Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

mardi 21 mai 2013

Henry de Montherlant… Pierre Drieu La Rochelle… Yukio Mishima… Dominique Venner…


Dominique Venner avait tenu à déjeuner ce midi avec ses amis, Philippe Conrad, Jean-Yves Le Gallou, Bernard Lugan… À 18 heures ce mardi 21 mai, Philippe Conrad, Jean-Yves Le Gallou et Bernard Lugan se retrouvent sur Radio Courtoisie pour une émission sur Camerone, Diên Biên Phu, Kolwezi… c'est alors qu'ils apprennent le sacrifice de Dominique Venner… Une émission improvisée… incroyable… Des réactions à chaud… Une émission intense…  bouleversante… Un appel à la réflexion…


"Il se voulait une protestation contre l'indignité où avait sombré son pays."
Dominique Venner à propos de Yukio Mishima

« Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attends rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force.
Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.
Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité.
Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.
Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.
Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.
*Pour toute information, on peut s’adresser à mon éditeur, Pierre-Guillaume de Roux. Il n’était pas informé de ma décision, mais me connaît de longue date. »
Dominique Venner



Le dernier message de Dominique Venner : La manif du 26 mai et Heidegger

Les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée.

Je viens d’écouter un blogueur algérien : « De toute façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et il supprimeront cette loi ». Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia (loi islamique).

C’est bien le seul point commun, superficiellement, entre la tradition européenne (qui respecte la femme) et l’islam (qui ne la respecte pas). Mais l’affirmation péremptoire de cet Algérien fait froid dans le dos. Ses conséquences serraient autrement géantes et catastrophiques que la détestable loi Taubira.

Il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine.

Depuis longtemps, de grands écrivains ont sonné l’alarme, à commencer par Jean Raspail dans son prophétique Camp des Saints (Robert Laffont), dont la nouvelle édition connait des tirages record.

Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir.

Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher. C’est à une véritable « réforme intellectuelle et morale », comme disait Renan, qu’il faudrait d’abord procéder. Elle devrait permettre une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu.

Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes.

Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.

Le Blog de Dominique Venner

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Communiqué d’Aymeric Chauprade

Mardi 21 mai 2013

Cher Dominique,

Je viens d’apprendre, à sept mille kilomètres de la terre de mes ancêtres et des miens, que tu as achevé ta vie en fidélité à ce que tu as été et ce que tu as défendu depuis la première heure.

Tel Montherlant ou Drieu la Rochelle, tu as choisi la mort volontaire, celle des Romains, ou des Germains, celle de la vieille religion des Européens.

Ce mardi 21 mai, à 16h, tu t’es tiré une balle dans la bouche devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Au risque de ne pas être compris, tu dis ainsi aux catholiques, réveillez-vous, ne baissez pas l’échine devant l’ignominie qui avance partout ! Tu dis aux Français et aux Européens qu’ils ont encore le choix de ne pas pourrir et de ne pas se laisser envahir.

Je t’admire Dominique, pour toute ta vie de combats, d’écrits, d’engagement, de droiture, et je suis fier d’avoir travaillé à tes côtés.

Puisse notre jeunesse française et européenne voir d’abord dans ton geste prométhéen, sacrilège, l’immense appel à la révolte radicale qu’il porte.

Pour mettre fin au grand remplacement, à la dormition européenne, à l’écrasement des valeurs familiales et des fondements de notre civilisation, le temps du grand soulèvement est venu.

J’ai entendu ton appel Dominique, et je ferai moi-même bientôt des choix forts.
Aymeric

Konigsberg : Adieu à Dominique Venner, historien de la réinformation, combattant nationaliste, soldat de l'OAS


Francia : 'Dominique Venner, samurai d’Occidente', l'omaggio di CasaPound con striscioni in tutta Italia


À moy que chault ! : Mort d'un Français
Aujourd'hui, un homme chargé d'histoire, de combats, de culture et de spiritualité, s'est donné la mort. Il y aurait, et il y aura, sans doute beaucoup de choses utiles et profondes à écrire sur ce tragique décès, mais en cet instant, seule une profonde émotion m'étreint. Une émotion presque incrédule face à une disparition immense tant par sa portée symbolique que par l'abîme qu'elle ouvre. Car cette mort, c'est avant tout un implacable rappel à l'ordre pour tous ceux qui pensaient que, dans notre monde vétuste et sans joie, « mourir pour des idées » n'était plus qu'une formule de style, et que « vivre » signifiait simplement chercher à se prolonger coûte que coûte le plus longtemps et le plus confortablement possible.
Cet héroïsme suicidaire, ce jusqu'au-boutisme glorieux, nous avions fini par le croire uniquement cantonné aux pages des livres que nous lisions avec un conviction de plus en plus déclinante.
Par sa violence et sa mise en scène, l'acte de mort de Dominique Venner est un appel à la vie, à une vie vibrante, combattante, engagée, altière et flamboyante. C'est un cri de guerre, un chant de révolte, un appel à la mobilisation ! Le véritable et définitif drame serait qu'il ne soit pas entendu.
Dominique Venner meurt pour que nous n'oublions pas de vivre.
Pour lui, je prie un Dieu auquel il ne croyait pas.
Biographie de Dominique Venner

In memoriam : Le colonel Robert Jambon dédie sa dernière cartouche à ses frères d'armes, les Hmongs



6 commentaires:

  1. Il me semble que ce suicide est plutôt assimilable à celui de Jan Palach à Prague, ou à ceux du Professeur Martel de Janville à Paris en 1940 ou de Stefan Swzeig, au Brésil en 1942.
    Bonne occasion pour se souvenir de Maurras : "Le désespoir en politique est une sottise absolue" .
    Le Maréchal Pétain, vainqueur d'une des 2 ou 3 plus grandes batailles de l'Histoire et qui a sauvé notre pays en 1917 et en 1940, interdit à 93 ans de voir la mer et dormant sur un châlit de troufion, ne s'est pas suicidé, pas plus que Louis XVI à la Prison du Temple.
    Paul Nizan, mort à Dunkerque et haï par les communistes qu'il avait lâchés au pacte germano-soviétique, a écrit : "Le faux courage attend les grandes occasions… Le courage véritable consiste chaque jour à vaincre les petits ennemis."
    Monrose

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  2. L’attitude la plus sage face à tout suicide est de se garder d'un quelconque jugement. Le suicide est un acte personnel trop grave pour permettre à toute autre personne de juger. Bien sûr peut-on discourir sur le suicide. Sur le principe même du suicide ; mais cela que dans les limites de nos propres convictions, religieuses ou philosophiques. Peut-on discourir sur une catégorisation des motivations essentielles du suicide : acte intime, provocation, appel au secours. Selon cette motivation profonde, les modalités en seront différentes et les chances de succès aussi… Et puis à côté du suicide stricto sensu , il y a les suicides déguisés par l’approche occasionnelle ou répétée du danger… Dans cette catégorie, il y aurait cette forme de suicide par délégation, dans une quête d’une mort donnée par autrui. Un engagement dans la Légion étrangère… La drague d’un bourreau telle celle du communiste Pier Paolo Pasolini, si bien romancée par Dominique Fernandez Dans la Main de l’Ange… Et Jésus lui-même n’a-t-il pas délibérément décidé de se livrer aux juifs ?

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  3. Anonyme, je ne suis pas d'accord avec vous. Le suicide est un acte volontaire.Socrate condamné à mort a refusé de se sauver mais a accepté la sentence qui venait de plus haut et non de lui, comme Bastien-Thiry.
    D. Venner a motivé son suicide par une lettre.C'est lui qui a discouru sur sa volonté de mourir. Et en faire un exemple me parait très dangereux. Pour 2 raisons: la première est que le suicide est contagieux et peut pousser des jeunes sur cette voie. La 2ème c'est que si tous ceux qui sont opposés à la liquéfaction de la France, se suicident, l'ennemi aura gagné sans combattre.
    Le vrai courage est quotidien.

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  4. @Anonyme
    Réflexion intéressante. Juste préambule : ne pas juger. La mort nous concerne tous. Et pourquoi pas un suicide par impatience ? L’impatience d’aller voir ce qui est au-delà. Au sens strict le suicide c’est la mort par self-service. Un peu comme l’onanisme, l’amour par soi-même. Vrai que c’est triste, tout seul. Et le suicide réussi, c’est possible qu’une fois. Avant le suicide, comme le plus souvent avant la mort, on aime à réunir les siens. Dominique Venner déjeune avec ses amis. Jésus prend un dernier repas avec ses disciples. Vrai aussi que certains préfèrent se faire assister. En Suisse des maisons sont spécialisées. On dit alors "euthanasie". Comme quand j’amène mon vieux chien chez le véto. Y a aussi le suicide masqué, par un accident. En voiture, en emmenant avec soi la famille ou ceux qui par hasard viennent en face. Dans la mort en self-service, c’est le plus souvent le vieux fusil de chasse ou l’oleander de notre bonne Méditerranée… On ne manipule pas qu’une arme… Combien de meurtres ne sont que des suicides… par délégation… provocation… Combien de prétendus criminels se sont fait piéger… Manipulés. Et, on ne tue pas qu’avec une arme, le sang certains trouvent ça répugnant. Xavier Dupont de Ligonnès, l’horreur absolue. Après avoir massacré toute sa famille il se serait suicidé, pense-t-on. Lui aussi avant de sacrifier ses enfants a voulu prendre un dernier repas avec son fils préféré. Il y avait pourtant une solution bien plus simple, plus propre, plus conviviale. Réunir toute la famille autour d’un barbecue. Et enfiler des brochettes sur des bâtonnets tout frais cueillis de notre joli arbrisseau méditerranéen. Personne n’en aurait réchappé. En avril à Nantes c’était, il est vrai, pas le meilleur moment pour un pique-nique en plein air. De la flore nantaise, j’ignore tout. Mais il y a surtout la convivialité : cette famille était-elle suffisamment unie pour se retrouver autour des plaisirs inattendus d’un barbecue ? Ainsi Dupont de Ligonnès aurait dû partir mourir tout seul… En self-service.
    Lucas Pozo Acevedo (Oliva de Mérida))

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  5. Assimiler la mort volontaire auto provoquée d'un athée militant qui se donne un masque romain et pose sa missive sur l'autel dédié à la Vierge Marie, à celle sacrificielle du Christ me parait un sophisme absolu et dangereux.Le Christ a été sacrifié par l'Etat romain, dont avait horreur la grande Simone Weil, à la demande de ses propres coréligionnaires aveuglés. Il est venu, entre autres, accomplir les Ecritures, alors que D. V. ne croit pas à une transcendance: "tout vient de l'initiative de l'homme", ce que les marxistes disent d'une autre façon, toute aussi meurtriére. "Faire comparaitre les hommes au Tribunal de sa volonté" comme Lorenzaccio, quoi de plus orgueilleux ? Et se supprimer pour se montrer en exemple, c'est la cerise sur le gâteau.

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  6. Merci pour toutes ces contributions.
    Oleander, je connais pas.
    Ne pas jamais juger, évidemment. Seul Dieu en a le pouvoir et la capacité. Que savons-nous des convictions profondes d’un Dominique Venner ? Pourquoi, désespéré ou pas, s’est-il retrouvé à Notre Dame de Paris ? Ses intentions ? Sa quête ?
    Personnellement, j’ai très peu connu Dominique Venner. C’était l’époque lointaine de la FEN puis d’Europe-Action avec qui j’ai très vite rompu. N’en reste pas moins que nos voies ont pu être parallèles, avant avec l’OAS et aussi après.
    Aujourd’hui, vient le Printemps français. Une mouvance. Avec toute sa diversité. Ses forces contraires. Pour une spirale. Une tornade. Une tornade dont les forces non maîtrisables balaieront un régime, et ses grands-prêtres francs-maçons. Que chacun mette toutes ses forces aux côtés de ceux dont il se sent le plus proche. Et se garde de critiquer tous les autres qui par ailleurs, avec leurs propres convictions, œuvrent à déchaîner leurs propres rafales… Venant se fondre en une tornade à la violence incontrôlable… Viendra ensuite la reconstruction, d’un pays déjà en ruine bien avant la tornade !
    Oleander, je connais pas. Mais, par ailleurs, lors de mon premier séjour à Vang Vieng, Mark qui ne savait pas ce que je venais y faire… Mark le patron de l’auberge qui est devenue mon point de chute préféré à Vang Vieng a cru devoir me mettre en garde. Sans doute comme il le fait vis à vis de tout nouveau venu :
    "Avec l’opium surtout garde-toi de boire un jus de citron vert". Paraît-il qu’au Laos, et particulièrement dans la région de Vang Vieng, c’est le mode de suicide le plus répandu chez les femmes. Des accidents seraient survenus avec des étrangers. J’ai cherché une explication sur Internet sans rien trouver de sérieux, sinon l’écho de cet avertissement. Aucune étude sérieuse. Et pourtant, je tombe sur un article signé du professeur Michel Paris : DROGUES AUJOURD'HUI EN FRANCE
    http://www.phytomania.com/phyto/drogues.htm
    dont un passage attire mon attention :
    "Dans le cas de l’héroïne brune, impure, qu’il faut injecter, sachant qu’il s’agit d’héroïne base, il est nécessaire de prendre un adjuvant de dissolution comme le jus de citron"
    Alors là, je ne comprends plus rien. Je sais que l’héroïne ce n’est pas l’opium. L’un se fume, l’autre s’injecte. Mais pourquoi encore, le citron ? Réfutation de ce qui ne serait qu'une légende ? Il est exact aussi que ce ne semble pas être du citron vert dont il s’agit… Éclairage ?

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