Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 3 octobre 2016

Alep sous le feu de la propagande occidentale pro-terrorisme djihadiste…




Alep renaîtra de ses cendres

Depuis plusieurs semaines, radios, télévisions et journaux parisiens se déchaînent pour tenter de sauver Alep de l’horreur : une reconquête par l’armée gouvernementale syrienne. Quotidiennement, un déluge de propagande pilonne nos oreilles, nos yeux et notre intelligence collective. La première figure de cette orwellisation collective consiste à inverser la situation militaire opérationnelle : Alep n’est pas occupée par des groupes salafo-jihadistes (les mêmes qui commanditent les attentats à Paris et ailleurs), mais est assiégée par les forces nationales du « régime de Bachar la-Assad » ! Deuxième torsion du réel : la rébellion « modérée », voire « laïque » et « démocratique » – à savoir les égorgeurs de la Qaïda en Syrie – résiste vaillamment à Gengis Khan, ses Tartares syriens, russes, iraniens et hezbollahiz. Enfin, des dizaines de milliers de femmes et d’enfants meurent, tous les jours, sous les tapis de bombes… Bigre, voilà qui est effectivement préoccupant !

Dans ce concert de propagande et de désinformation, une fois de plus Le Monde tient la corde1. Depuis les beaux quartiers de Beyrouth, son correspondant Benjamin Barthe témoigne : « Déluge de feu russo-syrien pour briser Alep – Très meurtriers, les bombardements visent à anéantir la rébellion et à décourager la population ». Chapeau : « Bombarder, encercler, affamer. Pendant des mois, des années, sans discontinuer. Jusqu’à ce que l’ennemi, à bout de forces, décide de baisser les armes et d’évacuer la zone qu’il défendait ».

Première « information » du Monde : les mêmes groupes terroristes, qui égorgent Chrétiens, Alaouites, Kurdes, Druzes, Sunnites loyalistes et autres en Syrie depuis plus de quatre ans, « défendent » Alep. C’est une nouvellev! Remarquons au passage, que si chasseurs et drones de la Coalition américaine mènent des « frappes », le plus souvent « chirurgicales » et « ciblées », comme ce fût le cas dernièrement sur l’aéroport de Deir ez-Zor, tuant plus de 90 soldats syriens quelques heures seulement après la signature du cessez-le-feu, les avions russes et syriens – quant à eux – bombardent avec une cruauté sadique indifférenciée et sans limite, comme l’aviation alliée le fît sur les villes et villages de Normandie en 1944, puis sur Dresde et d’autres villes allemandes dénuées de tout intérêt stratégique…

Deuxième affirmation du Monde : « le régime syrien mène (…) une guerre d’étouffement, lente et cruelle, qui convient bien à l’armée loyaliste, patchwork de milices et d’unités régulières, aux capacités offensives limitées ». Benjamin Barthe connaît-il des guerres qui soient rapides, non cruelles, sinon douces et généreuses ? Sait-il seulement ce qu’est vraiment une guerre civile, civilo-régionale, civilo-internationale ? Quant aux « capacités offensives limitéesv», il devrait aller plus souvent sur le terrain pour constater la reconfiguration technique des trois corps de l’armée nationale syrienne, équipée des matériels russes et chinois les plus modernes. Du reste, quelques paragraphes plus bas, Benjamin Barthe cite des « armes sophistiquées »… Faudrait savoir !

Effectivement, l’armée syrienne a des alliés qui ont décidé de l’aider – quelle horreur ! – à reconquérir la totalité de son territoire national. Quant aux mercenaires tchétchènes, chinois, maghrébins, européens et particulièrement français : pas un mot. Silence absolu aussi sur l’acheminement d’armes et de mercenaires financés par l’Arabie saoudite et d’autres ploutocraties du Golfe avec l’aide de plusieurs services-actions occidentaux !

Troisième appréciation du Monde, très symptomatique du niveau culturel de la corporation des « journalistes » modernes : « la technique aux relents moyenâgeux… » Ignorance ou précipitation, notre envoyé spécial permanent à Beyrouth emploie – ici – le qualificatif scabreux de… « moyenâgeux » pour mieux nous persuader que la guerre de libération menée par l’armée syrienne et ses alliés nous fait régresser vers l’une des périodes les plus obscures de l’humanité ! Période de mille ans qui s’étend du Vème au XVème siècle, le Moyen-âge porte certainement mal son nom, mais un honnête homme un tant soit peu cultivé devrait savoir que cette époque charnière connût plusieurs révolutions techniques et intellectuelles essentielles à l’histoire du monde. Les médiévistes Jacques Le Goff et Johan Huizinga ont écrit là-dessus quelques livres définitifs que Benjamin Barthe ferait bien de se procurer…

Enfin, la fiction la plus malhonnête du Monde : « Alep-Est, le fief des insurgés (…) peuplé de 250 000 habitants ». Les experts militaires occidentaux les plus sérieux estiment le nombre des « insurgés » des quartiers Est de la ville à environ… 15 000. Les mêmes sources confirment que les civils sur place n’excèdent pas le nombre de 20 000 et se composent de deux catégories : ceux qui se sont ralliés aux djihadistes et ceux qui sont retenus contre leur volonté afin de servir de boucliers humains aux vaillants « insurgés ». Lorsque 49 d’entre eux ont voulu dernièrement emprunter les couloirs humanitaires ouverts par l’armée syrienne, ces derniers ont été froidement exécutés par les mêmes « insurgés ». Pour nombre de ces «vcivilsv», affirme un officier supérieur d’un service européen de renseignement, « il serait plus juste de parler d’otages… » C’est tout dire.

Alors pourquoi tant d’énergie à vouloir nous vendre cette imposture d’une bataille de « Stalingrad à l’envers », pour reprendre les termes d’un ambassadeur de France ? Ce dernier commence à douter – mieux vaut tard que jamais – des bienfaits des orientations de la politique étrangère de François Hollande, dont « tout le monde dans la région, se soucie comme d’une guigne… », ajoute-t-il dubitatif. Vu dernièrement dans les étranges lucarnes, notre ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault répondant à l’équipe d’une chaine audiovisuelle de service public : « il faut que cesse cette tuerie dont les images vues à la télévision sont insupportables ! » Depuis quand un ministre de la République fonde-t-il ses propos sur « des images vues à la télévision » ? S’il restait à s’en convaincre, on atteint le fond…

Trois raisons fondamentales peuvent expliquer cette propagande panique, bête et méchante. Alep, cette bataille de Stalingrad remise sur ses pieds, où l’armée syrienne poursuit courageusement la reconquête de son territoire national, anticipe une double défaite : celle des mal nommées « révolutions arabes » à travers lesquelles Washington espérait mettre au pouvoir les Frères musulmans dans plusieurs capitales arabes ; celle de l’axe OTAN, Israël et pays du Golfe cherchant à faire de la Syrie ce qu’il a fait de l’Irak et de la Libye notamment, en fragmentant les États-nations de la régions en autant de micro-États purifiés ethniquement et religieusement. C’est tout le « Grand-Moyen-Orient » de Condoleezza Rice, l’ancienne secrétaire d’État de George W. Bush – repris par les administrations Obama successives – qui se retrouve par terre.

Au bout du compte, le bilan s’avère particulièrement désastreux pour les pays occidentaux, à commencer pour les États-Unis. Le néo-sultan Recep Erdogan se détache progressivement de l’OTAN et lorgne en direction du Groupe de Shanghai ; la Méditerranée n’est plus une mer occidentale (prochetmoyen-orient.ch du 12 septembre). Comme elle vient de la faire à Djibouti, la marine de guerre chinoise s’installe durablement à Tartous ; enfin, Vladimir Poutine impose son agenda et un « Yalta régional » au monde entier sans que personne ne soit en mesure de faire quoi que ce soit. Last but not least, l’Iran peut se targuer d’être redevenue la grande puissance régionale aux Proche et Moyen-Orient.

Encore bravo Messieurs Obama, Cameron, Juppé, Fabius et Hollande ! Quant au Monde, on comprend qu’il perde quotidiennement annonceurs, abonnés et lecteurs. Hubert Beuve-Méry, André Fontaine, Jacques Fauvet, réveillez-vous, ils sont devenus fous ! Tout cela est proprement pathétique, ouvrant des boulevards à d’autres Brexit, Trump et compagnie… Pour ne pas sombrer dans un complet désenchantement, on ne saurait que trop conseiller de lire et relire Jacques Le Goff, les autres grands médiévistes et les Pères de l’Église, de même que l’une des dernières livraisons de l’éditeur Pierre-Guillaume de Roux : De l’influence des intellectuels sur les talons aiguilles, du merveilleux Roland Jaccard. Bonne lecture et à la semaine prochaine…

Richard Labévière
3 octobre 2016
1 Le Monde du 29 septembre 2016.


Proche et Moyen-Orient.ch  Observatoire Géostratégique - Alep : Déluge de propagande…






vendredi 30 septembre 2016

Saluons en Hollande le digne successeur et continuateur de l'œuvre néfaste de DeGaulle…





Les relations troubles avec l'Arabie saoudite ne datent pas d'aujourd'hui… Hollande là encore s'affirme comme le digne successeur de DeGaulle, qui dès 1967 s'acoquinait avec le roi Faysal… DeGaulle et Hollande : même combat ! Hollande digne continuateur de l'œuvre de DeGaulle… pour la consolider ! Le seul au niveau de DeGaulle parmi tous les présidents de la Ve République ! Ainsi Hollande parachève l'œuvre dont DeGaulle avait établi les bases. Ce que confirme explicitement Bertrand Besancenot, l'ambassadeur de France en Arabie Saoudite sur le site officiel de son ambassade :
"La France et l’Arabie Saoudite sont liées par un véritable partenariat stratégique qui connait aujourd’hui un nouvel élan.
Depuis la rencontre entre le Roi Faysal et le Général de Gaulle en 1967, notre relation passe d’abord par les contacts personnels au plus haut niveau. Cette tradition reste forte : le Président de la République, François Hollande, est venu à quatre reprises en Arabie saoudite depuis son élection."

Au tableau de chasse (très partiel) de DeGaulle :
- plus de 250 000 Harkis et leurs familles livrés à l'égorgement ;
- l'usine de la mort au Camp Boiro en Guinée-Conakry ;
- l'exode de leur terre natale de plus d'un million d'Européens…

Au tableau de chasse de Hollande :
- la mort de plus de 300 000 Syriens ;
- plusieurs millions d'exilés ;
- plusieurs millions de déplacés…




Bel aboutissement de la voie ouverte par DeGaulle !



Confidences de Mouammar Kadhafi :
"Alain Juppé, le plus salopard parmi les meilleurs d'entre eux, sera le plus digne d'assurer la continuité"


Il fût un temps où les traîtres étaient fusillés. Aujourd'hui ils ont été ou sont présidents… Et, ceux qui n'ont pas encore été présidents, toujours cooptés par le Groupe de Bilderberg, sont les plus probables futurs élus…





Ambassade de France à Riyad : Message de l'Ambassadeur

Paris : une princesse saoudienne ordonne à son garde du corps de "frapper" et "tuer" un artisan :
Anticipation saoudienne… Ils font déjà comme si la conquête de l'Europe était gagnée !



dimanche 25 septembre 2016

Magistral réquisitoire contre l'œuvre destructice de la France du traître DeGaulle



25 septembre : journée des Harkis
Ni oubli, ni pardon
Que l'infâme DeGaulle soit maudit à jamais !


« … Que les Français, en grande majorité aient, par referendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je le pardonnerai jamais à mes compatriotes : La France est en état de péché mortel.
Elle connaîtra un jour le châtiment. »
Maréchal Alphonse JUIN, 2 juillet 1962
Voilà que cette malédiction s'accomplit…

Tous ceux qui auront écouté cet enregistrement en entier, malgré ses deux heures et plus, auront compris qu'en France rien de durable ne pourra se faire, autant dans le choix des institutions que de ceux qui les servent, tant que le mythe gaulliste, ses tenants et aboutissants n'auront pas été éradiqués… Refuser cette éradication c'est être complice de ceux qui ont fait, continuent à faire, feront encore le malheur de la France. Prétendre restaurer un minimum de dignité nationale sans ce nettoyage de la France du gaullisme c'est pédaler dans la choucroute…

Flanby s'affirme de plus en plus fermement comme le clone politique de DeGaulle ! Flanby par sa démission face à ses responsabilités de chef de l'État offre aux séquelles des méfaits de DeGaulle l'opportunité d'exhaler tous leurs miasmes… Ainsi l'on se retrouve aux pires temps du gaullisme pris dans les rets inextricables de l'ennemi…

Tout comme le maréchal Philippe Pétain a refusé de prendre DeGaulle dans son gouvernement, le président François Mitterrand n'a jamais voulu de Hollande comme ministre. Voilà qui donne à réfléchir !

Tout comme DeGaulle son alter ego en malfaisance, Flanby ce minus est entré dans l'Histoire…
- N'oublions pas que l'Histoire n'est faite que de mensonges… et a de bien mauvaises fréquentations.
- N'oublions pas que DeGaulle responsable de l'égorgement de 250 000 Harkis, soldats de France, est bien lui aussi dans l'Histoire… et la Légende !
Après le coup d'État des gaullistes et des communistes le général (à titre temporaire) déserteur à Londres, sa camarilla et les idiots utiles ont embarqué la France dans son abaissement et sa ruine. La France en subit aujourd'hui, des décennies plus tard, toutes les conséquences avec l'immigration invasion islamique et l'influence néfaste des atlantistes et judéo-maçonniques plus que jamais puissante. Pour sortir du néant dans lequel est plongé le pays, il faudra rompre définitivement avec les mensonges véhiculés par le jugement de Nüremberg en 1945 et surtout par 1789 matrice de tous nos maux.






Manuel Gomez : J'accuse De Gaulle






Dr Jean-Claude Perez : "De Gaulle, l'accélérateur majeur de la décadence occidentale"

La France blanchit son armée en 1944… plus raciste que DeGaulle tu meurs…

R…appel pour un 18 juin !

Dans son délire criminel, DeGaulle avait ourdi l'assassinat du général Raoul Salan

Les collabos de ces égorgeurs du FLN : plus lâches que les lâches fellaghas…

18 juin 2011 à Vitrolles : DeGaulle déserte à nouveau

Christian Estrosi et ses amis…

La trahison de Marine Le Pen, dernier rempart contre l'effondrement de l'ordre établi…

Bécassine s’emmourache de DeGaulle…



samedi 24 septembre 2016

"Nos ancêtres les Gaulois"… sommes-nous tous Gaulois, vraiment ?




Baptême de Clovis. Chroniques de Burgos.
Gundisalvus de Hinojosa. XIVe.



Sommes-nous tous des Gaulois ?

Nicolas Paul Stéphane Sarközy Nagy-Bocsa, fils d’immigré hongrois, et petit-fils par sa mère de Bénédict Malah, juif séfarade de Thessalonique, n’a pas une goutte de sang gaulois dans les veines. Quand il était, en 2006, ministre de l’Intérieur, il se réjouissait que l’expression « Français de souche » eût disparu du langage courant, car la diversité, disait-il, est une richesse… Aujourd’hui candidat à la présidence et désireux d’arracher des voix au Front national, voilà qu’il se met à vouloir nous donner des leçons d’histoire à la façon d’Henri Salvador et à ressortir des souvenirs de l’héroïsme de Vercingétorix. Ne croyons pas que la grâce ait touché ce fils d’immigré ! La référence à « nos ancêtres les Gaulois » date d’après la Révolution de 1789 et elle n’a servi qu’à renforcer le patriotisme jacobin : il fallait à la République, par ce bourrage de crânes simpliste et raciste, faire oublier aux Français que l’élément fondateur et unificateur de leur nation avait été le christianisme. Élu, Nicolas Sarkozy ne nous libérerait donc point du tout du laïcisme qui étouffe la France.

LIGURES ET GAULOIS

En fait, nos tout premiers ancêtres connus furent les Ligures, bruns et de stature moyenne, mais ils furent submergés par les envahisseurs celtes du VIe siècle avant Jésus-Christ. Ces Celtes, rejoints deux siècles plus tard par leurs cousins les Gaulois qui allaient donner son premier nom à notre terre, étaient de grands hommes blonds, vaillants et généreux, impulsifs, aimant les rêves, la poésie, les longs discours et les légendes, hommes de guerre incapables de s’unir en une nation cohérente, épris de lointaines incursions et de pillages. Il semble que, peu à peu, les Gaulois, auxquels il faut ajouter les Belges d’entre Meuse et Seine, s’attachèrent à notre contrée limitée par la mer, les monts et l’eau du Rhin ; ils firent alors de ce sol fertile le pays de la vigne, du blé, de l’orge, du seigle et ils apprirent à nommer et à travailler le hêtre, le chêne, le saule et le bouleau et à fabriquer des tonneaux. Connaissant depuis des temps immémoriaux l’usage du fer, ils se fabriquèrent des outils. À l’abri des immenses forêts, leurs druides, prêtres, juges et maîtres d’école, animaient de vastes assemblées savantes et mystiques, et enseignaient la Création, l’immortalité de l’âme, le mépris de la mort.

Or la conformation de la Gaule se prêtait à toutes sortes d’échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées… C’était un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi. La fusion des races commença dès les âges préhistoriques avec l’absorption des Ligures ou de leurs prédécesseurs inconnus, par les Gaulois. Ce qui permettait à Jacques Bainville d’écrire que « le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation. »

La Gaule aurait pu être grecque. Par Marseille, colonie des Phocéens, elle recevait, outre les produits de l’Orient, l’alphabet grec, les leçons grecques, mais les Grecs n’apportèrent point l’ordre politique dont les Gaulois avaient le plus besoin. Toutes les cités gauloises, tous les cantons, toutes les familles étaient divisés en partis rivaux.

ROMAINS

Cette anarchie causa la perte des Gaulois, car Rome les surveillait, n’ayant pas oublié les incursions celtes du IIIe siècle qui avaient semé la terreur jusque dans la Ville éternelle. En outre, la Gaule était sans cesse menacée par les Germains, et les druides durent demander aux Romains du secours contre ceux-ci. Il se trouva qu’au même moment, Rome éprouvait le besoin d’étendre son influence en Occident pour contrebalancer les richesses asiatiques et africaines qu’elle avait conquises et qui risquaient de lui faire perdre son âme primitive.

Les campagnes de César en Gaule (58- 51 av. J.-C.) furent grandement facilitées par les jalousies et les rivalités des tribus. À aucun moment, même sous le noble et courageux Vercingétorix, la Gaule ne parvint à présenter un front uni. Seulement des coalitions ! Rome trouva des sympathies et des intelligences chez les Rèmes de Reims, chez les Éduens de la Saône, ou chez les Helviens de mon futur Vivarais, rivaux des Allobroges du futur Dauphiné et de la future Savoie… Ainsi la guerre civile livra-t-elle le pays aux Romains. Jacques Bainville avait raison d’insister : « Un gouvernement informe, instable, une organisation politique primitive, balancée entre la démocratie et l’oligarchie : ainsi furent rendus vains les efforts de la Gaule pour défendre son indépendance. » En un sens, les Français d’aujourd’hui donnent toujours une image de Gaulois…

GALLO-ROMAINS

À la Gaule, Rome, par une conquête rude et cruelle, apporta ses bienfaits habituels : l’ordre, l’unité de gouvernement, l’idée d’une justice supérieure aux particularismes, un grand réseau de routes, des aqueducs grandioses, des arcs de triomphe, et surtout sa langue : le latin des soldats, des marchands et des voyageurs, qui allait porter vers les dieux les prières des hommes. Les Gaulois, par eux-mêmes, ne se seraient jamais élevés à la civilisation : romanisés, devenus des Gallo-Romains, ils firent de leur pays la perle de l’Empire.

Rome apportait aussi ses divinités et, sans le savoir, elle fut l’introductrice de la religion du Christ qui vaincrait celle de César. Dès le IIe siècle, dans la ville de Lyon, la resplendissante Blandine, le vieil évêque Pothin, son successeur Irénée avaient fécondé par leur sang la terre de Gaule et ce sang avait été une semence de chrétiens. Au IIIe siècle la persécution avait redoublé et saint Denis, venu d’Orient pour être évêque de Lutèce (Paris), apportant sa tête tranchée à une pieuse femme, illustrait le rôle de la Gaule désormais destinée à recevoir et à transmettre la foi chrétienne.

NOS ANCÊTRES LES CHRÉTIENS

Saint Martin, dont nous fêtons en cette année 2016 le 1700e anniversaire de la naissance à Sabaria (Hongrie), venait de fonder aux environs de Poitiers le monastère de Ligugé et regroupait des âmes éprises de sainteté héroïque et désireuses de se forger pour l’épreuve : un village se fondait tout autour ; ainsi s’ébauchait le paysage campagnard français avec ses paroisses… Martin allait ensuite être évêque de Tours et créer le diocèse-type dont le cadre allait survivre jusqu’à nos jours, tandis qu’au monastère de Marmoutier, sur les bords de Loire, il formait l’armature du futur clergé français. Quand il mourut le 8 novembre 397, ce destructeur d’idoles avait tissé le maillage surnaturel de la prochaine France et installé pour toujours notre pays en chrétienté.

Moins d’un siècle plus tard, en 476, l’Empire romain d’Occident s’effondrait sous les coups du Wisigoth Odoacre, un barbare ! C’était, pour la Gaule, l’annonce d’un avenir de ténèbres et de terreur. Aucune force ne pourrait plus protéger ce pays qu’envahissaient des foules d’immigrés fuyant devant des hordes encore plus barbares. Les leçons de saint Martin allaient être prodigieusement fécondes.

LES HORDES BARBARES

Déjà les Wisigoths, refoulés du Danube, s’étaient vus offrir par le faible empereur Honorius des terres en Aquitaine et autour de Toulouse. Au Nord, les Francs étaient une confédération des peuples germains qui, après avoir constitué des troupes auxiliaires pour Rome, s’étaient établis en Belgique seconde (région de Tournai) et occupaient des terres allant de Reims à Amiens et à Boulogne.

Les Burgondes, d’origine norvégienne, avaient quelque temps gardé la frontière rhénane pour les Romains, avant de s’établir autour de Genève puis de déborder sur la Saône, Lyon et la vallée du Rhône.

Seul le centre du 
pays restait gallo-romain, avec 
les évêques et les
 officiers qui maintenaient à bout de 
bras les légions,
 mais leurs hommes 
étaient de plus en
 plus d’origine barbare. Les évêques 
regroupaient les
 populations apeurées : crosse en main, ils parvenaient parfois à arrêter dans ses pillages le Barbare quand même assez sensible au mystère ! Dans le même sens avait œuvré naguère Ætius, maître de la milice romaine, lequel parvenait à conserver de bonnes relations avec toutes les peuplades. Avec les Huns, ce fut une troupe de bêtes féroces qui déferla et Ætius ne serait jamais venu à bout de leur roi Attila, le « fléau de Dieu », si sainte Geneviève, vingt-huit ans, vierge consacrée de Nanterre, d’origine mi-franque mi-gauloise, n’avait prié fort et forcé les femmes de Lutèce à se refuser à leurs maris si ceux-ci parlaient de fuir. Alors, ce fut la victoire des Champs Catalauniques en 451, à laquelle participèrent ensemble Gallo-Romains, Wisigoths, Burgondes et Francs. Parmi toutes ces peuplades, il est difficile de dire qui sont nos ancêtres…

Le plus grave était que les Burgondes, et encore plus, les Wisigoths fussent devenus les adeptes fanatiques d’une fausse religion : l’arianisme — un christianisme au rabais qui, comme l’islam aujourd’hui, faisait l’impasse sur le “scandaleux” mystère du Dieu fait homme, dévaluait le sacrifice de la Croix et ne reconnaissait nul médiateur entre la créature et son tout-puissant Créateur.

L’on ne pouvait plus rien attendre de la petite enclave gallo-romaine regroupée à Soissons autour de Syagrius, chef de la fantomatique milice romaine, successeur d’Ætius. La seule force apparaissant non hostile au christianisme et capable d’unifier le pays était celle des Francs. Saint Remi, évêque de Reims, s’était attiré l’amitié de leur roi Childéric, que fascinait l’héritage de Rome et qui avait un fils, Clovis, né vers 466. Dès que Clovis devint roi des Francs, à quinze ans, en 481, Remi lui écrivit pour le féliciter. Le jeune roi se montrait soucieux d’agrandir son royaume et défia Syagrius sur le champ de bataille, puis il accepta de se laisser marier avec l’adorable Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Burgondes, laquelle avait échappé à l’arianisme dans un monastère catholique. La mariée n’avait posé qu’une condition : que les enfants nés de cette union fussent baptisés. Clovis eut un peu de mal à renoncer à ses idoles « de bois et de pierre » mais, en 496, alors que la bataille de Tolbiac contre les Alamans s’annonçait mal, sa fierté même le poussa à proclamer le vœu de se convertir au Dieu de Clotilde s’Il lui donnait la victoire.

NAISSANCE D’UNE NATION CHRÉTIENNE

Nous savons la suite : le baptême fut fixé à Reims à Noël de la même année, ce fut le pacte de Reims, non celui d’une personne qui promettait d’être fidèle à Dieu mais de tout un peuple dont les chefs d’alors (3000 de ses officiers) s’engagèrent, pour les générations à venir, à reconnaître la Vérité et à y conformer leur vie personnelle et la vie de la cité. Le sang des martyrs avait manifesté la volonté de Dieu sur la Gaule : il fallait désormais que cette volonté divine rencontrât une volonté politique pour que pût commencer l’Histoire de France (comme allait alors s’appeler notre pays). Le roi des Francs, dévot de saint Martin, voyant très intelligemment la forte identité chrétienne de ce peuple politiquement désemparé par tant d’invasions, en adoptait la religion pour lui donner l’armature institutionnelle qui lui manquait. Tout discours sur l’identité française qui oublie que la France est née d’un baptistère n’est que mauvaise (et mensongère) littérature.

Demander si la France est chrétienne, c’est tout simplement demander si la France existe ! D’autant que si Clovis avait suivi les Wisigoths et les Burgondes dans leur hérésie théocratique et n’avait point montré, en se faisant baptiser catholique, son refus de toute confusion entre les pouvoirs spirituel et temporel, la France ne serait jamais née puisqu’elle aurait été entraînée dans une vaste fourmilière “européiste” tissée par les Wisigoths et leurs cousins de l’autre côté des Alpes, ariens eux aussi : les Ostrogoths. Serait alors née une sorte de Gothie, où la France aurait été noyée. En naissant chrétienne, notre nation affirmait déjà son indépendance ! Il lui fallut ensuite se soumettre les Burgondes et chasser les Wisigoths qui se montraient trop hostiles à la religion catholique.


Donc l’essentiel n’est pas de se référer aux Gaulois qui n’ont en fait pas pesé lourd dans la formation de notre identité, mais de constater que notre pays est un composé qui, sous le signe de l’universalisme catholique fondateur de son identité et de son unité, a vocation à rassembler et à assimiler des peuples divers en une nation forte et bienfaisante. Parler de « nos ancêtres les Gaulois » aujourd’hui, cela ne peut servir à Nicolas Sarkozy qu’à se dresser un paravent si le ciel lui tombait sur la tête en avril-mai 2017…

Michel FROMENTOUX.


Source : Rivarol n°3251 du 29/9/2016

Saint Éleuthère, évêque de Tournai et martyr - 531

*   *   *

« Nos ancêtres les Gaulois » : ils sont fous ces historiens !


L’école gratuite, obligatoire et laïque a fait croire aux Français qu’ils descendent des Gaulois. Le Petit Lavisse, le manuel phare de la 3e République, commençait ainsi :

« Autrefois, notre pays s’appelait la Gaule et ses habitants, les Gaulois. »

Aujourd’hui encore, dans les livres du cours moyen, après « les temps préhistoriques », la Gaule et Vercingétorix continuent de marquer le début de l’histoire et semblent donc confirmer que les « vrais Français » remontent aux « Gaulois », les autres n’étant que des pièces rapportées.

Comprendre que les ancêtres gaulois sont une fiction récente et que la question des ancêtres et de l’histoire doit être posée autrement n’est donc pas inutile. Alors d’abord, qu’est-ce que la « Gaule » ?

Royaumes « romano-barbares » et royaume des Francs : la Gaule, une notion romaine

Contrairement aux manuels qui évoquent l’arrivée des Celtes en « Gaule », comme si celle-ci existait déjà, la Gaule, Gallia en latin, est une invention linguistique des Romains.

Ces derniers nommaient galli les tribus qui, à partir du IVe siècle av. J.-C., menacent le nord de la péninsule italique. Gallia correspond à l’espace occupé par ces galli. La première « Gaule » est donc en Italie !


Gaulois et autres peuples de l’Europe antique vus en 1882


Au fur et à mesure qu’ils poursuivent leur conquête, les Romains distinguent la Gallia cisalpina en Italie et la Gallia transalpina de l’autre côté des Alpes. Quand César, au milieu du Ier siècle av. J.-C., atteint le Rhin, il décrète que le fleuve est la frontière entre Gallia et Germania. Espace purement géographique, cette Gaule est un territoire morcelé entre des peuples nombreux et César lui-même parle de la guerre des Gaules.

Jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident, la Gaule est une fiction géographique. Au IVe siècle ap. J.-C., aucune entité administrative de l’Empire ne porte ce nom. Les grandes migrations de peuples venus de l’est et du nord, qui ont contribué à la disparition de l’Empire romain, font naître de nouvelles configurations aux limites flottantes, les royaumes dits « romano-barbares ». Citons par exemple la Burgondie (future Bourgogne), l’Aquitaine des Visigoths, l’Allemanie, l’Austrasie…

Au début du VIe siècle, les Francs – l’un de ces peuples venus de l’est –, réussissent, grâce aux succès militaires de Clovis, petit roi de Tournai soutenu par l’Église, à imposer leur domination sur la plupart des autres royaumes.

Dans la deuxième moitié du VIIIe siècle, tandis qu’au sud des Pyrénées, des califes arabo-musulmans gouvernent l’Espagne, Pépin le Bref, un grand d’une autre famille franque, les Pipinides (futurs Carolingiens), s’empare de la royauté franque par un « coup d’État » et est sacré roi des Francs par le pape. Charles (Charlemagne), son fils, est proclamé empereur en 800.

Les royaumes placés sous la souveraineté des Carolingiens s’étendent de l’océan à l’Elbe, la Bretagne restant à l’extérieur. L’histoire des conflits et des partages ultérieurs du grand royaume des Francs est complexe et mouvante. L’important est de comprendre que cette histoire est, si l’on veut, européenne, et que l’idée qu’il s’agit de l’enchaînement d’une histoire « de France » se déroulant des Gaulois aux rois capétiens est fausse.

Un royaume dit « de France » (regnum Franciae en latin) n’apparaît dans les textes que vers le XIIIe siècle. Annexer Clovis et Charlemagne à l’« histoire de France » est donc abusif.

Populations métissées et langues multiples : pas d’horizon « gaulois »

Ces siècles ont connu, en Europe occidentale, des brassages, des métissages de populations et une très lente transformation des parlers. Dans le cloisonnement de ruralités aux communications difficiles, les langues foisonnent, le latin demeurant celle de l’écrit, des manuscrits, des clercs et des chancelleries. De grands ensembles linguistiques encadrent cette diversité.

Au sud, les langues d’oc sont fortement marquées par le latin, sauf l’insolite enclave basque des deux côtés des Pyrénées atlantiques.

Entre Loire et Meuse, les langues d’oïl, brassage de parlers francs, celtes et latin abâtardi, offrent de multiples variétés.

Au nord et à l’est, les langues restent germaniques, tandis que dans l’Armor, les Bretons immigrés de (Grande-)Bretagne aux IVe et Ve siècles ont (re)celtisé les parlers.

À cet univers multiethnique et multilingue, la puissante Église catholique, régie par le pape et les évêques, a conféré au long des décennies une unité spirituelle. Elle cautionne aussi le système de relations – la féodalité – qui se diffuse au IXe et au Xe siècles : la société dite d’ordres qui établit une stricte hiérarchie entre ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui ‘travaillent’ pour nourrir tous les autres.

Des communautés juives, dont certaines implantées dès l’Empire romain, sont disséminées en petits noyaux jusque sur le Rhin. Elles cultivent leurs propres traditions, non sans contacts avec l’environnement chrétien en pays d’oc, musulman et chrétien en Espagne. La grande persécution des Juifs par les chrétiens ne commence vraiment qu’avec la première croisade, prêchée par le pape en 1090.

Le Xe siècle voit la lente ascension d’une nouvelle famille franque venue d’Austrasie, les Robertiens, futurs Capétiens. On leur chercherait en vain des ancêtres gaulois. La notion romaine de Gaule survit fugitivement dans les hautes sphères de l’Église. Mais les ancêtres des Capétiens, ‘rois de France’ au XIIIe siècle, sont de valeureux guerriers francs descendant des légendaires Troyens vaincus par les Grecs au temps du roi Priam.

L’origine troyenne des Francs est racontée dans la première grande histoire à la gloire des rois de France rédigée au XIIIe siècle par les moines de l’abbaye de Saint-Denis. Pas trace d’ancêtres gaulois dans ces grandes ‘Chroniques de France’ ni dans aucune ‘histoire de France’ jusqu’au XIXe siècle !

Du mythe troyen au mythe gaulois : les effets pervers de l’origine gauloise

Les Gaulois vont d’abord apparaître avec les grands bouleversements intellectuels et techniques des XVe et XVIe siècles : l’humanisme, l’imprimerie, la redécouverte des textes de l’Antiquité.

Certains écrivains qui, comme tous les contemporains, pensent que l’origine de l’humanité est écrite dans la Bible, vont substituer les Gaulois aux Troyens comme ancêtres des Francs. Ils les décrivent comme un peuple fabuleux descendant de Noé, le patriarche dont l’arche a sauvé l’humanité du Déluge.

Au XVIIIe siècle, les débats autour des ‘Gaulois’ se modifient en s’idéologisant. Ancêtres du peuple, ils s’opposent aux ‘Francs’ qui sont les ancêtres des aristocrates. La Révolution voit donc le triomphe des ‘Gaulois’.

Un peu partout en Europe, l’idée se diffuse que les nations nouvelles ou à former descendent d’un peuple primitif. Pour les historiens français héritiers de la Révolution, les Gaulois sont ce peuple primitif. Ils deviennent alors l’objet de savantes études ou d’imageries populaires (grands, blonds, longues chevelures, teint clair…).

Le personnage de Vercingétorix est alors imaginé, à partir d’une phrase ambiguë de César, comme le premier de nos héros (inconnu avant le XIXe siècle). Il entre en fanfare dans les manuels d’histoire du Second Empire puis de la République.

Cette lecture du passé français à travers la grille d’une Gaule qui préfigurerait la ‘nation’ est obsolète et non sans effets pervers. D’une part elle conditionne spatialement le passé autour du seul Hexagone, excluant de ce passé tout ce qui géographiquement lui est extérieur, comme les Antilles ou même la Corse.

Elle confère à la durée de la présence sur le sol hexagonal présumé ‘gaulois’ une vertu quasi-magique au nom d’une antériorité généalogique qui serait synonyme de supériorité.

Une garantie de l’unité et l’indivisibilité nationale pour les fondateurs de la République

D’autre part, et c’est le plus grave, l’idée d’une souche gauloise ethnicise fantasmatiquement la ‘véritable’ nation et nie la diversité raciale et culturelle qui a constamment accompagné la création historique de la France.

Le royaume en son commencement du XIIIe siècle juxtapose des pays aux parlers et coutumes différentes. Les Antilles esclavagistes du XVIIe siècle ajoutent un nouveau volet à cette histoire. L’histoire de la France ‘Gaule’ et d’un peuple français d’origine ‘gauloise’ fabriquée au XIXe siècle correspond à la vision des fondateurs de la République et garantit à leurs yeux l’unité et l’indivisibilité nationale.

Or, paradoxalement, cette histoire coïncide avec les premières grandes vagues d’immigration de travailleurs italiens, belges, polonais et Juifs venus ‘d’ailleurs’, et avec l’expansion coloniale qui élargit l’espace ‘français’ à l’Afrique et à l’Indochine.

Et cette version de ‘nos ancêtres les Gaulois’ a ainsi été imposée dans les écoles des lointaines colonies. Mais cette histoire de la France ‘Gaule’ est aujourd’hui obsolète pour décrypter une identité française aux multiples racines post-coloniales et mondiales.




lundi 19 septembre 2016

Bêtifier toujours plus, pour conquérir les foules : l'Élysée réinterpréte les expos coloniales…



Flanby serait-il jaloux de la renommée de Sawtche, la "Vénus hottentote" ?… L'Élysée transformé en zoo humain ! Flanby parqué et exposé comme aux plus beaux temps des expos coloniales…
Pourquoi ne pas rendre cette expo itinérante ? Le Gabon serait intéressé. Damas aussi… Et pourquoi ne pas commencer par Moscou ?


"Dis papa, tu crois que j'ai le droit de lui donner à manger ?"



La "Vénus hottentote"





dimanche 18 septembre 2016

La situation dans le Donbass dans le contexte des processus géopolitiques contemporains



Le Parloir Chrétien du Colombier


Emmanuel Leroy : Les causes cachées de la guerre dans le Donbass

Emmanuel Leroy est le président de l’association humanitaire Urgence Enfants du Donbass, qui a déjà réalisé trois missions d’assistance aux enfants de Donetsk depuis mai 2015. Il analyse ici les causes profondes de la guerre du Donbass et de la déstabilisation de l’Ukraine, prélude à la déstabilisation de la Russie, que l’oligarchie anglo-américaine prépare depuis des décennies, voire des siècles.

« Ce n’est pas une guerre civile, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, entre Ukrainiens de l’Est et Ukrainiens de l’Ouest, c’est la suite de la guerre de Crimée de 1856, des deux Guerres mondiales et de beaucoup d’autres. Bref, c’est la poursuite du Grand Jeu de Kipling, qui ne cessera que le jour où l’idéologie anglo-saxonne aura triomphé ou plutôt, ce que j’espère, aura été vaincue. La Russie, de mon point de vue, représente aujourd’hui le dernier point de résistance contre l’Empire anglo-saxon et ses métastases, le Donbass est aux avant-postes de cette guerre sans merci. »




Cette conférences au "Cercle de l'Aéropage" reprend les termes d'une conférence tenue à l'Université de Donetsk, le 10 mai 2016. Ci-après le compte rendu de cette conférence de Donesk par Erwan Castel par son blog d'actualités "Donbass ! Le jour où le cœur de l'Europe s'est remis à battre…".




L'analyse d'Emmanuel Leroy lors de la Table ronde
Université de Donetsk, le 10 mai 2016.


Je vais essayer de vous présenter ma vision de la guerre que l’Occident mène dans le Donbass depuis bientôt deux ans, par l’intermédiaire de ses supplétifs de Kiev ou par les mercenaires venus du monde entier pour casser du Moskal, comme certains disent à Lvov.

La grande erreur, de mon point de vue, serait de s’en tenir aux apparences et même de celles qui ont été peu médiatisées, du moins en Occident. Ainsi par exemple, tous ici nous savons, grâce à madame Victoria Nuland, que les États-Unis ont investi 5 milliards de dollars depuis 1991 en Ukraine. Officiellement, cet argent a été investi pour – je cite Mme Nuland – « favoriser la participation citoyenne et la bonne gouvernance […] et aider l’Ukraine à devenir prospère, sûre et démocratique ». Il est certain que lorsque l’on vient en Ukraine aujourd’hui, on voit partout la prospérité, la sécurité et la démocratie !

Je ne connais pas le détail de l’affectation de ces 5 milliards de dollars, mais j’ai observé que pendant ces années post-soviétiques en Ukraine, comme dans d’autres pays de l’ancien Pacte de Varsovie, on avait vu de nombreux pasteurs évangélistes venir convertir les populations, car la propagande religieuse est une des armes qu’utilisent les Anglo-saxons pour subvertir les esprits. Une partie de ces 5 milliards a certainement été utilisée aussi pour transformer les manuels scolaires et les ukrainiser, afin de favoriser l’émergence d’un sentiment national ukrainien qui se dresserait contre Moscou ou tout ce qui représente l’âme russe. De la même façon, ont dû être financées par Mme Albright, M. Soros et leurs amis, des associations culturelles ou religieuses pour développer les sentiments anti-russes.

Depuis l’élection de Léonid Kravtchouk en 1991 jusqu’à nos jours, c’est-à-dire pendant un quart de siècle, les Américains auraient donc investi 5 milliards de dollars pour arracher l’Ukraine à la sphère d’influence de Moscou. Cet argent aura été employé dans les sphères politiques, religieuses, artistiques et culturelles, économiques, afin d’influencer les esprits et provoquer des mutations profondes dans la pensée des gens par la réécriture de l’Histoire, la désinformation, l’occultation de certains faits ou la déformation de ceux-ci. Voilà très exactement la définition de ce que les Américains appellent eux-mêmes le soft power.

Ce concept, développé dans son livre Bound to Lead par le professeur américain Joseph Nye dans les années 1990 du siècle dernier, soutient qu’il est possible d’affirmer sa puissance aujourd’hui par la persuasion et la contrainte douce, sans avoir à utiliser d’emblée la puissance militaire ou les moyens de rétorsion. Mais comme les Américains n’ont gardé de leur médiocre mythologie et de leur courte histoire que les bagarres entre les cow-boys et les Indiens, ils ont donc ajouté à ce concept de soft power celui de smart power, ou pouvoir intelligent, c’est-à-dire une combinaison de la force pure (Afghanistan, Irak, Libye, Syrie…) et de la contrainte, qui peut s’appliquer par exemple sous la forme de sanctions économiques, comme celles dont souffre la Russie aujourd’hui ou comme l’ont subi des pays comme l’Iran ou Cuba, et bien d’autres encore.

Mais ces méthodes de soft power peuvent s’appliquer aussi aux alliés, je dirais plutôt aux vassaux, c’est-à-dire à des pays comme la France, à qui on interdira de vendre des bateaux à la Russie (en violation totale de toute les règles commerciales et du droit international) et à qui on infligera des sanctions financières colossales, comme l’amende de 9 milliards de dollars imposée à la BNP parce qu’elle avait couvert des transactions commerciales avec l’Iran (interdites par les USA) et au motif qu’elle avait utilisé des dollars pour cela.

Bref, comme nous le voyons, ce qu’ils appellent le soft ou le smart power ressemble beaucoup aux méthodes de la mafia, où il faut faire beaucoup de révérences au Parrain pour qu’il vous laisse manger votre os dans votre gamelle et qui vous brise les reins si vous l’offensez ou s’il estime qu’il doit vous voler ce que vous possédez.

Mais revenons à la notion de temps. On disait tout à l’heure que les Américains se vantaient d’avoir investi 5 milliards depuis 1991. Une première impression serait de se dire qu’ils travaillent vraiment sur le long terme et qu’il y a au Département d’État à Washington ou au Pentagone, des hommes et des femmes en place depuis l’élection de George Bush père, qui ont une haine rabique de la Russie et qui continuent, année après année, à porter des coups aux descendants d’Ivan Grozny.

Mais cette première impression, même si elle n’est pas fausse, est largement insuffisante pour comprendre la véritable nature des ennemis de toutes les Russie. Nous allons voir tout à l’heure que les prémisses de cette lutte pour la domination du monde, car c’est de cela dont il s’agit, remontent beaucoup plus loin que les années 1990 du siècle dernier, et même bien avant la Guerre froide.

Nous étions en février dernier à Moscou, avec mes amis Xavier Moreau et Nikola Mirkovic ici présents, invités par le prestigieux Institut russe d’analyses stratégiques (RISI) pour une conférence bilatérale franco-russe sur la lutte contre le terrorisme. Dans mon intervention, j’ai tenté de démontrer que la lutte contre le terrorisme nous ramenait inévitablement vers ceux qui en sont les promoteurs et qui utilisent la haine des musulmans salafistes contre tout ce qui n’est pas l’islam, pour déstabiliser les sociétés que les USA ont décidé de détruire.

J’en veux pour preuve cet extraordinaire aveu paru dans le New York Times du 23 janvier 2016. Je cite :

« Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite. »


« Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code de Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars. »


« Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années, entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique… »


[…] « Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux », a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès […]


« [… ] Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que celle des autres nations, au programme d’armement des rebelles contre l’armée du président Bachar el-Assad. Mais on estime le coût total de l’armement et de l’entraînement à plusieurs milliards de dollars… »

Fin de citation.

Pourquoi parler du terrorisme et de la guerre en Syrie dans une intervention consacrée aux racines de la guerre dans le Donbass ? Eh bien, tout simplement parce que ces événements sont liés. Derrière les extrémistes de Praviy Sektor ou les mercenaires polonais, baltes ou anglo-saxons envoyés par le régime fantoche et illégitime de Kiev, il y a les mêmes ONG, les mêmes banques internationales, les mêmes sociétés multinationales, les mêmes think tanks que ceux qui opèrent en Syrie, au Yémen ou en Libye aujourd’hui, ou qui intervenaient en Tchétchénie et en Géorgie hier.

Mais toutes ces actions terroristes, ces révolutions de couleur, ces renversements de régime, ne sont que les symptômes aigus d’une pathologie bien plus grave et bien plus enkystée dans le monde et que j’ai baptisée l’idéologie anglo-saxonne. Et cette idéologie a pris racine en Angleterre voilà de nombreux siècles.

Qu’est-ce que l’idéologie anglo-saxonne et comment est-elle née ?

Il faut pour cela à mon avis remonter à la période élisabéthaine de la monarchie anglaise, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe. Cette époque est marquée par les guerres de religion provoquées par l’irruption du protestantisme et par l’affrontement de la monarchie française avec la dynastie des Habsbourg sur la scène européenne. En 1600, l’Angleterre ne compte que 4 millions d’habitants quand la France en compte près de 20 millions. Cette faiblesse démographique, comparée aux puissances continentales de l’époque, France et Empire des Habsbourg, et la menace extrême qu’a représenté la tentative d’invasion de l’Angleterre par l’Invincible Armada du roi d’Espagne Philippe II, sont probablement à l’origine de la politique suivie depuis lors par les élites britanniques (politique du faible au fort), à savoir provoquer la division et l’affrontement chez tous leurs ennemis potentiels. Leur seul atout est la puissance maritime et il leur faudra l’exploiter à fond, par tous les moyens, notamment la piraterie et le commerce.

Le grand rêve de puissance et d’hégémonie mondiale des Anglais est né, selon moi, au retour de l’expédition autour du monde du pirate Francis Drake le 26 septembre 1580, où la part du butin volé aux Espagnols et réservée à la reine Élisabeth représentait selon certaines sources une fois et demie le budget annuel du royaume.

Francis Drake est probablement devenu après ses exploits le modèle à suivre et parmi ses nombreux admirateurs, un en particulier mérite d’être retenu, William Raleigh (cf. controverse École de la nuit), car il est le premier, selon les sources dont je dispose, à avoir « conceptualisé l’hégémonie anglo-saxonne sur le monde lui-même ».

En effet, ce gentilhomme, probablement athée, un peu pirate lui aussi, un peu aventurier et qui finit décapité à la tour de Londres, eut le temps d’écrire avant sa mort un ouvrage intitulé en toute simplicité "L’Histoire du monde" et dans lequel il affirme : « Qui tient la mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce tient la richesse, qui tient la richesse du monde tient le monde. »

Donc c’est là, à mon avis, à partir de la prise de conscience de cet exploit de piraterie exceptionnel, qu’est née cette idée de parvenir à la suprématie mondiale par la puissance maritime et l’accaparement des richesses d’autrui.

Mais cette idée, véritablement révolutionnaire, s’est transmise de génération en génération à travers les siècles dans le monde anglo-saxon (par deux sources, souvent liées : source exotérique universitaire et source ésotérique franc-maçonne), notamment chez le Britannique Mackinder, dont la formule maîtresse est : « Qui tient l’Europe orientale tient le Heartland, qui tient le Heartland domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde », et qui s’est transformée chez l’Américain Nicholas Spykman dans la formule plus ramassée « Qui contrôle le Rimland gouverne l’Eurasie ; qui gouverne l’Eurasie contrôle les destinées du monde ».

Ce qui est extraordinaire, c’est qu’à trois siècles de distance, ces trois personnages partagent tous l’idée de domination du monde et c’est là véritablement qu’il faut comprendre la nature profonde de cette idéologie anglo-saxonne : c’est en toute simplicité l’hégémonie totale sur les affaires du monde, ce qu’ils appellent aujourd’hui la gouvernance mondiale et qui n’est que la continuation du Grand Jeu dont parlait Rudyard Kipling au XIXe siècle.

Et dans ce Grand Jeu, la plupart des grands acteurs de la scène mondiale ont été vaincus les uns après les autres, souvent par procuration, par le petit peuple britannique qui ne comptait que 4 millions d’individus il y a à peine quatre siècles et qui a essaimé à travers le monde avec les pseudopodes du Commonwealth et de la grande Amérique : ce qu’ils appellent eux-mêmes les Fives Eyes (Royaume-Uni, USA, Australie, Canada et Nouvelle Zélande).

Voilà, mes chers amis, les raisons pour lesquelles des obus explosent tous les jours dans le Donbass aujourd’hui et tuent indifféremment des hommes, des femmes, des enfants.

Ce n’est pas une guerre civile entre Ukrainiens de l’Est et de l’Ouest, c’est la suite de la guerre de Crimée de 1856, des deux guerres mondiales et de beaucoup d’autres. Bref, c’est la poursuite du Grand Jeu de Kipling, qui ne cessera que le jour où l’idéologie anglo-saxonne aura triomphé ou aura été vaincue.

La Russie représente aujourd’hui le dernier point de résistance contre l’empire anglo-saxon et ses métastases. Le Donbass est aux avant-postes de cette guerre sans merci.

Stavaï Donbass ! Tenez bon, la liberté du monde dépend de vous

Emmanuel Leroy


Source : Erwan Castel : L'analyse d'Emmanuel Leroy





mercredi 14 septembre 2016

La Syrie unie fête l'Exaltation de la Sainte Croix, comme toujours







La fête de l'Exaltation de la Sainte-Croix est célébrée le 14 septembre chez les Catholiques et le 27 septembre chez les Orthodoxes.





Prière d’invocation à la Sainte Croix 

« Dieu tout-puissant, qui avez souffert la mort à l'arbre patibulaire pour tous nos péchés, soyez avec moi ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, ayez pitié de moi ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, soyez mon espoir ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, repoussez de moi toute arme tranchante ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, versez en moi tout bien ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, détournez de moi tout mal ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, faites que je parvienne au chemin du salut ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, repoussez de moi toute atteinte de mort ;
Sainte Croix de Jésus-Christ, préservez moi des accidents corporels et temporels, que j'adore la Sainte Croix de Jésus-Christ à jamais.
Jésus de Nazareth crucifié, ayez pitié de moi, faites que l'esprit malin et nuisible fuie de moi, dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il !
En l'honneur du Sang Précieux de Notre Seigneur Jésus-Christ, en l'honneur de Son Incarnation, par où Il peut nous conduire à la vie éternelle, aussi vrai que Notre Seigneur Jésus-Christ est né le jour de Noël et qu'Il a été crucifié le Vendredi Saint. Amen. »























Historique

Chacun se souvient comment la Vraie Croix avait été retrouvée par sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin[1] (Sainte Hélène 18 août). En 335, l'empereur Constantin, invite pour le trentième anniversaire de son avènement, les Pères réunis à Tyr à la dédicace des deux basiliques[2] qui doit avoir lieu le 13 septembre à Jérusalem.

Le lendemain de la dédicace, le dimanche 14 septembre, l'évêque de Jérusalem montre pour la première fois à la foule le bois sacré de la Croix (l'Hyposis) et, sur ordre de Constantin, les Pères décrètent la célébration annuelle de la dédicace et de l'exaltation, au 14 septembre. Un morceau de la Croix étant apporté à Constantinople, on y célèbre la même fête avec l'Hyposis. Cette fête est répandue dans tout l'Orient dès le VII° siècle, et on la trouve à Rome au plus tard au temps du pape Serge I° (687-701) à la notice duquel, dans le Liber pontificalis, on trouve la mention suivante : En la sacristie du bienheureux apôtre Pierre, se trouve un reliquaire où est renfermée une précieuse et considérable portion du bois salutaire de la Croix du Sauveur… Au jour de l'Exaltation de la sainte Croix, le peuple chrétien baise et adore cette relique dans la basilique constantinienne du Saint-Sauveur[3].

Il est aujourd’hui de bon ton, pour prétendre être pris au sérieux, d'afficher un souverain mépris pour les reliques en général et pour celles de la Vraie Croix en particulier. La perfide doctrine des anciens réformés, pilleurs de sacristies et ravageurs d'œuvres d'art, est devenue celle des catholiques à la mode : « on ne saurait adorer les os d'un martyr qu'on ne soit en danger d'adorer les os de quelque brigand ou larron, ou bien d'un âne, ou d'un chien, ou d'un cheval.[4] » Ainsi, depuis que certains catholiques se sont persuadés qu'ils sont les héritiers des Lumières, on enlève les reliquaires de la vénération des fidèles pour les séquestrer dans la crasse des arrières-sacristies quand on ne les a pas vendus à d’avides antiquaires.

Pour faire taire les résistants, la propagande iconoclaste se réclame de l’esprit de Vatican II dont la lettre, pourtant, dans la Constitution sur la sainte Liturgie recommande que l’on vénère les reliques authentiques des saints (n° 111), et que le droit de 1983, application directe de Vatican II, interdit absolument de vendre les saintes reliques ou de les aliéner en aucune manière, voire de les transférer définitivement (canon 1190). Dans le Catéchisme de l’Église catholique (1992), l’index thématique de l’édition française a beau avoir oublié le mot, on trouve cependant la chose dans le texte qui présente la vénération des reliques comme une des expressions variées de la piété des fidèles dont la catéchèse doit tenir compte (n° 1674). D’aucuns, à la vantardise plus savante, font remarquer doctement que le culte des reliques est inconnu dans l’antiquité chrétienne ; ils mentent effrontément puisque les actes du martyre de saint Polycarpe, en 156, en font une attestation certaine : « prenant les ossements plus précieux que les gemmes de grand prix et plus épurés que l’or, nous les avons déposés dans un lieu convenable. Là même, autant que possible, réunis dans l’allégresse et la joie, le Seigneur nous donnera de célébrer l’anniversaire de son martyre en mémoire de ceux qui sont déjà sortis du combat, et pour exercer et préparer ceux qui attendent le martyre. » On se souvient aussi, en 177, d’une lettre où l’Église de Lyon regrettait de n’avoir pu conserver les restes de ses martyrs[5].

La tradition rapporte généralement que l’on doit à l’impératrice Hélène la découverte[6] de la Vraie Croix. La mère de Constantin, suivit son fils à Constantinople où elle souffrit durement des excès de l’Empereur qui avait fait assassiner sa seconde femme pour avoir fait exécuter Crispus, fils d'un premier lit. En expiation, Hélène qui venait de fêter son soixante-dix-huitième anniversaire, s'en alla en pèlerinage à Jérusalem.

Il convient de rappeler que l'empereur Adrien (76-138), après avoir détruit Jérusalem et chassé les Juifs de ce pays (136), rebaptisa la ville Aelia Capitolina et la fit reconstruire en y enlevant jusqu'au souvenir judéo-chrétien ; sur le Golgotha, lieu du Calvaire, fut élevé un temple à Vénus. Sainte Hélène ne trouva que décombres et ruines païennes dans la Ville Sainte.

« Elle apprit, par révélation, que la Croix avait été enfouie dans un des caveaux du sépulcre de Notre Seigneur, et les anciens de la ville, qu'elle consulta avec grand soin, lui marquèrent le lieu où ils croyaient, selon la tradition de leurs pères, qu'était ce précieux monument ; elle fit creuser en ce lieu avec tant d'ardeur et de diligence, qu'elle découvrit enfin ce trésor que la divine Providence avait caché dans les entrailles de la terre durant tout le temps des persécutions, afin qu'il ne fût point brûlé par les idolâtres, et que le monde, étant devenu chrétien, lui pût rendre ses adorations. Dieu récompensa cette sainte impératrice beaucoup plus qu'elle n'eût osé l'espérer : car, outre la Croix, elle trouva encore les autres instruments de la Passion, à savoir : les clous dont Notre Seigneur avait été attaché, et le titre qui avait été mis au-dessus de sa tête. Cependant, une chose la mit extrêmement en peine : les croix des deux larrons, crucifiés avec Lui, étaient aussi avec la sienne, et l'Impératrice n'avait aucune marque pour distinguer l'une des autres. Mais saint Macaire, alors évêque de Jérusalem, qui l'assistait dans cette action, leva bientôt cette nouvelle difficulté. Ayant fait mettre tout le monde en prière, et demandé à Dieu qu'il lui plût de découvrir à son Église quel était le véritable instrument de sa Rédemption, il le reconnut par le miracle suivant : une femme, prête à mourir, ayant été amenée sur le lieu, on lui fit toucher inutilement les deux croix des larrons ; mais dès qu'elle approcha de celle du Sauveur du monde, elle se sentit entièrement guérie, quoique son mal eût résisté jusqu'alors à tous les remèdes humains et qu'elle fût entièrement désespérée des médecins. Le même jour,saint Macaire rencontra un mort qu'une grande foule accompagnait au cimetière. Il fit arrêter ceux qui le portaient et toucha inutilement le cadavre avec deux des croix ; aussitôt qu'on eut approché celle du Sauveur, le mort ressuscita. Sainte Hélène, ravie d'avoir trouvé le trésor qu'elle avait tant désiré, remercia Dieu d'une grande ferveur, et fit bâtir au même lieu une église magnifique ; elle y laissa une bonne partie de la Croix, qu'elle fit richement orner ; une autre partie fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l'église que Constantin et sa mère avaient fondée dans le palais Sessorien (demeure de l'Impératrice) près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem. »

Certes, Eusèbe de Césarée (263-339), dans La Vie de Constantin le Grand, parle bien de l'édification de la basilique, mais ne souffle mot de la découverte de la Vraie Croix ; de surcroît, transcrivant le discours de la dédicace de la Basilique, il ne parle pas de l'évènement mais seulement du signe sauveur. Voilà qui suffit aux iconoclastes pour dire que la tradition est une vaste blague. Avant de courir à une telle conclusion, il serait prudent de s'aviser que ledit Eusèbe de Césarée rejetait tout culte des images du Christ « afin que, écrit-il à Constancia, nous ne portions pas, à la manière des païens, notre Dieu dans une image. » Ajoutons, comme l'a si bien démontré Paschali, que la Vita Constantini n’est pas l'œuvre originale car sa révision interrompue par la mort d'Eusèbe, fut publiée à titre posthume avec des ajouts et des restrictions pour justifier la politique de Constantin II. De toute façon, un silence d’Eusèbe de Césarée ne saurait constituer une preuve, et l’on doit considérer d'autres témoignages. Les archives mêmes d’Eusèbe, comme celles de Théodoret de Cyr (393-460) et celles de Socrate (380-439), conservent une lettre de Constantin au patriarche de Jérusalem : « La grâce de Notre Sauveur est si grande que la langue semble se refuser à dépeindre dignement le miracle qui vient de s'opérer ; car est-il rien de plus surprenant que de voir le monument de la Sainte Passion, resté si longtemps caché sous terre, se révélant tout à coup aux Chrétiens, lorsqu'ils sont délivrés de leur ennemi ? »

À part quelques détails secondaires, des auteurs dont l’enfance est contemporaine du voyage de l’Impératrice ou ceux de la génération qui suit, attestent de l'Invention de la Sainte Croix par sainte Hélène et de son culte ; ainsi peut-on se référer à saint Cyrille de Jérusalem (mort en 386), à saint Paulin de Nole (mort en 431), à saint Sulpice Sévère (mort en 420), à saint Ambroise de Milan (mort en 397), à saint Jean Chrysostome (mort en 407), à Rufin d’Aquilée (mort en 410), à Théodoret de Cyr ou à l'avocat de Constantinople, Socrate.

Déjà saint Cyrille, deuxième successeur de saint Macaire au siège de Jérusalem, mentionne que des parcelles de la Vraie Croix sont dispersées à travers le monde entier, ce qu’attestent par ailleurs deux inscriptions datées de 359 relevées en Algérie, l’une près de Sétif et l’autre au cap Matifou.

Si saint Ambroise de Milan décrit l'adoration de la Crux Realis par sainte Hélène, saint Jérôme raconte, dans une lettre à Eustochie, comment sa propre mère, sainte Paule, vénéra le bois sacré de la Croix à Jérusalem.

Saint Jean Chrysostome dit que les chrétiens accouraient pour vénérer le bois de la Croix et tâchaient d'en obtenir de minuscules parcelles qu'ils faisaient sertir dans des métaux précieux enrichis de pierreries.

Saint Paulin de Nole envoie une de ces parcelles à saint Sulpice Sévère en lui recommandant de les recevoir avec religion et de les garder « précieusement comme une protection pour la vie présente et comme un gage de salut éternel. »

Le 5 mai 614, les Perses s'emparèrent de Jérusalem, pillèrent les églises et envoyèrent ce qui restait de la Croix à leur empereur, Chosroës II[7]. Après plus de dix ans de malchance, Héraclius[8] battit les Perses et obligea le successeur de Kosroës à restituer la relique de la Croix qu'il rapporta en triomphe à Jérusalem. Héraclius entra dans la ville, pieds nus, portant la Croix sur ses épaules (21 mars 630). Le bois de la Croix séjourna quelques années à Sainte-Sophie de Constantinople puis retourna à Jérusalem. Le bois de la Croix a été partagé en trois grandes parts, elles-mêmes fractionnées, pour Jérusalem, Constantinople et Rome. Ce qui restait du morceau de Jérusalem fut caché pendant l'occupation musulmane et ne réapparut que lorsque la ville fut prise par les Croisés qui s'en servirent souvent comme étendard, de sorte qu'il fut pris par Saladin à la bataille d'Hiltin (1187) et ne fut rendu qu'après la prise de Damiette (1249) pour être partagé entre certains croisés dont Sigur de Norvège et Waldemar de Danemark.

Le 14 septembre 1241, le saint roi Louis IX alla solennellement au-devant des reliques de la Passion qu'il avait achetées à l'empereur de Constantinople : c'étaient un morceau de bois de la Vraie Croix, le fer de la lance, une partie de l'éponge, un morceau du roseau et un lambeau du manteau de pourpre. Elles furent déposées à la Sainte-Chapelle en 1248.

Luther a dit qu'avec les reliques de la Vraie Croix on pourrait construire la charpente d'un immense bâtiment et Calvin affirma que cinquante hommes ne porteraient pas le bois de la Vraie Croix. L’avis des deux hérétiques fut admis comme une vérité révélée et chacun les répéta en souriant. Or, d'après le travail minutieux de M. Rouhault de Fleury, on peut supposer que la Croix du Seigneur représentait cent quatre-vingt millions de millimètres cubes. Si l'on met ensemble les parcelles que l'on conserve et celles qui ont été détruites mais dont on connaît la description, on totalise environ cinq millions de millimètres cubes. Rouhault de Fleury, généreux, multiplie les résultats de son enquête par trois pour ce qui pourrait être inconnu ; on est loin du compte !

Le 14 septembre 1241, le saint roi Louis IX alla solennellement au-devant des reliques de la Passion qu'il avait achetées à l'empereur de Constantinople : c'était un morceau de bois de la vraie Croix, le fer de la lance, une partie de l'éponge, un morceau du roseau et un lambeau du manteau de pourpre. Elles furent déposées à la Sainte-Chapelle en 1248.

Il existait, à Paris, une église Sainte-Croix de la Cité qui devint une paroisse, probablement vers 1107, lorsque furent dispersées le moniale de Saint-Éloi qui y avaient une chapelle dès le VII° siècle. Le curé tait à la nomination de l'abbé de Saint-Maur-des-Fossés. L'édifice qui s'élevait à l'emplacement de l'actuel Marché aux Fleurs, avait été construit en 1450 et dédié en 1511, il fut détruit en 1797.


[1] Elle commença par visiter les Lieux saints ; l’Esprit lui souffla de chercher le bois de la Croix. Elle s’approcha du Golgotha et dit : « Voici le lieu du combat ; où est la victoire ? Je cherche l’étendard du salut et ne le vois pas. » Elle creuse donc le sol, en rejette au loin les décombres. Voici qu’elle trouve pêle-mêle trois gibets sur lesquels la ruine s’était abattue et que l’ennemi avait cachés. Mais le triomphe du Christ peut-il rester dans l’oubli ? Troublée, Hélène hésite, elle hésite comme une femme. Mue par l’Esprit-Saint, elle se rappelle alors que deux larrons furent crucifiés avec le Seigneur. Elle cherche donc la croix du milieu. Mais, peut-être, dans la chute, ont-elles été confondues et interverties. Elle revient à la lecture de l’Évangile et voit que la croix du milieu portait l’inscription : « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». Par là fut terminée la démonstration de la vérité et, grâce au titre, fut reconnue la Croix du Salut (saint Ambroise).
[2] Les basiliques du Mont des Oliviers et du Saint-Sépulcre.
[3] La basilique du Saint-Sauveur est depuis devenue la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome.
[4] Calvin : Traité des reliques
[5] Voir au 2 juin ; « Lettre des serviteurs du Christ qui habitent Vienne et Lyon, en Gaule, aux frères qui sont en Asie et en Phrygie, ayant la même foi et la même espérance de la rédemption. »
[6] On disait autrefois : « L’invention de la sainte Croix » ; invention vient du latin inventio qui signifie : « acte de trouver, de découvrir » ; il y avait d’ailleurs une fête particulière de L’Invention de la sainte Croix qui était célébrée le 3 mai. Dans certains calendriers, on célèbre l'Invention, c'est-à-dire la découverte du corps ou des reliques d'un saint.
[7] Chosroès II le Victorieux, roi sassanide de Perse de 590 à 628) qui fut élevé au trône par une révolte des féodaux, durant les troubles provoqués par le soulèvement de Vahram Tchubin. Celui-ci, qui prétendait descendre des Arsacides, se proclama roi sous le nom de Vahram VI, et Chosroès dut aller se placer sous la protection de l'empereur Maurice. Avec l'aide militaire des Byzantins, il réussit à reconquérir son trône (591) et maintint pendant plus de dix ans la paix avec Byzance. En 602, après l'assassinat de l’empereur Maurice par Phocas, il rouvrit les hostilités contre l'empire d'Orient, sous prétexte de venger Maurice. Ses armées envahirent la Syrie et l'Anatolie, atteignirent la Chalcédoine et le Bosphore et menacèrent directement Constantinople (608). En 6l4, elles firent la conquête de Jérusalem, qui fut mise au pillage pendant trois jours, puis les Perses pénétrèrent en Égypte et s'emparèrent d'Alexandrie (616). Chosroès II avait ainsi reconstitué l'ancien Empire perse des Achéménides et porté à son apogée la puissance sassanide. Allié des Avars, il vint bloquer Constantinople (626), mais l'Empire byzantin se ressaisit avec Héraclius. Après la victoire des Byzantins à Ninive (628), Chosroès dut fuir Ctésiphon, sa capitale, et fut déposé par son fils Khavad II, qui le fit tuer quelques jours plus tard.
[8] Héraclius, né en Cappadoce vers 575, fut empereur d'Orient 610 à 641. Venu au pouvoir en renversant l'usurpateur Phocas, il trouva l'Empire au bord de la ruine. Les Perses envahissaient l'Asie Mineure, s'emparaient de Jérusalem (614) et de l'Égypte (619) ; les Avars parvenaient sous les murs de Constantinople. Heraclius déclencha contre les Perses une véritable croisade (622-628), remporta sur Chosroès II la victoire décisive de Ninive (12 décembre 627) et reconquit tous les territoires perdus en Orient ; en mars 630, il rapporta en grande pompe à Jérusalem la Vraie Croix, qui avait été enlevée par Chosroès II. Mais cet effort offensif avait épuisé l'Empire, qui se retrouva impuissant devant le déferlement de l'invasion arabe : l'écrasement de l'armée byzantine à Yarmouk (636) provoqua la perte, cette fois définitive, de la Syrie, de Jérusalem (638), de la Mésopotamie (639), de l'Égypte (639-642) Le règne d'Héraclius s'achevait ainsi par un désastre, qu'avait préparé, à l'intérieur, la grande querelle religieuse du monophysisme. Il mourut à Constantinople le 10 février 641.


Prière d’invocation à la « Sainte Croix de Jésus-Christ »

Le 14 septembre, nous fêtons l'universelle Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix (jour de jeûne, même si la fête tombe un dimanche. On fait dans ce cas seulement dispense de vin et d'huile.)

Calendrier orthodoxe - Fêtes et Saints de l'Église Orthodoxe

Sainte Hélène - Biographie

Sylvia Chiffoleau : "Fêtes et processions de Maaloula : une mise en scène des identités dans l’espace d’un village chrétien" (2006)

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Célébrations Orthodoxes en France : Parlons d'Orthodoxie