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mardi 28 août 2012

Yasuo Kuwahara : "J'étais un kamikaze"

« Nous avons perdu une guerre sur le plan matériel, mais sur le plan spirituel, nous ne sommes pas vaincus. Ne perdons jamais notre sens de la fraternité et restons toujours fidèles à l’esprit de notre Japon. »

Yasuo Kuwahara : "J'étais un kamikaze"

Au Pakistan, en Afghanistan ou en Irak, des fanatiques religieux, bourrés d’explosifs, se font sauter au nom de l’islam aujourd’hui. Il y a près de 70 ans, d’autres hommes menaient des opérations suicides. Mais cette fois, à des fins patriotiques : les kamikazes japonais. Cinq mille avions contenant un ou parfois deux hommes allaient être lancés dans ces vols suicide contre les forces américaines durant la Seconde Guerre mondiale. Du jamais vu dans l’histoire. Pour comprendre ce phénomène, les Éditions Jourdan éditent le témoignage de Yasuro Kuwahara : "J’étais un kamikaze". À 15 ans, il entre dans l’Armée de l’Air japonaise. En août 1945, ce jeune homme devait participer à un raid sans retour, mais le bombardement atomique d’Hiroshima l’en empêcha.

Son récit permet de mieux comprendre l’état d’esprit de ces hommes, hérité de la tradition « bushido », le code de chevalerie du Samouraï. « Un homme digne de ce nom devait parler de la mort en ces termes : je vais mourir pour mon pays. Je me sens rempli d’humilité à la pensée d’avoir été choisi par notre Empereur », rappelle l’auteur. Il ajoute plus loin : « Toute notre philosophie était basée sur une acceptation virile du destin ». Dans son ouvrage, "Prisonniers nazis en Amérique", Daniel Costelle rappelle ces chiffres qui en disent long sur la détermination de l’Empire du soleil levant : en septembre 1943, les camps américains comptaient 163 000 prisonniers : 115 358 Allemands, 48 253 Italiens et… 95 Japonais.

Les raids américains de plus en plus meurtriers sur le territoire nippon décuplèrent l’esprit de sacrifice japonais. « L’ennemi pouvait envoyer un million d’avions. Nous serions toujours là, une poignée, prêts à combattre jusqu’au bout, décidés à en détruire le plus possible », se souvient Yasuro Kuwahara. Le bombardement d’Hiroshima le 6 août 1945 (129.558 hommes, femmes et enfants assassinés par la première bombe nucléaire américaine), ne change pas ses sentiments : « Je haïssais l’adversaire avec fureur. Si un avion américain était apparu, j’aurais tout fait pour l’abattre. Ma propre vie n’avait aucune importance pour moi à ce moment ».

Lucide sur cette cause désespérée, l’ancien militaire laisse le mot de la fin à l’un de ses officiers. Il prendra congé de ses hommes avec ces paroles : « Nous avons perdu une guerre sur le plan matériel, mais sur le plan spirituel, nous ne sommes pas vaincus. Ne perdons jamais notre sens de la fraternité et restons toujours fidèles à l’esprit de notre Japon ». C’est cette volonté identitaire qui fit de nouveau du Japon une grande puissance moins de 20 ans après Hiroshima.


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