Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 8 juin 2015

Vae Victis… Tarek Aziz ou le martyre d'un chrétien au Proche-Orient


Communiqué de presse de Jean-Marie LE PEN

Président d’honneur du Front National

À Saint-Cloud, le 5 juin 2015

Jean-Marie LE PEN et son épouse Jany LE PEN, présidente de "SOS enfants d'Irak", saluent la mémoire de Tarek AZIZ, l'ancien premier ministre chrétien des Affaires étrangères du gouvernement de Saddam HUSSEIN, mort en prison. Ils présentent leurs condoléances affectueuses à sa famille réfugiée en Jordanie.


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À partir de plusieurs entretiens exclusifs avec le chrétien Tarek Aziz, – alors premier ministre de Saddam Hussein, – ce livre nous plonge dans les arcanes et les drames engendrés par l'intervention militaire des USA en mars 2003. Témoin et acteur hors normes, Jean-Marie Benjamin nous fait découvrir les aberrations de la politique américaine au Moyen Orient et de ses alliés européens qui ne savent plus comment arrêter le monstre qu’ils ont créé de leurs propres mains !

Janvier 2003, J-M Benjamin rencontre Tarek Aziz à Bagdad et lui porte une invitation à rencontrer le pape Jean-Paul II. Février 2003 la DGSE envoie Benjamin à Bagdad pour quérir les derniers éclaircissements avant le discours de Villepin à l'ONU. Les coulisses de la visite de Tareq Aziz à Rome, au Vatican et à Assise : exfiltration par la DGSE et asile politique ?

Le chrétien Tarek Aziz et la situation des chrétiens aujourd’hui en Irak et Syrie. Le bilan de l’occupation américaine et les conséquences de la politique de l’Occident au Moyen Orient. Une introspection de l’État islamique et de son leader. Retour avec Tarek Aziz sur le « piège américain » de 1990 : le Koweït et le pétrole. Retour au présent : qui finance l’État islamique ? Le jeu dangereux de l’Arabie Saoudite. L’axe Téhéran-Bagdad-el Assad-Hezbollah. Des témoignages exclusifs sur les Kurde, le PKK, la Syrie… Pourquoi partent-ils pour le djihad ? Quelle prospective pour demain ?


Tareq Aziz - The other truth : Les mensonges de G. W. Bush, les vérités de Tareq Aziz. Le désastre américain en Irak. Un document exclusif. [Vidéo, 1 heure 05]

Extrait de Présent n° 8347 daté du samedi 2 mai 2015
[cliquez sur le texte pour l'agrandir]


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Prisonnier des Américains, puis du régime chiite de Bagdad, depuis 2003, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, Tarek Aziz, vient de mourir en détention. Il avait été condamné à mort en 2010 par les juges irakiens, mais les autorités n'avaient pas osé l'exécuter : supprimer un chrétien, membre d'une communauté persécutée, aurait très gênant en termes d'image internationale. En effet, Tarek Aziz était chrétien, de l'Église catholique chaldéenne, majoritaire en Irak. Sa famille était assyrienne chaldéenne, de cette nation ayant ses spécificités culturelles et ethniques se rattachant au christianisme, présente dans l'Arménie historique, dans le nord de la Syrie, et dans la région de Mossoul, en Irak.

Tarek Aziz personnifie à lui seul le destin tragique des chrétiens d'Orient pendant la seconde moitié du XXe siècle : né Mikhaïl Johanna, en 1936, à Mossoul, il rallie le Parti Baas, nationaliste et laïque, qui suggère l'égalité de traitement entre musulmans et non-musulmans. Pourtant, Johanna prend une identité arabe, "Tarek Aziz", en gage de soumission à la véritable colonne vertébrale idéologique du nationalisme baasiste : se rallier à la culture dominante, arabo-musulmane. Fondé notamment par un chrétien, Michel Aflak, le Parti Baas tolère les chrétiens, et leur assure la liberté de culte (conditionnée à l'interdiction d'évangéliser, et à la surveillance du clergé), mais précise bien que l'unité de la nation arabe doit se faire sous le joug d'un islam dompté par les autorités politiques. Ce qui doit relativiser l'image idéaliste du nationalisme arabe, qui n'a jamais permis aux chrétiens d'exister autrement que soumis à l'ordre établi. Même si leur sort était plus doux qu'aujourd'hui, et paraît rétrospectivement merveilleux.

Journaliste de formation, éditeur de l'organe de presse du Parti Baas, Al-Thawra (La Révolution, en arabe), Tarek Aziz devient ministre de l'information en 1974, puis vice-Premier ministre de 1979 à 1983. Saddam Hussein apprécie ses talents de négociateur, et sa culture : "quand je vais à Paris, je vais à l'Opéra, alors que les chefs d'États du Golfe vont dans des cabarets", disait-il, à ses hôtes français. Tarek Aziz est en effet très francophile, à l'image de nombreux Irakiens de la classe moyenne-supérieure, formée à l'école de la coopération avec la France, initiée dans les années 1970, et intensifiée pendant la guerre contre l'Iran.

De 1983 à 1991, Tarek Aziz est ministre des Affaires étrangères. Il est au premier rang des négociations internationales qui précèdent la guerre du Golfe. Malgré tout son talent diplomatique, il échoue à empêcher la foudre américaine de s'abattre sur l'Irak, en représailles de l'invasion du Koweït. Dès lors, son influence décroît. Il demeure un des cadres principaux du régime, qui continue de le mettre en avant à l'intention de l'étranger, pour valoriser sa protection des chrétiens. Mais il s'efface progressivement au profit du clan rapproché de Saddam Hussein : Ibrahim al-Douri, et les fils du dictateur, Oudaï et Quoissaï.

En 2003, Tarek Aziz, prévoyant la chute du régime, fait le nécessaire pour mettre sa famille à l'abri en Jordanie, avec l'aide du Vatican. Ne cherchant pas à rallier le maquis avec d'autres baasistes, il se rend aux forces américaines, pensant être épargné, et offrant même ses services pour la reconstruction du pays. Mais les Américains, dans leur volonté de faire table rase du passé irakien, le sanctionnent comme dignitaire de l'ancien régime, puis le livrent aux chiites, ivres de vengeance. Poursuivi pour des crimes de la dictature commis en-dehors de ses compétences, il ne retrouva jamais sa famille.

Le sort de Tarek Aziz cache celui d'innombrables prisonniers politiques qui croupissent encore dans les prisons irakiennes : anciens militaires de Saddam Hussein, officiers, fonctionnaires, membres du Parti Baas, chefs tribaux, épouses d'insurgés… Certains depuis 2003. Leur libération est une des revendications principales des rebelles sunnites. Un autre enjeu dans la lutte contre l'État islamique et ses alliés objectifs.

Source : Pierre Jova [Jovabien] - Vae Victis



Tarek Aziz a quitté cette vallée de larmes dans l’indifférence universelle. Une mort opportune qui enveloppe d’un linceul de silence les crimes des vainqueurs.



À la fin des fins, la mort a eu pitié de Tarek Aziz, soixante-dix-neuf ans, ancien vice-Premier ministre irakien sous la présidence de Saddam Hussein. Condamné à la pendaison, il attendait son exécution comme une délivrance qui ne vint jamais. Ses impitoyables bourreaux ne daignèrent jamais accéder à sa si légitime prière. Peut-être étaient-ils de farouches partisans des fins de vie difficiles ? Car la survie dans les conditions ignominieuses qui lui étaient faites fut bien pire que la corde. Mais entre sadisme, lâcheté et calcul politique, il s’agissait, pour ses tortionnaires, d’attendre que le temps accomplisse les basses œuvres devant lesquelles ils se dérobaient.

Tarek Aziz, ministre des Affaires étrangères du régime baasiste de 1983 à 1991, puis vice-Premier ministre en 1991 d’un Irak soumis à un mortel embargo (lequel fera, d’après les Nations unies, presque un million de victimes), et ce jusqu’au printemps 2003. Les GIs viendront le cueillir le 24 avril à son domicile où il les attendaient. Ces mêmes forces d’occupation, feignant d’ignorer l’oppressive culture orientale de la vengeance, le remirent au nouveau pouvoir chiite, comme il le firent pour l’ancien Raïs (Guide), sachant pertinemment quelle en serait l’immanquable issue. À Nuremberg, les vainqueurs avaient eu au moins le courage de juger et de pendre eux-mêmes leurs vaincus. Cependant, forts de leur expérience et pour éviter les lourdes sentences à venir du grand tribunal de l’Histoire, les gens de Washington jugèrent plus expédient de se défausser de leurs responsabilités sur le nouveau pouvoir chiite qui ne faillit pas, au moins en ce domaine.

L’ancien chef de la diplomatie aura donc été condamné au moins cinq fois à la peine capitale. En octobre 2010, la sentence précise : pour « meurtre délibéré et crimes contre l’humanité » pour la répression contre les partis religieux chiites, ceci après l’attentat dont il est l’objet en 1980 à Bagdad, à l’université Al-Moustansiriya. Le Conseil de la Révolution adopte alors une résolution punissant de la peine capitale la simple appartenance au parti Al-Daawa et à l’Organisation de l’action islamique.

Le Vatican aura, en vain, plaidé la grâce du condamné. Le président irakien [2005-2014], le Kurde Jalal Talabani, avait certes déclaré qu’il ne signerait jamais l’ordre d’exécution. Ce qui n’empêchait pas Tarek Aziz de demander, en 2006, au nouveau Premier ministre Nouri Al-Maliki de hâter son exécution en raison de l’insupportable dégradation de sa santé. Tarek Aziz aura donc prié le Dieu de miséricorde, durant dix ans, du fond de sa geôle pour ne pas connaître l’ultime déchéance de la mort lente à laquelle ses juges l’avaient inexorablement condamné. Né de confession catholique en 1936, près de Mossoul, région aujourd’hui ravagée par l’État islamique, l’Assyro-Chaldéen Tarek Hanna Mikhaïl (Jean-Michel) Issa adhère très tôt à la doctrine du nationalisme arabe, le Baas, qui selon lui « associe le socialisme au panarabisme, liant ainsi l’homme à sa culture, à son vécu et à sa civilisation ». Idéologie conçue par le chrétien syrien Michel Aflak, dont la statue sera brisée à la chute de Bagdad. Après la défaite, à l’issue de la guerre israélo-arabe de juin 1967, l’année suivante, en juillet 1968, Saddam Hussein et Tarek Aziz, en charge de la presse, organisent le coup d’État qui portera le Baas au pouvoir. Un binôme inamovible jusqu’à la chute du régime vingt-quatre ans plus tard en mars 2003.

Remarquons que notre chère intelligentsia n’en finit jamais de se lamenter sur le sort des résidents des « couloirs américains de la mort ». Ainsi, France Culture, service public, s’est par exemple fait une spécialité d’inlassablement attirer l’attention de l’opinion sur la situation d’Abou Jamal, condamné à mort en 1982 (sa peine a, depuis, été commuée), mais jamais un traître mot sur les inhumaines conditions de détention d’Aziz. Deux poids, deux mesures. Chacun sait que les assassins sont, par définition, réputés innocents, victimes d’erreur judiciaire, qu’ils sont d’une certaine façon le sel de la terre, et qu’à ce titre ils méritent aide et compassion. Leurs victimes, quant à elles, sont prédestinées à passer par pertes et profits.

Jean-Michel Vernochet






samedi 6 juin 2015

Ces jeunes Français partis au secours des Chrétiens d'Irak…




Guidés par la volonté d'apporter du soutien aux populations en péril, de jeunes Français ont décidé de partir en Irak pour venir en aide aux chrétiens, victimes de l'organisation État islamique qui gagne du terrain. Ces volontaires veulent défendre une autre image de la France à l'heure où d'autres en charge de la gestion des affaires françaises soutiennent passivement voire activement l'État islamique, et que d'autres jeunes, dévoyés, combattent dans les rangs des djihadistes.


Quand certains Français partent au djihad, d’autres s’engagent…
Les volontaires de SOS chrétiens d’Orient en Irak, un reportage de TF1, signé Patricia Allémonière- JT 20h – 6/06/215



Quand le racisme anti-asiatique, outre étaler son imbécillité, dégénère en agressions…


Kei Nishikori, l'un des joueurs parmi les plus doués de sa génération… et à l'immense charisme…

Lors d'un match en quart de finale du tournoi de Roland Garros opposant l'un des joueurs français au Japonais Kei Nishikori, l'un des journalistes de France Télévisions, ledit Lionel Chamoulaud, s'est permis quelques allusions "humoristiquement" foireuses quant aux origines de Kei. Racisme ou pas ? Imbécillité, certainement.

Cocardiers franchouillards, les journalistes-commentateurs sportifs ont coutume de faire fi des talents de tout joueur adversaire d'un quelconque Français même aux qualités plus qu'incertaines pour un délire chauvin d'indécences. En commentant le quart de finale auquel participait Kei Nishikori ce 2 juin dernier à Roland Garros, devant plus de deux millions de téléspectateurs, ce journaliste de France Télévisions, Chamoulaud, s'est fendu de quelques plaisanteries de caniveau sur Kei Nishikori, certes manifestement pas dans l'un de ses meilleurs jours, telles : "une mobylette ninja"… dont le "sourire jaune"… a fait un… "Japonais absent"… …

Chamoulaud a immédiatement prétendu qu'il n'y avait pas de "jeu de mot caché" [?] derrière une expression comme "sourire jaune". Plus tard, questionné sur France Info, l'un de ses collègues, ledit Laurent Luyat, auteur d'un "pas de sushi pour le Français", s'indigne "qu'aujourd'hui on ne puisse vraiment plus rien dire"… Imaginons qu'un petit Blanc se soit aventuré, même en comité bien plus restreint, à faire de joyeuses plaisanteries sur l'un des joueurs français passablement bronzé !… Ah le tollé…

Épinglées par Le Petit Journal sur Canal+, cette série de "blagues foireuses" y est toutefois effrontément déniée de tout racisme. Pourquoi donc est-il si facile de se moquer des Asiatiques, se demande une fois de plus Slate, qui estime qu'en France le racisme anti-asiatique est mieux toléré que celui visant d'autres groupes.

Le site francophone d'actualité japonaise Dozodomo s'interroge judicieusement sur ce qu'auraient été les réactions "si ce même type de remarques envers un joueur de couleur, d'origine ou de religion différente avaient été proférées". Toutefois, Dozodomo classe dignement les imbécillités chamoulesques au rang… "des blagues pourries", de celles qui ne peuvent que salir ceux qui les profèrent…



Le Conseil représentatif des associations asiatiques de France (CRAAF), qui regroupe une quarantaine d'associations, a fait parvenir au Premier ministre français une pétition, signée par plus de 25 000 personnes, pour dénoncer la hausse des agressions dont la population d'origine asiatique est victime.

Cet « appel au secours » de la communauté asiatique de France repose sur le fait qu’elle « est victime de plus en plus d'agressions ». Les Français d’origine asiatique sont souvent des commerçants paisibles qui vivent dans des zones périphériques ou malheureusement l’État n’assume plus ses responsabilités en terme de sécurité publique.

Même si la hausse de la criminalité et des « incivilités » est générale et concerne l’ensemble de la population française, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF) déclare ne pas pouvoir rester insensible face à l’appel au secours de ces Français victimes d’une forme de racisme qui, contrairement à d’autres, est totalement passée sous silence par les associations prétendument antiracistes ainsi que par la plupart des médias et des formations politiques.

Parce qu’elle défend tous les Français, sans distinction de race ou de catégorie sociale, l’AGRIF dénonce, avec la communauté asiatique, cette indignation sélective qui tend à instrumentaliser la lutte contre le racisme à des fins politiciennes et idéologiques. Le racisme anti-asiatique est évidemment une réalité et, tout comme le racisme anti-blanc, ils devraient faire l’objet d’une même mobilisation des pouvoirs publics et judiciaires.

L'AGRIF assure qu'elle apportera son soutien aux Asiatiques comme à tous les Français victimes de la barbarie.

Allocution de Madame Jackie Troy, lors de la soirée des Asiatiques, le 28 mai 2015 à Paris, ayant réuni les présidents des 57 associations asiatiques et plus de 400 représentants de la diversité de la communauté asiatique en France :

Je suis très heureuse de voir réunis au cours de ce dîner autant de représentants de la diversité des associations de la communauté asiatique et chinoise vivant en France.
Depuis mon arrivée en France il y a plus de 25 ans, j’ai toujours rêvé de voir rassemblées toutes les composantes de celle-ci. Et aujourd’hui à côté des associations traditionnelles et historiques, voici également présentes les associations d’universitaires et de scientifiques et des grandes écoles chinoises.
Toutes ces associations illustrent notre diversité et leur rôle dans la société française, qui se borne bien souvent, à leur attribuer le seul statut de commerçants et ne semble les apprécier que dans le folklore lié aux fêtes du Printemps ou du Têt.
Notre communauté est également faite de talents divers, qu’ils soient professions libérales, chercheurs ou scientifiques, étudiants en master ou doctorants, mais aussi techniciens et ouvriers, ou encore chefs d’entreprises, cadres ou créateurs de start-up, même des élus, hélas trop rares, et tous veulent où ils sont, nous rendre fiers de notre rôle et de notre apport dans la société française.
Depuis sa création, en 2011, le CRAAF a agi souvent dans l’ombre et pour cette raison il est CONNU mais reste MÉCONNU.
Créé, selon ses statuts, pour être une instance d’ouverture et une passerelle entre la Communauté nationale et la Communauté asiatique largement entendue dans le respect des lois et de la Constitution de la République française, le Conseil Représentatif des Associations Asiatiques de France est conçu comme un outil de dialogue et de coopération entre les membres de la Communauté asiatique.
Il a pour ambition de favoriser une meilleure intégration de celle-ci au sein de la Communauté nationale. Sa raison est avant tout d’encourager la représentation de ses membres et leur émergence politique et sociale, et de lutter contre les diverses formes de discrimination ou d’intolérance.

Nous voulons agir dans deux domaines :
Domaine social d’abord : Beaucoup d’entre nous ont gardé leur nationalité d’origine, beaucoup ont aussi choisi et intégré la nationalité française avec respect et conviction.
Notre communauté globalement respecte le pays qui l’accueille et veut également être respectée en qualité de résident ou de citoyen :
- Nous le voulons aussi sur le plan médiatique pour échapper aux idées convenues et aux préjugés qui peuvent conduire au racisme ;
- Nous le voulons aussi sur le plan de la sécurité de ses biens ou de ses personnes qui reste une préoccupation forte de tous nos membres.
Domaine politique ensuite : car il faudra que les partis cessent de nous considérer, parce que nous sommes généreux, seulement comme des donateurs et électeurs, mais aussi comme des hommes ou des femmes ayant la capacité de fournir des candidats et des élus.
Le CRAAF a déjà été amené à soutenir les initiatives ou candidatures diverses issues de notre communauté.
Le CRAAF est cependant intransigeant et refuse d’abandonner sa neutralité et son indépendance et il s’est refusé à toute tentative de récupération politique venant de quelque bord que ce soit.
Un dernier mot pour saluer et remercier mes amis anciens élèves des grandes universités et grandes écoles chinoises qui me font l’amitié et l’honneur de participer à ce dîner et cette rencontre.
Merci de votre attention.


Le Conseil représentatif des associations asiatiques de France (CRAAF)

Dozodomo : Les jeux de mots pourris de Lionel Chamoulaud contre le joueur de tennis japonais Nishikori à Roland Garros
Causeur.fr : Pas d’indignation pour les Asiatiques de France

Les Moutons Enragés : Tous les racismes ne sont pas prioritaires…


vendredi 5 juin 2015

Benjamin Blanchard évoque la situation des Chrétiens d'Orient… et de l'Église chaldéenne…




Charlotte d’Ornellas reçoit Benjamin Blanchard, cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient et Mahir Doman, chaldéen français d’origine turque. L’origine des chaldéens, leur situation en France, la séparation et la relation entre l’église chaldéenne et Rome puis la réconciliation, le rôle de l’église de France dans l’intégration de la communauté chaldéenne, tels sont les sujets abordés dans cette émission.






Mai 2015 : enfants réfugiés principalement de Mossoul, lors d'une catéchèse en la cathédrale chaldéenne Saint-Raphaël de Beyrouth


Éléments bibliographiques fondamentaux :

Joseph Hajjar : Les Chrétiens uniates du Proche-Orient, collection "Les Univers", Éditions du Seuil, novembre 1962.

Joseph Hajjar : L'Europe et les destinées du Proche-Orient (1815 - 1848), Bibliothèque de l'Histoire de l'Église, Bloud et Gay, 1970.

Joseph Hajjar : Un lutteur infatigable : le patriarche Maximos III Mazloum, Imprimerie Saint Paul, Harissa, 1957.

Collectif dirigé par Roger Aubert : Nouvelle histoire de l'Église (5 tomes) -  T1 - Jean Daniélou et Henri Marrou : Des origines à Saint Grégoire le Grand (604). T2 - M. D. Knowles et D. Obolensky : Le Moyen Age (600-1500). T3 - Hermann Tüchle, C. A. Bouman et Jacques Le Brun : Réforme et Contre-Réforme (1500-1715). T4 - L.-J. Rogier, G. de Bertier de Sauvigny, Joseph Hajjar :  Siècle des Lumières, Révolutions, Restaurations (1715-1848). T5 - R. Aubert, J. Bruls, P. E. Crunican, John Tracy Elus, J. Hajjar, F. B. Pike - L'Église dans le monde moderne (1848 à nos jours). Seuil, 1963-1975.

Florence Hellot-Bellier : Chroniques de massacres annoncés, les Assyro-Chaldéens d'Iran et du Hakkari face aux ambitions des empires 1896-1920, Cahiers d'études syriaques, Geuthner, mars 2015, prix académique 2015 de l'Œuvre d'Orient.

Jules Leroy : Moines et Monastères du Proche-Orient, Horizons De France, 1958.

René Ristelhueber : Traditions françaises au Liban, préface de Gabriel Hanotaux de l'Académie française, Librairie Félix Alcan, 1918 [concerne essentiellement les maronites].



samedi 16 mai 2015

Hommage aux "adjan yaï", ceux qui ont fait don de leur corps à la médecine…












Hommage rendu à ceux qui ont légué leur corps à la science pour contribuer à la formation des jeunes médecins… Les étudiants de deuxième année de la faculté de Médecine de l'Université Chulalongkorn se sont joints ce jeudi 14 mai  aux bénévoles de la fondation chinoise Por Tek Tueng pour un rituel solennel de remise des cercueils contenant les corps de 242 "adjan yaï" [อาจารย์ใหญ่], ces défunts qui ont fait don de leur corps à la science… En reconnaissance de leur geste, leur est décerné le titre honorifique de "adjan yaï", c'est à dire "éminent professeur"… Par extension le même titre est accordé aux indigents et à ceux dont le corps a été retrouvé par la police sans être réclamé… Leur crémation sera ensuite parrainée par le Palais royal…

Jiraporn Kuhakan - Bangkok Post

Poh Teck Tung Foundation

มูลนิธิ ป่อเต็กตึ๊ง / Poh Teck Tung Foundation

jeudi 14 mai 2015

Yvan Blot : L'espoir Poutine… penser autrement… voir le monde autrement…


… Gardons présent à l’esprit que toute culture est par définition vivante, elle vit avec nous qui la portons. Elle risque de fait de mourir si nous n’avons plus les épaules assez solides pour la porter haut. C’est notre devoir de citoyen, de chrétien, d’homme, c’est notre honneur que de batailler pour la culture et par elle.



Vladimir Poutine leur dit merci
Yvan Blot
Yvan Blot : L’Homme défiguré / la personne humaine face à l’im-monde moderne
Yvan Blot : L’Homme défiguré / la personne humaine face à l’im-monde moderne


Charte du Cercle de l'Aréopage

Notre Patrie
Notre Patrie à nous,
c'est nos villages, nos autels,
nos tombeaux, tout ce que
nos pères ont aimé devant nous.
Notre Patrie, c'est notre Foi,
notre terre, notre Roi.
Mais leur Patrie à eux,
qu'est-ce que c'est ?
Vous le comprenez, vous ?
Ils veulent détruire les coutumes,
l'ordre, la tradition.
Alors, qu'est-ce que cette Patrie
narguante du passé, sans fidélité, sans amour ?
Cette Patrie de billebaude et d'irréligion ?
Pour eux, la Patrie semble n'être qu'une idée,
Pour nous, elle est une terre. Ils l'ont dans le cerveau ;
nous nous l'avons sous les pieds, c'est plus solide !
Et il est vieux comme le diab'
leur monde qu'ils disent nouveau
et qu'ils veulent fonder dans l'absence de Dieu...
On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ... faut rire !
Mais en face de ces démons
qui renaissent de siècle en siècle,
Sommes une jeunesse, Messieurs !
Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de fidélité !

Chevalier de CHARETTE


Messe du jour en direct

mercredi 13 mai 2015

วันพืชมงคล 2558 : พระโคเสี่ยงทายกินหญ้า - Labour Royal 2558 : les augures sont favorables



พืชมงคล 2558 พระโคเสี่ยงทายกินหญ้า
L'herbe offerte les bœufs ont brouté : bon augure…
Généreuses seront les pluies, d'eau les semis ne manqueront…
Foisonnantes seront les récoltes, de nourritures copieuses le peuple jouira.



ถ่ายทอดสด พระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ 13 พฤษภาคม 2558
Cérémonie du Labour Royal (diffusée en direct le 13 mai 2558)



ถ่ายทอดสด พระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ ปี 2558 ณ มณฑลพิธีท้องสนามหลวง
Vivez en direct depuis Sanam Luang la Cérémonie du Labour Royal 2558




“พืชมงคล” พิธีกรรมศักดิ์สิทธิ์ สร้างกำลังใจ เสริมความเชื่อมั่น - ธำรงวิถีชีวิต “เกษตรกร” ผู้ผลิตอาหารหลักของโลก

Cérémonie du Labour Royal - วันพระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ

The Royal Ploughing Ceremony

พระราชพิธีพืชมงคลจรดพระนังคัลแรกนาขวัญ

La cérémonie du labour royal à Bangkok

La cérémonie du Labour Royal à Phnom Penh, le 9 mai 2012 (reportage photographique)

วันพืชมงคล 2557  - Le Labour Royal 2557



« Régiment immortel » honore la mémoire des héros de la Grande Guerre patriotique








Marche du « Régiment immortel » ce 9 mai à Moscou


Le président Vladimir Poutine a défilé au premier rang de la marche commémorative « Régiment immortel » [Бессмертный полк], marche par laquelle les descendants des soldats qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale rendent hommage à leurs parents…

"L'héroïsme immortel pour le salut de la Patrie ne sera jamais oublié… La Russie rend hommage à la fermeté et au courage de ses vétérans. Que les anciens combattants de la Grande Guerre patriotique, où qu'aujourd'hui ils se trouvent, le sachent. Le peuple multinational (de l'URSS) rassemblé a combattu pour la liberté et a réalisé cet exploit immortel pour le salut de la Patrie", a déclaré le président russe Vladimir Poutine devant les participants et invités à la Parade de la Victoire.
 
Même si chaque année, voire chaque mois et chaque jour leur nombre diminue, chacun garde le souvenir de son aïeul ayant participé à la Seconde guerre mondiale, un vétéran ridé au visage cuivré, au regard perçant et un peu triste, qui, comme des milliers d'autres survivants, n'aimait pas parler de la guerre. De l'époque, il leur reste quelques photos, peut-être des lettres, ainsi que des médailles noircies par le temps.


En Russie, l'action populaire « Régiment immortel » ressuscite le souvenir des vétérans de la Seconde guerre mondiale. Lancé à Tomsk en 2012, « Régiment immortel » se manifeste par une marche où chacun se fait un honneur de brandir de grandes photos de ses proches ayant participé à la Grande Guerre Patriotique, ainsi qu'on la nomme en Russie. Après à peine quatre ans, le « Régiment immortel », est présent dans plus de 1 100 villes de 15 pays et a pris de telles dimensions que le président russe Vladimir Poutine a autorisé les membres du mouvement à se joindre et participer à la grande parade de la Victoire ce 9 mai. Valérie Smakhtina, journaliste francophone à Sputnik y participe, accompagnée du portrait de son grand-père qui, lui, avait pris part au premier défilé militaire à l'occasion du 20ème anniversaire de la Victoire en 1965 sur la place Rouge.

« Cette histoire a réuni les gens », confie Sergueï Lapenkov, président du « Régiment immortel ». Une forme nouvelle pour incarner cette mémoire est apparue : c'est le site Internet du « Régiment immortel » [Официальный сайт акции «Бессмертный полк»] sur lequel chaque personne peut écrire tout ce qu'elle sait sur son aïeul ayant participé à la guerre. On peut découvrir sur ce site des histoires bouleversantes avec des photos, des copies de décorations et de documents. Mais il y a aussi des histoires laconiques qui font frémir. Un habitant de Moscou a noté : « J'écris en l'honneur de mon oncle. Appelé sous les drapeaux, il est arrivé en retard au centre de recrutement et a alors été envoyé dans une compagnie disciplinaire. Il a disparu sans qu'aucune nouvelle parvienne à la famille ». Brève histoire d'un des participant. Pour chacun de telles histoires sont très importantes, la guerre était certes une bataille d'armées, de divisions, de masses d'hommes immenses, mais chaque soldat, officier ou général menait sa propre guerre.
 
Le « Régiment immortel » ne peut se substituer pas au défilé des anciens combattants. Le défilé des anciens combattants est la mémoire vivante, ce sont les participants aux événements. Il y a 30 ans, le jour du 9 mai était animé par ces hommes, par leurs visages, leurs conversations, leurs émotions. C'était immensément émouvant. Rien ne peut remplacer les êtres vivants. On peut certes prolonger leur vie et leur existence à travers la mémoire. Mais ce ne sera jamais une substitution. Quand le dernier vétéran disparaîtra, et ce jour viendra tôt ou tard, c'est inévitable, l'histoire du jour de la Victoire ne doit pas perdre ses héros. Chacun en Russie se souvient de la guerre de 1812 et de la victoire sur l'armée de Napoléon, mais ce souvenir est devenu abstrait, s'inscrivant dans un passé lointain. « Régiment immortel » voudrait que la mémoire de la dernière guerre soit concrète. Parce que cette guerre était la plus terrible de toute l'histoire des peuples de Russie. L'essentiel était en jeu. Que l'on comprenne pourquoi les gens tombaient sur les champs de bataille : ils ont donné leur vie pour qu'il n'y ait plus de guerre. Dans plus d'un message sur trois on peut lire sur le site : "grand-père n'aimait pas parler de la guerre, il ne racontait rien sur la guerre. Pour les participants, c'était un enfer et même s'en souvenir faisait mal." Nombre d'entre eux n'ont plus jamais regardé de films de guerre. Que les gens comprennent que leurs parents ont donné leur vie ou ont survécu à cet enfer pour qu'il n'y ait plus de guerres.
 
Parmi ceux qui ont survécu aux massacres de la Grande Guerre Patriotique, le sergent Alexandre Loyko, grand-père paternel de Valérie Smakhtina. Né d'une famille paysanne du village de Vochkaty à 110 km au sud de Minsk, il aimait cultiver la terre. Pieds-nus, son enfance a été consacrée au travail, dans le kolkhoze de Rokosovski dont il est ensuite devenu le « patron ».
 
Au printemps 1939, étudiant au collège de Communication électrique à Minsk, il a été appelé sous les drapeaux de l'Armée Rouge. Lors de la guerre, Alexandre Loyko a été détaché auprès du 641ème bataillon de transmissions… C'est dans les rangs de ce bataillon que le vétéran a parcouru des centaines de kilomètres alors que des balles de mitrailleuses sifflaient de tout côtés, effleurant ou tuant des milliers de soldats de l'Armée Rouge, sur le front de Kalinine et du premier front balte.
 
De cette époque, il lui reste peu de souvenirs qu'il partage parcimonieusement avec ses proches. Une histoire l'a, semble-t-il, le plus marqué. Lors de la prise de Königsberg, il devait effectuer la liaison entre les troupes sur place et l'état-major à Moscou. Abruti par les scènes macabres de la campagne et les canons qui tiraient sans relâche, chacun se terrait dans son trou. Il a fallu un fier courage aux transmetteurs, dont le grand-père Alexandre Loyko, qui, debout, dans un champ de mines, face aux mitrailleuses, ont réussi à rétablir la liaison avec l'état-major dans les meilleurs délais. C'est à ce moment-là qu'Alexandre Loyko est remarqué par général Tcherniakhovski qui menait l'attaque. Le général a remercié chaque transmetteur en personne. Après l'opération, le sergent Alexandre Loyko a été récompensé d'une médaille pour la prise de Königsberg, une médaille qui s'ajoute à une quinzaine d'autres décorations.

Le 24 avril 1946, Alexandre Loyko est revenu dans son village natal où il a travaillé comme directeur adjoint de « Machinerie et équipement agricoles ». Son nom est inscrit dans le livre d'honneur. À l'occasion du 60ème anniversaire du vétéran, son camarade de combat Grigori Chvets, journaliste, a publié un article dans le journal local « Slava Pratsi » consacré à la vie.

Est-ce un héros de guerre ? Pas vraiment. Alexandre Loyko s'est toujours considéré comme un soldat ordinaire. Ses concitoyens le décrivent comme un homme brave, un gaillard qui joue de la mandoline, un professionnel qui a des doigts d'or et qui ne refuse jamais son aide.

« Je suis comme rien du tout », répétait le vétéran quand ses trois enfants lui demandaient de parler de la guerre. Mais c'est de ce « rien du tout » qu'on fait l'histoire. Son histoire, comme celle des millions de vétérans, n'est pas uniquement individuelle. Toute mémoire soigneusement gardée par les nouvelles générations, les descendants des héros « ordinaires » de la Seconde Guerre mondiale, se transforme en une histoire populaire, une histoire nationale. Et cette histoire, tant qu'elle reste vivante, ne peut être falsifiée ni réécrite… En dépit des manœuvres falsificatrices de la propagande occidentale et de l'« histoire » qui y est aujourd'hui pernicieusement enseignée.
 
(source : Valérie Smakhtina pour Sputnik France)



À Moscou, défilent des soldats… à Paris, des maîtresses…



Poutine, honni par une Europe à la botte des Américains… raconté par Sharon Tennison


La violence verbale de part et d'autre lors de la conférence de presse entre Vladimir Poutine et Angela Merkel met fin au mythe des bonnes relations germano-russes. Mais dans le contexte politique actuel de l'Europe à de possibles bonnes relations avec l'Union Européenne.
L'Union Européenne, l'Allemagne en tête prend fait et cause pour le camp américain. La Russie en prend acte et démontre ne pas vouloir modifier sa politique européenne pour autant, actant dans le même temps son virage asiatique. La nouvelle carte est officiellement posée. Les jeux sont faits. Le 12 mai, J. Kerry vient en Russie. À l'ordre du jour beaucoup de questions, notamment l'Ukraine. Mais pas les sanctions. Ce qu'affirme le porte-parole du Kremlin. Traduction : la Russie ne va pas vendre sa position, elle n'est pas là pour s'abaisser à négocier un imbécile "pardon".




Le cadeau empoisonné de J. Kerry à V. Poutine

L'affirmation sans complexe de la domination américaine

Autant la visite de la chancelière A. Merkel s'est mal passée, le ton était dur, l'annexion de la Crimée, le danger pour l'équilibre géopolitique, autant les rapports sont amicaux avec J. Kerry. Autrement dit, les Européens ont eu le rôle du méchant qui doit tenir une position de principe inflexible, les États-Unis peuvent eux se permettre plus de souplesse, de la realpolitik, permettant la défense de leurs intérêts nationaux. C'est l'avantage du chef, la souplesse. Les autres exécutent. Lire la suite


À l'exécutant, le rôle du méchant, une position de principe inflexible…


L'avantage du chef, l'attitude "amicale", la souplesse…


Vents contraires sur le projet Ukraine


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   Poutine raconté par Sharon Tennison


Voici le témoignage d’une Américaine qui connaît bien la Russie. Sa vision de Poutine est aux antipodes de ce que nos médias nous disent souvent de celui qui est devenu le président de la Fédération de Russie. Un propos qui jette sur l’un des tout plus importants dirigeants de ce monde un éclairage pour le moins singulier.

Sharon Tennison
Sharon Tennison a travaillé pendant 25 ans, en Russie et dans la Communauté des États indépendants (CEI), à la création de nombreux programmes d’assistance technique pluriannuels de plusieurs millions de dollars, destinés à assurer la formation des citoyens soviétiques et russes pour leur permettre d’accéder à l’indépendance et à certaines compétences conçues en vue d’une auto-gouvernance. Elle est fondatrice et présidente du Centre d’initiatives citoyennes (CICSF) à San Francisco. Elle est l’auteur du livre The Power of Impossible Ideas: Evidence that Ordinary People can Accomplish Extraordinary Feats Even in International Relations, édité en octobre 2012. Elle vit une partie de l’année en Russie et y voyage beaucoup.


Chers amis et collègues,
Alors que la situation en Ukraine s’est aggravée, une désinformation et un battage inadmissibles sont quasi-quotidiennement déversés sur la Russie et sur Vladimir Poutine.
Les journalistes et les experts des médias doivent à présent parcourir l’Internet et sonder les dictionnaires pour produire de nouvelles épithètes diaboliques leur permettant de continuer à décrire leurs deux souffre-douleurs.
Partout où je fais des présentations, à travers l’Amérique, la première chose que l’on me demande, durant la séance des questions, c’est toujours, de façon assez sinistre : « Qu’en est-il de Poutine ? »
Il est temps pour moi de partager les réflexions qui suivent :
Il arrive à Poutine, évidemment, de commettre des fautes et de faire des erreurs. D’après l’expérience que j’ai de lui, et d’après les expériences de personnes de confiance, y compris celles de responsables américains qui ont travaillé en étroite collaboration avec lui sur une période de plusieurs années, Poutine est probablement un homme droit, fiable et extrêmement inventif. C’est de toute évidence quelqu’un qui pense à long terme et qui planifie, et il s’est avéré excellent analyste et fin stratège. C’est un leader qui est capable de travailler tranquillement pour atteindre ses objectifs, malgré les monceaux d’accusations et de mythes qu’on lui attribue régulièrement depuis qu’il est devenu le deuxième président de la Russie.
Je me suis tenue à l’écart, observant sans rien dire comment Poutine était diabolisé de façon croissante depuis le début des années 2000 ; c’est avec mon ordinateur que je réfléchissais, notant mes pensées et mes préoccupations, dont j’espérais en fin de compte parvenir à faire un livre (lequel fut finalement publié en 2011). Le livre explique mes observations de façon plus approfondie que dans cet article. Comme d’autres qui ont pu avoir une expérience directe avec cet homme que l’on connaît peu, je me suis efforcée, mais en vain, d’éviter d’être étiquetée comme une « apologiste de Poutine ». Si quelqu’un s’avise de rester seulement neutre à son sujet, il sera considéré comme « mou à l’égard de Poutine » par les experts et les citoyens, qu’ils appartiennent à la nouvelle meute ou qu’ils soient seulement des gens ordinaires, prenant leurs informations sur CNN, Fox et MSNBC.
Je n’ai nulle prétention d’être un expert ; j’ai seulement été développeur de programme en URSS et en Russie pendant ces 30 dernières années. Mais durant ce temps, j’ai eu, sur le terrain, avec des Russes de tous bords et dans 11 fuseaux horaires différents, des contacts beaucoup plus directs que n’importe lequel des reporters occidentaux ou, en ce domaine, que quiconque parmi les officiels de Washington. J’ai passé suffisamment de temps dans le pays pour réfléchir à l’histoire et à la culture russes en profondeur, pour étudier leur psychologie et la façon dont ils fonctionnent, et pour comprendre ces différences marquées entre les mentalités américaine et russe qui compliquent tellement nos relations politiques avec leurs dirigeants. Comme il en est de personnalités différentes au sein d’une famille, ou d’un club civique, ou dans une réunion municipale, il faut de la compréhension et une certaine dose de compromis pour parvenir à créer des relations viables lorsque les arrière-plans de base des uns et des autres sont différents. À Washington, on s’est notoirement désintéressé de la compréhension de ces différences et de la façon dont il y aurait lieu d’essayer de faire la moitié du chemin vers la Russie.
En plus de mon expérience personnelle avec Poutine, j’ai eu des discussions avec de nombreux responsables américains, ainsi qu’avec des hommes d’affaires américains qui ont eu des années d’expérience de travail avec lui : je crois que l’on peut dire sans crainte de se tromper qu’il ne viendrait à l’idée de personne de le décrire comme « brutal » ou « voyou », ni non plus d’utiliser aucun des autres noms ou adjectifs diffamatoires dont on l’affuble constamment dans les médias occidentaux.
J’ai rencontré Poutine des années avant qu’il eût même rêvé d’être un jour président de la Russie, de même que beaucoup d’entre nous qui avons travaillé à Saint-Pétersbourg dans les années 1990. Depuis que toutes les calomnies à son encontre ont commencé, je suis devenue presque obsédée à force de vouloir comprendre son caractère. Je crois que j’ai lu tous les discours importants qu’il a prononcés (y compris le texte intégral de ces longues heures de conversation téléphonique qu’il a annuellement avec les citoyens russes). J’ai essayé de vérifier s’il avait changé en pire depuis qu’il a été élevé à la présidence, ou si c’est un personnage droit qui s’est trouvé en situation d’avoir à jouer un rôle qu’il n’avait jamais prévu, et qui n’aurait à sa disposition que sa seule intelligence pour essayer de faire du mieux qu’il peut face à Washington, et ce dans des circonstances extrêmement difficiles. Si tel est le cas, et je pense que ça l’est, il a mérité de très bonnes notes pour la performance qu’il a accomplie au cours des 14 dernières années. Ce n’est pas par hasard que Forbes l’a qualifié de dirigeant le plus puissant de l’année 2013, en faisant ainsi le remplaçant d’Obama, qui avait reçu le titre en 2012. Les lignes qui suivent ne prétendent retracer que ma seule expérience personnelle avec Poutine.
On était en 1992, soit deux ans après l’implosion du communisme ; et l’on était à Saint-Pétersbourg. Pendant des années, j’avais créé des programmes destinés à permettre d’ouvrir des relations entre nos deux pays, et nous espérions pouvoir aider les soviétiques à dépasser cette mentalité bien ancrée qui les vouait au déclin. Une nouvelle possibilité de programme s’est fait jour dans ma tête. Comme je m’attendais à ce qu’elle nécessitât d’obtenir la signature des gens de la mairie au Mariinsky [1], je pris rendez-vous. Mon ami Volodia Shestakov et moi nous sommes donc présentés à une entrée latérale du bâtiment du Mariinsky. Nous nous sommes retrouvés dans un petit bureau brun et terne, face à un homme à l’apparence plutôt banale dans un costume marron. Il s’enquit de la raison de ma venue. Après avoir sondé la proposition que j’avais soumise, il commença à poser des questions intelligentes. Après chacune de mes réponses, il passait à la question pertinente suivante. Je pris conscience de ce que cet interviewer-là était différent des autres bureaucrates soviétiques, lesquels semblaient toujours transformer leurs conversations avec des étrangers en badinage de copains dans l’espoir d’arriver à obtenir quelque pot de vin en échange des demandes que présentaient les Américains. Le CIC [2] s’en tenait au principe de ne jamais, jamais donner de pot de vin. Mais ce fonctionnaire-là était ouvert, curieux, et son comportement restait impersonnel. Après plus d’une heure de questions et réponses attentives, il m’expliqua tranquillement qu’il avait essayé de son mieux de déterminer si la proposition était légale, et me dit alors que, malheureusement, au moment où nous parlions, elle ne l’était pas. Quelques bons mots furent prononcés au sujet de la proposition. Et ce fut tout. Simplement et gentiment, il nous montra la porte. Une fois dehors sur le trottoir, je dis à mon collègue : « Volodia, c’est bien la première fois que nous avons jamais eu affaire à un bureaucrate soviétique qui ne nous a pas demandé à faire un voyage aux États-Unis, ou quelque autre chose qui ait de la valeur ! » Je me souviens avoir jeté un œil à la carte qu’il nous avait remise, dans la lumière du soleil ; on y lisait : Vladimir Vladimirovitch Poutine.
1994 : le consul général américain Jack Gosnell me passe un appel d’urgence à Saint-Pétersbourg. 14 membres du Congrès accompagnés du nouvel ambassadeur américain en Russie, Thomas Pickering, doivent venir à Saint-Pétersbourg au cours des trois prochains jours. Il a besoin d’une aide immédiate. Je me suis précipitée au Consulat où j’ai appris que Jack m’avais chargée de donner à cette délégation de bon augure, ainsi qu’à l’ambassadeur arrivant, les instructions qui leur étaient nécessaires. J’étais abasourdie, mais il a insisté. Ils venaient de Moscou, et ils étaient furieux de la façon dont le financement des États-Unis y était gaspillé. Jack voulait qu’ils entendissent la « bonne nouvelle » au sujet des programmes du CIC, lequel présentait de beaux résultats. Dans les 24 heures qui suivirent, Jack et moi avons aussi mis en place des réunions de « domicile » dans les petits appartements d’une douzaine de chefs d’entreprise russes, à l’intention des dignitaires qui arrivaient (les gens du Département d’État de Saint-Pétersbourg étaient atterrés, car on n’avait jamais procédé de la sorte auparavant, mais c’est Jack qui avait la haute main en l’occurrence). C’est seulement plus tard, en 2000, que j’ai entendu parler de l’expérience antérieure de Jack, pendant trois ans, avec Vladimir Poutine, dans les années 1990, alors que ce dernier courait la ville pour le maire Sobchak. Davantage à ce sujet plus tard.
31 décembre 1999 : sans le moindre avertissement, alors que l’on changeait d’année, le président Boris Eltsine fit au monde l’annonce de ce qu’à compter du lendemain, il démissionnait de ses fonctions et laissait la Russie entre les mains d’un Vladimir Poutine inconnu. En entendant les nouvelles, je pensais qu’il ne s’agissait sûrement pas du Poutine dont je me souvenais ; celui-là ne pourrait jamais diriger la Russie. Le lendemain, un article du New York Times publiait une photo. Oui, c’était le même Poutine que j’avais rencontré des années auparavant ! J’étais choquée et consternée, et je disais à mes amis : « C’est une catastrophe pour la Russie. J’ai passé du temps avec ce type : il est trop introverti et trop intelligent, jamais il ne sera en mesure d’établir de rapports avec les masses de Russie. » De plus, je déplorais ceci : « Pour que la Russie, qui est à genoux, se relève, il lui faut deux choses : 1) que les jeunes oligarques arrogants soient retirés de la circulation de force par le Kremlin, et 2) il faut trouver un moyen de retirer leurs fiefs aux patrons des régions (les gouverneurs), et ce dans les 89 régions de Russie. » Il était clair pour moi que l’homme en costume brun n’aurait jamais l’instinct ou les tripes pour faire face à ces deux défis primordiaux qui attendaient la Russie.

Le 31 décembre 1999, Boris Eltsine transmet la Constitution
à Vladimir Poutine dans le bureau présidentiel du Kremlin

Février 2000 : presque immédiatement, Poutine a commencé à mettre les oligarques de Russie sur la touche. En février, la question des oligarques fut posée ; il la précisa par une question, suivie de sa propre réponse : « Quelle devrait être la relation avec ceux que l’on appelle oligarques ? La même qu’avec n’importe qui d’autre. La même qu’avec le propriétaire d’une petite boulangerie ou d’une boutique de cordonnier. » Ce fut le premier signal de ce que les magnats des affaires ne seraient plus en mesure de faire fi des réglementations gouvernementales ou de compter sur un accès privilégié au Kremlin. Cela rendit également les capitalistes occidentaux nerveux. Après tout, ces oligarques étaient des hommes d’affaires prospères et intouchables, de bons capitalistes, et peu importait qu’ils eussent obtenu leurs entreprises illégalement et que leurs profits fussent mis à l’abri dans des banques à l’étranger.
Quatre mois plus tard, Poutine convoqua une réunion avec les oligarques et leur soumit un accord : ils pourraient garder leurs entreprises de l’ère soviétique, productrices de richesse quoiqu’illégalement acquises, et ils ne seraient pas nationalisés… SI leurs impôts sur le revenu étaient acquittés et s’ils restaient, à titre personnel, en dehors de la sphère politique. Ce fut la première des « solutions élégantes » de Poutine aux défis presque impossibles auxquels la nouvelle Russie devait faire face. Mais l’affaire mit également son auteur dans la ligne de mire des médias des États-Unis et des officiels américains, qui commencèrent alors à défendre les oligarques, et en particulier Mikhaïl Khodorkovski. Ce dernier devint une figure hautement politique, ne paya pas ses impôts, et avant d’être arrêté et emprisonné, était en pourparlers avec Exxon Mobil en vue de vendre à celle-ci la majeure partie de la plus grande compagnie pétrolière privée de Russie, Yukos Oil. Malheureusement, pour les médias américains et les diverses structures du gouvernement des Etats-Unis, Khodorkovski devint un martyr (et le demeure encore à ce jour).
Mars 2000 : je suis arrivée à Saint-Pétersbourg. Une amie russe (une psychologue) que j’ai depuis 1983 est venue pour notre visite habituelle. Ma première question est : «Lena que penses-tu de ton nouveau président ? » Elle se met à rire et réplique : « Volodia ? Je suis allée à l’école avec lui ! » Elle commence à décrire Poutine comme un jeune tranquille et pauvre, aimant les arts martiaux, qui s’est dressé pour défendre les enfants victimes d’intimidation sur les terrains de jeux. Elle se souvenait de lui comme d’un jeune homme patriote qui avait demandé à entrer au KGB prématurément après avoir obtenu son diplôme de fin de secondaire (ils l’ont envoyé promener en lui disant de faire des études). Il est entré à la fac de droit, puis plus tard a postulé de nouveau et a été accepté. Je dois avoir grimacé en entendant cela, parce que Lena a dit : « Sharon, en ce temps-là, nous admirions tous le KGB et nous étions convaincus que ceux qui y travaillaient étaient des patriotes, et qu’ils assuraient la sécurité du pays. Nous avons donc pensé qu’il était naturel pour Volodia de choisir cette carrière. » Ma question suivante fut : « Que penses-tu qu’il va faire avec les criminels d’Eltsine au Kremlin ? » Elle a mis sa casquette de psychologue, et après avoir réfléchi, elle a répondu : « Si on le laisse faire les choses à sa façon, il va les observer pendant un certain temps, pour être sûr de ce qui se passe, et puis il va tirer quelques fusées éclairantes en l’air pour leur faire savoir qu’il les regarde. S’ils ne répondent pas, il leur parlera personnellement, et alors, si leurs comportements ne changent pas, certains se retrouveront en prison d’ici quelques années. » Je l’ai félicitée par courriel lorsque ses prédictions ont commencé à se réaliser pour de vrai.
Tout au long des années 2000 : de nombreux anciens du CIC de Saint-Pétersbourg ont été interrogés afin de déterminer comment fonctionnait le programme PAP [3] de formation d’entreprise et comment nous pourrions rendre l’expérience réalisée aux États-Unis plus profitable pour leurs nouvelles petites entreprises. La plupart croyaient que le programme avait été extrêmement important, au point de représenter un véritable tournant. Enfin, il fut demandé à chacun : « Alors, que pensez-vous de votre nouveau président ? » Aucun ne répondit de façon négative, même si, à l’époque, les entrepreneurs détestaient les bureaucrates russes. La plupart répondirent de la même manière : « Poutine a enregistré mon entreprise il y a quelques années. » Question suivante : « Et, combien cela vous a-t-il coûté ? » Quelqu’un obtint la réponse suivante : « Poutine ne nous a pas fait payer quoi que ce soit. » Un autre dit : « C’est au bureau de Poutine que nous sommes allés parce que les autres qui fournissaient des inscriptions au Marienskii, ceux-là s’enrichissaient sur leurs sièges. »
Fin 2000 : durant la première année de Poutine en tant que président de la Russie, les responsables américains m’ont paru suspecter qu’il irait à l’encontre des intérêts de l’Amérique : chacun de ses mouvements fut remis en question dans les médias américains. Je ne parvenais pas comprendre pourquoi et me contentait de relater ces événements sur mon ordinateur et dans mes bulletins d’information.
2001: Jack Gosnell (l’ancien consul général des États-Unis dont j’ai déjà fait mention) a expliqué sa relation avec Poutine lorsque celui-ci était adjoint au maire de Saint-Pétersbourg. Tous les deux travaillaient en étroite collaboration pour créer des coentreprises [« joint ventures »] et d’autres moyens de promouvoir les relations entre les deux pays. Jack raconte que Poutine avait toujours cette même rectitude, qu’il était courtois et serviable. Quand la femme de Poutine, Lioudmila, eut un grave accident de voiture, Jack prit la liberté (avant d’en informer Poutine) d’organiser pour elle une hospitalisation et un transport par avion en Finlande, afin qu’elle pût y bénéficier de soins médicaux. Quand Jack l’annonça à Poutine, il raconte que ce dernier resta comme saisi par l’offre généreuse, mais finit par dire qu’il ne pouvait pas accepter cette faveur, que c’était dans un hôpital russe qu’il faudrait que Lioudmila récupère. Ce qu’elle fit, alors même qu’en Russie, dans les années 1990, les soins médicaux étaient abominablement mauvais.
Un officier supérieur du CSIS [2]  avec lequel j’étais amie dans les années 2000 a travaillé en étroite collaboration avec Poutine sur un certain nombre de coentreprises au cours des années 1990. Il m’a raconté qu’il n’y avait jamais eu avec Poutine quoi que ce soit de discutable à chaque fois qu’il avait eu affaire à lui, et qu’il le respectait, estimant que c’était de façon imméritée que les médias américains lui faisaient une réputation aussi austère. De fait, il ferma la porte du CSIS quand nous commençâmes à parler de Poutine. Je devinai sans peine que ses commentaires n’auraient pas été considérés comme acceptables si les autres les avaient entendus.
Un autre ancien responsable américain, dont je tairai le nom, a également indiqué avoir travaillé en étroite collaboration avec Poutine, disant qu’il n’y avait jamais eu à son égard de soupçon de corruption ou de pression, qu’on ne lui avait jamais vu rien d’autre que des comportements respectables et de la serviabilité.
En 2013, j’ai rencontré par deux fois des fonctionnaires du Département d’État concernant Poutine :
Lors de la première rencontre, je me suis senti la liberté de poser la question à laquelle j’avais déjà tant soupiré d’obtenir une réponse : « Quand Poutine est-il devenu inacceptable pour les fonctionnaires de Washington et pourquoi ? » Sans une hésitation, on m’a répondu : « Lorsqu’il a été annoncé que Poutine serait le prochain président, c’est là que les couteaux ont été tirés ». J’ai demandé POURQUOI. Et la réponse fut : « Je n’ai jamais pu savoir pourquoi ; peut-être parce qu’il a appartenu au KGB. » J’ai fait remarquer que Bush n°1 avait été à la tête de la CIA. On m’a répondu : « Cela n’aurait fait aucune différence, c’était un homme à nous. »
La seconde rencontre était avec un ancien fonctionnaire du Département d’État avec qui j’ai récemment partagé une interview à la radio à propos de la Russie. Suite à l’interview, tandis que nous parlions, j’ai remarqué : « Cela pourrait vous intéresser de savoir que j’ai recueilli auprès de nombreuses personnes les expériences qu’elles avaient de Poutine, et pour certaines d’entre elles, c’est une expérience qui s’étend sur une période de plusieurs années. Et bien, toutes ont dit qu’elles n’avaient jamais eu d’expérience négative avec Poutine et qu’il n’y avait contre lui aucune preuve de corruption passive ». Il m’a fermement répondu : « Personne n’a jamais été en mesure de présenter une seule charge de corruption contre Poutine. »
De 2001 jusqu’à aujourd’hui, j’ai observé le montage négatif des médias américains contre Poutine… avec même des accusations d’assassinats, ou d’empoisonnements, pour finir par le comparer à Hitler. Allégations à l’appui desquelles nul n’a présenté à ce jour le moindre élément concret. Pendant ce temps, j’ai voyagé dans toute la Russie, à plusieurs reprises chaque année, et j’ai vu le pays changer lentement sous la gouverne de Poutine. Les impôts ont été réduits, l’inflation a diminué, et des lois se sont mises en place peu à peu. Les écoles et les hôpitaux ont commencé à s’améliorer. Les petites entreprises se sont développées de plus en plus, l’agriculture a montré des signes d’amélioration, et les magasins d’alimentation se sont trouvés de mieux en mieux approvisionnés. Les problèmes d’alcoolisme se sont faits moins évidents, l’interdiction de fumer dans les bâtiments a vu le jour, et l’espérance de vie a commencé à augmenter. On a construit des autoroutes à travers le pays, de nouvelles voies de chemin de fer et des trains modernes sont apparus même en des endroits reculés, et le secteur bancaire est devenu de plus en plus fiable. La Russie a commencé à ressembler à un pays décent ; elle n’a sans doute pas encore atteint le niveau que les Russes espèrent depuis longtemps, mais l’amélioration se fait progressivement, et pour autant qu’ils se rappellent, c’est la première fois.
Mes voyages en Russie de 2013/2014 : en plus de Saint-Pétersbourg et de Moscou, je suis allée en septembre dans les montagnes de l’Oural, et j’ai passé quelque temps à Iekaterinbourg, à Tcheliabinsk et à Perm. Nous sommes allés d’une ville à l’autre en automobile et en train ; les champs et les forêts semblent en bonne santé, les petites villes sont repeintes de frais et l’on y voit de nouvelles constructions. Les Russes d’aujourd’hui ressemblent aux Américains (ce sont les mêmes vêtements qui nous viennent de Chine, aux uns et aux autres). Les vieux blocs d’habitation en béton du temps de Khrouchtchev cèdent la place à de nouveaux complexes résidentiels privés à plusieurs étages, tout à fait charmants. Des centres d’affaires de grande hauteur, de beaux hôtels et de grands restaurants sont maintenant chose courante, et ce sont des lieux que fréquentent les Russes ordinaires. Des maisons résidentielles à deux et trois étages ceinturent aujourd’hui ces villes russes pourtant loin de Moscou. Nous avons visité de nouveaux musées, des bâtiments municipaux et d’énormes supermarchés. Les rues sont en bon état, les autoroutes sont neuves et leur marquage est enfin bon, les stations-service ressemblent à celles qui parsèment les routes américaines. En janvier, je suis allée à Novossibirsk, en Sibérie, où une nouvelle architecture de ce type a été observée. Les rues étaient maintenues ouvertes à la circulation grâce à un déneigement constant, un éclairage moderne gardait la ville éclairée toute la nuit, beaucoup de nouveaux feux de circulation (avec compte-à-rebours des secondes jusqu’au changement de feu) avaient fait leur apparition. Je suis étonnée de voir tout le progrès qu’a fait la Russie au cours des 14 dernières années, depuis qu’un inconnu sans expérience est entré à la présidence russe et a repris un pays qui gisait sur le ventre.
Alors pourquoi nos dirigeants et nos médias dénigrent-ils Poutine et la Russie ? Pourquoi les diabolisent-ils ???
Comme Lady MacBeth, ne protestent-ils pas trop ?
Les psychologues nous disent que les gens (et les pays ?) projettent sur les autres ce qu’ils ne veulent pas regarder sur eux-mêmes. Ce sont les autres qui portent notre « ombre » lorsque nous refusons de la posséder. Nous conférons aux autres ces mêmes traits que nous sommes horrifiés de reconnaître en nous.
Serait-ce la raison pour laquelle nous trouvons constamment à redire de Poutine et de la Russie ?
Se pourrait-il que nous projetions sur Poutine nos propres péchés et ceux de nos dirigeants ?
Se pourrait-il que nous condamnions la corruption de la Russie, en faisant comme si la corruption n’existait pas dans le monde de nos propres entreprises ?
Se pourrait-il que nous condamnions chez eux la situation en matière de droits de l’homme et les questions qui ont trait aux lesbiennes, gays bi et trans, sans affronter le fait que nous n’avons pas résolu ces mêmes questions chez nous ?
Se pourrait-il que nous accusions la Russie de tenter de « reconstituer l’URSS » à cause de ce que nous faisons nous-mêmes pour rester « l’hégémonie » qui domine le monde ?
Se pourrait-il que nous projetions des comportements nationalistes sur la Russie parce que c’est ce que nous sommes nous-mêmes devenus, et que nous ne voulons pas y faire face ?
Serait-ce que nous projetons une attitude va-t-en-guerre et belliciste sur la Russie, en raison de ce que nous avons fait au cours des dernières administrations américaines ?
Sharon Tennison

Traduit par Goklayeh pour vineyardsaker.fr


Notes de Traduction

[1] Le Mariinsky, ou palais Marie, fut construit à Saint-Pétersbourg, sur commande du tsar Nicolas Ier, pour sa fille, la grande-duchesse Marie Nikolaïevna, à l’occasion de son mariage ; ancien siège du Soviet de Léningrad, le bâtiment abrite depuis 1994 l’Assemblée législative de Saint-Pétersbourg. (wikipedia, anglais)
[2] Le Centre d’initiatives citoyennes. (wikipedia, anglais)
[3] Programme d’amélioration de la productivité


Source en anglais : PUTIN, BY SHARON TENNISON (vineyardsaker, anglais, 17-09-2014)