Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 19 mars 2016

19 mars 1962 : Roger Holeindre écrit à Hollande... émule de DeGaulle en dégueulasserie !





Il y a bien longtemps que je désirais vous adresser cette lettre ouverte… Je pensais pourtant que… tout compte fait… cela ne servirait à rien. Mais j’apprends par la presse que vous comptez, cette année, pour l’anniversaire du 19 mars 1962, donner à cette forfaiture… en étant présent à la cérémonie… une certaine dimension historique !
Cela est proprement incroyable… honteux… voire dégueulasse !
En effet, vous n’êtes pas sans savoir que tout ce que racontent les tueurs du FLN et les “porteurs de valises”, (physiques ou moraux) dont les prototypes les plus emblématiques sont M. Benjamin Stora et les communistes de la FNACA est faux, et que par votre présence, vous officialisez des mensonges d’État.
M. Chirac et M. Sarkozy, vos deux prédécesseurs, pourtant pas très courageux en l’occurrence, n’avaient pas osé aller jusque là. Mais vous, vu votre “popularité”, vous n’avez plus rien à perdre !
Eux aussi, pourtant, ont été à plusieurs reprises pleurnicher à Alger… et se repentir… sans aucune honte sur le dos de la France… comme vous… pour des raisons exclusivement électoralistes, appel du pied… aux plusieurs centaines de milliers de binationaux qui vivent chez nous… après nous avoir chassés de “chez eux”. MM. Chirac et Sarkozy s’étaient gardés d’officialiser cette date, car ils savaient… comme vous-même… qu’elle marquait en fait le commencement… des tueries… enlèvements… séquestrations… de milliers de civils européens, auxquels s’ajoutèrent des dizaines de milliers d’anciens soldats français d’origine musulmane qui, avant de se battre à nos côtés sur la terre algérienne, avaient été des nôtres dès 1870… puis en 1914-1918… en 1940-1945… et en Indochine.
Ils représentaient en nombre, et volontairement eux, juste avant ces accords odieux, cinq fois plus que les soldats FLN de la dite “Armée de Libération Nationale”… dans les maquis algériens… en Tunisie… et au Maroc.
Car face à tous ces mensonges, ces trucages, ces faux… que disaient réellement ces fameux et douteux accords… que le FLN n’a jamais respectés :

LES ACCORDS D’ÉVIAN

DE L’INDÉPENDANCE DE L’ALGÉRIE (extraits non tronqués)

(…) L’État algérien souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, et fondera ses institutions sur les principes démocratiques et sur l’égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race, d’origine ou de religion. Il appliquera notamment les garanties reconnues aux citoyens de statut civil français.

DES DROITS ET LIBERTÉS DES PERSONNES ET DE LEURS GARANTIES

Dispositions communes
Nul ne pourra faire l’objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d’une discrimination quelconque en raison :
- d’opinions émises à l’occasion des évènements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d’autodétermination,
- d’actes commis à l’occasion des mêmes évènements, avant le jour de la proclamation du cessez le feu.

Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien, ni empêché d’en sortir.
Leurs droits de propriété seront respectés. Aucune mesure de dépossession ne sera prise à leur encontre sans l’octroi d’une indemnité équitable préalablement fixée.

DE LA COOPÉRATION ENTRE LA FRANCE ET L’ALGÉRIE (extraits non tronqués)

Les relations entre les deux pays seront fondées dans le respect mutuel de leur indépendance, sur la réciprocité des avantages et l’intérêt des deux parties.
L’Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales dans les conditions fixées par les présentes déclarations. En contrepartie, la France accordera à l’Algérie son assistance technique et culturelle, et apportera à son développement économique et social une aide financière privilégiée.

LES ACCORDS D’ÉVIAN ET LE PÉTROLE DU SAHARA (extraits non tronqués)

Dans les départements actuels des Oasis et de la Saoura, la mise en valeur des richesses du sous-sol aura lieu selon les principes suivants :
La coopération franco-Algérienne sera assurée par un organisme technique de coopération saharienne. Cet organisme aura un caractère paritaire. Son rôle sera, notamment, de développer l’infrastructure nécessaire à l’exploitation du sous-sol ; de donner un avis sur les projets de loi et de règlements à caractère minier ; d’instruire les demandes relatives à l’octroi des titres miniers ; l’État algérien délivrera les titres miniers et édictera la législation minière en toute souveraineté.
- Les intérêts français seront assurés notamment par :
- L’exercice, suivant les règles du code pétrolier saharien, tel qu’il existe actuellement, des droits attachés aux titres miniers délivrés par la France.
- La préférence, à égalité d’offre, aux sociétés françaises dans l’octroi de nouveaux permis miniers, selon les modalités prévues par la législation minière algérienne.
- Le paiement en francs français des hydrocarbures sahariens à concurrence des besoins d’approvisionnement de la France et des autres pays de la “zone franc”.
Faut-il répéter éternellement qu’aucun article de ces accords ne fut jamais respecté par le FLN.
Faut-il aussi répéter… réécrire… clamer… que tous les prisonniers politiques incarcérés à la suite d’activités en rapport avec ce conflit… “Évènements d’Algérie” ou “guerre d’Algérie” devaient être libérés… DeGaulle fit immédiatement sortir de prison les gens du FLN… pendant que les défenseurs de l’Algérie française, du Sahara et des populations qui ne voulaient pas de la terreur des amis de M. Bouteflika… restèrent encore des années derrière les barreaux.
Sur le terrain, ce fut le désastre. Et le mot est faible ! Il se passa dès cette date des choses horribles. Tout fut couvert par Charles DeGaulle et ses sicaires ! Celui-ci, du début à la fin mentira à tout le monde. Il embraya immédiatement après le soulèvement populaire d’Alger du 13 mai 1958. Celui-ci était dû au fait… qu’en Tunisie… trois jeunes soldats français du contingent… venaient d’être fusillés par le FLN. Il demanda à ses hommes de main d’essayer de prendre le train en marche. Très rapidement, il fit dire au général Salan… que… ce qu’il faisait “était remarquable et dans le sens voulu pour l’honneur et la sauvegarde de la France”.
C’est lui, et lui seul, qui demanda de préparer un largage massif de parachutistes sur Paris… Il s’inquiètera même de savoir… si les généraux d’Alger voyaient assez grand quant aux effectifs qui seraient engagés. Comment cela s’appelle-t-il ? Un PUTCH !

On connait la suite honteuse qui vit cet homme… “le plus grand des Français”… “le visionnaire”, etc. etc. raconter n’importe quoi… et prendre le pouvoir de façon tout à fait cavalière pour ne pas dire antidémocratique… tout du moins vis-à-vis de la démocratie française telle qu’elle nous est racontée.
Il en remit des tonnes… Ainsi à L’Écho d’Alger du 24 octobre 1958 : « Quelle hécatombe connaîtrait l’Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l’abandonner. »
Au général Bigeard, le 27 août 1959 : « Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur l’Algérie. »
Il fit même constamment des déclarations racistes qui aujourd’hui vaudraient de sérieux ennuis à leurs auteurs.
À Delbecque : « Vous nous voyez mélangés avec des musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des arabes ? »
À Alain Peyrefitte : « Les musulmans ? Vous êtes allé les voir ?… Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. »
Et toujours au même : « Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans, qui demain seront 20 millions et après-demain 40 ? Si nous faisons l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais… Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
Pourtant quand, dernièrement encore, Mme Morano, dont je ne suis pas électeur, cita des déclarations du “grand homme”… elle se fit insulter… ridiculiser… et… chose nouvelle, des plumitifs stipendiés signèrent dans leur feuille de choux des articles disant que… tout ce qu’elle attribuait au général… était faux ! (sic)
Que se passa-t-il réellement sur le terrain après, le 19 mars ?
À la fin de la semaine qui suivit… le 26 mars… le “Premier résistant de France” tel un dictateur de république bananière, fit mitrailler, rue d’Isly à Alger, une foule de civils… seulement armés de drapeaux tricolores, et qui ne demandaient qu’une chose : Rester Français sur leur sol. La tuerie fut horrible… Une centaine de morts… Deux cents blessés. Elle dura 12 minutes.
Que faisaient donc dans la rue tous ces civils ? Ils désiraient soutenir moralement la population de Bab-el-Oued. La signature des prétendus accords d’Évian avec des membres du FLN ne représentant qu’eux-mêmes… avait plongé les populations d’Algérie, pieds-noirs et musulmans fidèles, dans le désespoir et le malheur, et c’est dans ce quartier populaire qui vota un temps communiste, que le refus de l’abandon prit toute sa force et sa détermination. Abandonnée pour abandonnée, la population décida d’interdire ses rues aux forces de l’ordre qu’elle considérait comme… “passées à l’ennemi”.
Dans un tel climat de haine, alors qu’aux cris « Algérie française », des cortèges arabes répondent par « Vive l’Algérie algérienne, vive “DeGaulle », le drame ne pouvait qu’arriver. Il arriva ! Le 23 mars 1962, des coups de feu vont être échangés. À Paris, DeGaulle est fou de rage. Il donne des ordres drastiques et ordonna sauvagement d’employer tous les moyens contre une partie du peuple de France. Aussitôt l’armée et la gendarmerie encerclent ce quartier, y pénètrent à grands renforts de blindés, écrasant les voitures… éventrant les devantures de magasins. À la 12-7, les troupes tirent sur les fenêtres les balcons, dans les rues, sur les façades des maisons. À plusieurs reprises, chose quand même inouïe… et bien cachée depuis… l’aviation, en rase motte, mitraille les toits. Les perquisitions se succèdent, les appartements sont, non pas fouillés, mais saccagés. Les blessés, les malades ne sont pas soignés. Les morts ne sont pas enterrés. Il n’y a plus de ravitaillement… Bal-el-Oued est transformée en véritable ghetto hermétiquement fermé, sur la populace comme dirait votre ami Jospin.
Pourtant un grave problème demeurait… Le désarmement des Harkis ! Dans beaucoup de cantonnements, les soldats supplétifs sentent que des choses bizarres se trament… mais jamais… au plus profond d’eux-mêmes… ils ne penseront que DeGaulle… va les livrer au FLN.
Déjà, beaucoup d’officiers de SAS et de secteurs subodorent que des choses graves, et totalement impensables se mettent en place. Beaucoup décident en urgence de tout tenter pour expédier leurs hommes et leurs familles en métropole. Incroyablement, la vindicte de DeGaulle et de ses barons… ne s’exerce pas contre les tueurs et les égorgeurs du FLN qui sévissent dès lors dans toute l’Algérie, mais contre les officiers qui tentent de sauver leurs hommes, et par extension leur honneur.
Des mesures draconiennes sont immédiatement prises aussi contre les Harkis qui auraient l’outrecuidance de croire aux bruits qui commencent à circuler. C’est à ce moment que M. Louis Joxe, ministre d’État chargé des Affaires algériennes, et grand féal de DeGaulle, se déshonorera en signant plusieurs télégrammes qui sont… des condamnations à mort pour 150 000 musulmans fidèles à la France et ainsi livrés à la vindicte du FLN.
Télégramme n° 125/IGAA, ultra secret (16 mai 1962) :
« Le ministre d’État Louis Joxe demande au haut commissaire [en Algérie] de rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs SAS et commandants d’unités. »
Comme cet ordre paraissait n’avoir eu que peu d’effets, Joxe le doublait d’une directive plus explicite, le 15 juillet 1962 :
« Vous voudrez bien rechercher, tant dans l’armée que dans l’administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général seront renvoyés en Algérie. Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de l’OAS comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont restés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. » (sic)
Dans de nombreux cantonnements, des convois de camions arrivent… certains sont pleins de caisses… d’autres vides. Des “officiers” du matériel (Oui, des “officiers” !) expliquent aux harkis rassemblés… « Nous vous amenons de nouvelles armes en meilleur état. Mettez tout votre vieil arsenal dans les camions vides, de façon que l’on puisse vous distribuer le nouveau matériel. » Les hommes s’exécutent. Puis, dès qu’ils sont désarmés… les salauds s’enfuient les laissant désemparés.
- Dans le port de Nemours, près de la frontière marocaine, des dizaines de supplétifs français sont émasculés, jetés dans des fûts d’huile bouillante, enterrés vivants dans du ciment, avec seule la tête qui émerge.
- En juillet 1962 : Le commando “Georges” formé par Bigeard et composé uniquement de jeunes fellaghas ralliés à la France et opérant dans la région de Saïda, doit embarquer à Oran pour la Métropole. Ils sont désarmés et renvoyés sur Saïda… Arrêtés par le FLN, ils sont torturés, enterrés debout, vivants. Seule leur tête sort du sol et la population est invitée à venir déféquer sur eux. Ils mettront des jours à mourir !
- En juillet 1962 : À Philippeville, dans le port, la Harka de Beni Bechir, de la SAS de Mareuil, très bonne unité militaire, est à bord d’un bateau en partance pour Marseille. Un commandant de l’ALN exige son débarquement. Le commandant du bateau refuse. Une heure après, l’officier du FLN revient… avec un ordre écrit du général de Corps d’Armée de Constantine… un général français… donnant ordre de débarquer manu militari les Harkis et de les livrer au FLN. Débarqués de force malgré leurs cris et leurs supplications, ils sont tous égorgés sur la place Demarqué à Philippeville.
Devant tous ces drames horribles, DeGaulle reste impassible, dans la mesure où les ordres viennent de lui. Les supplétifs français musulmans continuent à être désarmés par les troupes françaises qui restent sur place, alors que les accords d’Évian que le FLN n’a jamais respectés stipulaient : « Tout musulman pourra opter librement pour la nationalité française… rester en Algérie et bénéficier de l’amnistie totale… ou rejoindre la métropole. »
La situation est aussi désastreuse pour les Européens et les Musulmans de l’administration, très nombreux, qui servaient la France avec honneur et fidélité. En fait, rien de sérieux n’est prévu pour eux.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe une date bien précise qui semble être le début exact de l’épidémie d’enlèvements…
Ceux-ci en effet atteignent leur apothéose le 5 juillet 1962 à Oran, où les tueries se déclenchent et prennent une ampleur inégalée.
Il y eut, "Monsieur le Président de la République", après le cessez-le-feu et l’indépendance… en deux mois et demi… plus d’enlevés et de disparus… qu’entre novembre 1954 (début des “évènements”) et le 19 mars 1962… soit huit années !
C’est pour cela, "Monsieur le Président", que votre date du 19 mars ne veut rien dire… et est une insulte supplémentaire aux malheurs des Français d’Algérie, toutes confessions confondues. En effet, le 5 juillet 1962, la ville d’Oran a connu une véritable Saint-Barthélemy. Ce fut véritablement… une chasse aux Européens… où tous les moyens furent employés… pour massacrer des populations civiles qui n’avaient qu’un tort… être françaises ! Des cortèges sans fin d’Européens, les mains en l’air, sont conduits vers le lieu dit… le Petit Lac… et massacrés par une foule en délire, sans qu’aucune autorité FLN n’intervienne… et sans que l’individu commandant la région… le sinistre général Katz… qui dispose pourtant encore de 18 000 hommes, ne fasse quoi que ce soit. Il se contentera de survoler la ville en hélicoptère… et même longuement… les lieux des massacres. Il donna finalement ordre à ses officiers de… absolument pas intervenir !
Il faut savoir que DeGaulle lui attribua une étoile supplémentaire. Ce “brave homme” n’hésita pas d’ailleurs… à déclarer publiquement… « Je n’ai fait qu’obéir aux ordres formels du Chef de l’État ». Le seul soldat qui fit son devoir fut un officier musulman qui sauva des dizaines d’Européens… Katz, déchaîné, lui déclara… « Vous ne seriez pas musulman je vous casserais et vous mettrais au trou ! » Il y eut malheureusement de nombreux “petits Katz” dans cette époque démente. Il faut savoir que sur les milliers d’hommes, de femmes, d’enfants enlevés… ceux qui furent retrouvés étaient généralement morts de façon atroce.
Les services de renseignements français, savaient très souvent où étaient détenues les personnes disparues… L’ordre drastique tombait tous les jours… Interdiction de bouger ! Les femmes françaises enlevées étaient toutes livrées à la prostitution. Des maisons closes servant de centre de repos (sic) aux tueurs du FLN… étaient connues ; parfois même le nom des femmes qui y étaient détenues… chair à plaisir, violées à longueur de journées et de nuits. Pire encore, un certain nombre de Français enlevés étaient déclarés donneurs de sang… et saignés à blanc. Ceux retrouvés, ressemblaient à des momies.
Tous les renseignements nécessaires à la récupération d’une grande partie des internés étaient entre les mains des services français. Mais M. Joxe (toujours lui et toujours sur la brèche) sortit une nouvelle “note de service”… Un télégramme très explicite… qui interdisait à tous les services français, civils ou militaires, d’intervenir ! Il écrira même sans que jamais personne ne lui demande des comptes par la suite… « Je serai pour ma part hostile à une intervention quelconque de la Croix Rouge internationale dans tout ce qui concerne les arrestations et détentions d’Européens. » Ce texte était connu du gouvernement puisqu’il émane d’un de ses membres et était daté du 2 avril 1962.

"M. le Président", pour exposer seulement une partie de cette très sombre et honteuse vérité, sachez qu’à chaque enlèvement d’un homme, d’une femme, d’un enfant… courageusement (dans un tel climat de haine, de peur et de désespoir)… des civils européens courraient vers les patrouilles françaises pour les alerter… et que chaque fois… oui, chaque fois… les chefs de patrouille répondaient : « Nous avons des ordres draconiens. Nous n’avons plus le droit d’intervenir dans des affaires comme celle-là ! Le maintien de l’ordre dépend maintenant du FLN ! »
Il y eut même mieux, c’est-à-dire bien pire ! Des hommes évadés d’un camp de détention du FLN et qui s’étaient réfugiés… dans une caserne de gendarmes mobiles… ont été remis à leurs bourreaux. Dès décembre 1961, Charles DeGaulle, "Président de la République française" avait approuvé la création d’équipes de barbouzes… fait débloquer les fonds et donner ordre au Haut commissaire, Christian Fouchet, de faire en sorte que… « l’intendance suive ». Fut ainsi créé… pour travailler avec le FLN, une police parallèle, la Mission C (pour “choc”) commandée par M. Bitterlin, représenté en métropole par un avocat… le sieur Lemarchand… et supervisé sur le terrain en Algérie par un authentique vrai flic, directeur de la police judiciaire. Tout ce beau monde, dès ce moment ne travailla plus qu’au profit du FLN et transmettait à ceux-ci… des listes… vraies ou fausses… de citoyens français catalogués comme partisans de l’Algérie française ! C’est ainsi que le chef FLN, Si Azzedine, responsable de la zone autonome d’Alger travailla dès cette époque avec tous les services officiels ou “barbouzards” du gouvernement officiel de la France.
Il reçut régulièrement dès lors, de l’envoyé spécial de DeGaulle, le Préfet Vitalis Cros, des listes de dénonciations de Français… Nom… Prénom… Âge… Adresse… et même pseudonyme. Dès cet instant, et officiellement, il fut décrété que les “barbouzes” et le FLN… n’avaient plus qu’un seul ennemi commun : les Français qui refusaient de larguer l’Algérie et le Sahara.
Et que dire "M. le Président" de ceux qui à cause… de cette ignoble trahison… tombèrent aux mains du FLN. Je vous laisse le soin de réfléchir sur leur sort.
Plusieurs de mes amis sont passés par là… Attachés nus sur des lits en ferraille… Battus… Torturés… Sodomisés avec des bouteilles de Perrier… Tourmentés inlassablement pendant des jours et des nuits en présence, souvent, d’officiers supérieurs de la gendarmerie. Tout cela a été constaté… certifié… enregistré par tout le corps médical français… d’Alger et d’ailleurs en Algérie. Ce fut le cas de mon ami Ziano, loque humaine à sa miraculeuse libération.
Et tout cela, "M. le Président de la République", pour en arriver où ? et à quoi ?
Le 19 juin 1965, Ben Bella, premier Président de la République algérienne est arrêté et jeté en prison pour des années. Ce sont les hommes de la sécurité militaire, véritable Gestapo, aux ordres de son ex-chef d’état-major, Boumediene, qui ont monté l’affaire. Cet acte dictatorial ne gêne personne dans l’ensemble des démocraties, et surtout pas en France où pas un seul homme de la mouvance mondialiste et humaniste… pas un seul de vos amis… n’élève la voix.
Dans les années qui suivirent l’emprisonnement de Ben Bella… Boumediene, comme prévu, “muscla” son régime et sabota sciemment les “accords”. Les biens français, abandonnés lors de l’exode tragique des “pieds-noirs”, de “biens vacants” sous Ben Bella, devinrent des “biens d’État” sous son régime.
Sans préavis, dès 1968, quatorze des sociétés françaises de distribution du pétrole saharien, notre pétrole, sont nationalisées. Puis de mois en mois, les meilleures entreprises françaises, les plus modernes, les plus rentables, toutes garanties par les accords d’Évian, sont à leur tour nationalisées… sans que Paris ne dise rien… sans que la moindre mesure de rétorsion ne soit prise contre les biens algériens en France… qui sont, dans le domaine hôtelier entre autre, colossaux.

Le 24 février 1971, le pétrole saharien est nationalisé. Nous n’intervenons pas plus. Boumediene pourtant (cela est prouvé) pense que la France, cette fois-ci, va prendre le mors aux dents. Il pense que le gouvernement de Paris va expulser le trop-plein de travailleurs algériens. Des mesures sont même prises par toutes les wilayas pour accueillir les refoulés. Rien ! De grands rires sonores s’élèvent dans le ciel algérien.
Les chefs FLN qui savaient depuis longtemps ce qu’ils devaient penser du courage politique des dirigeants français se rient de nous et nous méprisent.
Aujourd’hui l’Algérie retourne au chaos après dix longues années de guerre civile qui connut tous les excès et fit deux cent mille morts… des vrais, ceux-là…! Les milliards que nous leur avons donnés, ou laissé prendre, c’est-à-dire le pactole que représentaient… notre gaz, notre pétrole (car tout cela ne fut jamais algérien)… ont été dilapidés, pillés, détournés.
Pour obtenir la paix civile, il a fallu… aux satrapes au pouvoir à Alger… acheter à prix d’or, tout ce que produisait avant l’Algérie française… et le distribuer à perte.
Cette Algérie, qu’ils ont récupérée en état de marche, est en ruines ! La chute des prix des hydrocarbures va mettre ce régime à genoux… et déjà les “jeunes” de là-bas… savent où ils vont aller… Chez nous ! Nous leur devons bien cela… puisque tout est de notre faute ! Il faut absolument que nous leur donnions des visas !
Nous les avons (à vous entendre, vous et vos amis, "M. le Président") tellement malmenés, tellement pillés ! Pendant 130 ans, ils ont connu l’Enfer, et le sieur Bouteflika, même grabataire, en remet une couche chaque jour… À l’entendre, il parait que « l’occupation française en Algérie, fut pire que l’occupation allemande en France ! » (sic). La seule différence c’est qu’au départ des Allemands, des millions de Français n’ont pas pleuré pour aller s’installer outre-Rhin.
Parfois, pensant à ma jeunesse, aux combats qu’avec tant d’autres jeunes… de toutes races et de toutes religions… nous avons mené pour l’honneur de la France sous le drapeau tricolore… je réfléchis à ce qu’aurait pu être notre pays… si nous n’avions pas été gouvernés par des gamellards soucieux seulement de “leur carrière politique” !
Car se sont bien des traîtres qui ont laissé entendre… et ont finalement fait croire… à ceux que vous appelez les “jeunes des banlieues”… que toutes ces “conneries” étaient la vérité… et qu’en plus… leurs grands-pères avaient battu l’armée française… alors que la seule vérité est que notre armée, que ce soit avec ses appelés ou ses engagés, a gagné militairement la guerre dite d’Algérie et que seul… Charles DeGaulle l’a perdue, volontairement, politiquement pour tenter, avec l’aide de M. Adenauer, de devenir le chef de la “troisième force mondiale” entre le bloc américain et, à l’époque, le bloc soviétique.
Devant les tribunaux d’exception qui prétendaient nous juger… alors qu’ils n’étaient qu’au service de la trahison et de l’abaissement de notre patrie… debout, face à eux, sans faiblir, ni baisser la tête, nous leur avons dit, les yeux dans les yeux : « Vous ne voulez pas de l’Algérie française, vous aurez la France algérienne. » Nous espérions pourtant, au fond de nos cœurs de soldats… que cette horreur n’arriverait pas. Mais malheureusement pour la France, cela se réalise.
Oui "M. le Président", grâce à vous et à vos amis qui faites passer vos idéaux politiques nauséeux et criminels… avant l’intérêt du peuple de France… NOTRE PATRIE EST EN DANGER… Comme le général Katz… prenez votre hélicoptère… Regardez dans nos rues… Ils sont là… et les autres arrivent !
Mais il est vrai que vous avez autre chose à faire, n’est-ce-pas ? Il vous faut déjà débloquer des milliards (alors que nous sommes en faillite)… pour tenter de récupérer votre électorat en charpie… Continuer à changer notre peuple, puisqu’il vote mal… et déchristianiser la France. Beau programme en effet, digne de la Haute-Cour !
Voilà ce que je voulais vous dire "M. le Président".

Je ne vous salue pas… Je le regrette… mais il faudra bien que notre peuple, et surtout notre jeunesse, que vos amis et vous-même avez déboussolée et rendue apatride sache que des citoyens de ce pays, simplement hommes du peuple… ne se résignent pas et appellent à la résistance afin que face au désastre que vous nous concoctez… SURVIVE LA FRANCE ÉTERNELLE ET CHRÉTIENNE !
Roger HOLEINDRE
Président du Cercle National des Combattants




Sinistre : peut-on commémorer une capitulation, celle de DeGaulle le 19 mars 1962 ?






Le 19 mars, marque le jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, qui a suivi la capitulation gaulliste à Évian le 18 Mars 1962. Depuis de nombreuses années, une vive polémique demeure autour de cette question : "Faut-il commémorer le 19 Mars ?"… Une capitulation ! Pour certains, c’est une date historique ; pour d'autres, beaucoup moins ; ils s'expliquent par le fait que les combats et les violences se sont poursuivis bien après. Cette année, la polémique est encore plus vive puisque pour la première fois, François Hollande participera aux commémorations officielles samedi après-midi à Paris. De nombreuses associations (pieds noirs et harkis) critiquent la présence du Président. La Côte d’Azur est particulièrement concernée par ce débat. La communauté pieds noirs y est très importante. La plupart des élus de droite du département boycottent la cérémonie officielle, qui se déroule cette année à Valbonne et non à Nice. Certains d'entre eux ont d'ailleurs écrit au Président de la République pour manifester leur désapprobation.

Pour en débattre sur le plateau :

- Philippe Tabarot - Vice-Président LR de la Région PACA
- Yvan Gastaut - Historien, Maître de Conférences à l’Université de Nice
- Raphael Pastor - Vice-Président du cercle Algérianiste de Nice

En duplex de Paris :

- Georges-Marc Benamou - Auteur de "Un mensonge français, retour sur la guerre d’Algérie" et plus récemment de "Dites-leur que je ne suis pas le diable"



Laurent Louis : incohérences… et visées occultes de la politique étrangère des États d'Europe





Dans ce discours, qui date certes de janvier 2013, Laurent Louis dénonce l'incohérence des pays européens, la France notamment, dans leur politique étrangère vis à vis des pays africains et arabo-musulmans, ainsi que les véritables desseins, alors, de l'intervention de la France dans le Sud Mali. Laurent Louis était en 2013 député belge et président du Mouvement pour la Liberté et la Démocratie (MLD), maintenant dissous.
Un discours qui transposé à une actuelle prétendue lutte contre le "terrorisme" garde toute sa pertinence. Autant pour l'Afrique et le Moyen-Orient… voire de l'Europe…
En Aujourd'hui engagé « dans la voie de l’information et de l’éveil des citoyens »
En novembre 2015, Laurent Louis s'est rendu au Liban et en Syrie avec une délégation de personnalités politiques et du monde de la culture européennes. Il y a rencontré notamment Naim Kassem, numéro deux du Hezbollah, et déclare à cette occasion que le combat du Hezbollah contre le terrorisme constitue une défense de l’humanité tout entière et de la coexistence interreligieuse… « la collaboration des dirigeants occidentaux avec le terrorisme a été exposée au grand jour, en dépit de leurs affirmations mensongères selon lesquelles ils défendent la démocratie et les droits de l’Homme. »

vendredi 11 mars 2016

Hommage à Jean Bastien Thiry


Hommage à Jean Bastien Thiry assassiné par DeGaulle, le 11 mars 1963, avec la compicité du peuple français.


Un sourire empreint de gravité…
1948 : Jean-Marie Bastien-Thiry, brillant polytechnicien…

Pour le 50ème anniversaire de la mort du
Colonel Jean BASTIEN-THIRY

fusillé le 11 mars 1963 au Fort d’Ivry,

le Cercle Jean Bastien-Thiry, sa famille et ses amis vous invitent :

- Le samedi 23 février de 9h30 à 18h30 :
à la journée-colloque « Bastien-Thiry, 50 ans après »
au Forum de Grenelle,
5 rue de la Croix Nivert,
75015 Paris,
participation aux frais : 5€,
renseignements sur le site www.bastien-thiry.fr
Réservez en écrivant au Cercle Jean Bastien-Thiry (poste ou courriel)

- Le dimanche 10 mars à 15 heures :
à la cérémonie au cimetière de Bourg-la-Reine (92)
sur la tombe de Jean Bastien-Thiry

- Le lundi 11 mars à 18 heures :
à la messe célébrée en l’église Sainte Odile
(2 av. Stéphane Mallarmé, 75017 Paris)

Cercle Jean BASTIEN-THIRY – B.P.70 – 78170 La Celle St Cloud
Courriel : basthiry@aol.com





Bastien-Thiry : 11 mars 1963 - 11 mars 2013 … Que sa voix résonne à jamais…






 Extrait de la Déclaration du Colonel Bastien-Thiry, le 2 février 1963 devant la Cour militaire de Justice de Vincennes :
« Le danger que court actuellement ce pays ne vient pas d'un risque de destruction physique ou matérielle : il est plus subtil et plus profond car il peut aboutir à la destruction de valeurs humaines, morales et spirituelles qui constituent le patrimoine français . Ce patrimoine provient d'un héritage qui est à la fois grec, latin, occidental et chrétien et repose sur une conception précise de la liberté et de la dignité de l'homme et des collectivités humaines et sur la mise en application de principes fondamentaux qui sont la recherche et le souci de la justice, le respect de la vérité et de la parole donnée et la solidarité fraternelle entre tous ceux qui appartiennent à la même collectivité nationale . Nous croyons qu'on ne viole pas impunément et cyniquement ces différents principes sans mettre en péril de mort, dans son esprit et dans son âme, la nation tout entière . »
À l’aube du 11 mars 1963, Jean-Marie Bastien-Thiry est fusillé au fort d'Ivry. Cette exécution politique est la dernière qu'ait connue la France à ce jour. La victime est un polytechnicien de 35 ans originaire de Lunéville, marié et père de trois fillettes. Scientifique brillant et de stature internationale, il œuvre à la Cité de l'Air, à Paris, avec le grade de lieutenant-colonel, quand sa conscience est bouleversée par le drame algérien…

De Gaulle était revenu au pouvoir grâce au soulèvement de l'armée et des Français d'Algérie, le 13 mai 1958. Ces derniers craignaient à juste titre que le gouvernement de la IVe République ne négocie un retrait des trois départements algériens. Ils placèrent naïvement leurs espoirs en De Gaulle qui leur promit sans ambages de maintenir l'intégrité du territoire. Mais une fois au pouvoir, De Gaulle décida de l'impossibilité de maintenir le statu quo en Algérie. Il se refusa d'autre part à octroyer aux Musulmans d'Algérie tous les droits des citoyens français comme l'eussent souhaité l'ancien gouverneur Jacques Soustelle... ou des militaires comme Jean-Marie Bastien-Thiry. Restait l'alternative de l'indépendance. Il fallut près de quatre longues années pour que De Gaulle pût convaincre ses partisans que l'indépendance de l'Algérie était inéluctable.

La déconfiture fut totale. Après la signature des accords d'Évian, les Pieds-Noirs refluèrent en désordre vers la métropole et les vainqueurs du FLN assassinèrent dans des tortures affreuses plusieurs dizaines de milliers de harkis et autres musulmans francophiles, abandonnés par l'armée française et le gouvernement de De Gaulle. Comme beaucoup de militaires de sa génération, Jean-Marie Bastien-Thiry ne comprit pas les revirements de De Gaulle. Il les interpréta comme autant de trahisons à l'égard de la Nation, des Français d'Algérie et des Musulmans fidèles à la France.

Refusant l'inéluctable, Jean-Marie Bastien-Thiry se convainquit que De Gaulle était un obstacle à la restauration de la grandeur de son pays. C'est ainsi que sous l'égide d'un mouvement clandestin, le Conseil National de la Résistance (CNR) de Georges Bidault, il organisa un attentat contre le cortège de De Gaulle. Le 22 août 1962, au Petit-Clamart, dans la banlieue sud de Paris, alors que De Gaulle se rend de l'Élysée à sa résidence de Colombey-les-deux-Églises, la DS présidentielle est mitraillée par les six tireurs du commando de Jean-Marie Bastien-Thiry. Les conjurés visent principalement les pneus afin d'arrêter la voiture. Mais les pneus résistent aux balles et le sang-froid du chauffeur fait le reste. Les tireurs sont bientôt arrêtés. Jean-Marie Bastien-Thiry est arrêté à son retour d'une mission scientifique en Grande-Bretagne. Un tribunal d'exception, la Cour militaire de Justice, jugera les prévenus…

L'attentat dit "du Petit Clamart" visait à arrêter le Chef de l'État afin de le traduire en Haute Cour pour forfaiture, crimes et trahison. Les conjurés ont tiré principalement sur les pneus afin d'arrêter la voiture… Qu'enfin se tienne pour l'Histoire le procès du seul coupable vrai criminel dans ce drame…

Le prétendu procès dit  "du Petit-Clamart" s'ouvre au Fort de Vincennes le 28 janvier 1963, devant la Cour militaire de justice. La Cour est composée des généraux Gardet et Binoche, des colonels Bocquet et Reboul et de l'adjudant Latreille. Le siège du Ministère Public représentant du "pouvoir de fait" est occupé, en premier lieu par le général Sudaka, qui, malade en cours d'audience, est remplacé par le général Gerthoffer. Jean-Marie Bastien-Thiry, Alain Bougrenet de la Tocnaye, Jacques Prévost, Pascal Bertin, Lazlo Varga, Étienne Ducasse, Pierre-Henri Magade, Alphonse Constantin, Gérard Buisines comparaissaient, accusés de complot contre la sûreté de l'État et tentative d'assassinat contre le président de la République. Ils sont défendus par maîtres Tixier-Vignancour, Richard Dupuy, Le Corroller, Engrand, François Martin, Louis-François Martin, Cathala, Szigeti, Jacquet, Prévost, Coudy, Flécheux, Lemeignen, Varaut, Wagner, Rambaud, Damien, Gibault, Labedan-Puissan. À la suite d'un incident d'audience, maître Jacques Isorni chargé de la défense de Prévost, est suspendu pour trois ans en cours d'audience par décision de la Cour. Le jugement intervient le lundi 4 mars. Jean-Marie Bastien-Thiry, Alain Bougrenet de la Tocnaye, Marcel Prévost sont condamnés à mort, les autres accusés sont condamnés à diverses peines de réclusion criminelle et de prison. Georges Watin, Serge Bernier, Louis de Condé, Lajos Marton, Jean-Marie Naudin, sont condamnés par contumace à des peines allant de la prison à la mort. Le cas de Gyula Sari, est disjoint. Alain Bougrenet de la Tocnaye et Jacques Prévost seront graciés. Jean-Marie Bastien-Thiry a sera fusillé à l'aube du 11 mars 1963.

Le lundi 11 mars à l'aube - une semaine après le verdict - d'importantes forces de police entourent la prison Fresnes. D'autres jalonnent la route qui conduit au Fort Ivry. Celui-ci est lui-même étroitement surveillé. Dans sa cellule, on vient réveiller le colonel Bastien-Thiry. Il dort profondément. Dès qu'il ouvre les yeux, il comprend. Ses premières paroles sont pour ses amis : Quel est leur sort ? On le rassure : ils ont été graciés. Alors il s'habille posément, revêt par dessus ses vêtements civils une capote bleue de l'armée de l'air, sans galons. Il ne dit rien. Déjà, il se détache du monde, cependant que ses avocats, dans un ultime effort pour le sauver, lui font signer cette déclaration : « Je proteste contre ma condamnation et mon exécution. Ma condamnation est illégale. Mon exécution est un assassinat. Je demande qu'il y soit sursis jusqu'à ce que le Conseil d'état se soit prononcé sur la validité des arrêts de la Cour Militaire de justice. » On transmet au général Gerthoffer, chien de garde du "pouvoir de fait". Après quelques instants de discussion, celui-ci refuse le sursis, Le condamné entend alors la messe, reçoit la communion. Ceux qui assistèrent à ces derniers instants ont rapporté à quel point ils avaient été frappés par le rayonnement intérieur qui émanait alors de l'homme qui allait être immolé.

Bastien-Thiry prend place dans un fourgon cellulaire. Pendant le trajet, il prie. Le convoi parvient au Fort d'Ivry. Le condamné marche vers le poteau en tenant toujours son chapelet entre ses doigts. On l'attache, on veut lui bander les yeux. il refuse, comme l'avaient fait avant lui Albert Dovecar, Claude Piegts, Roger Degueldre. À 6 h 46, la salve retentit, puis le coup dit « de grâce ». Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est mort. On emporte son corps à Thiais. On l'enfouit dans le carré des suppliciés, à la sauvette, comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l'on entassait dans les fosses communes. Autour de cette tombe sans croix, quelques gendarmes, garde dérisoire. Bernanos a écrit ces mots admirables : « Nous ne souffrons pas en vain. Nous souffrons pour tous les lâches qui ne risquent rien. Que Dieu ait pitié de nous ». À qui pourraient-ils mieux s'appliquer qu'à celui qui dort en paix avec lui-même, sous les broussailles de Thiais?
« Je suis persuadé que notre mort, si elle avait lieu, secouerait la torpeur du peuple français », s'était écrié Alain de la Tocnaye devant ses juges. Il était bon prophète : la stupeur, l'indignation accueillent la mort de Bastien-Thiry, chez ceux-là mêmes qui s'opposaient farouchement à ses thèses politiques.



Il pleut sur le fort d'Ivry,
La France est assombrie
Les grands lys sont défleuris
Et saigne l’Algérie

Le peuple a apostasié
Par la constitution
l'Algérie est radiée
Dans l'abomination

Cour militaire d'injustice
Tribunal d'exception
Sans gloire et aux honneurs factices
Décide l'exécution

Une république parjure
Maitresse de l'imposture
Déshonneur de notre armée
Le fait assassiner

Elle a trahi les Pieds-noirs
Bannis, tristes et hagards
Fait tuer enfants et vieillards
Salis nos étendards

Elle a livré les Harkis
au couteau FLN
Abandonné l'Algérie
À la loi de la haine

Onze mars soixante-trois
Jean tombe fusillé
Condamné par un faux roi
Qui eut pu le grâcier.

SANGUIS MARTYRUM
SEMEN CHRISTIANORUM
COLONEL JEAN BASTIEN-THIRY
PRÉSENT POUR LA PATRIE

"Aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française",
cimetière du Haut-Vernet, Perpignan

Jean de Brem : Fort d'Ivry à la fraîche

Tu n'étais pas un baroudeur, mon Colonel
Tu n'étais pas une figure légendaire
Ni un brillant stratège de la guérilla
Ni un seigneur du djebel.
Tu n'étais pas un fasciste
Ni un chouan pétri de traditions
Ni un automate sorti des camps viets
Ni un officier perdu d'orgueil.
Tu n'étais pas un para
Tu n'avais pas l'amour des combats impossibles
Ni le culte du Désespoir
Ni la vanité des soldats d'élite.
Tu n'étais pas révolutionnaire
Tu ne voulais la place de personne
Tu n'étais pas amer
La haine ne couvait pas dans ton cœur
Ni le dégoût dans ton regard
Ni l'insulte dans ta bouche.
Non.

Tu n'étais qu'un homme paisible
Calme, honnête, responsable
Un chrétien réfléchi et pur
Un officier consciencieux
Un jeune savant, technicien appliqué
Qui menait la vie de tout le monde
Entre sa femme et ses filles...

Mais un jour...
Un jour a cessé la paix civile.
Car l'Orgueil est entré dans la cité
Pour étrangler la Patrie au nom de la Patrie
Pour lacérer les drapeaux au son des fanfares
Pour décapiter l'armée qui était la Force de la Nation
Pour épurer la Fonction qui était l'Élite de la Nation
Pour soudoyer l'Église qui était la conscience de la Nation
Pour tromper les masses qui étaient la Nation même
Pour appeler chaque défaite un triomphe
Chaque crime un miracle
Chaque lâcheté un fait d'armes
Pour appeler la comédie Droiture
L'impuissance, Fermeté
L'Abandon, Succès
La Haine Modération
L'indifférence, Lucidité
Et les Plébiscites Référendums


Toi, on t'avait appris
Qu'une parole ne se reprend pas
Que la France est une et indivisible
Que la loi est la même pour tous
Que la télévision est à tout le monde
Et bien d'autres choses encore,

Tu as vu tous les grands
Tu as vu tous les responsables
Tu as vu tous les dignitaires
Protester mollement, d'abord
Et puis se taire bien vite
Dès qu'ils ont senti le bâton.

Et tu n'as pas compris qu'ils étaient lâches
Car tu ne t'étais jamais parjuré
Car tu n'avais jamais hésité et menti
Ta vie était droite comme l'horizon des mers
Et tu regardais le soleil en face.
Les généraux pouvaient empêcher la France de mourir
Et aussi les fonctionnaires
Et aussi les évêques
Et aussi les professeurs
Les députés
Les magistrats
Et aussi les grands bourgeois
Les financiers
Les journalistes
Mais ils ont préféré la servitude
Ils ont vendu leur liberté trente talents
Ils ont acheté trente talents le droit
De survivre à leur Patrie
Pour continuer à ramper comme des vers
À grouiller comme des cloportes dans les ruines d'un monde en flammes.

Alors toi, mon Colonel
Un citoyen inconnu, un patriote inconnu
Tu as senti ton heure venue
Tu es devenu le glaive
Tu as frappé devant Dieu et les hommes.

On t'a traîné devant les juges
Pour une parodie de procès
Où des robots vêtus d'hermine
Petits fonctionnaires des abattoirs
Choisis sur mesure par le Prince
Au nom du peuple français
Ont ri de tes paroles
Bouché les oreilles à tes explications
Et t'ont condamné de leur voix mécanique
A quitter la comédie humaine.

Tu les gênais, toi qui ne jouais pas
Tu les salissais, toi qui étais pur
Et ta voix nette et claire
Témoignage de l'Histoire Éternelle
Il fallait l'étouffer pour qu'on cessât de voir
Les fronts rouges et les âmes sales
Des courtisans chamarrés
Affolés par ton audace d'homme libre.

Adieu, Brutus.
Tu es mort, un chapelet tressé dans tes doigts
Sans haine et sans colère comme un héros paisible
Il s'est trouvé des soldats pour t'abattre
Ils t'ont couché dans l'herbe du fort
Et ils ont basculé ton corps dans une fosse
Sous la pluie fine de l'aurore
Ils ont joué aux dés ta tunique bleue d'aviateur
Déchiré ton ruban rouge
Et dispersé tes galons d'argent et d'or au vent de l'Histoire.
Et ils ont cru, les déments
Que ta mémoire piétinée
Ton souvenir effacé par décret
Se tairait à jamais la voix d'un homme.

Alors que ta mort tranquille
Nous rendait un dernier service...

Regarde-nous mon Colonel
Du haut du paradis des croyants
Situé à l'ombre des épées :
Regarde-nous

Tu as maintenant dix mille fidèles
Que ton martyr d'officier
A rendu à la lumière ;
Qui jurent devant Dieu
De faire éclater nos chaînes,
Et de révéler ton image

Un jour au soleil d'été
Dans l'avenue qui portera ton nom
Des milliers d'hommes aux yeux fiers
Défileront d'un même pas
Guidés par les clairons de la postérité
Et d'un seul geste, au commandement,
Croiseront le regard de ton effigie
À jamais sanctifiée par les hommes.

Dors maintenant, mon Colonel,
Tu es entré dans la paix...
Mais qu'ici-bas sur la terre
La malédiction demeure...
Que ton sang retombe sur les têtes
Des Pilates et des Judas
Qui poursuivent leurs vies d'insectes
Au prix d'un forfait si grand...
Et que nos larmes brûlantes
De douleur et de colère
Fassent jaillir de la terre grasse d'Europe et d'Afrique
La race nouvelle d'Occident...
Merci pour tout, mon Colonel
D'avoir vécu en français
Et d'être mort en Officier.
Car le moment est venu
Où après un tel exemple
Tu vas nous obliger à vaincre...

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1962-2012 : cinquantième anniversaire de la mort de l’Algérie Française

Ce triste anniversaire appellera de nombreuses commémorations, tant ces dramatiques événements ont plongé les Pieds-Noirs et les Harkis dans le malheur, et tant et tant dans l’horreur. On se souviendra des disparus en Algérie, enlevés ou massacrés, innombrables victimes de cet abandon, on se souviendra de ceux qui, civils ou militaires, ont risqué leur vie et leur liberté pour éviter cette catastrophe à la France et à ses départements algériens.

- Les Chacals (Chants d’Europe I)

- La Cavalcade (Chants d’Europe II)
- 
Alger la Blanche (Chants d’Europe VI)

- Algérie française (Chants de France X) – épuisé

- Il pleut sur le fort d’Ivry (Chants de France XI)

Site officiel du Chœur Montjoie Saint Denis

Transcription des paroles "Il pleut sur le fort d’Ivry" : L'ECHO-CHONS PATRIOTES - FORUM des COUPS de GUEULE PATRIOTIQUES


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À l’heure où j’écris ces lignes, il y a cinquante ans, nous étions dans l’angoisse de savoir, si, demain, à l’aube, Jean-Marie Bastien-Thiry serait ou non fusillé.

De tous côtés, les interventions auprès du « Château » se multipliaient… en vain. Celui qui devait devenir quelques années plus tard mon beau-père, tentait une ultime démarche au nom des anciens de Polytechnique. L’Élysée demeurait sourd.

En réalité, dès le premier de jour de son procès, dans sa déclaration qui reste un des plus nobles textes de la langue française, le jeune et brillant colonel de l’Armée de l’air avait signé lui-même son arrêt de mort. Les efforts admirables de ses avocats avaient la beauté triste des chants du désespoir.

« Que ce soit à Saint-Léon de Bayonne ou à Saint-Jacques de Lunéville, tous les matins, une messe est dite pour que la Divine Providence vous assiste, au moment de votre délibéré… Ne demeurez pas sourd, Messieurs, à l’invocation de l’Esprit qui, tous les matins, renaît à la prime aurore et retenez ces mots que je vous livre avec la plus intense de mon émotion : Et in terra pax hominibus bonæ voluntatis ».

Ainsi, après trois heures et demie d’une éloquence qui cherchait, en vain mais malgré tout, le cœur des hommes qui peuplaient une cour de justice qui, quelques semaines plus tard, sera déclarée illégale, Jean-Louis Tixier-Vignancour livrait-il un ultime combat. Celui qui avait constamment appelé DeGaulle « le Chef de l’état de fait » ne pouvait espérer aucune clémence. D’ailleurs la voulait-il ? Il était déjà ailleurs, devant le seul Juge qu’il reconnaissait, dans la vie qui ne connaît ni décrépitude, ni trahison, ni compromission.

C’est une grâce pour nous qui n’avions pas vingt ans d’avoir été les jeunes contemporains de Jean-Marie Bastien-Thiry. Antigone est une figure théâtrale, registre inépuisable pour les poètes et les dramaturges depuis vingt-cinq siècles… Mais cette figure n’a pas d’épaisseur historique. En aurait-elle que sa présence charnelle ne pourrait nous toucher. Elle vit dans les livres. Bastien-Thiry a vécu parmi nous. Certains de nos amis, de nos camarades de faculté – je pense particulièrement à mon ami Olivier Sers, devenu ensuite après la prison un brillant avocat, prince du Stage, et aujourd’hui le meilleur traducteur de Sénèque, de Lucrèce, de Pétrone, d’Ovide… – l’avaient fréquenté et, dans l’opération du Petit Clamart, l’avaient servi. Un jour viendra où un poète, un homme de théâtre, chantera ce drame, digne des plus grands moments de l’Antiquité, qui s’est déroulé, chez nous, il y a cinquante ans, à la fin de notre adolescence.

Le 11 mars 1963, pour beaucoup d’entre nous, sonnait le glas définitif de notre défaite. Un an avant, avec les accords d’Évian, c’était joué. Mais sous le feu éteint, une braise couvait encore. Avec l’énergie du désespoir et l’inconscience de la jeunesse, nous brûlions, dans tous les sens du terme, nos dernières cartouches. Maintenant c’était fini. Une immense dépression, un « à quoi bon ? » généralisé nous envahissait, accompagnant un irrépressible dégoût.

C’était le temps où Maurice Ronet incarnait, dans le Feu follet, le suicide logique de l’officier perdu. Louis Malle, Jeanne Moreau, Drieu La Rochelle parlaient à notre désenchantement d’une voix qui aurait pu être mortelle. Antoine Blondin nous traitait au vin de Bordeaux, aux calembours et à la poésie de la nuit de Paris. Nous lui en restons reconnaissants. Puis il y eut Jean Ousset, et, à peine dix huit mois après, le commencement de la campagne présidentielle de l’avocat de l’Algérie française. En France, rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse… et encore moins son désespoir. Les facultés de rebondissement sont à la mesure de ses facultés héroïques. Car Jean-Marie Bastien-Thiry fut un héros, comme Harmodius – « auprès d’Harmodius, auprès de son ami… » – comme Charlotte Corday… un héros de notre antiquité, qu’auraient célébré Caton et Virgile, Cicéron et Plutarque. La poésie écrase le temps. L’héroïsme, qui est le sommet de la poésie, méprise le temps qui est l’insolvable créancier de la mort. Par lui, notre jeunesse rejoint l’aurore des civilisations. Le jeune Colonel, vêtu de probité candide et d’héroïsme désintéressé, affrontant un vieux général crispé sur un pouvoir si longtemps convoité et reçu par surprise, pour la survie de notre plus belle province d’Afrique, c’est un tableau intemporel pour enseigner le civisme aux jeunes générations de la République.

Il paraît que nous vivons une époque de décadence. Innombrables sont les signes qui fondent ce diagnostic. Mais, dans cette époque, brillent aussi des lumières qui attestent que le sang français, l’esprit du Royaume de France, la sève du renouveau est toujours là.

Dans moins de trois semaines, nous allons devoir manifester la permanence de cette présence. Nous allons dire, à la face du monde qui nous regarde, de la place de l’Étoile à la place de la Concorde, que les familles de France sont la France. Un après l’autre, les pays d’Europe acceptent une législation délirante, fruit de la déchristianisation de ce qui fut la Chrétienté. « L’état de fait » qui se dit présentement « Régent du Royaume de France » veut nous soumettre à la même ignominie. Répondons-lui avec l’énergie calme, droite et joyeuse qui sut aller jusqu’au don du sang pour « mettre en œuvre la grande loi de solidarité entre les hommes ». Il ne nous est pas demandé, le 24 mars prochain, de mourir sous les balles des fusilleurs… simplement de défiler, d’être là, de ne pas manquer le rendez-vous. Cet héroïsme modeste est à la mesure de nos forces déclinantes. Y renoncer tiendrait de la débilité. Je sais bien qu’ici ou là des paroles qui se veulent réalistes prétendent qu’on ne fait pas deux fois le même exploit, que le ressort serait sinon cassé, du moins détendu… que ceci… et que cela… il y a une infinité de raisons, plus sages les unes que les autres, pour ré-ouvrir ce discours de désespérance, paré de l’accent de la lucidité.

Mais ce qui fait l’histoire est toujours ce qui se dresse à contre-courant. Le Chevalier de la Barre, aujourd’hui, n’est plus l’homme qui garde son chapeau quand passe le Saint-Sacrement, c’est celui qui crie son dégoût devant les chars de la gay-pride. L’amour de ce qu’il y a de plus vrai et de plus beau dans l’ordre profond de l’univers se décline aujourd’hui sur le ton de la contestation radicale de l’ordre établi et du non-conformisme absolu à l’égard des mœurs dominantes. Suprême bénédiction céleste qui réunit le goût de la vérité et la passion de la liberté, la vénération de l’ordre et le penchant inné pour l’anarchie.

Ne manquons pas ce rendez-vous historique de nos passions nationales. Un nouveau printemps français nous attend.


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Il y a 50 ans, la mort injuste d’un héros : Jean Bastien-Thiry
Jean Bastien-Thiry a illuminé de son visage jeune et souriant la dernière scène de cette France de toujours, en même temps que s’avançait sur la dépouille de notre pays une sorcière hideuse et grimaçante qui allait garder son nom et prendre sa place.
Tout d’abord, il n’est pas illégitime de considérer la mort de Jean Bastien-Thiry comme le dernier acte de la Guerre d’Algérie. Certes, il y a eu encore des résistances héroïques et désespérées, l’activité du Conseil National de la Résistance à Rome, les actions d’officiers « perdus », la tentative d’attentat du Mont Faron, etc. Mais, à ma connaissance au moins, le sang n’a pas coulé.

Le sacrifice de Jean Bastien-Thiry a été incommensurable car, tout d’abord, il y a donné délibérément sa vie – comme tant d’autres combattants certes. Ses déclarations et son attitude lors de son procès confirment qu’il ne tenait pas à devoir la grâce à celui qui avait accumulé tant d’abominations. Mais il y a plus. La geste entreprise, qu’elle réussisse ou qu’elle échoue, devait jeter l’opprobre et la honte de la nation sur son nom et par conséquent sur sa famille, sans mesure car sans fin dans le temps. Quarante-cinq ans plus tard, si l’on évoque son nom dans un lieu public, on baisse la voix. En ce sens, il ne peut y avoir de sacrifice plus grand. Observons d’ailleurs que tant d’autres combattants de l’O.A.S. n’ont pas subi la même flétrissure ou, au moins, au même degré. Car quelles que fussent les actions menées, elles n’atteignaient pas le « sacrilège » de s’attaquer à DeGaulle qui incarnait la France – toutes tendances politiques confondues. Il cristallisait les péchés de son peuple et il l’avait débarrassé de l’Algérie.

Le sacrifice de Jean Bastien-Thiry a été encore grandi, anobli, par le fait qu’il était gratuit, à la limite qu’il risquait d’être inutile. Certes, si les rafales des FM avaient mis fin à la vie et à la carrière de l’homme de l’Élysée, en Algérie le bras des tueurs du F.L.N. serait resté suspendu dans la crainte d’un réveil de la France. Mais il n’y aurait eu là pour les candidats au supplice qu’un répit éphémère. En France, l’esprit de la population était trop profondément contaminé pour que ce geste salutaire amène un renversement significatif, tant de la politique suivie que dans le rétablissement de la vérité au sujet de l’Algérie.

La fin d’une civilisation animée par l’esprit de sacrifice

La tentative de Jean Bastien-Thiry, et de ses hommes, a clos un trait essentiel de notre civilisation, peut-être même le trait essentiel. Celui-ci se trouvait dans l’héroïsme surhumain d’aller au sacrifice pour une cause juste même si elle était évidemment perdue, pour une cause morale, pour l’honneur, par fidélité à l’égard des fidèles et tout simplement à l’égard du passé.

Les balles qui ont mis à mort Jean Bastien-Thiry, au fort d’Ivry, un sinistre matin de mars 1963, ont été d’abord les ultimes coups de feu qui ont mis fin à ce que l’on appelle les guerres de décolonisation. Pendant près de vingt ans, de l’Indochine à l’Afrique du Nord, de Cao-bang à Soukaras, nos soldats et nos officiers ont constitué une véritable « chair à canons coloniale ». Les parlementaires et les partis politiques qui tenaient la France dans leurs serres et qui les avaient envoyés à ces terribles combats lointains, se servaient des événements d’Indochine et d’Algérie pour renverser le gouvernement en place et s’y substituer par des crocs-en-jambe abjects. Tout au long de la guerre d’Algérie, ces gouvernements qui leur donnaient la mission de mourir pour combattre les rebelles traitaient, en sous-main, avec les organisations politiques de la rébellion, annulant ainsi les résultats si chèrement acquis sur le terrain. Et pendant les quatre dernières années (1958-1962), notre armée avait été soumise – parfois subjuguée – par un DeGaulle qui laissait, dans une indifférence glacée, massacrer des centaines de milliers de personnes en Algérie et qui poussait la cruauté la plus inhumaine jusqu’à laisser un général Jouhaud plus de 200 jours et plus de 200 nuits surtout, attendre l’aube où se pratiquent les exécutions capitales. Sous l’autorité de ces créatures misérables qui tenaient l’Élysée, Matignon, le Palais Bourbon et celui du Luxembourg, ces officiers mouraient pour la France, mouraient pour les populations qu’on les avait chargés de protéger, au début en y croyant, puis, au fil du temps, quand les illusions s’écaillaient, prenant conscience qu’ils mouraient pour rien et qu’ils faisaient mourir pour rien ceux qui étaient sous leurs ordres et également ceux d’en face. Ils sont restés courageux dans cette inimaginable épreuve. Ils sont restés fidèles au serment d’obéissance, liés à leur condition d’officiers. La plupart sont restés soumis, peut-être trop soumis.

Un des leurs, le colonel Jean Bastien-Thiry, qui n’avait pas été impliqué dans les combats et dans les massacres, a décidé qu’il était toujours temps de se livrer en holocauste. Il l’a fait dans un sacrifice aux dimensions exceptionnelles. Sa mort peut être considérée comme la fin d’une certaine France, laissant à sa place une autre France, nouvelle, habitée par une religion nouvelle, désorientée, une France défigurée, maculée, souillée, mûre pour mai 1968, mûre pour le suicide collectif de l’avortement et de la contraception, mûre pour la mise à mort de l’école et de la famille, pour la promotion de l’immoralisme. Aucune rupture de civilisation dans notre histoire n’a eu la même importance, les mêmes ravages foudroyants, la même irréversibilité. Avant, chez nous, l’esprit de sacrifice était vivace. Pendant plus d’un millénaire des missionnaires, des croisés, des chevaliers, de prestigieux officiers ou nobles fantassins, des médecins et des défricheurs d’empire ont donné leur vie pour la France. Par cet esprit de sacrifice, ils « faisaient du sacré ». Après le début de ces années 1960, l’esprit de sacrifice avait disparu ou, en tout cas, s’était singulièrement recroquevillé. Les douze balles qui ont tué, à l’aube du 11 mars 1963, un patriote et un héros, marquent allégoriquement l’achèvement du martyre de son pays. Jean Bastien-Thiry a illuminé de son visage jeune et souriant la dernière scène de cette France de toujours, en même temps que s’avançait sur la dépouille de notre pays une sorcière hideuse et grimaçante qui allait garder son nom et prendre sa place.



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Lettre de Georges Watin au commissaire Bouvier

Cette lettre est extraite du numéro spécial 61 bis, daté mai à décembre 1963, du Charivari consacré à Jean Bastien-Thiry :

Le procès de Vincennes
La mort de Bastien-Thiry
L’HONNEUR ET LE SANG


Le 24 octobre 1962, le commissaire Bouvier, qui avait mené à bien l'enquête sur l’attentat du Petit-Clamart et arrêté une partie des exécutants, recevait de Georges Watin, l'un des accusés en fuite, une lettre dont Le Charivari a présenté de larges extraits. Sans doute ne peut-on prendre comme argent comptant toutes les affirmations contenues dans ce texte. Du moins, à leur lumière certains contours demeurés mystérieux de l’affaire peuvent-ils être cernés. La vigueur pittoresque du style comme l'indéniable courage de son auteur confèrent en outre un intérêt à sa publication, pour la mémoire mais surtout pour les plus jeunes qui, avec bonheur, aujourd'hui découvriront ce texte magnifique.

Monsieur,

Je prends la liberté de vous écrire, bien que vous sachant toujours très occupé. Mais je ne puis accepter qu'un de mes camarades de combat risque sa tête par simple esprit de chevalerie, par le seul réflexe du véritable officier. En effet, Alain [de la Tocnaye] s'accuse, à tort, d'être le chef du commando de Villcoublay. Il serait injuste, voyez-vous, qu'Alain soit condamné à la peine capitale alors qu'il n'a fait que conduire la voiture P.C., qu'il n'a pas tiré un seul coup de feu, qu'il n'est venu en opération, les deux dernières fois, que parce que j'étais là. De toutes façons, il était bien décidé à obéir aux ordres reçus, c'est-à-dire se saisir de la personne du général pour jugement ultérieur (...).

Pour le commandant Niaux, j'affirme que cet officier intègre et droit n'a été absolument pour rien dans l'affaire. Il n'a jamais été à Clamart et il n'était même pas au courant de l'opération. Bien sûr, comme tous les patriotes, il attendait et espérait. C'est tout son crime. Et sa mort vous est comptabilisée, mon cher Bouvier (...). Pour Bastien-Thiry, c'est encore plus simple : il a pris le train en marche. Je dois dire qu'il est devenu un serre-frein plutôt qu'autre chose. Car vous qui savez tout, vous semblez ignorer que je suis sur cette opération depuis début avril. Oui, dix-sept fois exactement, nous nous sommes baladés à sept ou huit voitures, avec armes et bagages, sur les itinéraires de principe de l'objectif n° 1. Et je vous assure que ce n'était pas une opération d'enlèvement. C'était une embuscade de type fellouze. J'avais entre vingt-quatre et trente camarades triés parmi les durs et j'avais donné l'ordre de « griller » tout le monde (…). Il y avait entre 90 et 120 grenades défensives distribuées en plus des armes automatiques. Vous imaginez un peu le travail ! Lorsque j'ai contacté le colonel, il a été effrayé. Il ne comprenait pas cette haine profonde que nous avions, nous, pour vous tous (...).

Bastien était chargé de mission par le haut commandement rattaché au C.N.R. et cette mission, à mon sens trop humaine, était non pas de tout liquider mais de faire des prisonniers. Je dois dire que j'enrage encore en me remémorant notre petite sortie. Pensez donc, si au lieu de tenter de percer les pneus nos gars avaient flingué le pare-brise ! Pour des tireurs chevronnés, c'eût été un enfantillage. Quel gaspillage de compétence ! Bien entendu, Bastien ne voulait pas que nous tirions à tort et à travers (...). Sur ordre d'en haut, j’ai accepté d'essayer son truc deux ou trois fois. Hélas !... Comme vous le savez, les camarades de l'Estafette devaient arrêter la voiture du général et nous devions le transférer dans notre ID. Mais j'avais bien l'intention de désobéir car pour nous, Pieds-noirs, il y a fort longtemps qu'il est condamné et nous n'avons que faire de tout formalisme juridique. J'avais donc décidé, et sans le dire, de suivre ma petite idée. Le C.N.R. aurait toujours pu dire que j'étais un « groupe incontrôlé »… C’est d'ailleurs moi seul qui ai mitraillé le côté gauche de la voiture à la bonne hauteur. Et je dois à la vérité de dire que, malheureusement, j'ai eu un incident de tir — je n'ai pu tirer que huit balles de mon premier chargeur et j'ai dû le changer. Mais le convoi roulait à plus de cent kilomètres à l'heure (chapeau en passant pour le chauffeur. II n'a même pas oublié son clignotant pour s'engager vers l'aérodrome. Vous voudrez bien le féliciter et lui faire dire que je suis prêt à l'engager chez nous). Ce n'était vraiment pas de chance (...).

J'étais gaulliste, de 1940 jusqu'en 1958. Mais moi aussi j'ai fini par comprendre. J’aurais pu, bien sûr, écrire un gros bouquin sur mes espoirs déçus. Mais dans mon pays, un cocu ne plaide pas, il tue (ou, hélas ! il essaie)... J’ai donc revendiqué de prendre cette mission que j'avais étudiée déjà sous diverses formes depuis janvier 1961. Je n'avais pas de titres et pas plus de galons, mais un vrai chef n'en a pas besoin.

Il suffit qu'il soit là, présent, et qu'il fasse ce qu'il faut. J’étais le chef naturel, j'étais l’âme de ce groupe de braves. Je le dis simplement et sans forfanterie parce que je suis seul ou à peu près devant votre énorme appareil, Monsieur Bouvier. Peut-être un jour m'arrêterez-vous et, comme tout le monde, j'aurai très peur de mourir. Inch'Allah ! Je prierai et tâcherai d'être digne, au moins, de ce que je crois être.

D'ailleurs, et n'en déplaise à Témoignage Chrétien, je dois dire que déjà, dans les dernières minutes d'attente à Clamart, j'ai prié et prié avec ferveur, et vous me comprenez, vous, père Delarue. Mais Dieu n'a pas voulu (...).

Mais nous recommencerons, écrit Georges Watin :

Au nom des malheureux fauchés le 26 mars ;
Au nom des victimes de Katz ;
Au nom de nos harkis qu'ils ont cuits en d'ignobles bouillons ;
Au nom de nos filles et de nos femmes violées;
Au nom de nos soldats sodomisés ;
Au nom des torturés ;
Au nom des fusillés ;
Au nom du pays perdu ;
Des églises profanées ;
Des tombes abandonnées ;
De l'honneur oublié ;
Au nom de la vraie France… de la vraie…
Car la vôtre de France, c'est un pays malade. Mais, comme l’a dit Balzac : "Il est des maladies qui se soignent par le plomb."

Georges WATIN

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Homélie prononcée par Monseigneur Jean-Yves Molinas
lors de la Messe célébrée en la cathédrale de Toulon, le lundi 11 mars 2013
pour la France et pour la paix de l'âme du colonel Jean Bastien-Thiry, assassiné le 11 mars 1963

Il y a cinquante ans, un homme tombait sous les balles du peloton d’exécution.
Nous savons, nous qui sommes réunis dans cette cathédrale, qui était cet homme et les raisons pour lesquelles il achevait prématurément sa vie dans les fossés du fort d’Ivry.
Depuis cinquante ans des générations d’hommes et de femmes se sont succédé. Peu nombreux ont connaissance de ce drame qui a cependant marqué l’histoire de notre pays. Cette mort est intimement liée à l’agonie et à la mort d’une province française, l’Algérie, mais plus encore au refus d’accepter de voir la France renoncer à sa mission de nation civilisatrice dans le monde et particulièrement sur toutes ces terres lointaines où son génie avait permis un bond de mille ans en avant. Nombreux historiens, géopoliticiens, philosophes expliqueront que ce dégagement était inévitable et que le vent de l’histoire nous y obligeait fut-­ce au prix d’un abandon dramatique des populations qui avaient cru, elles, en la France. Mais des hommes se sont élevés contre ce qu’il faut bien appeler une forfaiture, une trahison, et donnèrent leur vie pour ne pas faillir à la parole donnée.
Et, parmi eux, il y eut Jean Bastien-Thiry. Jeune lieutenant-­colonel, marié et père de trois petites filles, il n’hésita pas à sacrifier un avenir humain et professionnel prometteur, pour que la France ne se perde en succombant à « l’acharnement d’un très vieil homme ».
Comme l’écrivit son frère, Gabriel Bastien-­Thiry, Jean « s’était fait de la France une idée trop belle, et de la justice humaine un concept spirituel ». Cette idée et ce concept dont les racines plongeaient dans la foi chrétienne façonnèrent toute sa vie. Oui, Jean Bastien-­Thiry était un fervent chrétien, et cela depuis sa plus tendre enfance. L’amour du Christ l’avait tout naturellement ouvert à l’amour de sa patrie, la France. Ainsi, pétri par les pages de gloire de l’histoire de son pays et par le baptême qui marqua la France, il ne pouvait ignorer le drame qui se déroulait sous ses yeux, et dont il prévoyait clairement les conséquences désastreuses que non seulement la France mais aussi l’Europe auraient à endurer.
N’oublions pas le contexte géopolitique existant alors : d’une part, l’idéologie marxiste diffusant ses mensonges et pénétrant toutes les couches de la société ; des centaines de pays dans le monde asservis à cette dictature habilement présentée comme l’avènement de la liberté et de la démocratie pour les plus pauvres ; la menace militaire des pays du pacte de Varsovie prêts à envahir le monde libre ; à l’intérieur la subversion, aux frontières les chars et les missiles. Et d’autre part, en Algérie et dans nombre de pays musulmans le réveil d’un islam fait d’intolérance, de violences extrêmes et dont la volonté d’expansion dans le monde est clairement démontrée aujourd’hui.
En 1963, l’indépendance de l’Algérie est déjà survenue. Le nouvel état algérien n’a tenu aucun compte des accords d’Évian qui devaient permettre aux différentes communautés de continuer de vivre sur cette terre. Jour après jour, les nouveaux maîtres du pays, hier encore terroristes sanguinaires mais qui, bien qu’au pouvoir, n’ont pas renoncé à leurs méthodes, bafouent ces accords. Des milliers d’Européens sont enlevés, des centaines de milliers de Harkis sont massacrés dans des conditions horribles, l’armée française encore présente en Algérie, restant, sur ordre, l’arme aux pieds. Les églises sont profanées, les cimetières dévastés... Tout cela après la fusillade de la rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962, où l’armée française tira sur des hommes et des femmes qui revendiquaient seulement le droit de rester français sur une terre française, et le massacre horrible du 5 juillet à Oran.
La pureté de cœur et d’esprit de Jean Bastien-­Thiry ne pouvait accepter que la France continuât de sombrer dans l’ignominie, après que, comme le déclara le Président du Sénat Gaston Monnerville, « la Constitution eut été violée et le peuple abusé ». Nous ne tenterons pas ce soir de découvrir le cheminement qui amena Jean Bastien-Thiry jusqu’à l’attentat du Petit Clamart contre le président de la République, mais nous retiendrons comme certain que ce qui le conduisit jusqu’à cet acte, ce ne fut pas la haine de celui qui gouvernait alors la France, mais « la compassion pour les victimes » de cet homme, la volonté de « sauvegarder des vies humaines innocentes », et l’amour de la France dont il ne voulait pas que l’histoire fût irrémédiablement souillée.
La mort courageuse de Jean Bastien-­Thiry et de tant d’autres de ses compagnons qui ne se sont pas résignés à accepter le fatalisme d’une nation anesthésiée, nous amènent, cinquante ans après, à nous poser cette question : leur sacrifice a-­t­il été vain ? On pourrait le craindre en constatant combien notre pays et l’Occident chrétien en général semblent s’être détourné de leur destinée. Un chef d’état français n’a-­t-­il pas été parmi les plus déterminés opposants à la reconnaissance des racines chrétiennes de l’Europe? La France, notre patrie, est aujourd’hui défigurée, et bon nombre de nos compatriotes semblent avoir renoncé à la fierté d’être français. Ne leur demande­t-on pas, encore et encore, de se battre la coulpe et de se reconnaître coupables de toutes les abjections commises sur cette terre. Depuis des décennies, on leur a retiré peu à peu les repères historiques, religieux et philosophiques qui les constituaient en nation. On enseigne dans nos lycées que le FLN, qui fut l’ennemi de la France et dont on s’acharne à vouloir dissimuler le terrorisme, la cruauté et le mensonge, incarna la révolte saine et courageuse d’un peuple opprimé pour se libérer du colonialisme français. Cinquante après, nombre d’Algériens eux-­mêmes n’y croient plus ! Et du coup, on passe sous un silence honteux les 30 000 soldats français morts pour la France en Algérie. Pire encore, on crache sur leur tombe. Peu à peu, on a effacé de notre histoire les grandes figures qui faisaient que l’on pouvait être fier d’être français. Je dis avec assurance et certitude que Jean Bastien-­Thiry fait partie de ceux-là. Hélas, en compensation, on a fait du show-­biz un olympe et des saltimbanques et autres marchands de rêves, les maîtres à penser d’un peuple décadent.
Le bilan pourrait donc nous paraître bien triste. Et pourtant, la foi et l’espérance ne doivent pas déserter notre vie. Il n’est pas possible que les sacrifices de tels hommes ne finissent par porter du fruit. Autant de souffrances, (je pense à l’indicible souffrance que connurent les proches de celui dont nous faisons mémoire, son épouse, ses trois filles alors encore enfants, de tous ceux dont un des leurs tomba sous les balles du pouvoir) autant d’abnégation engendreront un jour de nouvelles générations qui se lèveront, et se reconnaitront en ce frère ainé qu’est Jean Bastien­-Thiry. Animées par la foi, ils édifieront ce Royaume de lumière, de paix, de fraternité et de vérité que le Christ est venu instaurer sur notre terre.
Et pour nous les Pieds-­Noirs, c’est un devoir de nous souvenir de la compassion de Jean Bastien-­Thiry pour notre calvaire. « Les Pieds Noirs ne pourront oublier que cet homme, pétri de traditions, enchaîné par ses principes, a tenté l’intentable à cause d’eux. » (« Plaidoyer pour un frère fusillé » de Gabriel Bastien-­Thiry)
Avant de rendre sa belle vie à Dieu, Jean Bastien-­Thiry, heureux d’apprendre que ses camarades avaient été graciés, servit à sa dernière messe célébrée par l’aumônier. S’adressant au prêtre, il lui dit : « Mon Père, offrons cette messe pour qu’un jour redevienne possible l’unité des Français. » « Oui, mon Père, il faut qu’un jour les Français puissent être unis ! » Devant le peloton d’exécution « l’Homme a souri, et son visage a reflété un immense apaisement, une sérénité définitive. » Que Dieu sauve la France ! Amen


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Autour du 11 mars des manifestations, chaque année toujours plus nombreuses, ont lieu partout en France en la mémoire de Jean Bastien-Thiry et des fusillés pour l’Algérie française.

Pour toute information :

CERCLE JEAN BASTIEN-THIRY

- Adresse du Cercle : B.P. 70 - 78 170 La Celle Saint Cloud (France)
- tél. et fax : 01 39 18 45 05
- courriel : basthiry@aol.com

http://www.bastien-thiry.fr  [ce site s'affirme comme un authentique "Lieu de Mémoire"]

Comité d'Honneur
- La Maréchale de Lattre de Tassigny, le Général Weygand, les Généraux Challe, Gardy, Salan, Zeller, l'Ingénieur Général Bonte, les Colonels Argoud, de Blignières, Garde, Moinet, le Bachaga Boualam, Monseigneur Ducaud Bourget, l'Abbé Bayot, l'Abbé Serralda, Jean Anouilh, Maîtres Richard Dupuy, Bernard Le Coroller, Jacques Isorni, Jean-Louis Tixier Vignancour ...

Objectifs
- Honorer et défendre la mémoire du Colonel Jean Bastien-Thiry, fusillé au Fort d'Ivry à Paris le 11 mars 1963, pour attentat contre le général De Gaulle .
- Faire connaître les raisons et promouvoir les valeurs qui ont inspiré son action .

Liste d'ouvrages disponibles au Cercle Jean Bastien Thiry, BP 70 (78170) La Celle Saint- Cloud - France
- "Déclaration du Colonel Bastien Thiry " à son procès - 35 pages - Dans une première partie, l'accusé rappelle les grandes étapes de l'abandon de l'Algérie Française : rébellion de 1954, intervention armée, engagements et reniements successifs du Général De Gaulle, tractations avec le F.L.N., journée des barricades à Alger, blocus de Bab el Oued, fusillade du 26 mars rue de l'Isly, signature des accords d'Évian, abandon des Pieds Noirs et génocide des Harkis .Dans la seconde partie, il justifie la révolte des populations abandonnées, la création de l'O.A.S. et du Conseil National de la Résistance et la décision d'arrêter le Chef de l'Etat afin de le traduire en Haute Cour pour forfaiture, crimes et trahison.
- "Présence de Jean Bastien Thiry" - Texte de la Déclaration et articles de Presse parus en 1963 - 110 pages.
- "Jean Bastien Thiry : Sa vie, ses écrits, témoignages "- 265 pages.
- "Bastien Thiry : Vérité " - Le Procès de l'attentat du Petit-Clamart " - Sous ce titre, c'est le procès et la mort du colonel Bastien-Thiry qui sont évoqués avec une intensité poignante par Geneviève Bastien-Thiry, sa femme, à partir des documents authentiques . - 247 pages.
- Médaillon à l'effigie de Jean Bastien Thiry - Bronze sur résine - diamètre 11 cm.
- Cassette du procès du Petit Clamart - Cassette audio enregistrée au cours du Procès en Cour Militaire de Justice
- "Plaidoyer pour un frère fusillé" de Gabriel Bastien-Thiry. Document exceptionnel écrit par son plus jeune frère où chaque mot a son poids de vérité- 208 pages. 

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Il y a 50 ans l' assassinat du Colonel Bastien-Thiry


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(Texte et montage photographique réalisés par Bertrand) 


"… nous vous recevons parmi nos glorieux parachutistes
Car vous mon colonel, un patriote inconnu qui a senti son heure venue
Vous avez eu le courage de devenir "le glaive"

Merci encore, reposez en paix pour l'éternité." 







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Mars, mois des tueries franco-françaises de 1962, prolongées en 1963…

Le culte de Mars, dieu de toutes les guerres…
Un article de Paul Véglio
Nous entrons dans le souvenir des mois de Mars, dieu de la guerre sous les romains, mois des tueries franco-françaises de 1962, prolongées en 1963.

Nous entrons dans le souvenir des terribles mois de Mars, dieu de la guerre sous les romains, mois des tueries franco-françaises de 1962, prolongées en 1963.

26 mars 1962 : massacre de la rue d’Isly par l’armée française, j’y reviendrai plus longuement dans 15 jours, si BV le permet. 11 mars 1963 : fusillade du colonel Jean Marie Bastien-Thiry par un peloton de l’armée française dans les fossés du fort d’Ivry. C’était il y a exactement 51 ans.

On sait que Bastien-Thiry était ce colonel polytechnicien ingénieur militaire en chef de l’Air et concepteur des missiles SS10 et SS11, qui organisa l’attentat raté contre de Gaulle, le 22 août 1962 au Petit-Clamart. Arrêté peu après, il fut jugé au fort de Vincennes et condamné à mort par la Cour militaire de justice qui avait pourtant été déclarée illégale par l’arrêt du Conseil d’État du 19 octobre 1962, au motif qu’elle portait atteinte aux principes généraux du droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions.

De Gaulle refusa la grâce de ce chrétien exemplaire qui l’avait ridiculisé au cours de son procès. Arrivé sur les lieux de son exécution, Bastien-Thiry marcha vers le poteau en égrenant son chapelet, le visage calme et serein. Il refusa qu’on lui bande les yeux, voulant regarder la mort « en face ».

Les historiens s’accordent à peu près, aujourd’hui, sur le bilan de la guerre d’Algérie : de 700.000 à 750.000 morts. Plus de 95.000 tués par an (260 par jour !), pendant 7 ans et 8 mois de guerre. La toute dernière victime (recensée et connue) de cette guerre terrible et fratricide sera le Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, 34 ans, passé par les armes au fort d’Ivry le 11 mars 1963.

Ainsi, un an après le cessez le feu, l’Armée aura accepté de prolonger la tuerie en trouvant dans ses rangs 4 sous-officiers, 4 caporaux et 4 soldats, plus le gradé qui a donné le coup de grâce et l’officier qui a commandé le peloton d’exécution (avant lui, 18 autres s’étaient quand même récusés). J’ai cherché le nom de ce parfait gentilhomme pour le citer, en vain. Cette exécution politique qui a fait une veuve et trois orphelines est la dernière qu’ait connue la France à ce jour. Elle fut saluée à l’époque comme une action nécessaire par bien des gens qui, depuis, sont devenus de farouches adversaires de la peine de mort.

L’une des filles du fusillé a raconté dans un livre sa quête pour « retrouver » un père qu’elle n’avait pratiquement pas connu. J’ai eu l’occasion de rencontrer sa veuve plus de trente ans après (elle est décédée depuis), j’ai cru voir une crucifiée vivante qui m’a beaucoup ému.








Hommage au colonel Jean Bastien-Thiry… Que sa voix résonne à jamais…
Manifestations organisées, soutenues ou encouragées par l'ADIMAD
Au Militaire, actualités de Défense : L’exécution du Colonel Jean Bastien-Thiry le 11 mars 1963
Chemin de Mémoire des Parachutistes : Le 6 mars 1962, nuit blanche à Alger, l'OAS provoque entre 104 et 125 explosions de plastic… 22 plastiqueurs arrêtés dont deux musulmans.
La Flamme - 11 mars 1963 : assassinat de Jean Bastien-Thiry
Le Rouge et le Noir : Il y a 51 ans mourait Bastien-Thiry
Sous l'éclairage de Saint Thomas d’Aquin : "Jean Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide"
Cercle Généalogique de Maisons-Alfort : On fusillait en Val-de-Marne (05) - 1963 – BASTIEN-THIRY
Jeune Pied-Noir : Jean-Marie Bastien-Thiry
Réquisitoire de Jean-Marie Bastien-Thiry contre DeGaulle, le 2 février 1963… et pas seulement contre DeGaulle !… Un document d'une extraordinaire actualité !…