Cet hôpital est situé à quelques centaines de mètres du réduit islamiste du quartier de Jobar. Il en reçoit régulièrement son quota d’obus.
Mais surtout, dans une ambiance de tension extrême, d’où la conscience du danger n’est jamais absente, il fait un travail extraordinaire, avec de quasi bénévoles, dans un état de grand dénuement en médicaments et produits de première nécessité… Il sauve, traite, soigne, en particulier des enfants, de toutes confessions.
Mais il faut reconnaître que les enfants chrétiens sont particulièrement nombreux parmi eux. Il faut dire qu’al-Nosra les vise tout particulièrement, comme ce jeudi dernier 12 novembre où une attaque à la bombe est déclenchée contre un bus scolaire transportant des écoliers quittant leur école. Bilanv: 27 enfants morts ou blessés, estropiés à vie, ayant qui perdu deux jambes, qui perdu un œil, du fait des attaques terroristes de ces barbares… mais qui donc cela intéresse-t-il ailleurs qu’en Syriev?
En remettant en perspective cette visite de quelques jours en Syrie, confrontés à la réalité de sa situation mais aussi de la nôtre aujourd’hui en France, il ressort clairement quelques enseignements élémentaires :
D’abord que notre politique étrangère, anti-syrienne et anti-russe, totalement inféodée aux États-Unis et à l’Union Européenne son fidèle vassal, est totalement à revoir.
C’est dans le nord de la Syrie et de l’Irak que se situe aujourd’hui « l’empire du Mal ». C’est donc là que nous devons frapper : à la source.
Mais jusqu’à présent notre obstination à vouloir frapper Daech (d’ailleurs assez timidement lorsqu’on compte le nombre d’interventions sur un an de notre aviation de chasse : moins de 260, pas même une par jour !) tout en soutenant activement al-Nosra afin de faire chuter à tout prix le régime syrien, a surtout souligné notre grande incohérence !
Les Russes depuis le début de leur intervention récente, parce qu’ils sont déterminés et qu’ils y mettent les moyens (40 sorties/jour en moyenne), mais aussi parce que leur aviation agit en coordination avec les troupes au sol, celles de l’armée syrienne et celles de ses alliés iraniens et du Hezbollah, ont une efficacité de très loin supérieure.
Les faits sont là :
En un an d’intervention alliée en Syrie et en Irak, Daech a continué à progresser et à s’étendre inexorablement.
Seule l’intervention russe, en trente jours, a enfin fait reculer pour la première fois les barbares.
Il serait donc temps d’en tirer les leçons et de se décider à rejoindre les Russes et d’apporter sans états d’âme un soutien franc et entier à l’État syrien dans sa lutte contre le cancer islamiste.
Certes cela nécessitera un certain courage : celui de modifier sensiblement nos alliances en commençant par mettre de la distance entre les monarchies pétrolières du Golfe, Qatar et Arabie Saoudite, fermes soutiens des terroristes et nous.
Et en osant dénoncer le double jeu de la Turquie d’Erdogan auquel Daech doit tant.
Il serait temps de constituer une seule et même coalition sincère et unie contre l’islamisme, cette forme moderne des grandes invasions barbares.
Ensuite, et tous nos interlocuteurs nous l’ont demandé instamment, il s’agit de mettre un terme, par tous les moyens, aux flux migratoires, qui en submergeant l’Europe, vident la Syrie et l’Irak. Pour cela, il faut bien évidemment éradiquer Daech, afin de ramener la paix et la concorde dans les régions que le califat a dévastées ces dernières années. Mais il faut aussi simultanément fermer nos frontières, refuser le principe même des immigrés clandestins et cesser de vouloir à tout prix en faire des « réfugiés politiques ». Cela nous a été demandé avec insistance par ces responsables conscients des grands troubles que ne manqueront pas de créer le laxisme et les atermoiements actuels.
Enfin, il faut parallèlement mettre un terme à l’islamisation de la France. Et ce n’est pas la prétendue « laïcité républicaine » qui sera à même de le faire.
Celle-ci a en effet d’ores et déjà échoué. Elle a en effet montré combien elle n’est pas neutre mais systématiquement déséquilibrée, en faveur bien entendu de l’islam, sans doute au nom d’une certaine volonté d’accueil, généreuse mais follement utopique et dangereuse.
Il n’y a pas de laïcité qui fonctionne sans référence claire à une identité. Or celle de la France est chrétienne, n’en déplaise à certains hiérarques au pouvoir.
La France doit donc retrouver et assumer sans complexe son identité et sa culture chrétienne, son héritage judéo-chrétien, ses racines gréco-romaines. La défense de notre civilisation est à ce prix. Elle doit être réaffirmée pour être mieux défendue. La nature a horreur du vide ; du vide spirituel et culturel comme du reste.
Ce sont nos interlocuteurs syriens, les chefs religieux en particulier, qui nous ont recommandé le retour à notre identité comme meilleure garantie face à la décomposition de l’État, de la Nation et de la Patrie.
Alors halte au prosélytisme islamiste financé par nos pseudo « alliés » saoudiens, qataris ou turcs, halte aux minarets et aux écoles coraniques. Halte à la colonisation de notre pays. Accueillons en nombre raisonnable avec humanité ceux qui souhaitent s’intégrer sans faux semblant et arrière-pensées. Mais raccompagnons sans faiblesse dans leurs pays d’origine ceux qui ne veulent ni ne peuvent s’intégrer. C’est parmi eux que se trouve l’avant-garde du terrorisme islamiste dans notre pays, qui sera bientôt rejointe si nous n’y mettons bon ordre, par les djihadistes infiltrés parmi les flots d’immigrés.
En Syrie comme en France, le combat est le même : il s’agit du combat sans merci que livrent les nouveaux barbares au monde civilisé pour le détruire et imposer leur loi infâme.
La Syrie de Bachar el-Assad n’est certainement pas parfaite. Mais la France de François Hollande l’est-elle seulement ?
L’ennemi est commun, il est un et un seul. Son nom peut changer mais il s’agit du fondamentalisme wahhabite, que j’ai déjà personnellement vu à l’œuvre sur le sol européen au Kosovo il y a quinze ans et qui continue d’y prospérer sous l’œil bienveillant des États-Unis et de l’Union Européenne.
Il est temps d’ouvrir les yeux, de prendre conscience des graves dangers qui menacent les générations à venir. Celles de nos enfants et de nos petits-enfants.
Un sursaut est encore possible.
Comme l’a écrit récemment Philippe de Villiers, « il n’y a plus ni précaution à prendre ni personne à ménager. Il faut que les Français sachent ».
Je souhaite que le sacrifice de tous ces morts et blessés innocents, de Beyrouth, de Damas ou de Paris, ne soit pas vain. Je souhaite qu’il permette une prise de conscience amenant nos dirigeants à un sursaut salutaire, pour la défense de notre civilisation, de nos libertés, sans laquelle la vie ne vaut rien.
Colonel Jacques Hogard
Blog du général Jean-Bernard Pinatel : Retour de Syrie par le colonel Jacques Hogard
Diaconescotv : Retour de Syrie (par le Colonel Jacques Hogard)