Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 27 mai 2023

Louis-Ferdinand Destouches, né avec le printemps le 27 mai 1894…

 

Le 27 mai 1894, Louis-Ferdinand Destouches dit Louis-Ferdinand Céline,  de l'union de Marguerite Guillou (1868-1945) et de Ferdinand Destouches (1865-1932), voit le jour à Courbevoie au 11 rampe du Pont-de-Neuilly, aujourd'hui chaussée du Président-Paul-Doumer.

Louis-Ferdinand à 2 ans, il est alors placé en nourrice


« C'est sur ce quai-là, au 18, que mes bons parents firent de bien tristes affaires pendant l'hiver 92, ça nous remet loin. C'était un magasin de "Modes, fleurs et plumes". Y avait en tout comme modèles que trois chapeaux, dans une seule vitrine, on me l'a souvent raconté. La Seine a gelé cette année-là. Je suis né en mai. C'est moi le printemps. » [Mort à crédit (1936)].

Son père Fernand est correspondant d'une compagnie d'assurance. Pestant contre ses déboires professionnels, il a coutume de maugréer : « C'est la faute aux Juifs », juron d'humeur populaire que ne peut ne pas entendre Louis-Ferdinand…

De mauvaises affaires obligent la famille à déménager en 1899 à Paris, passage Choiseul. Il y vit une enfance choyée et protégée, même si ses parents ne roulent pas sur l'or : « Du gaz [qui éclairait le passage Choiseul] et des claques, voilà ce que c'était, de mon temps, l'éducation. J'oubliais : du gaz, des claques et des nouilles. Parce que ma mère était dentellière, que les dentelles, ça prend les odeurs et que les nouilles n'ont aucune odeur » (entretien de 1957). 

« Ma mère, c'est pas une ouvrière… Elle se répète, c'est sa prière… C'est une petite commerçante… On a crevé dans notre famille pour l'honneur du petit commerce… On n'est pas nous des ouvriers ivrognes et plein de dettes… Ah ! non. Pas du tout !… Il faut pas confondre !… Trois vies, la mienne, la sienne, et puis surtout celle à mon père ont fondu dans les sacrifices… On ne sait pas ce qu'elles sont devenues… Elles ont payé toutes les dettes… ». [Mort à crédit (1936)]

Sa voie est tout tracée : il travaillera dans le commerce. Après plusieurs séjours en Allemagne et Angleterre, le voici apprenti en bonneterie puis bijouterie. C'est peu dire que tout cela ne le passionne pas !

… ……

« Autant pas se faire d'illusions, les gens n'ont rien à se dire, ils ne se parlent que de leurs peines à eux chacun, c'est entendu. Chacun pour soi, la terre pour tous. Ils essaient de s'en débarrasser de leur peine, sur l'autre, au moment de l'amour, mais alors ça ne marche pas et ils ont beau faire, ils la gardent tout entière leur peine, et ils recommencent, ils essaient encore une fois de la placer. "Vous êtes jolie, Mademoiselle", qu'ils disent. Et la vie les reprend, jusqu'à la prochaine où on essaiera encore le même petit truc. "Vous êtes bien jolie, Mademoiselle !…"
Et puis à se vanter entre-temps qu'on y est arrivé à s'en débarrasser de sa peine, mais tout le monde sait bien n'est-ce pas que c'est pas vrai du tout et qu'on l'a bel et bien gardée entièrement pour soi. Comme on devient de plus en plus laid et répugnant à ce jeu-là en vieillissant, on ne peut même plus la dissimuler sa peine, sa faillite, on finit par en avoir plein la figure de cette sale grimace qui met des vingt ans, des trente ans et davantage à vous remonter enfin du ventre sur la face. C'est à cela que ça sert, à ça seulement, un homme, une grimace, qu'il met toute une vie à se confectionner, et encore, qu'il arrive même pas toujours à la terminer, tellement qu'elle est lourde et compliquée la grimace qu'il faudrait faire pour exprimer toute sa vraie âme sans rien en perdre.
La mienne à moi, j'étais justement en train de bien la fignoler avec des factures que je n'arrivais pas à payer, des petites pourtant, mon loyer impossible, mon pardessus beaucoup trop mince pour la saison, et le fruitier qui rigolait en coin de me voir compter mes sous, à hésiter devant son brie, à rougir au moment où le raisin commence à coûter cher.
 » [Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit p. 292]


mardi 23 mai 2023

Bachar el-Assad, Président de la République arabe syrienne, au 32ème Sommet de la Ligue arabe…


 

Le 32e Sommet de la Ligue arabe s’est tenu à Djeddah, en Arabie saoudite, le 19 mai 2023. Tous les pays étaient représentés lors de cette réunion, y compris la Syrie, qui est revenue triomphalement après 12 ans de suspension.

 


 




Votre, Altesse le Prince Mohammed bin Salman, Prince héritier du Royaume d’Arabie saoudite, Vos Majestés, Altesses et Excellences, Mesdames et Messieurs,
Par où commencer un discours lorsque les dangers ne sont plus imminents, mais bien réels ? On commence par l’espoir qui motive les réalisations et l’action. Et lorsque les maux s’accumulent, un médecin peut les traiter individuellement à condition de s’attaquer au mal sous-jacent qui les cause. Nous devons donc chercher les principaux problèmes qui menacent notre avenir et génèrent nos crises, afin de ne pas nous noyer et de ne pas noyer avec nous les générations futures dans la gestion des conséquences plutôt que des causes.

Les menaces comportent des risques et des opportunités. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une opportunité, à savoir la situation internationale qui évolue vers un monde multipolaire, résultat de la domination de l’Occident qui est dépourvu de principes, d’éthique, d’amis et de partenaires. C’est une opportunité historique de réorganiser nos affaires avec le moins d’ingérence étrangère possible, ce qui nécessite de nous positionner dans ce monde en pleine évolution pour en devenir un participant actif, et d’investir dans l’atmosphère positive résultant des réconciliations qui ont précédé ce sommet et qui l’ont rendu possible.

C’est une occasion de consolider notre culture face à l’effondrement imminent causé par le libéralisme moderne qui vise à corrompre la nature humaine et dépouille les gens de leur éthique et de leur identité. C’est également l’occasion de définir notre identité arabe avec sa dimension civilisationnelle, injustement accusée de racisme et de chauvinisme pour la placer en conflit avec ses composantes nationales, ethniques et religieuses naturelles, afin que nos sociétés s’épuisent et meurent dans des luttes intestines plutôt que d’affronter leurs adversaires extérieurs.

Il y a tant de sujets qu’il est impossible de les aborder tous faute de temps, et tous les Sommets (de la Ligue Arabe) ne suffiraient pas pour tous les évoquer. Ils ne commencent pas avec les crimes de l’entité sioniste, rejetés par les Arabes, contre le peuple palestinien résistant, et ils ne se terminent pas avec le danger de la pensée expansionniste ottomane doublée de la saveur de l’idéologie déviante des Frères musulmans. Ils sont indissociables du défi du développement, qui constitue une priorité absolue pour nos sociétés en développement.

C’est là que le rôle de la Ligue arabe intervient en tant que plateforme naturelle pour discuter diverses questions et résoudre les problèmes, à condition que son système de fonctionnement soit revu dans sa Charte, son système interne et ses mécanismes internes, qui doivent être développés et adaptés pour être en accord avec notre temps. L’action arabe commune a besoin de visions, de stratégies et d’objectifs communs que nous pourrons ensuite transformer en plans d’exécution. Elle a besoin d’une politique unifiée, de principes fermes et de mécanismes et de contrôles clairs. C’est ainsi que nous pourrons passer d’une simple réaction aux événements à l’anticipation de ceux-ci. Alors, la Ligue Arabe sera une bouffée d’oxygène en cas de blocus, et non un partenaire des assiégeants, et un refuge contre l’agression, et non sa rampe de lancement et de soutien.

Quant aux questions qui nous préoccupent au quotidien, de la Libye à la Syrie, en passant par le Yémen et le Soudan, et de nombreuses autres questions dans différentes régions, nous ne pouvons pas soigner les maladies en traitant les symptômes. Toutes ces questions sont les résultats de problèmes plus importants qui n’ont pas été traités auparavant. Pour en parler, nous devons nous attaquer aux brèches qui sont apparues sur la scène arabe au cours de la dernière décennie et rétablir le rôle de la Ligue Arabe en tant que guérisseur des blessures, et non comme un facteur d’aggravation de ces blessures. Le plus important est de laisser les affaires internes à leurs peuples, car ils sont capables de gérer leurs propres affaires, et notre rôle est seulement de prévenir les ingérences extérieures dans les pays de la Ligue Arabe et d’assister ceux-ci exclusivement sur demande.

Quant à la Syrie, son passé, son présent et son futur sont ancrés dans l’arabité, mais une arabité basée sur l’appartenance et non sur l’alliance, car les alliances sont évolutives alors que l’appartenance est permanente. Une personne peut passer d’une alliance à une autre pour une raison quelconque, mais cela ne change pas son appartenance [référence à l’alliance stratégique de la Syrie avec l’Iran et la Russie, renforcée depuis son expulsion inique de la Ligue Arabe]. Quant à ceux qui changent d’appartenance, c’est qu’ils n’en avaient pas en premier lieu, et ceux qui logent dans les cœurs ne se confinent pas dans un giron. Et la Syrie est le cœur de l’arabité et en son cœur.

Mesdames et Messieurs,

Alors que nous tenons ce sommet dans un monde agité, l’espoir renaît avec le rapprochement inter-arabe, arabo-régional et international qui a abouti à ce sommet. J’espère qu’il marquera le début d’une nouvelle phase de l’action arabe, pour la solidarité entre nous, pour la paix dans notre région, pour le développement et la prospérité plutôt que la guerre et la destruction.

Pour respecter les cinq minutes allouées aux discours, je tiens à exprimer mes sincères remerciements aux chefs de délégations qui ont exprimé leur profonde sympathie envers la Syrie, et je leur rends la pareille. Je remercie également le Gardien des Deux Saintes Mosquées pour le rôle important qu’il a joué et les efforts intensifs qu’il a déployés pour renforcer la réconciliation dans notre région et assurer le succès de ce sommet. Je lui souhaite, ainsi qu’à Son Altesse le Prince Héritier et au peuple saoudien frère, un progrès et une prospérité continus.

Que la paix soit avec vous, ainsi que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions.


Source : Le Cri des Peuples - Discours de Bachar al-Assad au Sommet de la Ligue Arabe

 

Dominique Delawarde : Retour de Syrie,  17 mai 2023

Alexandre Dianine-Havard : Le Grand Combat arrive

Carnet de voyage en Syrie : Le cœur des Syriens vous attend !…





 








lundi 22 mai 2023

Général Dominique Delawarde : Retour de Syrie

 


« Boucher de Damas » ?… Nous qui avons fréquenté assidûment la Syrie depuis 2015 c'est avec stupéfaction qu'au matin de ce vendredi 19 mai nous avons entendu l’un des préposés à la propagande sur France 2, Thomas Sotto, oser utiliser et réutiliser cette qualification de « Boucher de Damas », glossant sans vergogne sur le retour de la Syrie et de son président Bachar el-Assad au sein de la Ligue arabe !… 


Retour de Syrie :
Lettre témoignage du général Dominique Delawarde à ses amis
(17 mai 2023)




 
Mes chers amis,

Je me suis rendu en Syrie du 27 avril au 4 mai dernier avec un petit groupe militant contre l’embargo imposé par les USA à ce pays, embargo qui frappe principalement les populations civiles depuis douze ans. Rappelons qu’une partie de ces populations a été durement touchée par un tremblement de terre dans un passé très récent et rappelons aussi que ces sanctions US unilatérales et anti-syriennes viennent tout juste d’être prolongées pour un an par l’administration Biden.

Ayant une confiance très limitée dans nos médias mainstream pour traiter objectivement d’un sujet concernant le Proche-Orient, l’État d’Israël et les États-Unis, je tenais à me rendre compte par moi-même des dommages causées par cette stratégie des sanctions. Celle-ci est utilisée sans modération par les USA et leurs vassaux européens, agissant souvent en mandataires d’Israël, contre tous les États refusant de se soumettre aux volontés et à l’hégémonie de l’Occident global.

Ce type de stratégie consiste en une véritable prise en otage des populations civiles auxquelles on applique la sanction collective dite « de l’embargo » qui va les faire souffrir autant qu’il est possible, pour les punir de s’être choisi un dirigeant qui refuse de servir les intérêts occidentaux, c’est à dire du « camp du bien » auto-proclamé.

Ces sanctions, de nature économique, peuvent être redoutablement efficaces et provoquer indirectement la mort de dizaines, voire de centaines de milliers de civils dans une relative discrétion. Elles peuvent parfois s’avérer plus meurtrières, sur la durée, qu’une guerre ouverte de haute intensité… (souvenons nous des deux croisades « anti-Saddam Hussein » conduites par les USA en Irak, sous des prétextes mensongers).

S’agissant de la Syrie, ces sanctions ont été adoptées à la suite d’une tentative de révolution colorée ratée, organisée en mars 2011 par une « coalition occidentale » (US-UK-FR + UE-OTAN) au profit et à l’instigation d’Israël, avec sa participation active, dans le but de renverser Bachar el-Assad, de faire cesser le soutien syrien à la cause palestinienne, de démembrer le pays, à l’image de l’ex-Yougoslavie, de remodeler les frontières de la Syrie, d’en annexer une partie, de créer un Kurdistan allié d’Israël, pour faire obstacle à l’émergence d’un « croissant chiite » perçu, à tort ou à raison, comme une menace existentielle, et de mettre des dirigeants plus complaisants que Bachar el-Assad aux frontières de l’État hébreu. Rappelons nous les propos sans ambiguïté de Roland Dumas, dix ans ministre des affaires étrangères de François Mitterrand :
Et les propos très clairs du général US Westley Clark, tenus en 2007 :

La première bonne nouvelle pour la Syrie de Bachar el-Assad a été le soutien militaire apporté par la Russie de Poutine en septembre 2015, à la demande du seul gouvernement légal reconnu par l’ONU. Par ce soutien, la Russie a mis en échec les actions malfaisantes inspirées par Israël à ses mandataires-marionnettes anglo-saxons et français, et a fait reculer les terroristes islamistes instrumentalisés, soutenus et armés par les Occidentaux.

Jusqu’au-boutiste dans ses objectifs, Israël poursuit aujourd’hui, en mai 2023, les bombardements réguliers sur le territoire de son voisin syrien, alors que cet État ne l’agresse pas. Ces bombardements se font dans l’indifférence totale de l’ONU, des médias et des gouvernements occidentaux qui construisent sans cesse des narratifs visant à noircir l’image de Bachar el-Assad.

Certains de ces narratifs vont jusqu’à qualifier Bachar el-Assad de « Boucher de Damas » alors même qu’il dispose du soutien de l’écrasante majorité de son peuple, sans lequel il aurait perdu le pouvoir depuis longtemps.

J’ai pu constater, lors de mon séjour en Syrie, l’extraordinaire résilience du peuple syrien qui s’oppose depuis 12 ans, avec succès, aux visées géopolitiques et machiavéliques de l’État hébreu et de ses mandataires anglo-saxons et terroristes islamistes.

J’ai pu aussi constater la folie jusqu’au-boutiste israélienne qui va jusqu’à bombarder l’aéroport d’Alep quelques jours après le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie, alors même que l’aide humanitaire russe et celle des pays arabes y sont acheminées, au profit des populations civiles les plus touchées.

« La vérité, c’est que, s’agissant du Proche et Moyen Orient
les bouchers se trouvent à Tel Aviv, à Washington et à Londres. »

Ce sont bien ces pays qui ont semé le chaos et provoqué, directement ou indirectement, la mort de millions d’êtres humains au Proche et Moyen-Orient depuis l’effondrement de l’Union-soviétique en se justifiant toujours par des narratifs et des prétextes mensongers (armes de destruction massive qui n’existaient pas ou lutte contre un terrorisme qu’on instrumentalise en sous-main).

Les bonnes nouvelles de 2022-2023, pour la Syrie découlent des conséquences de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine.

Incontestablement, les Russes ont changé la donne de la géopolitique mondiale en refusant l’extension à l’Est de l’OTAN et l’arrivée à leurs frontières de bases militaires hostiles, comme l’avait fait Kennedy, pour son pays, lors de la crise des missiles de Cuba en 1962.

Avec habileté, la Russie s’est posée en championne de la multipolarité et en opposition à l’hégémonie occidentale jugée tyrannique par de très nombreux pays.

Elle a aussi fait apparaître la faiblesse militaire des pays membres de l’OTAN qui refusent de s’engager militairement contre la Russie (et peut être la Chine) faute de disposer de moyens suffisants pour le faire et pour gagner, et faute de pouvoir rassembler et unir les populations et opinions occidentales sur un objectif russophobe (et sinophobe) qui est loin de faire l’unanimité.

Elle a également fait apparaître grâce aux sanctions boomerang prises par les pays membres de l’OTAN eux-mêmes, les vulnérabilités économiques et financières d’un Occident accroc à la dette et à la consommation d’une énergie jusqu’alors bon marché.

Dans ce nouveau contexte créé par l’opération russe, de nombreux pays changent de camp. Depuis plus d’un an, la diplomatie occidentale enregistre échec sur échec face aux diplomaties russe et chinoise.

Le nombre de demandes d’adhésion aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et à l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) explose, ce qui est le signe d’un soutien croissant au camp de la multipolarité et d’un refus de l’hégémonisme des USA et de l’OTAN.

L’Afrique rejette toujours plus l’Occident, ses diktats, ses valeurs et ses modes d’action jugés néocoloniaux, et, en particulier, ceux de la France. Elle bascule dans les camps russe et chinois.

Au grand dam des USA (et d’Israël), et sous l’égide de la Chine, l’Iran et l’Arabie Saoudite se sont réconciliés en mars dernier, sept ans après la rupture des relations diplomatiques.

Le président iranien Ébrahim Raïssi s’est rendu en visite officielle le 3 mai dernier à Damas pour y signer d’importants accords économiques et politiques.

La Ligue Arabe (22 États) a voté à l’unanimité la réintégration de la Syrie, exclue en 2011 sous la pression US-Israël. C’est un succès pour la diplomatie russe et une victoire éclatante de Bachar el-Assad, qui reviendra donc auréolé de sa résistance à l’Occident. Pas un seul État arabe, sur 22, ne s’est soumis aux pressions US-Israël et a voté contre la réintégration. Les ambassades arabes ré-ouvrent les unes après les autres à Damas.

L’unité du monde arabe, cauchemar d’Israël et des USA est en cours de reconstruction avec l’appui de la Russie et de la Chine.

La Turquie, la Syrie et l’Iran se parlent désormais régulièrement, sous l’égide de la Russie, pour mettre un terme à la crise syrienne et à leurs différends.
En Turquie, le candidat d’alternance à Erdogan, Kemal Kiliçdaroglu, soutenu financièrement et politiquement, en coulisse, par l’Occident, ne paraît pas en situation d’emporter l’élection présidentielle au second tour du 28 mai prochain. D’autant que le parti d’Erdogan dispose d’ores et déjà de la majorité absolue au parlement turc, suite aux élection du 14 mai. Les médias occidentaux hurleront à la fraude électorale le 28 mai prochain, comme ils le font à chaque fois que les résultats ne correspondent pas à leurs attentes (Syrie, Iran, Russie, Vénézuela…), mais le président Erdogan saura se souvenir de cet épisode, et de l’ingérence occidentale dans cette élection de 2023, comme de la tentative de coup d’État de 2016 concoctée par son bon allié US. Il rapprochera toujours plus son pays, comme il le fait déjà, de la Russie et de la Chine, des BRICS et de l’OCS : en clair, du camp de la multipolarité.

Toutes ces bonnes nouvelles pour la Syrie, sont autant de mauvaises nouvelles pour Israël et ses mandataires anglo-saxons toujours plongés dans des difficultés économiques, financières et sociales qui ne sont pas près de s’arranger.

S’agissant d’Israël, la très controversée loi sur la Justice affaiblit la cohésion du pays. Les déclarations insensées d’un ministre israélien suprémaciste en charge des finances et des territoires occupés clamant, en France, et à qui veut l’entendre, que le peuple palestinien n’existe pas, et développant son propos devant une carte du « grand Israël », ne vont pas arranger les affaires de la région. Il est clair que ce type de provocations haineuses ne peut qu’engendrer, en retour, de la colère, de la haine et de la violence, pouvant aller jusqu’au terrorisme, chez les personnes offensées, humiliées et/ou soumises par la contrainte « armée » depuis 1947.

À ceux qui s’interrogent sur les motivations du gendarme tunisien, auteur de l’attaque contre la synagogue de la Ghriba à Djerba le 11 mai dernier, il y a peut-être une piste à creuser… Le comportement des dirigeants de l’État hébreu que ce soit lorsqu’ils bombardent ALEP quelques jours après le tremblement de terre ou lorsqu’ils envoient un ministre en charge des territoires occupés, à Paris, pour cracher sa haine des Palestiniens, ne peut laisser les masses arabes indifférentes. On peut regretter, bien sûr, que la LICRA et SOS Racisme, mais aussi le Gouvernement français dans son ensemble, soient restés étonnamment discrets sur ce triste épisode de haine raciale du ministre israélien, clairement exposé à la face du monde le 19 mars 023.


Ma conclusion sera optimiste pour la Syrie…


Grâce à la résilience et à la cohésion de sa population, pourtant multiconfessionnelle, grâce à la détermination de son Président qui a su rester laïc dans sa gouvernance, et ferme face aux agresseurs israéliens, us-otaniens et terroristes islamistes ; grâce à l’appui de la Russie qui est intervenue à la demande des autorités légales de l’État, la Syrie a pu résister pendant douze ans aux assauts coordonnés et prémédités de l’OTAN, d’Israël et des terroristes islamistes, instrumentalisés par l’Occident pour créer le chaos et remodeler un nouveau Proche-Orient conforme aux intérêts et aux souhaits de l’État hébreu.

La préméditation de l’agression anglo-saxonne a été clairement établie par la divulgation des « Wikileaks files », c’est à dire les fuites sur les correspondances diplomatiques entre les représentants US en Syrie et le département d’État états-unien depuis le début des années 2000 .

La collusion entre Israël et les USA a été, elle aussi, établie par une déclaration sans ambiguïté de Biden lui-même, le 13 juillet 2022 à Tel Aviv :

« Il n’est pas nécessaire d’être Juif pour être sioniste. »

https://fr.timesofisrael.com/liveblog_entry/biden-il-nest-pas-necessaire-detre-juif-pour-etre-sioniste/

Cette collusion a été clairement confirmée par les plus connus des géopoliticiens US, Mearsheimer et Walt, dans l’excellente analyse publiée sous le titre : Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine.

Cette collusion apparaît clairement dans le simple constat que les personnes en charge de la politique étrangère et de la politique des sanctions économiques US ont figuré sur la liste des nominés au palmarès mondial de l’influence du Jerusalem Post (Blinken, Sherman, Janet Yellen…)

La bonne nouvelle pour la Syrie, c’est l’émergence en cours d’un monde multipolaire qui remet en cause l’hégémonie sans partage US-OTAN des trois dernières décennies et l’influence des néoconservateurs mondialistes (et sionistes). La Syrie pourra désormais compter sur l’aide de la Russie, des pays du Golfe (dont l’Iran) et de la Chine pour sa reconstruction et sa défense.

Israël assiste aujourd’hui, impuissant, au déclin de son principal allié et de ses soutiens néoconservateurs et mondialistes US, et à la recomposition des équilibres géopolitiques et géo-économiques mondiaux qui ne se fera pas en sa faveur. N’en déplaise à l’État d’Israël qui a raté son coup en Syrie, grâce ou à cause de la Russie, le vrai « Printemps syrien » va pouvoir commencer, sous la gouvernance de… Bachar el-Assad !

Source : Dominique Delawarde : Les bouchers de Tel Aviv et de Washington (Stratpol)

Dominique Delawarde : Après des périodes d'encadrement d'unités militaires de Légion étrangère (2ème RE et 3ème REI) et de Chasseurs alpins (6ème, 7ème et 11ème BCA), puis d'encadrement d'élèves officiers notamment à Saint Cyr, le Général (2S) Dominique Delawarde fut chef «Situation-Renseignement-Guerre électronique» à l'État-major interarmées de planification opérationnelle.
Il a servi plus de 8 ans hors de l'hexagone : aux États-Unis, en Amérique du Sud et au Proche-Orient dans le cadre de l'ONU, plus d'un an dans les Balkans dans les cadres de l'ONU et de l'OTAN, et plus de six mois au Moyen- Orient (Émirats, Qatar, Koweït).



Discours de Bachar el-Assad, Président de la République arabe syrienne, au sommet de la Ligue arabe

Alexandre Dianine-Havard : Le Grand Combat arrive

Carnet de voyage en Syrie : Le cœur des Syriens vous attend !…

 







mardi 9 mai 2023

9 mai : Jour de la Victoire… en 1945

 

9 mai : Jour de la Victoire… en 1945

Victoire ?… les démons que l’on croyait avoir totalement terrassés auront laissé des larves qui aujourd’hui pullulent, voraces… Travail à achever… avant que le 9 mai ne devienne effectivement chaque année Fête de l’Europe… …

À la veille de l’élection présidentielle de 2017 le professeur Adriano Segatori dressait un savoureux portrait psychiatrique du candidat Macron et alertait les Français sur les périls qu’un tel candidat ferait courir au pays. Un avertissement qui n’aura pas été entendu ; portrait et prédictions qui auront été parfaitement confirmés par les faits…


Selon le professeur Adriano Segatori, Macron est un psychopathe

 

Cinq ans après, en 2022, peu avant une nouvelle élection présidentielle, le professeur Adriano Segatori s’entretient encore sur le cas clinique Macron… Sans rien retirer de ses précédentes analyses et de l’observation de cinq années d’exercice du pouvoir le professeur Adriano Segatori précise son diagnostic : Macron n’est pas dangereux, il est très très dangereux ?; pas seulement pour la France, pour l’Europe entière !… Et de décrire un syndrome particulier, le « syndrome Napoléon »… Source d’encore plus d’inquiétude ou d’espérance ?


Professeur Adriano Segatori : Qui est vraiment Emmanuel Macron ?

Nous ne pouvons imaginer que Macron tout à la fois amoureux et soucieux de son image n’ait pas pris connaissance du diagnostic du Professeur… Alors ? Prédictions auto-réalisatrices ? Le sujet est-il entré dans le jeu de ce syndrome Napoléon ? Quelle autre raison l’aurait conduit à se donner ainsi « Cent jours » ? Bien évidemment, nous devons supposer que dans son immense orgueil il s’estime capable de défier, lui, cette fatalité des « Cent jours »… Restons optimistes : si Waterloo c’est foutu, espérons en une Bérézina…




L’énigme Derrida : Déconstruction ?… T’es pas un farceur, t’es rien !

Napoléon vu par Henri Guillemin : un général impitoyable qui "ne convoite que la considération, l'argent et le plaisir"

Henri Guillemin raconte l'épopée napoléonienne dans une collection de dix-sept documents captivants. Avec passion et sans renier son sens critique, l'historien se confronte au mythe de l'Empereur. De la naissance de Napoléon Bonaparte en Corse le 15 août 1769 à sa mort le 5 mai 1821 sur l'île de Sainte-Hélène, Guillemin décrit un général impitoyable qui "ne convoite que la considération, l'argent et le plaisir".