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samedi 17 novembre 2012

Les disparus d'Algérie : Histoire d’un silence d’État








Voir la suite de ces enregistrements sur la chaîne de PréchiPrécha" :



Les Disparus, histoire d’un silence d’État est une enquête documentaire sur la question de ceux que l’on appelle "les disparus" : ces européens d’Algérie et ces harkis enlevés à partir de 1955 et surtout durant les derniers jours de la présence française en Algérie, en 1962, notamment après le 19 mars date d'un "cessez-le-feu" unilatéral. La plupart ne sont jamais revenus.

Cinquante ans après, des archives de l’armée, du ministère des affaires étrangères et du secrétariat général de l’Élysée - classées jusque-là "secret confidentiel" - ont été enfin ouvertes.

Confrontées aux témoignages d’anciens disparus et de familles de disparus, confrontées aussi aux recherches d’historiens, ces archives permettent de lever le voile sur un pan méconnu de l’histoire de France en Algérie. Celle d’une histoire cachée par les gouvernements successifs des deux pays, qui ont minimisé les faits pour ne pas "rallumer la guerre".

Un documentaire de 52’ de Claire Feinstein


Jean-Jacques Jordi : "Un silence d'État, les disparus civils européens de la guerre d'Algérie"

Extrait :

Parmi d'autres, le général Gravil, chef du 2eme bureau, évoque les « cas tragiques de ces ressortissants impunément torturés, assassinés, contre tous les termes, tant sur le fond que sur la forme, des accords d'Évian ».

Un rapport relate le calvaire de Roland Planté, garde champêtre à El Rahel (département d'Oran) : « le 20 juin 1962, à 6 heures du matin, quatre hommes du FLN se présentent à son domicile, le ligotent et le jettent dans une voiture. Il est amené au douar Amadoueh, où il reste une journée entière, un sac sur la tête et les mains ligotés par du fil de fer. [Le lendemain], il est cravaché par la population musulmane qui l'amène dans une autre mechta à quelques centaines de mètres où il est alors plus violemment frappé. [Le surlendemain], il est frappé sans discontinuer par deux hommes et deux femmes dont une le brûle avec une cigarette. Il s'évanouit. » Libéré le 27 juillet dans un état « hagard » et « sérieusement ébranlé sur le plan de l'équilibre nerveux », le médecin militaire qui l'examine constate de « nombreux traumatismes sur son corps (tronc, bras et tête) avec fractures multiples des côtes, du sternum... ».

« Le 8 septembre, rapporte un autre document, une dizaine d'Européens étaient libérés. [...] Toutes ces personnes ont été torturées, soit par électricité, soit par noyade, soit par introduction de corps étrangers dans l'anus. »

La découverte de dizaines de charniers confirme ces pratiques. L'un d'eux contient les corps de neuf Français qu'« il ne fut plus possible de reconnaître tant les personnes étaient affreusement mutilées ». Parmi ces cadavres, « deux ont été tués à l'arme blanche, les autres par balles et portent des traces de coups dus à un acharnement sur leur corps », constate le médecin-colonel.

Un rapport évoque aussi des « cadavres ensevelis par la population après avoir été déchiquetés ».

Le 9 mars 1962, à Eckmühl, « 16 personnes dont 3 femmes périssent carbonisées dans un garage où elles s'étaient réfugiées et qui est incendié par un commando FLN ». Ces tortures, que Jordi qualifie de « systématiques », vont durer longtemps après l'indépendance !

Le 30 janvier 1963, le consul général d'Alger attire encore l'attention du ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Khemisti, sur l'existence de « locaux de torture dans une villa située chemin Laperlier, à El Biar, ainsi qu'au cinquième étage de la préfecture d'Alger » - d'où un Français, M. Bordier, s'est « suicidé en se jetant par la fenêtre, pour échapper à son supplice ».

Plusieurs documents vont jusqu'à relater le cas de personnes enlevées pour « donner leur sang » - jusqu'à la mort.

Un rapport parle de la découverte des corps de « 40 Européens séquestrés, jouant le rôle de donneurs de sang pour les combattants FLN ». Le 21 avril 1962, des gendarmes d'Oran en patrouille découvrent « quatre Européens entièrement dévêtus, la peau collée aux os et complètement vidés de leur sang. Ces personnes n'ont pas été égorgées, mais vidées de leur sang de manière chirurgicale ». Cette collecte de sang se déroule parfois avec la complicité de "médecins français" [gaullistes], acquis à l'indépendance. Aucun ne sera inquiété après leur retour en France.
Une commémoration occultée : les décès causés par les prélèvements sanguins forcés à la fin de la guerre d’Algérie

À lire sur ce blog :

Les collabos de ces égorgeurs du FLN : plus lâches que les lâches fellaghas…

Témoignage d'un soldat métropolitain enlevé par le FLN en juillet 1962

Un soldat témoigne : "Au siècle dernier en Algérie française"… La lâcheté récurrente des égorgeurs du FLN, fellaghas dits "moudjahidine"…

Oran, le 5 juillet 1962… le "Mur des Disparus", Perpignan : "Le vrai tombeau des morts c'est le cœur des vivants"

Jean-Jacques Jordi : Crimes et exactions du FLN après la capitulation du 19 mars 1962… forfaits commis avec la complicité jubilatoire de l'infâme criminel compulsif DeGaulle

6 commentaires:

  1. L'horreur… Insoutenable…

    Comment concevoir que les responsables de l'État français d'alors n'aient jamais été poursuivis… Comment admettre qu'encore aujourd'hui certains se réclament de ces criminels… Se réclamer du gaullisme n'est-ce pas implicitement faire l'apologie de tels crimes ?

    Le gaullisme devrait être enfin condamné au même titre que le nazisme… Se réclamer du gaullisme devrait être passible de poursuites…

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  2. De Gaulle pouvait-il intervenir pour faire cesser les massacres ? Certainement pas. À la "Libération", lui et les siens se sont exactement comportés comme le FLN et ses ralliés de la dernière heure après la capitulation du 19 mars 1962… Qui mieux que De Gaulle pouvait comprendre et admettre les massacres qui se sont produits après le 19 mars… La "Libération" c’est plus de 100000 exécutions sommaires (plus les "tondues"). Chiffre à rapprocher des 150000 Harkis massacrés par le FLN.

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  3. Si je comprends bien les fellaghas et égorgeurs du FLN seraient d'authentiques degaullistes… Une connivence claire qui malheureusement n'apparaît que tardivement…

    Quelle différence entre un Gilbert Palvadeau assassin de sang-froid d'un gamin de 15 ans et ces fellaghas qui font irruption de nuit dans une ferme isolée, violent et égorgent toute une maisonnée innocente et sans défense…

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  4. Insoutenable, sans doute. Mais très en retrait par rapport aux faits relatés dans l’ouvrage de Jean-Jacques Jordi : "Un silence d'État, les disparus civils européens de la guerre d'Algérie » .

    C’est bien vrai que le comportement de "DeGaulle" lors du règlement de la capitulation française après le 19 mars 1962 doit absolument être rapproché des faits ayant endeuillé la France après la Libération… Crimes commis en 1945 en Métropole en collusion avec des communistes, parrainage avec une jouissance morbide des crimes commis en 1962 en Algérie par le FLN… Toujours dans la continuité du même néfaste personnage ivre du sang et du malheur des Français.

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  5. La Kabylie se mobilise pour la vérité concernant les milliers d'Algériens disparus depuis 1962…


    Le sit-in des familles des disparus à Alger réprimé | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie [30/09/2012]

    On réprime à souhait… Le sit-in des familles des disparus à Alger réprimé.

    Plusieurs participants au sit-in ont été interpellés par les services de sécurité. Parmi les militants interpellés Kader Afak et Douaib Laadjal du Réseau de Défense des Libertés et de la Dignité (RDLD) et le jeune blogueur et web activiste Tarik Mammeri.

    République du bâton. Le recours à la force est systématique. La peur terrorise le régime qui ne sait faire qu’une chose : l’usage de la force et de la répression.

    Encore une fois, les services de police ont réprimé un sit-in des familles de disparus tenu hier, 29 septembre, devant la Grande Poste à Alger pour dénoncer la charte pour la paix et la réconciliation nationale qui « n’a rien apporté aux victimes » et pour « exiger une commission d’enquête indépendante et impartiale », nous a déclaré Hacène Ferhati, frère d’un disparu et membre fondateur de SOS Disparus.

    Les services de sécurité étaient mobilisés en force pour encercler la soixantaine de membres de SOS disparus et de militants des droits de l’Homme, des représentant de plusieurs mouvements venus soutenir les membres des familles de disparus.

    Plusieurs participants au sit-in ont été interpellés par les services de sécurité. Parmi les militants interpellés Kader Afak et Douaib Laadjal du Réseau de Défense des Libertés et de la Dignité (RDLD) et le jeune blogueur et web activiste Tarik Mammeri. La police les a conduits au commissariat de Cavignac pour les libérer en fin à 14 h.

    Dans un communiqué de presse rendu public hier, 29 septembre, à l’occasion du 7ème anniversaire de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les familles des disparus ont lancé un appel aux autorités algériennes pour « agir de bonne foi en ratifiant la Convention internationale contre les disparitions forcées, signée le 06 février 2007. Elles ne pourront accepter aucun compromis qui porte entrave à leur droit à la Justice et à leur droit à la vérité sur les conditions de disparition des milliers d’Algériens, un compromis qui aurait comme seul objectif d’occulter et retarder la vérité, ce qui serait insupportable pour les générations futures. »

    Madjid

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  6. Merci à ces messages de Kabylie… Bienvenue à vous, même anonymes… Vos messages seront toujours ici accueillis avec respect… Soyons tous solidaires dans le malheur de nos proches disparus et assassinés, victimes des mêmes criminels…

    Que nos amis algériens, de Kabylie et d’ailleurs, sachent que nous seront toujours bien plus proches d’eux de n’importe quel Francaoui…

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