Elle s'est interrogée justement sur la possibilité de l'existence du processus d'« afghanisation » de plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient. La conférencière a déclaré que l'Amérique, avec le soutien de la France, a réussi à faire des régions du Maghreb et d'Orient un modèle de l'islamisme turc.
Le mouvement islamique, a-t-elle ajouté, n'aurait jamais pu l'emporter en Égypte, en Tunisie et au Maroc, sans le soutien de l'impérialisme américain. La leader du PT a affirmé que l'Algérie s'est lancée aujourd'hui dans un processus de reconstruction démocratique. Le pays enregistre à cet effet une nouvelle dynamique de revendications sociales, mais de manière pacifique.
L'intervenante a relevé que l'Algérie a adopté une politique provocatrice envers les pays occidentaux, qui sont obligés d'appliquer une politique d'austérité pour servir les intérêts de certains groupes privés. L'Algérie a affiché ses objectifs pour relancer l'industrie du pays en se basant sur des politiques avantageuses comme celle adoptée dans les accords de partenariat avec des investisseurs étrangers, et qui limite leurs actions à 49% contre 51% pour les partenaires locaux.
La politique algérienne dérange les impérialistes
Ces mesures prises par l’État algérien, a affirmé Mme Hanoune, dérangent beaucoup les intérêts des pays européens et de l'Amérique, particulièrement après le refus de l'Algérie de l'établissement de la base d'Africom qui constitue selon elle « un danger et un risque d'intervention étrangère ».
La première responsable du PT est revenue sur l'intervention étrangère dans plusieurs pays arabes et africains, notamment au Soudan, qui s’est soldée par une division du pays en 2010, la Somalie qui crève dans la misère, et l'Irak devenu un gisement de richesses naturelles pour l'Amérique.
Dans le même sillage, elle revient sur le « malheur » du pays voisin, la Libye. L'ingérence étrangère dans ce pays a été initiée à cause de ses richesses naturelles. Les pays de l'OTAN ont détruit toutes les institutions importantes du pays et font croire que leur reconstitution nécessite des budgets non négligeables afin de profiter du pétrole et des richesses de ce pays, comme ce fut le cas en Irak.
« Le peuple irakien a payé très cher l'intervention militaire des pays de l'OTAN », renchérit-elle. Évoquant le dernier triomphe du courant islamique dans les pays arabes, Louiza Hanoune est convaincue que c'est la nouvelle méthode trouvée par l'impérialisme américain pour s'incruster dans les affaires de ces pays, qui constituent une cible.
Pour sa part, la secrétaire générale de l'UGTA a souligné que c'est la première fois que les militants du PT et les adhérents à l'UGTA organisent ce genre de rencontre pour dire qu'il y a des forces qui refusent cette forme de colonisation, ajoutant que « les Occidentaux appliquent ce qui les arrange et rejettent ce qui ne les arrange pas ».
À rappeler que cette rencontre d'envergure a regroupé des responsables politiques et syndicaux, des universitaires des pays du Maghreb et du Sahel, ainsi que des pays participant à l'offensive des interventions militaires étrangères. Les intervenants des 105 pays participants ont partagé les positions du PT vis-à-vis de l'intervention étrangère dans les pays arabes.