Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 20 octobre 2012

Un soldat témoigne : "Au siècle dernier en Algérie française"… La lâcheté récurrente des égorgeurs du FLN, fellaghas dits "moudjahidine"…


Les fellouzes ont choisi massivement François le Normal dit "FLN"

Au siècle dernier en Algérie française…

“Les toutes premières victimes innocentes, au lendemain de la Toussaint sanglante, pour la plupart des femmes et des enfants, étaient retrouvées affreusement mutilées, mais ceci n’allait être que le prélude d’une extermination qui devait durer plus de sept ans. Alors que je me trouvais avec mon unité en Oranie, nous étions chargés d’assurer la protection de femmes isolées et au cours de la journée nous passions les voir afin de les rassurer. Je me souviens en particulier d’une famille de cultivateurs dont la ferme n’était qu’à une vingtaine de kilomètres de notre base, elle était composée du père, de la mère et de quatre enfants dont l’aînée, une fillette de quatorze ans et le dernier âgé seulement de quelques mois, ils avaient installé sur le toit une sirène à air comprimé qu’ils devaient déclencher en cas d’attaque… Je me souviens de cette nuit où le hurlement lugubre de la sirène semblait nous dire : « dépêchez-vous ». Je veux vous raconter ce que nous avons retrouvé à notre arrivée… La grange était en feu, dans la cour la fillette était au sol, morte et entièrement dévêtue ; après l’avoir violée ils lui avaient tranché la tête et déposé entre ses jambes nues. Mes hommes et moi étions pétrifiés, incapable de bouger, le plus jeune du groupe a vomi et a refusé d’aller plus loin. Nous nous sommes dirigés vers l’entrée de la maison et là, dans la grande pièce qui servait de séjour, j’ai découvert ce qu’on appelle l’horreur, le père était étendu près de la grande table qui occupait le centre de cette pièce, son visage, les yeux grand ouvert disaient encore sa souffrance et sa bouche entre-ouverte avait vainement tenté de prendre un peu d’air quand ils l’ont égorgé, son pantalon était rabattu sur ses chaussures. Il était émasculé et il y avait du sang partout sur le sol. Sur la grande table gisait sa femme, la jupe retroussée sur sa poitrine, une grande plaie allant du pubis jusqu’à la taille et par où s’échappaient ses viscères qui pendaient le long de la table. Un peu plus loin sur le sol, une « bouillie » sanguinolente qui de prime abord ne ressemblait à rien, était en fait les deux garçons sur qui les terroristes s’étaient acharnés probablement à coup de barre, transformant leur tête en une espèce de galette rouge dont la cervelle striait de blanc cette flaque. Enfin je dois raconter aussi comment nous avons découvert le quatrième enfant. Un bébé d’une quinzaine de mois. Comment décrire la scène tant cela est hideux ? Dans la cheminée éteinte ils s’étaient servi du tournebroche pour empaler l’enfant, le pique qui traversait son corps ressortait près du cou, sa tête pendait et ses mains touchaient les cendres du foyer. Il flottait dans la pièce une odeur fade, et je sais à présent ce que l’on appelle l’odeur de la mort ; les corps étaient encore chauds preuve que le massacre venait d’avoir lieu, les salopards ne devaient pas être bien loin. Nous avons roulé les cadavres dans nos toiles de tente afin de les ramener à notre camp, et j’ai dû personnellement retirer le pique qui empalait le bébé car les hommes qui m’accompagnaient ont refusé de toucher le petit corps meurtri et je ne voulais pas, par respect pour cet enfant dont le seul crime avait été de naître européen, que d’autres le voient."  Jacques


Les collabos de ces égorgeurs du FLN : plus lâches que les lâches fellaghas…

Témoignage d'un soldat métropolitain enlevé par le FLN en juillet 1962

Konigsberg : Les grosses lopettes socialopes porteuses de valises du FLN

Les collabos de ces égorgeurs du FLN : plus lâches que les lâches fellaghas…


LES COLLABOS DES ÉGORGEURS DU FLN
Source : LE CRAPOUILLOT N° 109-mai-juin 1992, pages 44 à 48

Article recueilli par Sivéra sur le site Algérie-Française.org : recherche de la vérité 1954-1962,  rubrique "Les porteurs de valise"


Avec le FLN et les fellaghas c'était chaque jour l'aïd el-kébir… et alors ce n'étaient pas des moutons qu'ils égorgeaient…

Le réseau Jeanson a vu le jour ou plutôt l'ombre des bas-fonds, le 2 octobre 1957, au Petit-Clamart. Auparavant, on n'avait eu à déplorer que des initiatives et prises de position personnelles. Des noms tristement célèbres viennent à l'esprit : Mandouze et ses amis, l'aspirant Maillot, sa désertion et son camion d'armes, Rousset , le premier Européen qui aida le FLN en métropole ; Etienne et Paule Bolo ; les Chaulet : Pierre, médecin, Colette, Anne-Marie, la fiancée de Salah Louanchi, chef du FLN en France.

Quatre feuilles ont pris parti pour la rébellion : L'Express, France-Observateur, Le Monde et Témoignage Chrétien. Chaque événement un peu spectaculaire a été mis à profit par des intellectuels imprégnés de « l'esprit de la Résistance », alibi de toutes les outrances.

Après son arraisonnement en plein vol, le 22 août 1956, Ben Bella parle, donne des noms ; Mandouze est arrêté. Aussitôt Robert Barrat, François Mauriac, Jean-Marie Domenach, André Frossard, Georges Suffert prennent sa défense - Mandouze est relâché ainsi que Cécile Verdurand, boîte aux lettres du FLN et Anne-Marie Chaulet.
 
La défenestration à El-Biar, accidentelle ou suicidaire, de Me AIi Bournendjel, indigne René Capitant, Paul Teitgen. Et surtout un général extrêmement « républicain », Pâris de la Bollardière, commandant l'Atlas blidéen, demande à être relevé de ses fonctions ; il est rare qu'un militaire de haut rang doive sa célébrité à une démission en rase campagne...

Touche pas à mon « frère »
 

Depuis des années, le rôle de la Mission de France est pour le moins curieux. On y lit Hegel et l'Huma en revenant de l'usine ou du séminaire, pour se convertir au monde ouvrier au lieu de le convertir. Davezies, Urvoas feront des émules, prédestinés par leur passage à Lisieux à aider les « frères » et les « copains », avec l'absolution d'évêques dans le vent. L'abbé Urvoas est l'un des initiateurs du rendez-vous du Petit-Clamart.

Qu'a fait jusqu'ici Francis Jeanson ? Il a, pendant - la Deuxième Guerre mondiale, découvert une Algérie trop « vichyste » à son goût. Après la guerre, il visitera avec sa femme, une partie du pays et palabrera interminablement avec les autochtones. Ils ont écrit tous les deux Colette un fascicule sur l'accouchement sans douleur, Francis plusieurs ouvrages philosophiques, notamment un Sartre qui fait, comme on dit, autorité.

En 1955, ils ont publié L'Algérie hors la loi (Seuil), qui dit en substance - « Les départements d'Algérie ne sont pas soumis aux lois de la République… il faut soutenir la juste cause des acteurs du mouvement national algérien. »

En passant, le livre prend fait et cause pour ce que Témoignage Chrétien et d'autres journaux appellent la « révolte des rappelés », ensemble de chahuts de gares et de mini-mutineries de soldats excités par la bière et chauffés par des agitateurs « pacifistes ».

Le 1er juin 1957, le Mouvement de la Paix, émanation de Moscou, organise, au siège de la Fédération de la Métallurgie CGT, un « débat » sur le problème algérien. Les prêtres-ouvriers tiennent le haut du pavé, fraternellement unis aux soutiens laïcs des Frères. Conséquence logique : le 2 octobre, chez Jeanson, tout ce beau monde définit en chœur les grandes lignes d'une action d'aide directe au FLN qui, en France comme en Algérie, élimine le MNA rival par des procédés que réprouvent poliment Barrat, Bourdet, Daniel, Martinet, Suffert et consorts.

Les « taxis » de la Seine
 

L'aide aux rebelles comportera diverses activités : hébergement, recherche de planques et véhicules sûrs, franchissement de frontières, transport et transfert de fonds, recrutement continu.

L'hébergement ne posera guère de problèmes. Comme l'écrivent béatement les auteurs de "Les porteurs de valises" (Albin Michel), Hervé Hamon et Patrick Rotman : "héberger un Algérien, ce n'est pas obligatoirement aider le FLN, ce peut être soustraire un homme à l'arrestation, à la torture". Passez muscade et sortez votre carnet d'adresses.

Tout baigne également pour les « taxis ». On trouve facilement des chauffeurs bénévoles : Hélène Cuénat, Etienne Bolo, entre autres. C'est, Francis Jeanson lui-même qui se charge d'indiquer les heures et itinéraires ; en cas de besoin, le FLN France dispose de taxis véritables conduits par des frères« il s'y règle, en roulant, maints problèmes »...

Restent deux gros morceaux : le franchissement des frontières et le blanchiment de l'argent.

Depuis ses premiers contacts avec Salah Louanchi, Francis Jeanson joue couramment le rôle du chauffeur-livreur-passeur. Après la réunion du Petit-Clamart, il organise de véritables filières, avec des amis dévoués à la cause qui deviennent des spécialistes. Ainsi de Jacques Vignes.  Ami d'enfance de Jeanson, Vignes, qui se morfond à la tête d' une petite entreprise familiale bordelaise, se jette dans les bras du FLN sans se faire prier. Il quitte Bordeaux pour Paris, y devient journaliste sportif, à la rubrique voile, sa passion, sous le pseudonyme de Philippe Vigneau. La voile lui laisse des loisirs ; utilisant sa connaissance de la région frontalière, il rend très opérationnelle une filière sur l'Espagne.

Des Mercedes à plaque CD

Le processus est immuable. Le FLN attendu à l'antenne de Madrid est pris en charge par Etienne Bolo, Davezies ou Vignes. Une voiture « ouvreuse » et le « taxi » font halte pour la nuit dans une villa relais d'Ascain,Paule Bolo s'est établie avec ses enfants : une maison occupée en permanence de façon « bourgeoise » ne saurait attirer les soupçons. Le passage de la frontière s'effectue le lendemain, à pied, à travers un sous-bois. Des véhicules, parfois Mercedes à plaque « corps diplomatique », attendent le(s)-voyageur(s) sur le versant espagnol. Les FL (Frères larbins) quittent le(s) FLN et tournent les talons, mission remplie.

Si le transport des cadres est important, le convoyage des fonds l'est plus encore. Il s'agit de sommes énormes. C'est très exactement l'argent d'un racket organisé. Les quatre cent mille Algériens - qui vivent en France sont tous taxés « par la persuasion et par la force » : deux mille francs 1957 mensuels pour les salariés, un pourcentage sur le chiffre d'affaires pour les commerçants, les professions libérales ou mal définies.

Des caissiers délicats

Les porteurs de valises vont chercher l'argent collecté par les Frères dans les villes de province, l'entreposent et le comptent dans le secret d'appartements parisiens prêtés par des sympathisants. Le travail demande une forte main d’œuvre : comptage, recomptage, confection de liasses « convenablement présentées » (Jeanson), etc. « Des membres du réseau, à l'odorat chatouilleux, sont restés traumatisés par l'épouvantable odeur que dégageaient ces monceaux de billets » ; (cela ressemble à du Chirac), c'est du Rotman-Hamon.

Ces liasses si convenablement présentées ont forcément une odeur, qui n'indispose en réalité personne, pas même le délicat Robert Davezies. C'est l'argent extorqué au travail, certes ; mais aussi celui de la drogue, des hôtels de passe, des bordels, du bonneteau, des tripots chics.

Début 1958, la masse monétaire à passer chaque mois en Suisse s'élève à quatre ou cinq cents millions. Un instant utilisée avec plus ou moins de bonheur, la valise diplomatique a vite été abandonnée, à cause de l'indélicatesse d'un diplomate. Francis Jeanson utilise dès lors les services d'un courtier qui, moyennant honnête ristourne, transmet les fonds à Genève et probablement ailleurs.

Pas exactement la totalité des fonds. Une somme correspondant à un peu moins de un pour cent est allouée aux porteurs : trois millions en tout. Là-dessus, il faut payer quelques permanents ; les Jeanson, les Bolo, Hélène Cuénat, etc. touchent soixante-quinze mille francs par mois. Il reste de l'argent pour, les voitures, les frais d'hôtel et de blanchisserie.

Un passeur, sachant passer

L'ignoble lâche Jeanson, chauffeur-livreur-passeur larbin des lâches fellaghas…


Très vite, le courtier est remplacé par un agitateur professionnel de grande classe, si l'on peut dire. Un jour d'automne 1957, Robert Barrat a présenté à Jeanson un certain Henri Curiel, communiste égyptien, « internationaliste coupé de tout parti » (Jeanson), mais pas de la finance internationale où ce fils de banquier a conservé d'utiles appuis. C'est lui qui va désormais s'occuper de passer la majeure partie de l'argent. Les liasses qui viennent des usines, des arrière boutiques, des gourbis et des claques sont rangées dans des cartons de boutiques de luxe, qu'un chauffeur de maître transporte dans une banque, toujours la même. Un coup de télex à un père dominicain établi en Suisse, et l'argent se retrouve là-bas comme par miracle, prêt à se transformer par l'opération du Saint-Esprit en dynamite et fusils-mitrailleurs.
Passent Guy Mollet, Bourgès-Maunoury, Félix Gaillard, Robert Lacoste. Passe Sakiet-Sidi-Youssef, base FLN bombardée ; passent, le cas Alleg et l'affaire Audin. Passent les palabres interminables entre les communistes officiels et Francis Jeanson (rencontres avec Laurent Casanova, Waldeck Rochet, Kriegel-Valrimont) qui en fait parvenir des comptes rendus détaillés au FLN. L'action, qui prime, passe par le recrutement et la propagande, l'un et l'autre battant leur plein, de conserve.

Entrée des artistes

Les saltimbanques sont plus sensibles aux arguments de Francis Jeanson que les moscoutaires du carrefour Châteaudun. Exemple type de recrue issue des tréteaux : Jacques Charby. Fils d'un typographe cofondateur de Révolution prolétarienne, créateur avec Daniel Sorano et d'autres du Grenier de Toulouse, marié à une élève de Mandouze, Aline Bouveret, abonné au Nouvel Observateur, Charby découvre le FLN comme d'autres rencontrent Dieu et décide de l'aider. Par Anne-Marie Chaulet, puis par Colette Jeanson, Charby rencontre le chef du réseau, qui le charge de trouver des « planques » ; tâche facile dans l'accueillant milieu artiste.

Un soir, il appelle une de ses relations de scène, Cécile Marion , et lui demande d'héberger « quelqu'un » le soir même ; sans demander « qui est-ce ? », elle acquiesce ; voilà un oui plein d'avenir : ce « quelqu'un », c'est Colette Jeanson.

Ancienne comédienne (elle a joué en 1954 en Algérie avec Alain Cuny) passée à la médecine, Laurence Bataille, boîte aux lettres FLN remarquée par Francis, monte en grade : elle collecte l'argent avec Robert Davezies. Un sien cousin musicien, « aux dons multiples », rejoint le réseau.


Il n'y a pas dans la troupe que des acteurs. Voici plus grave : un émule de l'aspirant Maillot, le sous-lieutenant Jean-Louis Hurst, fils d'un notable alsacien, sonne en juin 1958 à la porte de Mandouze, à Strasbourg. Quelques semaines plus tard, l'officier français « passe » à la frontière sarroise « des rebelles algériens que ses collègues, sous le même uniforme, traquent dans les djebels » (Hamon-Rotman).
Il déserte officiellement en août 1958, peu après avoir reçu sa feuille de route pour l'Algérie. Avant de se perdre dans la clandestinité, il assurera maints passages en Allemagne. Il recrute un deuxième classe nommé Gérard Meier et lui donne une adresse refuge à Yverdon, en Suisse. En mai 1959, Gérard Meier, Louis Orhant, ouvrier métallurgiste, et Jacques Berthelet, principal correspondant à Lausanne de Jeanson, formeront le noyau « vétérans » de Jeune Résistance. Le mouvement tiendra sa première réunion en Forêt Noire, chez un nazi repenti et converti au pacifisme, la deuxième à Mayence, dans un local des Jeunesses socialistes allemandes. Socialisme internationaliste, quand tu nous tiens...
 
Des tueurs dans Paris

Le 15 septembre, avenue de Friedland, Jacques Soustelle échappe à un attentat à double détente. Le premier agresseur, Mouloud Ouraghi, manque sa cible et couvre sa fuite au jugé ; il blesse plusieurs personnes et doit la vie à des policiers qui le sauvent de justesse du lynchage. Le second tueur, Abdel Cherrouk, manque lui aussi sa cible, s'introduit dans une Aronde qui passait par là, mais un motard parvient à sa hauteur et le crible de balles. Un troisième tueur, Ben Zirough, est arrêté. Un groupe de protection réussit à prendre la fuite.

Le commando a transité en avril par la frontière espagnole au cours d'une opération de routine, Jacques Vignes et Robert Davezies ont introduit en France une dizaine d'Algériens. Davezies écrira plus tard : « Que de jeunes Algériens dont j'ai été le passeur aient tiré sur Soustelle, cela ne me concerne pas. Je ne suis pas algérien, je ne participe pas aux décisions politiques et militaires des Algériens, je suis français. »

Abdel Cherrouk et Mouloud Ouraghi sont condamnés à mort à l'aube de 1959, l'année où le réseau tourne à plein rendement. Au siège de leur société de production cinématographique, aux Champs-Élysées, Serge Reggiani et Roger Pigaut abritent des rencontres entre les chefs de wilayas. Charby a recruté André Thorent, qui a joué le Russe dans L'Amour des quatre colonels. Haddad Youssef, dit Haddad Hamada, coordonnateur du FLN en France, loge souvent chez l'acteur Paul Crauchet et le réalisateur de télévision Jacques Trebouta (son confrère Raoul Sangla achète, lui, un appartement pour le compte du FLN). Les Frères peuvent également utiliser les complaisances d'enseignants comme Janine Cahen de Mulhouse et Micheline Pouteau, professeur d'anglais à Neuilly.

La DST attaque

Mais, pendant qu'ils conduisent, transportent, couvrent, hébergent, protègent, ravitaillent le FLN, la DST accumule rapports, photographies, dossiers, preuves.


J.-C. Paupert, la "bravoure" à Paris loin du bled des fellaghas de son cœur…

Le 19 janvier 1960, rue d'Ormesson, Haddad Hamada dîne avec Allaoua Daksi chez Said Hannoun. Après le repas, les trois hommes décident d'aller prendre un café dans un bistrot du boulevard Beaumarchais où ils ont leurs habitudes. Ils viennent de commander un café lorsque plusieurs policiers les encadrent. Serein, Haddad Hamada exhibe une carte d'identité au nom de Guy Bensimon ; un chef-d'œuvre ; les Frères disposent de papiers fabriqués par un expert, un juif polonais ancien de l'Irgoun nommé Adolfo Kaminski et surnommé « Joseph ». Mais les policiers ne s'y laissent pas prendre et embarquent les trois hommes pour la rue des Saussaies.

Dans les heures et les jours qui suivent, la plupart des « têtes » du réseau sont interpellées : Hélène Cuénat, Gérard Meier, Jacqueline Carré, Janine Cahen, Jean-Claude Paupert, Jacques Charby, Georges Berger, Micheline Pouteau, Jacques et Yvonne Rispal, etc. Le juge Batigne les inculpe d'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'État. Les hommes dont le nom commence par A, B, C... jusqu'à L partent pour Fresnes, les autres pour la Santé. Les femmes vont toutes à La Roquette.

Les « Effelènes »

Ces femmes, le pays va les découvrir avec stupéfaction. La presse consacre aux sœurs des Frères de vastes espaces. Sept, ont les honneurs de la Une de Paris-Presse (27 février 1960) ; pour 0,25 NF, vous aviez droit, ce jour-là, à sept photos légendées, sur toute la largeur de la page. Gloria de Herrera, « artiste peintre » américaine, et Vera Harold, céramiste bordelaise, ouvre la marche. Dans l'appartement qu'elles partageaient, se tenaient de nombreuses réunions « d'où les hommes étaient exclus ». Suivent Hélène Cuénat (Claire Allard), Dominique Darbois, photographe ; Cécile Marion ; Jacqueline Carré, camarade de couette et « couverture » du fervent catholique devenu passeur fellouze, Gérard Meier ; en fin de rang, la jolie Christiane Grama, étudiante en médecine montée à Paris en compagnie du chef de la wilaya Paris-périphérie.

Ces sept femmes et viragos sont des échantillons très représentatifs de porteuses. Hamon et Rotman l'affirment, « la majorité d'entre elles agit par conviction » ; mais la conviction n'empêche pas les sentiments, comme pouvait le laisser supposer le cri du cœur d'une prisonnière : « Les Français n'arrivent pas à la cheville des Algériens ! »

Conférence de presse

Le chef du réseau fellagha est en liberté. Francis Jeanson a échappé à la DST. Régulièrement tenu au courant des progrès de l'instruction par son avocat, Me Dumas, « sympathisant », il tente un coup d'audace et de publicité en donnant le 15 avril 1960 une conférence de presse clandestine en plein Paris. Y assistent quelques représentants de la presse amie, non seulement maghrébine - il est normal que les commanditaires soient représentés - mais aussi française. Le journaliste le plus connu s'appelle Georges Arnaud (Le Salaire de la peur).

En substance, Francis Jeanson annonce que, malgré le coup de filet de la DST, son organisation reste opérationnelle et continue la lutte contre « le fascisme qui menace la France ». Le coup de pub serait un énorme bide sans une erreur de la DST. Georges Arnaud, qui a rendu compte de la conférence dans Paris-Presse, est arrêté pour « non dénonciation de malfaiteurs ». Deux cents journalistes signent une « pétition de solidarité ».

Prudent, Jeanson, par une filière qu'il connaît par cœur, passe en Suisse immédiatement après la parution et la saisie de Notre guerre ; il analyse dans ce livre les torpillages, les embûches, les trahisons dont il a été victime de la part de ses propres amis. Henri Curiel est nettement visé et pour cause : depuis des mois, patiemment, l'Égyptien bolcheviste étoffe le réseau Jeanson en le truffant d'amis communistes et trotskystes. Quand Jeanson rentre à Paris, fin mai, tout est consommé. Un nouveau réseau a vu le jour en lieu et place du sien : mieux cloisonné en cellules, sections, unités et sous-groupes, le MAF (Mouvement anticolonialiste français) continue à passer des capitaux en Suisse.

Signez, signez... 

Des capitaux mais aussi des armes ; le 10.mai 1960, on découvre chez une étudiante allemande nommée Inge Huscholz, du sous-groupe Davezies, cent vingt-sept mitraillettes dans neuf valises ; l'aide aux Frères a changé de calibre.

Ce qui n'empêche pas deux cents « intellectuels » de signer ce qui s'appelle désormais, pour leur honte, « le manifeste des 121 », rédigé par Maurice Blanchet. Solidaire des porteurs de ,valises, ce texte admet le droit à l'insoumission : « Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français », etc.

Sartre et Simone de Beauvoir signent avant de partir en vacances et passent la pétition. Comme moulouds de Panurge, les vieux habitués suivent. Il y a là-dedans des « noms » : dans un certain désordre, Pierre Boulez, François Truffaut, Danièle Delorme, Françoise Sagan(1), Catherine Sauvage, Alain Cuny, Alain Resnais, Simone Signoret sans Montand, André Mandouze. Les prospecteurs de signatures tombent sur un bec : Léo Ferré les éconduit. Morvan Lebesque signe dans un premier temps puis se rétracte. Au grand mécontement de son papa, Florence Malraux signe ; ce n'est pas le premier service qu'elle rend au réseau Jeanson.

Guérilla dans le prétoire : « Au sein du collectif », Me Jacques Vergès

Naturellement, les « pétitionnaires » sont passibles de la loi ; beaucoup, n'attendent qu'un procès pour que l'on parle enfin d'eux ; ils seront déçus. Pour l'instant, seul monopolise l'attention paresseuse de la gauche le procès des porteurs et des Frères arrêtés en janvier. Il s'ouvre le 5 septembre.

Ils n'ont pas tous les mêmes avocats. Ce doit déjà être assez dur pour les Algériens de se retrouver dans le même box de l'ancienne prison du Cherche-Midi que leurs valets. S'il leur fallait en plus supporter défense commune... Les FLN sont défendus par un collectif : MMe Oussedik, Benabdallah, Zavrian, Vergès et Courrégé. Parmi les conseils des porteurs, citons Me Gisèle Halimi et Me Roland Dumas.

Tous ont en commun des consignes strictes, qui se résument en trois points : faire durer ; retourner le procès et terroriser le tribunal ; démontrer, par l'absurde… que l'Algérie n'est pas la France.

C'était prévisible : tous les avocats vont s'employer, en se renvoyant constamment la balle, à bafouer la justice.

Écœurée par cette succession d'incidents de procédure sans justification, Me Gisèle Halimi se désolidarise au bout de quelques jours de cette pantalonnade. Me Dumas reste. «La veille de sa suspension par contumace, l'ami Vergès lui a bel et bien lancé un défi, haussant toujours la barre, histoire de vérifier jusqu'où s'aventure un avocat bourgeois». (Rotman-Hamon). Docile toutou, Me Roland Dumas saute de plus en plus haut, va de plus en plus loin, jusqu'à l'inadmissible...

À la place d'un témoignage écrit, très attendu, Jean-Paul Sartre, en voyage au Brésil, n'a envoyé qu'un télégramme affirmant son « entière solidarité ». Qu'à cela ne tienne. Marcel Péju, des Temps Modernes, familier de Sartre et grand admirateur de Jeanson, apologiste de la désertion, commet un pastiche avec l'accord du philosophe ; Claude Lanzmann apporte quelques retouches, Paule Thévenin dactylographie, Siné signe « Sartre ». On joint le faux au télégramme et le tour est joué. Le 20 septembre, Dumas demande au tribunal l'autorisation de lire une lettre qu'il vient de recevoir de Sartre. Et l'avocat lit le faux, qui développe le thème de la « solidarité totale » avec les porteurs de valises. Cela ne l'a pas empêché de devenir ministre des Affaires étrangères...

Henri Curiel, enfin ...

Le 1er octobre 1960, le verdict tombe. Par contumace (il coule d'heureux jours à Nyons, en Suisse, sa villégiature de prédilection), Francis Jeanson est condamné à dix ans de prison, comme quelques autres accusés présents. Huit Français et un Algérien sont acquittés (parmi eux Lounis Brahimi et Paul Crauchet) ; Jacqueline Carré prend cinq ans ; Jacques Rispal trois ; Janine Cahen huit mois. Les condamnés attendront leur libération à Fresnes, dans d'excellentes conditions : ils publient un journal, portent leurs vêtements de ville et se promènent à peu près librement dans la prison. Il ne leur manque qu'un chef. Sera-ce Francis Jeanson ? Le 6 octobre, le philosophe est arrêté à Nyons, en compagnie de Cécile Marion. Il est libéré le 7 au matin, à cause de la perfection technique de sa fausse carte d'identité belge. Jeanson et Marion remontent en voiture, gagnent l'Allemagne, où Vignes vient les chercher pour les emmener en Belgique.

Sera-ce alors Henri Curiel ? Traqué par la DST, peut-être renseignée par les services de renseignement américains ou autres, Curiel, pressé par ses lieutenants français et les Frères de quitter la France, temporise. Très habile à déjouer filatures et traquenards, parfois chanceux, il se sent en sécurité sur le territoire français où il peut à loisir mener le combat politique qui, seul, l'intéresse. Pour lui, « il n'est pas question de s'envoler comme des moineaux à chaque coup de pistolet ». Trop de confiance nuit ; le 20 octobre 1960, il est arrêté en compagnie de son bras droit, sa compatriote Didar Fawzy, dans l'appartement d'une figurante de cinéma nommée Arlette Denzler, doublure attitrée de Michèle Morgan.

Pour Henri Curiel et Didar Fawzy, quatre jours d'interrogatoires précèdent la prison (il n'y aura jamais de procès). De Fresnes, Curiel parvient à communiquer avec ses camarades libres. Les transports de fonds continuent sur le même rythme, selon la méthode habituelle ; les actions de propagande s'intensifient, surtout à l'adresse des forces stationnées en Allemagne. Pour les besoins de la cause, Curiel se rapproche de Hurst et de Davezies. Labbé est enfin arrêté à Lyon. Il y purge quatre mois de prison pour usage de faux papiers avant de rejoindre ses camarades à Fresnes.

On s'évade beaucoup. « À l'extérieur, certains militants français se consacrent à la préparation des cavales. Des Jeunes qui ont vite grandi et qui s'appellent par exemple Alain Krivine ou Bernard Kouchner rôdent dans les fossés de Fresnes et relèvent les horaires des rondes. » (Hamon-Rotman).

Pendant les pourparlers d'Évian, qui commencent le 20 mai 1960, les représentants algériens réclament l'indulgence pour les déserteurs et porteurs de valises ; ils seront naturellement entendus. Les réfractaires seront réintégrés, les porteurs de valises sortiront de prison avant l'heure, certains à l'occasion de la signature des accords.

Jean-Pierre CHAPPUIS



Liste non-exhaustive des porteurs de valises


Françis JEANSON - Hélène CUENA - Dr. CHAULET et sa femme Anne-Marie - Jacques CHARBY - le professeur D'ALSACE et le professeur Pierre VEULLAY - les prêtres de la Mission de France : Abbés Pierre MAMET, Robert DAVEZIES, BOUDOURESQUE - les acteurs Paul CRAUCHET, André THORENT, Jacques RISPAIL, François ROBERT, Jacques MIGNOT, Jacques et Lise TREBOUTA, Serge REGGIANI, Catherine SAUVAGE, Roger PIGAUT - l'écrivain Georges ARNAUD - Georgina DUFOIX - Guy DARBOIS - Paul-Marie de la GORCE - Annette ROGER - Michel ROCARD - Jean DANIEL - Henri CURIEL et sa femme Rosette - Roland CASTRO - Hervé BOURGES - CASALIS - Gérard CARREYROU - Guy BRAIBANT - Pierre BOUSSEL - Marc BLONDEL - Christian BLANC - François AUTAIN - Pierre FRANK dit "Pedro" - AlainGEISMAR - Jean GIOVANELLI - Bernard KOUCHNER - MarcKRAVETZ - Henri ALLEG - Françoise SAGAN - Bernard SCHREINER - Georges SUFFERT - Jacques VERGES - François MASPERO - Jacques MELLICK - Christian NUCCI - Claude OLIVENSTEIN - Jean-Claude PAUPERT - Jean-Louis PENINOU , Michel PEZET - René-Victor PILHES - Hubert PREVOT - Madeleine REBERIOUX - Pierre VIDAL-NAQUET - La Filière allemande : Les trafiquants d'armes Georges PUCHERT (+), Dr. KRUGER, Ernest SPRINGER , Otto SCHLUTER , Marcel LEOPOLD (+ Suisse).

Note : (1) Dans "Paris-Match"du  30 septembre 2004, un cahier d'une trentaine de page sur Françoise Sagan.
 Extrait d'un article, signé Jacques-Marie Bourget :
"En 1960, elle découvre la Guerre d'Algérie, et publie un papier dans "L'Express" pour sauver Djamila Bouchapa, de la torture.
-Elle signe aussi "l'Appel des 121", qui soutient des soldats insoumis refusant de servir.
-Elle rencontra Jeanson, le patron du réseau français de soutien au FLN.
-Elle cacha des militants ou les exfiltra jusqu'à une frontière."

"FRANÇAIS" AYANT REÇU UNE DÉCORATION ALGÉRIENNE POUR SERVICES RENDUS AU FLN ET RAPPEL SUR QUELQUES TRAÎTRES (extrait d'un article rédigé par M. Jean-Claude Terrasse, secrétaire de l'ASAF 21, en avril 2002) :
"… Le samedi 24 mars 1990, à Paris au Centre Culturel Algérien - 171, rue de la Croix-Nivert - 15°, l’ambassadeur d'Algérie en France, M. Smail Hambani, en présence de M. Ait Ouazzou Arezki, président de l'Amicale des Algériens en Europe. a décoré de la médaille de la résistance algérienne 12 Français anciens membres de réseaux de soutien au FLN durant la guerre d'Algérie :
- Mmes Denise Barrat, Michèle Beauvillard. Hélène Cuenat, Anne Leduc, Nicole Rein et Cécile Regagnon,
- MM. Robert Barat à titre posthume, Jean-Marie Boeguelin. l’abbé Robert Davezies, Adolfo Karminski, Jean-Claude Paupert et Roger Rey.  …"
















Jean-François Mattéi le 5 juillet 2012 face au Mur des Disparus, à Perpignan…

L'Algérie des malentendus :
Plaidoyer pour la colonie…


Intervention du philosophe Jean-François Mattéi le 5 juillet 2012 à Perpignan devant le Mémorial des Français disparus en Algérie (1954-1963) dans le cadre de l'hommage rendu aux victimes des massacres du 5 juillet 1962 à Oran et plus généralement à toutes les victimes Pieds-Noirs et Harkis de la guerre d'Algérie.





Source : Cercle algérianiste : "l'algérianiste"







vendredi 28 septembre 2012

Une semaine d'images au Royaume de Thaïlande…

Rival supporters of the the red shirts and the yellow shirts were involved in violent clashes on Tuesday outside the Crime Suppression Division (CSD) offices on Phahon Yothin Road. The protesters from opposite ends of Thailand's political divide gathered after police summoned for questioning a former female teacher who publicly accused red-shirt key supporter Darunee Kritbunyalai of defaming the royal institution last month.
Photos by Surapol Promsaka Na Sakolnakorn

jeudi 27 septembre 2012

Albert Paraz et Roger Nimier… sur Livr'Arbitres



Vient de paraître le numéro 9 de la nouvelle série de la revue littéraire non-conforme Livr’Arbitres. Son dossier central est cette fois-ci consacré aux plumes rebelles et iconoclastes de Roger Nimier et Albert Paraz avec de brillantes et prestigieuses contributions, notamment celles de l’académicien « hussard » Michel Déon, de Jean-Marie Le Pen, de Philippe d’Hugues, de Francis Bergeron, de Michel Mourlet, de Laurent Schang…

À l’occasion de la sortie de ce nouveau numéro Livr’Arbitres organise sa traditionnelle soirée « apéro – vente – dédicace » le vendredi 12 octobre à 20 heures au restaurant Ratatouille, 168 rue Montmartre, Paris 2ème, métro Bourse ou Grands-Boulevards.

Avec la présence de Philippe Alméras, Francis Bergeron, Patrick Gofman, Miège, Alian Paucard et bien d’autres.

Divers stands seront proposés aux visiteurs et amis, notamment celui des Éditions du Rubicon qui présenteront à cette occasion l’ouvrage d’Adriano Scianca : « Casapound, une terrible beauté est née ! 40 concepts pour une révolution en devenir ».

Liv’Arbitres : 36 bis, rue Balard 75015 Paris