Dernièrement,
et après la chute de la ville de Jisr Al-Choughour, dans la province d'Idlib,
entre les mains des groupes terroristes, nous avons assisté – les Syriens, les
Libanais et l'ensemble de la région – à une véritable vague de slogans et
d'allégations, à tout un tapage médiatique sur les chaînes TV, les différents
médias, des déclarations, articles, nouvelles ainsi que sur les réseaux
sociaux.
Tout
cela, bien sûr, fait partie de la guerre psychologique, et vous savez bien que
dans les coulisses, une guerre psychologique est menée contre cette région
depuis de longues années. Et cette guerre psychologique est toujours renouvelée
de façon à profiter de n'importe quelle occasion, développement ou incident
afin de lancer de nouvelles vagues de guerre psychologique sur les peuples. Bien
entendu, certaines de ces déclarations se sont concentrées sur des aspects
sectaires. Quel était le principal objectif de tout cela ? Que voulaient-ils
dire par tout ce tapage médiatique ?
Ils
prétendaient (soyons francs et explicites), qu'après la chute de Jisr
al-Choughour et d'Idlib entre les mains des groupes armés, le régime était
fini, et qu'on assistait à ses derniers jours, ses dernières semaines. Ils ont œuvré
à propager ce scénario, je le résume brièvement pour le commenter, car cela
fait partie de leur guerre psychologique : ils prétendent que l'armée syrienne
a perdu ses capacités de combat et s'effondre.
Dans
le cadre de cette guerre (psychologique), d'autres prétendent encore que les
alliés de la Syrie l'ont abandonnée, que l'Iran l'a vendue pour son accord sur
le nucléaire, et que la Russie l'a également abandonnée pour je ne sais quelle
raison, que tous ses alliés s'en détournent.
Ils
prétendent encore, dans leurs déclarations et mensonges, que la situation
intérieure en Syrie est difficile, que les gens veulent déserter, fuir, se
réfugier ailleurs, etc. Ils peignent une image terrible et très étrange ; un
exemple de leurs mensonges, est que toute la côte syrienne est sur le point de
tomber. Et par conséquent, voilà l'aspect sectaire de leur propagande,
prétendant qu'un très grand nombre d'Alaouites quittent les côtes syriennes en
direction de la frontière libanaise, que le gouvernement libanais les empêche
d'entrer et que le Hezbollah exerce des pressions sur lui pour leur permettre d'entrer
au Liban. Des mensonges vraiment gratuits et insensés.
D'autres
allégations prétendent que le régime syrien a demandé aux Alaouites de Damas ou
de certaines régions de Damas de quitter cette ville (avant qu'il ne soit trop
tard). Mais tout cela n'a aucun fondement.
Par
conséquent, ce que nous voyons et que nous avons déjà vu auparavant, est une
guerre psychologique qui veut briser la volonté des Syriens, leur détermination
et leur persévérance, et qui veut obtenir par les mensonges, les fausses
allégations et la guerre psychologique ce qu'ils ont été incapables d'obtenir
par une guerre mondiale imposée à la Syrie depuis quatre ans.
Bien
sûr, il arrive que de telles allégations soient couronnées de succès, comme par
exemple à Mossoul, à Salaheddine, avec l'expérience de Daech en Irak cela a
fonctionné, car une grande partie de la guerre consistait en allégations
mensongères et en guerre psychologique.
Parlons-donc
de ce sujet.
Premièrement,
personne ne devrait croire ces mensonges et déclarations et céder à cette guerre
psychologique. Telle est la grande ligne. Nous devons tous prendre conscience, surtout
les Syriens et les Libanais, que tout ce qui se dit n'est rien d'autre qu'une
guerre psychologique, et que cela n'est pas nouveau. Cela fait quatre ans qu'on
entend que c'en est fini du régime, de l'armée, que les gens veulent se rendre,
qu'ils veulent fuir etc., etc. Et il faut bien souligner que lorsque nous avons
commencé à entendre tout cela il y a quatre ans, la situation était bien plus
difficile qu'elle ne l'est aujourd'hui. La
situation à l'intérieur de la Syrie, les batailles à l'intérieur du territoire,
à Damas, à Alep, à Homs, à l'intérieur des villes, dans beaucoup de provinces,
ainsi que la situation régionale (du Moyen-Orient), la situation
internationale, etc. Aujourd'hui, les choses sont très différentes. Les
développements internationaux et régionaux, les développements à l'intérieur de
la Syrie qui ont eu lieu ces dernières années nous ont mis bien loin de tout ce
que prétendent ces déclarations.
Par
exemple, il a été notamment dit – je vais répondre point par point.
Premièrement, ce qui est dit au sujet de la position iranienne n'est pas vrai :
il y a quelques jours à peine, dans un discours, Son Eminence l'Imam Khamenei
(que Dieu le préserve) a évoqué précisément cette question et a affirmé : «
Nous négocions sur le dossier nucléaire, et sur rien d'autre. Et même tandis
que nous sommes occupés aux négociations sur le nucléaire, nous restons très
attentifs aux intérêts de nos alliés, et absolument rien ne se fera au
détriment de nos alliés. » Toutes ces déclarations sont donc vides de sens –
l'idée que l'Iran a abandonné la Syrie ou qu'elle serait sur le point de le
faire.
Il
en va de même pour la Russie, même si jusqu'à présent, je ne connais pas la
Russie aussi bien que je connais l'Iran, mais il n'y a aucun signe, pas le
moindre, si infime fût-il, qui laisse à penser que les dirigeants russes sont
sur le point de délaisser la situation en Syrie, ou qu'ils ont commencé à le
faire.
Oui,
il est vrai que qu'il peut parfois y avoir des revers sur le terrain, mais nous
devons en rechercher les causes directement sur le terrain concerné. Par
exemple, Idlib est tombée. Voyons donc pourquoi Idlib est tombée ? Observons la
situation des groupuscules armés, la situation de l'armée, la situation des
forces engagées là-bas, s'il y a un problème ou non, que ce soit au niveau de
la direction, de la logistique, etc. Jisr
Al-Choughour est tombée ? Pourquoi ? Recherchons donc les causes sur le terrain
même. Il ne faut pas directement en rechercher les causes sur la situation
internationale, régionale, les alliés, la situation intérieure, la volonté du
régime, l'armée, etc.
Comment
ce régime serait-il en dislocation, et cette armée en décomposition, alors
qu'ils combattent sur de nombreux fronts, qu'ils tiennent bon sur bien des
fronts et qu'ils obtiennent des victoires parfois quotidiennement ? Comment
serait-ce possible, comment concilier la propagande et la réalité du terrain ?
L'approche
correcte face à n'importe quel revers, ou qu'il se produise, est de se
concentrer sur les causes qui ont amené à ce revers afin de les remédier et
d'éviter que cela se répète. Dans n'importe quelle guerre, mes frères et sœurs,
il y a des batailles. Celui qui remporte une bataille ne va pas forcément
remporter la guerre. L'armée syrienne, les forces de défense nationales et
populaires et les alliés de la Syrie ont remporté batailles sur batailles depuis
4 ans et jusqu'à ce jour, mais elles n'ont jamais prétendu qu'elles avaient
gagné la guerre. Et même si on perd une bataille, cela ne signifie pas qu'on a
perdu la guerre. L'armée syrienne et leurs alliés n'ont cessé de remporter bien
des batailles durant les dernières années, des batailles longues, difficiles et
majeures.
Par
conséquent, tout ce qu'on peut dire, ou qu'ils peuvent dire, est qu'il y a eu
une bataille à tel endroit, et que tel côté a gagné ou perdu. Mais de déduire
hâtivement de l'issue de telle bataille qui sera le vainqueur de la guerre et
de les instrumentaliser dans le cadre d'une guerre psychologique est très
éloigné de la réalité du terrain.
Toutes
ces personnes qui mènent ces guerres psychologiques n'ont cessé de décevoir les
espoirs de leurs masses et de leurs partisans, et ils se trompent eux-mêmes et
voient leurs espoirs déçus lorsque la situation a changé après une autre
bataille. Et la situation change actuellement dans bien des batailles, et
continuera ainsi (en faveur du gouvernement) si Dieu le veut.
Telles
sont donc les proportions véritables de ces événements, et personne ne devrait
s'en inquiéter outre mesure.
Evidemment,
ici au Liban, nous avons des gens qui sont très hâtifs, et multiplient les
actions précipitées depuis 4 ans, encore et encore, ils se félicitent
mutuellement les uns les autres pour une victoire supposée, avant de découvrir
que cette nouvelle de festivité était mensongère, qu'il n'y a ni fiancé, ni
fiancée, et qu'ils se moquaient les uns des autres.
Quoi
qu'il en soit, il faut rester vigilant sur cette question, et être conscients
de tous ces aspects.
En
ce qui concerne le Hezbollah, je tiens également à affirmer ce soir à nos proches
et à notre peuple syrien bien-aimé en Syrie ceci : Nous étions avec vous, et
nous resterons avec vous et à vos côtés, quels que soient les développements.
Partout où il nous a fallu être, nous y sommes allés. Et partout où il nous
faudra être, nous y serons. Et dernièrement, nous sommes intervenus dans des
lieux où nous n'étions jamais allés durant les années passées.
Nous
considérons que cette lutte n'est pas la lutte du peuple syrien, et c'est ce
que nous avons déclaré depuis le début de notre intervention dans cette guerre.
Nous ne sommes pas intervenus pour des raisons émotionnelles, personnelles,
sectaires ou par esprit de parti. Nous sommes intervenus sur la base d'une
vision claire qui n'a pas changée, au contraire, tous les événements la
confirmant jour après jour, à savoir la conviction que par notre intervention,
nous défendons le Liban, la Palestine, la Syrie et toute la région.
Laissons-donc
les haines et ressentiments de côté, et prenons clairement conscience de la
réalité, considérons-la avec lucidité : si, à Dieu ne plaise, les groupuscules
armés étaient parvenus à prendre contrôle de la Syrie depuis 4 ans, quel aurait
été le destin de la Syrie et du peuple syrien ? Quel aurait été le destin du
Liban et du peuple libanais ? Quel aurait été le destin de la région ? Il vous
suffit de regarder autour de vous pour connaître la réponse à cette question.
En
ce qui nous concerne, c'est notre intime conviction, c'est notre
responsabilité. Et je vous confirme, ce soir, que nous continuerons à assumer
cette responsabilité quels que soient les sacrifices.