Ce dimanche soir TV5Monde proposait un entretien avec le professeur Albert Bourgi qui enseigne le Droit Public à l'université de Reims et comme il l’affirme sur son blog (à l’abandon depuis la mi-octobre) est expert en politique africaine puisqu’il a publié beaucoup d'articles sur l'Afrique. J’ai écouté cet entretien. La journaliste qui le recevait, fait assez rare, s’est montré particulièrement excédée par l'art consommé de la langue de bois d'un invité égaré loin d'un amphi complaisant d'étudiants. Il n’y avait certainement pas qu’elle… Pourquoi s’être obstiné à invoquer uniquement des arguments techniques juridiques ? Un délai qui n’aurait pas été respecté par la CNI, pour lequel il fallait demander une prorogation. Or il apparaît clairement que tout ce qui s'est passé s’inscrivait dans les manigances de Gbagbo et de ses représentants. Leur volonté était claire : empêcher par tous les moyens, y compris la violence - ils l’ont prouvé à la face du monde -, la CNI de publier les résultats dans les délais prescrits, pour ensuite laisser le Conseil constitutionnel décider. Décision, en tout cas de figure, acquise d'avance en faveur de Laurent Gbagbo.
Que le professeur ne veuille pas dénoncer des manœuvres qui n'échappent à personne, pourquoi pas. Volonté, sinon obligation, de réserve. Mais comment un professeur (et chercheur !) de Droit Public ne s'interroge-t-il pas ? Comment n'a-t-il pas au cours de cette émission remis en cause la légitimité de ce Conseil constitutionnel dont tous les membres ont été nommés par Gbagbo. Qu’il s’agisse de ceux des membres désignés pendant les cinq premières années de sa présidence, soit. Mais ensuite, constitutionnellement, Gbagbo n’était plus Président, il ne se maintenait que par des manœuvres visant à rendre impossibles des élections. Quelle est donc la légitimité d’un Conseil constitutionnel dont certains des membres ont été nommés, par un Président non-constitutionnel, pendant une période de vide constitutionnel…
Que le professeur ne veuille pas dénoncer des manœuvres qui n'échappent à personne, pourquoi pas. Volonté, sinon obligation, de réserve. Mais comment un professeur (et chercheur !) de Droit Public ne s'interroge-t-il pas ? Comment n'a-t-il pas au cours de cette émission remis en cause la légitimité de ce Conseil constitutionnel dont tous les membres ont été nommés par Gbagbo. Qu’il s’agisse de ceux des membres désignés pendant les cinq premières années de sa présidence, soit. Mais ensuite, constitutionnellement, Gbagbo n’était plus Président, il ne se maintenait que par des manœuvres visant à rendre impossibles des élections. Quelle est donc la légitimité d’un Conseil constitutionnel dont certains des membres ont été nommés, par un Président non-constitutionnel, pendant une période de vide constitutionnel…
La réalité est que la Côte d’Ivoire a connu pendant cinq ans depuis la fin « constitutionnelle » du mandat de Gbagbo, une période de vide constitutionnel. Comment donc admettre une quelconque autorité à ce Conseil constitutionnel largement empreint de l'illégitimité de cette longue période hors d'un cadre constitutionnel établi. Seule la CNI, instaurée ad hoc, avait mandat pour statuer. Elle a déclaré Alassane Ouattara vainqueur.
Pourquoi donc ce professeur est-il venu à l’antenne de TV5Monde s’il n’avait rien à dire ou ne voulait rien dire ?