Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 7 janvier 2018

Sur les lignes de défense de Mahradeh… avec la Communauté syrienne de France, octobre 2017



La Communauté syrienne de France, toujours accompagnée par Simon Aw Wakil, chef de la Défense nationale de Mahardeh [الدفاع الوطني في محردة], est invitée à se rendre sur la ligne de front… Nous sommes autorisés à prendre librement des photos autant des hommes, soldats et miliciens, que du site et des aménagements défensifs… Cette invitation et cette liberté de photographier sont signe manifeste d'une détente après que la situation se soit considérablement améliorée… Pourtant nous apprendrons ensuite que plusieurs martyrs seront encore tombés dans la défense de Mahardeh…










Cette piscine sur saccagée par les bombardements des djihadistes d'al-Nosra ne peut que nous rappeler une piscine similaire de la ville où en août 2015 nous avions fait la fête toute une nuit alors que plusieurs mariages y étaient célébrés…









Les Mahardaouis sont de véritables héros !

"Nous vivrons comme des lions ou nous serons sacrifiés…"

Mahardeh, petite bourgade de 20 000 âmes à deux heures de Homs, est depuis 2012 assiégée par les djihadistes d'al-Nosra. Une seule route permet d'accéder et d'entrer dans cette petite ville ancrée à flanc de colline surplombant l'Oronte.

Malgré la vulnérabilité de son accès et la proximité d'al-Nosra la population de Mahardeh, chrétienne, refuse de quitter son chez-elle. Alors depuis six ans, roquettes après roquettes, la ville est bombardée au quotidien. Certaines explosent pour ne faire que des dégâts minimes, d'autres tuent et blessent, chacune ayant assez de puissance pour faire plusieurs dizaines de victimes.


Simon Aw Wakil, un héros de Mahardeh…


C'est grâce à l'initiative de l'un de ses habitant, Simon Aw Wakil que la ville s'est défendue… En 2012 l'un des fils de Simon Aw Wakil ainsi que l'un de ses amis se font capturer, à Alep, par les membres de l'ASL (Armée Syrienne Libre). En captivité, ils font office de traducteurs français-arabe. Durant 40 jours de calvaire ils assistent aux décapitations des soldats de l'Armée Arabe Syrienne (AAS), leurs frères d'armes, avec qui ils défendaient leur pays et ses valeurs.

Ils resteront quatre mois otage des islamistes. Simon Aw Wakil alors entrepreneur des ponts et chaussées, décide de vendre tous ses biens pour payer la rançon des deux jeunes gens. Son fils et son compagnon de captivité enfin libérés, Simon avec l'argent dont il dispose encore achète des armes, du matériel et des uniformes et ainsi équiper les volontaires qui se pressent pour la défense de leur ville sous le feu des islamistes.

En sous effectifs, l'Armée Arabe Syrienne s'étant un temps retirée donne son agrément à cette milice, la Défense nationale de Mahardeh [الدفاع الوطني في محردة], avant de revenir renforcer les lignes. Ainsi Mahardeh, cette ville chrétienne résiste aux assauts répétés de milliers de djihadistes massés non loin, parfois à moins de 200 mètres. Le 18 janvier 2017, Simon sort miraculeusement vivant d'une tentative d'assassinat à la voiture piégée. Après tant d'années à combattre, sa détermination n'est pas entamée. Simon, le talkie-walkie toujours à la main, ne compte plus les allers-retours à sa fenêtre. À chaque explosion il se lève, écoute et veille.

Mahardeh, très vite de petite ville de province devient un verrou stratégique sur la ligne de front qui ouvre sur la province de Hama, de Idlib jusqu'à la frontière turque. Si Mahardeh tombait, les djihadistes débouleraient jusqu'à Wadi al-Nasara, la vallée des chrétiens

Cela fait près de 6 ans que la Défense nationale de Mahardeh [الدفاع الوطني في محردة] protège les habitants de l'invasion des djihadistes. Les martyrs morts au combat ne se comptent plus sur les doigts de la main. Mais la détermination de ces chrétiens n'en a pas été entamée pour autant. Malgré la victoire prochaine, le danger est toujours présent, Mahardeh perd encore ses jeunes… tout récemment avant ce Noël 2017, c'était Aziz [عزيز الياس نمو]… tombé en martyr… Malgré cela et en hommage à ces martyrs les Mahardaouis fêteront Noël et le nouvel an… À Mahardeh la vie est toujours plus forte ! Cela n'empêchera pas, en ces veilles de fêtes, la Défense nationale de Mahardeh [الدفاع الوطني في محردة] de renforcer ses lignes, comme nous le prouvent les photos ci-après empruntées à son site…  























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À Mhardeh [ محردة ], malgré la guerre, la vie ne perd jamais ses droits…
Mhardeh, ville chrétienne à la merci d’Al-Nosra

Cities and towns during the Syrian Civil War 



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La vie ne perd jamais ses droits, aucun de ses droits !…

Pas loin de la ligne de front, à Mahardeh, visite d'une distillerie d'arak…



La distillation de l'arak semble plus digne d'intérêt que les brochettes qui grillent tout près…









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Autres étapes du 8ème voyage de "solidarité avec le peuple syrien"
de la Communauté syrienne de France, octobre 2017





Une prière à la Vierge Marie, Shaghoura de Mahradeh… avec la Communauté syrienne de France, octobre 2017



Après nous avoir reçus au siège de la défense locale de Mahardeh en compagnie de notre amie Nena Awadmosa et du député Maher Qaourma,  Abouna George Shibly, que nous avons déjà rencontré lors de précédents voyages,  nous conduit à son église dédiée à la Vierge Marie…


Abouna George Shibly entouré de Nena Adwadmosa et du député Maher Qaourma au siège de la défense locale de Mahardeh

Cette église de Mahradeh abrite, tout comme celle de Sednaya, une Shaghoura particulièrement vénérée… C'est devant cette Shaghoura que l'Abouna dira avec le groupe de la Communauté syrienne de France qu'il reçoit une prière à la Vierge Marie… Visite de l'église, contemplation des icônes… À l'extérieur, l'Abouna nous indique un puits donnant sur l'église primitive souterraine…







La Shaghoura de Mahardeh


















Arrivée sur le parvis de l'église Saint George…


Puits vers l'église des temps primitifs


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À Mhardeh [ محردة ], malgré la guerre, la vie ne perd jamais ses droits…
Mhardeh, ville chrétienne à la merci d’Al-Nosra

Cities and towns during the Syrian Civil War 



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Autres étapes du 8ème voyage de "solidarité avec le peuple syrien"
de la Communauté syrienne de France, octobre 2017



Mahardeh, ces enfants de 3 à 6 ans qui n'ont encore connu que la guerre… avec la Communauté syrienne de France, octobre 2017



Bonheur de se ressourcer lors d'un nouveau séjour à Mahardeh [محردة]… Retrouvailles avec notre amie Nena Awadmosa, qui déjà avait reçu deux fois la Communauté syrienne de France en 2015, qui d'autres fois alors qu'elle jugeait que la situation à Mahardeh était trop dangereuse pour que nous osions nous y aventurer était néanmoins venue à notre rencontre lors de notre passage à Hama…
En ce mois d'octobre 2017, Mahardeh connaissant une belle accalmie, Nena nous a conviés habiter en sa demeure. Toujours aussi discrète qu'efficace, Nena nous a aussi accompagnés dans toutes nos visites de Hama à Mahardeh.
Merci à la directrice de la crèche Rouna Zahlouk ainsi qu'à toutes les éducatrices et enfants de la crèche Martyr Karim Faracha de Mahardeh qui nous ont fait vivre des instants inoubliables d'intense émotion… Nous leur offrons quelques jouets collectés avant notre départ de France… Bonheur de voir se dessiner une joie non feinte sur le visage de ces enfants. C'est pourtant avec une profonde tristesse que nous songeons que ces bambins âgés de 3 à 6 ans n'ont encore connu que la guerre… Quel sera leur futur ?





Avant cette visite de la crèche, le soir de notre arrivée nous avions rendez-vous avec la comédie au Centre culturel de Mahardeh… Une comédie musicale "Gens de papier" ["#ناس_من_ورق"] inspirée de Fayrouz [فيروز]… Une belle représentation donnée par des artistes de talent… Des chansons qui vont droit au cœur de chacun, Syriens comme visiteurs… Merci à tous ces artistes exprimant face à la guerre pas encore vraiment terminée cette volonté de vivre quoi qu'il advienne… Notre présence est remarquée. En ces temps où les visiteurs étrangers se font rares, en ces temps où l'Occident est plutôt réputé pour son hostilité, cette seule présence ne peut qu'apporter un brin de réconfort à nos hôtes ici et, comme nous le constaterons, partout ailleurs…


Il était plus prudent d'acheter ses billets à l'avance
au très fréquenté Café Shop EMOJI de Mahardeh
















Les membres  du groupe "familiers" de Mahardeh ne peuvent ce soir-là que se remémorer cette nuit d'août 2015 pendant laquelle jusqu'au petit matin nous avions participé à une fête de mariage… Nous savions que pendant que les uns s'adonnaient à la fête, mangeaient, buvaient, chantaient, dansaient… d'autres, comme aujourd'hui,  prenaient leur tour de garde territoriale près des rives de l'Oronte à moins de deux kilomètres de là, sur l'une des multiples lignes de front de Syrie… Au théâtre ou de garde, tous, hommes ou femmes, auront sans doute participé dans la journée à de longues heures d'entraînement au maniement des armes… autant qu'ils auront peut-être répété avec la chorale de l'église…


Tard, après le spectacle Mahardeh reste encore animée, ici au Café Shop EMOJI



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À la maison la Défense nationale de Mahardeh [الدفاع الوطني في محردة]
veille (discrètement) à notre sécurité…



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L'accueil et le sourire de Rouna Zahlouk, la directrice de la crèche…






Sourires d'enfants… source d'énergie et détermination au combat… source de solidarité et fraternité…






































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En remerciement envers la Communauté syrienne de France pour sa visite, les enfants ont confectionné une décoration affectueusement remise à chacun des membres du groupe…


Jean-Claude reçoit sa décoration des mains d'un enfant…







Simon Aw Wakil, chef de la Défense nationale de Mahardeh [الدفاع الوطني في محردة] nous a accompagnés pendant toutes nos visites…











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Un abri, aménagé avec le soutien de la Communauté syrienne de France, où se rassembleront les enfants en cas de bombardement…


Ne jamais perturber les enfants… Ne jamais troubler la joie de vivre des enfants…
Toute descente dans l'abri devient un moment de fête et de jeux !

En sous-sol un abri a été aménagé, avec le soutien de la Communauté syrienne de France, où les enfants sont rassemblés lorsque les sirènes annoncent des bombardements en cours… Les enfants y sont conduits sans affolement, tout est fait pour leur épargner la peur… Dans l'abri ils seront invités à des jeux et à chanter… Un moment de danger sera ainsi mué, autant que possible, en instant de joie enfantine…


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À Mhardeh [ محردة ], malgré la guerre, la vie ne perd jamais ses droits…
Mhardeh, ville chrétienne à la merci d’Al-Nosra

Cities and towns during the Syrian Civil War 


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de la Communauté syrienne de France, octobre 2017