Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

lundi 13 avril 2015

Le Pape François rend hommage aux martyrs arméniens












كلمة كاثوليكوس أرمن الأرثوذكس لبيت كيليكيا أرام الأول كيشيشيان في القداس الإلاهي لذكرى مئوية الإبادة الجماعية الأرمنية ف...
Posted by ‎القضية الارمنية‎ on dimanche 12 avril 2015


Au début de la messe célébrée en la basilique Saint-Pierre à la mémoire des victimes arméniennes des massacres de 1915, le Pape François a relié ces évènements à l'actualité tragique vécue par les chrétiens d'Orient.

« Malheureusement, encore aujourd’hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et sœurs sans défense, qui, à cause de leur foi au Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués – décapités, crucifiés, brûlés vifs –, ou bien contraints d’abandonner leur terre », dans une allusion implicite au drame vécu par les minorités de Syrie et d'Irak. « Aujourd’hui encore nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé par l’indifférence générale et collective », a-t-il précisé.

Reprenant le terme de « premier génocide du XXème siècle » utilisé par Jean-Paul II en 2001 dans une déclaration commune avec le chef de l'Église apostolique arménienne Karékine II, le Pape François a replacé cette persécution des Arméniens dans la perspective des grandes tragédies du siècle passé : nazisme, stalinisme, Khmers rouges au Cambodge, génocide des Tutsis au Rwanda...

Mais surtout le Pape François a tiré le signal d'alerte sur un certain relâchement des opinions publiques internationales face aux atrocités commises dans le cadre des conflits actuels, alors qu'un certain développement des Droits de l'homme semblait s'imposer sur la scène mondiale il y a quelques années. « Il semble que l’enthousiasme qui est apparu à la fin de la Seconde guerre mondiale soit en train de disparaître et de se dissoudre. Il semble que la famille humaine refuse d’apprendre de ses propres erreurs causées par la loi de la terreur ; et ainsi, encore aujourd’hui, il y en a qui cherchent à éliminer leurs semblables, avec l’aide des uns et le silence complice des autres qui restent spectateurs », a averti François, dans une tonalité proche de ses propos du Vendredi Saint sur le silence complice et l'indifférence face aux persécutions.

Et le travail de mémoire est un outil indispensable dans la lutte contre l'oubli. « Aujourd’hui nous rappelons (...) le centenaire de ce tragique événement, de cette effroyable et folle extermination, que vos ancêtres ont cruellement soufferte, a précisé le Pape François. Se souvenir d’eux est nécessaire, plus encore c’est un devoir, parce que là où il n’y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte ; cacher ou nier le mal c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser ! »


Le Pape arrivant dans la basilique entouré des patriarches arméniens


Texte intégral de cette intervention :

« Chers frères et sœurs Arméniens, chers frères et sœurs,

En des occasions diverses j’ai défini cette époque comme un temps de guerre, une troisième guerre mondiale « par morceaux », où nous assistons quotidiennement à des crimes atroces, à des massacres sanglants, et à la folie de la destruction. Malheureusement, encore aujourd’hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et sœurs sans défense, qui, à cause de leur foi au Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués – décapités, crucifiés, brulés vifs –, ou bien contraints d’abandonner leur terre.

Aujourd’hui encore nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé par l’indifférence générale et collective, par le silence complice de Caïn qui s’exclame : « Que m’importe ? », « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Gn 4, 9 ; Homélie à Redipuglia, 13 septembre 2014).

Notre humanité a vécu, le siècle dernier, trois grandes tragédies inouïes : la première est celle qui est généralement considérée comme « le premier génocide du XXème siècle » (Jean-Paul II et Karekin II, Déclaration commune, Etchmiadzin, 27 septembre 2001) ; elle a frappé votre peuple arménien – première nation chrétienne – avec les Syriens catholiques et orthodoxes, les Assyriens, les Chaldéens et les Grecs. Des évêques, des prêtres, des religieux, des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et des malades sans défense ont été tués. Les deux autres ont été perpétrées par le nazisme et par le stalinisme. Et, plus récemment, d’autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au Rwanda, au Burundi, en Bosnie. Cependant, il semble que l’humanité ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent. Il semble que l’enthousiasme qui est apparu à la fin de la seconde guerre mondiale soit en train de disparaître et de se dissoudre. Il semble que la famille humaine refuse d’apprendre de ses propres erreurs causées par la loi de la terreur ; et ainsi, encore aujourd’hui, il y en a qui cherchent à éliminer leurs semblables, avec l’aide des uns et le silence complice des autres qui restent spectateurs. Nous n’avons pas encore appris que « la guerre est une folie, un massacre inutile » (cf. Homélie à Redipuglia, 13 septembre 2014).

Chers fidèles arméniens, aujourd’hui nous rappelons, le cœur transpercé de douleur mais rempli d’espérance dans le Seigneur ressuscité, le centenaire de ce tragique événement, de cette  effroyable et folle extermination, que vos ancêtres ont cruellement soufferte. Se souvenir d’eux est nécessaire, plus encore c’est un devoir, parce que là où il n’y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte ; cacher ou nier le mal c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser !

Je vous salue avec affection et je vous remercie pour votre témoignage.

Je salue et je remercie pour sa présence Monsieur Serž Sargsyan, Président de la République d’Arménie.

Je salue aussi cordialement mes frères Patriarches et Évêques : Sa Sainteté Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens ; Sa Sainteté Aram Ier, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie ; Sa Béatitude Nerses Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens Catholiques ; les deux Catholicossats de l’Église Apostolique Arménienne, et le Patriarcat de l’Église Arméno-Catholique.

Avec la ferme certitude que le mal ne vient jamais de Dieu infiniment Bon, et enracinés dans la foi, nous affirmons que la cruauté ne peut jamais être attribuée à l’œuvre de Dieu, et en outre ne doit absolument pas trouver en son Saint Nom une quelconque justification. Vivons ensemble cette célébration en fixant notre regard sur Jésus-Christ, vainqueur de la mort et du mal. »


Le Pape François rend hommage aux martyrs arméniens

Le message du Pape François aux Arméniens

Un nouveau docteur de l'Église symbolise la fraternité avec l'Arménie

Le pape célèbre dimanche une messe sensible 100 ans après le génocide arménien

Du 23 au 26 avril est déclaré férié en Arménie à l’occasion du 100ème anniversaire du génocide des Arméniens

بلاد السريان - Bilad Assyrian

Caricatures sur le génocide des Arméniens

Sortie le 26 mars du livre d’Hélène Kosséian-Bairamian sur le génocide arménien : « L’Arménie au Cœur de la Mémoire »

Facebook : Hélène kosséian-Bairamian






Le fantôme du génocide arménien hante les Kurdes

Istanbul’s Hagia Sophia sees first Quran reading in 85 years

Hagia Sophia back to mosque, says Ankara mufti in reaction to pope




dimanche 12 avril 2015

Robert Boissières : 12 avril 1962 - 12 avril 2015



(Maquette réalisée par Josseline Revel-Mouroz et Hélène Mattéi - AGEA)

Une pensée pour Robert Boissières, né le 11 février 1942 à Toulouse, odieusement assassiné à vingt ans devant le domicile de ses parents le jeudi 12 avril 1962 à Alger par une bande d'aviateurs de l'armée française en vadrouille. Troufions éméchés fervents degaullistes quillards de l'Appel à la capitulation du 19-Mars… Agression gratuite, lâche, imbécile, criminelle.
Geste de Français ordinaires…
Seigneur, voici couler le sang de nos garçons,
Il a tout recouvert la Patrie déchirée.
Quand verrons-nous jaillir, ô tardive saison
De tout ce sang versé, la moisson désirée ?

Souvenons-nous… 


Robert Boissières

samedi 11 avril 2015

Semaine sainte orthodoxe en Syrie






Ô Dieu,
Nous avons péri avec vous…
Ressuscitez-nous avec vous…

Chemin de croix à Homs













*   *   *
Le président Bachar al-Assad et la première dame de Syrie accueillis par de jeunes orphelins au monastère grec-orthodoxe Mar Takla, à Ma'aloula.



… et une dernière photo, pour le plaisir…



https://www.facebook.com/ThisIsChristianSyria

Bonnes pages glanées çà et là : Petit message à François Hollande






Monsieur Hollande, quand on n’a pas le courage de nommer des ambassadeurs gays au Qatar et en Arabie Saoudite, on évite de jouer au chaud à peu de frais avec le Vatican. C’est comme chercher des noises à un minet de 16 ans qui fume un joint alors qu’on invite des dealers d’héro à venir manger à la maison.

Personnellement, les minets de 16 ans me tapent sur le système. Je les trouve insupportables mais, somme toute, inoffensifs. Les dealers d’héro par contre…

Et puis c’est quoi ce complexe du Chrétien ? Vous nous cachez quelque chose. Un vilain curé vous aurait-il fait des misères quand vous étiez cet enfant rondouillard et sympathique qui faisait tant rire ses petits camarades ? Il faut nous raconter pour qu’on puisse comprendre. Parce que là c’est trop.

Déjà l’affaire des coptes égyptiens égorgés par Daech c’était d’un faux derche… Refuser de mentionner leur appartenance religieuse alors que celle-ci a été la raison de leur mise à mort était un summum de veulerie.

Oui je sais, la laïcité.

Mais quand cette laïcité est à deux vitesses, quand elle joue à Chuck Norris avec les uns et au chienchien qui quémande son susucre avec les autres, il y a comme qui dirait une coucouille dans le couscous. Ce qui est, vous en conviendrez, assez indigeste.

Puis quand la laïcité devient une religion, avec son dogme et ses Savonarole, son hypocrisie et sa Sainte Inquisition, l’anticlérical que je suis se doit de lui chercher des poux dans la tonsure, comme chantait le père Brassens.

Il faut être conséquent avec soi-même. Vous devriez essayer, ça fait un bien fou.


: Petit message à François Hollande sur le site : My Beirut Chronicles




mercredi 8 avril 2015

Un numéro "collector" de Rivarol : Jean-Marie Le Pen, l'abominable homme libre…



Il n’y a pas d’esprit « Charlie » pour Jean-Marie Le Pen… Traiter le pape de pédophile, c’est la liberté d’expression, refuser de dire que le Maréchal Pétain est un traître est un crime moralement réprouvé par la meute. (Xavier Celtillos)

"… Il y a quelque chose d’indécent à ce que des individus qui n’étaient pas encore au Front national il y a cinq ans, qui n’en ont connu ni les épreuves, ni la traversée du désert, qui ne savent rien de l’adversité à laquelle il a dû faire face pendant des décennies, qui de surcroît n’ont pas connu la Seconde Guerre mondiale, se permettent de juger et de condamner de la sorte Jean-Marie Le Pen, lequel a vécu sous l’Occupation, a porté en Indochine, à Suez et en Algérie l’uniforme de l’armée française, est le héraut, le principal porte-voix et porte-drapeau depuis soixante ans de l’opposition nationale en France…"

Rivarol n°3183 du 9/4/2015


*   *   *
Mille mercis à Jean-Marie Le Pen de faire qu'ainsi se démasquent ceux qui ont fait main basse sur le Front national que nous aimons et respectons… Le Front national avec Roger Holeindre…

Lire sur Médias-Presse-Info :

Bruno Gollnish soutient élégamment Jean-Marie Le Pen – Communiqué de presse (Emilie Defresne)

Jean-Marie Le Pen à Rivarol : « On n’est trahi que par les siens » (PAD)

Marine Le Pen retire la candidature de son père pour les régionales (Xavier Celtillos)

Le maire de Béziers Robert Ménard condamne Jean-Marie Le Pen (Emilie Defresne)

Florian Philippot veut la démission de Jean-Marie Le Pen (Pierre-Alain Depauw)






Appel de sœur Hanan Youssef en faveur des Chrétiens d'Orient


Chrétiens d'Orient
À l'unisson des nombreuses initiatives pour la paix organisées ces jours-ci en France, et spécialement pour les chrétiens du Moyen-Orient, la chaîne de télévision catholique KTO, qui a couvert le voyage des évêques français en Irak, propose plusieurs témoignages et entretiens sur ce que vivent ces communautés locales.






L'Œuvre d'Orient est une fondation d'utilité publique (créée en 1856), qui au Moyen-Orient et ailleurs, soutient par ses dons,tous ceux qui viennent frapper à la porte des églises, prêtres, monastères, écoles, cliniques… La confession n'est pas demandée. Cette précision est d'importance car si catholique en effet, cette fondation, sur le terrain, par le truchement des églises et ordres religieux en Orient, ne fait pas acception des personnes, et œuvre pour l'éducation, les secours aux réfugiés de quelque confession qu'ils soient…


*    *    *




Homs - Le père Ziad Hilal est curé de la ville de Homs. Malgré les menaces, il a choisi de rester auprès de ses brebis. Il nous raconte ici cette vie où règne l'insécurité, le quotidien partagé entre les voitures piégées, les bombes qui n'ont pas encore explosé et les enlèvements.


La Syrie et les Chrétiens d’Orient

Les Chrétiens d’Irak ont besoin de nous !

Rencontres orientales : le blogue de Luc Balbont


mardi 7 avril 2015

Un dialogue islamo-chrétien est-il engagé au Moyen-Orient ?





Waddah Charara
Le constat est plutôt rassurant. Au Liban, pays où les chrétiens et les musulmans sont partagés en dix-sept confessions (*1). Et vivent le plus souvent repliés sur leurs communautés, dans l’ignorance, voire le mépris de l’autre, les espaces de rencontres et de dialogues interreligieux captent peu à peu les intérêts.

- Si le phénomène reste encore limité, il n’en étonne pas moins.

Certes des grandes universités chrétiennes comme Saint Joseph la « jésuite », à Beyrouth ou l’université orthodoxe de Balamand, près de Tripoli, au nord, proposaient dans leurs programmes des cursus d’études des religions, mais les initiatives émanaient avant tout du monde chrétien.

Depuis quelque temps, on voit apparaître dans les débats publics, des personnalités musulmanes qui prônent le dialogue, non plus dans une volonté de démontrer la supériorité de l’islam, mais dans une démarche de savoir. Si les raisons sont multiples, la montée de la barbarie islamiste, dont la cruauté menace les chrétiens comme les musulmans, notamment les 30 % de chiites libanais, jugés hérétiques par les djihadistes, a fait réellement prendre conscience que le combat était commun.

- Le terrorisme fédère les Libanais dans une même citoyenneté.

Si la demande d’une citoyenneté commune n’est pas nouvelle, elle s’étend doucement. En 1998, le sociologue Ahmad Beydoun (d’origine chiite) à qui je demandais de commenter le texte de l’exhortation apostolique (*2), publiée à l’occasion voyage du pape Jean-Paul II au Pays du Cèdre en mai 1997, m’avait confié qu’il fallait « favoriser des entreprises communes et développer le sentiment de citoyenneté au détriment de l’esprit clanique »

- Depuis l’idée de société civile a fait son chemin chez les musulmans.

  • En 2010 Mohammad Sammak, représentant du Grand mufti sunnite au Liban, affirmait que pour « vivre son arabité, il avait besoin des chrétiens » (*3).
  • En écho, Séoud al Maoula, le sociologue chiite lui répondait que « sans les chrétiens, le Liban n’aurait plus de sens. »
  • Parmi ces réformateurs musulmans, Waddah Charara [lien pour les arabophones] tient une place particulière. Chiite, né en 1942 dans un village du sud Liban, Waddah Charara a reçu par son grand-père une éducation religieuse. Il a même failli devenir Imam. La découverte vers 17 ans de la langue, de la littérature française et des philosophes des Lumières « l’a ramené, dit-il, sur une voie plus rationnelle ». Charara est « une pointure intellectuelle ». Journaliste au quotidien arabophone Al Hayat, historien, sociologue, il a longtemps enseigné à l’université libanaise. Ses articles, ses livres, dont celui qu’il a écrit sur le Hezbollah (*4), le parti religieux chiite pro-iranien qu’il qualifie « d’État dans l’État », font référence.

Dans ses débats, ses conférences, ses interventions télévisées, ce fin penseur s’appuie sur une profonde connaissance historique des sociétés arabes. Et notamment de la religion chrétienne. Waddah Charara encourage toutes les initiatives de rencontres interreligieuses. Il définit le dialogue islamo-chrétien comme « le conflit assumé » qui permet aux hommes de reconnaître et d’accepter les différences qui les opposent, pour mieux les dépasser. « Chaque fois, dit-il, que l’on a refusé de se parler, de mettre sur la table les violences anciennes, d’éclairer l’histoire, le dialogue a échoué et la guerre a repris. »

Waddah Charara parle de la spécificité chrétienne comme étant unique au Moyen-Orient. « Dans ce monde arabo-musulman, où il faut être fort pour mériter le respect, remarque-t-il, le christianisme relève au contraire de la fraternité, de l’égalité et de la compassion. Il valorise la force de la faiblesse. Une faiblesse difficilement admise dans cette région, où l’arme reste le symbole du pouvoir. »



Références :
(*1) 13 chrétiennes et 4 musulmanes-
(*2) La Croix 7 janvier 1998
(*3) Synode des chrétiens orientaux à Rome (10-24 octobre 2010)
(*4) Editions An Nahar, 1996, non traduit en français
Lire le texte de l’exhortation apostolique du pape Jean Paul II en 1997