Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France

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mardi 8 mars 2022

Vaiśālī : où le Bhikhunisangha fut fondé par le Bouddha…




Vaiśālī...  Site de Kolhua :
Stūpa des Licchavis ayant abrité des reliques du Bouddha,
Stūpa et pilier dit d’Aśoka,
Vihāra des bhikkhuni

Les historiens soutiennent que l'une des premières républiques démocratiques du monde, dotée d'une assemblée élue de représentants, a prospéré ici au 6ème siècle avant notre ère, à l'époque des Vajji et des Lichchavi. Tandis que Pataliputra, capitale des Mauryas et des Guptas, exerçait une influence politique sur la plaine gangétique. Vaiśālī était un centre de commerce et d’industrie. C'est aussi un lieu important du jaïnisme, puisque Mahavira, le fondateur de ce courant, y est né et y a en partie vécu.

Cinq ans après avoir atteint l’Éveil, le Bouddha se rendit à Vaiśālī, la capitale du clan des Lichchavi et la plus importante des villes de la confédération Vajji. La ville de Vaiśālī était d’une grande beauté et ses habitants étaient connus et respectés dans toute l’Inde du Nord pour leur amour de la liberté, leur tranquillité et leur prospérité.

Le Bouddha fut accueilli par les chefs Lichchavi avec une grande procession d’éléphants. Lorsqu’il mit pied à terre, le tonnerre gronda et une averse vint mettre un terme à une épidémie de peste qui ravageait le pays suite à une sécheresse de plusieurs mois.

Le Bouddha se rendit fréquemment à Vaiśālī fois par la suite. La légende raconte que lors d'une de ses visites, plusieurs singes ont creusé un réservoir pour son séjour confortable et lui ont offert un bol de miel. Ceci est considéré comme l'un des grands incidents dans les légendes de Bouddha.

La courtisane Amrapali, à la beauté sans égale, invita un jour le Bouddha à venir avec le Sangha prendre un repas dans sa demeure, ce qu’il accepta avec joie. Sur le chemin du retour, elle rencontra les princes Lichchavi qui lui proposèrent d’échanger l’honneur que lui faisait le Bouddha contre cent mille pièces d’or. Elle refusa et reçut peu après le Bouddha chez elle. Amrapali rejoignit bientôt le Sangha et, réalisant la nature transitoire des phénomènes, en particulier de la beauté, purifia rapidement son esprit et devint une des meilleures disciples du Maître.

À Kolhua, tout près, dans le verger de manguiers d’Amrapali, le Bouddha prêcha son dernier sermon et  annonça à ses disciples son approche du Nirvana, avant de se mettre en route pour Kushinagar où il atteindra le Mahaparinirvana, trois mois après...

Après le Mahaparinirvana et la crémation, les Lichchavi obtinrent quelques reliques du maître qu’ils firent enchâsser dans un stūpa. À Vaiśālī sur le site de Vishwa Shanti nous découvrons les restes du stūpa des Licchavi ayant abrité des reliques du Bouddha.

Lorsqu’Ananda passa lui aussi dans le Parinirvana, les Lichchavi obtinrent également la moitié de ses cendres.




Stupa des Lichchavi ayant abrité les cendres du Bouddha


Ce 8 mars, journée de la Femme, nous nous souvenons que le Bouddha a étendu l'émancipation spirituelle des femmes en les admettant dans le Saint Ordre qui a été fondé ici et où subsistent le témoignage du premier Vihāra de bhikkhunis...

C’est à Vaiśālī qu’eut lieu la première ordination de moniale. Mahapajapati, la mère adoptive du Bouddha l’avait supplié à maintes reprises d’accepter la gent féminine dans le Sangha, mais il avait refusé en disant que la société de l’époque n’était pas préparée à accepter une telle chose. Un jour, Mahapajapati et cinq-cents autres femmes, parmi elles Yasodhara (ex-épouse de Siddhartha), coupèrent leurs cheveux, revêtirent les habits monastiques et se rendirent à pied de Kapilavastu à Vaiśālī pour montrer qu’elles étaient capables de faire exactement comme les moines. Shakyamuni accepta de leur conférer l’ordination et Mahapajapati prit la tête de cette nouvelle branche du Sangha.

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Quelques cent-dix années après le Mahaparinirvana du Bouddha, c’est à Vaiśālī qu’eut lieu le deuxième concile du Sangha. Sept-cents arhâts venus de Magadha et de Mathura se réunirent pour examiner les pratiques accomplies par les moines de Vaiśālī , car de nombreux membres du Sangha se plaignaient, ne les trouvant plus en accord avec la tradition d’origine. Il fut décidé d’un commun accord de supprimer certaines pratiques, mais d’autres restèrent sujettes à des désaccords, qui plus tard débouchèrent sur une séparation entre deux courants de pensées, les Sthaviras qui adhéraient à une doctrine plus orthodoxe, et les Mahasamghikas, qui favorisaient une approche plus progressive.

De nombreux stūpas furent construits dans la région de Vaiśālī pour commémorer les évènements importants qui y sont survenus.

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Vaiśālī  comptait d'importants monastères et sépultures, qui ont été décrits par le célèbre moine et pèlerin chinois Faxian au Vème siècle de notre ère. Aujourd'hui, la localité abrite différents monuments bouddhistes, parmi lesquels des stūpas et un pilier d'Ashoka. On y voit aussi un bassin qui était utilisé pour l'onction des dirigeants de la ville.




À Kolhua, situé à environ 65 km au nord-ouest de Patna, les fouilles ont révélé le célèbre pilier Ashoka surmonté d'une ronde-bosse de lion. Les fouilles ont également révélé, de nombreux autres articles liés au bouddhisme. L’empereur Ashoka a construit le pilier du lion à Kolhua. Il est érigé d’un seul tenant de grès rouge poli, surmonté d’un chapiteau en forme de cloche, de 18,3 m de haut. Une image grandeur nature d’un lion est placée au-dessus du pilier. Il y a un petit char ici connu sous le nom de Ramkund. Ce pilier à côté d’un stupa en brique à Kolhua commémore le dernier sermon de Bouddha…


















































Abhishek Pushkarini, bassin pour les ablutions












Stupa d'Ananda et pillier d'Asoka à Vaishali











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