Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 9 octobre 2016

Jean-Michel Vernochet, Youssef Hindi : "Syrie: vers la guerre mondiale"






Youssef Hindi s'entretient avec Jean-Michel Vernochet à propos de la situation en Syrie, à l'occasion de la sortie en librairie de son dernier ouvrage : "Retour de flamme, chroniques de cinq années de guerre coalisée contre la République Arabe Syrienne"…


Ces chroniques, comme leur nom l’indique, ont été rédigées au fil des événements. Textes engagés, ils n’ont pas été remaniés a posteriori et se trouvent par conséquent publiés à l’état natif. Pour qui est familier des arcanes du Printemps syrien et de la guerre inexpiable que livrent les occidentalistes à la Syrie et au régime laïc de Damas, ces pages apparaîtront comme singulièrement prémonitoires. Elles montrent en effet combien les révélations fracassantes surgies dans la presse ces derniers mois étaient en réalité connues de longue date. Par exemple pour ce qui est du rôle d’Ankara, de Riyad, de Doha, de Paris, le Londres et de Washington dans le financement, l’encadrement, le renseignement et le soutien logistique des factions rebelles, mercenaires et internationalistes, combattant sur le sol syrien. Mais il aura fallu cinq années de guerre et que la crise syrienne s’exporte hors du Levant, impactant l’Europe tout entière — vague terroriste et déferlante migratoire — pour que la parole finisse par se libérer de la tyrannie consensuelle qui la muselait. Ce qui à présent semble aller de soi était, au moment où ces pages furent écrites, autant d’incongruités taxées de conspirationnisme. Reste l’ultima ratio, à savoir que les objectifs géopolitiques poursuivis dans le monde musulman eurasiatique par la démocratie impériale judéo-protestante, expliquent à eux seuls la manipulation extensive des opinions publiques et la destruction programmée des États récalcitrants à se fondre dans le grand chaudron du marché unique planétaire.

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« Depuis plus de cinq ans, Le Monde nous annonce la chute imminente de ce qu’il appelle ‘le régime de Damas’, assimilé à une seule personne : Bachar al-Assad, ‘dictateur sanguinaire’, ‘fils de dictateur’, ‘nouvel Hitler’, ‘nouveau Staline’, etc. seul responsable des 300 000 victimes d’une guerre civile qu’il aurait inventée lui-même pour conserver le pouvoir ! Depuis plus de cinq ans, le quotidien essaie de nous vendre la fiction d’une rébellion, sinon d’une ‘révolution’ armée et constituée de ‘groupes modérés’, laïcs, voire démocratiques. Depuis plus de cinq ans, l’ensemble de la rédaction du Monde est mobilisée par la production idéologique du ‘politiquement correct’ concernant la Syrie, sa guerre civilo-régionale et ses acteurs internationaux ».

15 aout 2016




vendredi 7 octobre 2016

Une Europe qui porte des fruits chrétiens : 7 octobre 1571… la bataille de Lépante…



Signe du Ciel : le 7 octobre est l'anniversaire de la bataille de Lépante - la plus formidable raclée jamais infligée aux Ottonans - mais aussi l'anniversaire de la naissance du président Vladimir Poutine ! Difficile de ne voir là qu'une simple coïncidence ! Ayons Confiance !

7 octobre 1571…  Bataille de Lépante… Le Monde chrétien, réunissant les flottes vénitiennes, espagnoles et papales autour de la Sainte Ligue, affronte l’Empire ottoman et sa puissante flotte…


La bataille de Lépante, imaginée par le peintre flamand Andries van Eertvelt en 1622
(Attaque de plusieurs galères turques contre une galéasse vénitienne)





La Basilique Notre Dame de la Victoire à Saint-Raphaël — devenue à présent Notre Dame du Rosaire — tout comme la fête liturgique instituée par le pape saint Pie X commémorent la victoire de Lépante.

Au XVI° siècle, le Souverain Pontife Pie V avait demandé aux catholiques de confier à la Vierge Marie l’issue de cette bataille navale. La victoire de Lépante, le 7 octobre 1571, est un jalon incontournable dans l’histoire de l’unité européenne.

Fort de ce patrimoine historique qui n’est pas sans résonance contemporaine, l’Association  les Amis de la Basilique Notre Dame de la Victoire, créée en 2010, veut développer une réflexion et une action sur divers thèmes afin d’apporter sa modeste contribution à la compréhension des enjeux culturels et religieux de l’Europe du XXI° siècle.


LA BATAILLE DE LÉPANTE


Cette bataille est la plus célèbre que les Chrétiens aient jamais gagnée sur mer. Elle fut donnée dans le détroit qui est entre les petites îles de Cursolari, autrefois les Échinades, et la terre ferme, environ à soixante milles du promontoire…

Les Turcs ayant mouillé à Lépante apprirent que les Chrétiens en quittant Corfou, venaient sur eux à pleines voiles. Ils avaient si mauvaise opinion de la flotte Chrétienne, qu’ils ne s’imaginèrent pas qu’elle eût assez de hardiesse pour leur présenter le combat.
Leurs généraux néanmoins alarmés par ce bruit, envoyèrent en diligence des barques dans tous les ports de ce golfe pour y chercher des matelots et des soldats, et firent embarquer ce qu’ils avaient de cavaliers. Bientôt après, on leur rapporta que la flotte Chrétienne avait déjà gagné au-dessus de l’île de Céphalonie. Les Turcs levèrent promptement les ancres, pour fermer le passage aux Chrétiens. La flotte Ottomane commandée par Ali Bâcha, était composée de deux cens galères, et de près de soixante-dix frégates et brigantins. Celle des Chrétiens était composée de deux cent dix galères, de vingt-huit grands navires d’équipage, et de six galéasses garnies de grosse artillerie. La fleur de la noblesse d’Italie était dans cette armée, et plusieurs d’entre eux s’étaient déjà signalés à la guerre…




D. Juan d’Autriche, frère naturel de Philippe II roi d’Espagne, était généralissime de l’armée ; et Marc-Antoine Colonne, général de la flotte du Saint-Siège, avec pouvoir de commander absolument en l’absence de D. Juan. Venieri était général de la flotte Vénitienne. Les Chrétiens sortirent du port Alexandrin le 2 du mois d’octobrev1571 et s’élargirent dans le golfe de Lépante. Les barbares qui avaient pendant la nuit gagné au-delà du golfe, mouillèrent à Galengo ; les Chrétiens qui s’étaient plus avancés, jetèrent les ancres entre Pelata et les îles Cursolaires. Les deux flottes quittèrent leurs postes au point du jour du lendemain, sans le savoir de part ni d’autre. Ainsi elles se trouvèrent engagées à donner bataille. Les Chrétiens partagèrent leur armée en quatre corps. L’aile droite était composée de cinquante-quatre galères, et commandée par André Doria. Augustin Barbarigo était à la tête de l’aile gauche, avec un pareil nombre de galères. D. Juan d’Autriche s’était réservé le corps de la bataille, composé de soixante-et-un vaisseaux, et avait à ses côtés Venieri. Le fils du duc d’Urbin joignit la capitane de la flotte du Saint-Siège, monté sur celle du duc de Savoie ; et Alexandre de Parme joignit celles des Vénitiens, sur la capitane de la république de Gênes. Pierre Justsniani, qui commandait les galères de Malte, et Paul Jourdain, étaient aux deux extrémités de cette ligne, Le marquis de Sainte-Croix avait un corps de réserve de soixante voilés, pour soutenir ceux qui plieraient les premiers. Jean de Cordoue précédait toute l’armée avec une escadre, de dix vaisseaux, pour aller à la découverte ; et les six galéasses Vénitiennes étaient une espèce d’avant-garde. Les deux armées se trouvèrent séparées par les îles Cursolaires à soleil levé. Quelque temps après les Infidèles parurent à peu près dans le même ordre de bataille, sinon qu’ils n’avaient point de corps de réserve, et qu’ils avaient plus étendu leur ligne, qui était, selon leur coutume, courbée en forme de croissant. Hali était au milieu de l’armée, monté sur la capitane opposée directement à celle de D. Juan d’Autriche. Pertau était à côté d’Ali sur une autre galère. Louchali et Siroch, qui commandaient les deux ailes, avaient en tête Doria et Barbarigo.




Les deux armées n’étant éloignées que de douze milles, D. Juan fit donner le signal pour combattre, en faisant arborer l’étendard qu’il avait reçu à Naples de la part de Sa Sainteté. L’image de Jésus-Christ sur la Croix, brodée sur cet étendard, ne fut pas sitôt déployée, que toute l’armée la salua avec de grands cris de joie. Alors tous les officiers donnèrent le signal de la prière, et toute l’armée à genoux adora l’image sacrée de Jésus-Christ. C’était un spectacle assez surprenant de voir tous ces soldats armés pour combattre, et ne respirant que le carnage, se prosterner devant le Crucifix, et demander à Dieu la grâce de vaincre les Infidèles. Cependant les deux flottes s’approchaient, et celle des Turcs était poussée par un vent favorable, mais qui tomba un peu avant qu’on eût commencé le combat. Aussitôt il se releva tant soit peu en faveur des Chrétiens, et porta la fumée de leur artillerie dans l’armée Ottomane : de sorte qu’on regarda ce changement comme une espèce de miracle, et comme un secours envoyé du Ciel. Le 7 d’Octobre les deux armées étant à la portée du canon, on fit un si grand feu de part et d’autre, que l’air fut tout obscurci. Après qu’on se fut vaillamment battu pendant trois heures avec un avantage égal, la victoire commença de favoriser l’aile gauche des Chrétiens, commandée par Barbarigo, qui coula à fond la galère de Sirocho, lequel fut tué en se défendant comme un lion. Sa mort jeta la consternation dans les galères qu’il commandait, qui vivement pressées par celles de Venise, s’enfuirent vers la côte. Le bruit de la victoire répandu dans l’armée des Chrétiens, parvint jusqu’à dom Juan d’Autriche, qui se battait contre le gênerai Hali, et qui commençait à remporter l’avantage. Les Espagnols ayant quelque jalousie de ce que les Vénitiens avaient donné le branle à la victoire, firent à nouveau feu sur la capitane, tuèrent Hali, montèrent dans sa galère, et en arrachèrent l’étendard. Dom Juan fit alors crier Victoire ; et ce ne fut plus là un combat, mais un horrible massacre des Turcs, qui se laissaient égorger sans se défendre. Dork qui commandait l’aile droite, n’ayant pas assez de vaisseaux pour faire un front égal à ceux de Louchali, gagna la mer avec toutes ses galères. Louchali le poursuivant, invertit quelques vaisseaux Vénitiens dont il se rendit maître, et voulut ensuite attaquer le gros de l’armée Chrétienne ; mais ayant aperçu que Doria et le marquis de Sainte-Croix s’efforçaient de tenir sur lui, il s’enfuit à toutes voiles suivi de trente galères : le reste de ses vaisseaux fut pris ou coulé à fond. Pertau, sans être connu, s’échappa dans un esquif au travers des galères Chrétiennes.

Les Turcs perdirent plus de trente mille hommes dans cette bataille, une des plus sanglantes pour eux qu’ils eussent donnée depuis le rétablissement de leur empire. Les Chrétiens firent cinq mille prisonniers, entre lesquels se trouvèrent les deux fils de Hali, et se rendirent maîtres de cent trente galères Ottomanes : plus de quatre-vingt-dix-sept se brisèrent contre la terre, ou furent coulées à fond, ou consumées par le feu. Près de vingt mille esclaves Chrétiens recouvrirent la liberté ; et le butin fut très considérable, parce que ces barbares venaient de piller les îles et de prendre plusieurs vaisseaux marchands. Les Chrétiens y perdirent huit mille hommes, dont le plus considérable fut Barbarigo, commandant de l’aile gauche, lequel après avoir enfoncé l’aile droite des ennemis, reçut un coup de flèche dans l’œil, dont il mourut quelque temps après. Le combat dura depuis cinq heures du matin jusqu’au soir. L’obscurité et la mer qui devint grosse, obligea les vainqueurs à se retirer dans les ports les plus proches, d’où on envoya des courriers au Pape, à la République de Venise, et à tous les princes Chrétiens, pour leur faire part d’une si heureuse nouvelle.

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7 octobre 1571 : bataille de Lépante,
les flottes espagnole et vénitienne anéantissent la flotte turque


Bataille navale de Lépante, à proximité du golfe de Patras en Grèce.

La Sainte Ligue composée de l'Espagne, de Venise et des États pontificaux du pape Pie V, et à une échelle moindre de Gênes et de d'autres États italiens, ainsi que des chevaliers de Malte, bat les turcs à Lépante, près de Corinthe. La flotte de plus de 200 navires est sous le commandement de Don Juan d'Autriche, frère du roi d'Espagne Philippe II et fils naturel de Charles Quint. Ce sont près de 100 000 hommes qui s'affrontent dans les deux camps. Les Turcs du Sultan d'Istanbul, Selim II Mast, sont écrasés. L'amiral Ali Pacha est fait prisonnier et décapité. Cette défaite marque un coup d'arrêt à l'avancée turque sur la Méditerranée. Un jeune soldat espagnol est blessé au combat et perd sa main gauche. Il s'agit d'un certain Cervantès.

Cette bataille marque un tournant dans la stratégie navale. En effet, c'est la première fois que les galères sont opposées (à grande échelle) à une flotte plus manœuvrante et armée de canons. La démesure de l'affrontement en fait un événement inouï : on dénombre 7 500 morts chez les chrétiens, 30 000 morts ou blessés et 8 000 prisonniers chez les Turcs, 15 000 forçats chrétiens libérés de leurs fers ; 117 navires, 450 canons et 39 étendards sont pris aux Turcs.
Vaisseaux de l'époque : consulter Navistory

Paul Véronèse : Bataille de Lépante

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La fête catholique de Notre-Dame du Rosaire a été instituée pour célébrer la victoire à Lépante en 1571. Elle est fixée au 7 octobre depuis 1913.

Notre Dame du Rosaire est une des dénominations de la Vierge Marie, ce nom a été notamment donné à la Vierge Marie lors des événements de Fatima en 1917.

Le rosaire est une variante de chapelet utilisée par les catholiques. C'est un grand chapelet consacré à la Vierge. Il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium, qui désignait la guirlande de roses dont la Vierge était couronnée. Une légende veut que le rosaire ait été donné à Saint Dominique (1175-1221) par la Vierge Marie. Le chapelet utilisé est un collier composé de cinq dizaines de petits grains appelés Ave, précédées chacune d'un grain plus gros appelé Pater. Partant de l'un des grains plus gros, une branche terminale comporte trois petits grains (Ave), un gros (Pater) et un crucifix. Les appellations Ave et Pater correspondent au premier mot de la version latine des prières récitées.
Le roi d'Espagne Philippe II pratiquait beaucoup la dévotion du Rosaire, à laquelle il attribuait sa victoire contre les musulmans lors de la bataille de Lépante en 1571. À la suite de cette victoire, attribuée à l'intercession de la Vierge, la fête de Notre-Dame de la Victoire fut localement fixée au 7 octobre, date anniversaire de la bataille de Lépante. En 1913, le pape saint Pie X l'étendit à l'église universelle. Cette fête se nomme à présent Notre-Dame du Rosaire.




mardi 4 octobre 2016

Ian Smith, le héros que n'a pas su opposer l'Algérie à l'infâme trahison de DeGaulle…


Le sinistre sieur Mugabe a accédé à la présidence tournante de l'Union africaine… Face aux tristes heures longtemps encore promises au Zimbabwe, cette Rhodésie heureuse qui n'existe plus, comment ne pas avoir une pensée pour son héros d'antan, Ian Smith… Comment ne pas évoquer cet autre pays qui n'existe plus, l'Algérie de notre enfance ?…

C'est ainsi qu'avec beaucoup d'amertume les enfants d'Algérie reçoivent encore toute évocation du "Lion de Rhodésie", le courageux Ian Smith qui un peu plus tard infligea aux partisans défaits de l'Algérie française une douloureuse leçon de modestie… Pourquoi donc, dès que la trahison et la collusion de DeGaulle avec le FLN fut devenue évidente, l'Algérie de la fin des années 50 n'a pas su se donner son Ian Smith ? Faire sécession.

Un projet de sécession germa pourtant, mais bien tard… Le général Raoul Salan aurait précisément été arrêté le 20 avril 1962 alors qu'enfin, acquis à la vision de Jean-Jacques Susini, il s'apprêtait à négocier ce projet… Dès lors, c'est le général Paul Gardy (beau-père de Roger Degueldre) qui assuma le commandement d'un projet ne visant plus qu'une plate-forme territoriale en Oranie… Y participèrent de nombreux jeunes… souvent des étudiants de l'Algérois… Des jeunes souvent ulcérés des formes que prenait en ville, notamment à Alger, le combat d'éléments hors contrôle de l'OAS… Des éléments qui se bornaient souvent à interdire certains quartiers d'Alger à tout ce qui ressemblait à un Arabe… Qui flinguaient tout individu au teint un tant soit peu basané… à Bab-el-Oued y furent victimes en même tant que des Arabes, d'autres Méditerranéens, Espagnols ou Maltais trop bronzés… Des tueurs gardiens d'un bout de trottoir… Parfois accompagnés de filles, telles ces élèves-professeurs du CREPS de Ben-Aknoun qui couvraient la fuite des tueurs en récupérant et dissimulant leurs armes… Une folie dont l'initiative provocatrice avait été donnée par des gaullistes, tel ce procureur militaire, gaulliste inconditionnel, qui flinguait de sang-froid Noël Mei, un gamin de quinze qui affirmait des convictions qui ne plaisaient pas au juge-bidasse… Folie de ces aviateurs ivres qui de retour de beuverie rencontrant par hasard un petit groupe des jeunes ne respectant apparemment pas le couvre-feu aux environs de leur domicile tiraient dans le tas, tuant Robert Boissières, 20 ans et blessant certains de ses compagnons voisins d'immeuble…

Faire sécession ? Les motivations, les tentatives de ceux qui auraient voulu une sécession autant de points forts du roman de Jacques Roseau, Le 113e Été… Une œuvre romancée certes, mais comment mieux approcher une réalité aussi complexe, diverse, hésitante, foisonnante des contradictions inhérentes à chacun de nous… Jacques Roseau a été mon ami, à Alger, j'ai ensuite continué à le fréquenter lors de mes rares séjours en France… Jacques Roseau était aussi l'ami de Robert Boissières :
"Robert Boissières, mon vieux copain de l'association des lycéens, un métropolitain originaire de Toulouse, qui s'était lui aussi donné corps et âme pour que se concrétise la belle espérance du 13 mai, a été abattu […] d'une rafale dans le dos. Il collait une affiche. Il avait vingt ans." (Jacques Roseau in Le 113e Été, page 351)
Quand Jacques Roseau évoque ainsi le souvenir de son vieil ami de lycée, Robert Boissières, il ne se doute pas que cette folie meurtrière qu'il dénonce devait se répercuter encore longtemps, jusque sur la terre française de l'exil… et le frapper lui-même… Jacques Roseau fut sans doute le dernier mort de l'Algérie française, abattu à Montpellier par des nervis se réclamant d'on ne sait quelle cause obscure, c'était le 5 mars… 1993.

Sans trop me tromper, je crois pouvoir dire que Jacques Roseau, enfant d'Algérie, aimait par-dessus tout son vrai pays : l'Algérie et ses compatriotes de là-bas… pour lesquels il consacra de toute son énergie, au sein du Recours, la défense des intérêts moraux et matériels… C'est son pays l'Algérie et ses compatriotes qu'avant tout il aimait… Pour son action il négocia, certains diront qu'il se compromit, avec le pouvoir, avec Chirac notamment… Un rapprochement ou compromission, si l'on y croit, qui en fait ne se justifiaient que par le mépris dans lequel il tenait ce pouvoir… Il ne s'agissait ni de rapprochement ni de compromission mais de se servir sans complexe de ce pouvoir scélérat auxquels les siens - les nôtres - devaient tant de malheurs.

Dans Le 113e Été, Jacques Roseau, se souvenant des dernières heures sombres d'Alger, avait osé écrire :
 “Assassiner les Arabes, c’est un peu nous assassiner, assassiner l’Algérie de nos villages, assassiner nos rêves”
Mais en même temps il faisait dire par l'un de ces héros, de Novi, son village :
"Moi, je ne partirai jamais. Même s'il y a l'indépendance, je reste. Franchement, vous nous voyez, en France, sans nos musulmans ?" (Jacques Roseau in Le 113e Été, page 316)
Rester malgré tout après une indépendance acquise par la capitulation de DeGaulle face au FLN ? Ou anticiper cette indépendance par une sécession ?

Il était alors bien tard… Le général Salan avait été arrêté… Avait alors germé ce projet de plate-forme territoriale en Oranie… Quitter Alger pour se battre pour un projet tardif mais cohérent séduisit ainsi de nombreux jeunes… Ceux-là furent accueillis en plusieurs points du bled d'Oranie, dans les Groupes mobiles de sécurité (GMS)… Ces groupes composés de supplétifs musulmans, des Harkis, et encadrés par des officiers et sous-officiers expérimentés qui pour la plupart avaient combattu en Indochine… Mais il était bien tard, et le projet de plate-forme territoriale d'évidence ne pouvait aboutir… Le repli devenait inéluctable… D'abord sur les côtes près d'Oran, avant l'exode… La mission des Groupes mobiles de sécurité (GMS) qui avaient pu rejoindre les environs immédiats d'Oran, notamment à Bou-Sfer, n'était désormais plus que d'organiser et d'envoyer des convois vers les bases de Harkis, telle celle de Mostaganem, pour récupérer ceux qui restaient isolés à la merci du FLN… Des vies de Harkis purent être ainsi sauvées… mais aussi au prix de la vie de ceux qui Musulmans ou Européens tentaient de venir à leur secours… et qui disparurent à jamais… Certains des survivants embarquèrent à Mers-el-Kébir pour Toulon, avant d'être transférés dans la misère de camps où ils devaient croupir de longues années… D'autres se retrouveront dans les prisons à DeGaulle… … L'exil.
Ian Smith, lui, eu le bonheur… et l'honneur de ne jamais connaître l'exil… S'il vécut ses dernières heures au Cap ce ne fut que parce qu'il avait décidé d'y aller,  pour se soigner. Ses cendres purent être dispersées, chez lui, à Gwenero, en sa Rhodésie.
Longtemps je suis resté sévère envers mes compatriotes… Quelle immaturité politique ! Plutôt que de scander sur des casseroles "Algérie française" pourquoi n'ont-ils pas osé basculer dans une rupture envers cette France qui les rejetait ? Pourquoi n'ont-ils pas su assumer leur destin chez eux, eux seuls ?

Ce n'est que récemment que j'ai vraiment compris. Ian Smith était un Britannique. D'une vieille famille d'origine écossaise. Un Britannique de souche, diraient aujourd'hui certains. Jacques Roseau, bien que né à Novi comme Ian Smith était né à Selukwe au sud de Salisbury, était français de souche… Mais la plupart de ces Français d'Algérie étaient des néo-français, des descendants d'immigrés espagnols, portugais, italiens, maltais, grecs… Juifs séfarades. Des néo-Français qui s'étaient donnés, à la France. Des Français qui avaient bâti un pays neuf, pour la France. Des Français qui avaient combattu avec Napoléon III, pour la France. Des Français qui avaient combattu lors de deux guerres mondiales, pour la France. Bref des Français qui avaient tout donné, à la France… Chacun sait que dans toute relation c'est celui qui donne le plus qui s'attache le plus… dès lors faire sécession c'était se déjuger. Renier un dévouement, renier un attachement, renier un passé encore trop récent.

Pour qu'une volonté de sécession eût pu l'emporter il aurait fallu attendre encore une ou deux générations de plus. Une assimilation profonde des Français d'Algérie aux souches de la nation française. Et cela n'est pas un paradoxe. Une sécession n'aurait pu venir que d'une génération déjà installée dans une routine franc-souchienne, ayant donné à la France infiniment moins que ses pères… Une génération affranchie de la servitude de celui qui a donné… Une génération libre et sans complexe… Sans doute, ma génération si elle avait été déjà aux commandes l'eût pu…

Quant à la France qui avait tout reçu d'eux, ces Français d'Algérie, elle n'en avait plus que faire de ceux-là, ces Martinez, Lopez, Fernandez, Bensoussan… On l'a vu ailleurs, en Indochine, en Afrique noire comme au Maghreb et en Algérie : la grande spécialité de la France est de promettre, compromettre, se démettre - autrement dit trahir puis abandonner tous ceux qui auront cru en elle et auront tout donné pour elle, la France. Mais comment reprocher à cette France son ingratitude ? L'ingratitude est une vertu immunitaire, garante de l'autonomie de celui qui a reçu. Seule de l'Au-delà peut venir une éventuelle récompense. Le bouddhiste le sait et en est convaincu. Le catholique comme le musulman devraient le savoir… bien que parfois une charité trop ostentatoire attende une récompense plus immédiate, une reconnaissance sociale… Vertu de l'ingratitude qui vaut autant pour l'individu que pour une nation. La France ne serait plus elle-même si elle n'avait pas su être ingrate. C'est toute la vertu d'un DeGaulle. Haineux, menteur, traître, capitulard, criminel compulsif mais qui a ainsi su entrer dans la légende des grands hommes d'État !


Ian Smith
« Si Smith eût été un homme noir,
je dirais qu'il aurait été le meilleur Premier ministre que le Zimbabwe a jamais eu. »
Morgan Tsvangirai, Premier ministre du 11 février 2009 au 11 septembre 2013,
président fondateur du Mouvement pour le changement démocratique (MDC),
candidat aux élections présidentielles en 2002 puis 2008 contre Robert Mugabe.


Ian Smith, le lion de Rhodésie
article extrait de  Rivarol, n° 3173 daté du 29 janvier 2015

Jean-Claude Rolinat vient de consacrer, aux éditions Pardès, un livre extrêmement intéressant à Ian Smith qui fut l’héroïque défenseur de la Rhodésie blanche. On sait ce qu’est devenue la Rhodésie aujourd’hui. Elle ne porte au demeurant plus le nom de Rhodésie, mais celui de Zimbabwe. Des colons massacrés et chassés, un effondrement économique, un leader, Mugabe, à moitié, si ce n’est totalement fou, une dictature miséreuse. Pauvre Rhodésie… Comme l’écrit Rolinat, « corruption, concussion, prévarication et népotisme sont monnaie courante ».


IL ÉTAIT UNE FOIS LA RHODÉSIE

À l’origine de la Rhodésie, il y avait un homme ambitieux, courageux, diplômé d’Oxford, né en juillet 1853 en Angleterre, qui va donner son nom au pays dont il financera la conquête : Cecil John Rhodes. Il rêvait de l’unité de la “race” germano-anglo-saxonne et de la création d’ une fédération blanche d’Afrique australe comparable à celle du Canada et fut Premier ministre de la colonie autonome du Cap (Afrique du sud). Cet incroyable aventurier avait un projet qui ne se réalisa pas : joindre par rail Le Caire au Cap ! Voici ce qu’est la « triste histoire de la Rhodésie », le pays perdu des « Lions au cœur fidèle » : Les Rhodésiens refusèrent, en 1922, par référendum, de rejoindre l’ Union sud-africaine créée en 1910, et élurent, l’année suivante, leur premier gouvernement autonome. Les cinq ans de la Seconde Guerre mondiale seront l’occasion pour les Rhodésiens de prouver leur attachement à la Couronne. Ils fournirent à l’Empire britannique, proportionnellement à leur population, le plus grand nombre de volontaires. La Rhodésie accepta, au lendemain de la guerre, d’adhérer à la Fédération d’Afrique centrale regroupant avec elle les protectorats de Rhodésie du Nord et du Nyassaland, futurs Zambie et Malawi indépendants. Mais déjà le terrorisme noir devenait menaçant et le Foreign Office se préparait, déjà, à lâcher les Blancs.

Il est vrai que le problème démographique était dramatique. Pour l’ensemble de la Fédération, 8,7 millions de Noirs pour 291 000 Blancs, regroupés essentiellement en Rhodésie du Sud (chiffres de mai 1962). Difficile de tenir tête dans ces conditions. La règle du “cens”, selon laquelle seules les personnes disposant d’un certain revenu pouvaient voter, impliquait que pour un peu moins de neuf millions d’habitants, il y avait à peine 100 000 électeurs, dont 90 % étaient Blancs. Le 31 décembre 1963, la Fédération finit par exploser, des États indépendants se constituèrent, dont, nous l’avons vu, la Zambie et le Malawi. Et la Rhodésie poursuivit sa route, courageusement durant 17 ans, fière et indépendante, jusqu’à la trahison de Margareth Thatcher.

IAN SMITH, L’ENFANCE D’UN CHEF

Ian Smith est né le 8 avril 1919, dans une petite ville située au sud de Salisbury. Ses parents étaient des colons d’origine écossaise. Il eut l’enfance privilégiée de tous les petits Blancs de l’Afrique anglaise. Jean-Claude Rolinat, grand voyageur devant l’Éternel, et qui connaît bien ces contrées décrit les soirées magnifiques qu’il vécut et que forcément Ian Smith vécut : « Le ciel était tout constellé d’ étoiles qui scintillaient sur le pourpre incroyablement doux des nuits africaines. Telles des coiffures rasta, les acacias du bush se détachaient en ombres chinoises et projetaient d’étranges formes animales. Animaux qui, gnous, zèbres, impalas, kudus, mêlés les uns aux autres, broutaient paisiblement tant qu’un prédateur carnassier ne troublait pas leur quiétude. Le jour, des oiseaux tournoyaient dans un ciel d’un bleu limpide ». Superbe description ! Bravo, Jean-Claude !

IAN SMITH, LA GUERRE…

On a vu que la Rhodésie fournira, lors de la guerre, la proportion de combattants la plus forte de tous les pays du Commonwealth pour sauver l’Angleterre. 6 500 Blancs serviront la Couronne ainsi que 1 700 Noirs. Ian Smith, pilote, participera à la bataille d’El Alamein. Il sera grièvement blessé, le 4 octobre 1943, quand son avion s’écrase au décollage. Bilan : une paupière paralysée, une joue artificielle qui donneront à son visage l’allure d’un masque immobile, à peine éclairé par un sourire un peu figé. Six mois plus tard, à son retour de l’hôpital des grands brûlés du Caire, ses compagnons qui n’ont pas oublié son enthousiasme, son courage, sa volonté, sa persévérance à s’acharner sur ses objectifs, organiseront une formidable fête en l’honneur de son retour parmi eux. Mais la guerre n’était pas finie pour lui. Il reprit le combat. Le 22 juin 1944, son Spitfire est touché, au-dessus de la vallée du Pô, par la Flak allemande. Il s’éjecte derrière les lignes ennemies et sera caché durant cinq mois par des paysans anti-fascistes. À cette occasion, il trouvera le moyen d’apprendre la langue italienne…

IAN SMITH ENTRE EN POLITIQUE ET MÈNE LA RHODÉSIE VERS L’INDÉPENDANCE

Auréolé du prestige de sa participation à la Deuxième Guerre mondiale, d’un charisme considérable qui l’avait conduit à être un leader étudiant avant la guerre, il se lance en politique. Il est élu député en juillet 1948. En désaccord avec la politique du Premier ministre (juif) Roy Welensky, il fonde son propre parti, le Rhodesian Front (RF) qui va remporter les élections de décembre 1962. Il va accéder au poste de ministre du Trésor. Mais les temps sont sombres. Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, Rab Butlet, déclare : « la Grande-Bretagne serait d’accord pour accorder l’indépendance à la Rhodésie du Sud ». C’est une déclaration de guerre à la minorité blanche… Ian Smith, qui entre-temps, a pris la tête du cabinet, est un partisan déterminé des droits du peuple blanc de Rhodésie. Il refuse tout transfert immédiat et radical de droits politiques à la majorité noire de la population, comme l’exige le gouvernement de Sa Majesté. Mais la Rhodésie n’est pas encore indépendante. Ian Smith décide de forcer le destin. Il organise un référendum. Avec 58 091 suffrages, essentiellement blancs, contre 6 096 suffrages hostiles à l’indépendance, il reçoit un soutien massif pour négocier avec Londres. Le Premier ministre britannique était alors le travailliste Harold Wilson. La rencontre ne se passa pas bien. Le 7 mars 1965, les élections générales apportent une victoire éclatante au Rhodesian Front de Ian Smith, qui rafle la totalité des cinquante sièges de députés blancs du Parlement. Mais Harold Wilson continua à exiger le « one man, one vote » (un homme, une voix). L’impasse était totale. Encouragés par le gouvernement britannique, les mouvements nationalistes et terroristes noirs s’agitaient. Ian Smith décida de sauter le pas. Il signa, comme chef du gouvernement de ce qui restait encore une colonie, l’indépendance unilatérale de la Rhodésie, faisant ainsi de ce pays un État souverain. La Rhodésie fut mise au ban des nations… Seule l’Afrique du Sud, alors blanche, l’Angola et le Mozambique, alors portugais, reconnurent la jeune République…

IAN SMITH VA TENIR TÊTE AU MONDE ENTIER PENDANT QUINZE ANS

Ian Smith avait déclaré : « Nous pouvons être un petit pays, mais nous sommes un peuple déterminé. Nous avons porté un coup pour la préservation de la justice, de la civilisation et du christianisme ». Le combat fut rude. Les objectifs du Premier ministre sud-africain, Vorster, n’étaient pas les mêmes que ceux de la Rhodésie. Après tout, la population blanche de la Rhodésie ne représentait que 5 % de la population totale. Le jeu pour les défendre en valait-il la chandelle ? Vorster exigea le transfert du pouvoir de la minorité blanche à la majorité noire. Refus d’Ian Smith… Vorster décida la diminution des transactions avec la petite Rhodésie. Ian Smith ne recula pas. Vorster retira le contingent de police sud-africaine qui appuyait la police locale rhodésienne contre l’action de la guérilla. Ian Smith ne recula pas davantage… Le Premier ministre britannique tenta alors (en décembre 1966) un étrange coup de poker. Il proposa à Ian Smith d’incorporer totalement la Rhodésie à la Grande-Bretagne ! Refus d’Ian Smith, soutenu par ses concitoyens.

Quant à la signification de ce conflit, le grand journaliste français, Raymond Cartier, écrira, à propos de l’Angleterre : « L’Angleterre soutient que la Rhodésie n’est pas indépendante. Elle réclame donc des sanctions contre une partie d’elle- même ! Elle demande aux Nations-Unies, tribunal partial et haineux, de ruiner les Rhodésiens pour les châtier. Tel est le degré d’abdication auquel est tombé le plus grand empire de tous les temps ! » C’est le moins qu’on puisse dire. Quel gâchis ! La Rhodésie était riche, aujourd’hui elle est misérable. Une croissance de 16,6 %, rien qu’en 1971 ! Il y avait 6 500 fermiers blancs à l’époque, qui assuraient, à eux seuls, 60 % du revenu agricole du pays : tabac, canne à sucre, coton, maïs, élevage. Le thé, pour ne prendre que cet exemple, cultivé sur les hautes terres, donnait un rendement de 5 000 tonnes par an et faisait vivre 11 000 travailleurs noirs et leurs familles. Exportateur de nourriture sous Ian Smith, le Zimbabwe la mendie aujourd’hui sous le règne de Mugabe… En janvier 2014, faute de moyens, le programme alimentaire mondial (PAM) fut contraint de réduire les rations destinées à la moitié de la population zimbabwéenne. Quelle décadence de ce merveilleux pays ! Quel gâchis !

ET PUIS, CE FUT LA FIN DE LA RHODÉSIE

Pendant près de quinze ans, entre la première proclamation de l’indépendance en 1965 de la Rhodésie, par Ian Smith et la seconde, en 1980, celle du Zimbabwe, le peuple rhodésien résista aux assauts d’un total approximatif de 50 000 guérilleros. Les mouvements terroristes, dont les instructeurs étaient cubains, tchèques, soviétiques, chinois étaient armés par ces pays : des kalachnikovs, des missiles sol-air, des RPG, des mortiers. Le massacre sauvage de familles obligea nombre de fermiers blancs à quitter leurs exploitations. Comme cela se produira plus tard en Afrique du Sud. Mais jamais Ian Smith et son Rhodesian Front ne perdirent, nous dit Jean-Claude Rolinat, « la confiance du petit peuple des Rhodies ». Mais la situation devenait intenable. Sans le soutien de la mère-patrie, que faire ? Des réunions eurent lieu, en présence du président sud-africain Vorster et du secrétaire d’État américain, Henry Kissinger. Ils voulaient, ainsi que les nationalistes africains présents, que le pouvoir, tout le pouvoir, leur soit transmis, de suite. Ian Smith déclara : « Si j’acceptais la règle de la majorité, ce serait absolument désastreux pour la Rhodésie. Je pense que ce serait la fin de notre civilisation. Ce serait une victoire des communistes au détriment du monde libre ». Mais il dut céder.

Le 2 septembre 1979, pour la dernière fois, le drapeau vert, blanc, vert, frappé des armoiries rhodésiennes, descendit de son mât Cecil Square à Salisbury. Le nouvel emblème rouge, blanc, vert, la bande verticale noire portant l’oiseau mythique du Zimbabwe, était hissé sur le grand stade de Salisbury. C’était la triste fin. Le 4 décembre 1982, le tyran Mugabe retirait son passeport à l’ancien Premier ministre Ian Smith « parce qu’il faisait campagne contre son pays ». Le ministre de l’Intérieur, Sydney Sekeramayi, déclarait quant à lui, visant Ian Smith et les Blancs : « La seule façon de s’en prendre efficacement à un serpent, c’est de lui couper la tête ». Ils passèrent bien entendu aux actes. La minorité blanche se sentait de plus en plus menacée, notamment après le massacre du jeudi 26 novembre 1987, de seize blancs dont des femmes et enfants dans une ferme tenue par des missions chrétiennes. Depuis, l’exode n’a pas cessé. La folie paranoïaque de Mugabe y contribue évidemment.

Ian Smith avait déclaré : « moi vivant, jamais un Noir ne dirigera ce pays », ajoutant « sans les Blancs, l’Afrique ne peut pas fonctionner. Les politiciens noirs ne savent bien faire qu’une seule chose : s’accrocher au pouvoir ». Il meurt le 20 novembre 2007, à l’âge de 88 ans, quarante-deux années après la proclamation de l’indépendance de la Rhodésie.

*   *   *



Héros de la Deuxième Guerre mondiale, pilote de la Royal Air Force et Premier ministre de la Rhodésie pendant 15 ans… À la tête de sa minorité blanche, Ian Douglas Smith a résisté au monde entier, subissant les retombées des sanctions décrétées par l’ONU et victime d’une guérilla sanguinaire soutenue par le camp sino-soviétique. Il fallait un homme pour nous parler de ce grand oublié de l’histoire : Jean-Claude Rolinat vient de signer un Ian Smith chez Pardès.

Présent : Les partisans de Ian Smith le considèrent comme un symbole de résistance et d’intégrité, tandis que ses opposants le décrivent comme un « raciste invétéré ». Aujourd’hui, tout en reconnaissant la position privilégiée que les Blancs avaient sous Smith, plusieurs observateurs ont noté qu’avec le recul, de nombreux Noirs le préféraient à Mugabe. Au final son principal adversaire n’a-t-il pas été, davantage que les tiers-mondistes et leur soutien soviétique, l’Occident ?

Jean-Claude Rolinat : Cet homme, aujourd’hui bien oublié, incarna pendant 14 ans l’indépendance « blanche » en Rhodésie, petit pays qui se battait quasiment seul contre tous. Fermier très « british » mais né sur place [– on aurait dit en Algérie un « Pied-noir » –] ancien pilote courageux de la Royal Air Force pendant la Deuxième Guerre mondiale, il se lança en politique dès juillet 1948 en devenant le plus jeune député au Parlement de Salisbury, la capitale (aujourd’hui Harare). Il grimpa les échelons de la hiérarchie politique jusqu’à devenir Premier ministre de la Rhodésie du Sud en avril 1964, succédant à Winston Field. Les chefs coutumiers, au cours d’une grande « Indaba », adoubèrent son programme indépendantiste, qui se concrétisa le 11 novembre 1965 par la proclamation effective de cette souveraineté sans l’accord, bien entendu, de la « métropole ».

La Grande-Bretagne militait, déjà, pour la remise des affaires au pouvoir noir. Smith n’était pas « raciste », il voulait simplement préserver la présence de plus de 250 000 colons blancs qui étaient loin d’être tous des gros et riches fermiers, comme voudrait le faire croire la légende anticolonialiste, histoire quelque peu comparable, au final, à la tragique odyssée des « pieds-noirs ». D’ailleurs quand Ian Smith, lâché par l’Afrique du Sud des Afrikaners qui voulait se ménager les opinions des pays frontaliers, comprit que la pérennité de la présence blanche passait par un accord avec les Noirs, il n’hésita pas à confier les manettes du pouvoir aux modérés africains, tel l’évêque Abel Muzorewa. Mais, comme le suggère votre question, le mondialisme veillait au grain, si je puis dire… Américains et Britanniques obligèrent, moins d’un an plus tard – nous étions en 1979 –, Smith et Muzorewa à négocier avec les terroristes marxistes du Front patriotique de Robert Mugabe et Joshua N’Komo.

La petite Rhodésie ne pouvait plus tenir seule : à ses frontières le Mozambique portugais, un allié, était tombé en 1975 entre les mains du FRELIMO à la suite de la « Révolution des œillets » à Lisbonne, et le « géant » sud-africain, soit dit en passant un colosse aux pieds d’argile, comme on le verra plus tard, l’abandonnait pensant ainsi, à tort, se sauver lui-même.

La guerre contre les terroristes avait tout de même coûté 4 127 victimes civiles et 1 124 policiers et militaires, pour un bilan estimé à 10 000 rebelles tués. Chiffres à rapprocher avec ceux de la population blanche, 278 000 personnes en 1976 au pic du colonat, plus ou moins 20 000 aujourd’hui. Un fait à remarquer, les Noirs qui représentaient, en gros, pas loin de 50 % des effectifs de la police et de l’armée, n’ont jamais trahi ni déserté.

Présent : Quelles étaient les relations de Smith avec le gouvernement de Pretoria ?

Jean-Claude Rolinat : Lors de la proclamation unilatérale d’indépendance le Portugal, en raison de ses provinces d’outre-mer d’Angola, de Guinée et du Mozambique, soutint immédiatement le gouvernement de Salisbury, tout comme celui de Pretoria, au nom d’une sorte de solidarité « blanche » d’exclus, de victimes d’un embargo généralisé appuyé par les Occidentaux, une fois de plus complices des Soviétiques. Et puis les relations de solidarité s’affaiblirent, laissant la place progressivement à l’égoïsme du pouvoir « pâle » de Pretoria. Il ne l’emportera pas en paradis, si je puis dire, comme le démontrera la suite de l’histoire…

Présent : À l’inverse d’une majorité de Rhodies, Ian Smith ne s’est pas enfui de Rhodésie. Comment se sont passées les dernières années de sa vie ?

Jean-Claude Rolinat : Après l’accession au pouvoir de Mugabe en février-avril 1980, Ian Smith et ses 19 députés du Rhodesian Front devinrent les farouches opposants au dictateur Mugabe. En juillet 1987, les Blancs perdirent cette représentation parlementaire spécifique, négociée lors des accords de Lancaster House de décembre 1979 – une sorte « d’accords d’Évian en moins pire » – et les massacres de fermiers isolés recommencèrent. Progressivement, en raison d’un exil constant, la population européenne diminua. Le coup de grâce fut donné dans la décennie 2000, avec la nationalisation et l’expropriation de la plupart des domaines agricoles, ce qui entraîna immédiatement une chute des exportations et… la famine !

En 1997, Ian Smith publia ses mémoires, The Great Betrayal, et dut subir les avanies du régime stalinoïde de Robert Mugabe : retrait de son passeport, refus d’inscription sur les listes électorales et, au final, en 2006, occupation de sa ferme de Shurugwi… Veuf, ayant perdu son fils Alec, « le lion au cœur fidèle » quitta définitivement son pays natal pour s’installer au Cap (RSA), chez sa belle-fille née d’un premier mariage de sa femme, Janet. Il est mort le 20 novembre 2007, non sans avoir tiré « un coup de chapeau » à Nelson Mandela, un leader africain il est vrai moins revanchard que le sinistre Mugabe. On chuchote, au Zimbabwe, que beaucoup regrettent la « période des Blancs », surtout les anciens qui peuvent comparer les deux époques. Les cendres de Ian Douglas Smith ont été dispersées sur son domaine de Shurugwi, là où il aimait se ressourcer dans le calme apparent des grandes nuits africaines.


Qui suis-je ? Ian Smith par Jean-Claude Rolinat. Éditions Pardès, 44 rue Wilson, 77 880 Grez-sur-Loing - Tél : 01 64 28 53 38 - 12 euros.

Article extrait de Présent n° 8277 du mercredi 21 janvier 2015

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Le Bourricot : Éd. IDées : "Pour une critique positive"… après "L'Algérie pacifiée sur un plateau d'argent !"  … L’oubli dans lequel est aujourd’hui confiné Jean-Jacques Susini témoigne, si besoin était, une fois de plus de la victoire et de la force d'un Régime stérile, incapable d'imagination et d'innovation au service du peuple de France !… …

Le Point : Les États-Unis auraient apporté leur soutien à l'OAS en 1962 - Pour les services secrets suisses, les États-Unis auraient poussé l'OAS à s'entendre avec l'aile modérée du FLN par l'intermédiaire de Jacques Chevallier, ancien maire d'Alger et ancien secrétaire d'État à la Défense, Jean-Jacques Susini, le numéro deux de l'OAS, derrière le général Raoul Salan et le colonel Jean Gardes.
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On pourrait tout autant s'étonner de cet afflux massif des "Pieds-Noirs"
dans le pays qui leur a fait la guerre !


lundi 3 octobre 2016

Alep sous le feu de la propagande occidentale pro-terrorisme djihadiste…




Alep renaîtra de ses cendres

Depuis plusieurs semaines, radios, télévisions et journaux parisiens se déchaînent pour tenter de sauver Alep de l’horreur : une reconquête par l’armée gouvernementale syrienne. Quotidiennement, un déluge de propagande pilonne nos oreilles, nos yeux et notre intelligence collective. La première figure de cette orwellisation collective consiste à inverser la situation militaire opérationnelle : Alep n’est pas occupée par des groupes salafo-jihadistes (les mêmes qui commanditent les attentats à Paris et ailleurs), mais est assiégée par les forces nationales du « régime de Bachar la-Assad » ! Deuxième torsion du réel : la rébellion « modérée », voire « laïque » et « démocratique » – à savoir les égorgeurs de la Qaïda en Syrie – résiste vaillamment à Gengis Khan, ses Tartares syriens, russes, iraniens et hezbollahiz. Enfin, des dizaines de milliers de femmes et d’enfants meurent, tous les jours, sous les tapis de bombes… Bigre, voilà qui est effectivement préoccupant !

Dans ce concert de propagande et de désinformation, une fois de plus Le Monde tient la corde1. Depuis les beaux quartiers de Beyrouth, son correspondant Benjamin Barthe témoigne : « Déluge de feu russo-syrien pour briser Alep – Très meurtriers, les bombardements visent à anéantir la rébellion et à décourager la population ». Chapeau : « Bombarder, encercler, affamer. Pendant des mois, des années, sans discontinuer. Jusqu’à ce que l’ennemi, à bout de forces, décide de baisser les armes et d’évacuer la zone qu’il défendait ».

Première « information » du Monde : les mêmes groupes terroristes, qui égorgent Chrétiens, Alaouites, Kurdes, Druzes, Sunnites loyalistes et autres en Syrie depuis plus de quatre ans, « défendent » Alep. C’est une nouvellev! Remarquons au passage, que si chasseurs et drones de la Coalition américaine mènent des « frappes », le plus souvent « chirurgicales » et « ciblées », comme ce fût le cas dernièrement sur l’aéroport de Deir ez-Zor, tuant plus de 90 soldats syriens quelques heures seulement après la signature du cessez-le-feu, les avions russes et syriens – quant à eux – bombardent avec une cruauté sadique indifférenciée et sans limite, comme l’aviation alliée le fît sur les villes et villages de Normandie en 1944, puis sur Dresde et d’autres villes allemandes dénuées de tout intérêt stratégique…

Deuxième affirmation du Monde : « le régime syrien mène (…) une guerre d’étouffement, lente et cruelle, qui convient bien à l’armée loyaliste, patchwork de milices et d’unités régulières, aux capacités offensives limitées ». Benjamin Barthe connaît-il des guerres qui soient rapides, non cruelles, sinon douces et généreuses ? Sait-il seulement ce qu’est vraiment une guerre civile, civilo-régionale, civilo-internationale ? Quant aux « capacités offensives limitéesv», il devrait aller plus souvent sur le terrain pour constater la reconfiguration technique des trois corps de l’armée nationale syrienne, équipée des matériels russes et chinois les plus modernes. Du reste, quelques paragraphes plus bas, Benjamin Barthe cite des « armes sophistiquées »… Faudrait savoir !

Effectivement, l’armée syrienne a des alliés qui ont décidé de l’aider – quelle horreur ! – à reconquérir la totalité de son territoire national. Quant aux mercenaires tchétchènes, chinois, maghrébins, européens et particulièrement français : pas un mot. Silence absolu aussi sur l’acheminement d’armes et de mercenaires financés par l’Arabie saoudite et d’autres ploutocraties du Golfe avec l’aide de plusieurs services-actions occidentaux !

Troisième appréciation du Monde, très symptomatique du niveau culturel de la corporation des « journalistes » modernes : « la technique aux relents moyenâgeux… » Ignorance ou précipitation, notre envoyé spécial permanent à Beyrouth emploie – ici – le qualificatif scabreux de… « moyenâgeux » pour mieux nous persuader que la guerre de libération menée par l’armée syrienne et ses alliés nous fait régresser vers l’une des périodes les plus obscures de l’humanité ! Période de mille ans qui s’étend du Vème au XVème siècle, le Moyen-âge porte certainement mal son nom, mais un honnête homme un tant soit peu cultivé devrait savoir que cette époque charnière connût plusieurs révolutions techniques et intellectuelles essentielles à l’histoire du monde. Les médiévistes Jacques Le Goff et Johan Huizinga ont écrit là-dessus quelques livres définitifs que Benjamin Barthe ferait bien de se procurer…

Enfin, la fiction la plus malhonnête du Monde : « Alep-Est, le fief des insurgés (…) peuplé de 250 000 habitants ». Les experts militaires occidentaux les plus sérieux estiment le nombre des « insurgés » des quartiers Est de la ville à environ… 15 000. Les mêmes sources confirment que les civils sur place n’excèdent pas le nombre de 20 000 et se composent de deux catégories : ceux qui se sont ralliés aux djihadistes et ceux qui sont retenus contre leur volonté afin de servir de boucliers humains aux vaillants « insurgés ». Lorsque 49 d’entre eux ont voulu dernièrement emprunter les couloirs humanitaires ouverts par l’armée syrienne, ces derniers ont été froidement exécutés par les mêmes « insurgés ». Pour nombre de ces «vcivilsv», affirme un officier supérieur d’un service européen de renseignement, « il serait plus juste de parler d’otages… » C’est tout dire.

Alors pourquoi tant d’énergie à vouloir nous vendre cette imposture d’une bataille de « Stalingrad à l’envers », pour reprendre les termes d’un ambassadeur de France ? Ce dernier commence à douter – mieux vaut tard que jamais – des bienfaits des orientations de la politique étrangère de François Hollande, dont « tout le monde dans la région, se soucie comme d’une guigne… », ajoute-t-il dubitatif. Vu dernièrement dans les étranges lucarnes, notre ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault répondant à l’équipe d’une chaine audiovisuelle de service public : « il faut que cesse cette tuerie dont les images vues à la télévision sont insupportables ! » Depuis quand un ministre de la République fonde-t-il ses propos sur « des images vues à la télévision » ? S’il restait à s’en convaincre, on atteint le fond…

Trois raisons fondamentales peuvent expliquer cette propagande panique, bête et méchante. Alep, cette bataille de Stalingrad remise sur ses pieds, où l’armée syrienne poursuit courageusement la reconquête de son territoire national, anticipe une double défaite : celle des mal nommées « révolutions arabes » à travers lesquelles Washington espérait mettre au pouvoir les Frères musulmans dans plusieurs capitales arabes ; celle de l’axe OTAN, Israël et pays du Golfe cherchant à faire de la Syrie ce qu’il a fait de l’Irak et de la Libye notamment, en fragmentant les États-nations de la régions en autant de micro-États purifiés ethniquement et religieusement. C’est tout le « Grand-Moyen-Orient » de Condoleezza Rice, l’ancienne secrétaire d’État de George W. Bush – repris par les administrations Obama successives – qui se retrouve par terre.

Au bout du compte, le bilan s’avère particulièrement désastreux pour les pays occidentaux, à commencer pour les États-Unis. Le néo-sultan Recep Erdogan se détache progressivement de l’OTAN et lorgne en direction du Groupe de Shanghai ; la Méditerranée n’est plus une mer occidentale (prochetmoyen-orient.ch du 12 septembre). Comme elle vient de la faire à Djibouti, la marine de guerre chinoise s’installe durablement à Tartous ; enfin, Vladimir Poutine impose son agenda et un « Yalta régional » au monde entier sans que personne ne soit en mesure de faire quoi que ce soit. Last but not least, l’Iran peut se targuer d’être redevenue la grande puissance régionale aux Proche et Moyen-Orient.

Encore bravo Messieurs Obama, Cameron, Juppé, Fabius et Hollande ! Quant au Monde, on comprend qu’il perde quotidiennement annonceurs, abonnés et lecteurs. Hubert Beuve-Méry, André Fontaine, Jacques Fauvet, réveillez-vous, ils sont devenus fous ! Tout cela est proprement pathétique, ouvrant des boulevards à d’autres Brexit, Trump et compagnie… Pour ne pas sombrer dans un complet désenchantement, on ne saurait que trop conseiller de lire et relire Jacques Le Goff, les autres grands médiévistes et les Pères de l’Église, de même que l’une des dernières livraisons de l’éditeur Pierre-Guillaume de Roux : De l’influence des intellectuels sur les talons aiguilles, du merveilleux Roland Jaccard. Bonne lecture et à la semaine prochaine…

Richard Labévière
3 octobre 2016
1 Le Monde du 29 septembre 2016.


Proche et Moyen-Orient.ch  Observatoire Géostratégique - Alep : Déluge de propagande…






vendredi 30 septembre 2016

Saluons en Hollande le digne successeur et continuateur de l'œuvre néfaste de DeGaulle…





Les relations troubles avec l'Arabie saoudite ne datent pas d'aujourd'hui… Hollande là encore s'affirme comme le digne successeur de DeGaulle, qui dès 1967 s'acoquinait avec le roi Faysal… DeGaulle et Hollande : même combat ! Hollande digne continuateur de l'œuvre de DeGaulle… pour la consolider ! Le seul au niveau de DeGaulle parmi tous les présidents de la Ve République ! Ainsi Hollande parachève l'œuvre dont DeGaulle avait établi les bases. Ce que confirme explicitement Bertrand Besancenot, l'ambassadeur de France en Arabie Saoudite sur le site officiel de son ambassade :
"La France et l’Arabie Saoudite sont liées par un véritable partenariat stratégique qui connait aujourd’hui un nouvel élan.
Depuis la rencontre entre le Roi Faysal et le Général de Gaulle en 1967, notre relation passe d’abord par les contacts personnels au plus haut niveau. Cette tradition reste forte : le Président de la République, François Hollande, est venu à quatre reprises en Arabie saoudite depuis son élection."

Au tableau de chasse (très partiel) de DeGaulle :
- plus de 250 000 Harkis et leurs familles livrés à l'égorgement ;
- l'usine de la mort au Camp Boiro en Guinée-Conakry ;
- l'exode de leur terre natale de plus d'un million d'Européens…

Au tableau de chasse de Hollande :
- la mort de plus de 300 000 Syriens ;
- plusieurs millions d'exilés ;
- plusieurs millions de déplacés…




Bel aboutissement de la voie ouverte par DeGaulle !



Confidences de Mouammar Kadhafi :
"Alain Juppé, le plus salopard parmi les meilleurs d'entre eux, sera le plus digne d'assurer la continuité"


Il fût un temps où les traîtres étaient fusillés. Aujourd'hui ils ont été ou sont présidents… Et, ceux qui n'ont pas encore été présidents, toujours cooptés par le Groupe de Bilderberg, sont les plus probables futurs élus…





Ambassade de France à Riyad : Message de l'Ambassadeur

Paris : une princesse saoudienne ordonne à son garde du corps de "frapper" et "tuer" un artisan :
Anticipation saoudienne… Ils font déjà comme si la conquête de l'Europe était gagnée !



dimanche 25 septembre 2016

Magistral réquisitoire contre l'œuvre destructice de la France du traître DeGaulle



25 septembre : journée des Harkis
Ni oubli, ni pardon
Que l'infâme DeGaulle soit maudit à jamais !


« … Que les Français, en grande majorité aient, par referendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je le pardonnerai jamais à mes compatriotes : La France est en état de péché mortel.
Elle connaîtra un jour le châtiment. »
Maréchal Alphonse JUIN, 2 juillet 1962
Voilà que cette malédiction s'accomplit…

Tous ceux qui auront écouté cet enregistrement en entier, malgré ses deux heures et plus, auront compris qu'en France rien de durable ne pourra se faire, autant dans le choix des institutions que de ceux qui les servent, tant que le mythe gaulliste, ses tenants et aboutissants n'auront pas été éradiqués… Refuser cette éradication c'est être complice de ceux qui ont fait, continuent à faire, feront encore le malheur de la France. Prétendre restaurer un minimum de dignité nationale sans ce nettoyage de la France du gaullisme c'est pédaler dans la choucroute…

Flanby s'affirme de plus en plus fermement comme le clone politique de DeGaulle ! Flanby par sa démission face à ses responsabilités de chef de l'État offre aux séquelles des méfaits de DeGaulle l'opportunité d'exhaler tous leurs miasmes… Ainsi l'on se retrouve aux pires temps du gaullisme pris dans les rets inextricables de l'ennemi…

Tout comme le maréchal Philippe Pétain a refusé de prendre DeGaulle dans son gouvernement, le président François Mitterrand n'a jamais voulu de Hollande comme ministre. Voilà qui donne à réfléchir !

Tout comme DeGaulle son alter ego en malfaisance, Flanby ce minus est entré dans l'Histoire…
- N'oublions pas que l'Histoire n'est faite que de mensonges… et a de bien mauvaises fréquentations.
- N'oublions pas que DeGaulle responsable de l'égorgement de 250 000 Harkis, soldats de France, est bien lui aussi dans l'Histoire… et la Légende !
Après le coup d'État des gaullistes et des communistes le général (à titre temporaire) déserteur à Londres, sa camarilla et les idiots utiles ont embarqué la France dans son abaissement et sa ruine. La France en subit aujourd'hui, des décennies plus tard, toutes les conséquences avec l'immigration invasion islamique et l'influence néfaste des atlantistes et judéo-maçonniques plus que jamais puissante. Pour sortir du néant dans lequel est plongé le pays, il faudra rompre définitivement avec les mensonges véhiculés par le jugement de Nüremberg en 1945 et surtout par 1789 matrice de tous nos maux.






Manuel Gomez : J'accuse De Gaulle






Dr Jean-Claude Perez : "De Gaulle, l'accélérateur majeur de la décadence occidentale"

La France blanchit son armée en 1944… plus raciste que DeGaulle tu meurs…

R…appel pour un 18 juin !

Dans son délire criminel, DeGaulle avait ourdi l'assassinat du général Raoul Salan

Les collabos de ces égorgeurs du FLN : plus lâches que les lâches fellaghas…

18 juin 2011 à Vitrolles : DeGaulle déserte à nouveau

Christian Estrosi et ses amis…

La trahison de Marine Le Pen, dernier rempart contre l'effondrement de l'ordre établi…

Bécassine s’emmourache de DeGaulle…



samedi 24 septembre 2016

"Nos ancêtres les Gaulois"… sommes-nous tous Gaulois, vraiment ?




Baptême de Clovis. Chroniques de Burgos.
Gundisalvus de Hinojosa. XIVe.



Sommes-nous tous des Gaulois ?

Nicolas Paul Stéphane Sarközy Nagy-Bocsa, fils d’immigré hongrois, et petit-fils par sa mère de Bénédict Malah, juif séfarade de Thessalonique, n’a pas une goutte de sang gaulois dans les veines. Quand il était, en 2006, ministre de l’Intérieur, il se réjouissait que l’expression « Français de souche » eût disparu du langage courant, car la diversité, disait-il, est une richesse… Aujourd’hui candidat à la présidence et désireux d’arracher des voix au Front national, voilà qu’il se met à vouloir nous donner des leçons d’histoire à la façon d’Henri Salvador et à ressortir des souvenirs de l’héroïsme de Vercingétorix. Ne croyons pas que la grâce ait touché ce fils d’immigré ! La référence à « nos ancêtres les Gaulois » date d’après la Révolution de 1789 et elle n’a servi qu’à renforcer le patriotisme jacobin : il fallait à la République, par ce bourrage de crânes simpliste et raciste, faire oublier aux Français que l’élément fondateur et unificateur de leur nation avait été le christianisme. Élu, Nicolas Sarkozy ne nous libérerait donc point du tout du laïcisme qui étouffe la France.

LIGURES ET GAULOIS

En fait, nos tout premiers ancêtres connus furent les Ligures, bruns et de stature moyenne, mais ils furent submergés par les envahisseurs celtes du VIe siècle avant Jésus-Christ. Ces Celtes, rejoints deux siècles plus tard par leurs cousins les Gaulois qui allaient donner son premier nom à notre terre, étaient de grands hommes blonds, vaillants et généreux, impulsifs, aimant les rêves, la poésie, les longs discours et les légendes, hommes de guerre incapables de s’unir en une nation cohérente, épris de lointaines incursions et de pillages. Il semble que, peu à peu, les Gaulois, auxquels il faut ajouter les Belges d’entre Meuse et Seine, s’attachèrent à notre contrée limitée par la mer, les monts et l’eau du Rhin ; ils firent alors de ce sol fertile le pays de la vigne, du blé, de l’orge, du seigle et ils apprirent à nommer et à travailler le hêtre, le chêne, le saule et le bouleau et à fabriquer des tonneaux. Connaissant depuis des temps immémoriaux l’usage du fer, ils se fabriquèrent des outils. À l’abri des immenses forêts, leurs druides, prêtres, juges et maîtres d’école, animaient de vastes assemblées savantes et mystiques, et enseignaient la Création, l’immortalité de l’âme, le mépris de la mort.

Or la conformation de la Gaule se prêtait à toutes sortes d’échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées… C’était un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi. La fusion des races commença dès les âges préhistoriques avec l’absorption des Ligures ou de leurs prédécesseurs inconnus, par les Gaulois. Ce qui permettait à Jacques Bainville d’écrire que « le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation. »

La Gaule aurait pu être grecque. Par Marseille, colonie des Phocéens, elle recevait, outre les produits de l’Orient, l’alphabet grec, les leçons grecques, mais les Grecs n’apportèrent point l’ordre politique dont les Gaulois avaient le plus besoin. Toutes les cités gauloises, tous les cantons, toutes les familles étaient divisés en partis rivaux.

ROMAINS

Cette anarchie causa la perte des Gaulois, car Rome les surveillait, n’ayant pas oublié les incursions celtes du IIIe siècle qui avaient semé la terreur jusque dans la Ville éternelle. En outre, la Gaule était sans cesse menacée par les Germains, et les druides durent demander aux Romains du secours contre ceux-ci. Il se trouva qu’au même moment, Rome éprouvait le besoin d’étendre son influence en Occident pour contrebalancer les richesses asiatiques et africaines qu’elle avait conquises et qui risquaient de lui faire perdre son âme primitive.

Les campagnes de César en Gaule (58- 51 av. J.-C.) furent grandement facilitées par les jalousies et les rivalités des tribus. À aucun moment, même sous le noble et courageux Vercingétorix, la Gaule ne parvint à présenter un front uni. Seulement des coalitions ! Rome trouva des sympathies et des intelligences chez les Rèmes de Reims, chez les Éduens de la Saône, ou chez les Helviens de mon futur Vivarais, rivaux des Allobroges du futur Dauphiné et de la future Savoie… Ainsi la guerre civile livra-t-elle le pays aux Romains. Jacques Bainville avait raison d’insister : « Un gouvernement informe, instable, une organisation politique primitive, balancée entre la démocratie et l’oligarchie : ainsi furent rendus vains les efforts de la Gaule pour défendre son indépendance. » En un sens, les Français d’aujourd’hui donnent toujours une image de Gaulois…

GALLO-ROMAINS

À la Gaule, Rome, par une conquête rude et cruelle, apporta ses bienfaits habituels : l’ordre, l’unité de gouvernement, l’idée d’une justice supérieure aux particularismes, un grand réseau de routes, des aqueducs grandioses, des arcs de triomphe, et surtout sa langue : le latin des soldats, des marchands et des voyageurs, qui allait porter vers les dieux les prières des hommes. Les Gaulois, par eux-mêmes, ne se seraient jamais élevés à la civilisation : romanisés, devenus des Gallo-Romains, ils firent de leur pays la perle de l’Empire.

Rome apportait aussi ses divinités et, sans le savoir, elle fut l’introductrice de la religion du Christ qui vaincrait celle de César. Dès le IIe siècle, dans la ville de Lyon, la resplendissante Blandine, le vieil évêque Pothin, son successeur Irénée avaient fécondé par leur sang la terre de Gaule et ce sang avait été une semence de chrétiens. Au IIIe siècle la persécution avait redoublé et saint Denis, venu d’Orient pour être évêque de Lutèce (Paris), apportant sa tête tranchée à une pieuse femme, illustrait le rôle de la Gaule désormais destinée à recevoir et à transmettre la foi chrétienne.

NOS ANCÊTRES LES CHRÉTIENS

Saint Martin, dont nous fêtons en cette année 2016 le 1700e anniversaire de la naissance à Sabaria (Hongrie), venait de fonder aux environs de Poitiers le monastère de Ligugé et regroupait des âmes éprises de sainteté héroïque et désireuses de se forger pour l’épreuve : un village se fondait tout autour ; ainsi s’ébauchait le paysage campagnard français avec ses paroisses… Martin allait ensuite être évêque de Tours et créer le diocèse-type dont le cadre allait survivre jusqu’à nos jours, tandis qu’au monastère de Marmoutier, sur les bords de Loire, il formait l’armature du futur clergé français. Quand il mourut le 8 novembre 397, ce destructeur d’idoles avait tissé le maillage surnaturel de la prochaine France et installé pour toujours notre pays en chrétienté.

Moins d’un siècle plus tard, en 476, l’Empire romain d’Occident s’effondrait sous les coups du Wisigoth Odoacre, un barbare ! C’était, pour la Gaule, l’annonce d’un avenir de ténèbres et de terreur. Aucune force ne pourrait plus protéger ce pays qu’envahissaient des foules d’immigrés fuyant devant des hordes encore plus barbares. Les leçons de saint Martin allaient être prodigieusement fécondes.

LES HORDES BARBARES

Déjà les Wisigoths, refoulés du Danube, s’étaient vus offrir par le faible empereur Honorius des terres en Aquitaine et autour de Toulouse. Au Nord, les Francs étaient une confédération des peuples germains qui, après avoir constitué des troupes auxiliaires pour Rome, s’étaient établis en Belgique seconde (région de Tournai) et occupaient des terres allant de Reims à Amiens et à Boulogne.

Les Burgondes, d’origine norvégienne, avaient quelque temps gardé la frontière rhénane pour les Romains, avant de s’établir autour de Genève puis de déborder sur la Saône, Lyon et la vallée du Rhône.

Seul le centre du 
pays restait gallo-romain, avec 
les évêques et les
 officiers qui maintenaient à bout de 
bras les légions,
 mais leurs hommes 
étaient de plus en
 plus d’origine barbare. Les évêques 
regroupaient les
 populations apeurées : crosse en main, ils parvenaient parfois à arrêter dans ses pillages le Barbare quand même assez sensible au mystère ! Dans le même sens avait œuvré naguère Ætius, maître de la milice romaine, lequel parvenait à conserver de bonnes relations avec toutes les peuplades. Avec les Huns, ce fut une troupe de bêtes féroces qui déferla et Ætius ne serait jamais venu à bout de leur roi Attila, le « fléau de Dieu », si sainte Geneviève, vingt-huit ans, vierge consacrée de Nanterre, d’origine mi-franque mi-gauloise, n’avait prié fort et forcé les femmes de Lutèce à se refuser à leurs maris si ceux-ci parlaient de fuir. Alors, ce fut la victoire des Champs Catalauniques en 451, à laquelle participèrent ensemble Gallo-Romains, Wisigoths, Burgondes et Francs. Parmi toutes ces peuplades, il est difficile de dire qui sont nos ancêtres…

Le plus grave était que les Burgondes, et encore plus, les Wisigoths fussent devenus les adeptes fanatiques d’une fausse religion : l’arianisme — un christianisme au rabais qui, comme l’islam aujourd’hui, faisait l’impasse sur le “scandaleux” mystère du Dieu fait homme, dévaluait le sacrifice de la Croix et ne reconnaissait nul médiateur entre la créature et son tout-puissant Créateur.

L’on ne pouvait plus rien attendre de la petite enclave gallo-romaine regroupée à Soissons autour de Syagrius, chef de la fantomatique milice romaine, successeur d’Ætius. La seule force apparaissant non hostile au christianisme et capable d’unifier le pays était celle des Francs. Saint Remi, évêque de Reims, s’était attiré l’amitié de leur roi Childéric, que fascinait l’héritage de Rome et qui avait un fils, Clovis, né vers 466. Dès que Clovis devint roi des Francs, à quinze ans, en 481, Remi lui écrivit pour le féliciter. Le jeune roi se montrait soucieux d’agrandir son royaume et défia Syagrius sur le champ de bataille, puis il accepta de se laisser marier avec l’adorable Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Burgondes, laquelle avait échappé à l’arianisme dans un monastère catholique. La mariée n’avait posé qu’une condition : que les enfants nés de cette union fussent baptisés. Clovis eut un peu de mal à renoncer à ses idoles « de bois et de pierre » mais, en 496, alors que la bataille de Tolbiac contre les Alamans s’annonçait mal, sa fierté même le poussa à proclamer le vœu de se convertir au Dieu de Clotilde s’Il lui donnait la victoire.

NAISSANCE D’UNE NATION CHRÉTIENNE

Nous savons la suite : le baptême fut fixé à Reims à Noël de la même année, ce fut le pacte de Reims, non celui d’une personne qui promettait d’être fidèle à Dieu mais de tout un peuple dont les chefs d’alors (3000 de ses officiers) s’engagèrent, pour les générations à venir, à reconnaître la Vérité et à y conformer leur vie personnelle et la vie de la cité. Le sang des martyrs avait manifesté la volonté de Dieu sur la Gaule : il fallait désormais que cette volonté divine rencontrât une volonté politique pour que pût commencer l’Histoire de France (comme allait alors s’appeler notre pays). Le roi des Francs, dévot de saint Martin, voyant très intelligemment la forte identité chrétienne de ce peuple politiquement désemparé par tant d’invasions, en adoptait la religion pour lui donner l’armature institutionnelle qui lui manquait. Tout discours sur l’identité française qui oublie que la France est née d’un baptistère n’est que mauvaise (et mensongère) littérature.

Demander si la France est chrétienne, c’est tout simplement demander si la France existe ! D’autant que si Clovis avait suivi les Wisigoths et les Burgondes dans leur hérésie théocratique et n’avait point montré, en se faisant baptiser catholique, son refus de toute confusion entre les pouvoirs spirituel et temporel, la France ne serait jamais née puisqu’elle aurait été entraînée dans une vaste fourmilière “européiste” tissée par les Wisigoths et leurs cousins de l’autre côté des Alpes, ariens eux aussi : les Ostrogoths. Serait alors née une sorte de Gothie, où la France aurait été noyée. En naissant chrétienne, notre nation affirmait déjà son indépendance ! Il lui fallut ensuite se soumettre les Burgondes et chasser les Wisigoths qui se montraient trop hostiles à la religion catholique.


Donc l’essentiel n’est pas de se référer aux Gaulois qui n’ont en fait pas pesé lourd dans la formation de notre identité, mais de constater que notre pays est un composé qui, sous le signe de l’universalisme catholique fondateur de son identité et de son unité, a vocation à rassembler et à assimiler des peuples divers en une nation forte et bienfaisante. Parler de « nos ancêtres les Gaulois » aujourd’hui, cela ne peut servir à Nicolas Sarkozy qu’à se dresser un paravent si le ciel lui tombait sur la tête en avril-mai 2017…

Michel FROMENTOUX.


Source : Rivarol n°3251 du 29/9/2016

Saint Éleuthère, évêque de Tournai et martyr - 531

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« Nos ancêtres les Gaulois » : ils sont fous ces historiens !


L’école gratuite, obligatoire et laïque a fait croire aux Français qu’ils descendent des Gaulois. Le Petit Lavisse, le manuel phare de la 3e République, commençait ainsi :

« Autrefois, notre pays s’appelait la Gaule et ses habitants, les Gaulois. »

Aujourd’hui encore, dans les livres du cours moyen, après « les temps préhistoriques », la Gaule et Vercingétorix continuent de marquer le début de l’histoire et semblent donc confirmer que les « vrais Français » remontent aux « Gaulois », les autres n’étant que des pièces rapportées.

Comprendre que les ancêtres gaulois sont une fiction récente et que la question des ancêtres et de l’histoire doit être posée autrement n’est donc pas inutile. Alors d’abord, qu’est-ce que la « Gaule » ?

Royaumes « romano-barbares » et royaume des Francs : la Gaule, une notion romaine

Contrairement aux manuels qui évoquent l’arrivée des Celtes en « Gaule », comme si celle-ci existait déjà, la Gaule, Gallia en latin, est une invention linguistique des Romains.

Ces derniers nommaient galli les tribus qui, à partir du IVe siècle av. J.-C., menacent le nord de la péninsule italique. Gallia correspond à l’espace occupé par ces galli. La première « Gaule » est donc en Italie !


Gaulois et autres peuples de l’Europe antique vus en 1882


Au fur et à mesure qu’ils poursuivent leur conquête, les Romains distinguent la Gallia cisalpina en Italie et la Gallia transalpina de l’autre côté des Alpes. Quand César, au milieu du Ier siècle av. J.-C., atteint le Rhin, il décrète que le fleuve est la frontière entre Gallia et Germania. Espace purement géographique, cette Gaule est un territoire morcelé entre des peuples nombreux et César lui-même parle de la guerre des Gaules.

Jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident, la Gaule est une fiction géographique. Au IVe siècle ap. J.-C., aucune entité administrative de l’Empire ne porte ce nom. Les grandes migrations de peuples venus de l’est et du nord, qui ont contribué à la disparition de l’Empire romain, font naître de nouvelles configurations aux limites flottantes, les royaumes dits « romano-barbares ». Citons par exemple la Burgondie (future Bourgogne), l’Aquitaine des Visigoths, l’Allemanie, l’Austrasie…

Au début du VIe siècle, les Francs – l’un de ces peuples venus de l’est –, réussissent, grâce aux succès militaires de Clovis, petit roi de Tournai soutenu par l’Église, à imposer leur domination sur la plupart des autres royaumes.

Dans la deuxième moitié du VIIIe siècle, tandis qu’au sud des Pyrénées, des califes arabo-musulmans gouvernent l’Espagne, Pépin le Bref, un grand d’une autre famille franque, les Pipinides (futurs Carolingiens), s’empare de la royauté franque par un « coup d’État » et est sacré roi des Francs par le pape. Charles (Charlemagne), son fils, est proclamé empereur en 800.

Les royaumes placés sous la souveraineté des Carolingiens s’étendent de l’océan à l’Elbe, la Bretagne restant à l’extérieur. L’histoire des conflits et des partages ultérieurs du grand royaume des Francs est complexe et mouvante. L’important est de comprendre que cette histoire est, si l’on veut, européenne, et que l’idée qu’il s’agit de l’enchaînement d’une histoire « de France » se déroulant des Gaulois aux rois capétiens est fausse.

Un royaume dit « de France » (regnum Franciae en latin) n’apparaît dans les textes que vers le XIIIe siècle. Annexer Clovis et Charlemagne à l’« histoire de France » est donc abusif.

Populations métissées et langues multiples : pas d’horizon « gaulois »

Ces siècles ont connu, en Europe occidentale, des brassages, des métissages de populations et une très lente transformation des parlers. Dans le cloisonnement de ruralités aux communications difficiles, les langues foisonnent, le latin demeurant celle de l’écrit, des manuscrits, des clercs et des chancelleries. De grands ensembles linguistiques encadrent cette diversité.

Au sud, les langues d’oc sont fortement marquées par le latin, sauf l’insolite enclave basque des deux côtés des Pyrénées atlantiques.

Entre Loire et Meuse, les langues d’oïl, brassage de parlers francs, celtes et latin abâtardi, offrent de multiples variétés.

Au nord et à l’est, les langues restent germaniques, tandis que dans l’Armor, les Bretons immigrés de (Grande-)Bretagne aux IVe et Ve siècles ont (re)celtisé les parlers.

À cet univers multiethnique et multilingue, la puissante Église catholique, régie par le pape et les évêques, a conféré au long des décennies une unité spirituelle. Elle cautionne aussi le système de relations – la féodalité – qui se diffuse au IXe et au Xe siècles : la société dite d’ordres qui établit une stricte hiérarchie entre ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui ‘travaillent’ pour nourrir tous les autres.

Des communautés juives, dont certaines implantées dès l’Empire romain, sont disséminées en petits noyaux jusque sur le Rhin. Elles cultivent leurs propres traditions, non sans contacts avec l’environnement chrétien en pays d’oc, musulman et chrétien en Espagne. La grande persécution des Juifs par les chrétiens ne commence vraiment qu’avec la première croisade, prêchée par le pape en 1090.

Le Xe siècle voit la lente ascension d’une nouvelle famille franque venue d’Austrasie, les Robertiens, futurs Capétiens. On leur chercherait en vain des ancêtres gaulois. La notion romaine de Gaule survit fugitivement dans les hautes sphères de l’Église. Mais les ancêtres des Capétiens, ‘rois de France’ au XIIIe siècle, sont de valeureux guerriers francs descendant des légendaires Troyens vaincus par les Grecs au temps du roi Priam.

L’origine troyenne des Francs est racontée dans la première grande histoire à la gloire des rois de France rédigée au XIIIe siècle par les moines de l’abbaye de Saint-Denis. Pas trace d’ancêtres gaulois dans ces grandes ‘Chroniques de France’ ni dans aucune ‘histoire de France’ jusqu’au XIXe siècle !

Du mythe troyen au mythe gaulois : les effets pervers de l’origine gauloise

Les Gaulois vont d’abord apparaître avec les grands bouleversements intellectuels et techniques des XVe et XVIe siècles : l’humanisme, l’imprimerie, la redécouverte des textes de l’Antiquité.

Certains écrivains qui, comme tous les contemporains, pensent que l’origine de l’humanité est écrite dans la Bible, vont substituer les Gaulois aux Troyens comme ancêtres des Francs. Ils les décrivent comme un peuple fabuleux descendant de Noé, le patriarche dont l’arche a sauvé l’humanité du Déluge.

Au XVIIIe siècle, les débats autour des ‘Gaulois’ se modifient en s’idéologisant. Ancêtres du peuple, ils s’opposent aux ‘Francs’ qui sont les ancêtres des aristocrates. La Révolution voit donc le triomphe des ‘Gaulois’.

Un peu partout en Europe, l’idée se diffuse que les nations nouvelles ou à former descendent d’un peuple primitif. Pour les historiens français héritiers de la Révolution, les Gaulois sont ce peuple primitif. Ils deviennent alors l’objet de savantes études ou d’imageries populaires (grands, blonds, longues chevelures, teint clair…).

Le personnage de Vercingétorix est alors imaginé, à partir d’une phrase ambiguë de César, comme le premier de nos héros (inconnu avant le XIXe siècle). Il entre en fanfare dans les manuels d’histoire du Second Empire puis de la République.

Cette lecture du passé français à travers la grille d’une Gaule qui préfigurerait la ‘nation’ est obsolète et non sans effets pervers. D’une part elle conditionne spatialement le passé autour du seul Hexagone, excluant de ce passé tout ce qui géographiquement lui est extérieur, comme les Antilles ou même la Corse.

Elle confère à la durée de la présence sur le sol hexagonal présumé ‘gaulois’ une vertu quasi-magique au nom d’une antériorité généalogique qui serait synonyme de supériorité.

Une garantie de l’unité et l’indivisibilité nationale pour les fondateurs de la République

D’autre part, et c’est le plus grave, l’idée d’une souche gauloise ethnicise fantasmatiquement la ‘véritable’ nation et nie la diversité raciale et culturelle qui a constamment accompagné la création historique de la France.

Le royaume en son commencement du XIIIe siècle juxtapose des pays aux parlers et coutumes différentes. Les Antilles esclavagistes du XVIIe siècle ajoutent un nouveau volet à cette histoire. L’histoire de la France ‘Gaule’ et d’un peuple français d’origine ‘gauloise’ fabriquée au XIXe siècle correspond à la vision des fondateurs de la République et garantit à leurs yeux l’unité et l’indivisibilité nationale.

Or, paradoxalement, cette histoire coïncide avec les premières grandes vagues d’immigration de travailleurs italiens, belges, polonais et Juifs venus ‘d’ailleurs’, et avec l’expansion coloniale qui élargit l’espace ‘français’ à l’Afrique et à l’Indochine.

Et cette version de ‘nos ancêtres les Gaulois’ a ainsi été imposée dans les écoles des lointaines colonies. Mais cette histoire de la France ‘Gaule’ est aujourd’hui obsolète pour décrypter une identité française aux multiples racines post-coloniales et mondiales.