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jeudi 31 mars 2011

Finie la ruse… finies les pitreries… Gbagbo ne comprend que la force…








Bientôt la conquête d'Abidjan !

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution ce mercredi 30 mars 2011 qui impose des sanctions à l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son entourage, et exige son départ effectif.

La résolution 1975 impose “des sanctions ciblées” contre cinq individus, y compris Laurent Gbagbo et sa femme Simone : un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

Elle “exhorte” Laurent Gbagbo “à se retirer immédiatement” au profit de son rival, le président internationalement reconnu Alassane Ouattara.

Dans la résolution, le Conseil de sécurité apporte son “entier soutien” aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour utiliser “toutes les mesures nécessaires” pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les population civiles.

Ce vote intervient alors que les forces d’Alassane Ouattara ont accentué mercredi leur pression sur le régime de Gbagbo en prenant la capitale politique Yamoussoukro.

Au troisième jour de l’offensive, cette victoire hautement symbolique intervient quatre mois après le début d’une crise post-électorale ayant fait, selon l’ONU, plus de 460 morts et déplacé près d’un million de personnes.

Elle constitue un revers de taille pour Laurent Gbagbo qui, après un long silence, devait s’adresser à la Nation dans la soirée, selon la télévision d’Etat.

Son régime est isolé diplomatiquement et asphyxié économiquement, et ses forces se repliaient sur la capitale économique Abidjan, coeur d’un pouvoir qui n’a jamais été aussi menacé.

“M. Gbagbo a encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan. Et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui”, a averti sur la chaîne France 24 Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara.

A Abidjan, dans ce climat de haute tension, de nombreux habitants sont rentrés précipitamment chez eux dans l’après-midi. Des tirs, notamment à l’arme lourde, ont été entendus dans plusieurs quartiers nord durant la journée.

Signe de la soudaine dégradation du climat : deux gendarmes français en fonction à l’ambassade de France ont été blessés lorsque leur voiture a été la cible d’un tir en rafale par des forces de M. Gbagbo, a affirmé Paris, dénonçant un acte “inadmissible”.

Les Forces républicaines de M. Ouattara, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le Nord depuis 2002, ont poursuivi mercredi leur avancée en prenant Yamoussoukro et Soubré, à 130 km au nord de San Pedro (sud-ouest), plus important port d’exportation du cacao au monde.

Elles avaient déjà remporté d’importantes victoires mardi, en entrant à Duékoué, Daloa (centre-ouest) et Bondoukou (est), mais aussi Abengourou (sud-est), à seulement 220 km de la capitale économique Abidjan.

L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, Ally Coulibaly, a assuré que son camp contrôlait “les trois quarts” du pays.

Yamoussoukro, village natal du “père de la Nation” Félix Houphouët-Boigny (1960-93) devenu capitale politique du premier exportateur mondial de cacao, est tombée aux mains des combattants pro-Ouattara, pratiquement sans combat, seuls quelques tirs de kalachnikov ayant été entendus, selon des habitants.

“Yamoussoukro est sous contrôle des Forces républicaines, la foule en liesse les acclame, ils paradent en ville”, a indiqué une résidente.

Selon plusieurs témoignages, les forces pro-Ouattara ont poursuivi leur route vers le sud, ne laissant qu’un petit détachement dans la capitale politique.

Un habitant de Toumodi (50 km au sud de Yamoussoukro) a assuré avoir entendu des tirs dans l’après-midi dans cette localité, située à environ 200 km d’Abidjan.

Sur le front est, les forces pro-Ouattara ont avancé rapidement sans rencontrer de forte résistance, s’approchant toujours un peu plus d’Abidjan, où de nouvelles recrues ont commencé mercredi à se faire enrôler dans l’armée du président sortant.

Le camp Gbagbo avait appelé mardi soir à un “cessez-le-feu immédiat”, se déclarant prêt à des négociations sous l‘égide de l’Union africaine début avril à Addis Abeba.

Mais Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, a demandé aux partisans de M. Gbagbo de “déposer les armes”, estimant que l’appel au cessez-le-feu était une “diversion”.

Le pape Benoît XVI a annoncé sa décision d’envoyer un émissaire en Côte d’Ivoire pour encourager “la réconciliation et la paix” et a appelé à “un processus de dialogue constructif”.

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