Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 6 mars 2022

Le parc archéologique Nalanda Mahavihara…




C'est à Nalanda que le Bouddha rencontra le roi Bimbisara pour la première fois.  Des stupas furent érigés aux endroits où le Bouddha avait l’habitude de s’asseoir pour enseigner…

Nalanda... c’est aussi aujourd’hui un jardin botanique…



Le site de Nalanda Mahavihara est situé dans l’état du Bihar, au nord-est de l’Inde. Il s'agit des vestiges archéologiques d’une institution monastique et scolastique en activité du IIIe siècle av. J.-C. au XIIIe siècle de notre ère. Il comprend des stupas, des sanctuaires, des viharas (bâtiments résidentiels et éducatifs) et d’importantes œuvres d’art en stuc, en pierre et en métal. Nalanda se distingue comme la plus ancienne université du sous-continent indien, une institution qui a transmis le savoir de façon organisée sur une période ininterrompue de 800 ans. Le développement historique du site témoigne de l’évolution du bouddhisme en une religion, et de l’épanouissement des traditions monastiques et éducatives.

RAJGIR - L’ancien nom de cette cité - Girivraja signifiait la cité entourée de collines. Plus tard elle devint Rajagriha la Cité des rois et la capitale du royaume de Magadha, gouvernée à l’époque du Bouddha par le vertueux roi Bimbisara. Les collines entourant la ville, connues de nos jours sous les noms de Baibharagiri, Vipulagiri, Ratnagiri, Chattagiri et Gridhrakuta (le Pic des vautours), recèlent de nombreuses grottes et des sources d’eau chaude qui rendent l’endroit propice à la méditation. Rajagriha était déjà connue depuis longtemps des pratiquants Hindouistes lorsque Siddhartha y arriva pour la première fois après avoir quitté le palais de son père, ayant entendu parler de la réputation de ses sages et espérant y rencontrer un maître.

Le roi Bimbisara vit passer le jeune prince vêtu de sa robe de mendiant nouvellement acquise et fut impressionné par la grâce et la sérénité de son attitude. Le roi le fit suivre par un serviteur et le lendemain alla le trouver là où il avait passé la nuit. Il était tellement impressionné par Siddhartha qu’il lui offrit la moitié de son royaume s'il acceptait de rester à Rajagriha. Mais le jeune prince dont l’esprit était totalement focalisé sur le seul et unique but qu’il recherchait, l’obtention de l’Éveil et l’extinction de la souffrance, refusa poliment l’invitation lui promettant toutefois qu’il reviendrait lorsqu’il aurait atteint son but.


Un an après qu’il eut atteint l’Éveil et mis en mouvement la roue du Dharma, le Bouddha se mit en route pour Rajagriha pour honorer sa promesse faite au roi. En chemin, il demeura quelques temps à Uruvela où Kashyapa, ses deux frères et leurs mille disciples se joignirent à la Sangha. Quand le groupe imposant se présenta aux portes de la cité, le roi vint personnellement les accueillir et en signe de bienvenue les installa dans son parc préféré dont il fit don au Bouddha pour la communauté monastique. La Bambouseraie Venuvana devint le premier monastère bouddhiste. Là se trouvait aussi un réservoir d’eau Karanda - dans lequel le Bouddha aimait venir se rafraîchir. Plus tard, il y eut jusqu’à dix-huit monastère dans la cité.

Le Bouddha passa de nombreuses saisons des pluies à Rajagriha et y donna quantité d’enseignements. Ajatashatru, le fils de Bimbisara, fit construire non loin du parc deux stupas dans lesquels furent enchâssées les reliques du Bouddha qu’il reçut après sa crémation et une partie des reliques (restes de repas) d’Ananda. Plus tard, Ashoka fit extraire les reliques du stupa. Elles furent divisées pour être placées dans des stupas à travers tout son empire.

Rajagriha abritait, en plus de la communauté bouddhiste, des temples Jaïns et Hindouistes. Mahavira résida de nombreuses années dans la cité pendant la saison des pluies. Certains de ses disciples, jaloux de l’intérêt que portait le roi Bimbisara au Bouddha, essayèrent de le supprimer, mais toutes leurs tentatives furent vaines. Étrangement, bien que le Bouddha et Mahavira aient vécu et enseigné à la même époque et dans les mêmes endroits, ils ne se sont jamais rencontrés.

L’événement le plus marquant de la première visite du Bouddha à Rajagriha fut la rencontre avec ses deux principaux disciples, Sariputra et Maudgalyayana. Ashvajit, l’un des anciens compagnons d’ascétisme de Siddhartha était en ville pour recueillir des aumônes lorsque Sariputra le vit passer. Impressionné par la sérénité de son attitude, il l’aborda et lui demanda qui était son maître et ce qu’il enseignait. Une simple explication suffit pour que Sariputra atteigne instantanément l’état d’arhât. Il alla retrouver Maudgalyayana pour lui répéter ce qu’il venait d’entendre, et lui aussi atteignit sur le champ l’état d’arhât. Les deux amis quittèrent leur maître Sanjaya et vinrent rejoindre la Sangha en compagnie de leurs cinq-cents disciples. Le Bouddha les accueillit comme ses deux principaux fils spirituels, Sariputra étant le plus intelligent et Maudgalyayana possédant les plus grands pouvoirs. Tous deux étaient natifs des environs de Rajagriha et décédèrent dans leurs villages peu avant que le Bouddha ne quitte lui-même ce monde. On construisit des stupas sur les lieux de leurs crémations.


Pendant son séjour à Rajagriha, Shakyamuni reçu deux invitations importantes ; la première de son père - le roi Suddhodana et la deuxième d’un riche marchant - Anathapindika qui le pria de venir séjourner dans sa ville de Sravasti pendant la prochaine saison des pluies. Le roi Ajatashatru, qui avait usurpé le trône de son père et l’avait laissé mourir en prison, se laissa influencer par Devadatta, le cousin jaloux du Bouddha qui avait essayé peu de temps auparavant d’obliger Shakyamuni à lui confier la direction de la Sangha. Devadatta créa un schisme dans la Sangha et réussit à convaincre Ajatashatru d’attenter à la vie du Bouddha. Des assassins furent engagés pour supprimer le Bouddha, mais tous échouèrent et vinrent se prosterner à ses pieds en implorant son pardon. Le roi fit alors lâcher dans les rues de la ville un éléphant enragé, qui se précipita en furie vers le Bouddha qui d’un simple geste et avec quelques paroles bienveillante le pacifia, et l’animal vint se coucher auprès de lui.

Jivaka, le médecin de la cour, un homme brillant et généreux, avait fait cadeau de son Verger de manguiers à la communauté. C’est lui qui prenait soin de la santé du Bouddha qui affectionnait particulièrement le lieu et son hôte. Jivaka fit rencontrer Ambapali au Bouddha, une courtisane d’une beauté envoûtante, qui devint moniale et l’une des figures de proue de la Sangha féminine. Un sutra important - le Sammanaphalasutra, énumérant les fruits de la quête spirituelle, fut prononcé dans le Verger des manguiers pour Ajatashatru qui s’était repenti et voulait se faire pardonner. Devadatta, quant à lui, fut délaissé petit à petit et se retrouva finalement seul, il mourut dans de grandes souffrances.

C’est aussi à Rajagriha qu’un jeune garçon, qui devait plus tard renaître comme le Grand Empereur Ashoka, offrit une poignée de sable au Bouddha en lui disant qu’il souhait que se fut de l’or.

C’est également près de Rajagriha, sur la route de Nalanda, que Shakyamuni fit la rencontre de Pippali, fils du plus riche brahmane de la ville. Ce dernier, bien qu’aspirant dès son plus jeune âge à une vie religieuse, fut contraint de se marier avec Bhadda Kapilani, femme d’une grande beauté, mais qui elle aussi rêvait d’une vie de piété. Après douze ans de vie commune et d’abstinence, suite à un événement au cours duquel Bhadda Kapilani faillit perdre la vie, ils décidèrent d’un commun accord qu’ils n’avaient plus de temps à perdre et partirent chacun de leur côté pour suivre leurs chemins spirituels respectifs. Le Bouddha vint à sa rencontre et lorsqu’ils se rencontrèrent, il l’accepta immédiatement comme l’un de ses disciples. À partir de ce jour il fut connu sous le nom de Kasyapa. Sur le chemin du retour, Kasyapa offrit sa robe en tissu précieux au Tathagata pour qu’il s’assoie dessus. Le Bouddha en échange lui offrit sa propre robe, qu’il porta pendant le restant de ses jours. Il traitait Kasyapa avec un grand respect et disait qu’il était son égal en de nombreux points. Huit jours après qu’ils se furent rencontrés, devant une grande assemblée de moines, le Bouddha se leva, tenant une fleur en main, et resta immobile pendant une long moment. Seul Kasyapa comprit cet enseignement symbolique et il atteignit le niveau d’arhât. Il fut dès lors appelé Mahakasyapa. Pendant toutes les années passées auprès du Bouddha, Mahakasyapa occupa une position importante dans la Sangha. Lors de la crémation du corps du Bouddha, personne ne put mettre le feu au bûcher tant que Mahakasyapa ne fut pas arrivé, et c’est lui qui rapporta à Rajagriha la portion des cendres destinée au roi Ajatashatru.

En chemin il rencontra un moine qui lui dit que maintenant les moines seraient enfin libres de faire ce qu’ils voulaient. De retour, il convia les principaux disciples de la communauté et il fut décidé de réunir un concile pour rassembler et mémoriser les enseignements du Bouddha pour les générations futures. Cinq-cents arhâts devaient participer à ce concile, le cinq-centième et l’un des plus important devant être Ananda (le bienheureux) - son cousin - car il avait passé la majeure partie de sa vie comme serviteur personnel du Bouddha. N’ayant pas encore atteint l’état d’arhât, Ananda passa la nuit précédant le concile à essayer de tout son être de réaliser le sens profond des enseignements qui lui avait jusque-là échappé, et à l’aube il obtint la libération. On construisit plus tard un stupa sur les lieux où il médita cette nuit.

Le concile eut lieu, sous le patronage du roi Ajatashatru, qui s’était repenti et dévoué à la cause du Dharma avant le Parinirvana du Bouddha, dans la grotte de Saptaparni. De tous les enseignements donnés à Rajagriha, les plus importants sont ceux qui furent transmis par Shakyamuni, seize années après qu’il eut atteint l’Éveil, sur le Pic des vautours. Devant une assemblée de cinq mille moines, moniales et laïcs, il mit en mouvement pour la seconde fois la Roue du Dharma. La collection de ces enseignements, qui s’étendit sur une période de douze ans, comprend le Saddharmapundarika-sutra (le Sutra du Lotus), le Surangama-samadhi-sutra et les nombreux sutras de la Prajnaparamita qui représentent l’essence de tous les autres enseignements. Mahakasyapa recueillit ces enseignements et les confia aux nagas car ils étaient destinés à n’être divulgués que plus tard, quand les circonstances favorables à leur dissémination.


 

































































































































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