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jeudi 21 février 2013

Le minhistrion Montebourg et l'industrie française vus par un patron américain



 En dépit de moult revers, il a toujours bien belle allure… et le verbe haut, le minhistrion à Flanby !!!

La lettre de Titan à Montebourg

« Les Échos » publient aujourd'hui la copie d'un courrier par lequel le président du groupe américain Titan explique au prétendu "ministre" du Redressement productif pourquoi il jette l'éponge sur la reprise de l'usine Goodyear d'Amiens Nord. Applaudissons au réalisme de cet industriel… et souhaitons que ce courrier connaisse la plus large diffusion en Flanbyland, notamment auprès des syndicats…






Alors que le minhistrion à Flanby dans sa superbe reste bouche cousue, le PDG de Titan, dans un entretien accordé à l'AFP, met délibérément sa pédagogie au service des Français… Espérons qu'il soit compris… seulement un peu !!!

Le patron américain de Titan International, Maurice Taylor, revient auprès de l'AFP sur sa lettre au "ministre" français Arnaud Montebourg, souhaitant vivement qu'au lieu de négocier, le gouvernement "déroule le tapis rouge à tous ceux qui veulent mettre de l'argent dans des entreprises en France".

Maurice Taylor a confirmé mercredi avoir écrit au "ministre" français du redressement productif, qui "n'arrêtait pas de m'envoyer des lettres". "Ses lettres étaient très cordiales et tout, mais les politiciens font partie du problème, ils n'ont aucune idée de rien".

"Je n'écris pas de lettres toutes roses", la lettre à Arnaud Montebourg n'est pas "une lettre à une petite amie, on parle d'affaires", insiste M. Taylor, dont la missive, accueillie avec délectations par la grande majorité des Français, a provoqué auprès des syndicats des réactions effarouchées.

Dans ses missives, le ministre français suppliait le patron du groupe américain de "relancer les négociations", raconte, moqueur, M. Taylor en prenant l'accent français. "Je lui ai dit vous êtes dingue", ajoute-t-il. Il n'y a pas de négociations possibles puisque "nous sommes les seuls au monde à avoir voulu mettre de l'argent dans l'usine".

"Nous sommes ceux qui avons le carnet de chèques et vous nous dites que nous devons d'abord rencontrer les syndicats…  Vous êtes dingue", insiste-t-il.

"Les ouvriers français travaillent bien mais le problème", c'est que "la journée d'un ouvrier français fait sept heures payées mais les ouvriers prennent une heure pour déjeuner et faire des pauses, ils travaillent trois heures, et les trois autres heures ils s'assoient ou se promènent et discutent".

"Quand j'ai dit ça au président du syndicat, il m'a dit, c'est comme ça en France. Je lui ai dit que les ouvriers (de l'usine Goodyear d'Amiens) étaient parmi les plus payés de France, ils ont de très bons salaires et de superbes prestations sociales", confirme-t-il. 

Les ouvriers français, "on ne peut pas les suspendre, on ne peut pas les licencier", déplore-t-il.

"Non seulement vous êtes parmi les plus chers, mais votre gouvernement autorise les Indiens et les Chinois à vendre leurs pneus en France", alors qu'ils sont "subventionnés par leurs gouvernements" et que leur coûts de production sont moins élevés. À l'inverse, regrette-t-il, "les Français n'ont pas le droit de vendre leurs pneus en Chine".

"Les fermiers français veulent un bon rapport qualité-prix pour leurs pneus" agricoles, spécialité de Titan International, et du coup "ils achètent ces pneus" chinois ou indiens.

Goodyear a annoncé fin janvier que l'usine d'Amiens Nord allait fermer, menaçant 1 173 postes. Des négociations entre le groupe et Titan International, un groupe établi dans l'Illinois, au nord des Etats-Unis, ont échoué à l'automne dernier après plusieurs années de discussions.

Arnaud Montebourg "me dit  - on ne sait pas si on veut que vous veniez produire en France, vous devez d'abord parler aux syndicats, je lui dit - mais qu'est-ce que c'est stupide !", raconte-t-il. "Il faudrait dérouler le tapis rouge à toutes les entreprises qui veulent investir de l'argent en France". Et maintenant les ouvriers d'Amiens "vont tous perdre leur emploi, et ils ne seront jamais payés autant qu'ils le voudraient".

"Bientôt, même Michelin ne produira plus de pneus en France parce que c'est trop cher. Aux États-Unis aussi c'est difficile, mais la différence c'est que les ouvriers américains travaillent huit heures, ils ont une heure de pause, on peut compter sur six heures et demi de travail effectif".

"Je reviens d'Australie, j'y ai rencontré de jeunes Français et Espagnols qui y ont déménagé parce qu'il pouvaient y trouver du travail. C'est pour ça qu'en France, bientôt, tout le monde sera assis dans des cafés à boire du vin rouge mais on ne gagnera plus d'argent", conclut M. Taylor.


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Le Wall Street Journal approuve sans réserve le PDG de Titan et dans un éditorial sous-titré "Un PDG américain dit la brutale vérité à l'État français” rappelle que : « M. Taylor a construit Titan à partir de rien, en a fait un important fabricant mondial de pneus pour le matériel agricole. Quand Goodyear a voulu vendre son usine d'Amiens Nord, Titan a été la seule entreprise à faire une offre. Mais l'usine est contrôlée par la CGT, syndicat d'extrême gauche que M. Taylor nomme, non sans raison, le syndicat communiste. »

L'éditorial n'épargne pas le minhistrion du Redressement productif, Arnaud Montebourg : « Pas un mois ne passe sans qu'une nouvelle usine ferme, ou que M. Montebourg ne menace un patron qui menace de fermer une usine, ou bien qu'il supplie un patron (parfois le même) de rester en France ». L'éditorialiste suggère finalement de rebaptiser Arnaud Montebourg « ministre du déclin industriel ».


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Le New York Times titre « Quel Brouhaha ! », en français dans le texte, et considère que la lettre du PDG a « touché au nerf » les Français. « L'inquiétude sur la baisse de la compétitivité et la politique fiscale clivante du gouvernement Hollande ont conduit certains économistes à se demander si la France ne risquait pas de devenir le prochain grand malade d'Europe. » Pour le quotidien new-yorkais, « la semaine de 35 heures, le marché du travail rigide et l'influence des syndicats sur le marché du travail ont longtemps été source d'aggravation des affaires ».

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