Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 26 décembre 2024

26 décembre 2004… notre vocabulaire s'enrichit : Tsunami !



26 décembre 2004… Ao Nang… 8:00 Bateau pour Koh Phi Phi… … Arrivée sans incident en rade de Koh Phi Phi, quoique nervosité de l'équipage… même si en mer absolument rien d'anormal de détecté par les passagers… Rade de Koh Phi Phi : mer calme jonchée de détritus, des blessés sur certaines pirogues… Foule de bateaux affluant sur Koh Phi Phi depuis Phuket et d'ailleurs en attente… toujours plus de bateaux… nous ne débarquerons pas… Longue indécision…




Que s'est-il vraiment passé ? J'évoque un tremblement de terre et un raz-de-marée, je me fais traiter de con par un touriste canadien qui m'explique qu'un tremblement de terre soulève en pleine mer d’énormes vagues… Ce n'est qu'en milieu d'après-midi qu'ordre est donné d'un retour vers le continent, à Krabi… Notre bateau récupère autant qu'il le peut des touristes à évacuer de Koh Phi Phi… Arrivée à Krabi d'où un bus nous renvoie à Ao Nang… Sur la plage de Ao Nang, longue attente de ceux qui ont disparu… des corps seront ramenés sur la plage des jours après… Les gens de Ao Nang outre pleurer leurs morts ne pourront que constater les dégâts du tsunami. J'avais enrichi mon vocabulaire d'un mot nouveau : je ne connaissais jusqu'alors que des raz-de-marée !
Voilà, en cette fin d'année 2024, vingt ans que je vis en Thaïlande… et je ne suis jamais retourné dans le sud du pays, a fortiori à Ao Nang ou Koh Phi Phi…































































































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Médecin urgentiste des pompiers de Paris, Bruno Lartigue est en vacances à Phuket le 26 décembre 2004, lorsque le tsunami frappe les côtes thaïlandaises. Parti plonger avec sa famille, il échappe à la catastrophe et organise les secours sur place.

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Séisme et tsunami de 2004 dans l'océan Indien

Séismes et tsunami à Phuket

Il y a 15 ans, le tsunami faisait 5400 victimes en Thaïlande

jeudi 19 décembre 2024

Palestine, Syrie, Liban, Moyen-Orient face aux agressions étasuniennes et sionistes…


 

Avec un aplomb surprenant, la presse internationale nous assure que nous n’assistons pas à un changement militaire de régime en Syrie, mais à une révolution renversant la République arabe syrienne. La présence de l’armée turque et des forces spéciales états-uniennes nous est cachée. On nous abreuve avec une propagande plusieurs fois démentie sur les crimes imputés à « Bachar ». On transforme des égorgeurs cannibales en respectables révolutionnaires. Encore une fois, la presse internationale, consciemment, nous ment…

Les clés pour comprendre ce régime dépendent d’une solide culture historique que tant les médias que le système scolaire dissimulent désormais avec beaucoup de méthode et d’obstination. Cette expansion de l’ignorance favorise les manipulations diverses, dont les manipulations occidentales, qui se fondent largement sur un effacement de la mémoire.

 

Meyssan passe à table sur les méthodes de Bachar El-Assad

Thierry Meyssan : Comment Washington et Ankara ont changé le régime à Damas



Le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC ou en anglais HTS pour Hayat Tahrir al-Sham) du Syrien au nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani (fils du Golan) est un groupe nationaliste ayant renoncé à un djihâd qui se voudrait sans frontières, cela malgré tous les antécédents de son chef. Encore faudrait-il bien préciser si Hayat Tahrir al-Cham signifie « Organisation de libération du Levant » ? libération de Bilad al-Cham, la Grande Syrie ? Ou doit-on entendre par Cham, el-Cham soit Damas ? La réponse semble évidente. Mais pourquoi cela n’est-il pas affirmé plus clairement ? Une affirmation franche lèverait bien des risques de divisions et d'affrontements au sein du peuple syrien. Comprenons bien sûr aussi une nécessité de réserve momentanée à l’égard de malicieux occupants et illusionnés marionnettistes dont les capacités de nuisance restent pour encore un certain temps malheureusement immenses…

Communiqué du président Bachar el-Assad (Moscou, le 16 décembre 2024)

Réseau Voltaire : Le jihadiste Mohammed al-Bachir, nouveau Premier ministre syrien


Radio France internationale (RFI)  nous offre un article inespéré ! Saluons-en l’opportunité et le parallèle implicite ici osé ente islamisme et sionisme, deux religions dévoyées vers d’identiques fins subversives. Islamisme et sionisme sont, constatons-le, tout autant porteurs d’une haine de l’autre engendrant une sauvagerie visant bien sûr la vie et l’intégrité physique des peuples étrangers à leur obédience mais peut-être encore plus la culture de ces peuples…
Constatons ce judicieux rappel de la destruction des bouddhas de Bâmiyân par les talibans en 2001 ainsi que la destruction de 14 des 16 mausolées de Tombouctou par les djihadistes maliens en 2012.
Notons que l’islamiste Ahmad Al Faqi Al Mahdi, principal responsable des destructions de Tombouctou a été condamné par la Cour pénale internationale (CPI) tout comme le sioniste Netanyahu fait aujourd’hui l’objet d’un mandat d’arrêt de cette même CPI. Comment mieux souligner cette communauté de gènes entre sionisme et islamisme ?


Un marionnettiste imbu d'illusions…


Le patrimoine religieux, autre victime de la guerre d'Israël à Gaza et au Liban


Par : Anne Bernas

Le monde entier se souvient de la stupeur internationale face à la destruction des bouddhas de Bamyan ou des mausolées de Tombouctou. Dans la bande de Gaza, en Cisjordanie occupée et au Liban, à côté des plus de 44 000 morts rien que dans l'enclave palestinienne, les destructions et profanations de sites religieux sont massives, et les réactions timides. 

 

Dans les décombres d'une mosquée après un bombardement israélien
à Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza, le 17 juillet 2024.
© Eyad Baba / AFP


« À Gaza aujourd’hui, Dieu est sous les décombres », affirmait en décembre 2023 le pasteur de Bethléem Munther Isaac. Début octobre 2024, soit un an après le déclenchement de la guerre, le ministère des Affaires religieuses de Gaza a annoncé que 814 mosquées avaient été rasées et 148 endommagées, et que trois églises avaient été anéanties dans l’enclave assiégée. Parmi ces édifices, en décembre 2023, la célèbre mosquée d’Al-Omari, la plus grande et plus ancienne mosquée du territoire, autrefois temple romain puis église, fondée il y a plus de 1 400 ans et qui couvrait une superficie de 4 100 m². Son minaret avait été détruit quelques semaines auparavant.

Quant à l’église orthodoxe Saint-Porphyre de Gaza, son annexe a été ciblée dès octobre 2023. Elle était la plus ancienne église active dans la ville. Construit en 1150, ce lieu de culte grec orthodoxe censé abriter la tombe de l’ancien évêque de Gaza, Porphyre, canonisé pour avoir christianisé la cité au début du Vᵉ siècle, était devenu un lieu refuge pour les habitants de la ville de Gaza. Le patriarche orthodoxe de Jérusalem avait alors qualifié l’attaque de « crime de guerre », rappelant que les églises servent d’abri « pour protéger les citoyens innocents ». L’ONG américaine Justice For All a soumis fin avril une requête auprès de la Cour pénale internationale (CPI) visant à faire reconnaître le bombardement de l'église Saint-Porphyre de Gaza comme un « crime de guerre ».
Au Liban, depuis un an, mais surtout durant octobre et novembre 2024, le nombre de sites religieux détruits ou abimés par l’armée israélienne s’est accru, plus de trente mosquées ont été bombardées. Le 16 novembre dernier, Israël a dynamité le sanctuaire chiite de la ville de Chamaa, attribué à l’apôtre chrétien Saint-Simon ; un site du XIᵉ siècle, vénéré par les communautés chiites et chrétiennes. Des bombardements dans le quartier chrétien de Haddad, au sud de Beyrouth, ont, entre autres, affecté le 17 novembre l’hôpital Saint-Georges et une église. À l’entrée du temple de Baalbek, les églises maronite Saydet al-Mounet et l’orthodoxe Mar Gerios ont également été abimées lors de bombardements.

Dans le désert du Neguev aussi, l’armée israélienne a chassé de son village le mois dernier une communauté bédouine et détruit tout ce qui pouvait l’être, dont une minuscule mosquée.

Partout, la liste des destructions s’allonge. « Quand on a une place pour l'adoration de Dieu, pour la vénération, c'est quelque chose de bien pour l'humanité, témoigne Hanna Rahme, évêque maronite de Baalbek. Si on fait bombarder ces lieux, c'est le déracinement d'une société, d'une civilisation ou d'une communauté. C'est très dangereux. On ne peut pas accepter tout ce qui se passe au Liban ou en Palestine. Israël va au-delà de tout. »

De multiples profanations
Détruire les édifices religieux, mais aussi les profaner. De nombreux cimetières l’ont été depuis quatorze mois partout où les soldats israéliens ont opéré. Les édifices sacrés ne sont pas en reste. À l’été 2024 par exemple, des soldats israéliens se sont filmés en train de profaner la mosquée Bani Saleh, au nord de la bande de Gaza, et de déchirer des exemplaires du Coran.

Autre exemple en décembre dernier : des images montraient des soldats israéliens à l'intérieur d'une mosquée, dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, utilisant ses haut-parleurs pour réciter le Shema Yisrael, une prière majeure du judaïsme. À la fin de la vidéo, des éclats de rire alors que les troupes sortent de la mosquée et qu'un chant de Hanouka est diffusé, toujours via haut-parleur. Un comportement qui risque « d'entraîner la région dans une guerre de religion », avait affirmé le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina. À Hébron en septembre 2024, l’agence de presse Wafa rapportait qu’une centaine de colons avaient profané la mosquée des Patriarches de la vieille ville, enchaînant des danses talmudiques au rythme d'une musique forte. Le tout sous la protection de l’armée israélienne.

Au Liban en novembre dernier, des soldats se sont filmés simulant un acte sexuel et se moquant de la Sainte-Vierge dans une église du sud du pays.

Une volonté d’effacer toute trace de christianisme et d’islam
« Je pense que c'est moins la question religieuse que la question du nationalisme, la question historique, analyse l’historien Bernard Heyberger, spécialiste du Proche-Orient. Il y a dans la droite ou l'extrême droite israélienne la volonté de marquer que le territoire est un territoire juif depuis les temps de la Bible, qu’il y a une espèce d'antécédent. C'est donc une légitimité fondée sur l'histoire. Si on efface les monuments religieux aux musulmans et aux chrétiens, c'est une façon d'affirmer davantage la légitimité juive sur le territoire. » Pourtant, en 1974, Yasser Arafat ne déclarait-il pas à la tribune des Nations unies : « Nous luttons pour que les juifs, chrétiens et musulmans, puissent vivre dans l'égalité, bénéficier des mêmes droits et assumer les mêmes devoirs, sans discrimination raciale ou religieuse. »

Ce 30 novembre, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a ordonné à la police de définitivement confisquer les haut-parleurs des mosquées qui violent la « loi Muezzin », interdisant depuis 2017 l’utilisation de haut-parleurs pour les appels à la prière tard le soir et à l’aube.

Pour le Libanais Mohammed Nokkari, juge dans un tribunal islamique sunnite, effacer toute trace de l’islam et du christianisme est ce que cherche Israël. « Israël n’a pas de respect pour ces lieux de culte qui appartiennent à d’autres religions. Comme il voulait déjà le faire pour la grande mosquée de Jérusalem. À chaque fois, des Israéliens pénètrent à l’intérieur de la mosquée et se moquent et frappent les gens, et Israël veut y construire le temple à la place de la mosquée. Des choses pareilles sont condamnables. »

Des lieux protégés par le droit international

Israël détruit les sites religieux, mais aussi une immense partie du patrimoine, arguant que ces sites sont des caches de membres ou de matériel du Hamas ou du Hezbollah. Le fait de cibler des sites religieux est pourtant considéré comme un crime de guerre en vertu du droit humanitaire international, notamment la Convention de La Haye de 1907, la quatrième Convention de Genève de 1949.

« Je ne sais pas où est la morale, la conscience morale de la communauté mondiale, des Nations unies, s’interroge l’évêque de Baalbek. Ce n’est pas permis de laisser Israël détruire à ce point-là. » Le 24 mars 2017, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité la résolution 2347 portant sur la protection du patrimoine culturel, notamment la destruction de sites et d'objets religieux. « Personne ne lève la voix pour dire “arrêtez cette guerre” depuis un an, déplore de son côté Mohammed Nokkari. Quand il s’agit de lieux de cultes pour les musulmans, on se tait. Pareil pour les églises. Mais quand il s’agit d’attaquer une synagogue ou d’autres lieux de culte, on soulève la voix et on proteste. Il y a un deux poids deux mesures très fort. »


Cette combinaison d'images montre :
- la mosquée Omari de la ville de Gaza le 5 janvier 2024,
la plus ancienne mosquée de Gaza, endommagée par les bombardements israéliens
au cours des combats entre Israël et le mouvement palestinien Hamas (G)
- et une photo d'archive d'un Palestinien lisant le Coran dans la cour de la même mosquée
le premier jour du mois sacré musulman du Ramadan, le 23 mars 2023.
AFP - -,MOHAMMED ABED


En 2016, la CPI a condamné un jihadiste malien à neuf ans de prison pour son rôle dans la destruction des mausolées de Tombouctou. « Quand je pense à Gaza, je pense d'abord aux personnes avant de penser aux ruines, insiste l’historien Bernard Heyberger. Mais si on détruit des monuments, on détruit le témoignage de quelque chose qui a existé. »







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Thierry Meyssan : Sous nos yeux
Du 11-Septembre à Donald Trump




Thierry Meyssan - Courrier des Stratèges :
"Netanyahou a financé le Hamas et menti à son peuple" 29 11 2024





Thierry Meyssan - Courrier des Stratèges : Alep, Moyen-Orient,  04 12 2024



Thierry Meyssan - Courrier des Stratèges : Après Bachar al-Assad, 11 12 2024




Thierry Meyssan : Ce qui change au Moyen-Orient (Réseau Voltaire, 3 décembre 2024)


Il y a huit ans… François Hollande recevait le « maire al-Qaïda » d’Alep-Est à l’Élysée, 
le « Prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’état de droit » était décerné à une délégation de Casques blancs !…

Thierry Meyssan : Alep-Est & Mossoul, Réseau Voltaire, 6 décembre 2016

Où l'on retrouve la Khazarie :

Al-Manar : Les groupes ukrainiens Loups blancs et Khimika assistent les extrémistes d’al-Qaïda en Syrie  Le "Groupe de Khimika" est un élément de la Direction du renseignement ukrainien (GUR). Le GUR pourrait être considéré comme un équivalent de la CIA des États-Unis ou du MI6 de Grande-Bretagne, faisant du groupe Khimika l'une des nombreuses unités analogues au Centre d'activités spéciales de la CIA. À ce titre le GUR a pour mission de viser les intérêts russes à tout moment n'importe où dans le monde, y compris en Syrie.

Les «Loups blancs», une unité des services secrets ukrainiens

Al Mayadeen : Ukraine's White Wolf joins Hay'at Tahrir al-Sham against Syrian army

Al Mayadeen : Ukrainian special services training terrorists in Syria


Arrêt sur info : L’unité ukrainienne des « Loups blancs » combat aux côtés des extrémistes en Syrie

The Cradle : Ukraine’s ‘White Wolves’ unit fighting alongside extremists in Syria: The Ukrainian special operations unit has been aiding armed groups fighting Damascus with the use of sophisticated drones

Al-Manar : Syrie - Le ministère de la Défense nie avoir retiré ses forces de Homs. les FDS se déploient à Deir Ezzor. Jolani dit vouloir renverser le président Bachar al-Assad
 

Maquilleurs, anglo-saxon et sioniste, aux petits soins 
autour du terroriste islamiste Ahmad al-Chareh dit Abou Mohamad Jolani

Al-Manar : D’Abou Mohamad Jolani à Ahmad al-Chareh… Qui tente de blanchir son image ? La complicité des USA et des autorités sionistes se démasque sans aucune ambigüité : ce vendredi 6 décembre, la chaine américaine CNN a consacré à Ahmad al-Chareh dit Abou Mohamad Jolani un “entretien exclusif” dans un lieu tenu secret en Syrie. Le chef extrémiste a déclaré que son objectif est de renverser le président Assad et le gouvernement syrien, objectif de longue date des États-Unis et d’Israël. Jolani a affirmé que sa stratégie consiste à créer un gouvernement basé sur des institutions et un “conseil désigné par le peuple”.


Al-Manar : Le poste frontalier de Joussé entre le Liban et la Syrie hors service après une nouvelle agression israélienne


Al-Manar : Syrie - Les groupes armés ont conquis Damas après Homs. Le sort d’Assad inconnu. Le Premier ministre supervise les institutions étatiques

Al-Manar : Le ministère russe des AE : Bachar al-Assad a quitté la Syrie après des négociations avec les parties du conflit et a donné des instructions sur la nécessité d’un transfert pacifique du pouvoir

Voyage à Edleb : Entretien avec Wassim Nasr, journaliste, France24, mai 2023



Craig Murray : Vers la fin du pluralisme au Moyen-Orient et son remplacement par le suprémacisme religieux ? - traduit par Olivier Demeulenaere

Craig Murray : The End of Pluralism in the Middle East Beirut (6 December 2024)

Aux origines du terrorisme : "L'idéologie wahhabite, une menace mondiale"

Les Dönmeh : le secret le plus chuchoté du Moyen Orient

Les Dönmeh : comment une secte juive a infiltré l'islam…





samedi 30 novembre 2024

La France blanchit son armée en 1944… plus raciste que DeGaulle tu meurs…


À tous ceux qui feraient confiance en la parole de tout officier de l'Armée française…


"Cette Histoire, c'est notre Histoire" 
 
Cet article a été initialement publié un 10-Mai, en France :
"Journée nationale des Mémoires, de la Traite, de l'Esclavage et de leur Abolition"…

Un grand oublié : le "Blanchiment" de l'Armée française en 1944 :
Souvenir de ces journées, il y a quatre-vingts ans,
des jeudi 30 novembre et vendredi 1er décembre 1944
 
 
 
Ni oubli, ni pardon
Que l'infâme DeGaulle soit maudit à jamais !













Racisme ordinaire de Petit-Blanc : le général de brigade (ATT) déserteur, DeGaulle, ne voulait absolument pas qu’il soit dit que la France avait été effectivement libérée par des Noirs, chair à canon… Complexe du Petit-Blanc, suprématie de la race blanche !

Ces hommes doivent bien vite se rendre à l’évidence :
leur carrière de héros est terminée.
En Afrique, ils redeviennent des nègres indigènes, des « bougnoules ».
C’est comme « bougnoule » que le sergent Diatta,
ex étudiant en droit à Paris, se fait expulser du Coq Hardi,
le bordel de Dakar, réservé aux Blancs (ou aux Noirs américains).

Plus raciste - et malhonnête - que DeGaulle tu meurs…

Une fois la besogne accomplie, c’est-à-dire la France libérée, il ne fallut pas trois mois à un général de brigade (ATT) déserteur, DeGaulle, pour « blanchir » entièrement l’armée française. Les quelque 20 000 tirailleurs sénégalais survivants furent renvoyés en Afrique et, peu après les Antillais dans leurs îles. Tout cela avec des disparités de solde en fonction de la couleur. 


Le blanchiment des régiments se définit comme le renvoi et le remplacement des soldats noirs venus d'Afrique par des recrues blanches pour la dernière étape de la Libération. Cette opération logistique méconnue est appliquée à l'automne 1944. Environ 20 000 soldats noirs de l'armée française sont rapidement retirés du front et renvoyés chez eux. Cette décision a été prise à la demande du général de brigade (ATT) déserteur, DeGaulle,  et du Gouvernement Provisoire de la République (GPRF) pour l'ensemble des armées françaises et pour satisfaire une demande des Américains qui ne souhaitaient pas voir de soldats de « couleur » dans la 2e DB du général Leclerc. 

Tirailleur dit "sénégalais" fait prisonnier par des soldats allemands, sur la terre de France avant d'être fusillé quelques heures plus tard.
Colonisé par la France. Mort pour la France.
Le passé expliquera toujours le présent n'en déplaise à certains.


C'est tout un pan d'histoire qui est délibérément occulté : sur le front des Vosges, des soldats africains déposent à terre leur uniforme et leur matériel, qui seront destinés à de jeunes recrues, probablement issues des FFI. Pour ces tirailleurs sénégalais, la guerre est finie : l'armée française a préféré se priver de vingt mille combattants aguerris — au grand dam de certains officiers — plutôt que d'associer des hommes noirs à la Libération. « Les frères de couleur vaincus par l'hiver ! » claironne un film de propagande, qui témoigne hypocritement du « blanchiment » des troupes à l'automne 1944. Prétexte climatique qui cache une amère réalité : l'état-major craint pour le prestige de la 1ère armée et voit comme une « atteinte à l'ordre colonial » le contact entre soldats noirs et femmes blanches.




C'est un mépris français, enfoui sous la solennité des célébrations mémorielles, que Jean-Baptiste Dusséaux s'emploie à dévoiler dans ce film, soutenu par l'éclairage d'historiens et par le témoignage de Tidiane Dieng, ancien combattant sénégalais. Entravée par le manque criant d'archives (maladroitement compensé par un montage de dessins à l'encre), l'évocation du « blanchiment » ne peut hélas être que parcellaire. Elle s'inscrit dans un propos plus large, louable mais moins rare, consacré à l'importante contribution des troupes provenant de l'Afrique noire aux combats contre l'Allemagne nazie, et au sort déplorable que leur a réservé la République française à l'issue de la guerre. 

Source : Isabelle Poitte pour Télérama

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Le 18 juin 1940, un général de brigade à titre pprovisoire (ATT) déserteur, DeGaulle, lance une déclaration appelant les Françaises et Français qui voudraient résister à se joindre à lui. Les premières régions de l'Empire français à répondre favorablement à ce général sont des colonies, pour la plupart africaines : Tchad, Haute-Volta, Cameroun français, Congo, Gabon… Nouvelle-Calédonie, Nouvelles Hébrides, etc. C'est le Guyanais Félix Éboué qui en Afrique organise le ralliement à ce général. Les premières forces armées françaises "libres" furent donc essentiellement composées d'Africains.
Dans le même temps, en 1940 donc, le général de brigade (ATT) déserteur DeGaulle proclame Brazzaville, capitale de la France libre, alors que Paris est occupé par les troupes allemandes.
Officiellement plus de 150 000 Africains vinrent en Europe combattre l'armée allemande. En fait on ne connaîtra jamais les chiffres exacts du contingent africain. En réalité ils auraient été sept fois plus nombreux : "Tirailleur sénégalais" reste une expression générique englobant tous les soldats africains des colonies dites d'Afrique Occidentale Française et d'Afrique Équatoriale Française…



Pourtant, le 15 août 1944, le général de brigade (ATT) déserteur, DeGaulle, ordonne le cantonnement des Tirailleurs dans les casernes de crainte qu'on puisse les voir au défilé de la libération de Toulon et pour taire la participation des Africains à la libération de la France. Rien ne changera plus concernant ces Tirailleurs. Leur rôle décisif dans la lutte contre le nazisme est de façon récurrente volontairement occulté des cérémonies officielles et de mémoire collective par le pouvoir politique français.
Les soldats africains sont devenus depuis 1945 les héros oubliés de la Seconde Guerre mondiale.
"Commémorer, c’est se remémorer ; c’est redonner vie à ces morts ; c’est réhabiliter leur combat ; c’est rendre aux morts leur dignité ; c’est leur rendre justice. Commémorer, c’est effacer symboliquement leurs douleurs ; c’est transformer les victimes en héros. Les Indigènes refusent d’oublier parce qu’oublier serait rendre inutiles ces morts. Oublier serait les assassiner une seconde fois. Rendre hommage à ces morts, c’est perpétuer leur souvenir, c’est les continuer ; c’est transformer ces morts en acteurs des luttes actuelles qui sont le prolongement de leurs propres combats. 


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Thiaroye, mémoires d’un massacre

Le massacre de Thiaroye (1944)

Armelle Mabon : Le Massacre de Thiaroye, 1er décembre 1944. Histoire d’un mensonge d’État. Préface de Boubacar Boris Diop, éd. Le Passager Clandestin, novembre 2024

Martin Mourre : Thiaroye 1944. Histoire et mémoire d’un massacre colonial - préface d'Elikia M'Bokolo, postface de Bob W. White, Presses Universitaires de Rennes, mars 2017

Comment la France a « blanchi » son armée en 1944

Héros et Bougnoules : un crime de l’armée française dans l’Afrique coloniale

Juin 1940 : Les tirailleurs sénégalais sont massacrés à Chasselay

Dr Jean-Claude Perez : "De Gaulle, l'accélérateur majeur de la décadence occidentale"

R…appel pour un 18 juin !

Dans son délire criminel, DeGaulle avait ourdi l'assassinat du général Raoul Salan

Les collabos de ces égorgeurs du FLN : plus lâches que les lâches fellaghas…

18 juin 2011 à Vitrolles : DeGaulle déserte à nouveau

Christian Estrosi et ses amis…

La trahison de Marine Le Pen, dernier rempart contre l'effondrement de l'ordre établi…

Bécassine s’emmourache de DeGaulle…

18 juin : journée nationale des Psittacidés en France…






mercredi 30 octobre 2024

Et si l'on causait ?… Macron et le Proche-Orient au tribunal des Ours

 

Et si l'on causait ?…
Autour de l'actualité au Moyen-Orient, une conversation ô combien savoureuse, édifiante et vraie entre vieux de la vieille ! Les Ours apprécieront…

Rivarol n°3634 du 30/10/2024


Macron et le Proche-Orient au tribunal des Ours
[Cet article a été rédigé alors que Netanyahou n’avait pas encore infligé une nouvelle avanie aux “créateurs“ de l’État d’Israël :
le bannissement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)
sur tout le territoire occupé.]

par Hannibal





Plus je vais, plus Macron me plaît. Je vois bien que cette dilection n’est pas partagée. On lui en veut pour tout. Les gilets jaunes. Le crime contre l’humanité en Algérie. Le covid quoi qu’il en coûte. La dette. L’entrée de Manouchian au Panthéon. L’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Les vitraux de Notre-Dame. La réforme des retraites. Les impôts. La guerre en Ukraine. Et ce n’est qu’un échantillon. Tout cela est fort injuste. On ne veut pas comprendre ce qu’est la révolution arc-en-ciel et ce que sont devenus un président français, un parlement français, des fonctionnaires, des médias français, un gouvernement français. Si Macron n’avait pas fait ce qu’on lui reproche, il ne serait pas là ; et s’il est là, c’est que les gens qui lui en font le reproche l’ont choisi. Par défaut ou non, cela n’a pas d’importance. Et en même temps, il a parfois de petites paroles, de petits gestes, bien à lui, qui me font plaisir. Sa petite marge d’autonomie personnelle, l’ombre frêle de ce que fut la souveraineté de la France, comme le mot qu’on laisse dire aux grands dépendants à l’EHPAD, le jour de leur anniversaire.

C’est pourquoi quand nous en eûmes fini avec la Shoah, j’ai dit oui au vieux père Chambe qui nous invitait à parler du Proche-Orient.

— Dis-moi, vieux père, on vieillit tous. Le vin jaune c’est amusant, mais à la longue ça fatigue. Ce n’est pas avec trois noix et un bout de Beaufort qu’on va l’éponger. Si tu sortais ton sifflard et une miche, j’ai apporté une caisse de rouge...

— Dans l’avion ? demanda l’Ours I, toujours pratique
— Exactement, sous mes pieds, c’était mon seul bagage, avec ma brosse à dents.

Les verres furent vite pleins. Je disais toute mon admiration pour le président. Une chose exaspérante, chez le vieux père, c’est qu’il clappe la langue quand il goûte un vin.

— Ça se boit, c’est quoi ?

C’était un petit Saint-Seurin-de-Cadourne. À Paris, j’étais Rive droite, mais en Gironde je suis totalement Rive Gauche. Il y a des choses rigolotes à l’est, côtes de Guitres, Saint-Macaire, Pomerol, mais le sérieux est à l’ouest. Chambe se beurrait une tartine avec attention :

— Et qu’est-ce que tu lui trouves de bien, à l’allumé de l’Élysée ? Le désordre qu’il a semé avec ses élections ? Son gouvernement de minables avec son budget impossible ? L’addition qui s’allonge et les décisions importantes qui ne viennent jamais ?

— Calme-toi, vieux père. Tu es notre juge de paix, tu dois en avoir l’onction ! Non, ce que j’aime, c’est son rappel d’histoire à Netanyahu. « Vous ne devez pas oublier que l’État d’Israël a été créé par une décision de l’ONU. Et par conséquent, ce n’est pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU ». Leurs figures, quand il a sorti ça ! Ça crie au Crif, tohu-bohu chez Netanyahou !

Le vieux père manqua se blesser en coupant le saucisson. Il était déjà exaspéré :

— C’est ton fichu côté Gaullard. Vous êtes décidément naïfs. Il suffit que tout le monde soit contre pour vous exciter. Les Gaullards ne comprendront jamais rien. Ils croient que la souveraineté, c’est se promener le nez en l’air et la glotte proéminente. La France ! La France ! La France ! Un peu de jugeote ne vous ferait pas de mal. C’est qui le méchant, là-bas ? Moi je suis un vrai fasciste. Je connais mon ennemi. À l’OAS, on apprenait vite. Challe était l’homme de l’aide aérienne à Israël en 1956. Et avec Salan pendant le putsch en 1961 au GG, quand ils envisageaient de prendre le pouvoir, c’était avec une alliance préférentielle avec Israël et les Sudafs.
La référence me parut lointaine. L’armée israélienne avait pénétré de force sur les positions de la Finul de l’ONU, blessé des soldats. Macron jugeait ces actes “inacceptables”, il déplorait le bilan humain “insupportable” des bombardements israéliens à Gaza et au Liban : comment lui donner tort sur ce point ? D’ailleurs la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies précise que seules l’armée libanaise et la Finul peuvent être déployées dans le sud du Liban et demande la cessation des hostilités à la frontière.

— Parce que tu t’intéresses à l’ONU, maintenant ? Bravo ! Hannibal au secours du bras armé de l’arc-en-ciel !

— Vieux père, tu m’agaces. Il y a des Français là-bas. Tu sais très bien, on y a eu des copains, que l’armée israélienne a multiplié actes hostiles et provocations contre eux, non seulement ceux qui étaient à la FINUL mais les autres. Dès les années 1980.

— Tu préfères ceux qui ont fait le Drakkar ?

L’Ours I regroupait le feu qui menaçait de s’écrouler hors de la cheminée. Il eut un geste apaisant de la main :

— Ne mélangeons pas tout, voulez-vous ? Voyons d’abord la fondation d’Israël. Benjamin Netanyahou a répondu : « Un rappel au président de la France : ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste, notamment du régime de Vichy en France ». Cela mérite attention, non dans le détail (combien de « survivants de l’Holocauste » servaient-ils dans l’Irgoun et la Haganah ?), mais dans le principe : qu’est-ce qui fonde un État ? C’est une question fondamentale pour les nationalistes que nous sommes. La France, par exemple, n’a pas été faite par traité, même le traité de Verdun en 843 : des traités, au long de l’histoire, n’ont reconnu ses frontières, ses intérêts, que parce qu’elle les avait défendus.

Le père Chambe s’était allumé une gitane maïs tirée d’un vieux stock enveloppé dans un tee-shirt « Giscard à la barre » :

— C’est évident. C’est pas parce qu’il est israélien que Netanyahou a forcément tort. Ce gars est de chez nous. D’ailleurs, il ne croit pas vraiment au récit dominant de la Shoah, en 2015 il a dit que Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs. Même que le Monde parlait de jeu dangereux avec la mémoire de la Shoah.
L’Ours I posa son verre d’un geste saccadé :

— Pas de ça, vieux père, je vous ai prévenu, je ne supporte pas le négationnisme.

— Rassieds-toi, je n’ai rien nié et je n’en ai pas l’intention.

— Alors n’amène pas la conversation là-dessus.

Le père fut surpris de ce ton mais choisit de demeurer conciliant :

— Il me semblait utile de dire que l’Occident et la France ont avec Israël des intérêts communs, et que la façon dont Netanyahu conçoit la naissance d’une nation est plus proche de la mienne que de celle de Macron. Je ne suis pas le seul. Même le gros Larcher, au Sénat, s’est dit “stupéfait”. Et les médias sont sévères.

Il me sembla entendre un ricanement mais je n’en repérai pas l’origine. Le vieux père continuait sa revue de presse lénifiante pour calmer l’Ours I. Le président du CRIF, Yonathan Arfi, avait condamné une faute à la fois historique et politique : « À l’heure où l’antisémitisme se nourrit de l’antisionisme, ces propos renforcent dangereusement le camp de ceux qui contestent la légitimité du droit à l’existence d’Israël ». Caroline Yadan, la remplaçante de Meyer Habib à la 8e circonscription des Français de l’étranger, jugeait le propos présidentiel “indigne”, propre à « nier l’histoire du peuple juif et son lien légitime et historique à cette terre ».

— D’ailleurs, trancha l’Ours I, l’État d’Israël est né de la déclaration unilatérale de David Ben Gourion à Tel-Aviv le 14 mai 1948. Rappelons que la résolution 131 du 29 novembre 1947 de l’ONU qui partageait la Palestine mandataire a été acceptée par l’Agence juive, représentant les communautés juives implantées sur place, mais refusée hautement par le Haut Comité Arabe palestinien et les États arabes, et par l’Irgoun et le Lehi, les deux principales organisations de combattants juifs, longtemps considérés comme terroristes, à l’instar du Hamas et du Hezbollah aujourd’hui. Elles ne s’étaient pas battues pendant des années pour partager, mais pour conquérir une terre au peuple juif. La première guerre israélo-arabe débuta le lendemain de la déclaration de Ben Gourion, le 15 mai, pour ne finir qu’en avril 1949, débouchant sur de nombreuses conquêtes juives qui provoquèrent un exode palestinien.

L’Ours I, d’ordinaire si rond, avait pris la pose rigide et les yeux fiévreux d’un prêcheur tchèque. Cela m’intriguait :
— Où veux-tu en venir ?

— À la vérité.

— Alors creusons un peu plus. Certes les efforts d’un Herzl, d’un Edmond de Rothschild, d’un Haïm Weizmann ont-ils abouti entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe à faire entrer dans la réalité un vieux rêve de retour des juifs à Sion plusieurs fois avorté : l’immigration de nombreux colons juifs en Terre Sainte, la déclaration Balfour de 1917 considérant d’un œil favorable l’établissement d’un foyer juif en Palestine, l’attribution du mandat sur celle-ci à l’Angleterre par la Société des Nations, la guérilla permanente menée par les activistes juifs entre les deux guerres tant contre les Britanniques que les Palestiniens ont constitué un fait juif incontestable — mais n’ont nullement constitué un État, ni même un embryon d’État. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que, considérant les persécutions subies dans l’Europe occupée par Hitler, la communauté internationale représentée par une nouvelle organisation, l’ONU, décidait d’offrir plus aux juifs. Et cela avec l’accord et le soutien des deux grands de l’époque, les États-Unis et l’URSS, celle-ci étant la plus active. Sans doute le culot des maximalistes juifs a-t-il conquis plus qu’on ne le prévoyait, grâce à l’incurie des Arabes, mais le fait est là : sans la SDN, l’ONU et la communauté internationale, Israël n’aurait pas eu l’occasion d’exister.
Le deuxième saucisson, une de ces grosses choses de montagne, était déjà presque fini et la troisième bouteille de rouge ouverte. Le vieux père rapportait des cornichons :

— Admettons que Macron n’ait pas tout à fait tort pour une fois. Ça sert à quoi ?

— Peut-être à arrêter un peu les frais, non ? Moi, Israël, j’aurais été l’ONU, je n’aurais pas permis sa création, mais maintenant qu’il existe, que faire ? Évidemment sa disparition serait une excellente chose pour le Proche-Orient comme pour le monde entier, tellement il est fauteur de guerres, de massacres et d’injustices et qu’il est l’épicentre de la contre-religion de la Shoah qui nous détruit et nous humilie.

Le vin s’accumulait. Je continuai :
— J’ai entendu à la télé l’argument suivant : quand les Alliés ont bombardé les civils allemands, la responsabilité ne leur incombait pas, mais à Hitler — ergo Tsahal a la permission, sinon le devoir, de détruire Gaza. Avec ça, on justifie Dresde, Hiroshima, n’importe quoi. La fin justifie les moyens, Lénine-Netanyahou, même combat.

L’Ours I remarqua d’une voix pointue :
— La guerre impose parfois des décisions regrettables...

— Sans en faire un exemple moral.

L’Ours II buvait, l’œil perdu dans les braises. L’Ours I se leva pour gagner les toilettes. Nous nous tûmes. Le père Chambe remarqua :

—Il a l’air fâché. Je le sens à sa façon de marcher.

—C’est à cause de ce que tu as dit sur Hitler et Netanyhaou. Il ne supporte rien de ce qui pourrait mener si peu que ce soit à une réévaluation de l’histoire.

Le vieux père eut un petit rire pensif :
— C’est de la négaphobie. On dit que les homophobes sont souvent des pédés refoulés. Je le soupçonne d’être un faurissonnien rentré.

L’Ours I était revenu sans que nous ne l’entendions, mais lui nous avait entendu. Il se piéta devant le feu.

— Vous devriez moins boire, dit-il en se forçant à roter.

— Le vin n’y fait rien. Tu ne devrais pas t’en faire. Nous ne sommes d’accord sur rien. Nous le savons tous, répondit le vieux père. C’est le propre de l’extrême droite.

— C’est le commun des hommes, rétorqua l’Ours I. Vous devriez plus lire les forums du Monde. On s’y étripe très bien, sans se répondre tout en s’interpellant.

Je semai mon grain de sel :
— L’extrême droite n’existe pas. Nous ne sommes que la poubelle où le pouvoir nous mêle.

L’Ours I hésitait à se rasseoir :

— Vous en avez d’autres comme ça ? Allons donc nous coucher. 
Il me cassait un peu les pieds, avec son ton sûr de lui et dominateur. C’est alors qu’une voix trop tranquille laissa tomber :

— Je n’aime pas qu’on bombarde le Liban.

C’était l’Ours II. Nous nous tûmes tous. Était-ce censé être une pensée originale ou profonde ? Il répéta, lentement, distinctement :

— Je n’aime pas qu’on bombarde le Liban. Israël n’y a aucun droit ni aucun intérêt. Sa politique est un crime et une sottise. Le père Macron m’a bien fait rire avec l’ONU. Israël s’en tape. Il s’en est toujours tapé. La force lui tient lieu de droit depuis toujours. Rappelez-vous la résolution 242 de l’ONU sur les territoires occupés. Elle s’en est torché les fesses avec l’aide des États-Unis et de la Grande-Bretagne en s’appuyant sur une interprétation manifestement biaisée et injuste du texte. Israël se moque du droit international, et c’est ce que nous aimions dans les années 1950 et 1960. Ils faisaient tout ce qu’on n’avait pas le droit de faire. Droit de suite. Passer en Chine, au Maroc, en Tunisie.
L’Ours I eut un geste, comme s’il voulait prendre la parole. L’Ours II haussa le ton :

— Saket Sidi Youssef, vous vous souvenez ? L’incident qui a provoqué quelques mois plus tard le 13 mai 58 ? À la suite d’actions odieuses du FLN, l’aviation française a mitraillé une fois un malheureux village tunisien de la frontière dont l’ALN avait fait une forteresse malgré la proximité des civils. C’est leur truc, aux guerriers de la révolution, avec ou sans Dieu, de planquer leurs canons de 155 au milieu des populations après avoir fait leur coup et repassé la frontière. Seulement, nous n’avons pas réduit la Tunisie en cendres, ni je ne sais quel autre pays, ni mené plus d’un an de bombardements systématiques. Cela ne nous a pas empêchés de nous faire huer par la communauté internationale. Et nos amis anglais se sont proposés pour une mission de bons offices.
On entendit un gémissement bizarre, l’Ours II venait de cracher dans le feu. Le vieux père sentait monter sa colère. Il tenta de la tempérer :

— Tu vois que certaines situations permettent certaines réactions. Les juifs, il y en a de très bien qui ont fait leur devoir dans l’OAS. C’étaient des juifs patriotes. Tiens, je relis les mémoires de Bernard Baruch, le milliardaire américain conseiller de Wilson et Roosevelt. Son papa était dans l’armée confédérée, et au Ku Klux Klan. Et c’était un démocrate sans prévention contre les nègres.

— Pourquoi dis-tu nègre, gronda l’Ours 1 ?
— Parce que c’était son vocabulaire, et celui de son traducteur français en 1959, et qu’ils l’employaient tous les deux sans intention péjorative.

L’Ours II explosa :

— L’OAS ! Le Ku Klux Klan ! Tout ce qui marche et nous donne bonne réputation ! Moi, vos juifs patriotes, je m’en méfie depuis Dreyfus. Tôt ou tard on se rend compte qu’on n’a pas la même patrie. Voyez Zemmour.
L’Ours I criait :

— Ça suffit ! Si le Liban vous importe, dites aux Libanais d’écouter Netanyahou : qu’ils libèrent leur pays du Hezbollah !

— Faute de quoi ils connaîtront « des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza », siffla l’Ours II ? C’est ce qu’il a dit ! Tel quel ! Le mot “voyons” est particulièrement mignon. Benjamin se pose en observateur impartial ! Quant à sa libération, merci. La dernière fois que les Israéliens ont libéré le Liban, c’était pendant l’opération Paix en Galilée en 82. Ça a donné Sabra et Chatila, et le massacre des chrétiens du Chouf par les Druzes. Tu parlais d’amis et d’ennemis : eh bien, ni l’Amérique ni Israël ne sont nos amis.

— Et les islamistes ?
— Non plus. Ce sont des adversaires qui se battent entre eux sans que cela me touche.

Seule la fatigue empêchait les deux Ours d’en venir aux mains. Le vieux père regardait le plafond inquiet, redoutant quelque nouvel orage ou la foudre finale, comme les maîtresses de maisons anglaises de Saki dont des neveux insortables ruinent les réceptions.

— De quoi allons-nous bien pouvoir parler ? finit-il par dire.

Un silence se fit dans l’aube soudain froide et vide.

— De Gisèle Pélicot, dit l’Ours I.
— De l’abbé Pierre, ajouta l’Ours II.

Il me sembla qu’il manquait quelqu’un : — De Gérard Depardieu ?
— Banco, conclut le vieux père Chambe.



Rivarol n°3634 du 30/10/2024