Ce que les media ont retenu de Marcel Berthomé est tout à son honneur. Titulaire de 25 décorations, Grand Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre avec Palmes, cinq fois cité, il fut le Maire inamovible de Saint-Seurin-sur-l’Isle (1971- 2020), en Gironde, jusqu’à devenir pendant six ans le doyen des Maires de France (2014-2020).
Mais ce que cette presse aux ordres occulte avec sa servilité coutumière, c’est que ce Commandant de réserve ayant servi dans l’aviation, notamment en Indochine, et titulaire de la Médaille Coloniale, manifestait la plus haute estime pour le Général Salan ainsi que pour les ultimes combattants de l’Algérie Française.
Beaucoup moins consensuel que ce que prétend la presse locale, il avait institué dans sa commune une place du Général Salan et élevé deux stèles, l’une au général Raoul Salan, dernier soldat de l’Empire au service exclusif de la France et l’autre en mémoire des fusillés, des patriotes, des résistants, des disparus et des harkis tombés pour que vive la France en Algérie.
Inaugurées en présence des responsables de l’ADIMAD, ces stèles, on s’en doute, avaient été l’occasion de vives polémiques, mais Marcel Berthomé avait tenu bon, renouvelant, chaque 26 mars, une cérémonie à laquelle l’ADIMAD était invitée. Il a fallu son remplacement par son ancienne adjointe pour que le démantèlement de nos stèles soit voté par le Conseil municipal. ` (ADIMAD-MRAF )
UN HOMME D’EXCEPTION
Nos media locaux se sont faits très discrets à l’annonce du décès à l’âge de 101 ans, d’une personnalité haute en couleur, Marcel Berthomé (4 avril 1922-24 octobre 2023), ex-doyen des maires de France, en omettant certains faits le concernant. Lui rendant hommage, le journal Sud-Ouest écrivait en date du 25/10/2023 : « “Il était incontestablement l’une des âmes combattantes et vivifiantes du Libournais”, ce sont par ces mots que Philippe Buisson, maire de Libourne et président de l’Agglo du Libournais, a annoncé, ce mardi 24 octobre, le décès de Marcel Berthomé à 101 ans. L’homme aux mille et une vies est notamment connu pour avoir été le doyen des maires de France à Saint- Seurin-sur-l’lsle, dans le Nord-Libournais, qu’il administra de 1971 à 2020. Un homme aty- pique qui, au-delà de ses huit mandats d’élu, connut trois guerres et deux épopées footballistiques avec l’AS Saint-Seurin dont il fut joueur, capitaine, entraîneur puis président, lors de la montée du club en Ligue 2. » Par conscience et honnêteté professionnelles, il aurait fallu ajouter que, pendant ses 49 ans d’exercice, Marcel Berthomé n’avait jamais caché ses fidélités politiques. C’est grâce à lui que ceux d’entre nous qui n’oublient rien avaient le privilège de ve- nir se recueillir, chaque année, devant les deux stèles qu’il avait fait ériger dans sa commune de Saint-Seurin-sur-l’Isle. Justice doit cependant être rendue à un article d’archive élogieux, paru voici plus d’une décennie, le 06/04/2013, ayant sans aucun doute échappé à la censure actuelle. Sous la plume de Jean-Charles Galiacy, on pouvait lire : « Quand Saint-Seurin célèbre le chef de l’OAS ». À la suite du départ de Marcel Berthomé en 2020, les deux stèles, d’abord dégradées, furent finalement détruites par le nouveau maire, Mme Éveline Lavaure-Cardona, la rue Raoul Salan ayant au préalable changé de nom, alors qu’ayant été gracié, le nom du général Salan avait été réhabilité.
Que Marcel Berthomé repose en paix ! (Michelle FAVARD-JIRARD)
Sud-Ouest Gironde : « le père, le soldat, l’élu et l’ami d’exception », Marcel Berthomé a reçu un dernier vibrant hommage
Sud-Ouest : (En images) Gironde, le vibrant hommage à Marcel Berthomé, ancien doyen des maires de France et légende de l’armée de l’air
Une trentaine de porte-drapeaux et des membres de l’armée
de l’air, dont a fait partie Marcel Berthomé durant vingt-neuf ans, étaient présents © Crédit photo : Linda Douifi |
Yolande et Anne Berthomé, la femme et la fille de Marcel Berthomé.
(Linda Douifi) |
a présidé la bénédiction tenue dans une église comble
Des jeunes du club de foot de Saint-Seurin,
dont Marcel Berthomé fut joueur, capitaine, entraîneur puis président, ont été associés à cette cérémonie (Linda Douifi) |
Armée de l'Air et de l'Espace : Le commandant Marcel Berthomé, 101 ans,
élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur
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Le 26 mars 2013, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour une cérémonie d'une intense émotion, devant la stèle dédiée au général Raoul Salan…
Marcel Berthomé, ancien combattant et maire de Saint-Seurin-sur-l’Isle, devant la stèle dédiée au général Raoul Salan, sur la place qui porte son nom (photo J.-C. G. ) |
Marcel Berthomé se sait volontiers à contre-courant. Mais après de nombreuses années à bourlinguer en Afrique et ailleurs pour l’Armée française, plus de quarante ans de vie politique et huit mandats à la tête de la commune de Saint-Seurin-sur-l’Isle, on ne changera pas le nonagénaire ultra-droit dans des convictions ultra-droites.Voilà sans doute pourquoi les appels des services de l’État et les lettres d’opposants ne l’ont pas fait vaciller d’un iota dans son ambition d’organiser, le 26 mars dernier, une cérémonie d’hommage au général Raoul Salan. Salan, une figure du XXe siècle (1899-1984), héros de deux guerres mondiales, commandant en chef en Indochine et en Algérie, sans doute l’un des militaires les plus décorés de l’armée française… mais aussi un symbole de la France coloniale, partisan acharné de l’Algérie française, général putschiste en 1961, passé à la clandestinité - et, pour beaucoup d’historiens, au terrorisme - lorsqu’il est devenu chef de l’Organisation armée secrète, notre respectée OAS. [Arrêté en 1962, Raoul Salan a été condamné à la détention à perpétuité. Il a été libéré en 1968, "gracié" par DeGaulle. Raoul Salan fut réintégré dans ses prérogatives de général d’armée en 1982, à la suite d’une loi d’amnistie votée sous la présidence de François Mitterrand.]
Entre 80 et 300 personnes
Un peu plus de trois mois après la reconnaissance par Flanby, prétendu président de la république, et donc de l’État, des « souffrances » infligées à l’Algérie par la colonisation, la tenue de cette « cérémonie du souvenir de l’Algérie française à ses victimes militaires et civiles » aurait pu paraître pour le moins incongrue. Une manifestation tombée un mardi et suivie tout de même par 300 personnes selon le principal organisateur, 80 selon ses détracteurs, ainsi qu’un peloton de gendarmerie, discrètement placé là en cas de débordements.Marcel Berthomé, qui a connu trois guerres, se battant notamment en Indochine et en Algérie, ne raconte forcément pas la même histoire que celle déclinée dans les manuels de classe. « On a vendu l’Algérie, explique-t-il. On avait dit aux militaires de garder l’Algérie française […] Le drame, c’est qu’on a gagné la guerre mais qu’on a donné l’Algérie. Aujourd’hui, on célèbre le 19 mars, mais c’est un jour de deuil et de honte. »À Saint-Seurin, le maire a choisi le 26 mars, commémoration de la fusillade de la rue d’Isly à Alger, jour au cours duquel des partisans du statu quo de l’Algérie française avaient été pris pour cible par l’Armée française. Et la cérémonie s’est tenue devant une double stèle dédiée au général Salan, « général d’armée, dernier soldat de l’Empire au service exclusif de la France » et aux « fusillés, patriotes, résistants, disparus tombés pour que la France reste en Algérie. »Dans le cortège de Saint-Seurin le 26 mars dernier, outre le fils du général, Victor Salan, on recensait aussi les représentants d’associations proches des anciens de l’Algérie française, particulièrement de l'Adimad et du Collectif du Non au 19 Mars.
« La vraie France »Louis Martinez, délégué pour l’association 4ACg (Association des anciens appelés en Algérie-Tunise-Maroc contre la guerre et leurs amis), fut l’un de ceux qui ayant demandé l’annulation d’un tel rassemblement, écrivant au préfet de la Gironde : « Nous vous demandons […] de bien vouloir interdire cette initiative qui ne peut être que douloureuse pour toutes les victimes civiles et militaires de ces factieux qui veulent poursuivre leurs détestables actions de division de 1962 […] ». Présent « en catimini » le 26 mars dernier, Louis Martinez a observé « un homme en tenue de camouflage, trois autres avec des bérets rouges qui sentaient fort la nostalgie », et écouté les discours, notamment celui qui s’est terminé « en parlant de la vraie France ». « Mais qu’est ce qu’il y a dans cette expression ? », s’interroge-t-il.
Sourd aux polémiques, le maire entend bien renouveler l’hommage l’année prochaine
Pas question en tout cas pour le maire Marcel Berthomé de plier devant la polémique. Le 26 mars 2014, sans aucun doute, une nouvelle cérémonie sur la place du Général-Raoul-Salan (le maire a rebaptisé cet espace municipal en 2006) - devrait être organisée : « Nous sommes un certain nombre à avoir vécu cette période. Tant que nous serons encore en vie, nous ferons vivre son souvenir ».
Sud-Ouest : Quand Saint-Seurin célèbre le chef de l’OAS
Sud-Ouest : Un nouvel hommage au chef de l’OAS à Saint-Seurin-sur-l’Isle (33) l'année prochaine
Toulouse : Le pont de l'Infâmie… 19 mars 1962, le "maire" Cohen ose célébrer une capitulation !!!
Le CLAN-R (Comité de liaison des Associations Nationales des Rapatriés) : Saint Seurin sur L’Isle… Avant/Après