Jupiter, la divinité suprême des Romains, veille sur Damas. Aux alentours et plus spécialement à l’ouest de la Grande Mosquée des Omeyyades, s’éparpillent plusieurs colonnes corinthiennes, surmontées de quelques arcs, symbole de l’art architectural gréco-romain, vestiges d’un temple qui fut autrefois l’un des principaux sanctuaires de l’ère antique voués au culte de Jupiter.
Deux colonnes géantes donnent le ton à l’approche des ultimes pas de souk el-Hamidyieh. Commencé au 3ème siècle après J.-C. par l’empereur romain Septime Sévère, adepte des cultes orientaux et farouche opposant à la chrétienté, et terminé par son fils et successeur Caracalla (mort assassiné en Syrie), le sanctuaire de Jupiter Damascène tel qu’il était appelé, fut bâti sur l’emplacement de l’ancien temple de Hadad, dieu syro-araméen, « maître des de l’éclair et de la tempête », lui-même construit au 9ème siècle avant J.-C. Conçu selon les cultes syriens, sur une enceinte de 385 m de long et 305 m de large, percée de quatre portes monumentales dont ont peut encore admirer les ruines, et au centre de laquelle reposait une statue de Jupiter.
Seulement voilà, une fois l’empire romain converti au catholicisme par son empereur Théodose 1er, ce dernier fit remplacer en 379 après J.-C. le temple et la statue de Jupiter par une basilique consacrée à saint Jean-Baptiste, mort et enterré à Damas sur ce site. Saint Jean-Baptiste étant reconnu par les musulmans comme le prophète Yahya, sa tombe sera transformée en mausolée au sein même de l’immense salle de prière de la Grande Mosquée, qui n’a pas tardé à se substituer à la Basilique Saint-Jean-Baptiste. Le mausolée n'abrite plus aujourd'hui que les reliques de la tête de Saint Jean-Baptiste.
Jamais un sol n’a vu tant de bâtiments sacrés s’y succéder !
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