Carnets de Voyages en Syrie avec la Communauté syrienne de France

Pages spéciales…

dimanche 11 mars 2018

Jean-Bastien Thiry, 55 ans seulement… toujours présent !




Timbre postal personnalisé "55 ans déjà"


En substance dans l'éditorial du bulletin n° 54 du Cercle Jean Bastien-Thiry

L'année 2018 marquera le cinquante-cinquième anniversaire de l'exécution de Jean Bastien-Thiry.

À cette occasion, le Cercle Jean Bastien-Thiry lance une nouvelle édition de timbres postaux personnalisés "55 ans déjà" et organise à Paris le samedi 10 mars 2018 un après-midi "exposition-intervention".

Durant l'été, le Cercle Jean Bastien-Thiry a pu visiter le Centre de Documentation Historique sur l'Algérie (CDHA) d'Aix-en-Provence et a pu constater avec satisfaction que le souvenir des martyrs de l'Algérie y était bien présent. Une stèle en leur honneur accueille le visiteur à l'entrée du Centre et une salle leur est consacrée : on y voit, en grand, les photos des quatre fusillés. le Cercle Jean Bastien-Thiry se réjoui que le CDHA s'agrandisse prochainement et envisage avec celui-ci une coopération plus étroite.

Le Cercle Jean Bastien-Thiry était également présent à la commémoration de la journée du 12 mai organisée par les Harkis d'Île-de-France. Le 12 mai 1962 est la date à laquelle le ministre des Armées de DeGaulle, Pierre Messmer, a envoyé un télégramme au Haut-Commissaire en Algérie interdisant tout déplacement en Métropole des Harkis. Ce télégramme a été suivi par un autre télégramme ultraconfidentiel signé Louis Joxe dont voici le texte : "Ministre État Louis Joxe demande à Haut-Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français Musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs S.A.S. et commandants d'unités". Les Harkis étaient abandonnés par la Métropole, laissés à la merci des nouveaux maîtres de l'Algérie. C'est pour limiter les massacres de ces populations qui avaient fait le choix de la France que Jean Bastien-Thiry a continué d'organiser une action de force contre DeGaulle, même après la signature des "Accords" d'Évian.

Dates à retenir et à diffuser :

Samedi 11 novembre 2017 à 15 heures :
Cérémonie au cimetière de Bourg-la-Reine (92) en mémoire de tous les morts de l'Algérie Française, unis dans notre souvenir à ceux qui ont donné leur vie pour la patrie au cours des deux dernières Guerres mondiales et des combats Outre-mer.

Samedi 10 mars 2018, 14h30-17h30 :
Exposition et interventions sur Jean Bastien-Thiry à Paris.

Dimanche 11 mars 2018 à 15 heures :
Cérémonie-souvenir au cimetière de Bourg-la-Reine.

Merci aux personnes qui feront dire des messes pour Jean Bastien-Thiry au moment du 11 mars 2018 de prévenir le Cercle Jean Bastien-Thiry avant le 1er février 2018 des dates, heures et lieux de ces messes afin que le Cercle puisse les publier dans son bulletin. 

DVD "Dans la tête des quatre généraux" : Très intéressant document retraçant le parcours des quatre généraux qui ont été à la tête du putsch d'avril 1961 à Alger. Peut être commandé au prix de 10 euros le DVD, port offert, à l'adresse suivante : ARS c/o Hervé Pignel-Dupont 11 rue de la Foire 30400 Villeneuve lez Avignon.

Le Cercle Jean Bastien-Thiry a appris avec tristesse le décès en août dernier de Dominique Cabane de Laprade, membre de l'équipe de l'attentat de Pont-sur-Seine contre DeGaulle en septembre 1961. Dominique Cabane avait tenu, malgré sa fatigue, à assister à la cérémonie du 12 mars dernier à Bourg-la-Reine. Il a rejoint son épouse bien-aimée qui l'avait précédé de deux ans auparavant.

Voilà chers amis la sustance de cette première page du bulletin du Cercle Jean Bastien-Thiry.

Si vous le désirez, vous pouvez obtenir ce bulletin auprès du  Cercle Jean Bastien-Thiry, B.P. 50070 , 78170 La Celle Saint Cloud. Vous y trouverez l'émouvant témoignage de Mme Simone Gautier sur la fusillade du 26 mars 1962 à Alger, lu à Bourg-la-Reine le 11 mars 2016. Vous y trouverez aussi le témoignage de Françoise Bastien-Thiry en mars 2013 ainsi que l'évocation de Jean Bastien-Thiry par l'abbé Pivert .

*   *   *

Le 11 mars 1963, la France perdait un héros…

Soldat, attends !

Au Colonel Jean Bastien-Thiry,
Au fort d’Ivry le matin du 11 mars 1963…
La voix de la conscience parle
à chacun des 12 soldats du peloton d’exécution…
À moins que ce ne soit la voix du Colonel Bastien-Thiry,
Ou son âme immortelle, prête à s’envoler…
À moins encore que ce ne soit la voix de la France éternelle…
Ou la voix des combattants et des patriotes
Qui sont morts pour que l’Algérie reste française…
Peut-être même est-ce le chœur des voix de tous les combattants
Morts dans toutes les guerres,
Puisque les hommes ne savent pas vivre en paix…

L’aube a dissipé les ténèbres
Le jour se lève sur la terre
L’âme des morts en temps de guerre
Est présente en ces lieux funèbres.

Attends soldat, attends, attends encore un peu,
C’est un meurtre qui se prépare.
Attends donc un moment avant d’ouvrir le feu,
Avant que la mort ne s’empare
De cet homme au poteau que tu dois fusiller,
Que ton tir fera vaciller.


Attends, soldat, écoute, attends donc un moment.
Ce condamné qui te fait face,
Là-bas, en Algérie, avait fait le serment
De ne jamais quitter sa place,
De garder cette terre et de la protéger
Malgré le risque et le danger.

Attends soldat, attends encore un bref instant
Avant de commettre ce crime !
On t’a menti soldat. Tu parais hésitant,
Car c’est le sang d’une victime
Que tu devras verser. Où donc est ton devoir ?
Vas-tu tirer sans t’émouvoir ?

Soldat, attends. Sais-tu combien de nos soldats
Se sont battus en Algérie ?
Et combien de Français valeureux aux combats
Sont morts là-bas pour la Patrie ?
Ceux qui sont enterrés dans le sol algérien
Sont-ils vraiment tombés pour rien ?

On t’a trompé, soldat. Tu vas verser le sang
D’un combattant pur et sans tache
D’un officier français. Cet homme est innocent.
Ce condamné que l’on attache
Avait mis une croix de Lorraine en son cœur
Sous sa vareuse d’aviateur.

Soldat, attends un peu, souviens-toi des Pieds-noirs
Quittant leur province natale,
Leurs maisons et leurs champs, leur terre et leurs espoirs,
Échappant à une mort fatale,
Quand ils ont dû choisir, valise ou bien cercueil,
L’exil, la misère ou le deuil.

Attends, soldat, attends, souviens-toi des Harkis
Livrés sans arme et sans défense.
Quand on leur ordonna de rendre leurs fusils,
Ils croyaient encore à la France.
Ils furent par milliers vendus aux massacreurs,
Au coutelas des égorgeurs.

Soldat, n’hésite plus. Pourquoi donc trembles-tu ?
Il porte sa Croix de Lorraine.
Sous ce pesant fardeau, il avait combattu.
Il a dépouillé toute haine,
Il n’a jamais trahi, il s’est bien préparé,
Il ne s’est pas déshonoré.

Soldat, qu’attends-tu donc ? Vise bien droit au cœur.
Cet homme affamé de Justice
Qui refusa le crime et sauva notre Honneur
Est prêt pour le dernier supplice.
II n’espère plus rien de ces vils magistrats
Et de ces lâches scélérats.

Soldat, épaule ton fusil ; vise bien droit.
Plus tard, tu verseras ta larme.
Soldat ne tremble pas en appuyant le doigt
Sur la gâchette de ton arme.
Soldat, ne pense à rien. Ajuste bien ton tir.
Après, viendra le repentir.

Soldat, tu ne sais pas que la majorité
Des habitants de l’Algérie
Voulait rester Française, et la fraternité
Fut détruite par Barbarie
Et trahison, et les Pieds-noirs abandonnés,
Et les Harkis assassinés.

Soldat, tu dois tuer ce juste au fort d’Ivry.
Un sang pur va couler encore
Pour s’unir à jamais aux récents morts d’Isly :
Derrière un drapeau tricolore,
En mars de l’an dernier, marchaient des Algérois.
Ils sont tombés les bras en croix.

Les douze coups de feu bientôt vont retentir.
Déjà cet homme est un martyr.

(Louis de Condé – Fresnes, cellule n°23 des condamnés à mort )
Extrait du recueil "Voyage" de Louis de Condé, en vente à la Librairie de la Tour, 6 rue de la Source de l’Hôpital – 03200 Vichy - tél. +33 470 32 57 83 – +33 954 11 15 79 – Courriel : libtour@free.fr
Ce poème a été composé en 1965-66 par Louis de Condé dans la cellule 23 du CNO de Fresnes, cellule des condamnés à mort dans laquelle le Colonel Bastien-Thiry a passé ses derniers jours et surtout sa dernière nuit. "Soldat, attends" a été lu par Louis de Condé lors du Colloque des 50 ans à Paris.




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