de la race), Français de souche et de bonne famille, orthosexuel, étudiant appliqué ; circonstance aggravante, vous êtes peut-être croyant et catholique par-dessus le marché. C’en était trop pour la République du Grand-Orient, qui a vu en vous une incarnation emblématique de son ennemi absolu et protéiforme. En cela, reconnaissons-le sportivement, elle ne s’est pas trompée.Un régime qui a peurAu-delà des épreuves que vous fait subir l’invraisemblable violence judiciaire déchaînée à votre encontre, il y a un espoir pour vous comme pour nous tous, opposants résolus à l’appariement institutionnel des invertis comme à ses prévisibles métastases « familiales ». Car un régime qui sur-réagit ainsi est un régime qui a peur. Peur des réalités d’airain qui ridiculisent à jamais sa crispation idéologique et son dogmatisme schizophrène, peur du pays réel qui n’en peut plus du mensonge, surtout quand ce dernier vient servir la perversion des âmes, des esprits, des cœurs, des mœurs, conformément aux prescriptions du « père du mensonge ». En un mot, peur des Français, cette race noble et ancienne que nos dirigeants de circonstance croyaient bel et bien enfouie dans les oubliettes de l’histoire, mais qui se réveille et qui a décidé de ne plus se laisser endormir ni enfumer par personne.Vous avez peut-être appris que plusieurs des « Femen », ces pauvres bougresses exploitées par des pourrisseurs publics, avaient été libérées hier de la prison tunisienne où elles étaient enfermées depuis le 29 mai. Elles n’y seront restées que trente jours, alors que – comme à leur habitude – elles avaient osé manifester seins nus dans un pays réputé répressif et pudibond. En définitive, elles auront donc passé exactement deux fois moins de temps que vous derrière les barreaux. Ces « résistantes » vont sûrement attirer un peu plus encore l’intérêt et l’adulation de la presse aux ordres du régime dont elles sont les zélées auxiliaires. Il est intéressant de constater à cette occasion – car les occasions de rire (même jaune) se font rares – que le libertarisme bas-hexagonal est deux fois plus répressif que la pudibonderie supposée de la Tunisie, dont l’indulgence a sans doute été fortement sollicitée par des pressions parisiennes… On voit s’illustrer en cela, et à la perfection, la devise des ancêtres terroristes de nos sourcilleux républicains grand-orientaux : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! »…Traitement sur mesureLa liberté, en revanche, est pleinement accordée à tout ce qui se déclare antifasciste ou « antifa » (antifamille également). Par exemple, ces nervis d’ultra-gauche pétris de haine et de violence, qui ne rêvent que de casser en bande organisée, et avec préméditation, des opposants au « "mariage" pédés-gouines » ou encore des fascistes supposés. Elle est totale aussi pour ces bandes de voyous ethniques qu’ont vomies récemment les banlieues parisiennes de non-droit et qui ont tout cassé sur leur parcours sous couleur de fêter la victoire d’un club de foutbol subventionné par nos maîtres qataris. Face aux premiers comme aux seconds, la police – systématiquement en sous-effectifs, conformément aux ordres de son ministricule – regarde ailleurs ou adopte une attitude débonnaire contrastant de façon frappante avec son action parfois musclée et en sur-effectifs contre ces pelés, ces galeux par qui tout le mal arrive : familles et jeunes de France descendus dans la rue pour y exprimer enfin la voix du peuple véritable, qui n’a rien à voir avec le peuple ectoplasmique imaginé par le « camp du bien ».Il est presque cocasse, par ailleurs, qu’on ait réussi à vous trouver une cellule malgré l’effroyable surpeuplement carcéral, dû en partie au simple fait que l’actuelle et calamiteuse ministresse de l’A-Justice considérerait comme une dérive droitière la construction de prisons décentes. Sans doute cette pasionaria de la bienveillance sélective préfère-t-elle réserver l’occupation des rares cellules existantes aux adversaires du régime provisoire (faute de capacités d’accueil suffisantes dans les cliniques psychiatriques), elle qui est ouvertement favorable à ce que les authentiques racailles évoluent en liberté dans nos villes et nos campagnes, avec ou sans bracelet à la cheville.La post-démocratie est installéeCher Nicolas, vous avez compris à vos dépens que nous sommes entrés en totalitarisme post-démocratique. Mais tout indique qu’une grande partie des forces de police lâchées contre les Veilleurs et autres opposants au « "mariage" pédés-gouines » sont de plus en plus révoltées par ce qu’on les oblige à faire. Beaucoup de ses membres ne s’en cachent même plus et n’hésitent pas à le dire à vos camarades. Voici ce que l’un d’eux leur a déclaré dimanche dernier : « Nous sommes entre 80 et 90% à être de votre côté. Nous sommes de plus en plus écœurés par les ordres très sévères que nous recevons contre les opposants au mariage homosexuel, alors même qu’on nous a demandé, lors de la manifestation des antifascistes, de ne pas intervenir tandis que nous assistions au cassage du quartier de la Bastille. » On ne saurait être à la fois plus lucide et plus honnête. Voilà pourquoi il faut continuer d’espérer en un sursaut général de nos compatriotes. Depuis longtemps déjà, on cherche à les crétiniser, à les avilir, à les museler, à les châtrer par tous les moyens, et l’on s’affole en constatant aujourd’hui que ça ne fonctionne pas ou plus. Charles Maurras a écrit : « Tout désespoir en politique est une sottise absolue ». Quant à Nietzsche (qui n’est pas ma tasse de thé par ailleurs), on lui doit cette phrase superbe : « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ». Accrochez-vous à ces deux pensées pendant le temps qu’il vous reste à tirer en prison. De tout cœur, je souhaite que vous en sortiez plein d’espoir et plus fort qu’auparavant. On ne lâche rien.Mon affection et mon admiration vous sont acquises. Mes pensées et mes prières vous accompagnent jusqu’à votre libération.
Anonymus
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Enquête sur un scandale d'État
« Les ordres venaient d'en haut, entend-on souvent. De tout en haut. »
Nicolas, Veilleur, prisonnier politique
Nicolas, Veilleur, prisonnier politique
Texte de Geoffroy Lejeune, pour Valeurs Actuelles daté du 8 août 2013
Condamné en première instance à deux mois de prison ferme, relâché après vingt-trois jours de privation de liberté, Nicolas Bernard-Buss est le symbole de la répression contre les opposants à la loi Taubira.
Il venait d'avoir 23 ans. Il était étudiant, hyperactif, bien inséré socialement. Sans être encarté nulle part, il militait, comme de nombreux jeunes de sa génération, contre le projet de loi Taubira instaurant le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. Le 14 avril, il avait fondé et développé très vite, avec quelques amis, le mouvement des Veilleurs. Il s'apprêtait à passer ses examens de fin d'année. Nicolas était un garçon comme les autres. Jusqu'à ce 16 juin 2013.
Ce soir-là, François Hollande creuse la tombe de sa popularité en plombant l'audience de l'émission Capital, sur M6. Le vrai spectacle est dans la rue. Plus d'un millier de manifestants habillés de vêtements aux couleurs bigarrées et brandissant des drapeaux bleu-blanc-rose, encadrés par des centaines de CRS, l'attendent pour lui manifester une énième fois leur opposition au mariage homosexuel. Le président s'esquive et emprunte une porte dérobée. La foule se disperse. Avec une vingtaine d'amis, Nicolas remonte l'avenue de la Grande Armée et débouche sur les Champs-Élysées. « Hollande ! Ta loi, on n'en veut pas ! »
À la station de métro Franklin-Roosevelt, une masse de CRS fond sur le petit groupe. Panique. Nicolas s'engage dans la rue François-Ier avec un ami, gagne la rue de Marignan. Pris en tenaille, les deux jeunes détalent. Une voiture de la brigade anti-criminalité (Bac) débouche à contre-sens dans la rue. L'un est attrapé, l'autre s'engouffre dans une pizzeria pour s'y réfugier et monte à l'étage. Brouhaha au rez-de-chaussée. Un cordon de CRS ceinture le restaurant. Les policiers en civil montent. Ils sont trois. L'assaut est chirurgical, les policiers se ruent sur Nicolas et le passent à tabac. Deux Taser sont braqués sur ses tempes, il est rapidement "saucissonné", soulevé et jeté à l'arrière de la voiture de la Bac. Dix-sept points de lésion et hématomes seront constatés après l'arrestation.
La suite est kafkaïenne. La machine politique, judiciaire et médiatique s'emballe. Pour la première fois, un jeune homme de 23 ans au casier judiciaire vierge écopera d'une peine de prison ferme assortie d'un mandat de dépôt, qu'il ira purger le soir même sous la lettre d'écrou Z - classification réservée aux détenus les plus dangereux - dans la plus grande maison d'arrêt d'Europe ; sa cellule est voisine de celle de Redoine Faïd, ex-ennemi public numéro un.
Pour la première fois depuis la loi Dati de 2009, une peine de moins de deux ans de prison sera exécutée alors que le juge d'application des peines conclut systématiquement à la remise en liberté des condamnés. Pour la première fois, la justice de ce pays emprisonnera pour délit d'opinion un jeune inoffensif, alors que près de 100 000 peines de prison ferme ne sont pas exécutées chaque année…
On reproche à Nicolas une "détérioration" dans la pizzeria. Contrairement à la rumeur, le restaurateur ne portera pourtant pas plainte, malgré de multiples pressions. On lui reproche aussi d'avoir dissimulé son identité. Abandonnés lors du procès, ces deux chefs d'accusation seront pourtant largement relayés par la presse. La même presse insistera lourdement sur la prétendue insolence de Nicolas lors du procès. En occultant certains vices de procédure - la notification de garde à vue au bout de quatre heures, le transfert du commissariat au dépôt après l'expiration des quarante-huit heures de garde à vue, le renvoi d'un avocat venu le conseiller en pleine nuit…
Le silence commence à se rompre au sujet des conditions déplorables de sa garde à vue : brimades, policiers qui le prennent en photo avec leur téléphone comme un trophée de chasse, promiscuité forcée avec des transsexuels alors que des cellules restent vides, premier repas servi au bout de vingt-quatre heures, renversé à même le sol, officier de police judiciaire qui propose de jouer sa relaxe au « bras de fer », changement fréquent de commissariat pour détruire les repères, provocations, moqueries…
Face à tant d'incohérences, de détournements et d'injustice, Valeurs Actuelles a mené l'enquête. Parmi les acteurs de la condamnation de Nicolas, certaines langues se délient. Tous ne sont pas fiers d'avoir permis qu'un tel "deux poids, deux mesures" déshonore l'institution qu'ils sont censés servir. « Les ordres venaient d'en haut, entend-on souvent. De tout en haut. » Et le slogan "Dictature socialiste" scandé par les opposants au "mariage pour tous" paraît moins folklorique.
Malgré les dizaines de personnes qui veillent en soutien devant le commissariat dès le début de la garde à vue et le climat de tension particulier autour de l'affaire, le parquet exige la comparution immédiate de Nicolas. Pour ses juges, le déroulement de l'audience est accablant. Les chefs d'accusation varient : Nicolas est finalement, dans les dernières minutes de sa garde à vue, accusé de "rébellion", "fourniture d'identité imaginaire" et de "refus de prélèvement des empreintes digitales et photographiques". La rébellion repose, sans preuves, sur les seuls témoignages de deux policiers qui affirment, chacun se contredisant, avoir interpellé Nicolas « seul » à l'étage de la pizzeria. La défense demande à pouvoir visionner les images fournies par les Taser, munis d'une caméra et d'un micro qui enregistrent dès que l'arme est dégainée. On leur oppose que ces images ne peuvent être d'aucune utilité. Fermez le ban.
Vient l'accusation de "refus de prélèvement des empreintes digitales et photographiques". Regards interloqués sur les bancs de la défense. On a en effet demandé à Nicolas de se soumettre à un prélèvement ADN, qu'il a refusé, mais c'est sur un autre test, palmaire et photographique, que porte l'accusation. Un gardien de la paix certifie le refus de Nicolas de se plier à ce test, auquel il s'était pourtant soumis trois semaines plus tôt, lors de sa précédente garde à vue, le 25 mai, après laquelle il avait été jugé - et relaxé - pour avoir organisé, avec 57 autres gardés à vue, l'opération "fortin" sur les Champs-Élysées, la veille de la dernière "manif pour tous"…
La sentence tombe. Froidement, la magistrate prend soin de lire les peines dans l'ordre le plus cruel.
Restent les fantasmes sur l'accusation de "fourniture d'identité imaginaire" : a-t-il volontairement décliné une identité incomplète ? La réalité est glaçante : les juges reprochent à Nicolas d'avoir menti sur son prénom, lequel est en réalité, selon son acte de naissance, Giordano-Bruno. Stupeur. Nicolas n'a jamais entendu ces prénoms, il est certain de bien s'appeler Nicolas, Stanislas, Henri. La lecture de l'acte de naissance lui donnera tort : c'est une virgule manquante entre le nom de la rue Giordano Bruno, où il est né, et ses trois prénoms qui lui vaudra cette accusation de mensonge…
La sentence tombe. La magistrate prend soin de lire les peines infligées dans l'ordre le plus cruel : « 1 000 euros d'amende sans sursis »… « Assortis de deux mois de prison avec sursis »… « En complément d'une peine de prison ferme de deux mois. » Tout s'effondre. Le mandat de dépôt, qui vaut enfermement immédiat, n'est pas prononcé tout de suite. Nicolas est menotté. Dernière salve : « Compte tenu de la dangerosité de l'incriminé, nous assortissons cette peine à un mandat de dépôt à effet immédiat et exécutoire à l'instant. Il devra être conduit dès ce soir à la prison de Fleury-Mérogis. »
La sentence tombe. La magistrate prend soin de lire les peines infligées dans l'ordre le plus cruel : « 1 000 euros d'amende sans sursis »… « Assortis de deux mois de prison avec sursis »… « En complément d'une peine de prison ferme de deux mois. » Tout s'effondre. Le mandat de dépôt, qui vaut enfermement immédiat, n'est pas prononcé tout de suite. Nicolas est menotté. Dernière salve : « Compte tenu de la dangerosité de l'incriminé, nous assortissons cette peine à un mandat de dépôt à effet immédiat et exécutoire à l'instant. Il devra être conduit dès ce soir à la prison de Fleury-Mérogis. »
Nicolas libéré… Flanby fait toujours dans sa culotte. Et alors, le pantalon merdeux, que de mauvaises l'assaillent ! Gare à l'incontinence de la bête blessée… |
Il faut à tout prix libérer l'opposant pour éviter une invasion des Champs-Élysées le 14 juillet…
Si sa condamnation semblait acquise d'avance, sa libération l'est de même. Une procédure exceptionnelle est lancée pour le faire comparaître en appel, moins de trois semaines après son incarcération ! Cas unique dans l'histoire de la justice française : il faut libérer l'opposant pour éviter une invasion des Champs-Élysées le 14 juillet. Le libérer, mais le reconnaître coupable : Nicolas voit sa peine réduite à 3 000 euros d'amende, dont 1 500 avec sursis, quitte à confirmer en appel des chefs d'accusation surréalistes.
À sa sortie de prison, Nicolas est immédiatement accueilli en province par sa famille. C'est un garçon en reconstruction, troublé aussi bien par les menaces reçues et le saccage de son appartement, peu avant son arrestation, que par ses vingt-trois jours de privation de liberté, que Valeurs Actuelles a reçu, après une veillée place Vendôme. Nicolas est arrivé simplement, à pied, vêtu de son polo bleu à col rose du "camping pour tous". À son poignet, le bracelet rose de la Manif pour tous, siglé d'un catégorique "Non à la loi Taubira", signe que rien ne lui fera abandonner son combat. Plus que jamais, "On ne lâche rien" reste son slogan, qu'il aime à décliner en répétant que « [sa] détermination est intacte ». Ses prochains combats sont tout désignés : l'enseignement de la théorie du genre à l'école, la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui. À travers ses propos filtrent un calme et une résilience qui forcent le respect. Nicolas s'est confié, il avait besoin de raconter. Pour Valeurs Actuelles, il livre un témoignage d'une exceptionnelle gravité.
Entretien avec Geoffroy Lejeune, Cyril de Beketch et Floriane Dumazert pour Valeurs Actuelles du 8 août 2013
Du 19 juin au 9 juillet, le militant contre la loi Taubira Nicolas Bernard Buss, matricule 404 247, purge sa peine à Fleury-Mérogis après deux jours de garde à vue. L'incroyable récit de sa descente aux enfers.
Comment avez-vous vécu votre condamnation ?
Après quarante-huit heures de garde à vue et vingt heures de dépôt, je pensais que plus rien ne pourrait me choquer. Pourtant, dès l'instant où les juges prononcent le mot « prison », tout bascule dans une nouvelle disproportion.
Immédiatement menotté, je suis conduit dans la cour du Palais de justice et poussé dans le fourgon de l'administration pénitentiaire avec d'autres condamnés. Placés dans des box minuscules, nous sommes ballottés comme du bétail. On est en juin, il fait affreusement chaud et nous sommes privés d'eau. Le fourgon reste bloqué une heure dans la cour avant de prendre l'autoroute pour Fleury-Mérogis, où des embouteillages nous ralentissent pendant deux heures trente. Autour du fourgon, les gens empruntent le chemin des vacances. Les autres détenus se moquent de moi : « Petit bourgeois, qu'est-ce que tu fais là ? » Je me fais insulter. Ils croient impossible que je sois condamné pour rébellion : « Tu dois être un gros pervers, on va te défoncer en prison. »
Vous avez peur ?
Je n'ai pas le temps de réfléchir. Je suis conduit de force à l'espace d'enregistrement d'écrou. Photographié, analysé sous toutes les coutures, empreintes, paumes, etc., le prisonnier devient un objet. Sans entrer dans les détails sordides, la fouille en prison est intégrale. On me déshabille, les vêtements sont fouillés, les coutures déchirées. À la première plainte, ce sont des coups, des insultes, des brimades. Il y a 4 marques jaunes au sol, il faut se mettre à quatre pattes dessus, comme un animal, pendant que quelqu'un vérifie qu'on n'a rien à cacher. C'est dégradant, déshumanisant, profondément humiliant. Trois heures plus tôt, je n'aurais jamais pensé voir la prison. Je suis désormais le détenu numéro 404 247. Pour éviter d'être placé en cellule avec « un codétenu qui va [me] calmer » (sic), je fais en sorte d'être "isolé médical" en refusant de passer sous les rayons X obligatoires du service radiologie.
À quoi pensez-vous ?
J'adopte un comportement de survie, l'important est d'économiser ses forces. Je demande à prendre la douche que j'attends maintenant depuis trois jours. « Hors de question, vous verrez ça avec le surveillant d'aile. » Pour ma première nuit à Fleury, je suis donc tout seul dans une cellule de 3 mètres carrés, au rez-de-chaussée. Il y a des excréments dans les coins, du vomi séché aux murs, la paillasse est imbibée d'urine. Il me reste soixante-deux jours à endurer, dans une position d'infinie faiblesse, libre de rien, privé de tout.
Vous craquez ?
Lorsqu'on est mis à l'épreuve de cette manière, l'esprit développe une capacité de résistance. Je me sentais en danger, j'étais maltraité dès qu'on me déplaçait, bousculé en toute occasion. Je me suis interdit le désespoir et j'ai prié. Même déshumanisé, je n'ai pas craqué en prison, ni depuis, d'ailleurs. Mais ça va forcément finir par arriver.
Qu'avez-vous le plus mal vécu ?
Seul dans ma cellule, sans aucune activité, sans repères, entre des affichettes pornographiques collées sur les murs, j'ai dû lutter pour ne pas me sentir un sous-homme. La première nuit, j'ai réalisé très vite ce qui serait le plus dur : les bruits de la prison. C'est le plus violent. En permanence, des détenus sont en train de crier, de taper, de pleurer -- des sanglots épouvantables --, de se cogner la tête contre les barreaux. J'entends des cris de démence, de folie, parfois des ricanements, juste à côté. C'est nerveusement insupportable, il y a de quoi devenir fou.
Y a-t-il des moments de répit ?
La tension est permanente. Je reste marqué par le bruit de la serrure quand les gardiens entrent dans la cellule et par celui des trois verrous quand ils la quittent.
Je suis au rez-de-chaussée, les détenus des étages jettent leurs ordures par leur fenêtre, qui tombent devant mes barreaux. Quand je regarde dehors, je vois des ordures, des rats, des corbeaux et, dans la cellule, des blattes et des cafards… Mais si les conditions physiques et d'hygiène sont éprouvantes, c'est la violence psychologique qui met à plus rude épreuve.
Comment réagissez-vous ?
Durant mes trois semaines de prison, j'ai été en cellule tout le temps, interdit de promenade, de téléphone, de correspondance, de parloir… Je n'ai pu avoir de contacts qu'avec mes avocats, un aumônier, et des députés qui m'ont rendu visite. Je ne pouvais pas écrire. J'ai demandé un stylo, qui m'a été refusé au nom de ma « dangerosité ». Des objets aussi idiots que celui-ci prennent une grande valeur. Tout devient relatif. La nourriture a beau être infâme, elle est distribuée en si faible quantité qu'on ne peut se permettre de faire la fine bouche. Cela fait déjà une semaine que je suis privé de liberté, je n'ai eu aucun contact avec ma famille, je m'inquiète.
Voyez-vous vos avocats ?
Ce sont eux qui m'informent de l'énorme mobilisation à l'extérieur. À ce moment-là, savoir que mon incarcération peut servir à remobiliser les opposants à la loi Taubira me redonne un moral d'acier.
Quels repères gardez-vous ?
Aucun, le système carcéral est là pour casser tout repère. À chaque entrée et sortie de cellule, on subit une fouille intégrale. La violence réside aussi dans le ton utilisé par les seules personnes qui s'adressent à nous et viennent nous chercher en disant : « Viens, toi, allez, sors ! » On perd confiance en soi, même si on a décidé de résister. On commence à se demander si on n'a pas mérité ça. La perte de repères est aussi temporelle : je n'ai aucun moyen d'avoir l'heure, et pour compter les nuits, je fais des encoches dans une allumette trouvée à côté des barreaux. En comptant les jours qui passent, je pense à mes partiels : « En ce moment même, en lieu et place de la prison, je devrais passer mes oraux. »
Vous restez à l'isolement ?
Mes avocats me préviennent que des députés veulent venir me voir. Je porte toujours les habits du jour de mon arrestation. Je n'ai toujours pas vu de douche ni de savon, au bout du septième jour de prison, du dixième de privation de liberté. Très tôt le matin, en catastrophe, des surveillants débarquent pour me changer de cellule. Je quitte le bâtiment D4, le plus insalubre, jamais rénové depuis la construction de Fleury, en 1968, pour une cellule du quartier de très haute sécurité (THS). La cellule est un peu plus grande, il y a une table, une chaise et un semblant de douche. Deux heures plus tard, les députés sont là.
Vous n'avez aucun contact avec les autres détenus ?
Je suis passé de l'isolement médical à l'isolement total sous très haute sécurité, j'ai donc croisé très peu de prisonniers. En revanche, ma cellule au THS était voisine de celle de Redoine Faïd [le braqueur spécialisé dans l'attaque de fourgons blindés, évadé à l'aide d'explosifs, le 13 avril, de la maison d'arrêt de Sequedin, dans le Nord, après une prise d'otages, repris et incarcéré à Fleury-Mérogis, note de Valeurs Actuelles]. Je ne l'ai jamais vu, la très haute sécurité interdit tout contact, mais j'ai pu discuter avec lui par la fenêtre. Je lui ai dit en riant : « Si tu t'évades, prends-moi avec toi ! »
Dans quel état d'esprit êtes-vous à ce moment-là ?
Grâce aux témoignages de soutien reçus de l'extérieur, la vie en prison semble moins éprouvante. On m'apporte le courrier des deux premiers jours, daté des 20 et 21 juin. Il y a plus de 700 lettres. Les surveillants me signifient qu'ils n'ont pas pu tout ouvrir, lire et trier, et que le reste arrivera plus tard. Le lendemain, ils reçoivent plus de 1 000 lettres en une journée. Souvent cité, le leitmotiv des Veilleurs, "Même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or", prend tout son sens. Je profite de cette occasion pour remercier très chaleureusement tous ceux qui m'ont soutenu dans cette épreuve. Ce fut un réconfort immense.
14-Juillet : Causerie pour ceux qui n'iront pas danser la carmagnole
Franck Abed s'entretient avec Philippe Ploncard d'Assac…
Rivarol, à l'occasion d'un entretien publié le 5 novembre 2010, présentait ainsi Philippe Ploncard d’Assac :
Sur le site d'information des Cercles nationalistes français est présenté le texte complet de l’allocution de Philippe Ploncard d’Assac, à l’occasion de la "Journée de Rivarol" le 21 mai dernier, à Villepreux, pour les 60 ans du journal. Ce texte pourrait constituer un condensé partiel du long entretien accordé à Franck Abed, enregistré dans les vidéos ci-après… À écouter réécouter avec grande attention… Pour plus d'information sur les Cercles nationalistes français consulter leur site : Cercles nationalistes français
À lire aussi sur le site d'information des Cercles nationalistes français l'article : "De Gaulle, l'homme du 18 juin", certainement l'un des meilleurs articles et des mieux informés jamais écrits sur le personnage. À lire absolument !
Si la mouvance nationaliste se veut représentée par de nombreux acteurs, chacun mettant davantage en valeur tel aspect doctrinal, ayant opté pour un domaine spécifique d'action et selon ses propres méthodes, tous s'accordent pour reconnaître l'autorité doctrinale de Philippe Ploncard d’Assac. Tous en une occasion ou une autre on fait appel à Philippe Ploncard d’Assac pour venir rappeler les fondements doctrinaux. Ce fut le cas, jadis, pour le Front National de Jean-Marie Le Pen. Philippe Ploncard d’Assac participe régulièrement aux manifestations de la mouvance nationaliste pour toujours intervenir sur les fondamentaux. En novembre 2010, Philippe Ploncard d’Assac accordait un entretien à Rivarol (n° 2973)…
Rivarol, à l'occasion d'un entretien publié le 5 novembre 2010, présentait ainsi Philippe Ploncard d’Assac :
"Philippe Ploncard d’Assac est neurochirurgien et l’un des pionniers de la micro- chirurgie vasculaire du cerveau et des greffes nerveuses. Auteur de nombreuses études sur ces sujets, il fut chef de clinique à l’Hôpital universitaire de Genève, puis appelé comme professeur invité à l’Université de Bruxelles.
En 1990, Jean-Marie Le Pen lui demanda de restructurer le "Cercle des Français de l’Étranger" en Belgique. Il fut membre élu du Comité central du Front national, jusqu’à sa démission en mai 1993. Il est l’auteur de nombreux ouvrages notamment sur le nationalisme, le mondialisme et la franc-maçonnerie…"
Ajoutons que Philippe Ploncard d’Assac est le digne successeur de son père Jacques Ploncard d’Assac… connu pour ses nombreuses publications, pour ses éditoriaux de "La Voix de l'Occident" diffusés depuis Lisbonne , pour l'accueil qu'il réserva au Portugal à tous ceux qui, à diverses époques, furent pourchassés par les degaullistes… À l'intention de ceux qui douteraient encore de l'immense autorité morale de Jacques Ploncard d’Assac, notons simplement qu'il a été décoré de la Croix de Guerre 1939-40, de la Francisque, puis trois fois condamné à mort par De Gaulle…
Sur le site d'information des Cercles nationalistes français est présenté le texte complet de l’allocution de Philippe Ploncard d’Assac, à l’occasion de la "Journée de Rivarol" le 21 mai dernier, à Villepreux, pour les 60 ans du journal. Ce texte pourrait constituer un condensé partiel du long entretien accordé à Franck Abed, enregistré dans les vidéos ci-après… À écouter réécouter avec grande attention… Pour plus d'information sur les Cercles nationalistes français consulter leur site : Cercles nationalistes français
À lire aussi sur le site d'information des Cercles nationalistes français l'article : "De Gaulle, l'homme du 18 juin", certainement l'un des meilleurs articles et des mieux informés jamais écrits sur le personnage. À lire absolument !
mardi 9 juillet 2013
dimanche 7 juillet 2013
Les 50 ans de sacerdoce du Père Daniel Taillez, missionnaire des Hmong
« Je rêve du jour où le Laos ne suivra plus une idéologie communiste et redeviendra un pays démocratique.
J‘y retournerai travailler… Je crois que je rêve en couleurs ! »
Daniel Taillez
Le Père Daniel Taillez (OMI), ordonné Prêtre en mars 1963, vous invite à participer ou à vous unir par la prière à la messe d'actions de grâces qu'il célèbrera pour le cinquantième anniversaire de son ordination le Dimanche 7 juillet 2013 à 10h30 en l'église Saint Barthélémy à Lesquin près de Lille.
Ce 7 juillet, à 10 h 30, le père Daniel Taillez va célébrer cinquante ans d’ordination sacerdotale à l’église Saint-Barthélemy de Lesquin. Une parenthèse amicale et familiale pour ce missionnaire de 77 ans qui a accepté de poser sa valise quelques jours, avant de reprendre sa longue route aux côtés des Hmong. Un sacerdoce qui l’a entraîné un peu partout dans le monde en un demi-siècle, jusqu’en Thaïlande où il sera de retour début août.
C’est pratiquement sous son aube blanche de communiant que Daniel a senti sa vie basculer. Ou tout au moins, qu’il se passait quelque chose en lui. Quelques jours plus tard, le vicaire de Lesquin lui a confirmé ce qu’il pressentait déjà : « Il m’a dit que ce serait bien de commencer des études pour me préparer à être prêtre », se souvient le père Taillez dont la mémoire ne comporte aucune faille. Ces mots ont raisonné comme une évidence dans l’esprit de ce jeune garçon de onze ans, ravi d’annoncer la nouvelle à ses parents. « Mon père était aux champs, j’ai trouvé maman seule. Quand je lui ai demandé ce qu’elle en pensait, elle a fondu en larmes et m’a embrassé. C’était un honneur pour notre famille très croyante, car on ne choisit pas de devenir prêtre, on est appelé. »
Heureux d’avoir trouvé sa voie, Daniel a vécu sa scolarité comme une formalité : le collège à Notre-Dame des Anges de Saint-Amand, le bac philo chez les Oblats de Marie immaculée et enfin, le noviciat avant six années de grand séminaire. Après avoir également bouclé ses 28 mois de service militaire, il a été ordonné prêtre le 17 mars 1963 à l’église de Lesquin qui l’avait vu naître à la foi et s’y épanouir. Quelques mois plus tard, le missionnaire était envoyé au Laos, où, après 28 jours de bateau, il a entamé une aventure qui allait à jamais marquer sa vie. Car c’est en arrivant là-bas qu’il a découvert le peuple Hmong, auprès de qui il travaille encore aujourd’hui à travers le monde. « J’ai tout de suite aimé leur accueil, leur sympathie. Et leur bienveillance. La simplicité appelle la simplicité dans les rapports humains… »
Jusqu’en 1975, le prêtre s’est chargé de former des catéchistes dans la capitale laotienne, Ventiane. Et puis il a dû plier bagages pour fuir une situation politique délicate. Après un bref retour en France, il s’est envolé pour deux années en Haïti d’où lui reviennent encore des paroles de cantiques chaleureux. Rappelé dans l’Hexagone pour accompagner des réfugiés hmongs, il a ensuite répondu à l’appel d’un catéchiste du même groupe ethnique implanté à Saint-Paul, dans le Minnesota. « J’y suis resté vingt ans pendant lesquels j’ai visité de nombreuses communautés à travers tous les États-Unis, confie l’homme d’église lesquinois. À Saint-Paul, j’ai beaucoup travaillé à l’instruction des familles. Lors du week-end pascal de 1983, nous avons baptisé 145 personnes. C’est l’un des grands moments de ma vie. »
Désormais, ce guidage se fait également par radio. Le père Taillez est un homme de son temps qui maîtrise les nouvelles technologies : depuis 2001, il prépare des programmes radiophoniques en langue hmong, d’abord aux Philippines, puis en Thaïlande où il est arrivé en décembre 2011 pour se rapprocher des communautés. « Je vis à 350 km au nord de Bangkok. Du lundi au vendredi, je suis à l’office et j’envoie mes émissions par internet. Et du vendredi au dimanche midi, je rejoins le village de Houaï Saï où j’évolue chaque jour un peu plus, confie-t-il, perdu dans ses pensées. Après tout ce temps, toutes ces rencontres, je ne suis plus le même chrétien que lors de mon ordination en 1963. Les choses se sont simplifiées dans mon esprit, je vis un continuel renouvellement. Je suis très reconnaissant à Dieu de cet apostolat missionnaire parce que la première personne à en avoir bénéficié, à avoir été aidé spirituellement, c’est moi. »
Et si la cérémonie organisée aujourd’hui lui rappelle que le temps passe, le prêtre n’a pas l’intention de raccrocher le micro et la soutane de sitôt. À 77 ans, il lui reste encore des choses à accomplir. « J’ai reçu récemment une proposition de retraite aux États-Unis, j’ai failli avoir une attaque quand je l’ai lue. Ce n’est pas envisageable pour le moment. » D’autant que Daniel Taillez aimerait profiter d’une ultime mission, pour boucler la boucle. « Je rêve du jour où le Laos ne suivra plus une idéologie communiste et redeviendra un pays démocratique. J‘y retournerai travailler, murmure-t-il, avant de soupirer. Je crois que je rêve en couleurs ! »
Aumônerie Catholique des Hmong de France - Hmoob Kav Tos Liv Fab Kis Teb - www.aumoneriehmong.fr
Radio Veritas Asia : Voice of Asian Christianity
Soutien au peuple Hmong
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Les Hmong sont des immigrés laotiens, évangélisés par des missionnaires européens dans les années 50 puis réfugiés en Guyane en 1977. Dans quelles conditions s'est faite leur conversion ? Comment les nouvelles générations concilient-elles la foi catholique aux valeurs traditionnelles de leur peuple ?
samedi 6 juillet 2013
De qui se moque Flanby, fossoyeur des valeurs ancestrales françaises ?
Bien sûr que ce sont les institutions qui sont en cause… Bien sûr que le Conseil constitutionnel n'est qu'un organe politique dont les membres sont désignés exclusivement selon les affinités des présidents du sénat, de l'assemblée nationale, de la république… Bien sûr que le Conseil constitutionnel ne dit pas objectivement le droit mais fait des choix politiques… Bien sûr que Flanby est dans son rôle partisan lorsque qu'il défend une institution dont les décisions le servent… Souvenons-nous de cette déplorable approbation, le 16 mai dernier, par un Conseil constitutionnel en l'occurrence bien peu "sage" d'un "mariage" pour paires pédés ou gouines et ses conséquences irresponsables quant aux enfants abandonnés aux plaisirs d'homosexuels…
Dominique Jamet : Oui, Sarkozy est victime d’une décision politicienne
vendredi 5 juillet 2013
Guillaume Zeller : "Oran 5 juillet 1962, un massacre oublié"… une nouvelle Saint-Barthélémy
Petit-fils d'André Zeller, l'un des quatre valeureux généraux organisateurs du putsch contre DeGaulle pour la sauvegarde de l'Algérie française en 1961, Guillaume Zeller a servi en 1996 aux archives orales du Service historique où il s’est initié à la recherche de sources bibliographiques et de témoins éminents. Il se réfère en particulier à Monneret, Jordi, Paya, Faivre , Ducos-Ader, Herly, Jeanneney.
Il rappelle d’abord l’origine d’Oran la radieuse, après les implantations phéniciennes et romaine. Fondée en 903 par des marins musulmans aux ordres des califes de Cordoue, elle recueille l’émigration de juifs espagnols, jusqu’à ce qu’en 1509 Isabelle la catholique ne prenne la ville. Occupée en janvier 1831 par le colonel de Damrémont, la ville connaît un développement prodigieux, passant de 2 750 à 433 000 habitants (dont 220 000 musulmans) en 1950 ; c’est alors un mélange d’ethnies qui pratiquent le vivre ensemble comme l’a montré J.-P. Lledo.
Troublée en 1949 par le hold-up de la poste, la ville n’est pas un des points forts de la rébellion, jusqu’aux exactions exercées par Boussouf, chef de la wilaya 5 agissant du Maroc ; le 14° RCP, les harkis, les autodéfenses et les unités territoriales préservent la ville de la violence ; Oran participe au sursaut du 13 mai, puis bénéficie des succès du plan Challe sous la direction du général Gambiez ; les katibas d’Oranie sont éliminées, et le colonel Lotfi est tué en mars 1960.
Le changement de la politique gaulliste provoque la révolte des ultras, à Mostaganem puis à Oran en mars 1961. Des militants de l’OAS très actifs mettent la ville en état de siège, sous la direction nominale du général Jouhaud, concurrencé à l’occasion par Gardy et Argoud. Le général de Pouilly refuse de participer au putsch. La volonté de Jouhaud d’éviter les ratonnades n’est pas respectée. 1.100 attentats par explosifs, 109 attaques, des voitures piégées et des tirs au mortier font 137 morts dont 32 des forces de l’ordre. Prenant le commandement du Corps d’armée après l’assassinat du général Ginestet, le général Katz engage les gendarmes mobiles contre la population ; il collabore avec Si Bakhti, représentant le FLN, qui riposte en faisant enlever des Européens (74 disparus d’avril à juin 1962). La violence redouble après le cessez-le-feu, les citernes BP sont incendiées. Enfin le colonel Dufour impose la fin des combats le 26 juin, et le retrait des commandos. Une cérémonie de réconciliation réunit Si Bakhti, l’évêque Lacaste et de nombreux notables le 30 juin.
Guillaume Zeller décrit dans le détail la chasse à l’homme qui se déroule le 5 juillet à partir de 11h15. Des coups de feu non localisés entraînent des meurtres en masse ; raflés dans leurs appartements, des dizaines d’hommes et de femmes sont emmenés au « petit lac » et lynchés par la populace ; certains sont vidés de leur sang dans des cliniques improvisées. Quelques musulmans sauvent la vie de leurs connaissances.
L’auteur énonce plusieurs hypothèses explicatives : - une opération montée par une bande de délinquants (Mouedenne Attou) - une manoeuvre du camp Boumediene-Ben Bella visant à déstabiliser le GPRA – un phénomène d’hystérie collective.
L’inertie du légaliste Katz, qui dispose de 6 000 gendarmes et policiers, et 18 000 militaires, est incompréhensible, il consigne les troupes et attend 14h20 pour faire intervenir les gendarmes mobiles. Certains officiers ont sauvé l’honneur, comme les capitaines Kheliff et Croguenec. Mais il n’y a pas eu d’assistance à personnes en danger de mort. Le bilan reste lourd et difficile à préciser, allant de 365 à 679 morts sans sépulture, selon les auteurs.
Ce remarquable travail d’historien met en évidence les carences de l’administration, qui a demandé des enquêtes sans user de rétorsion, et n’a pas mis en place les outils juridiques nécessaires pour apaiser le deuil des familles.
Préface de Philippe Labro, éditions Tallandier, 2012, 224 pages, 16,90€.
Listes des disparus en Algérie mises à jour à la date du 24 mai 2013
ASSEMBLÉE NATIONALE XIV LÉGISLATURE
PROPOSITION DE LOI
visant à reconnaitre le massacre de la population française à Oran le 5 juillet 1962
présentée par MM LUCA, ABOUD, MARIANI, MEUNIER, VITEL, CHRETIEN, BROCHAND, FURST, GUIBAL, POISSON
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Le 5 juillet 1962, restera la date d’une tragédie pour les Européens installés en Algérie lorsqu’elle était Française.
Le journaliste Georges-Marc Benamou a écrit à juste titre, « le massacre du 5 juillet d’Oran semble être un évènement clandestin, discutable, fantasmé, et dont les seuls survivants se repassent le souvenir. Aucune étude historique définitive. Pas de véritable investigation. Peu de livres. Pas une plaque, nul hommage officiel de la République ».
La reconnaissance, en octobre dernier par François Hollande, de la responsabilité de la France dans la tuerie d’Algériens à Paris en octobre 1961, semble être une pierre de plus dans cette volonté d’ignorer celles et ceux qui ont payé de leur vie le fait d’être Français durant cette période.
Le 5 juillet 1962 il reste à Oran, environ 100 000 européens.
Les accords d’Évian du 18 mars 1962 ont fixé la date du cessez-le-feu au 19 mars entre le FLN et la France et le principe d’indépendance de l’Algérie.
À compter de cette date, massacres de harkis, enlèvements d’Européens contraints de traverser des quartiers musulmans pour se rendre à leur travail, se multiplient faute de patrouilles militaires.
Dès lors, la population civile française terrorisée comprend la fragilité de son statut défini par les accords d’Évian, son manque de protection, dont la seule issue est l’exode massif en métropole.
Si l’exode s’organise, celui-ci est très vite ralenti, faute de moyens suffisants, terrestres et aériens, pour assurer le retour sur le continent de toutes les familles, qui, effrayées par les exactions, tentent de fuir un territoire qu’elles ont aimé.
Le 3 juillet 1962, après le référendum organisé en Algérie, le général DeGaulle reconnait officiellement l’indépendance de l’Algérie et le transfert de la souveraineté à l’Exécutif provisoire algérien.
La proclamation de cette indépendance est prévue pour le 5 juillet, date du 132ème anniversaire de la prise d’Alger par les Français en 1830.
Cette journée sera une journée dont l’histoire restera à jamais écrite avec le sang d’innocents, lynchés sur la place d’Armes d’Oran, tués à coup de fusils ou de couteaux.
Les témoignages recueillis sont accablants ; les chiffres varient de quelques centaines à quelques milliers de victimes.
À la douleur des souffrances vécues, s’est ajoutée au fils des ans, la douleur de l’inacceptable oubli de ce massacre.
Certains, pourtant, se sont élevé pour que les Français d’Algérie, sacrifiés à des dessins politiques, ne le soient pas par l’indifférence qui confine à la négation des faits.
Le Révérend Père Michel de Laparre, présent lors des massacres, fut l’un des premiers à publier en 1964 « Le Journal d’un prêtre en Algérie », relatant les heures durant lesquelles les Français furent massacrés dans les rues du centre-ville, sans qu’intervienne ni l’armée, ni les gardes mobiles, pourtant encasernés en grand nombre dans les différents bâtiments militaires, lycées ou collèges, et qualifiant cette journée de « journée de honte ».
Jean-Jacques Jordi, dans son livre « Un Silence d’État : disparus civils et européens de la guerre d’Algérie » retrace les évènements de ce 5 juillet 1962, où hommes, femmes, enfants furent lapidés, égorgés, torturés, sur la place publique, sans que l’armée française n’intervienne pour les sauver.
Plus récemment, Guillaume Zeller, dans son livre publié en 2012 « Oran, 5 juillet 1962, un massacre oublié » pointe du doigt cette ignorance voulue jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Qualifiée par l’auteur de « nouvelle Saint-Barthélémy », le massacre d’Oran, grâce à sa position de journaliste, sort peu à peu de l’ombre, touche le grand public, et fait reculer le déni historique.
Reste l’État français, qui a fait sienne une théorie fort connue en psychanalyse : « ce qui n’est pas dit, n’existe pas ».
Ce massacre collectif, rendu possible par une passivité coupable au plus haut niveau de l’État, a volontairement été occulté par les protagonistes qui n’avaient aucun intérêt à la vérité.
Ce massacre collectif, rendu possible par une passivité coupable au plus haut niveau de l’État, a volontairement été occulté par les protagonistes qui n’avaient aucun intérêt à la vérité.
Mais, comme le souligne Jean-Pierre Pister, agrégé d’Université, professeur de chaire honoraire à l’université de Nancy, « l’Histoire, la vraie, celle qui n’est pas falsifiée, ni par les idéologies, ni par les raisons d’État, finit toujours par s’imposer ».
Ce massacre qui a blessé dans leurs chairs les Français d’Algérie, mais qui blesse aussi aujourd’hui les Français qui n’ont pas vécu ces évènements, doit être enfin reconnu par l’État français qui ne peut plus s’extraire d’une mémoire collective, dont il doit être le gardien, et qui est aujourd’hui partagée par des historiens, des journalistes, des écrivains…
Il n’est que temps que la République française honore les victimes innocentes dont le seul tort fut d’être françaises, ou d’avoir servi la France le 5 juillet 1962 à Oran.
Il vous est ainsi soumis la proposition de loi suivante :
PROPOSITION DE LOI
Article unique :
La République française reconnaît le massacre de la population française du 5 juillet 1962 à Oran.
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