Les politiciens et les journalistes américains, dont la connaissance
de l’histoire de pays comme la Turquie et l’Empire ottoman précédent est
souvent gravement lacunaire, ont dépeint la friction entre le
gouvernement d’Israël et le gouvernement turc du Premier ministre
Erdogan comme étant basée sur la dérive de la Turquie vers l’islamisme
et le monde arabe. Loin de là, Erdogan et son Parti pour la
Justice et le Développement (AKP) semblent avoir finalement trouvé un
moyen de se libérer de la domination et de la cruauté des Dönmeh, que ce
soit sous la forme des fidèles kémalistes d’Atatürk ou des comploteurs
nationalistes de l’Ergenekon. Mais avec le « Jour de
l’Indépendance » de la Turquie, le vitriol est venu de la part des
Dönmeh et de leurs alliés naturels en Israël et du lobby israélien aux États-Unis et en Europe. La Turquie comme
membre de l’Union Européenne convenait très bien à l’Europe tant que les
Dönmeh demeuraient au pouvoir et permettaient que la richesse de la
Turquie soit pillée par les grandes banques, comme cela s’est passé en
Grèce.
Quand Israël lança son attaque sanglante contre le vaisseau d’aide
turque pour Gaza, le Mavi Marmara, le 31 mai 2010, la raison n’était pas
vraiment le passage du navire à travers le blocus israélien de Gaza. La
brutalité des Israéliens pour abattre des Turcs désarmés et un citoyen
turco-américain, certains à bout portant d’après un rapport de l’ONU,
indiquait qu’Israël était motivé par quelque chose d’autre : la
vengeance et les représailles après la répression du gouvernement turc
contre l’Ergenekon, la purge contre les Dönmeh dans les hauts postes de
l’armée et du renseignement turcs, et l’inversion des politiques
religieuses et culturelles antimusulmanes instaurées par le fils favori
des Dönmeh, Atatürk, quelque quatre-vingt-dix ans plus tôt. En
effet, l’attaque israélienne contre le Mavi Marmara était en
représailles contre l’emprisonnement par la Turquie de plusieurs
haut-gradés militaires, journalistes et académiques turcs, tous accusés
de faire partie du complot Ergenekon pour renverser le gouvernement de
l’AKP en 2003. Derrière le complot de l’Ergenekon, le fait
caché est que les Dönmeh et l’Ergenekon sont liés par toute leur
histoire en tant que kémalistes, ardents laïcistes, pro-israéliens et
pro-sionistes.
Avec les crises de colère éclatant maintenant entre l’Iran d’un coté
et Israël, l’Arabie Saoudite et les États-Unis de l’autre, en résultat
d’une affirmation douteuse par la police US que l’Iran préparait
l’assassinat de l’ambassadeur saoudien aux États-Unis sur le sol
américain, la relation de longue date, étroite mais secrète, entre
Israël et l’Arabie saoudite arrive maintenant au premier plan. La
connexion israélo-saoudienne avait fleuri durant l’OPERATION TEMPÊTE DU
DESERT, quand les deux pays furent la cible des missiles Scud de Saddam
Hussein.
Partie II
Ce qui surprendra ceux qui ont peut-être déjà été surpris par les
liens des Dönmeh avec la Turquie, c’est les liens des Dönmeh avec la
Maison des Saoud en Arabie Saoudite.
Un rapport top-secret des Mukhabarat irakiens (Directorat du
Renseignement Militaire Général), « L’émergence du wahhabisme et ses
racines historiques », daté de septembre 2002 et publié le 13 mars
2008 par l’Agence américaine de Renseignement pour la Défense [U.S.
Defense Intelligence Agency] en traduction anglaise, indique les racines
dönmeh du fondateur de la secte wahhabite saoudite de l’islam, Muhammad
ibn Abdul Wahhab. Une grande partie des informations sont tirées des
mémoires d’un « Mr. Humfer » (ainsi orthographié dans le rapport de la
DIA, mais orthographié « Mr. Hempher » dans les archives historiques),
un espion britannique qui utilisait le nom de « Mohammad », et qui était
soi-disant un Azéri parlant le turc, le persan et l’arabe et qui prit
contact avec Wahhab au milieu du XVIIIe siècle avec l’idée de créer une
secte de l’islam qui provoquerait finalement une révolte arabe contre
les Ottomans et qui préparerait la voie pour l’introduction d’un État
juif en Palestine. Les mémoires de Humfer sont citées par l’auteur et
amiral ottoman Ayyub Sabri Pacha dans son ouvrage de 1888, The Beginning and Spreading of Wahhabism.
Dans son livre The Dönmeh Jews, D. Mustafa Turan écrit que
le grand-père de Wahhab, Tjen Sulayman, était en fait Tjen Shulman, un
membre de la communauté juive de Bassora en Irak. Le rapport des
Renseignements irakiens dit aussi que dans son livre, The Dönmeh Jews and the Origin of the Saudi Wahhabis,
Rifat Salim Kabar révèle que Shulman s’établit finalement dans le
Hedjaz, dans le village de al-Ayniyah dans ce qui est aujourd’hui
l’Arabie Saoudite, où son petit-fils fonda la secte wahhabite de
l’islam. Le rapport des Renseignements irakiens dit que Shulman avait
été banni de Damas, Le Caire et La Mecque à cause de son
« charlatanisme ». Dans le village, Shulman engendra Abdul Wahhab. Le
fils d’Abdul Wahhab, Muhammad, fonda le wahhabisme moderne.