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jeudi 19 décembre 2013

Musée de l'Armée : Exposition Indochine, des territoires et des hommes, 1856-1956

Indochine, des territoires et des hommes 1856-1956,
au Musée de l'Armée du 16 octobre 2013 au 26 janvier 2014




Le musée de l’Armée présente pour la première fois une exposition temporaire explorant 100 ans de présence militaire française en Indochine, de 1856 à 1956, de la conquête à la décolonisation, en croisant les histoires de la France, du Cambodge, du Laos et du Vietnam. Plus de 300 pièces à découvrir au fil d’un parcours chronologique, thématique et pédagogique pour tous les publics pour comprendre cette histoire coloniale riche et complexe.



Une sélection de pièces inédites des collections est ainsi mise en relation avec les œuvres, objets et documents de collections particulières et de nombreuses institutions de référence dans ce domaine, dont les Archives nationales d’outre-mer, le Service historique de la défense, le musée de la Marine, la BnF, le musée du quai Branly, le musée Guimet, les Missions étrangères de Paris, le musée des châteaux de Versailles et de Trianon…

Le parcours – chronologique et thématique – permet au visiteur d’explorer la constitution du territoire de l’Indochine française entre 1859 et 1907, la vie coloniale indochinoise et les mouvements nationaux dans l’entre-deux-guerres, jusqu’à la fin de l’Empire français en Extrême-Orient.

Téléchargez le livret de visite Indochine : Des territoires et des hommes en francais (pdf, 650Ko, nouvelle fenêtre) et le dossier de presse en couleurs de l’exposition : MA_ExpositionIndochine 1856-1956 (pdf)

Mémoires d’Indochine : Exposition : Indochine, des territoires et des hommes 1856-1956 [du 16 octobre 2013 au 26 janvier 2014]

Musée de l'Armée - Hôtel national des Invalides, Paris : Exposition Indochine, des territoires et des hommes, 1856-1956

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Coup de gueule d’Alain Sanders

L’Indochine 1856-1956 au musée de l’Armée : de l’Armée, vraiment ?

Après nous avoir infligé en 2012 une caricaturale exposition : « Algérie 1830-1962 » (l’intitulé « Algérie française » faisant peur à cette armée « conseillée » historiquement par des civils), le musée de l’Armée remet ça avec une exposition à l’intitulé gazé lui aussi : « Indochine. Des territoires et des hommes, 1856-1956 ». Je répète, pour qu’il n’y ait pas d’équivoque, que c’est une expo du musée de l’Armée et au musée de l’Armée. Pas au siège du Parti communiste ou dans les locaux de l’ambassade du Vietnam communiste à Paris. Et pourtant…

À signaler d’abord que cette expo s’intègre dans le contexte de l’Année du Vietnam en France organisée à l’occasion du 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et le Vietnam communiste. On peut se demander s’il est opportun de célébrer un tel anniversaire : à savoir l’établissement de liens avec le régime dictatorial de Hanoï qui, en 1975, a envahi le libre Sud-Vietnam et le tient depuis sous sa botte.

L’exposition a pour objet, nous dit-on, « d’explorer 100 ans de présence militaire en Indochine » (Vietnam, Cambodge, Laos) à travers « plus de 300 pièces à découvrir au fil d’un parcours chronologique, thématique et pédagogique (sic) pour tous les publics (resic) pour comprendre cette histoire coloniale riche et complexe ». Sûr qu’on vous a attendus pour ça, les gars…

Parmi les visiteurs, Jacques Decoux, petit-neveu de l’amiral Decoux, victime de la sombre alliance des gaullistes et des communistes (1). Et que dit Jacques Decoux ? Qu’il a visité l’expo et que cette visite lui a laissé « un goût amer » sur la façon dont est traitée (en fait, maltraitée…) la période allant de 1940 au coup de force nippon du 9 mars 1945 :

« Le musée est coupable, en effet, de citer plusieurs fois la collaboration franco-japonaise de l’amiral Decoux et de rappeler l’occupation japonaise en Indochine, ainsi que la nomination de l’amiral par le régime de Vichy (alors que l’on sait que c’est le président de la République Albert Lebrun qui a demandé à l’amiral de prendre en main les destinées de l’Indochine, celui-ci ayant même hésité à assumer ces lourdes responsabilités). On sait que, jusqu’en fin d’année 1944, 20 000 soldats japonais stationnaient en Indochine sur un territoire de 750 000 km carrés et, qu’en fait, ces soldats étaient quasi invisibles pour les populations. La France en Indochine montrait son drapeau sur tous les bâtiments et édifices publics : il n’y avait donc pas d’occupation japonaise, comme c’était malheureusement le cas en métropole où les Allemands avaient hissé leur croix gammée partout et contrôlaient toutes les administrations. On sait que l’amiral avait alors, en 1940, un grand respect pour le Maréchal, le grand soldat de Verdun, et qu’en aucun cas il ne pouvait être qualifié de vichyste : pétainiste, oui, vichyste, non. On sait aussi qu’un officier général se met au service du gouvernement légal (…) pour préserver les intérêts supérieurs de la nation. La grande réussite de sa mission face à l’agression nippone est restée confidentielle (occultée) par le GPRF (en place jusqu’en janvier 1946). On constate que, soixante-dix ans plus tard, le musée de l’Armée n’est toujours pas disposé à corriger cette erreur historique ! »

Un musée de… l’Armée qui présente l’histoire de France – et celle de son armée – de façon partisane et mensongère… L’amiral Decoux a été un des premiers résistants français face aux Japonais. Ne pas le dire, c’est mentir. Le mettre en cause, en exonérant le général Catroux de ses erreurs en 1940 et le général Mordant des siennes à partir de 1944, c’est une vraie dégueulasserie. D’autres « erreurs » dans cette expo ? Oui. Mais, pour aujourd’hui, je m’en tiendrai à cette seule rabia.

ALAIN SANDERS

(1) Sur le sujet, lire l’essai de Paul Rignac qui remet les pendules à l’heure : La Désinformation autour de la fin de l’Indochine française (Atelier Fol’Fer, BP 20047, 28 260 Anet).
Il y a de nombreux livres - du bon et du détestable sur la guerre d'Indochine. Mais peu - pour ne pas dire aucun - sur la fin de l'Indochine française en 1945. Le 9 mars 1945, les Japonais attaquaient nos garnisons. En quelques jours, la présence administrative et militaire française est anéantie. À partir de là, plus rien ne sera jamais comme avant.
C'est cette descente aux enfers que détaille cet ouvrage. En démontrant que l'Indochine française n'est morte ni à Dien Bien Phu ni à Genève. Elle a cessé d'exister le 9 mars 1945. Avec la légende noire gaulliste qui s'est imposée en compagnonnage, comme ce fut souvent le cas, avec une désinformation communiste tous azimuts. Cette désinformation gaullo-communiste est ici démontée à partir de trois sujets : le bilan de la colonisation française à travers celui des années Decoux ; la Seconde Guerre mondiale dans le secteur déterminé de la Guerre du Pacifique ; les prodromes d'une décolonisation manquée.

Paul Rignac, juriste de formation, a découvert l'ancienne Indochine par l'action humanitaire. Ses rencontres avec les "Indochinois", comme avec de nombreux anciens combattants et anciens coloniaux français, nourrissent un travail de recherche et d'analyse historique qui bat en brèche les dogmes de l'historiquement correct et de la désinformation.




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