Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 12 mars 2022

De Vidisha à Sāñcī et son Grand Stupa décoré de portes et de balustrades…



Sāñcī… bâti par l’empereur Ashoka en hommage à son épouse Devi…

Dans l'Inde centrale, au nord-est de Bhopal, s'étend une région particulièrement riche en vestiges antiques. Au voisinage de Vidiśā (aujourd'hui Bhilsā) qui fut jusqu'au  IVe siècle avant J.-C. la capitale du royaume d'Avanti, on rencontre cinq éminences couronnées de stūpa, monuments caractéristiques du bouddhisme, formés d'un dôme massif en maçonnerie. La butte de Sāñcī (prononcer Sântchî) possède les stūpa les mieux conservés de l'Inde ; les « portes » monumentales qui accompagnent le plus grand d'entre eux sont décorées d'une parure sculptée justement célèbre.

L'Avanti est réputé avoir été un important foyer bouddhique. Au IIIe siècle avant J.-C., Mahinda, fils (ou frère ?) de l'empereur Aśoka, se serait retiré à Sāñcī avant de partir prêcher la Bonne Loi à Ceylan (si, comme le font croire divers recoupements, le Cetyagiri ou « mont aux sanctuaires » dont parle le Mahāvamṣa, chronique singhalaise, peut être identifié au site qui nous occupe). L'activité de Sāñcī est attestée, en tout cas, depuis la période Maurya à laquelle remonte la fondation du célèbre stūpa 1 ou Grand Stūpa ; elle se poursuivit durant quinze siècles sans interruption notable, comme en témoignent plusieurs sanctuaires élevés à la période classique (dont le petit temple no 17, du Ve siècle de l'ère chrétienne) et des monastères pour la plupart construits ou réaménagés au plus tôt au XIe siècle. Mais, de la cinquantaine de monuments qu'on a pu étudier à Sāñcī, ceux qui se rattachent au style archaïque forment un ensemble unique et retiendront, pour cela, toute notre attention. Les déprédations dont souffrit la contrée à la fin du XIIe siècle, lors de l'invasion des musulmans et, par la suite, au cours des luttes que ceux-ci se livrèrent entre eux pour la suprématie furent épargnées à Sāñcī. À l'approche des envahisseurs, les moines s'étaient enfuis. En peu de temps, la végétation recouvrit le site déserté. Oubliés, les monuments demeurèrent presque intacts sous leur chape de feuillage jusqu'au début du XIXe siècle. Alors seulement, à la suite de la « découverte » par un général anglais de ce site privilégié, les paysans prirent l'habitude de gravir la butte et de s'y approvisionner en matériaux de construction arrachés aux bâtiments conventuels. Puis des archéologues imprévoyants, aggravant les dégâts commis par les chercheurs de trésors, commencèrent de compromettre gravement, à la suite d'efforts intempestifs, la solidité des stūpa. Enfin furent entrepris en 1912 des travaux rationnels de fouilles et de restauration, sous la direction de sir John Marshall, travaux grâce auxquels ce haut lieu allait recouvrer sa dignité.

Le Grand Stūpa de Sāñcī est représenté au verso du billet indien de 200 roupies,  signifiant ainsi son importance pour le patrimoine culturel indien.

 

























































Torana de Sanchi Stupa


















Le Grand Stupa (IIe s. av. J.-C.) [Stupa 1], édifié sous la dynastie Maurya à Sanci






























Le Stupa 2














Le stupa 3






Sanchi

John Marshall (archaeologist)

Marshall, John H. (1918). A Guide to Sanchi. Calcutta: Superintendent, Government Printing [3e éd., 1936]

Marshall, John H.; Foucher, Alfred (1902). The Monuments of Sanchi (3 vol.)
Rita Régnier, « Sāñcī », Encyclopædia Universalis [en ligne]




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