Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 15 avril 2018

Frappes en Syrie, Gouvernement et État-major russes communiquent



Un dossier constitué par :  http://sayed7asan.blogspot.fr


Frappes en Syrie, toutes les informations
du Gouvernement et de l'État-major russes



Debriefing de l'état-major général russe sur les frappes occidentales en Syrie Etat-major russe en Syrie : Londres a activement participé à la provocation chimique de Douma Déclaration de Vladimir Poutine suite aux frappes occidentales contre la Syrie Comment survivre à une guerre nucléaire : instructions de la TV nationale russe Conférence de presse de Maria Zakharova le 12 avril 2018





Le    chef de la principale direction opérationnelle de l'État-major général russe, le général Sergei Rudskoy, a réalisé ce debriefing le 14 avril pour les médias.










Transcription :
Bonjour.
Les États-Unis et leurs alliés ont mené une attaque de missiles par leurs transporteurs aériens et navals ciblant des installations militaires et civiles de la République Arabe Syrienne le 14 avril dans la période de 3h42 à 5h10 (heure de Moscou).

Les systèmes de défense aérienne russes présents sur la base aérienne de Khmeimim et de Tartous ont localisé et contrôlé en direct tous les lancements navals et aériens effectués par les États-Unis et le Royaume-Uni.

Les avions français annoncés n'ont pas été enregistrés par les systèmes de défense aérienne russes.

Il a été signalé que des avions B-1B, F-15 et F-16 de l'aviation américaine ainsi que des avions Tornado de la Royal Air Force britannique au-dessus de la mer Méditerranée, ainsi que le destroyer USS Laboon et le porte-avions USS Monterey, localisés dans la mer Rouge, ont été utilisés durant l'opération.
Les bombardiers stratégiques B-1B ont approché des installations sur le territoire syrien près d'Al-Tanf, illégalement occupée par les Etats-Unis, pour effectuer leurs frappes.

Un certain nombre d'aérodromes militaires et d'installations industrielles et de recherche syriens ont subi la frappe de missiles.

Selon nos informations, il n'y a pas de victimes civiles ni de pertes parmi l'Armée Arabe Syrienne. Des informations plus détaillées seront rendues publiques par la suite.

Comme l'indiquent les données disponibles, 103 missiles de croisière ont été lancés, y compris des missiles navals Tomahawk ainsi que des bombes aériennes guidées GBU-38 tirées du B-1B. Les avions F-15 et F-16 ont lancé des missiles air-sol.

Les avions Tornado de la RAF britannique ont lancé huit missiles Scalp-EG.

Les systèmes de défense antiaérienne syriens, qui sont principalement des systèmes de défense antiaérienne fabriqués par l'URSS, ont contré avec succès les frappes aériennes et navales.

Au total, 71 missiles de croisière ont été interceptés. Les systèmes de défense antiaérienne syriens  S-125, S-200, Buk, Kvadrat et Osa ont été impliqués pour contrer l'attaque.

Cela prouve la haute efficacité de l'armement syrien et les compétences professionnelles des militaires syriens formés par les spécialistes russes.

Au cours des dix-huit derniers mois, la Russie a complètement restauré les systèmes de défense antiaérienne syriens, et
leur développement se poursuit.

Il convient de souligner qu'il y a plusieurs années, étant donné la requête pressante de nos partenaires occidentaux, la Russie a choisi de ne pas fournir de systèmes de défense anti-aérienne S-300 à la Syrie. Compte tenu de cet incident, la Russie estime qu'il est possible de reconsidérer cette question non seulement en ce qui concerne la Syrie, mais également pour d'autres pays.

La frappe a également visé des bases aériennes syriennes. La Russie a enregistré les données suivantes.

Quatre missiles ont visé l'aéroport international de Damas, et douze missiles ont visé l'aérodrome d'Al-Dumayr : tous ces missiles ont été interceptés.

Dix-huit
missiles ont visé l'aérodrome de Blai, et tous ont été
interceptés.

Douze missiles ont visé la base aérienne de Shayrat, et tous ont été
interceptés. Les bases aériennes n'ont pas été affectées par les frappes.

Cinq missiles sur neuf ciblant l'aérodrome inoccupé de Mazzeh ont été
interceptés.

Treize missiles sur seize ciblant l'aérodrome de Homs ont été
interceptés. Il n'y a pas de destructions sérieuses.

Au total, trente missiles ont ciblé des installations près de Barzah et de Jaramana. Sept d'entre eux ont été
interceptés. Ces installations prétendument liées au « programme chimique militaire de Damas » ont été partiellement détruites. Cependant, elles n'ont pas été utilisées depuis longtemps, et il n'y avait donc ni personnels ni équipements sur les lieux.

Les systèmes de défense antiaérienne russes ont été alertés. Les avions de combat sont maintenant en patrouille aérienne de combat.

Aucun missile de croisière n’a pénétré dans la zone de responsabilité de défense antiaérienne russe. Les systèmes de défense antiaérienne russes n'ont pas été utilisés.

La Russie considère que les frappes constituent une réponse au succès des forces armées syriennes dans la lutte contre le terrorisme international et à la libération de leur territoire, plutôt que comme une réponse à la prétendue attaque chimique.

En outre, l'attaque a eu lieu le jour où la mission spéciale de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) devait commencer à enquêter sur un incident survenu dans la ville de Douma où une attaque chimique aurait eu lieu.

Il convient de souligner qu'il n'y a pas d'installations de production d'armes chimiques en Syrie, ce que l'OIAC a documenté.

L'agression américaine prouve que les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à l'objectivité de l'enquête en cours et cherchent à détruire le règlement pacifique de la situation  en Syrie et à déstabiliser l'environnement au Moyen-Orient, et tout cela n'a rien à voir avec les objectifs déclarés de lutte contre le terrorisme international.

Actuellement, la situation à Damas et dans les autres lieux habités est jugée stable. Vous pouvez le voir en temps réel sur les écrans [derrière moi]. L'environnement est surveillé. 


Je vous remercie de votre attention.

Traduction :  http://sayed7asan.blogspot.fr


Le 14 avril, les États-Unis, appuyés par leurs alliés, ont lancé une frappe aérienne contre des cibles militaires et civiles de la République Arabe Syrienne. Un acte d'agression contre un État souverain qui est en première ligne dans la lutte contre le terrorisme a été commis sans mandat du Conseil de sécurité de l'ONU et en violation de la Charte des Nations Unies et des normes et principes du droit international.

Tout comme il y a un an, lorsque la base aérienne de Shayrat en Syrie a été attaquée, les États-Unis ont utilisé comme prétexte une mise en scène d’attaque chimique contre des civils, cette fois à Douma, une banlieue de Damas. Après avoir visité le site de l'attaque chimique présumée, les experts militaires russes n'ont trouvé aucune trace de chlore ou de tout autre agent toxique. Aucun résident local n'a pu confirmer qu'une attaque chimique avait réellement eu lieu.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a envoyé ses experts en Syrie afin d'enquêter sur toutes les circonstances des faits allégués. Cependant, en signe de mépris cynique, un groupe de pays occidentaux a décidé de prendre des mesures militaires sans attendre les résultats de l'enquête.

La Russie condamne dans les termes les plus vigoureux l'attaque contre la Syrie, où des militaires russes assistent le gouvernement légitime dans ses efforts de lutte contre le terrorisme.

Par leurs actions, les États-Unis aggravent la situation humanitaire déjà catastrophique en Syrie et infligent des souffrances aux civils. En réalité, les États-Unis flattent bassement les terroristes qui tourmentent le peuple syrien depuis sept ans, ce qui a entraîné une vague de réfugiés fuyant ce pays et la région.

L'escalade actuelle autour de la Syrie est destructrice pour l'ensemble du système des relations internationales. L'histoire rétablira la vérité des faits, et Washington porte déjà la lourde responsabilité de l'outrage sanglant en Yougoslavie, en Irak et en Libye.

La Russie convoquera une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter des actions agressives des États-Unis et de leurs alliés.


*   *   *

État-major russe en Syrie :
Londres a activement participé à la provocation chimique de Douma


Briefing du Major-Général Igor Konashenkov, représentant officiel du Ministère de la défense russe, le 13 avril 2018

Transcription : 

Chers collègues, bonjour.

Le Centre russe pour la réconciliation, conjointement avec les autorités syriennes, a achevé une opération humanitaire de grande échelle dans la banlieue de Damas de la Ghouta orientale. Au total, 170 152 personnes ont été évacuées lors de l’opération, dont 63 117 militants avec leurs familles. Tous les centres résidentiels de la Ghouta orientale sont actuellement sous le contrôle du gouvernement syrien. La police militaire russe a été déployée dans la Ghouta orientale afin de surveiller la situation et de maintenir l’ordre.

Tandis
que l’environnement se stabilise
dans la banlieue de Damas, les habitants retournent chez eux. Au total, quelque 63 000 personnes sont maintenant rentrées chez elles, soit la moitié de ceux qui avaient quitté la région. Le gouvernement syrien travaille à la réhabilitation des infrastructures civiles détruites. Les systèmes d’alimentation en énergie et en eau ont été restaurés ; la reconstruction est en cours dans la région. Les habitants reçoivent une assistance médicale.

Ainsi, la Ghouta orientale actuelle est loin d’être un « trou noir » où personne ne pourrait se rendre, mais une banlieue de la capitale retournant à une vie paisible.

La situation est sous le contrôle des autorités légales qui prennent des mesures pour restaurer le commerce, ajuster les prix, assister les civils et réhabiliter les écoles. Toutes les conditions pour assurer la normalisation rapide de la situation dans la région
sont établies .

Pendant ce temps, les résidents de la Ghouta orientale qui ont subi des violations de la part des terroristes pendant de nombreuses années ont grandement besoin d’une aide humanitaire. La Russie a été la première à apporter cette assistance. Le Centre russe pour la réconciliation a livré 520 tonnes de vivres, plus de 50 000 litres d’eau embouteillée et 9 000 jeux de linge de lit, et a fourni des équipements lourds pour enlever les gravats.

Aujourd’hui, un convoi transportant du matériel de construction, des camions, des tubes en acier pour le système d’approvisionnement en eau et l’équipement requis pour la révision des systèmes électriques est parti pour la ville de Douma. Cinq autres convois similaires doivent partir pour Douma la semaine prochaine.

Il convient de souligner que tous les équipements de construction et les matériaux livrés par les convois à la Ghouta orientale seront remis aux représentants des Nations Unies en Syrie pour être ensuite distribués aux civils. Telle est la contribution de la Russie à l’aide humanitaire de l’ONU pour le peuple syrien. Il faut être attentif au fait que la Russie fournit une aide réelle aux véritables civils en Syrie, contrairement aux promesses creuses faites par certains pays occidentaux. La Russie exhorte la communauté mondiale à rejoindre la Russie et à fournir aux Syriens l’aide humanitaire nécessaire.

Il est de notoriété publique que tout le monde n’est pas heureux face à ces progrès sur la voie de la restauration d’une vie paisible en Syrie. Les États-Unis et les pays occidentaux ont lancé contre
le gouvernement légal syrien des accusations absurdes et sans fondement d’attaque chimique présumée contre des civils dans la Ghouta orientale. Environ une semaine plus tard, les Etats-Unis et certains pays européens n’ont toujours pas fourni la moindre preuve sur l’utilisation présumée d’agents toxiques par les troupes syriennes le 7 avril dans la ville de Douma.

Le ministère russe de la Défense a des preuves accablantes qu’à Douma, le 7 avril, s’est tenue une provocation planifiée visant à tromper la communauté internationale. Son but initial était de provoquer des frappes de missiles des Etats-Unis contre la Syrie.

Il convient de rappeler qu’une vidéo tournée à l’hôpital de Douma où des personnes blessées auraient été amenées est la « preuve » clé de toutes ces accusations portées par les pays occidentaux. Cependant, nous sommes parvenus à retrouver ceux qui avaient participé directement à ces vidéos et à leur poser des questions. Aujourd’hui, la Russie diffuse une interview avec ces personnes.

Les citoyens de Douma ont raconté comment une mise en scène vidéo avait été filmée, à quels épisodes ils avaient participé et quels rôles ils avaient tenu. De plus, ils nous ont montré des extraits de ces vidéos dans lesquels ils figuraient. Les deux personnes impliquées dans la vidéo ont un diplôme de médecine et travaillent au service des urgences de l’hôpital de Douma. Selon eux, les personnes qui ont été amenées à l’hôpital n’avaient pas de blessures causées par des agents chimiques.

Alors que des civils recevaient les premiers secours, des individus non identifiés ont fait irruption à l’intérieur de l’hôpital. Certains d’entre eux avaient des caméras. Ils ont commencé à crier, à répandre la panique et à asperger les autres personnes présentes avec de l’eau. Ils ont crié que toutes les personnes présentes à l’hôpital étaient victimes de l’usage d’armes chimiques. Les patients et leurs proches ont commencé à s’asperger mutuellement avec de l’eau. Après que l’action a été filmée, les inconnus se sont immédiatement échappés.

Comme on peut le voir, ces Syriens se montrent sur les images. Il faut bien noter que ces personnes ne dissimulent pas leurs noms. Ce ne sont pas des messages impersonnels sur les réseaux sociaux ou des déclarations d’activistes anonymes. Je souligne une fois de plus que ce sont des personnes qui ont participé directement au tournage de ces images. De tels faits constituent des preuves dans le monde civilisé, contrairement aux accusations infondées et irresponsables répandues dans le but d’étiqueter et de dénigrer les dirigeants d’autres pays.
Plus tôt, la Russie avait lancé de nombreux avertissements à tous les niveaux sur des provocations d’utilisation d’armes chimiques organisées par des insurgés dans la Ghouta orientale. Aujourd’hui, il existe d’autres preuves à la disposition du département militaire russe, qui témoignent de la participation directe de la Grande-Bretagne à l’organisation de cette provocation dans la Ghouta orientale.

La Russie sait avec certitude que du 3 au 6 avril, les représentants des soi-disant Casques blancs ont été influencés par Londres pour la mise en œuvre rapide de cette provocation préparée à l’avance. Les Casques blancs ont reçu des informations selon lesquelles les militants de Jaysh al-Islam allaient mener une série de
puissants bombardements d’artillerie contre Damas du 3 au 6 avril. Cela provoquerait une réponse des troupes gouvernementales, que les représentants des Casques blancs devront exploiter pour mener des provocations avec de pseudo-armes chimiques. 


Aujourd’hui, un groupe d’experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques arrive en Syrie. Le Centre de réconciliation russe est prêt à leur assurer la sécurité et les conditions de travail nécessaires dans la Ghouta orientale. La partie russe espère que le groupe de l’OIAC sera guidé non pas par les exigences de tiers et les pseudo-évidences anonymes des réseaux sociaux, mais mènera une enquête objective et indépendante pour établir la vérité. Le ministère russe de la Défense est convaincu que la position responsable de l’OIAC permettra de réduire le degré de tension dans la région et ainsi de préserver la paix fragile qui a été instaurée en Syrie.

Tenant compte du fait que la vie paisible revient dans la Ghouta orientale, l’attention doit être attirée sur la catastrophe humanitaire en cours à Raqqa, qui a été libérée il y a cinq mois par les Etats-Unis et les pays de la soi-disant Coalition internationale. Le 10 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a préparé un rapport. Le document indique que les civils retournant dans la ville de Raqqa sont quotidiennement mis en danger par l’énorme quantité de munitions éparpillées et d’engins explosifs improvisés.

Selon les experts de l’OMS, entre le 1er octobre 2017 et le 28 février 2018, plus de 660 Syriens ont été touchés et blessés à divers degrés de gravité. Plus de 130 personnes ont été tuées. Chaque jour, jusqu’à six explosions touchant des civils se produisent, dont les victimes sont le plus souvent des enfants et des adolescents.  


Selon l’OMS, il n’y a que deux hôpitaux à Raqqa. Ils sont surpeuplés et ne fournissent pas d’assistance à tous les blessés. Les experts soulignent que les habitants de Raqqa sont privés d’aide humanitaire en raison du manque de bureaux de représentation des organisations internationales dans la région et de l’incapacité des autorités locales à remédier à la situation.

La situation épidémiologique à Raqqa est extrêmement grave. Jusqu’à présent, des milliers de cadavres se décomposent sous les ruines de la ville. La ville a été effacée de la surface de la terre
à 70% du faits des bombardements de l’aviation américaine.

Ce sont là les déclarations faites par des représentants d’organisations internationales.
Contrairement à la situation [de cette ville « libérée » par la coalition américaine], il convient de rappeler que le travail des écoles, des hôpitaux et des institutions sociales a été restauré dans tous les territoires libérés des terroristes par les troupes gouvernementales. Il y a des marchés, des commerces et les logements sont en cours de restauration.

Je vous remercie pour votre attention.



Reportage Rossiya 24, 10 avril 2018 





*   *   *

Conférence de presse de Maria Zakharova le 12 avril 2018


Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 12 avril 2018 


 Sur la situation en Syrie
 

La situation en Syrie reste très tendue depuis une semaine. Parallèlement au succès des efforts de médiation visant à régler la situation dans la Ghouta orientale, qui ont permis de sauver des milliers de citoyens syriens, on constate une intensification considérable des extrémistes qui s'opposent à cette solution, et de leurs tuteurs, capables, comme la pratique le démontre, de lancer des initiatives très radicales afin de mettre en œuvre en Syrie leurs intérêts qui n'ont rien à voir avec les aspirations réelles du peuple syrien.

On a enregistré le 8 avril une reprise inattendue des bombardements du centre de Damas, qui ont tué 8 personnes et blessé 40 civils. Les militaires syriens ont été obligés de lancer l'assaut de la ville de Douma, dernière localité de la Ghouta orientale encore sous le contrôle des djihadistes. Les forces syriennes ont frappé sur les QG et les points d'appui des groupes armés illégaux et ont réussi à pousser les combattants hors des banlieues sud et est de la ville.

Un jour après, le 7 avril, certains militants, liés visiblement aux fameux Casques blancs, ont publié sur internet des messages indiquant que Douma aurait subi une attaque chimique des forces gouvernementales qui aurait tué, selon les premières données, des "milliers" de personnes. Un chiffre un peu plus raisonnable a été annoncé par la suite. Les matériaux diffusés par les sites d'opposition contenaient un grand nombre de divergences concernant le lieu et l'heure de l'attaque chimique présumée, sans parler du type de substance toxique utilisée.

Tout cela n'a pourtant pas gêné les milieux politiques et les médias engagés de l'Occident, qui se préparaient depuis longtemps à une telle provocation (ou la préparaient eux-mêmes?) et avaient fait depuis fin février-début mars beaucoup de déclarations "préventives" (nous les avons mentionnées lors des conférences de presse précédentes). Aucun représentant de ces milieux n'a demandé d'enquêter immédiatement sur cette situation, n'a mis en doute la vidéo absurde des Casques blancs présentant des enfants et des adultes qui s'arrosaient d'eau, ce qui constituerait selon ces derniers une "preuve" de l'utilisation des "armes chimiques". Des agences de presse prétendument respectées ont cru également à un autre fake encore plus grossier montrant une bombe d'une demi-tonne sur un lit soigneusement fait devant des fenêtres "cassées" ayant pourtant leurs vitres intactes. Les opposants au pouvoir légitime syrien ont unanimement demandé à la communauté internationale, et notamment aux États-Unis, de s'ingérer pour punir le "régime" de Damas. Un scénario classique.

On a constaté au sommet - de la part des présidents américain et français - la menace d'une réaction très ferme prévoyant le recours à la force contre la Syrie. Je voudrais souligner que la menace d'utiliser la force contre un pays membre de l'Onu est déjà une violation grossière de la Charte de l'organisation. Je voudrais également rappeler que l'ambassadrice américaine à l'Onu Nikki Haley y prend activement la parole, ce qui confirme la légitimité de l'Organisation. Sur le fond de tous ses propos, nous voudrions qu'on nous explique l'étendue de la légitimité de la menace de la force contre un État souverain. Nous n'évoquons même pas la lutte contre le terrorisme international et la protection de la souveraineté de la Syrie.

Les Occidentaux refusent obstinément d'écouter les arguments de la Russie qui a appelé à une analyse critique des fake news, tout comme nos informations indiquant que les militaires russes, notamment les médecins et les experts en protection chimique, s'étaient rendus sur les lieux de l'incident prétendu de Douma mais n'avaient trouvé aucune trace de l'utilisation de ces armes ni aucune victime de cette attaque chimique mythique.

Personne n'a toujours expliqué à la communauté internationale les raisons qui auraient pu pousser le Gouvernement syrien à utiliser les armes chimiques si les combattants restants de Douma étaient déjà bloqués et qu'on négociait les conditions de leur évacuation.

En même temps, les principaux médias internationaux et les responsables des capitales mondiales gardent silence sur la découverte d'une quantité considérable de substances chimiques dans les dépôts des terroristes dans la partie libérée de la Ghouta orientale, ce qui est un fait réel. Ils ne dévoilent pas non plus le fait qu'on a enregistré depuis le début de l'année quatre cas d'utilisation par les combattants d'armes chimiques contre les positions des troupes gouvernementales près des localités de Sroudj et d'Al-Mchaïrfa. Ces attaques ont fait plus de 100 blessés parmi les militaires syriens, qui ont été hospitalisés.

La Russie se prononce pour l'organisation immédiate d'une enquête objective de l'OIAC sur les accusations anti-syriennes, qui restent toujours infondées. Nous défendons résolument cette position au Conseil de sécurité de l'Onu. Les militaires russes sont prêts à garantir les conditions de travail des experts sur les lieux en coordination avec le Gouvernement syrien. 

La situation en Syrie a encore été davantage déstabilisée par la frappe aérienne d'Israël contre la base aérienne syrienne T-4, située à 70 kilomètres à l'ouest de Palmyre, dans la nuit du 9 avril. La frappe contre T-4, ou sont stationnés les avions de combat qui participent aux opérations contre Daech à l'est de la Syrie, a coïncidé avec la recrudescence de l'activité des terroristes toujours présents dans la région.

Washington tient de nouveaux propos militaristes et brandit la menace d'une escalade redoutable. Ses accusations ne concernent pas que Damas mais ciblent également la Fédération de Russie, qui "protège le régime de Damas et est donc responsable de ses crimes". Qui plus est, on entend notamment cela de la bouche du Président américain Donald Trump dont l'une des premières initiatives présidentielles était de lutter contre les fake news, c'est-à-dire contre les informations qui ne veulent pas informer mais désinformer. Compte tenu de la valeur réelle de ces fakes, on ne comprend pas comment on peut adopter des décisions cruciales concernant l'utilisation de la force contre un État souverain et menacer de recours à la force sur l'arène internationale sans voir le paysage réel des événements.

Nous appelons tous les membres responsables de la communauté internationale à réfléchir sérieusement aux conséquences éventuelles de ces accusations, de ces menaces et surtout des actions planifiées. Personne n'a mandaté les leaders occidentaux pour qu'ils soient les gendarmes du monde, pas plus que leurs enquêteurs, procureurs ou bourreaux.

Notre position est parfaitement claire et concrète. Nous ne voulons pas une escalade mais ne soutiendrons pas ces accusations mensongères. Nous espérons que nos partenaires feront preuve d'assez de bon sens pour revenir dans la sphère du droit et résoudre conjointement les problèmes existants comme le prévoit la Charte de l'Onu.

 

Sur les déclarations de Tony Blair concernant les activités du Royaume-Uni en Syrie


Nous avons remarqué les déclarations de l'ex-premier ministre britannique Tony Blair, qui est actuellement "consultant" et ambitionne de "revenir dans la grande politique": il a appelé le gouvernement britannique à se solidariser avec les USA et à lancer une nouvelle campagne militaire au Moyen-Orient. Selon lui, le premier ministre n'a pas besoin de l'approbation des membres du parlement pour frapper la Syrie.

Nous sommes tous parfaitement au courant du "succès" et de l'"efficacité" de l'autre aventure de Tony Blair dans cette région. Combien de fois les représentants des milieux politiques mondiaux, les économistes, les chefs d'organisations humanitaires et les simples citoyens ont évoqué les conséquences provoquées par l'ouverture de cette "boîte de Pandore". Les Britanniques eux-mêmes ont dû le reconnaître: en juillet 2016, la commission britannique indépendante sous la direction de sir John Chilcot, qui a enquêté pendant sept ans sur la participation du Royaume-Uni à la campagne militaire en Irak, a annoncé ses conclusions: l'invasion de l'Irak était une "terrible erreur", et la décision du gouvernement de Tony Blair de s'impliquer dans cette aventure était "hâtive" et "basée sur des informations erronées". Tony Blair lui-même a reconnu que l'invasion de l'Irak avait été décidée "en s'appuyant sur des renseignements erronés", et que les actions de la coalition occidentale avaient contribué de facto à la naissance de Daech.

Aujourd'hui encore nous cueillons les fruits de la guerre irakienne, l'une des plus sanglantes et épuisantes aussi bien pour la région que pour les pays qui avaient décidé d'intervenir pour "remettre de l'ordre". Je dis "nous" intentionnellement. La Russie n'a pas participé à cette intervention mais appelait ouvertement le monde à s'opposer à cette invasion, en citant des faits. Malheureusement, la situation a évolué de la manière que l'on connaît. Je répète que l'usage du terme "nous", quand je dis que nous cueillons les fruits de la situation en Irak, y compris nous en Russie, n'est pas un hasard. Le groupe terroriste Daech, contre lequel se bat si vaillamment le monde occidental aujourd'hui, est le fruit de leurs actions, ainsi que de la politique de force maladroite, stupide et illégale vis-à-vis de l'Irak et des pays voisins.

C'est en Irak que des centaines de milliers d'innocents ont été tués. C'est de ce pays que les citoyens ont dû fuir en grand nombre à la recherche d'une vie meilleure. C'est en Irak que les terroristes en tout genre et de tout calibre ont perfectionné leurs techniques inhumaines d'intimidation et d'assassinat de la population. C'est en Irak qu'on a cherché en vain des armes chimiques, en revanche on a détruit toute l'infrastructure du pays et les grands monuments du patrimoine culturel mondial. La situation en Irak depuis 2003 est tellement catastrophique que les commentaires sont inutiles.
Honnêtement, à la place de Tony Blair, un autre politicien, après ce qu'il a fait, aurait honte de sortir dans la rue. Or l'ancien premier ministre se permet même d'exprimer ses idées sur de nouvelles aventures et sur la nécessité de soutenir le recours à la force vis-à-vis d'un autre pays dans la région. Pousser tous les rivaux dans une aventure vouée à l'échec pour ensuite à nouveau faire parler de soi-même sur la scène politique? C'est un bon engagement pour un avenir politique.


Sur la déclaration de l'Organisation mondiale de la Santé concernant l'"attaque chimique" à Douma


Mercredi 11 avril, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a diffusé un communiqué concernant l'"utilisation supposée de substances chimiques toxiques à Douma". Il s'avère que la plupart des informations reçues par l'organisation ont été fournies par les fameux Casques blancs et la Société médicale américano-syrienne (SAMS).

Est-ce que quelqu'un d'entre vous s'est demandé depuis: est-ce une guerre? Après tout, tout a été fait pour que cette décision soit prise. Moins d'une journée après, on découvre comment tout cela a été fabriqué.

Par un étrange concours de circonstances, quand nous avons essayé de contacter la direction de l'OMS, le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus et son adjoint Peter Salama, cité dans le communiqué, n'étaient pas disponibles pour un commentaire et auraient même été absents de Genève.

Nous avons seulement réussi à obtenir des collaborateurs de l'OMS des "sources d'information" à partir desquelles la déclaration a été faite. Sachant qu'ils n'ont réussi ni à nommer les fameux "partenaires du secteur de la santé" se trouvant à Douma et ayant un accès direct aux territoires et bâtiments concrets où des attaques chimiques auraient eu lieu, ni à préciser à quels établissements médicaux s'étaient adressés les prétendues 500 victimes, ni à dire qui comptait les prétendues victimes, qui établissait les diagnostics et les causes du décès.

Bien que les représentants de l'organisation nous aient affirmé que les "sources de l'information méritaient la plus haute confiance" (nous connaissons la valeur de ces sources), nous considérons la déclaration de l'OMS comme une diffusion irresponsable d'informations infondées et sans preuves poussant à de nouvelles actions agressives ceux qui souhaitent attiser le conflit syrien.

Nous appelons l'OMS à faire preuve d'une plus grande impartialité et à ne pas s'appuyer sur des sources engagées et discréditées dans la préparation de leurs rapports et déclarations, mais sur l'avis d'experts qui ne formulent des conclusions appropriés qu'après un travail sérieux et approfondi.

Sur le bus de journalistes russes attaqué en Syrie

Hier, mercredi 11 avril à environ 18:00, un bus de journalistes russes a été attaqué en Syrie. Un correspondant de la chaîne NTV, un cameraman de la chaîne Rossiya 1 et un cameraman de la chaîne Zvezda ont été blessés.

Les journalistes revenaient à Damas depuis la Ghouta orientale où ils avaient réalisé un reportage sur l'établissement du contrôle de la ville de Douma par les forces gouvernementales syriennes et sur le début du travail des unités de la police militaire russe.

Selon le Ministère russe de la Défense, l'aide médicale nécessaire a été apportée aux blessés. Leur vie n'était et n'est pas menacée. Selon les dernières informations, ils se sentent bien.

De tout cœur nous leur souhaitons un prompt rétablissement et leur retour au travail pour que nous puissions effectivement recevoir des informations de Syrie de première main.

 

Autour de  « l'affaire Skripal »

La campagne médiatique - ou plutôt la guerre - déclenchée par les autorités britanniques contre la Russie avec « l'affaire Skripal » n'est plus un secret pour personne. Toutes les forces et tous les moyens propagandistes ont été mis en œuvre. Je pense que nous n'avions pas vu depuis longtemps dans le monde une campagne antirusse si manifestement fabriquée de toutes pièces, de telle envergure et sans scrupule. Les autorités britanniques bafouent les normes du droit international, les principes et les lois de la diplomatie, les règles élémentaires de l'éthique humaine.

Sur le fond du silence éloquent des organes britanniques compétents sur l'essence de l'affaire et de l'abondance de déclarations et de discours politiques dirigés depuis le début contre la Russie, apparaissent de nouvelles versions des faits, de nombreuses incohérences font surface, des intox et des désinformations flagrantes que personne n'a l'intention de réfuter au niveau des autorités britanniques. Au contraire, toute cette vaste campagne propagandiste avec l'usage de tous les types de médias s'inscrit parfaitement dans la stratégie antirusse du Royaume-Uni. Les autorités de ce pays ont déployé littéralement une campagne intentionnelle pour déformer la réalité. On comprend parfaitement dans quel but. Si les organes publics et les médias, notamment britanniques, cherchaient vraiment à comprendre les faits, remettaient en question les détails étranges, analysaient les incohérences dont déborde cette affaire, la certitude de la prétendue implication de la Russie ne paraîtrait plus si évidente aux yeux du public européen. Et tout le monde poserait à Londres la question qui s'impose depuis longtemps: que s'est-il passé à Salisbury?

Jugez vous-mêmes. Le 4 mars, l'ex-colonel du renseignement russe qui travaillait pour les services britanniques et résidait au Royaume-Uni depuis 2010, qui a purgé une partie de sa peine pour son crime en Russie, délivré de notre plein gré au Royaume-Uni dans le cadre d'un échange d'espions, et sa fille Ioulia, citoyenne russe, résidente permanente de notre pays, ont été, nous dit-on, empoisonnés"en plein jour" dans une ville britannique paisible où tous les voisins se connaissent et remarquent tous les détails, qui n'est pas un centre touristique ou lieu de pèlerinage fréquenté, par l'une des substances chimiques neuro-paralytiques appartenant selon la classification occidentale à la gamme "Novitchok". Depuis 2004, quand Sergueï Skripal a été condamné pour haute trahison, ni en Russie ni après son échange au Royaume-Uni, Moscou, à en juger par les accusations de Londres, n'aurait pas trouvé de meilleure période pour de prétendues "représailles" qu'à une semaine de la présidentielle et à trois mois de la Coupe du monde 2018.

Personne n'a voulu prêter attention à ces faits. En revanche, la Russie a été immédiatement accusée des faits. Les déclarations officielles sont tombées à ce sujet bien avant le début de l'enquête. Bien évidemment, Moscou en a été écarté depuis le début. Apparemment, ils ont tiré des leçons de l'"affaire Litvinenko" quand la participation initiale de la Russie à l'enquête avait créé des complications "inutiles" pour l'enquête. Le 6 mars déjà, la chaîne BBC avait tracé des parallèles avec cette affaire.

Dans le reportage du 6 mars, le correspondant de la BBC Gordon Corera a tracé un parallèle avec l'empoisonnement en 2006 au Royaume-Uni de l'ex-agent du FSB Alexandre Litvinenko. Il y a une sérieuse nuance: à l'époque nous avions au moins vu sa photo. Quant aux Skripal, jusqu'à présent (or cela fait plus d'un mois) personne ne les a vus, il n'y a aucun moyen d'établir un contact avec eux ni pour les médias ni pour les autorités russes, bien que nous ayons envoyé plusieurs notes à Londres pour que cette possibilité nous soit donnée.

Néanmoins, évidemment, la Russie n'est pas restée à l'écart de la situation. Et si Londres reste parfaitement sourd aux nombreuses requêtes de la Russie sur l'"affaire Skripal" et ne veut pas nous laisser participer à l'enquête, nous devons au moins prendre conscience de l'ampleur de l'incohérence des déclarations et des appréciations des représentants officiels, l'absurdité absolue des incohérences, l'abondance de fuites absurdes. Même après une analyse superficielle des faits et des conclusions, il ne fait aucun doute que tout cela est une provocation planifiée et étrangement mise en œuvre, notamment  du point de vue de la logique et de la logistique, contre la Russie.

Cette affaire a permis d'effectuer un test complet de la nouvelle stratégie de guerre d'information basée sur les fake news incessants et les fuites douteuses. Remarquez la pénurie de déclarations des organes officiels chargés de l'enquête sur cet incident. On l'a souvent expliquée par le caractère très confidentiel et secret de l'enquête sous prétexte qu'elle était liée aux intérêts de "sécurité nationale". Mais pourquoi donc alors les médias en tout genre et de tous les niveaux présentaient-ils chaque jour de nouvelles versions des événements en citant des "sources proches de l'enquête"? Son caractère n'est donc pas si fermé que cela… Ou les collaborateurs des organes d'enquête britanniques ne connaissent-ils pas le sens du secret d'État? A mon avis, ils savent garder un secret. Les affaires précédentes ont montré que si des informations étaient classifiées, elles l'étaient sérieusement et pour longtemps. Nous avons donc toutes les raisons de reprendre notre première supposition selon laquelle ces fuites ont un caractère absolument prémédité. Qui plus est, personne n'a officiellement commenté ces fuites dans les médias malgré leur nombre très important. Il s'agit d'un autre trait caractéristique de cette affaire: le grand nombre de fuites de la part des structures prétendument officielles dans le contexte de l'absence totale de démentis par ces structures. Pourquoi parlons-nous donc d'une approche tout à fait nouvelle? Parce que les médias britanniques ont joué le rôle des services de presse des organes publics de cet État. On pourrait l'expliquer par un certain manque de professionnalisme, mais ce n'est pas du tout le cas. Nous savons tous parfaitement comment les Britanniques savent travailler, notamment dans le domaine médiatique. Nous avons constaté les déclarations claires et émotionnelles de la Première Ministre Theresa May au Parlement, les propos extravagants du Ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, y compris dans les médias. Mais où étaient les briefings et les conférences de presse des représentants des organes d'enquête qui auraient dû éclaircir un grand nombre d'incohérences et de fuites apparues dans la presse? Il n'y en a pas eu car ils n'étaient pas nécessaires. Il était tout simplement désavantageux pour Londres de mettre les points sur les i - ainsi que tous les signes de ponctuation dans cette phrase très compliquée.

Le nombre des versions de ces événements présentées par les médias britanniques est en effet impressionnant.

Le 5 mars, le Salisbury Journal a indiqué que les services d'urgence soupçonnaient un empoisonnement au fentanyl, une substance narcotique opioïde. Le restaurant Zizzi où les Skripal avaient déjeuné a été ceinturé. Le Telegraph a avancé une version similaire. Cet article a été plus tard supprimé mais il est resté dans la mémoire cache de Google. Pourquoi l'a-t-on supprimé? Quelles donnés fallait-il effacer d'urgence?  

Le 6 mars, on ne savait encore rien mais Boris Johnson a annoncé au Parlement de manière préventive que son pays "réagirait fermement" à toute preuve de l'implication de la Russie dans l'incident. La décision était donc déjà prise, tout comme les accusations politiques.

Le 7 mars, Mark Rowley, chef du département antiterroriste de Scotland Yard, a annoncé que Sergueï et Ioulia Skripal avaient été empoisonnés par une substance neurotoxique. La police n'a pas précisé de quelle substance concrète il s'agissait.

Le Daily Star a publié le même jour un article indiquant que l'assassin avait injecté lui-même le poison.

Le 8 mars, Metro a supposé qu'on avait empoisonné la nourriture des Skripal.

Le 10 mars, on indiquait que l'empoisonnement aurait pu se passer dans le pub Mill ou dans le restaurant Zizzi. On recommandait à ceux qui avaient visité ces établissements le jour de l'empoisonnement de "laver leurs vêtements". Ces recommandations ont été publiées sur le site du gouvernement britannique. On parle là d'une contamination possible par l'une des substances les plus dangereuses au monde, et les autorités proposent de laver les vêtements six jours après l'incident!

Le Daily Mail a cité le même jour une source haut placée indiquant l'empoisonnement possible du bouquet de fleurs laissé par Sergueï Skripal au cimetière.     

Le 11 mars, le journal Express a présenté une nouvelle version des faits concernant un "paquet empoisonné" délivré par un service logistique.

Le 12 mars, Theresa May a annoncé au Parlement que l'empoisonnement avait été causé par une substance neurotoxique militaire de type Novitchok, conçue, selon elle, en Russie. "Il est désormais clair que monsieur Skripal et sa fille ont été empoisonnés par une substance neurotoxique de combat d'un type conçu en Russie. Elle fait partie du groupe des substances neurotoxiques connues comme Novitchok. Sur la base de l'identification positive de cette substance… à Porton Down et en raison du fait que la Russie a produit cette substance par le passé et a toujours la possibilité de la produire de nouveau, ainsi qu'en tenant compte de tous les assassinats précédents financés par l'État russe et que, selon nos estimations, la Russie considère certains transfuges comme une cible légitime d'assassinat, le gouvernement a conclu que la Russie était très probablement responsable des actions visant Sergueï et Ioulia Skripal… Ainsi, il n'existe que deux explications vraisemblables aux événements du 4 mars à Salisbury: soit il s'agit d'une action directe du Gouvernement russe contre notre pays, soit le Gouvernement russe a perdu le contrôle de la prolifération d'une substance neurotoxique très dangereuse qui est tombée entre les mains de tierces personnes".

Le 13 mars, le Mail online a présenté une nouvelle version des faits selon laquelle la substance toxique aurait été appliquée à la poignée de l'automobile.

Le 14 mars, Theresa May a officiellement accusé la Russie d'avoir tenté d'assassiner les Skripal.

Jonathan Allen, ambassadeur par intérim du Royaume-Uni auprès de l'Onu, a également indiqué qu'il n'y avait pas d'autre alternative à la version de la responsabilité russe dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille.

Le 15 mars, un article du Guardian a cité Boris Johnson affirmant que le Gouvernement britannique avait des "preuves abondantes" de l'implication de la Russie dans l'empoisonnement des Skripal. Il n'a toutefois apporté aucune précision.

Le Telegraph  a publié le jour même un article qui citait des sources aux sein des services secrets indiquant que la substance ayant empoisonné Sergueï Skripal se trouvait dans la valise de sa fille. Selon le quotidien, le paquet contenant une substance neurotoxique se trouvait dans le bagage que Ioulia Skripal avait apporté à Salisbury depuis Moscou. On a alors émis l'hypothèse de l'empoisonnement des vêtements, du maquillage ou des cadeaux apportés par Ioulia.

Le 17 mars, Boris Johnson a annoncé à BBC que l'incident de Salisbury avait été organisé personnellement par le Président russe Vladimir Poutine.

Le 18 mars, le Daily Star a perpétué les meilleures traditions de science-fiction en supposant que les Skripal auraient pu être empoisonnés par un drone. Le Guardian a souligné le même jour que la substance toxique avait été dispersée à l'aide du système d'aération de l'automobile de Skripal. Je voudrais souligner l'absence totale de démentis de la part des structures publiques britanniques, des organes d'État ou des enquêteurs.            

Le 22 mars, la déclaration finale adoptée à l'issue du sommet de l'UE a confirmé la solidarité de l'Union européenne et souligné l'absence d'explication logique des événements à part celle de l'implication de la Russie.

Le 28 mars, la police britannique a indiqué que les enquêteurs estimaient que les Skripal étaient probablement entrés en contact avec le Novitchok chez eux: la concentration la plus élevée de la substance toxique avait été enregistrée sur la poignée de la porte d'entrée de la maison de Sergueï Skripal.

Le 29 mars, la page Twitter officielle du Ministère britannique des Affaires étrangères a accusé la Russie de disséminer de fausses informations en créant de nombreuses versions et théories des événements de Salisbury (c'est donc nous qui avons beaucoup de versions?!).

Le 1er avril, le tabloïd The Sun a publié un article affirmant que la substance toxique aurait pu être apportée dans un paquet de sarrasin ou de laurier et d'épices que Ioulia Skripal n'avait pas pu prendre avant son vol eu Royaume-Uni et avait demandé à une certaine amie qui devrait se rendre à Londres avec son mari par un autre vol d'apporter. Il s'est avéré plus tard qu'il s'agissait d'un poisson d'avril. Est-ce normal, selon vous, de faire des blagues de ce genre dans cette situation? Ce n'est pas du tout amusant.

Selon une autre version, le Novitchok aurait été appliqué à une plaquette publicitaire destinée aux Skripal.    

Le 2 avril, un article du New York Times a cité certains "fonctionnaires" et affirmé que l'application d'une substance toxique à la poignée d'une porte (ils ont visiblement préféré cette version) était si "risquée et audacieuse" qu'il s'agissait évidemment d'une affaire de super-professionnels, c'est-à-dire des Russes… Et le fait qu'on ne savait toujours pas si le Président russe Vladimir Poutine avait ou non ordonné personnellement d'éliminer Sergueï Skripal s'expliquait par sa capacité à "dissimuler les informations". 

Le 8 avril, le Sunday Times a publié un article de Boris Johnson indiquant que la Russie avait avancé 29 théories concernant l'empoisonnement des Skripal. Le 4 avril, il a présenté sur Twitter les "justifications" si attendues de la responsabilité de la Russie, accompagnant les fameuses preuves "exhaustives" sous la forme de six images:

1. Le laboratoire de Porton Down a identifié la substance comme Novitchok;

2. La Russie a étudié les moyens d'appliquer des substances neurotoxiques et disposait d'un stock limité de Novitchok dans le cadre de ce programme;

3. La Russie avait un motif pour assassiner Sergueï Skripal.

La chronologie des événements présentée sur la page Twitter officielle du Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson est assez curieuse. Des messages violents, grossiers et à la limite de l'acceptable concernant la Russie et sa responsabilité dans l'affaire Skripal s'entremêlaient avec des photos gentilles de Boris entouré de gens sympathiques et souriants. Suivis par des monstres en masque portant des moyens de protection chimique. Il s'agit d'une manipulation évidente de l'opinion publique: la Russie "terrible" s'est ingérée dans la vie paisible de l'Angleterre.

Cette campagne d'information visant à discréditer la Russie demande visiblement beaucoup d'efforts aux politiciens britanniques. On ne sait pas s'ils n'ont plus assez d'arguments ou s'ils font face à une crise de nerfs. Citons par exemple la querelle de Boris Johnson avec le leader des travaillistes Jeremy Corbin, qui a accusé le Ministre d'induire en erreur l'opinion publique britannique par son interprétation trop libre des conclusions des experts de Porton Down. Boris Johnson a annoncé en réponse que le chef du Parti travailliste "soutenait le Kremlin" et "rendait sa propagande plus convaincante". Il est même allé plus loin en considérant Jeremy Corbin comme un "idiot utile du Kremlin". Il l'a fait pour qu'aucune force politique et aucun média du pays n'aient envie d'appeler à la raison et de mener enfin une enquête normale. Si l'on dit des choses de ce genre aux politiciens, de quelle manière de communiquer avec les médias peut-on parler?

La thèse principale de cette polyphonie médiatique réside dans le fait que la position officielle britannique sur cette question n'exige aucune preuve et qu'il faut tout simplement lui faire confiance. C'est exactement la réponse des diplomates britanniques aux questions de leurs collègues concernant la présentation des preuves. Ils regardent leurs interlocuteurs dans les yeux et demandent: comment pouvez-vous ne pas nous faire confiance?

Les insinuations sur l'origine du Novitchok méritent une mention spéciale. Comme nous l'avons déjà indiqué, Theresa May a pour la première fois annoncé l'utilisation de cette substance concrète le 12 mars. Personne n'a mis en doute cette affirmation depuis, malgré les nombreux appels russes à éclaircir la situation ou au moins à débattre des informations sur l'origine russe de la substance.

 À suivre…

Damas, Alexandre Goodarzy : ce qu'il a ressenti lors des frappes des commanditaires du terrorisme…



J'y étais et voilà ce que j'ai vu et ressenti…
Alexandre Goodarzy, chef de mission en Syrie de SOS Chrétiens d’Orient, revient sur les derniers événement qui ont frappé le pays : « Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France prennent le relai des terroristes. »



samedi 14 avril 2018

Pourquoi Trump personnellement ne voudrait pas la guerre…



Russie Politics, sous la signature de Karine Bechet-Golovko, nous livre une analyse séduisante, tentant de faire comprendre chez Donald Trump une stratégie, derrière un comportement apparemment impulsif et désordonné… l'art de la négociation d'un homme rompu aux traquenards du monde des affaires… Malgré un entourage dont il a tout à craindre, Donald Trump a l'immense chance d'avoir face à lui un partenaire tout aussi habile dans la conception et l'organisation de ses plans, le joueur d'échec Vladimir Poutine… Deux hommes dont les intérêts fondamentaux convergeraient… Deux acteurs majeurs aux qualités exceptionnelles qui seraient une chance pour notre monde et la paix, malgré la médiocrité des seconds couteaux, notamment May et Macron, susceptibles de n'importe quel acte inconsidéré par soif de reconnaissance…





Les gazouillis du président américain D. Trump ont ce mercredi soir 11 avril monopolisé l'attention et des politiciens et des analystes : y aura-t-il ou pas la guerre ? Ce n'est quand même pas une question secondaire. Et justement l'importance de la question a empêché une réponse binaire, simpliste. En trois gazouillis, D. Trump a envoyé deux messages. Un à la Russie et un à l'intérieur. Mettant chacun face à ses contradictions.

Lorsque l'on parle de D. Trump, l'on donne souvent l'image d'un impulsif, voire d'un fou, d'un déséquilibré. Il est violent dans ses sorties, donne effectivement l'impression de suivre le vent du moment, l'humeur passagère et de faire ce que le porte-parole du Kremlin appelle de la "diplomatie sur Twitter", des gazouillis qui effectivement ne font pas sérieux. Pour autant, tout ne semble pas aussi simple, voire simpliste que cela.

Quelques remarques préliminaires sur la communication politique

Quant aux capacités de D. Trump : rappelons quand même qu'il est à la tête d'un empire qu'il a assis et développé. Arriver à ce niveau demande de la stratégie, de la vision à long terme et aussi de la violence. Un fou impulsif et stupide n'y serait pas parvenu. Cette approche ressort surtout de la fantasmagorie médiatique. Ce qui ne veut pas dire que Trump soit un ange de sagesse et de calme. Mais entre ces deux extrêmes, il existe une quantité incroyable de possibilités qu'il serait bon d'envisager avec un peu plus de lucidité.

La "diplomatie par tweet" est devenu un élément de la communication publique dans un monde post-moderne, où la rapidité de réaction est considérée par beaucoup comme une qualité politique. Ainsi, nombre de chefs d'État y vont de leurs gazouillis (dont beaucoup sont totalement inutiles, voire contre-productifs), les élus divers et variés montrent "leur implication dans la vie publique", les organes publics expliquent au bon peuple qu'ils agissent, les porte-paroles vont parfois même assez loin dans le privé sur les différentes plateformes, notamment Facebook.

Mais en ce qui concerne Trump, l'on glisse plus dans la "gouvernance du tweet", car étant en guerre contre la bulle globaliste néolibérale (dite néocon aux États-Unis), bulle tenue par les médias qu'il qualifie de Fake News, les tweets sont alors devenus une technique de contournement. Au demeurant assez efficace dans ce cas particulier. Ce qui ne signifie pas que cette méthode puisse être efficace dans d'autres contextes.

Trump met les "élites" globalistes face à leurs contradictions :

Dans le cas de la guerre en Syrie, qui comporte une dimension virtuelle incontournable, D. Trump a porté les premiers coups sur ce plan, mettant les deux mondes en parallèle et les "élites" face au problème. Trois gazouillis en trois heures, à chaque gazouillis le public a le temps de la réflexion, de la réaction, de l'émotion.



Gazouillis émis par Trump le mercredi 11 avril



Premier temps : la Russie a promis de réagir, mais nous avons nous aussi des super-armes et l'on va faire la guerre, la vraie. Pas celle confortable des divans, pas celle en col blanc des sanctions. Non, celle des bombes, des soldats, des morts et du sang. Vous l'avez dit : Assad est un monstre, "un animal", on va aller le tuer. Alors, on y va ?

Premier mouvement, Trump entre la danse, puisqu'il ne peut pas l'éviter. Et il pousse le mouvement à l'extrême, à l'absurde. C'est un moyen à la fois de faire peur (but atteint) et de discréditer l'option.

Deuxième temps : la Russie peut être un bon partenaire économique, on peut avoir des intérêts communs et arrêter l'escalade de l'armement.

Deuxième mouvement, après avoir dangereusement fait monter les enchères, Trump propose une alternative qu'il veut "win-win". Finalement nous ne sommes pas obligés de faire la guerre, la vraie, de s'y embourber, si vous le voulez on peut réagir de manière civilisée. Et pas un mot sur Assad.

Troisième temps : le problème fondamental est un problème intérieur, ces "élites" démocrates et globalistes qui constamment accusent de collusion avec la Russie au lieu de donner la possibilité au pays d'être gouverné normalement.

Troisième mouvement : l'ennemi est intérieur, il est ceux qui n'acceptent pas la victoire de Trump, la véritable alternance politique et empêche donc de gouverner normalement. La hargne déployée par les médias et les politiques contre ce président est sans précédent.

Un message à la Russie

En plus du message intérieur, deux des gazouillis peuvent être interprétés comme un message à la Russie.



Nouveaux gazouillis de Trump le jeudi 12 avril


N'oublions pas que le but de Trump est de restaurer et préserver la prééminence américaine. Or, lors du dernier discours devant le Parlement fait par le président russe V. Poutine, la démonstration dans un style post-moderne (vidéos proches d'un jeu vidéo, terminologie, concours pour trouver des noms aux armes, etc.) des nouvelles armes, elles, bien réelles a mis en danger cette prééminence américaine.

Trump a d'abord attaqué sur le style "nice, new and smart". Le coup a porté, la formulation a été très mal prise en Russie. Trump se moque de la mode, cette mode qu'il ne faut surtout pas manquer. Ne pas être en retard, sur le fond certes, mais surtout sur la forme. C'est un soufflet qui a touché au but.

Sur le fond, il faut mettre les deux gazouillis ensemble : si vous jetez le gant, il faut aller jusqu'au bout. Sinon, vous vous pliez à nos règles politico-économiques, on stoppe le réarmement et on fait du business.


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D'une certaine manière, Trump s'est adressé aux trois forces qui lui posent problème : la Russie difficile à classer qui ne conteste pas la globalisation que Trump combat et qui constitue un danger pour la domination américaine tout en étant un interlocuteur incontournable ; les militaristes qui veulent une guerre à tout prix, oubliant les bourbiers afghan et irakien, et la différence entre se battre contre des groupuscules et une armée nationale ; les globalistes des deux bords, qui font le jeu des militaristes en Syrie, alors qu'ils ont peur de la guerre réelle.

Par ces trois sorties et en différant sa décision réelle sur le conflit syrien, Trump a mis chacun face à ses contradictions. Il a porté le conflit sur le plan virtuel, permettant aux uns et aux autres d'en saisir toutes les implications, avant qu'il ne devienne réel. Si réellement ce schéma est le résultat d'une volonté politique, c'est une manœuvre extrêmement intelligente.

Surtout qu'une forme d'équilibre des forces armées a été atteint en Syrie : les USA ne peuvent attaquer massivement le pays sans toucher la Russie et provoquer une escalade du conflit, ce que ne veulent pas les globalistes ; la Russie ne peut laisser bombarder sans répondre, en coulant un bâtiment de guerre ou un avion américain, et provoquant aussi l'escalade du conflit. Cette forme d'impasse de la solution militaire peut conduire à une sortie politique sur ce dossier. Sans pour autant régler la question plus générale du rapport entre les USA et la Russie.



Karine Bechet-Golovko : Russie, la tentation néolibérale


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N'oublions pas que nous restons au Moyen-Orient… La Syrie est voisine du Liban, alors gardons toujours présent à l'esprit cette boutade, plutôt cet avertissement, d'Henry Laurens il n'y a pas si longtemps, en 1982 : « Si vous avez compris quelque chose au Liban, c’est qu’on vous l’a mal expliqué »… …




La Syrie, lieu d’une infinie complexité - source : Infographie Le Figaro


Tout cela est bien complexe… Lire aussi :
James Cogan : Les médias américains exigent une agression à grande échelle contre la Syrie

Israël Shamir : Les Russes n’en reviennent pas (traduction Marie Poumier)


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Sauver la face… une opération bidon contre la Syrie
Frappes contre la Syrie: de la provocation au ridicule

Intimidés par la Russie, les USA, la Grande-Bretagne et Macron se limitent à une frappe symbolique pour sauver la face


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Pour rigoler avec le Bazar-Henri Lévy… le seul "philosophe" à avoir lu intégralement et s'être référé à Jean-Baptiste Botul… jusqu'à quel point la démence s'affiche ! Incroyable !




Avec le Bazar-Henri Lévy… quand la démence outrepasse toutes les bornes…



Pour rigoler avec le Bazar-Henri Lévy… le seul "philosophe" à avoir lu intégralement et s'être référé à Jean-Baptiste Botul… jusqu'à quel point la démence s'affiche !  Incroyable !






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Tous ceux, politiciens, journaleux, "philosophes"…  qui disent avoir des preuves mentent sciemment. Ils ne peuvent pas être moins bien informés que nous-mêmes qui savons que le film "apportant" ces preuves est un simulacre fabriqué par les Casques blancs. Ils ne peuvent pas ignorer que les Casques blancs sont leurs hommes de main.

Dans les coulisses du film « attaque chimique contre les civils par le régime syrien »
réalisé par les Casques blancs avec la participation de BFMTV.


Sergueï Lavrov : L'attaque chimique a été "mise en scène" avec l'aide d'un pays "russophobe"


jeudi 12 avril 2018

Un Président de la République a-t-il le droit rendre un hommage national à un militaire s'étant rendu face à l'ennemi ? Le cas Beltrame…



Guillaume Faye tient un blogue… dont j'ai été banni pour sentiments gaullophiles plutôt mitigés… Des articles jamais courts et denses… Guillaume Faye écrit-il bien ? A-t-il du style ? Sa scriptoghorrée rend superfétatoires ces éventualités… Encore ici après avoir évacué l'essentiel, il arrose… et arrose encore… Il éclabousse partout… Que du mou… Pourtant si Guillaume Faye avait su se maîtriser pour un brin de continence peut-être que du dur quelque peu moulé aurait été servi sur son papier…

Tout individu au métabolisme sain aurait franchement conclu sur le comportement de Macron célébrant un acte de reddition… Que penser d'un "chef des Armées", un chef des Armées aujourd'hui se voulant "chef de Guerre" qui loue ainsi les prétendues qualités d'un militaire s'étant rendu désarmé à l'ennemi… Un tel acte ne peut que nuire gravement au moral des Armées… ôter toute confiance au "Chef"… inciter à la désertion et à la capitulation… Bien plus, considérant que l'échec de Beltrame a servi le terrorisme islamique, que cet échec et ses circonstances ne peuvent être qu'un encouragement à de nouveaux meurtres islamiques, que l'écho inconsidéré donné à cet évènement par Macron ne peut être objectivement analysé que comme une complicité du Régime avec le terrorisme islamique, les conclusions de trahison qui s'imposent auraient dues être clairement énoncées… Dans un régime qui n'aurait pas annihilé toutes ses facultés d'autodéfense une telle célébration par un "Président de la République" en exercice aurait été passible de la Haute-Cour…








Retour sur une affaire lamentable. Dans une armée, l’essentiel n’est pas l’héroïsme romantique, mais l’efficacité au combat : détruire l‘ennemi passe avant tout. Se livrer en otage à la place d’une caissière comme l’a fait le lieutenant-colonel Beltrame, avant de se faire piteusement assassiner, c’est peut–être héroïque au sens mystique, mais ce n’est pas glorieux. Un militaire n’a pas à être un héros sacrificiel mais un professionnel de l’élimination de l’ennemi. Le but du militaire, c’est de vaincre, pas de donner sa vie gratuitement. Le lieutenant–colonel Beltrame s’est en tout cas comporté d’une manière médiatiquement spectaculaire et mystiquement sacrificielle, mais militairement catastrophique. Les autorités et les médias ont stupidement applaudi, les larmes aux yeux, tandis que les djihadistes et leurs sympathisants de plus en plus nombreux ricanent et se frottent les mains.

L’officier de gendarmerie se sacrifie mais s’humilie

Le voyou et repris de justice musulman djihadiste Radouane Lakdim, se réclamant de Daech, ouvre le feu sur des CRS, le 22 mars 2018, tue ensuite trois personnes, puis prend en otage la caissière d’un supermarché à Trèbes comme bouclier humain, un pistolet sur la tempe. Les gendarmes, emmenés par le lieutenant–colonel Beltrame n’osent pas intervenir ou tirer de peur de tuer ou faire tuer la caissière.

Alors que le bon sens tactique aurait demandé d’employer la ruse et de dissimuler des gendarmes, encerclant Lakdim, afin de lui tirer dans le dos ou en pleine tête pour l’abattre avant qu’il n’ait eu le temps de tuer son otage, on assiste à cette scène hallucinante, hérésie totale, improvisation amateuriste pour tout tacticien militaire ou policier : Beltrame essaie de négocier avec le tueur djihadiste, lève les mains en l’air, s’humiliant, dépose son pistolet et prend la place de l’otage ! Plus grave, il ordonne à ses collègues de quitter les lieux, précisant que le terroriste exigeait la libération de Salah Abdeslam, qu’il menaçait de ”faire péter des grenades” ou des engins explosifs disposés en divers points du Super U. Une fable complète qu’a cru le naïf lieutenant–colonel, manifestement peu formé et peu apte à la guerre sur le terrain.

Au bout de péripéties qui auront duré plus d’une heure, l’officier de gendarmerie, toujours dominé par son bourreau, incapable de se libérer ou de résister, finit, blessé par une arme à feu et égorgé à l’arme blanche – technique symbolique arabo-musulmane. Lamentable. Le GIGN finit par intervenir et descendre le tueur – mais trop tard. On retrouve sur lui trois engins explosifs artisanaux – inutilisés – de nombreuses munitions et une sourate du Coran en arabe. Islam, religion de paix, comme le rabâche l’idéologie dominante…

Fiasco militaire et reddition déshonorante

Beltrame aurait été formé au close–combat et muni, par exemple, d’armes blanches dissimulées, il aurait rapidement éliminé le petit voyou djihadiste qui le menaçait de son pistolet en l’enserrant par le cou comme bouclier humain, de manière dominatrice et humiliante. Il est très probable que, dans les mêmes circonstances, un officier israélien intervenant sur une attaque terroriste arabo-musulmane, aurait neutralisé un Lakdim local sans se faire trucider.

Quitte à risquer la vie de la caissière – eh oui ! – l’objectif central pour Beltrame aurait dû être d’abattre coûte que coûte le tueur Lakdim. S’offrir en otage personnellement et demander à ses hommes de déguerpir était de plus une décision dangereuse et irréfléchie : car le tueur Lakdim, après l’avoir abattu, pouvait ressortir et faire un nouveau carnage dans la rue ou ailleurs puisqu’il avait beaucoup de munitions sur lui. Le lieutenant–colonel – paix à son âme et hommage à son courage inutile – était néanmoins un incompétent et un amateur. Il s’est rendu coupable d’une reddition, ce qui est le pire pour un militaire au combat. Une reddition déshonorante, même si elle obéissait à un ”héroïsme” sacrificiel totalement infantile.

Mieux valait la mort malheureuse d’une caissière que celle d’un officier supérieur de gendarmerie. D’autant que si Beltrame avait été un militaire professionnel - ce qu’il n’était pas, il préférait la fréquentation des monastères à l’entraînement de terrain - il aurait pu neutraliser le tueur avec son équipe.

Certes, le lieutenant–colonel Beltrame est mort, selon l’expression consacrée ”en héros” et demeure un homme moralement admirable. Mais ce n’est pas de ce genre de héros dont on a besoin dans la gendarmerie et la police – ou dans l’armée. On n’y a pas besoin de ”héros”, mais d’honnêtes professionnels déterminés et sans états d’âme.

On notera l’échec militaire patent des hommes de Beltrame face à un tueur isolé qu’ils échouent à neutraliser et qui assassine leur chef qui s’est rendu à lui ! Sans l’arrivée tardive du GIGN qui a abattu Lakdim, ce dernier serait peut–être dans la nature, après avoir tué d’autres victimes…

Charité chrétienne et confusion des genres

Ce geste sacrificiel d’Arnaud Beltrame, empreint d’une déconcertante naïveté, s’expliquerait par sa ferveur catholique – il fréquentait une abbaye – et son esprit de charité chrétienne allant jusqu’au don de soi. Les témoignages le présentent comme empreint d’un certain mysticisme. On croit rêver. Un gendarme n’a pas à être animé par l’ ”esprit de charité” ou un ”parcours spirituel” mais par la nécessité du maintien de l’ordre à tout prix. Il ne faut pas confondre les genres.

Guillaume Perrault écrit dans Le Figaro (28/03/2018) cette phrase naïve qui doit bien faire rire dans les repères des djihadistes et de leurs amis : « La France est en deuil. L’hommage national […] au lieutenant–colonel Arnaud Beltrame est à la mesure de l’admiration suscitée par son sacrifice, digne des plus hautes figures, tant militaires que chrétiennes ». Oui, confusion des genres… La fonction du militaire, encore une fois, n’est pas de se ”sacrifier” mais de vaincre. Elle n’est pas sur le terrain de se comporter en ”martyr chrétien”. Essayer de sauver ses concitoyens au prix de son sacrifice, de sa mort et donc de sa défaite relève d’une très grave confusion philosophique, qui devait perturber l’esprit mystique et certainement simple d’Arnaud Beltrame. [Les Croisés chrétiens n’avaient pas les états d’âme caritatifs et humanitaires de l’officier de gendarmerie.]

Il n’a pas dû comprendre que dans la hiérarchie des interventions militaires et policières, l’impératif catégorique est la neutralisation de l’ennemi et de l’agresseur – même au prix de bavures involontaires. Il n’a pas dû deviner non plus que se rendre à l’ennemi, comme il l’a fait, – même dans le but charitable de sauver une concitoyenne – est un signe d’humiliation et de défaite totalement contre-productif puisqu’il va inciter l’ennemi à frapper encore plus fort. D’ailleurs, il est possible qu’il ne détestait pas le tueur djihadiste (respect du prochain ?) puisqu’à aucun moment il n’a cherché sérieusement à l’éliminer.

Paradoxalement, en prenant la place de cette otage pour la sauver, le gendarme haut-gradé n’a pas saisi qu’il encourageait d’autres tueurs fanatiques musulmans à accomplir des actes semblables de prise d’otage, en espérant aussi la reddition de membres des forces de l’ordre et une médiatisation. Le geste de Beltrame pour sauver une femme a été complètement contre-productif et risque d’aboutir à une aggravation du terrorisme des assassins djihadistes. Qui, par ailleurs, sont de plus en plus nombreux, surtout les individus agissant seuls.

Un message de faiblesse envoyé aux djihadistes et à leurs innombrables sympathisants

Un seul petit voyou djihadiste a réussi cet exploit de faire pleurer toute la France ! Après avoir égorgé un officier de gendarmerie qui lui a remis son arme et s’est livré à lui. C’est une victoire pour eux. D’autant que dans leur esprit, Beltrame est peut-être un ”héros”, un type très courageux, mais c’est un vaincu, un officier qui a rendu son arme et s’est fait égorger par un des leurs. Bref, un martyr – au sens chrétien, pas musulman – méprisable pour eux, qui se fait tuer pour rien, pour sauver des gens, au lieu de mourir pour tuer l’ennemi. Drôle de héros à leurs yeux… Ils interprètent cela comme de l’humiliation, pas de l’héroïsme.

Tous ces épisodes, de la reddition ”héroïque” de Beltrame qui s’est sacrifié, aux hommages dithyrambiques, spectaculaires et hyper médiatisés des cérémonies en son honneur, envoient aux djihadistes et aux innombrables soutiens qu’ils possèdent dans la jeune population immigrée musulmane avide de déclencher une guerre civile ethnique de conquête, un message de faiblesse et d’émotivité de la part des Français.

Plus grave encore et donnant l’impression à l’ennemi envahisseur d’une faiblesse psychologique gravissime de la France : on a installé des « cellules psychologiques » au chevet des gendarmes de tout le pays pour évacuer la « charge émotionnelle » et accomplir le « travail de deuil ». Image désastreuse. Pour un seul tué ! Et en cas de centaines, comment on ferait ? À Verdun, il y avait–t–il des ”cellules psychologiques” pour consoler officiers et soldats avec des milliers de morts par jour ? Dans ces conditions de vulnérabilité psychologique et de dévirilisation, une guerre civile dhihadiste provoquée par l’ennemi serait perdue d’avance. Ils le savent.

L’emphase bidon de Macron

Seul point positif : au cours de la cérémonie aux Invalides, M. Macron a enfin désigné l’islamisme comme ennemi plutôt que d’utiliser, comme à l’accoutumé, le terme de ”terrorisme”, neutre et qui ne fâche pas. De même il a employé le mot de « patrie », plutôt que ceux de « nation » ou de « républiquev», plus aseptisés. Mais tout cela, c’est de la com, comme on dit. Du simulacre. M. Macron est un excellent acteur doublé d’un bon pubeur. Superficiel. Mais où est le fond ? En dépit des belles cérémonies patriotiques et de discours émouvants, les meurtres d’émules de Radouane Lakdim ne vont cesser de se répéter et de s’amplifier. Jusqu’à la guerre civile ethnique, qu’ils cherchent et où ils espèrent vaincre par le nombre, la haine et la brutalité.

Plutôt que d’organiser des commémorations et des hommages à grand spectacle, assortis de discours emphatiques et romanesques, il faudrait mieux essayer de stopper l’invasion migratoire, de faire refluer l’islam, d’expulser tous les migrants clandestins et de neutraliser – en outrepassant les avis des juges français et européens – définitivement tous les – euphémisme – ”radicalisés”.

Ce que M. Macron n’accomplira jamais, pas plus que ses prédécesseurs, transis de peur, pour parler populairement trouillards sans couilles. L’inverse même de cet esprit quasi–sanctifié de résistance, qu’on exalte sans cesse de manière creuse tout en se livrant quotidiennement à la collaboration avec l’envahisseur, par un mélange de masochisme, de culpabilité et de peur.

Concluons incorrectement

Non, le lieutenant–colonel de gendarmerie Beltrame n’a pas été un exemple de soldat, conforme à ce que doit l’attendre l’Armée française. Un prêtre, un moine, présents dans le supermarché, se seraient livrés en otage au tueur pour sauver la jeune-femme, c’eût été admirable et héroïque. Mais là, la réaction de l’officier Beltrame, totalement inappropriée, en se rendant, a été contraire à l’honneur militaire comme à l’efficacité du métier de soldat.

La mission de l’officier Beltrame était de se battre, d’éliminer l’ennemi avec professionnalisme, pas de se sacrifier par une reddition à caractère humanitaire. Qu’on ait érigé cet officier en héros national en dit long sur l’état de décomposition où nous en sommes. Transformer la honte en héroïsme, c’est un des perversions de la décadence.


Guillaume Faye : "L’officier Arnaud Beltrame était–un bon militaire et un exemple ? Ni l’un ni l’autre"





mercredi 11 avril 2018

Macron et son Régime s'en-vont-en-guerre…



Enlisé dans sa "Guerre des boutons" de Notre-Dame des Landes le régime de Macron prétend néanmoins investir la cour des grands pour jouer dans le ciel de Syrie… Faisons pleine confiance au président Bachar el-Assad et à ses alliés de Russie, d'Iran, du Hezbollah pour répliquer sans surprise et comme il se doit à une attaque voulue de longue date, aujourd'hui décidée sous le fallacieux prétexte d'une utilisation d'agents chimiques mise en scène avec la complicité de leurs hommes de main et terroristes, les Casques blancs, alliés d'al-Nosra… La fermeté de la Syrie, de la Russie, de l'Iran, de leurs peuples et de leurs dirigeants, est la meilleure garantie de paix… sans oublier les vaillants combattants du Hezbollah !











Un engin volant français de type Rafale


La dérive militariste du régime Macron a franchi un nouveau palier mardi quand le président et le Premier ministre français ont évoqué tour à tour la possibilité des frappes aux missiles contre le "régime syrien" [sic] et accusé ses alliés de complicité. La France veut-elle un face-à-face avec l'Iran ou la Russie ?

Les tensions ont monté d'un cran en Méditerranée après l'alerte lancée hier, par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Les experts de l'AESA ont fait état d'une frappe balistique imminente franco-britannique contre la Syrie. Dans un communiqué publié mardi 10 avril au soir, les experts décrètent l'état d'urgence et mettent en garde contre tout vol au-dessus de la Méditerranée sur fond de frappes balistiques surprises qui "interviendraient sous 72 heures".

L'AESA confirme par ailleurs les préparatifs de guerre que la Grande-Bretagne est sur le point de mettre en œuvre à Chypre. Les engins volants "Rafales" français pourraient eux aussi décoller de la base aérienne de Saint-Dizier pour bombarder des cibles en Syrie. "Les attaques aux missiles air-sol ou aux missiles de croisière pourraient se produire d'ici 72 heures provoquant des perturbations périodiques des équipements de radionavigation en Méditerranée orientale et au-dessus de Nicosie", ajoute l'agence.



Des bases britanniques à Chypre


Une intense campagne de menaces est lancée depuis 48 heures par les médias occidentaux autour des attaques chimiques supposées à Douma que les États-Unis et les autres membres du camp atlantiste attribuent à l'armée syrienne, refusant toutefois d'accorder leur feu-vert à une enquête indépendante qu'appellent de leurs vœux la Russie, l'Iran et la Chine.

Le Régime français, tête de pont de l'attaque contre Damas ?

Les États-Unis et la France accusent, de plus, l'Iran et la Russie de complicité. Le très fantomatique Premier ministre français Édouard Philippe est ainsi sorti des limbes mardi pour menacer l'Iran et la Russie qui selon lui "ont une responsabilité particulière " dans ce qu'il qualifie de "massacre de Douma".



T4 attaquée: "Israël n’avait pas informé Moscou"
Le site web d’information américain The Daily Beast a publié un article avec pour titre :
« Raid aérien israélien sur la Syrie : un message destiné à l’Iran, à la Russie et Trump ».


"Le recours à ces armes [chimiques] n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime [sic] et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes", a lancé le Premier ministre aux députés largement pris par des mouvements sociaux qui se succèdent en France. Tous les députés ne sont toutefois pas d'accord avec une confrontation directe qui impliquerait la France face à la Syrie ou ses alliés.

Interrogé par RT, le député de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a affirmé : " Ce qui se passe réellement sur le terrain nous est à peu près inconnu. Et l'attaque chimique, si elle a eu lieu, est évidemment abominable et doit être condamnée. Cela ressemble beaucoup à un prétexte pour que les États-Unis d'Amérique et leurs alliés reviennent sur la scène et engagent un conflit armé que, jusqu'à présent, ils ont perdu en faveur des Russes et du gouvernement actuel de la Syrie."

Macron et son Régime veulent-ils en découdre avec la Russie et l'Iran ?

Macron s'est voulu de son côté plus nuancé. Lors d’entretiens avec le prince héritier Ben Salmane en visite à Paris, il a affirmé :

"En aucun cas les décisions que nous prendrions n'auraient vocation à toucher des alliés du régime ou s'attaquer à qui que ce soit, mais bien à s'attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime [sic]", a-t-il noté cherchant visiblement à écarter une frappe à l'israélienne.

Huit missiles israéliens ont été tirés lundi contre l'aéroport T4 à Homs provoquant la mort de 14 personnes, dont 7 conseillers militaires iraniens. L'Iran a promis de venger cette attaque. 




Agression israélienne contre l’Iran : un casus belli
Un spécialiste libanais estime qu'Israël a été chargé par les Américains de lancer une attaque au missile dans un double objectif…


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Bachar al-Jaafari : Réponse aux allégations concernant l’usage de gaz toxique à Douma

Le Saker : À quelques heures d'une déclaration de guerre mondiale ?

Listening to Russian experts (short report about the mood on Russian prime time TV)

Casques blancs et attaque au gaz

Ordered Censored by Trump: Swedish Medical Associations Says White Helmets Murdered Kids for Fake Gas Attack Videos

Dangereuse "dérive" militariste de la France

Ce que risquent les alliés de l'oncle Sam en agressant l’Iran en Syrie

Attaque de la base T4 : « Israël craint la présence iranienne en Syrie »



dimanche 8 avril 2018

Myrna Nabhan… Noël Quidu …  "En rentrant d'un pays en guerre, on relativise"

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Raconter la guerre c’est aussi se détourner un instant des salves des mitraillettes, du tourbillon de folie meurtrière et des statistiques macabres de victimes anonymes, pour donner la parole et montrer les visages de toutes les autres victimes dont on ne parle pas assez. Ceux qui continuent de vivre et de faire vivre ce pays, cette société à bout de nerfs épuisée par cette guerre qui n’en finit pas mais qui tente désespérément de préserver ce qui lui reste d’espoir.

Facebook : Damas, là où l'espoir est le dernier à mourir






Myrna Nabhan a grandi entre la Belgique, la Syrie et et le Maroc. Suite à l'éclatement du conflit en 2011, elle retourne à Damas. Elle veut comprendre ce que les médias étrangers ne montrent pas. Témoin privilégiée, enfant du pays, Myrna se met à écrire et à partager en images le quotidien des Damascènes. Réalisatrice d'un documentaire sur Damas, auteur de nombreux articles pour le Huffington Post, et bientôt auteur d'un livre sur Damas, Myrna nous invite à poser un autre regard sur la Syrie… et relativiser !



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"En rentrant d'un pays en guerre, on relativise"

Noël Quidu est le photographe qui a accompagné Régis Le Sommier dans la Ghouta : « Quand on rentre d’un pays en guerre on relativise »... ou retour dans « le minuscule ».






Régis Le Sommier : Syrie: après l'enfer, l'exode








jeudi 5 avril 2018

Fabrice Balanche : la Ghouta et le terreau de la crise syrienne…




Fabrice Balanche est géographe… Universitaire, la Syrie a été au cœur de ses travaux depuis sa thèse de doctorat soutenue en 2000… La Syrie est un pays que Fabrice Balanche aime, malgré la guerre il s'y rend encore… C'est avec un œil lucide que ce géographe nous présente la situation en Syrie et nous donne des éléments d'explications à la crise propres à sa discipline, la Géographie… Nous avons reproduit ici plusieurs entretiens et à des dates éloignées de Fabrice Balanche… Une analyse sans a priori idéologique, loin des médisances ignares et des polémiques auxquelles nous sommes habitués… Observons que dès 2014 Fabrice Balanche envisageait les dénouements actuels… qui sans doute ne résoudront pas tout… 











" 3 questions à ", un nouvel espace de réflexion qui permet de décrypter et d'apporter de nouveaux points sur des questions d'actualité. Fabrice Balanche, maître de conférences à l'Université Lyon 2 et directeur du Groupe de Recherches et d'Études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l'Orient, inaugure ce nouveau dispositif, en revenant sur les 3 ans du conflit syrien. Ce rendez-vous régulier témoignera de l'engagement et de la vie intellectuelle des 900 enseignants-chercheurs de l'université, experts réputés dans un large spectre de disciplines. Réalisation Stéphane Marquet (Service Logistique et Audiovisuel) et Yannick Silvente (Service Communication) - Université Lyon 2







Fabrice Balanche : L’habitat illégal dans l’agglomération de Damas et les carences de l’État
Le développement de l’habitat informel en Syrie, et plus particulièrement dans l’agglomération de Damas prend, des proportions inquiétantes depuis le début des années 1990 (Balanche, 2005). La brusque accélération du mouvement conjuguée à la croissance légale de l’agglomération est telle que les dernières terres agricoles de la Ghouta (l’oasis de Damas) auront pratiquement disparu vers 2025, si l’étalement urbain se poursuit à ce rythme. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir l’extension de l’agglomération : un fort courant migratoire intérieur qui continue à alimenter la capitale malgré une diminution de sa croissance naturelle, l’arrivée d’un million de réfugiés irakiens depuis 2003 et surtout l’incapacité des autorités publiques à encadrer le processus d’étalement urbain. Or la Syrie, au contraire du Liban voisin, possède un État fort et une tradition de planification urbaine qui a fait ses preuves dans le passé. Pourquoi ne parvient-elle pas à résorber et à éviter l’extension de l’habitat informel ? Le phénomène est-il trop massif pour les autorités publiques ? Certes, l’ampleur de la croissance démographique et de l’exode rural ne peuvent être niées ; cependant, l’État ne prend aucune mesure concrète pour limiter l’étalement urbain. S’agit-il d’une forme de gestion de l’espace urbain concomitante à la libéralisation de l’économie syrienne : la fin du dirigisme économique se traduirait-il également par une libéralisation des pratiques immobilières ? Le développement de l’informel serait une conséquence du désengagement de l’État en matière d’aménagement du territoire et urbain, alors que les pratiques bureaucratiques demeurent. On peut aussi émettre l’hypothèse qu’il s’agit d’une évolution du mode de gestion du clientélisme politique (Batatu, 1999) qui soutient le régime de Bachar el-Assad… … lire la suite de l'article









mardi 3 avril 2018

Régis Le Sommier : entretien à propos de son livre "Assad"…



Stéphanie de Muru reçoit Régis Le Sommier, rédacteur en chef-adjoint de Paris-Match, dans la Grande Interview à l'occasion de la publication de son livre Assad (Éd. de la Martinière) où il dresse un portrait iconoclaste de Bachar el-Assad.

Habitué à rencontrer les hommes politiques les plus puissants du monde, le grand-reporter Régis Le Sommier a eu l’occasion de s’entretenir à de nombreuses reprises avec Bachar el-Assad.

Pour lui, l’homme fort de la Syrie « analyse les choses avec un esprit scientifique », en disant par exemple : « Daesh est un virus qu’il faut simplement nettoyer ». « C’est une personne qui est assez impassible. On a l’impression que tout glisse sur lui », relate le grand-reporter.

Le journaliste poursuit son explication, estimant que « certains le surnomment le "Boucher de Damas". D’autres considèrent qu’il a servi de rempart à l’islamisme radical. Quoi qu’on pense de lui, il a gagné la guerre ».

Poursuivant sa réflexion, Régis Le Sommier rappelle : « En six ans de conflit, aucun visage chez ses adversaires n’a réussi à rivaliser avec celui d’Assad qui est resté celui qui incarne la figure du "Zaim", leader, si importante au Moyen-Orient. C’est bien la preuve qu’aucun leader n’est parvenu, aux yeux de la population, à sortir du lot pour incarner un projet alternatif dans une région où la conception de la politique reste marquée par la permanence de l’homme fort. »









"Je connais Bachar el-Assad.
Vous me direz : tout le monde le connaît.
Ou plutôt : tout le monde croît le connaître, tant cet homme est une énigme.
Élève moyen et plutôt "sympathique" (il a étudié l'ophtalmologie à Londres), fou d'informatique, l'homme sort de l'ombre à la mort brutale de son frère aîné. Symbole de modernité, marié à une femme vêtue à l'occidentale, ancienne banquière, il incarne alors tous les espoirs aux yeux de l'Occident. Il devient, à 34 ans, président de la Syrie.
Dix-sept ans ont passé. 340 000 morts. Certains le surnomment le "Boucher de Damas". D'autres considèrent qu'il a servi de rempart à l'islamisme radical.
Quoi qu'on pense de lui, il a gagné la guerre.
Je l'ai rencontré à plusieurs reprises, y compris en rendez-vous "off", quand tout brûlait autour de lui. Plus d'une fois, je me suis demandé quelle part de vérité je pourrais retirer de ces moments.
Je vous laisse en juger."


Régis Le Sommier est directeur adjoint de Paris-Match et grand reporter (Mali, Afghanistan, Irak, Syrie…). Expert du Moyen-Orient et du terrorisme, il est notamment l'auteur de "Daech, l'histoire" aux Éditions de La Martinière.


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Régis Le Sommier : "Syrie: après l'enfer, l'exode" (La Ghouta) Paris Match  05/04/2018

Excellent article pour sa révélation des faits… des contacts qui n'ont jamais cessé entre Syriens malgré une odieuse intervention de l'étranger… Quelques sérieuses réserves toutefois quant à l'appareil lexical utilisé…


29 mars 2018, au départ de la Ghouta pour Idlib…
Un soldat de l'Armée arabe syrienne tente de convaincre un groupe de terroristes de déposer leurs armes - photo Noël Quidu

Avant que la porte du bus ne se referme, l’officier syrien lance à Hamad Abed, le combattant "rebelle" : « Ne va pas à Idlib. Tu vas mourir, là-bas. »