Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti que l’application du scénario libyen en Syrie portera atteinte à la stabilité internationale et ébranlera les fondements des Nations-Unies.
Lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la fête professionnelle des diplomates russes, Sergueï Lavrov a affirmé que son pays est contre la violence de toute source, soulignant qu’elle s’attaque aux principes fondamentaux de la loi internationale qui constituent le pilier du système des relations internationales.
De même, le parti communiste russe a affirmé son appui et sa solidarité avec la Syrie et sa condamnation des actes des Etats-Unis et de leurs alliés d’incitation et d’escalade de la tension en Syrie. Dans un communiqué publié aujourd’hui, Guennadi Zoganov, président de la commission centrale du parti communiste russe, a souligné nombre de preuves sur l’implication directe de la Turquie, de l’Arabie Saoudite et de Qatar dans les affaires intérieures de la Syrie. Zoganov a souligné son appui aux mesures adoptées par la Syrie pour rétablir la paix et la sécurité via le dialogue.
De son côté, Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du président russe pour les affaires du Moyen-Orient, vice-ministre des affaires étrangères, a fait savoir que les observateurs de la Ligue arabe peuvent vérifier ses nouvelles sur l’
existence des unités spéciales étrangères, notamment celles qataries et britanniques, en Syrie. Dans une déclaration, Bogdanov a indiqué que la Syrie est un pays souverain et qu’il fallait vérifier ces nouvelles.
Pour sa part, Alexander Chin, ambassadeur de Russie en Tunisie, a réitéré la position de son pays rejetant l’imposition de toute sanction à la Syrie, affirmant que ces sanctions aggraveront le conflit dans le pays. Dans un entretien avec le quotidien tunisien al-Chourouq, l’ambassadeur russe a fait savoir qu’il est inadmissible que le Conseil de sécurité adopte un projet de résolution englobant des points sur le renversement de l’autorité en Syrie. Il a ajouté que son pays est convaincu que l’objectif principal que la communauté internationale doit envisager, au cours des conflits politiques locaux, le fait que l’autorité gouvernante et l’opposition doivent s’asseoir sur la table des négociations pour relancer le volet politique.
En outre, l’ambassadeur russe au Liban, Alexander Zaspékine, a affirmé que la position de son pays vis-à-vis de la Syrie se base sur les constances de la légalité internationale. Dans un entretien à la presse, M. Zaspékine a souligné que la Russie qui appuie l’initiative arabe estime que nombre de ses articles entravent le dialogue. Il a souligné la nécessité que les observateurs arabes poursuivent leur action, surtout que leur rapport avait parvenu à des points importants.
L’ancien premier ministre russe, Yevgeny Primakov, a souligné la nécessité de résoudre la crise en Syrie via le dialogue, rappelant que la Russie avait suggéré d’accueillir ce dialogue,
« mais les représentants de l’opposition avait refusé de mener un dialogue avec les autorités syriennes ». Dans un entretien avec le quotidien égyptien al-Ahram, M. Primakov a fait noter que la Russe avait recouru au veto contre le projet de résolution arabo-occidental sur la Syrie du fait que ce projet lance des accusations à la direction syrienne et ignore l’autre partie de la crise.
Le patriarche d’Antioche dénonce les ingérences et les manipulations étrangères
Le primat de l’Eglise syriaque orthodoxe, Ignace Zakka Ier Eiwas, a affirmé que les troubles qui secouent actuellement la Syrie sont fomentés et orchestrés depuis l’étranger.
“Ces troubles sont fomentés et organisés par des forces extérieures et non par les membres de la société syrienne“, a ainsi déclaré le patriarche lors d’une rencontre avec un groupe d’experts russes en mission en Syrie.
“Les Chrétiens en Syrie restent en sécurité, contrairement à ce qui a lieu en Égypte ou en Irak“, a-t-il également souligné au cours de cette rencontre visant à analyser la situation sur place dans l’optique d’une sortie de crise.
En décembre dernier, les trois patriarches chrétiens de Syrie, Ignace Zakka Ier (syrien-orthodoxe), Grégoire III (grec-catholique melkite) et Ignace IV (grec-orthodoxe) ont rendu public un appel commun à la paix dans le pays, rejetant toute intervention étrangère.