En venant perturber la finale de Roland-Garros, est-ce que vous ne mélangez pas le sport et la politique, au risque de vous attirer de vives critiques ?
La lutte contre la loi Taubira n'est pas un combat politique, mais un combat de société. Nous savions que nous allions être critiqués. Mais sur Facebook et sur Twitter, nous constatons une explosion des messages de soutien. Notre objectif est de libérer la parole du peuple. Le gouvernement n'a pas écouté les immenses mobilisations du printemps. Il s'en frotte les mains. C'est pourquoi nous avons choisi de faire connaître cette situation dramatique dans le monde entier. D'où notre choix d'intervenir à Roland-Garros.
De ce point de vue-là, quels résultats avez-vous obtenus ?
Nous avons pu les constater dès hier soir en faisant le tour de la presse internationale sur le web. Disons que nous n'avons pas pu trouver de journaux qui n'en parlaient pas. Nous sommes présents partout : au Brésil, au Mexique, aux États-Unis, au Canada, en Afrique, en Russie… Et dans des titres importants comme le New York Times par exemple.
Vous portez un masque blanc, vous vous exprimez sous pseudonyme… Pourquoi ?
Derrière le masque blanc que nous portons, nous considérons qu'on retrouve tous les Français qui s'opposent au mariage gay. Ce n'est pas un slogan, mais une réalité. Quand nous montons des actions, nous ne nous connaissons pas forcément. Ce sont souvent des nouveaux-venus qui se mobilisent pour une ou plusieurs opérations, et parfois nous ne les reverrons pas.
Êtes-vous néanmoins rattaché à l'un des mouvements officiels d'opposition au mariage gay ?
Nous ne sommes rattachés ni au Printemps Français, ni à la Manif pour Tous, ni au Camping pour tous, ni à aucun autre de ces différents mouvements. Nous sommes libres et autonomes, mais nous avons bien évidemment des relations avec eux.
Quels sont les effectifs des Hommen ?
Pour la raison que j'invoquais précédemment, nous ne pouvons afficher d'effectifs précis puisque la mobilisation se fait opération après opération, sur la base du volontariat. Ce que je peux vous dire, c'est que nous écartons systématiquement les volontaires qui sont rattachés à des mouvements politiques, de manière à préserver notre caractère apolitique et pacifique. Dans le même esprit, nous avons également défini une charte pour cadrer notre action.
Quelle seront vos prochaines opérations ? On va vous voir à chaque étape du Tour de France maintenant ?
Je vous laisse la surprise. Ce qui est certain, c'est que ce n'est qu'un début. François Hollande veut nous interdire d'employer le terme de "résistance". Mais c'est un acquis. La résistance est en marche et elle se structure. Jamais on ne lâchera pour défendre le mariage et le droit des enfants, jusqu'à ce que la loi Taubira ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
Cette loi avait été annoncée par François Hollande. Elle a été votée par le Parlement et promulguée. N'y a t-il pas un moment où il faut accepter le jeu démocratique ?
Il serait bon en effet que le gouvernement accepte enfin le jeu démocratique, quand une majorité de Français s'oppose à une loi. La démocratie, cela signifie que le pouvoir appartient au peuple. Quand le peuple n'a plus le pouvoir, on glisse vers le totalitarisme. Tout le monde sait que François Hollande n'a pas été élu sur cette proposition, mais sur le chômage et l'économie. C'est sur ces thèmes que les Français l'attendent. Pas sur le mariage gay.